Vertèbre
Élément de |
Os de la colonne vertébrale (d) |
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Éléments constitutifs |
Corps vertébral (d), arc vertébral (d), foramen intervertébral, incisure vertébrale supérieure (d), incisure vertébrale inférieure (d), foramen vertébral, processus épineux d'une vertèbre (d), processus transverse d'une vertèbre (d), processus articulaire supérieur d'une vertèbre (d), processus articulaire inférieur d'une vertèbre (d) |
Nom latin |
Vertebra |
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TA98 |
A02.2.01.001 |
TA2 |
1011 |
FMA |
9914 |
Une vertèbre est un os constituant la colonne vertébrale chez les animaux vertébrés.
Chez l'humain, on compte vingt-quatre vertèbres indépendantes et huit à dix vertèbres soudées (cinq sacrales et trois à cinq coccygiennes, selon l'individu).
Les vingt-quatre vertèbres individualisées se répartissent comme suit :
- sept vertèbres cervicales, numérotées de C1 à C7 en partant de la plus crâniale ;
- douze vertèbres thoraciques, aussi appelées vertèbres dorsales, numérotées de T1 à T12 (ou de D1 à D12) ;
- cinq vertèbres lombaires, numérotées de L1 à L5.
La première vertèbre cervicale est aussi appelée atlas et s'articule avec le crâne au niveau du trou occipital.
La deuxième vertèbre cervicale est aussi appelée axis et possède une apophyse verticale qui permet le pivotement de l'atlas et les mouvements de rotation du crâne.
La septième vertèbre cervicale est aussi appelée proéminente ; elle possède une apophyse épineuse saillante et sert de transition entre les vertèbres cervicales et thoraciques.
Les vertèbres sacrales, quoique soudées, sont aussi numérotées (de S1 à S5).
Étymologie
Vertèbre vient du latin vertebra (« articulation, jointure »), lui-même issu du latin vertere (« tourner ») qui a donné la préposition vers et le verbe convertir[1].
Description
Une vertèbre est constituée d'un corps situé à l'avant et d'un arc vertébral situé à l'arrière.
Le corps et l'arc forme un orifice central : le foramen vertébral.
Elle présente sept processus :
- le processus épineux, postérieur,
- deux processus transverses, latéralement,
- deux processus articulaires supérieurs,
- deux processus articulaires inférieurs.
Corps vertébral
Le corps vertébral est la partie antérieure de la vertèbre. Il es constitué d'os spongieux recouvert d'os cortical.
Il est de forme grossièrement cylindrique aplati à l'arrière. Ses faces supérieure et inférieure sont légèrement concaves et entourées d'un bord saillant. Chaque face supérieure s'articule avec la face inférieure de la vertèbre sus-jacente par l'intermédiaire d'un disque intervertébral adhérent et maintenu par les bords saillants.
Le pourtour postérieur et latéral est excavé. Le pourtour antérieur est aplati formant la paroi antérieure du foramen vertébral.
Arc vertébral ou arc neural
L'arc vertébral est un demi anneau osseux concave en avant situé à l'arrière du corps vertébral.
Il est fixé au corps par les deux pédicules vertébraux implantés sur les bords latéraux de la face postérieure du corps.
Les deux pédicules se prolongent en arrière et en dedans par les deux lames vertébrales qui se rejoignent médialement. A leur jonction le processus épineux se projette en arrière.
A la jonction entre les lames et les pédicules se projettent latéralement les processus transverses et au dessus et en dessous les processus articulaires supérieurs et inférieurs.
Pédicule vertébral
Les pédicules vertébraux sont implantés à l'union des faces postérieure et latérale du corps. Ils partent en arrière et légèrement en dehors.
Leurs bords supérieur et inférieur portent des échancrures, l'inférieure étant plus prononcée. Par leur articulation avec les vertèbres voisines, ces échancrures forment les foramens intervertébraux laissant le passage pour les nerfs spinaux et les vaisseaux spinaux.
Lames vertébrales
Les lames vertébrales ont une orientation postérieure descendante en dedans. Par leur union médiale, elles ferment à l'arrière le foramen vertébral.
Les surfaces supérieures des lames sont rugueuses sont une zone d'insertion des ligaments jaunes.
Processus épineux
Le processus épineux (ou apophyse épineuse, ou encore épine neurale) d'une vertèbre est l'excroissance osseuse dirigée vers l'arrière et généralement vers le bas à la jonction postérieure des lames vertébrales. C'est une zone d'insertion pour des muscles et des ligaments.
Processus transverse
Les deux processus transverses naissent à la jonction des pédicules et des lames et se projettent latéralement.
Ce sont des points d'insertion de muscles et de ligaments, en particulier les ligaments inter-transversaires.
Processus articulaires ou processus zygapophysaires
Les quatre processus articulaires sont implantés au niveau de la jonction entre les lames et les pédicules.
Au sommet de chaque processus se trouve une surface articulaire. La supérieure est orienté en haut et en arrière, l'inférieure est orientée en bas et en avant.
La surface inférieure répond à la surface supérieure de la vertèbre sous-jacente et forme une symphyse : l'articulation zygapophysiaire.
Foramen vertébral
Le foramen vertébral est formé par la face postérieure du corps en avant, les faces médiales des pédicules vertébraux latéralement et les lames vertébrales en arrière. Leur superposition forme le canal vertébral qui contient la moelle spinale et les enveloppes méningées.
Particularités régionales
Vertèbres cervicales
Les vertèbres cervicales sont au nombre de 7 (C1 à C7), dont les 2 premières ont une structure particulière (l'atlas et l'axis).
Ce sont les plus petites vertèbres. Leur apophyse épineuse est courte, à l'exception de celle issue de C7 qui est la plus facilement palpable sous la peau.
C1 est aussi appelé l'atlas, C2 l'axis ; ces deux vertèbres de structure particulière sont celles qui assurent la mobilité particulière de la tête (dire oui ou non avec la tête) grâce auxarticulations atlanto-occipitale et atlanto-axoïdienne. Le rachis cervical permet principalement d'orienter le regard. Ses mouvements sont l'inclinaison (l'oreille se rapproche de l'épaule), la flexion (menton sur poitrine), l'extension (le mouvement inverse) et la rotation (le menton se rapproche de l'épaule).
Leurs processus transverses sont perforés des foramens transversaires permettant le passage des artères vertébrales vers le foramen magnum.
Leur foramen vertébral est triangulaire.
Vertèbres thoraciques
Les vertèbres thoraciques (anciennement vertèbres dorsales) sont au nombre de 12 (T1 à T12) et s'articulent avec les côtes.
Leur apophyse épineuse, longue et épaisse, se situe dans le plan horizontal (elles pointent droit vers l'arrière).
Les apophyses transverses comportent des surfaces cartilagineuses pour s'articuler avec les côtes (chaque vertèbre dorsale est articulée avec une ou plusieurs des douze paires de côtes). De ce fait, les mouvements entre les vertèbres dorsales sont limités.
Leur foramen vertébral est à peu près circulaire.
Vertèbres lombaires
Les vertèbres lombaires sont au nombre de cinq (L1 à L5).
Ce sont les vertèbres les plus robustes, car elles doivent supporter plus de poids que toutes les autres. Elles permettent des mouvements importants de flexion et d'extension, des mouvements de flexion latérale limités, et des rotations discrètes.
Les pédicules et les lames sont plus épais que pour les autres types de vertèbres.
La différence de hauteur entre la face antérieure et la face postérieure des disques intervertébraux crée la lordose lombaire (concavité postérieure physiologique du rachis lombal, alors que le rachis dorsal est convexe en arrière, formant la cyphose thoracique).
Elles possèdent deux processus supplémentaires[2] : les processus mamillaires et processus accessoires.
Vertèbres sacrales (ou sacrées)
La fusion des cinq vertèbres sacrales (S1 à S5) constitue le sacrum, à concavité antérieure (cyphose sacrée). Ce sont de fausses vertèbres.
Sur la face antérieure, les vestiges des disques intervertébraux sont les lignes transverses.
Sur la face postérieure, très irrégulière, on retrouve :
- la crête médiane, formée de la fusion des processus épineux ;
- la gouttière médiale (fusion des lames) ;
- la crête intermédiaire, formée par la fusion des processus articulaires ;
- la crête latérale, formée de la fusion des processus transverses.
Les vertèbres sacrales ne bougent pas l'une par rapport à l'autre : seules la base et l’extrémité caudale sont articulées, bien qu'assez peu mobiles. La base est articulée avec la cinquième vertèbre lombaire et la partie caudale avec le coccyx.
Vertèbres coccygiennes
Au nombre de quatre (parfois trois ou cinq), il s'agit de vertèbres vestigiales formant le coccyx. Ce sont de fausses vertèbres.
Elles diminuent de volume de haut en bas. Elles sont toutes réduites à un noyau osseux, à l'exception de la première, qui présente une ébauche d'apophyse transverse, et deux petits prolongements verticaux qui s'articulent avec le sacrum.
Elle ne possèdent pas de disque intervertébraux.
Fonction
L'ensemble des vertèbres constituent la colonne vertébrale. Les vertèbres collaborent pour soutenir le système squelettique.
Elles contribuent également à la protection de la moelle spinale au sein du foramen vertébral. Elles contribuent à la distribution de l'innervation périphérique à travers le passage des nerfs spinaux dans les foramens intervertébraux.
L'ensemble des articulations inter-vertébrales permettent la mobilité du tronc et de la tête.
La mobilité de la tête étant pris en charge par les vertèbres cervicales et en particulier par l'atlas et l'axis et les articulations atlanto-occipitale et atlanto-axoïdienne.
Les mouvements de flexion et extension non cervicaux étant pris en grande partie par la zone lombaire.
Embryologie
Les corps vertébraux dérivent de la fusion entre les moitiés postérieure et antérieure de deux sclérotomes adjacents[3]. Les cellules des sclérotomes se déplacent alors pour entourer la moelle spinale et former l'arc vertébral. Au niveau des vertèbres thoraciques, d'autres cellules s'éloignent pour former les côtes.
Le disque intervertébral dérive du centrome.
Aspect clinique
Examen clinique
A l’exception des vertèbres cervicales, seul les processus épineux des vertèbres sont palpables en surface sous la peau au milieu de la colonne vertébrale.
Les vertèbres cervicales ayant un processus épineux court ne sont pas palpables en surface à l'exception de la vertèbre proéminente (C7). Le processus épineux de l'axis est palpable en profondeur.
Chirurgie
L'accès chirurgical au canal rachidien et à la moelle épinière s'effectue par laminectomie[4].
Pathologie
La colonne vertébrale jouant un rôle important dans la mobilité du tronc toutes altérations vertébrales peuvent être handicapant.
Ces altérations peuvent également avoir un impact sur la moelle spinale et les nerfs spinaux et entrainer des problèmes neurologiques.
Ces altérations peuvent être d'origine congénitale, dégénérative ou traumatique.
Origine congénitale
Il existe de nombreuses variations congénitales des vertèbres, mais dans la majorité des cas elles sont sans conséquence clinique (85 % des variations).
Elles peuvent poser problème si elles entraînent une compression de la moelle spinale, une déformation de la colonne vertébrale prononcée (cyphose, lordose ou scoliose) ou une mobilité anormale.
Certaine malformation congénitale peuvent engager le pronostic vital à la naissance comme le spina bifida qui est du à une fermeture incomplète de certains arcs vertébraux.
Origine dégénérative ou traumatique.
Les disques intervertébraux jouent un rôle fonctionne important pour la mobilité vertébrale. Une altération commune est la déchirure d'un disque intervertébral entraînant une hernie discale vertébrale. Elle entraîne une inflammation d'une ou plusieurs racines spinales entraînant douleurs et dysfonctionnement de la racine nerveuse (perte de sensibilité, paralysie).
Les traumatismes peuvent entraîner des fractures vertébrales dont les conséquences sont dépendantes de leur localisation. La zone cervicale étant une zone sensible en particulier l'atlas et l'axis.
Anatomie comparée
Le corps vertébral est appelé centrum chez les animaux.
Chez les animaux qui n'ont pas de position érigée, les processus épineux se dirigent vers le haut et peuvent être obliques vers l'avant ou vers l'arrière. Ces processus pouvaient être de taille très importante chez certains animaux préhistoriques tels que le Dimétrodon et le Spinosaurus, où ils formaient une voile dorsale.
Elles contribuent à renforcer la colonne vertébrale et permirent aux premiers tétrapodes de soutenir leur corps au-dessus du sol[5].
Tous les mammifères (à part les lamantins et les paresseux) possèdent sept vertèbres cervicales, y compris les girafes dont chacune des vertèbres cervicale est donc très haute.
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « processus épineux » (voir la liste des auteurs).
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « zygapophyse » (voir la liste des auteurs).
- Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Nathan, , p. 4045.
- Postacchini, Franco (1999) Lumbar Disc Herniation p. 19
- Walker, Warren F., Jr. (1987) Functional Anatomy of the Vertebrate San Francisco: Saunders College Publishing.
- Dorland's, Dorland's Illustrated Medical Dictionary, 32nd, (ISBN 978-1-4160-6257-8), p. 1003
- « Des Tétrapodes aux Condors »
Voir aussi
- Squelette humain
- Vertèbre caudale
- Vertèbre cervicale
- Vertèbre thoracique
- Vertèbre lombaire
- Sacrum
- Vertébrectomie