Promiscuité sexuelle

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Illustration de l'Histoire de Dom Bougre, Portier des Chartreux, de Jean-Charles Gervaise de Latouche, 1741
Illustration de l'Histoire de Dom Bougre, Portier des Chartreux, de Jean-Charles Gervaise de Latouche, 1741

La promiscuité sexuelle est le « comportement sexuel caractérisé par le fait d'avoir des activités sexuelles avec plusieurs partenaires, simultanément ou successivement. »[1]

Dans le règne animal, la promiscuité sexuelle au sens strict est caractéristique de certaines espèces (Bonobo), d'autres se montrant généralement monogames (Loup gris commun). La polygynie (Gorille), et la polyandrie, plus rare (Jacana), peuvent également être considérées comme des formes de promiscuité sexuelle, au sens large.[2]

Chez l’être humain, la perception de la promiscuité varie selon les cultures, tout comme sa prévalence et son acceptation sociale, mais le terme est en lui-même connoté comme péjoratif ou transgressif : le TLFi la définit de façon restrictive comme le « rapprochement sexuel de personnes contraire à un code moral ou une loi »[3]. Elle est également affectée par le genre et le statut civil de la personne : le féminisme souligne l'existence d'un double standard, la promiscuité chez la femme étant vue de façon péjorative alors qu'elle peut être vue chez l’homme sous un jour positif ou négatif[4]. Un exemple de promiscuité est le coup d'un soir, dont la fréquence est parfois utilisée comme indicateur de promiscuité[5].

La promiscuité s'oppose à la fidélité et à l'asexualité.

Chez l’animal

Thierry Lodé relève que la promiscuité sexuelle, ou son absence, selon les espèces, est paradoxalement indépendante du mode de reproduction : accouplement (cas général des mammifères et des oiseaux) ou fécondation externe (cas général des poissons) : « Des poissons à fécondation externe révèlent des mœurs monogames alors que nombre de singes vivent june forte polygynie. »[6]

Accouplement de bonobos
Accouplement de bonobos

Le succès de la promiscuité sexuelle provient de ce qu'elle augmente généralement les chances de reproduction: l'individu ayant plusieurs, voire de nombreux partenaires ayant plus de chances de trouver les « bons gènes ». Le modèle de couple monogame fonctionne toutefois très bien chez la plupart des oiseaux : à condition que les « bons gènes » et le « bon parent » de l'autre sexe soient trouvés, le partage des tâches pour élever les petits améliorent leurs chances de survie.[6]

Durant le ou les vols nuptiaux des insectes eusociaux (abeilles, fourmis, termites...), la reine attire plus ou moins sélectivement les mâles par ses phéromones et engrange leurs spermatozoïdes dans une spermathèque qu'elle exploitera pendant des années.[7]

La promiscuité sexuelle dans les espèces animales peut n'avoir pas pour seule fin la reproduction. Chez les Chimpanzés et les Bonobos, la fréquence élevée des copulations a un rôle plus social que reproductif. Dans des contextes différents, organisation patriarcale chez les Chimpanzés, matriarcale chez les Bonobos, les femelles utilisent les rapports sexuels pour désamorcer les conflits, avec les mâles dans le premier cas, avec les mâles ou entre femelles dans le second, ce qui est alors également un moyen d'ascension sociale.[8],[9]

Les punaises des lits, dont le mâle peut copuler 200 fois par jour, s'écartent elles aussi des stricts besoins reproductifs : perçant avec son pénis la cuticule de l'abdomen de la femelle, le mâle ne s'encombre pas du fait de savoir s'il a affaire à une femelle ou non, et peut s'attaquer à d'autres mâles ou d'autres espèces. Cet éclectisme peut tout de même avoir un intérêt sélectif, lorsque l'insémination d'un autre mâle a pour résultat que celui-ci insémine deux souches de gènes différentes dans la femelle lors d'une copulation.[10]

Dans les espèces où les femelles s'accouplent avec plusieurs mâles, la compétition observée entre les mâles se double d'une compétition spermatique, chaque mâle développant une stratégie propre à l'espèce pour éliminer les spermatozoïdes concurrents. On peut citer le cas des drosophiles produisant un liquide séminal toxique pour les autres spermatozoïdes[11], ou celui d'Homo, dont les mouvements répétés lors de la copulation ont pour rôle biologique de nettoyer le vagin de la femelle d'éventuels spermatozoïdes concurrents[12] ; la douleur non pathologique ressentie après l'éjaculation évite au mâle de prolonger ces mouvements et de nettoyer ses propres spermatozoïdes.

Chez l’être humain

Scène d'orgie de Paul Avril (vers 1910)
Scène d'orgie de Paul Avril (vers 1910)

La promiscuité sexuelle recouvre chez l’humain des réalités multiples : elle peut concerner des relations successives ou simultanées ; être socialement prohibée, tolérée ou intégrée dans la norme ; être légalement pénalisée, ignorée ou reconnue ; être une pratique prénuptiale, postnuptiale, anuptiale ou extraconjugale ; concerner les hommes, les femmes ou les deux sexes ; relever de l’hétérosexualité, de l’homosexualité, de la bisexualité ou de la pansexualité ; s'exprimer par des relations de couple ou dans une sexualité de groupe ; être vénale ou non ; être compulsive ou non ; et même, reposer sur le consentement mutuel ou le viol, impliquer ou non des esclaves… C’est donc une notion profondément ambiguë en l’absence de précision de sa portée.

Les sociétés traditionnelles

Le terme de promiscuité revêt en principe un sens précis en anthropologie : « relations sexuelles soumises, chez les peuples primitifs, à des règles impératives », selon le TLFi[3], qui cite Lévi-Strauss : « La maison des hommes Bororo est ouverte aux hommes mariés, celle des Sherenté est réservée aux célibataires; c'est un lieu de promiscuité sexuelle chez les Bororo, la chasteté y est impérative chez les Sherenté. »[13]

Il n'est pas de société qui ne définisse de règles d'union et de tabous sexuels. Bronislaw Malinowski croyait pouvoir décrire la vie sexuelle des Trobriandais comme totalement libre (même s'il nuance parfois son propos) : « Nous avons affaire à une société sans répression, une société dans laquelle le sexe comme tel n’est assujetti à aucune restriction. »[14] Quel que soit l'apport fondamental du travail ethnographique de Malinowski, cette liberté, si large soit-elle par rapport aux cultures occidentales, paraît avec le recul bien plus relative.[15]

Mais les règles régissant la sexualité et les tabous diffèrent profondément selon les sociétés. Chez les Guayakis étudiés par Pierre Clastres, les différentes tribus se retrouvent ainsi rituellement chaque année, occasion d'établir librement des relations entre les hommes et les femmes de groupes différents, que ce soit entre jeunes gens, prélude à d'éventuels mariages, ou pour des relations extraconjugales sans lendemain.[16]

Certaines sociétés font entrer la promiscuité dans leurs règles de conduite, comme autrefois les Aborigènes d'Australie : l'initiation des femmes comportait leur viol par leurs initiateurs, avec lesquels elles étaient en position d'inceste, avec lesquels elles n'auraient donc plus jamais de relations ; et, lorsqu'un groupe social recevait un message remis par des messagères, les hommes de ce groupe devaient manifester leur accord en les possédant, sous peine d'offense au groupe émetteur.[17]

Tout comme les règles matrimoniales et tout comme les règles définissant la portée de l'inceste, ces règles peuvent être à l'opposé des unes des autres dans des sociétés pourtant très proches. Certaines ethnies, Mongos africains, Yanomamis amazoniens... laissent les filles sexuellement libres avant le mariage. Leur grossesse est même acceptée par certaines : elle ne met pas en péril la transmission d’un patrimoine. Pour les Lobis, la jeune fille enceinte démontre ainsi sa fécondité et se trouve pour cela même recherchée. Dans d'autres peuples, comme les Peuls wodaabe, c’est au contraire la femme mariée qui est sexuellement libre et pas la jeune fille : le souci de l’homme n’est plus le patrimoine à transmettre, il est d’assurer ses vieux jours par sa progéniture, et le mari et l'amant s'arrachent l'enfant dont la paternité est incertaine.[18]

Une des formes prises par la promiscuité est l’hospitalité sexuelle : chez les Mandingues ou les Bassaris, la politesse voulait qu'on mette à la disposition de son hôte une esclave ou une femme de sa famille... à charge de revanche. Au XIXe siècle encore, donc bien après l’arrivée de l’islam, les Bédouins du sud de la péninsule arabique pratiquaient une hospitalité sexuelle très codifiée : cette offre ne pouvait s’adresser qu’à un hôte de « sang pur », supposait l'accord de l'intéressée pour une fille de la famille, ne pouvait concerner une fille vierge. « L’hôte avait en outre l’obligation de satisfaire sa partenaire, ce qui lui valait les honneurs le lendemain, mais s’il y avait manqué, son manteau était amputé d’une pièce et il était chassé. »[18]

On ne saurait enfin oublier que la polygynie est une forme historiquement et encore répandue de la promiscuité sexuelle, comme, plus anecdotiquement, la polyandrie, que celles-ci soient institutionnalisées, tolérées ou pratiquées de fait bien que prohibées. C'est aussi le cas d'une institution propre aux Bashileles du Congo : les femmes collectives, mariées à un kumbu, une classe d'âge. Le kumbu enlève sa fiancée, qui doit recevoir durant un an ou deux chacun de ses maris, sans les choisir, mais ceux-ci la traitent en princesse ; à ce terme, l'épouse choisit au cours d'une cérémonie les deux ou trois maris qu'elle veut conserver, mais voit son statut dégradé à celui de ménagère.[19]

On peut faire plusieurs remarques générales sur la promiscuité sexuelle telle qu'interdite ou admise selon la société. D'abord, si chacune d'elles a des règles, ces règles y sont, plus ou moins souvent, transgressées dans toutes. Ensuite, la sexualité n'y est jamais indépendante du contexte social. Chargée d'émotion et de sentiment, elle doit aussi être comprise en relation avec les règles sociales et les motivations économiques. Enfin, le rôle de l'homme et de la femme n'y est jamais symétrique : au moins jusqu'à nos jours, dans toutes les sociétés humaines, les règles régissant le sexe reflètent la valence différentielle des sexes mise à nu par Françoise Héritier — ou, selon le vocabulaire de Pierre Bourdieu, la domination masculine.[20]

Amour courtois et libertinage

Si l’Occident judéo-chrétien a instauré peu à peu des morales de plus en plus rigoristes jusqu’au XIXe siècle, celles-ci ont été mises à mal par au moins deux courants s’en dégageant.

L’amour courtois fleurit au XIIe siècle. Il ne peut être considéré en soi comme une expression de la promiscuité sexuelle : les amants vivent une relation exclusive hors relations platoniques. André le Chapelain rédige alors (en latin) les 31 articles du Code d’amour de cette relation, et le 3e stipule que « personne ne peut se donner à deux amours ». Le 7e prescrit même « à l’un des amants, pour la mort de l’autre, une viduité de deux années ». Mais cette exclusivité ne concerne que l’amour courtois : les amants sont souvent par ailleurs mariés et pour certains père ou mère de famille. Le Code assène dès son premier article que « L’allégation de mariage n’est pas excuse légitime contre l’amour » : on ne peut se refuser à son amant ou amante sous prétexte de mariage[21]. Le plus célèbre jugement des Cours d’amour, dans lesquelles des femmes de la noblesse d’alors traitaient des affaires de « droit courtois », va plus loin. À la question : « Le véritable amour peut-il exister entre des époux ? » qui lui était soumise, la cour de Marie de Champagne répond catégoriquement par la négative.[22] Le mariage est ainsi réduit à son rôle d’institution sociale en vue de la procréation, il laisse le champ libre à l’amour courtois quant à la passion charnelle et amoureuse.[23] La seule promiscuité sexuelle que présente l’amour courtois est donc la division du sexe en deux domaines séparés : sexe social reproducteur d’un côté, sexe passionnel de l’autre. De cette division, peu ou prou présente dans toutes les sociétés — elle fera florès au XIXe siècle puritain —, l’amour courtois fait une norme et la reconnaît aux femmes autant qu’aux hommes, jusqu’à inverser parfois les statuts traditionnels de domination et de dépendance.[23]

Au XVIe, au XVIIe, mais plus encore au XVIIIe siècle, les règles de la religion et de la morale chrétiennes sont contestées par un nouveau mouvement : les libertins. C’est surtout au départ un courant de pensée : les « affranchis » (c’est le sens étymologique de libertin) sont des libres penseurs, qui s’affranchissent de la doctrine religieuse et se montrent critiques à l’égard des jugements et préceptes conventionnels, préparant puis accompagnant le siècle des Lumières. Mais de plus en plus, à côté de ce libertinage érudit, qui triomphe au XVIIe siècle[24] se développe un libertinage de mœurs, dominant au XVIIIe[25] : plus ou moins lié à la dissidence philosophique, celui-ci se traduit par la transgression morale. Le libertinage devient synonyme de licence sexuelle. Celle-ci se fait le mode de vie d'une partie de la noblesse, et le roman libertin est un genre à part entière. Certains font de la quête amoureuse un jeu subtil et élégant, comme chez Choderlos de Laclos[26], d’autres décrivent l’activité sexuelle en termes crus et salaces, comme chez Gervaise de Latouche[27]. Tous traitent de l’amour et d’une sexualité ouverte de façon grivoise, sans s’arrêter aux conventions morales et aux tabous. Les pratiques sexuelles et les œuvres du marquis de Sade, qui garde l’esprit frondeur du libertinage érudit, mais chez qui le sexe est moins fait de plaisir que de violence et de cruauté, en sont un aboutissement, pour ne pas dire une sortie de route.[28]

Le cas de la prostitution

Fichier:Pablo Picasso Les Demoiselles d'Avignon (2346559).jpg
Les Demoiselles d'Avignon, de Pablo Picasso (1904), prostituées de la Carrer d'Avinyó à Barcelone.

Si elle n’est sûrement pas le plus vieux métier du monde — les clercs (sans doute chamanes) l’ont précédée[29] —, elle traverse toutes les sociétés humaines depuis au moins le Néolithique.

Elle a été devancée par le cadeau nuptial de nombreuses sociétés animales, et il est possible, sinon probable, que les premiers Homos le pratiquaient. Le cadeau nuptial est encore largement pratiqué dans nombre de sociétés marquées par la tradition, même urbaines. En Afrique, par exemple, il est partie intégrante de la cour faite à une femme, dont on imagine difficilement pouvoir se passer. L’homme est au pouvoir, et notamment au pouvoir économique : le cadeau en est l’expression naturelle pour l’un comme pour l’autre. Mais il relève de la séduction, pas de la prostitution, et il est indépendant d'une éventuelle promiscuité sexuelle. Un pas est franchi lorsque le ou les cadeaux deviennent le motif premier de l’établissement d’un rapport sexuel ; un second lorsqu’il est fait de ce type de relations un métier : une activité régulière offrant des moyens de subsistance. Mais entre toutes ces situations, il y a continuum, et non de solution de continuité.

Les dictionnaires définissent la prostitution comme le « fait de livrer son corps aux plaisirs sexuels d'autrui pour de l'argent et d'en faire métier »[30] : la prostitution est un cas particulier de promiscuité sexuelle. On peut juger cette définition réductrice, et l’étendre à toutes les relations sexuelles établies pour un intérêt matériel, même implicitement, jusqu’à certaines relations matrimoniales, qui ne comportent pas en elles-mêmes une telle promiscuité. L’islam pratique le mut'a, comme le très rigoriste Iran sous le nom de sigheh : un mariage temporaire, très aisé à obtenir, pouvant durer d’une heure à 99 ans, les hommes pouvant cumuler plusieurs sigheh. Il permet aux couples non mariés de réserver une chambre d’hôtel et son usage principal est une prostitution qui ne dit pas son nom.[31]

La prostitution est dans beaucoup de sociétés couverte d’opprobre, ce qui n’empêche pas certaines de l’institutionnaliser : prostitution sacrée, bordels militaires, etc. Celles qui la condamnent ne le font pas toutes pour les mêmes raisons. Chez les Hébreux, la prostitution était théoriquement prohibée[a], mais un homme ayant autorité sur une femme pouvait la céder moyennant finance, ce qui n’était pas considéré comme de la prostitution : elle était son bien et ne pouvait disposer d’elle-même à sa place.[b]

Si la tendance est aux politiques abolitionnistes, les États modernes traitent la prostitution selon des règles profondément différentes : certains la pénalisent, d’autres l’ignorent, d’autres l’autorisent en la réglementant, plus récemment, d’autres encore ne poursuivent pas les prostituées ou prostitués, mais leurs clients.

La prostitution a manifestement beaucoup régressé dans l’histoire de l’Occident. Très répandue au Moyen Âge, dans le prostibulum officiel, les étuves (théoriquement bains publics), les petits bordelages privés, à la porte des églises et jusque dans les cimetières ;[32] elle connaît un certain rejet au XVIe siècle[32] ; elle est sous une forme ou sous une autre être particulièrement développée au XIXe siècle avec les courtisanes, les demi-mondaines, les cocottes, les lieux de socialisation que sont les maisons closes ; mais semble de moins en moins présente depuis quelques décades. C’est aussi parce qu’elle prend des formes moins visibles : la tapineuse et la dame de maison font place à l’escort-girl sur internet[33]. Cette régression semble surtout se produire aux périodes de libéralisation des mœurs. De quoi est-elle l’effet : de la liberté sexuelle, de l’affirmation du féminisme, des condamnations morales ou des politiques répressives ? Les différentes formes de promiscuité sexuelle seraient-elles les parties prenantes d'un jeu à somme nulle ?

Les sociétés modernes

En grande partie héritières, ou sous l'influence, d'une culture occidentale marquée par le christianisme (et au-delà par le judaïsme)[34], pour lesquels la sexualité n´était licite que dans le cadre du mariage voire, pour certains, que strictement limitée à la fonction procréatrice, les sociétés modernes tendent peu, mais largement, à s´affranchir de cet encadrement. L'union libre, la relation ouverte, le ménage à trois, le polyamour sont de moins en moins une transgression et de plus en plus intégrés au mode de vie commun, même si la liberté sexuelle des femmes est loin d'être acquise[35]. Ce libéralisme ne concerne plus seulement les relations hétérosexuelles, il s'étend aux relations homosexuelles. Les interdits que sont la pédophilie et l'inceste (sous-entendu impliquant un ou une mineur) y sont en revanche prohibés plus rigoureusement, dans l'opinion comme dans les lois. La libéralisation des mœurs s'accompagne d'une moindre tolérance — tolérance zéro —, pour des gestes ou relations non librement décidés, notamment par les femmes, ce qui est loin d'avoir toujours été le cas.[36]

Prévalence

Au sein d’une population relativement homogène, le nombre de partenaires sexuels rencontrés peut varier largement d'une personne à l'autre. Aux États-Unis, selon une enquête nationale de 2007, le nombre médian de partenaires sexuels qu'ont eu des personnes de l'autre sexe est de sept dans les déclarations des hommes et de quatre dans celles des femmes[37]. Dans le monde, les chiffres portant sur les relations hétérosexuelles présentent souvent le même déséquilibre, grosso modo le double de partenaires pour les hommes : ainsi, en Grande-Bretagne, les résultats nationaux repris dans une étude de 2018 donnent une moyenne de 14,14 partenaires sexuelles déclarées par les hommes, les femmes en déclarant 7,12.[38] Cette différence, qui se retrouve dans d'autres études, pose question car il ne devrait pas y avoir, dans une population hétérosexuelle aux effectifs par sexe sensiblement équilibrés, d'écart important entre le nombre moyen de partenaires des hommes et celui des femmes, tout lien entre une femme et un homme reliant un homme à une femme[39],[38]. Les facteurs explicatifs étudiés relèvent de trois catégories : défaut de représentativité des échantillons, notamment par sous-représentation des travailleuses du sexe ; différence dans les modes de comptage des femmes et des hommes, ceux-ci ayant plus facilement recours à des chiffres ronds[38] ; motifs de désirabilité sociale et de gratification symbolique, les femmes tendant à minorer le nombre de leurs partenaires contrairement aux hommes[39],[38].

Le supplice des adultères, de Jules-Arsène Garnier (1876)
Le supplice des adultères, de Jules-Arsène Garnier (1876)

Une étude de 2008 révèle que les Finlandais rapportent avoir eu le plus de partenaires sexuels au monde, et que les Britanniques en ont le plus pour les grands pays occidentaux[40],[41],[42]. Cette place pourrait s'expliquer parce que les Britanniques accepteraient plus facilement d'une femme qu'elle ait des partenaires sexuels différents, et pas seulement d'un homme comme dans d'autres cultures. Une étude britannique de 2014 affirme que Liverpool est la ville où la promiscuité sexuelle est la plus répandue[43]. Ce mouvement s’accompagne d’un affaiblissement de la religion, d’une plus grande autonomie financière des femmes et d’une culture populaire très sexualisée[40],[41],[42].

Une étude de 1998 a relevé une forte corrélation entre la consommation d'alcool et le fait d'avoir plusieurs partenaires sexuels aux États-Unis[44]. De même pour l'usage de drogues[45].

La répartition du nombre de partenaires chez les femmes est toujours relativement étroite, sa variance est faible, et la grande majorité des femmes ont un nombre de partenaires proche de la moyenne. Chez les hommes, cette distribution est beaucoup plus large, beaucoup d'hommes ayant peu de partenaires sexuelles et beaucoup d'autres ayant plus de partenaires que la plupart des femmes[46].

Catherine II de Russie, par Johann-Baptist von Lampi (1792)
Catherine II de Russie, par Johann-Baptist von Lampi (1792). L'impératrice était connue pour son appétit sexuel et ses nombreux amants.

Une étude de 1993 a montré que chez les individus dont les premiers rapports sexuels avaient eu lieu avant l'âge de 13 ans, les chances de déclarer trois partenaires sexuels ou plus étaient neuf fois plus élevées que ceux dont le premier rapport sexuel avait eu lieu à l'âge de 15 ou 16 ans ; les Noirs avaient quatre fois plus de chances que les blancs non hispaniques de déclarer trois partenaires sexuels ou plus ; les hommes avaient quatre fois plus de chances que les femmes de déclarer trois partenaires sexuels ou plus[45].

D'après une autre étude menée aux États-Unis, environ 29 % des hommes et 9 % des femmes rapportent avoir eu plus de quinze partenaires sexuels ; 46 % des hommes et 13 % des femmes noir(e)s ont déclaré avoir eu quinze partenaires ou plus au cours de leur vie, soit plus que les autres groupes raciaux ou ethniques[37]. L'étude rapporte également que 25 % des femmes et 17 % des hommes déclarent ne pas avoir eu plus d'un partenaire de l'autre sexe au cours de leur vie, et 4 % déclarent ne jamais avoir eu de relations sexuelles[37]. Seize pour cent des adultes ont leur premier rapport sexuel avant l'âge de 15 ans, tandis que 15 % s'abstiennent jusqu'à au moins 21 ans. La proportion d'adultes ayant eu leur premier rapport sexuel avant 15 ans est la plus élevée chez les Noirs non hispaniques (28 %), contre 14 % chez les Mexicains-Américains et les Blancs non hispaniques[37]. Six pour cent des Noirs s'abstiennent de relations sexuelles jusqu'à l'âge de 21 ans ou plus, soit moins que les Mexicains américains (17 %) ou les Blancs non hispaniques (15 %)[37].

Acceptabilité

Des expériences menées aux États-Unis en 1978 et 1982 ont montré que la grande majorité des hommes était prête à avoir une relation sexuelle avec une femme inconnue « de beauté moyenne » qui leur fait une proposition. Aucune femme de l’étude n’acceptait la même proposition venant d’un homme « de beauté moyenne ». Les hommes étaient généralement à l’aise avec la question, tandis que les femmes étaient choquées et dégoûtées[47].

Liens avec la santé

Une étude de 2006 estime qu’il n’y a pas de lien entre les comportements sexuels et les pathologies sexuelles, qui dépendent beaucoup plus de la pauvreté et de la mobilité[48]. D’autres études suggèrent que les personnes ayant des relations sexuelles variées et fréquentes pourraient souffrir de plus d’infections sexuellement transmissibles[49] (MST). Une étude a établi une forte corrélation entre le nombre de partenaires sexuels et le fait d'avoir une MST[50]. Le nombre de partenaires sexuels masculins au cours de la vie est un facteur de risque majeur de l'infection par le papillomavirus humain[51]. Le risque d'être infecté par le SIDA est croissant dans les situations suivantes : relation monogame avec un partenaire non infecté, relation monogame avec un partenaire choisi au hasard, relation avec plus d'un partenaire choisis au hasard, relations avec plusieurs partenaires choisis au hasard et enfin relation monogame avec un partenaire infecté[52].

Selon une étude de 1993, près de la moitié des personnes ayant des partenaires sexuels multiples n'utilisaient alors jamais de préservatifs[53].

L'hypersexualité, recherche compulsive de promiscuité, est un symptôme commun de plusieurs affections psychologiques dont le trouble de la personnalité borderline, le trouble de la personnalité histrionique, le narcissisme et le trouble de la personnalité antisociale, mais ces affections restent rares dans l’ensemble de la population des personnes ayant des relations sexuelles variées et fréquentes[54].

Dans la culture

Le sexe et les relations amoureuses étant omniprésents dans les arts et la littérature, les thèmes de la promiscuité, du libertinage, de la séductrice, du séducteur… y sont naturellement largement présents. Ils y sont traités sous les angles les plus variés : s'ils se recouvrent en grande partie, la promiscuité n'est ni un sous-ensemble ni un sur-ensemble de l'érotisme. Quelques exemples majeurs :

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. L’histoire de Juda et de sa belle-fille Tamar montre qu’elle était pratiquée et codifiée : « Juda l’aperçut et la prit pour une prostituée, puisqu’elle avait couvert son visage. » (Genèse 38, 15)
  2. Thomas d’Aquin suit cette même logique à propos de la luxure : « Thomas écrit dans l’article 1 que le type du péché de luxure change en fonction de qui dépend la femme qui est impliquée, et donc de l’homme qui est offensé par ce péché. Si la femme dépend de son père, alors il s’agit d’un stupre et si elle dépend d’un mari alors il s’agit d’un adultère. Dans l’article 6, il montre que le stupre offense le père qui a la charge de garder sa fille. » Isolde Cambournac, La masculinité et la féminité à la lumière de l’anthropologie de Thomas d’Aquin, Thèse de doctorat en théologie, Université de Fribourg (Suisse), 2018, p. 59

Références

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  11. Chapman, Tracey, Liddle, Lindsay F., Kalb, John M., Wolfner, Mariana F., Partridge, Linda, « Cost of mating in Drosophila melanogaster females is mediated by male accessory gland products », Nature, 1995, 373 (6511). 241-244
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  15. Bertrand Pulman, Malinowski contre Freud, coll. Sociologie d'aujourd'hui, Presses Universitaires de France, 2002
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