Go (jeu)

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Le jeu de Go est un jeu de stratégie très ancien. Il fut inventé en Chine environ 2000 ans avant Jésus Christ. De nos jours, on y joue essentiellement en Chine (où il est appelé 圍棋 wei-qi ou wei-ch'i), Corée (où son nom est 바둑 baduk ou paduk) et au Japon (où il se nomme 碁 go, ou 囲碁 igo), bien que sa popularité ait constamment augmenté dans le reste du monde au cours des dernières décennies.


Règles Simplifiées

Les règles du Go sont simples et élégantes. On peut les résumer comme suit :


  • Deux joueurs, Noir et Blanc, jouent sur un plateau où sont tracées 19 lignes horizontales et 19 lignes verticales qui forment une grille avec 361 intersections. Chaque joueur dispose d'un nombre illimité de jetons (appelés pierres) de sa couleur. Au début, toutes les intersections sont inoccupées (vides).
  • Les joueurs jouent chacun leur tour, en commençant par Noir. Chaque joueur peut poser une nouvelle pierre de sa couleur sur une intersection vide du plateau.
  • Les pierres qui sont directement adjacentes en suivant les lignes du plateau sont dites connectées. On appelle groupe de pierres un ensemble de pierres de même couleur qui sont connectées
  • Un groupe de pierres a un certain nombre d'intersections vides qui lui sont adjacentes en suivant les lignes du plateau, on les appelle des libertés du groupe. Si un coup d'un joueur supprime la dernière liberté d'un groupe, on enlève ce groupe du plateau (il est capturé). Les groupes appartenant à l'adversaire sont capturés de la sorte avant de chercher si les groups du joueur sont capturés.
  • Un coup qui après la phase de capture recréerait une situation antérieure du plateau est invalide et ne peut être joué.
  • Quand un joueur passe, l'autre peut jouer à nouveau.
  • Quand les deux joueurs passent à la suite, la partie se termine.
  • Après la fin de la partie, on évalue le score de chaque joueur: c'est le nombre d'intersections qui sont occupées ou complètement entourées par des pierres du joueur. Une intersection vide est complètement entourée par les pierres d'un joueur si tous les chemins partant de cette intersection en suivant la grille rencontrent des pierres de ce joueur avant de rencontrer celles de son adversaire.
  • Le gagnant est le joueur dont le score est le plus élevé.


En pratique, on utilise généralement des variantes de ces règles. Ces variantes, qui sont présentées ci-dessous ne changent pas le caractère du jeu.


Règles détaillées

Le matériel

Le plateau (goban en Japonais) est une grille de 19 par 19 lignes formant 361 intersections. Les débutants jouent souvent sur des goban plus petits de 13x13 ou 9x9, sans autre aménagement des règles du jeu.


Les pierres (go-ishi en Japonais) sont réparties en deux ensembles supposés infinis, mais qui en pratique sont au nombre de 181 pierres noires et 180 pierres blanches.


En général, on met les pierres dans des bols (go-ke en Japonais), un par joueur. Le couvercle du bol est bien commode pour ranger les pierre capturées pendant la partie.



Modalités de Jeu

Le Go se joue à deux joueurs. Un joueur utilise les pierres blanches et l'autre les noires. Au début de la partie le goban est vide. C'est le jouer noir qui commence la partie lorsque l'on joue sans handicap (voir plus bas pour les explications concernant le jeu à handicap).


Les joueurs jouent des coups alternativement. Jouer un coup, c'est poser une pierre de sa couleur sur une intersection libre du goban (y-compris les intersections qui se trouvent sur les bords ou dans les coins de la grille). Une fois une pierre placée sur le goban, elle ne change plus de place, à moins qu'elle ne soit capturée. Un joueur peut aussi passer son tour ou abandonner la partie lorsque c'est son tour.


Les pierres de même couleur qui sont directement adjacentes (en suivant les lignes de la grille) sont dites connectées et forment un groupe. On appelle libertés les intersections vides immédiatement adjacentes à un groupe. Quand une pierre ou un groupe de pierre n'a plus de libertés, il est capturé. On enlève alors le groupe complet du goban et on l'ajoute au tas de prisonniers du camp adverse.


Le Ko

Pour éviter qu'une situation ne se répète à l'infini, la règle du ko (un mot Japonais signifiant éternité) interdit de jouer un coup qui ramènerait le jeu dans une position déjà vue dans le courant de la partie.

En pratique, la règle s'applique le plus souvent quand une pierre vient juste d'être capturée et que la pierre qui l'a capturée n'a qu'une seule liberté. Si le coup consistant à capturer cette pierre ramène à une situation de jeu passée, il s'agit d'un ko et le coup est illégal. Le joueur doit donc jouer ailleurs, ce qui crée un changement sur le goban. Ainsi, si l'autre joueur ne comble pas le ko, la capture devient à nouveau licite.


Le Ko a donc pour effet de rendre une situation locale (au voisinage du ko) fortement dépendante de la situation sur le reste du goban. Les deux joueurs, s'ils veulent gagner le ko sont en effet amenés à jouer des coups forçants ailleurs sur le goban, jusqu'à ce que l'un des deux joueurs décide d'ignorer une menace ailleurs sur le goban pour pouvoir gagner la bataille de ko.


Le suicide

Lorsqu'on joue une pierre, on regarde d'abord les libertés des groupes adverses à son voisinage. Si certains d'entre eux n'ont plus de libertés, on les enlève et on les compte comme prisonniers. Si aucun groupe adverse n'a ainsi été capturé, on étudie les libertés du groupe auquel appartient désormais la pierre qui vient d'être posée (éventuellement, elle seule). Si ce groupe n'a pas de libertés, c'est que le coup est un suicide et qu'il est donc interdit.


Fin du jeu

Si les deux joueurs passent leur tour, le jeu se finit. Les pierres mortes (celles qui restent sur le goban sans pouvoir éviter la capture) sont alors retirées comme si elles avaient été capturées. La plupart des règles stipulent que les disputes sur le statut (vivant/mort) des groupes peuvent être résolues en continuant à jouer jusqu'à ce que les joueurs soient d'accord. Les règles japonaises ont cependant une longue liste de précédents qui se réfèrent à des parties de tournois. Ceci reste anecdotique pour la plupart des joueurs.


Après l'enlèvement des pierres mortes, on compte les points afin de déterminer le gagnant, c'est à dire celui qui occupe la plus grande partie du goban. Il y a deux méthodes pour cela. Avec la méthode japonaise, dite "de territoire", chaque joueur compte le nombre d'intersections qu'il a entouré, et enlève le nombre de pierres qui lui ont été capturées (on peut faire cela facilement en plaçant les prisonniers sur les intersections afin de réduire le score). Avec la méthode chinoise, dite "de surface", les prisonniers ne comptent pas, par contre, on compte toutes les intersections controlées par un joueur -- c'est à dire tous les points où il a placé une pierre ou qui sont complètement entourés par ses pierres.


Quelle que soit la méthode de comptage utilisée, celui qui a le plus de points gagne. Normalement les méthodes Japonaise et Chinoise donnent le même gagnant.


Handicaps et Komi

article traduit de Go sur wikipedia.com