Élections régionales de 2024 à Madère

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 13 mai 2024 à 04:08 et modifiée en dernier par JackBot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Élections régionales de 2024 à Madère
47 députés de l'Assemblée législative
(Majorité absolue : 24 députés)
Parti social-démocrate – Miguel Albuquerque
Députés en 2023 20
Parti socialiste – Paulo Cafôfo
Députés en 2023 11
Ensemble pour le peuple – Élvio Sousa
Députés en 2023 5
Chega – Miguel Castro
Députés en 2023 4
Président du gouvernement régional
Sortant
Miguel Albuquerque
PPD/PSD

Les élections régionales de 2024 (en portugais : Eleições legislativas regionais na Madeira em 2023) se tiennent le afin d'élire les 47 députés de l'Assemblée législative de cette région autonome portugaise de Madère.

Le scrutin intervient de manière anticipée un an après les précédentes à la suite d'une affaire de corruption visant entre autre le Président du gouvernement régional Miguel Albuquerque, à la tête du Parti social-démocrate (PPD/PSD). Sa démission entraine une primaire interne au PPD/PSD, qu'il remporte. Bien que disposant toujours du soutien sans participation de Personnes–Animaux–Nature (PAN), son gouvernement minoritaire se retrouve cependant fragilisé, jusqu'à la décision du Président de la République Marcelo Rebelo de Sousa de dissoudre l'assemblée le 24 mars 2024.

Contexte

Élections de 2023

La coalition Nous sommes Madère réunissant le Parti social-démocrate (PPD/PSD) et le CDS – Parti populaire (CDS-PP) arrive en tête des élections régionales de septembre 2023, mais subit un recul qui lui fait perdre sa majorité absolue des sièges. La principale formation d'opposition, le Parti socialiste (PS), s'effondre cependant elle même au profit d'Ensemble pour le peuple et de Chega. Le dirigeant du PS, Sérgio Gonçalves, se retire en conséquence, ouvrant la voie à l'organisation deux mois plus tard d'une primaire interne, remportée par Paulo Cafôfo en l'absence de concurrents[1]

Bien que faisant face à des appels internes à la démission au vu du nouveau recul du PPD/PSD, Miguel Albuquerque revendique la victoire, sa coalition étant en position de force pour conclure un accord avec d'autres formations mineures. Si une entente avec Chega est d'emblée exclue par Albuquerque, elle reste ouverte avec l'Initiative libérale (IL) et Personnes–Animaux–Nature (PAN), qui s'y déclarent favorables[2],[3]. Le PAN conclu ainsi rapidement un accord avec la coalition sortante sous la forme d'un soutien sans participation au XIVe gouvernement régional de Madère[4], permettant de fait à celui-ci de disposer d'une majorité absolue au sein de l'hémicycle régional, tandis que l'IL se range dans l'opposition[5].

Scandale de corruption et dissolution de l'Assemblée

Miguel Albuquerque

Reconduit à la tête du gouvernement, Miguel Albuquerque, se retrouve rapidemment visé par une enquête dans le cadre d'une affaire de corruption. Ancien maire de Funchal de 1994 à 2013 avant de prendre la tête du gouvernement régional de Madère deux ans plus tard, Albuquerque est mis en examen en janvier 2024 pour des faits présumés de corruption active et passive, de prévarication, de réception ou d'offre d'avantages indus, d'abus de pouvoir et de trafic d'influence. La mise en accusation intervient après une perquisition à la mairie de Funchal et dans plusieurs entreprises privés le 24 janvier, à l'issue de laquelle le maire de la ville, Pedro Calado, et deux hommes d'affaires sont arrêtés[6],[7].

Miguel Albuquerque se défend vivement de ces accusations, en refusant notamment de présenter sa démission de président du gouvernement régional, tout en se disant prêt à faire lever son immunité[8]. Le scandale conduit néanmoins l'opposition à exiger sa démission, le PS et Chega annonçant être prêt à déposer des motions de censure tandis que le PAN menace de mettre fin à l'accord conclu avec le PPD/PSD si Albuquerque ne présente pas sa démission[9],[10]. Le 26 janvier, celui-ci finit par se résigner à annoncer sa démission de la présidence du gouvernement ainsi que de celle du PPD/PSD[11]. En l'absence de la désignation d'un successeur par l'Assemblée, il continue cependant de gérer les affaires courantes[12].

La vacance du pouvoir à la tête du PPD/PSD conduit cependant à mettre au grand jour d'importante divisions au sein du parti, qui empêche la formation d'un consensus sur la désignation d'un successeur à Albuquerque[13]. Cette situation conduit l'intervention du Président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, dont le représentant Ireneu Barreto consulte l'ensemble des partis représentés à l'Assemblée[14]. L'opposition réclame alors la tenue d'élections anticipées, tandis que le PPD/PSD et le PAN se déclare prêt à former un nouveau gouvernement[15],[16]. La loi électorale ne permet cependant pas la dissolution de l'assemblée dans les six mois suivant les précédentes élections, soit jusqu'au 24 mars 2024. Le 17 février, Ireneu Barreto annonce que le gouvernement sortant assurera l'intérim jusqu'à la date requise[17].

Deux jours plus tard, Miguel Albuquerque annonce la tenue le 19 mars d'une élection primaire afin d'élire le président du PPD/PSD, à laquelle il se porte candidat[18]. L'alliance avec le CDS – Parti populaire (CDS-PP) est rompue dans la foulée, le PPD/PSD décidant de se présenter seul aux élections[19]. Confronté à Manuel António Correia, qui reçoit le soutien de l'ancien président Alberto João Jardim, Albuquerque sort vainqueur de la primaire avec 54 % des voix des membres du parti[20],[21]. Une primaire interne au CDS-PP intervient le lendemain après la démission de Rui Barreto, qui est remplacé par José Manuel Rodrigues, élu sans opposition[22],[23]

Après avoir à nouveau entendu les représentants des partis, le Président Marcelo Rebelo de Sousa dissous l'assemblée sortante le 27 mars, trois jours après la date minimum requise, entrainant comme prévu la tenue d'un nouveau scrutin fixé au 26 mai suivant[24].

Système électoral

L'Assemblée législative de Madère est composée de 47 sièges pourvus pour quatre ans au scrutin proportionnel plurinominal de liste dans une unique circonscription électorale correspondant au territoire de la région, et répartis selon la méthode D'Hondt[25].

Résultats

Résultats des élections régionales de 2024
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Parti social-démocrate (PPD/PSD) n/a
CDS – Parti populaire (CDS-PP) n/a
Parti socialiste (PS)
Ensemble pour le peuple (JPP)
Chega (CH)
Coalition démocratique unitaire (CDU)
Initiative libérale (IL)
Personnes–Animaux–Nature (PAN)
Bloc de gauche (BE)
Parti travailliste portugais (PTP)
LIBRE (L)
Réagir, inclure, recycler (RIR)
Parti de la Terre (MPT)
Alternative démocratique nationale (ADN)
Votes valides
Votes nuls
Votes blancs
Total 100 47 en stagnation
Abstentions
Inscrits / participation

Notes et références

  1. (pt) Sandra S. Gonçalves, « Cafôfo eleito presidente do PS-Madeira », sur DNOTICIAS.PT (consulté le )
  2. (en) Michael Bruxo, « PSD/CDS-PP win Madeira elections without absolutely majority », sur Portugal Resident, PortugalResident, (consulté le ).
  3. (en) « PSD/CDS-PP win Madeira election », sur www.theportugalnews.com (consulté le ).
  4. (pt) « PAN anuncia acordo com Albuquerque mas fica fora do Governo Regional », sur www.dn.pt, (consulté le )
  5. (pt) « Eleito da IL diz que já não está disponível para conversar com Albuquerque », sur www.dn.pt, (consulté le )
  6. (es) « El presidente de Madeira dice que no dimitirá pese a ser sospechoso formal por corrupción », sur SWI swissinfo.ch, (consulté le )
  7. (pt) « Presidente do Governo Regional da Madeira foi constituído arguido », sur Expresso (consulté le ).
  8. (pt) Rádio e Televisão de Portugal, « "Não violei nenhuma regra". Albuquerque volta a garantir que é inocente e que não se vai demitir », sur "Não violei nenhuma regra". Albuquerque volta a garantir que é inocente e que não se vai demitir (consulté le ).
  9. (pt) « PS Madeira vai apresentar moção de censura ao Governo Regional », sur Expresso (consulté le ).
  10. (pt) « PAN ameaça deixar cair Governo da Madeira se Albuquerque não sair », sur SIC Notícias (consulté le ).
  11. (pt) Sandra S. Gonçalves, « Albuquerque irá renunciar à presidência do Governo Regional », sur DNOTICIAS.PT (consulté le ).
  12. « Le président de Madère démissionne à la suite d'allégations de corruption », sur www.theportugalnews.com (consulté le ).
  13. (pt) Raquel Abecasis, « PSD/Madeira não encontra um nome para governar », sur Jornal SOL, jornalsol, (consulté le ).
  14. « Le président s'efforce de résoudre la crise de Madère », sur www.theportugalnews.com (consulté le ).
  15. (pt) « Madeira: representante da República ouve partidos entre amanhã e sexta-feira », sur SIC Notícias (consulté le ).
  16. (pt) « PSD/Madeira garante ter condições para apresentar novo Governo », sur SIC Notícias (consulté le ).
  17. (pt) « Governo de Albuquerque fica em funções até Marcelo decidir se há elei… », sur archive.ph (consulté le ).
  18. (pt) « Albuquerque anuncia que será candidato às diretas do PSD-M », sur www.jm-madeira.pt (consulté le ).
  19. (pt) « PSD deixa cair CDS », sur www.jm-madeira.pt (consulté le ).
  20. (pt) « Manuel António Correia vai ser candidato à liderança do PSD Madeira », sur TVI Notícias (consulté le ).
  21. (pt) « Albuquerque foi reeleito e confia na vitória do PSD se houver eleições antecipadas na Madeira », sur Expresso (consulté le ).
  22. « Demissão de Rui Barreto abre caminho a uma nova era (áudio) », sur madeira.rtp.pt (consulté le ).
  23. (pt) Victor Hugo, « José Manuel Rodrigues é oficialmente novo líder do CDS », sur DNOTICIAS.PT (consulté le ).
  24. « Date des élections fixée pour Madère », sur www.theportugalnews.com (consulté le ).
  25. Comissão Nacional de Eleições - Eleição para a Assembleia Legislativa da Região Autónoma da Madeira 2007