Pelycosauria

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Pélycosaures · Pélycosauriens

Pelycosauria
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue d'artiste par Dimitri Bogdanov d'un Dimetrodon limbatus dévorant un Varanosaurus acutirostris, deux exemples de pélycosaures.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Tetrapoda
Clade Amniota
Classe Synapsida

Ordre

 Pelycosauria Cope, 1878 obsolète

Familles de rang inférieur

Les pélycosaures, ou pélycosauriens (Pelycosauria), autrefois considéré taxonomiquement comme un ordre, désigne maintenant un groupe informel éteint et paraphylétique de synapsides qui regroupe des représentants basaux ayant vécu durant le Carbonifère et le Permien[1]. Ce terme est aujourd'hui utilisé pour désigner vulgairement tous les synapsides à l'exception des thérapsides et de leurs descendants.

Ces animaux offraient une grande diversité de taille, de forme et de régime alimentaire (carnivore, piscivores, insectivores, herbivores). Parmi les plus connus, on trouve les pélycosaures à voile tels que Dimetrodon ou Edaphosaurus, qui régulaient leur température en orientant leur voile dorsale vers le soleil ou le vent. En raison du fait que les thérapsides ont évolués directement à partir des pélycosaures, ce dernier en fait un taxon paraphylétique. Ainsi, le mot « pélycosaure », similaire au terme « reptile mammalien », était tombé en désuétude parmi les scientifiques au XXIe siècle et n'est utilisé que de manière informelle, voire pas du tout, dans la littérature scientifique moderne[2].

Historique des découvertes

Vue d'artiste par Dimitri Bogdanov de 3 pélycosaures, de haut en bas: Cotylorhynchus, Ophiacodon et Varanops.

Les premiers pélycosaures ont été découverts au milieu du XIXe siècle. Le premier provient du Permien inférieur de l'Île-du-Prince-Édouard, près de la Nouvelle-Écosse, une île de l'est du Canada. Les fragments de crâne ont été décrits par le paléontologue américain Joseph Leidy en 1854. Il les attribua à un reptile, qu'il appela Bathygnathus. En 1869, le paléontologue français Paul Gervais mentionne un fragment de mâchoire trouvé dans le Permien inférieur du département français du Jura. Comme les pélycosaures étaient quasiment inconnus, il lui donna le nom de Geosaurus ? cynodus (Gervais, 1869), puis placée en 1923 dans le nouveau genre Neosaurus par Franz Nopcsa. À partir de 1875, les découvertes faites aux États-Unis - essentiellement au Texas - ont permis de mieux comprendre les membres de ce groupe, notamment grâce aux travaux des célèbres paléontologues américains Edward Cope (Dimetrodon Cope, 1878 et Edaphosaurus Cope, 1882) ou Othniel Marsh (Ophiacodon Marsh, 1878). Au début du XXe siècle, Ferdinand Broili décrivit Varanosaurus (Broili, 1904), puis Samuel Williston nomma Casea (Williston, 1910) et Varanops (Williston, 1911). Alfred Romer et Llewellyn Price passèrent en revue l'intégralité des pélycosauriens connus en 1940 dans un ouvrage qui fait toujours autorité, servant de base à la mise au point réalisée par Robert Reisz en 1986.

Histoire évolutive

Les pélycosaures semblent avoir été un groupe de synapsides qui ont des liens ancestraux directs avec les mammifères, ayant des dents différenciées et un palais dur en développement. Les pélycosaures sont apparus à la fin du Carbonifère et ont atteint leur apogée au début du Permien, restant les animaux terrestres dominants pendant environ 40 millions d'années. Quelques taxons ont continué à existé durant le Capitanien, avant d'entre progressivement remplacés par leurs descendants thérapsides.

Étymologie

Squelette monté d'Edaphosaurus pogonias au Field Museum.

Le terme « pélycosaure » a été assez bien abandonné par les paléontologues car il ne correspond plus aux caractéristiques qui distinguent un clade. Le mot moderne a été créé à partir du grec ancien πέλυξ / pelyx, qui veut dire « bol en bois » ou « hache », ainsi que σαῦρος / sauros qui signifie « lézard ». L'étymologie voulue pose un problème, car le mot « pélycosaure » tel que créé signifie essentiellement « lézard du bassin », mais il existe une ambiguïté entre plusieurs mots grecs originaux en ce que pelyx (« bol en bois ») et pelíkē veut dire « bassin », tandis que pelyx signifie « hache » ( comme les pélekys veut dire « hache à double tranchant »).

Taxonomie

Tetraceratops, bien qu'étant un spénacodonte basal, incarne une forme transitionnelle entre les pélycosaures et celles des premiers thérapsides[3].

Dans la nomenclature phylogénétique, « Pelycosauria » n'est pas utilisé formellement, car il ne constitue pas un groupe qui réunis tous les organismes descendants d'un ancêtre commun, car le groupe exclut spécifiquement les thérapsides qui descendent des pélycosaures. Au lieu de cela, il représente un « grade » paraphylétique de synapsides basaux menant à Therapsida.

En 1940, le groupe a été examiné en détail, et chaque espèce connue à l'époque a été décrite, avec de nombreuses illustrations, dans une importante monographie d'Alfred Sherwood Romer et Llewellyn Ivor Price[4].

Dans la classification traditionnelle, l'ordre des Pelycosauria est paraphylétique en ce que les thérapsides (les synapsides « avancés ») en ont émergé. Cela signifie que Pelycosauria est un groupe d'animaux qui ne contient pas tous les descendants de son ancêtre commun, comme l'exige souvent la classification phylogénétique. Dans la taxonomie évolutive, Therapsida est un ordre séparé des Pelycosauria, et les mammifères (ayant évolué à partir des thérapsides) sont séparés des deux comme leur propre classe. Cette utilisation n'a pas été poursuivie par une majorité de scientifiques depuis les années 1990.

La classification suivante a été présentée par Benton en 2004[5] :

Notes et références

Notes

Références

  1. Carroll, R.L. 1988. Vertebrate Paleontology and Evolution. WH Freeman and Company, New York ISBN 0-7167-1822-7
  2. Botha-Brink, J. et Modesto, S.P., « A mixed-age classed 'pelycosaur' aggregation from South Africa: Earliest evidence of parental care in amniotes? », Proceedings of the Royal Society B, vol. 274, no 1627,‎ , p. 2829–2834 (PMID 17848370, PMCID 2288685, DOI 10.1098/rspb.2007.0803)
  3. Frederik Spindler, « The skull of Tetraceratops insignis (Synapsida, Sphenacodontia) », Palaeovertebrata, vol. 43, no 1,‎ , e1 (DOI 10.18563/pv.43.1.e1)
  4. Romer, A.S. et Price, L.I., « Review of the Pelycosauria », Geol. Soc. Amer. Spec. Papers, vol. 28,‎ , p. 1–538 (DOI 10.1130/SPE28-p1)
  5. (en) Michael J. Benton, Vertebrate palaeontology, Oxford, 3rd, (ISBN 978-0-632-05637-8)

Liens externes

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