Le Manoir de Mortevielle

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Le Manoir de Mortevielle

Développeur
Éditeur
Réalisateur
Bernard Grelaud, Bruno Gourier

Date de sortie
1986 sur Sinclair QL
Genre
Mode de jeu
Plate-forme

Le Manoir de Mortevielle (ou Le Manoir de Mortvielle selon les versions[3],[4]) est un jeu vidéo d'aventure développé et édité par Lankhor en 1987. La version pour Atari ST est le premier jeu vidéo offrant des dialogues en synthèse vocale. Ce jeu innove également avec une navigation par menus déroulants à la souris, qui est alors une nouveauté pour le grand public. Ce jeu sera adapté plusieurs mois plus tard sur d'autres micro-ordinateurs, comme l'Amiga, le PC sous DOS, ou l'Amstrad CPC[1]. La première version, pour Sinclair QL, fut le premier essai de ses créateurs (avant même la création de Lankhor), en 1986[2] (développé par Kyilkhor et édité par Pyramide) et n'a pas tous les raffinements de la version ST ; notamment, la synthèse vocale en est absente. Il existe également un prototype pour l'Apple II GS, développé par Second Sight Software, qui n'a pas été édité[5].

Les aventures de Jérôme Lange se poursuivent à travers un second jeu, Maupiti Island, également édité par Lankhor, en 1990.

Trame

Introduction

Le jeu débutait par une introduction parlée (via synthèse vocale) qui est restée gravée dans la mémoire de nombreux joueurs :
« … Profession : détective privé. Le froid figeait Paris et mes affaires lorsque…
Une lettre, un appel, des souvenirs d’une enfance encore proche. Que de jeux dans les pièces délabrées du manoir de Mortevielle. Julia, une vieille femme à présent… »

De même, l'accueil de Jérôme Lange par le domestique du manoir de Mortevielle est mémorable : « Jérôme, il y a longtemps... Quelle tristesse, Julia est morte. Sa famille est ici, Guy son fils et Eva sa bru, Léo son mari, bien sûr son beau-fils Pat. Des cousins, Bob, Ida, Luc. La tempête redouble, il vous faut rester... Les repas sont à 12 et 19 heures. Il y a un recueillement à la chapelle à 10 heures tous les jours. ».

Histoire

L'action se situe dans les années 1950. L'intrigue commence dans le bureau du détective privé Jérôme Lange, incarné par le joueur. Un télégramme se glisse sous la porte, envoyé par Julia, une amie d'enfance, qui vous invite à vous rendre au manoir de Mortevielle en raison d'un problème grave, sans toutefois donner de précisions... À votre arrivée au manoir, au son du hurlement des loups, Max, le domestique, vous accueille, il vous explique que Julia vient de mourir d'une embolie pulmonaire. Ensuite, il vous dit qui vit dans le manoir, quelles sont les règles de fonctionnement du manoir (heures des repas, heure de la messe, etc.) et vous explique qu'à cause de la tempête, il vous faut rester au manoir.

Vous vous retrouvez dans votre chambre. Le jeu permet de vous rendre n'importe où dans le manoir ainsi qu'à l'extérieur (mais pas trop loin, sinon c'est la mort assurée). Vous pouvez fouiller les lieux (mais de façon discrète si possible, sinon vous serez soit renvoyé, soit tué) et vous pouvez également interroger les personnages et ainsi profiter de leur voix.

Les ambiances sont particulièrement soignées et le jeu baigne dans une atmosphère à la Raymond Chandler. L'exploration des chambres, certains objets (photos, poèmes, lettres…) et les discussions avec les personnages en présence, suffisent à créer l'intérêt du jeu et sa poésie. Beaucoup de jeux de mots parsèment l'enquête : "Dans la chambre du "saigneur" ; "Trou noir troublant" ; "Si ce n'est pas dans vos cordes, ne soyez pas sot", etc;

Développement

Équipe

  • Auteur : Bernard Grelaud, Bruno Gourier
  • Programmation : Bruno Gourier
  • Graphisme : Maria Dolores, Dominique Sablons, Bernard Grelaud
  • Sons / Synthèse vocale : Béatrice & Jean-Luc Langlois

Solution

Le jeu peut être terminé en très peu de temps si on dispose de la solution. Il est alors possible d'en voir la fin sans même en avoir compris l'intrigue, ni les indices qui auraient amené le joueur à réaliser certaines actions. C'est pourquoi, après la publication de la solution par un magazine français, Lankhor a sorti une nouvelle version du jeu imposant au joueur à un moment précis de répondre correctement à une série de dix questions[1] concernant l'intrigue pour être autorisé à continuer l'aventure.

Accueil

Le Manoir de Mortevielle
Presse papier
Média ST CPC PC
Amstar (FR) 17/20[1]
Amstrad Cent pour cent (FR) 92 %[8]
Génération 4 (FR) 94 %[6]
Tilt (FR) 17/20[9] 17/20[9]
Am-Mag 4/5[10]
Jeux & Stratégie 4/5[7]
  • Tilt d'or 1987 : catégories Aventure et Bruitage.

Héritage

La compagnie théâtrale amateur du Théâtre de l'Embellie à Montauban rend hommage au jeu à travers le spectacle Les Secrets du manoir de Mortevielle en 2015[11], et la pièce Le Manoir de Mortevielle en 2021[12].

Notes et références

  1. a b c et d « Le logiciel du mois : Le Manoir de Mortevielle », Amstar, no 30,‎ , p. 9-10
  2. a et b Jacques Harbonn, « SOS Aventure : Le manoir de Mortevielle », Tilt, Éditions Mondiales, no 35,‎ , p. 149-150
  3. Julien Pirou, « Jérôme Lange », Retro & Magic, Nolife, no 130,‎
  4. Dany Boolauck et Mathieu Brisou, « Les Tilt d'or font école ! », Tilt, no 77,‎ , p. 38
  5. (en) « Le Manoir de Mortvielle », sur What is the AppleIIGS ?
  6. « Le Manoir de Mortevielle », Génération 4, no 1,‎
  7. « Le Manoir de Mortevielle », Jeux & Stratégie, no 47,‎
  8. « Softs à la une : Le Manoir de Mortevielle », Amstrad Cent pour cent, Média Système Édition, no 11,‎ , p. 88,91
  9. a et b Olivier Hautefeuille, « S.O.S Aventure : Le Manoir de Mortevielle », Tilt Microloisirs, Éditions Mondiales, no 65,‎ , p. 109
  10. « Jeux Test PC : Le Manoir de Mortevielle », Am-Mag, Laser Press, no 44,‎ , p. 89 (ISSN 0296-659X)
  11. « Côté sorties/loisirs », Le Petit Montalbanais, informations commerciales et culturelles du Pays Montalbanais, Éditions Quercy-Pyrénées, no 32,‎ hiver 2014-2015, p. 15
  12. Kenza Gros Desormeau, « Soirée frisson, festival, randonnées… Que faire à Montauban pour les vacances de la Toussaint ? », L'Opinion indépendante, Toulouse, Opinion indépendante du Sud-ouest,‎ (lire en ligne)