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Kim Jong-il

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Kim Jong-il (né en Sibérie, le 16 février 1941) est un homme d'État nord-coréen. Il est l'actuel (octobre 2005) dirigeant de la Corée du Nord depuis 1994.

Il a pris la succession de son père, Kim Il-sung, qui a dirigé le pays depuis 1948. Autrefois appelé le "Cher Dirigeant", il a aujourd'hui le titre officiel de président. Il détient les positions de Président du Comité de Défense nationale et de Secrétaire général du Parti ouvrier coréen.

Comme pour son père, Kim Jong-Il est l'objet d'un culte de la personnalité en Corée du Nord, ce qui pose problème eu égard à la véracité de nombreux documents officiels.

Biographie

D'après des sources occidentales et sud-coréennes, Kin Jong-Il est né sous le nom de Youri Irsenovitch Kim dans un petit village de Viatskoe (ou Viatsk), un camp militaire près de Khabarovsk, en Union soviétique, où son père Kim Il-sung était une figure importante parmi les Coréens communistes exilés, ayant le grade de commandant de bataillon dans la 88ème brigade soviétique, composés de Chinois et de Coréens. La biographie officielle de Kim Jong-il assure qu'il est né au Mont Paektu en Corée du Nord, le 16 février 1942, on pense toutefois qu'il est plus âgé. La mère de Kim Jong-il est la première épouse de Kin Il-sung, Chong-suk.

Kim était enfant quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté. Son père est retourné étudier à Pyongyang en septembre 1945, suivi par le jeune Kim en novembre, à bord d'un navire soviétique faisant escale à Unggi. La famille a emménagé dans l'ancienne résidence d'un officier japonais à Pyongyang, avec jardin et piscine. Le frère cadet de Kim, Shura Kim, s'y noya en 1947. En 1948, Kim Jong-il commença l'école élémentaire. Sa mère décéda en 1949 pendant son travail.

Kim a probablement reçu la plus grande partie de son éducation en République Populaire de Chine, où il fut éloigné de son père pour des raisons de sécurité durant la Guerre de Corée. Selon la version officielle, il est diplómé de l'École Namsan de Pyongyang, une école réservée aux fils des cadres communistes nord-coréens. On dit qu'il a ensuite suivi des cours à l'Université Kim Il-sung où il obtint un diplôme en Économie politique en 1964. Kim Jong-il aurait également reçu des cours d'anglais à l'Université de Malte au début des années 1970, au cours de ses fréquentes vacances à Malte en temps qu'invité du premier ministre maltais, Dom Mintoff.

Après son diplôme de 1964, Kim Jong-il a commencé son ascension à travers la hiérarchie du Parti ouvrier coréen, travaillant d'abord dans le Département d'Organisation, avant d'être nommé membre du Politburo en 1968. En 1969, il a été nommé directeur du Département de la Propagande.

Entre-temps, Kim Il-sung s'était remarié et avait eu un autre fils, Kim Pyong-il, à l'origine d'une intense rivalité entre les deux demi-frères. On ne sait pas comment s'est opéré le choix entre les deux successeurs potentiels. Kim Pyong-il fut envoyé dans de lointaines ambassades, puis exilé dans l'ambassade de Hongrie. Cela correspond peut-être à un choix du père, préférant éviter un conflit ouvert entre ses deux fils.

En 1973, Kim Jong-il fut nommé secrétaire de parti de la propagande et en 1974, il fut officiellement désigné comme successeur de son père. Durant les quinze années suivantes, il accumula d'autres postes, dont Ministre de la Culture, et chef des opérations contre la Corée du Sud.

Kim Jong-il affirma peu à peu sa présence au sein du Parti ouvrier coréen à partir de la Septième session plénière du Comité central en septembre 1973, menant les campagnes des "Trois Révolutions". On lui prêtait souvent le nom de "Centre du Parti", étant donné son influence qui y était croissante.

Au Sixième congrès du Parti en octobre 1980, l'emprise de Kim Jong-il sur le parti était totale. Il avait obtenu les postes-clé au Politburo, à la Commission militaire et au secrétariat du parti. Quand il fut membre de la Septième assemblée suprême du Peuple en février 1982, il apparut évident aux observateurs internationaux qu'il succéderait à son père à la tête de la République Populaire Démocratique de Corée.

Il fut surnommé le "Cher Dirigeant" à partir de ce moment, où le gouvernement lui consacra un culte de la personnalité calqué sur son père. En 1991, Kim Jong-il fut également nommé commandant suprême des forces armées nord-coréennes. C'était une étape vitale dans la mesure où l'armée est le véritable fondement du pouvoir en Corée du Nord. Le ministre de la Défense, Oh Jin-wu, dut se résigner à accepter cette nomination malgré l'absence de faits militaires du bénéficiaire. En 1992, Kim Il-sung déclara publiquement que son fils était en charge des affaires intérieures nord-coréennes.

Dans les années 1980, la Corée du Nord était en profonde crise économique, avec une économie planifiée stagnante, aggravée par la politique de juche (autarcie) prônée par Kim Il-sung, qui coupa le pays de presque tout commerce avec l'extérieur, y compris l'Union Soviétique et la République Populaire de Chine. Durant cette période, la Corée du Nord eu recours à des mesures désespérées pour maintenir sa monnaie et sa politique de défense ; le kidnapping de citoyens japonais, le trafic de drogue par ambassades interposées en sont quelques-uns des exemples les plus étranges.

La Corée du Sud a accusé Kim Jong-il d'avoir orchestré en 1983 le bombardement de Rangoon (actuellement Yangon, en Birmanie), qui tua 17 officiels coréens en visite, dont quatre membre de cabinets, et d'un autre attentat qui tua les 115 passagers d'un vol de Korean Airlines. Les éléments de preuves manquent à l'appui ; un agent nord-coréen a toutefois confessé avoir placé une bombe dans le second cas.