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264 voitures prennent le départ de la course le vendredi , de neuf villes européennes différentes. Almería est la ville de départ le plus prisée, à l'opposé très peu (moins de dix) partiront de Glasgow ou de Lisbonne[2]. Les moyennes imposées ne sont pas très élevées (60 km/h), mais cent-quinze équipages vont cependant être retardés à un des points de contrôle ; parmi les plus en vue, Giorgio Pianta (Opel), Jacques Henry et Bob Neyret (tous deux sur Alpine) vont être pénalisés de trente secondes, Jean-François Piot (Ford) d'une minute. Plus malchanceux encore seront Rob Slotemaker (un court-circuit provoquant l'incendie du moteur de sa Ford) et Claudine Bouchet (la casse du vase d'expansion provoquant une surchauffe du moteur de son Alpine), tous deux contraints de renoncer. Au total, quarante-quatre concurrents seront éliminés avant de rallier Monaco.
Parcours commun
Monaco - Vals-les-Bains
Les équipages restant en course s'élancent de Monaco le mardi matin, à partir de huit heures. Souffrant d'une angine, Håkan Lindberg (Fiat) ne prend pas le départ[4]. Les routes sont majoritairement sèches sur le parcours du premier secteur chronométré, seuls les quatre derniers kilomètres étant légèrement verglacés. Ces conditions sont idéales pour les puissantes Porsche, Björn Waldegård et Gérard Larrousse réalisant les deux meilleurs temps devant la Lancia de Sandro Munari. Viennent ensuite les deux Ford Escort de Timo Mäkinen et de Jean-François Piot, dominatrices en groupe 2. L'ouvreur de l'équipe Alpine a été bloqué par un contrôle de gendarmerie et n'a pu communiquer les informations à son directeur sportif Jacques Cheinisse, aussi celui-ci a-t-il, par sécurité, fait équiper ses voitures de pneus fortement cloutés ; c'est Jean-Luc Thérier qui s'en accommode le mieux, le pilote normand perdant cependant une minute sur Waldegård. Victime d'une panne de freins, Amilcare Ballestrieri est sorti de la route et a percé le radiateur de sa Lancia ; il abandonnera après l'arrivée de l'épreuve spéciale. Christine Dacremont a heurté un talus et fortement endommagé son Alpine, abandonnant sur place. Un câble d'accélérateur cassé a fait perdre deux minutes à Simo Lampinen (Lancia), qui se trouve relégué à la vingt-deuxième place du classement.
Les conditions sont un peu moins bonnes dans le secteur suivant, de nombreux endroits de la route du col de Perty étant très glissants. Les Porsche sont une nouvelle fois les plus rapides et Waldegård conforte sa position en tête, avec désormais pratiquement une demi-minute d'avance sur son coéquipier Larrousse et près d'une minute et demie sur Munari, toujours troisième. Thérier est remonté à la quatrième place, à égalité avec Mäkinen, les deux hommes étant talonnés par la Datsun de Rauno Aaltonen. Encadrant la Datsun de Tony Fall, les quatre autres Alpine officielles viennent ensuite, emmenées par Jean-Pierre Nicolas. Les concurrents abordent ensuite la partie ardéchoise du rallye, alors qu'une tempête de neige est annoncée. Près du Moulinon, d'où va être donné le départ de la troisième épreuve chronométrée, le parcours est encore sec au moment où Thérier (premier sur la route) doit s'élancer et Cheinisse lui a conseillé les pneus «Racing», à sculptures légères ; mais à l'approche d'Antraigues la neige est bien présente et le pilote normand préférera laisser passer la Fiat d'Alcide Paganelli (partie derrière lui avec des pneus cloutés) pour prendre ses traces, perdant plus de cinq minutes dans ce secteur. Ayant fait le même choix que Thérier mais bénéficiant du passage d'autres concurrents, Waldegård perdra quant à lui trois minutes. Ce sont Nicolas et Darniche qui vont se montrer les plus rapides mais Munari n'est pas loin des temps des pilotes Alpine et prend le commandement de la course devant Nicolas, Mäkinen et Larrousse, ce dernier ayant limité les dégâts en changeant au dernier moment ses pneus «Racing» pour des pneus légèrement cloutés. La burle sévit dans le secteur de Burzet, des congères se forment et les organisateurs envisagent un moment d'annuler la quatrième épreuve spéciale, finalement maintenue. Le cloutage maximal (500 clous par pneu[5]) s'impose, mais pour ceux ayant déjà disputé le tronçon précédent avec ce type de monte un dilemme se pose, les clous s'étant partiellement usés sur la partie sèche des premiers kilomètres. Aucune assistance n'est prévue entre Antraigues et Burzet, aussi est-il impossible de pointer dans le temps imparti en cas de changement de roues, et certains prennent le risque de conserver la même monte. C'est le cas de Darniche qui, malgré près d'une minute et demie perdue sur Munari, remonte à à la deuxième place à seulement trois secondes du pilote italien, qui a dû concéder deux minutes de pénalités routières. Troisième, Andersson est à une demi-minute, précédant Nicolas et Mäkinen, ce dernier, qui domine toujours le groupe 2, accusant désormais trois minutes et demie de retard sur les deux premiers. Waldegård le talonne. Derrière, Andruet et Fall sont à plus de cinq minutes, suivis de près par l'Alpine de Jean-Marie Jacquemin, de loin le meilleur des pilotes privés. Les autres ont plus de dix minutes de retard. Quatorzième sur son Alfa Romeo, Guy Chasseuil est en tête du groupe 1, en lutte serrée avec l'Opel de Jean Ragnotti. Les conditions très difficiles ont entraîné de nombreux abandons, soixante-quatorze équipages étant déjà hors course.
Si la route reste très enneigée vers Saint-Jean-en-Royans le mardi soir, les conditions sont redevenues bien meilleures, la visibilité étant correcte et le vent absent. Les Alpine dominent une nouvelle fois, Thérier et Andruet faisant presque jeu égal, devant leurs trois compagnons d'écurie. Darniche prend la tête de la course devant son coéquipier Andersson, Munari rétrogradant au troisième rang, à seulement une seconde du Suédois. Quatrième, Waldegård est à près de quatre minutes du pilote italien, tandis qu'Andruet a dépassé Mäkinen pour le gain de la cinquième place. Pénalisé de plus de dix minutes à cause d'un problème d'allumeur, Nicolas a chuté à la neuvième place. Dans la Chartreuse, toujours sur neige damée, c'est au tour d'Andruet de réaliser le meilleur temps, devant Thérier Andersson et Darniche, celui-ci ne possédant plus que trois secondes d'avance sur le Suédois aux portes de Chambéry. À moins d'une demi-minute, Munari est le seul à résister aux pilotes Alpine tandis qu'Andruet possède maintenant près d'une minute d'avance sur Waldegård. Sixième devant l'étonnant Jacquemin, Mäkinen domine toujours le groupe 2. Une sortie de route a coûté vingt-trois minutes de pénalisations à Fall et l'a relégué au delà de la vingtième place.
L'épreuve de Saint-Barthélemy ayant été annulée, les concurrents doivent effectuer, de nuit, une longue liaison avant de rejoindre le départ de l'épreuve chronométrée suivante, au départ de Chorges, où l'enneigement est important. Le terrain convient parfaitement aux voitures puissantes et Waldegård effectue le meilleur temps, revenant à seulement cinq secondes d'Andruet, qui conserve de justesse sa quatrième place. Avec Son Escort groupe 2, Mäkinen réalise également une excellente performance, ne concédant qu'une poignée de secondes à la Porsche. Darniche s'est montré moins rapide qu'Andersson qui s'empare du commandement de la course, Munari s'étant rapproché des deux premiers. Thérier a pris le risque de ne pas changer ses pneus pour ne pas subir de pénalité supplémentaire et, avec un cloutage insuffisant, est sorti de la route du côté de Séchilienne, dans un passage particulièrement glissant, abandonnant sur place. Longue de près de quarante kilomètres, la dernière spéciale se déroule sur route sèche. Larrousse exploite parfaitement la puissance de sa Porsche et domine nettement ses adversaires ; alors que son coéquipier Waldegård est sorti de la route après quelques centaines de mètres, le pilote français domine nettement ses adversaires et remonte à la cinquième place du classement général, à plus de treize minutes toutefois d'Andersson et de Darniche qui terminent le parcours commun aux deux premières places, seulement trois secondes les séparant. Munari, toujours troisième, est à quarante secondes, Andruet quatre minutes plus loin. Près de cinquante pilotes Mäkinen ont été pénalisés de cinq minutes pour excès de vitesse en liaison, dont Mäkinen qui rétrograde à la huitième place derrière Nicolas et Aaltonen ; il reste toutefois en tête du groupe 2. Chasseuil a subi la même peine ; douzième au classement générale, il mène toujours le groupe 1 (avec plus de deux minutes d'avance sur Ragnotti, son principal adversaire dans cette catégorie), tandis que le groupe 3 est toujours nettement dominé par Henry, vingtième au classement général. Malgré sa voiture endommagée, Waldegård est parvenu à rallier la principauté mais sera déclaré hors course, ayant perdu trop de temps à l'assistance. Seulement cinquante-deux voitures ont achevé le parcours commun dans les délais, mais certaines ne sont pas en état de continuer la course.
Seulement trente-quatre équipages se présentent au départ de l'épreuve complémentaire, le jeudi soir. Les organisateurs ont rectifié le temps de Lampinen, qui avait été pénalisé par erreur de cinq minutes dans le secteur du Moulinon le mardi ; le pilote Lancia regagne ainsi deux places et se retrouve neuvième, passant devant Piot et Paganelli[4]. La route du col de la Madone est sèche, avec seulement quelques passages boueux. Sur sa puissante Porsche, Larrousse est le plus rapide mais Darniche réalise le deuxième temps, battant son coéquipier Andersson et le dépossédant, pour cinq secondes, du commandement de la course. Munari conserve la troisième place, à une minute des deux Alpine de tête. En difficulté avec son embrayage, Mäkinen termine la spéciale mais renonce aussitôt après, Piot menant désormais le groupe 2. Nicolas est sorti de la route et a abandonné, tout comme Paganelli dont la transmission a lâché avant le départ de la spéciale. Le col de Turini est enneigé et les Alpine dominent, Darniche creusant l'écart sur son coéquipier Andersson, relégué à près d'une demi-minute. Munari a commis l'erreur de partir avec des pneus pas suffisamment cloutés ; il conserve la troisième place, devant Andruet, mais accuse maintenant trois minute de retard. Darniche se montre encore le meilleur dans le col de la Couillole, un peu moins enneigé que celui de Turini, et conforte nettement sa position en tête, Andersson perdant plus de deux minutes et demie à cause d'une boîte de vitesses défectueuse, ne pouvant plus sélectionner que les troisième et cinquième rapports. Le pilote suédois conserve de justesse sa deuxième place, n'ayant plus que six secondes d'avance sur Munari. Surpris par une plaque de verglas, Andruet est sorti de la route et a endommagé la direction de son Alpine ; il parviendra à faire redresser la biellette tordue dans un garage local mais concédera six minutes de pénalisation supplémentaires, conservant toutefois sa quatrième place, devant Larrousse et Aaltonen. Huitième à une vingtaine de secondes de Lampinen, Piot est toujours largement en tête du groupe 2. Neuvième, Chasseuil mène toujours le groupe 1, avec plus de deux minutes d'avance sur son rival Ragnotti, douzième au classement général.
Sa boîte ne pouvant être réparée, Andersson renonce, estimant que certaines montées du parcours ne peuvent être franchies en troisième. Darniche se montre une nouvelle fois le plus rapide au second passage du col de Turini, Munari (désormais deuxième) accusant maintenant près de quatre minutes de retard sur le Français. Andruet est à douze minutes, Larrousse à plus d'un quart d'heure. La cause semble entendue pour la victoire mais au deuxième passage de la Couillole la boîte de vitesses de l'Alpine du leader commence à se bloquer. Darniche parvient au terme de la spéciale, ayant perdu plus d'une minute sur ses poursuivants ; il est alors toujours en tête mais aussitôt après la boîte se bloque définitivement et il est contraint à l'abandon. Andruet est légèrement sorti de la route cinq cents mètres après le départ de Saint-Sauveur et a crevé un pneu et endommagé une nouvelle fois sa direction. Il parvient cependant à rallier Beuil après une nouvelle «touchette», ayant perdu plus de cinq minutes dans ce secteur ; il est alors toujours troisième mais sa voiture est devenue inconduisible et il renonce à son tour. Munari se retrouve en tête avec près de treize minutes d'avance sur Larrousse et quinze sur Aaltonen. Chasseuil, qui menait toujours le groupe 1, rejoint son assistance pour y abandonner, pont arrière hors d'usage, Ragnotti se retrouvant en tête en tourisme de série. Dès lors, la course est jouée et Munari va désormais lever le pied. Les deux derniers tronçons chronométrés n'apporteront pas de changement significatif, le champion italien remportant sa première victoire en principauté loin devant Larrousse et Aaltonen. Cinquième derrière Lampinen, Piot s'impose en groupe 2 tandis que Ragnotti, neuvième, fait de même en groupe 1. En groupe 3, la victoire revient à l'Alpine de Henry, onzième au classement général derrière celle de Pat Moss-Carlsson, qui remporte la coupe des dames. Seulement vingt-quatre équipages ont atteint l'arrivée.
Classements intermédiaires
Classements intermédiaires des pilotes après chaque épreuve spéciale[5]
attribution des points : 20, 15, 12, 10, 8, 6, 4, 3, 2, 1 respectivement aux dix premières marques de chaque épreuve (sans cumul, seule la voiture la mieux classée de chaque constructeur marque des points)[6].
sur dix épreuves qualificatives prévues pour le championnat international des marques 1972, neuf seront effectivement courues : devant se dérouler du 19 au 24 juin, la 32e édition de la Coupe des Alpes sera annulée, faute d'un nombre suffisant de participants[7].