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Rokhaya Diallo

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Rokhaya Diallo
Description de cette image, également commentée ci-après
Rokhaya Diallo en 2017.
Naissance (46 ans)
Paris 4e (France)
Nationalité Française
Diplôme
Maîtrise de droit international et européen (2001)
Master en marketing et distribution dans l’industrie audiovisuelle (2003)
Profession
Autres activités
Formation
Distinctions
Prix de la lutte contre le racisme et la discrimination du Conseil pour la Justice, l'Égalité et la Paix (2012)

Rokhaya Diallo, née le à Paris, est une journaliste française. Elle est également réalisatrice, écrivaine et animatrice de radio et de télévision.

Cofondatrice de l'association Les Indivisibles, elle se présente comme antiraciste et féministe. Ses prises de position sont cependant à l'origine de diverses polémiques, qu'il s'agisse de sa défense du port du voile islamique et des réunions « en non-mixité » interdites aux Blancs, de ses déclarations sur le « racisme d'État » en France ou de ses liens avec la mouvance des Indigènes de la République.

Elle est l'auteure de plusieurs livres comme Racisme : mode d'emploi, Comment parler de la laïcité aux enfants, À nous la France... Elle a aussi réalisé plusieurs documentaires parmi lesquels Les Marches de la liberté, Les Réseaux de la haine ou De Paris à Ferguson : coupables d'être noirs.

Biographie

Rokhaya Diallo naît en 1978, à Paris, de parents sénégalais et gambien[1],[2], un père mécanicien et une mère professeure de couture ; sa famille déménage en 1989 à La Courneuve. Elle y fréquente le lycée Jacques-Brel.

Diplômée en 2000 d'une maîtrise de droit international et européen, elle fait un court passage chez IBM, qu'elle quitte en 2002 parce qu'elle s'y sent « comme un pion »[3]. Elle entreprend alors un master à l'université Panthéon-Sorbonne (Paris 1) en marketing et distribution dans l'industrie audiovisuelle, master qu'elle obtient en 2003[3] ; elle travaille dans la production audiovisuelle[3]. À propos de ses études, elle déclare, dans Elle, en novembre 2012 : « À Assas ou dans mon école de commerce, on n’était que deux Noirs dans la classe. J’étais la seule à venir de banlieue et à être boursière »[4].

Passionnée d'anime, elle participe à la fondation de la Japan Expo et est brièvement actrice de doublage. Elle interprète Kamui Shirō enfant dans X1999, d'après CLAMP, et Ex dans Ah ! My goddess : Le film[5].

En 2001, pour financer ses études à l'école de commerce Novancia[6], elle travaille au sein du service jeunesse de La Courneuve, elle s'occupe alors de l’insertion professionnelle des jeunes les moins favorisés[7]. Elle est ensuite sollicitée lors de la création du Conseil local de la jeunesse avant d'en devenir présidente et de le rester pendant deux ans. Elle est militante de l'association anti-sexiste Mix-Cité[8] et auprès de l'organisation altermondialiste ATTAC[9], notamment lors du festival Images mouvementées. En 2002, Rokhaya Diallo participe comme comédienne, chanteuse et parolière à différents courts-métrages humoristiques du collectif Une case en moins[10].

En 2006, à force d'entendre « chez la plupart de mes interlocuteurs, [que] le fait d'être noire et d'origine populaire posait problème », elle cofonde l'association Les Indivisibles[11],[3], en référence à l’article premier de la Constitution française qui stipule que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Elle en est la présidente de 2006 à 2010[12].

L'association milite pour que cesse une « partition de la nationalité française selon une apparence physique » ou une provenance géographique[13]. Son mot d'ordre est : « Français, sans commentaire »[14]. Conçue d'abord dans la discrétion, pour « travailler avec des institutions telles que l'Éducation nationale », elle compte au printemps 2007 une douzaine de membres ; Rokhaya Diallo explique alors :

« Le concept de l’association s’est monté autour d’anecdotes tirées de situations que j’ai vécues et partagées avec mes amis. À force d’échanger, je me suis rendue compte que nous avions des vécus similaires. C’est cette caractéristique anecdotique qui nous a très rapidement orientés vers le choix d’une tonalité humoristique[13]. »

L'association décide en 2009 de tout miser sur la présence médiatique, en décernant annuellement les Y'a bon Awards. Son action se veut inscrite dans la lutte contre le racisme et « les préjugés ethno-raciaux et en premier lieu, celui qui nie ou dévalorise l'identité française des Français non-blancs[15]. »

Avec quatre autres personnalités, François Durpaire, Marc Cheb Sun, Lilian Thuram et Pascal Blanchard, elle lance en 2010 un appel et cent propositions pour une « République multiculturelle et post-raciale »[16]. En mars 2010, elle est sélectionnée pour participer au programme International Visitor Leadership : invitée du gouvernement fédéral des États-Unis, elle visite ce pays pour y étudier la diversité[17].

Le sur Canal+, dans l'émission Salut les Terriens, Éric Zemmour, au cours d'un débat avec Rokhaya Diallo, dit au sujet des contrôles au faciès : « Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait. »[18]. Il sera condamné pour ces propos[18]. Dans un entretien au magazine Elle, au sujet de cet échange très médiatisé, Rokhaya Diallo dira s'être sentie agressée et que « la moindre des choses serait qu’il s’excuse. Mais je ne suis pas dupe : il ne le fera jamais. (...) En tout cas, une chose est sûre : Éric Zemmour sera mis à l’honneur lors des prochains "Y'a bon Awards". »[19]

En 2011, Les Indivisibles dénoncent ce qu'elle considère comme les dérives de l'UMP[20], mais se montre encore plus critique envers le Parti socialiste qu'elle juge « totalement absent et irresponsable. Le vieux fonds culturel laïcard et antireligieux l'empêche de toucher et comprendre les jeunes musulmans de France[8]. »

La dénonciation de l'islamophobie prend une place grandissante dans son argumentation. Elle affirme ainsi que :

« La laïcité n'est aujourd'hui pratiquement évoquée que par rapport à l'islam, dont on veut nous faire croire qu'il n'est pratiqué en France que par des intégristes sexistes, violents et d'origine maghrébine[8]. »

En mars 2012, après avoir reçu un Y'a bon award, l'essayiste Caroline Fourest écrit vouloir porter plainte contre Les Indivisibles estimant qu'ils soutiennent l'intégrisme religieux, et accréditent l'idée qu'elle-même serait raciste. En juin 2013, Rokhaya Diallo affirme que Fourest n'a pas porté plainte, et que c'était selon elle un « effet d'annonce ».

Pour Laurence Marchand-Taillade[n 1], interviewée dans Le Figaro fin 2015, Pascal Boniface et Rokhaya Diallo sont des « ennemis déclarés de la laïcité »[21]. Mais pour d’autres, comme Lilian Thuram, « elle essaie de mettre en lumière le racisme qui mine notre société. On voudrait la faire taire comme on veut souvent faire taire ceux qui dénoncent »[22].

Au-delà des controverses dont elle est l'objet ou auxquelles elle participe, elle est la cible de nombreuses insultes publiques, de menaces et d'un harcèlement que le journaliste Hamidou Anne analyse comme le symptôme d'une libération de la parole raciste en France[23].

Journalisme

Presse

Avec d'autres personnalités (Audrey Pulvar, Lilian Thuram, Pascal Blanchard…), elle est au sommaire du magazine Respect Mag d'octobre 2011 intitulé « 100 % Noirs de France »[24].

Elle a réalisé plusieurs reportages pour la presse française, comme sur les femmes au Bahreïn[25] et sur le racisme en Tunisie[26] pour Les Inrocks, ou encore sur le mouvement Black Lives Matter qui a fait la une du journal Libération[27].

Rokhaya Diallo écrit également des tribunes dans la presse internationale : le Washington Post[28], The Guardian ou encore Al Jazeera[29].

Radio

Elle est chroniqueuse depuis 2009[réf. souhaitée] sur RTL[30].

Depuis 2011[réf. souhaitée], Rokhaya Diallo anime Fresh Cultures sur le Mouv'. Pour une chronique destinée à la chaîne Canal+ et pour la radio le Mouv', elle s'est rendue fin septembre 2011, à la réunion annuelle du Caucus noir du Congrès à Washington, un groupe parlementaire du congrès américain créé à l'époque de la lutte pour les droits civiques des Noirs pour réunir les parlementaires noirs[31].

En septembre 2018, elle crée le podcast Kiffe ta race, avec Grace Ly, diffusé sur la plateforme Binge Audio[32].

Télévision

Elle est chroniqueuse, de 2009 à 2013 pour La Matinale de Canal+[33].

Entre 2011 et 2013, elle présente et co-réalise 18 numéros de l'émission mensuelle Égaux mais pas trop sur LCP, soutenue par l'agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances. L'émission est retirée de la grille de la chaîne parlementaire en 2014[34]. Caroline Fourest écrit que Rokhaya Diallo a interviewé complaisamment Dieudonné et Alain Soral dans son émission Égaux mais pas trop sur LCP le 9 août 2012[35].

Du 6 décembre 2014 au 31 mai 2015, elle anime, sur Mediapart, six émissions d'une série intitulée Alter-égaux, consacrée « aux questions d’inégalités et d'égalité, de race et de racisme, de discrimination et d'affirmation »[36]. Elle y invite successivement : Jean-Loup Amselle ; Dominique Sopo ; Nadia Geerts ; Caroline De Haas ; Raphaël Glucksmann ; et James Cohen[n 2].

En juillet 2017, la presse évoque son arrivée comme chroniqueuse dans Touche pas à mon poste ! sur C8. Son arrivée dans l'émission est liée à un changement de ligne voulue par l'animateur Cyril Hanouna après les critiques pour les « remarques homophobes, racistes et sexistes » qui l'ont visé pendant la saison 2016-2017[37]. « L'émission gardera ses fondamentaux et ses valeurs divertissantes mais elle montera en gamme », affirme-t-il au magazine Challenges[38]. Rokhaya Diallo sera aux côtés d'autres nouvelles recrues : Rachid Arhab, qui était journaliste et présentateur du JT sur France 2 et ancien membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), Louis Morin, ex-recrue du Petit Journal, ou encore Renaud Revel, ancien rédacteur en chef de L'Express et responsable de la rubrique média au Journal du Dimanche[39]. Cette annonce a provoqué la surprise sur les réseaux sociaux[40], l'émission ayant été « épinglée pour dérives discriminatoires »[41]. Rokhaya Diallo explique son choix d’accepter le poste de la façon suivante, pour Libération : « Le public de Touche pas à mon poste ! est un public populaire, ce n’est pas un public choyé par les médias, et ce n’est pas un public que je trouve respecté »[42]. Elle n'y reste qu'une saison[43].

Elle est également présentatrice de l’émission BET Buzz sur la chaîne BET (Black Entertainment Television), aux côtés de Raphäl Yem, depuis 2016. BET diffuse des émissions dédiées à la culture noire en France. Elle y présente chaque semaine un magazine people et lifestyle d’une demie heure[22].

Dans Le Monde, Benoît Thieulin, fondateur de la Netscouade, déclarait en janvier 2018 : « Elle est intelligente, courageuse, elle passe bien à la télévision. Autant dire qu’elle incarne quelque chose de fréquentable. Mieux, les générations de demain[22]. ».

Prises de position

Antiracisme, « racisme d'État »

Rokhaya Diallo déclare s'être engagée contre le racisme « après la mort, à Clichy-sous-Bois, de Zyed Benna et Bouna Traoré, deux jeunes issus des quartiers pauvres poursuivis par la police »[44]. Selon le journal Libération, elle est une figure médiatique en France du courant antiraciste « encore minoritaire » qui ne croit plus à la « promesse universaliste », « incarné médiatiquement par des personnalités plutôt jeunes, pour beaucoup issues de la deuxième génération d’immigrés, comme Sihame Assbague, Rokhaya Diallo ou encore Marwan Muhammad[45]. »

En 2010, dans le contexte du débat sur l'identité nationale, elle signe — avec Lilian Thuram, François Durpaire, Marc Cheb Sun[n 3] et Pascal Blanchard — « L'appel à une République multiculturelle et post-raciale »[47] qui, selon Le Monde, « est une invitation au changement, une invitation de la société française à s'accepter telle qu'elle est : diverse »[46].

En 2013, elle s'oppose à des associations de lutte contre le racisme, SOS Racisme et la LICRA, qu'elle accuse d'être des « clubs d’intellos blancs, déconnectés du terrain et des quartiers populaires »[1].

Les universitaires Jane Weston et David Vauclair la qualifient de « militante antiraciste et communautariste »[48].

En décembre 2017, conviée à s'exprimer à la tribune des Nations Unies lors d'une réunion d'experts organisée au sujet des discriminations vis-à-vis des personnes d'ascendance africaine dans le monde, elle y a dénoncé un « racisme d'État » en France, qui se manifesterait notamment à travers les violences policières « dont sont principalement victimes les personnes d'ascendance africaine »[49].

Professeur des universités à l’IEP de Paris et spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis, Pap Ndiaye critique l'emploi de cette expression dans le cas de la France : « Il y a du racisme dans l’État, il n’y a pas de racisme d’État[50] ». Le politologue Laurent Bouvet dénonce lui « la confusion la plus totale » opérée par Rokhaya Diallo à propos du « racisme d'État », qu'il associe aux régimes d'Apartheid et de ségrégation aux États-Unis, où le racisme était institutionnalisé par la loi, notamment, ce qui n'est pas le cas en France où « la lutte contre le racisme en général [est] une politique publique bien ancrée aujourd'hui, fort heureusement. Même si l'on peut toujours faire plus et mieux. »[51]

Le 3 octobre 2018, Rokhaya Diallo signe une tribune collective[52] appelant à participer aux deux journées de mobilisation organisées, les et , par des associations se revendiquant de l'« antiracisme politique » — groupées sous le nom de « collectif Rosa Parks » —, pour « protester contre les inégalités structurelles, le racisme, la ségrégation et le mépris permanent[53]. »

Racialisme

Pour Bernard Schalscha, elle est une « très médiatique fer de lance du nouvel antiracisme racialiste[54] ».

En 2017, selon le journaliste Jack Dion, du magazine Marianne, elle « est proche des Indigènes de la République » ; une « icône du racialisme », « une militante qui se réclame de l’antiracisme dit « politique » pour défendre un identitarisme contraire à l’universalisme. »[55].

Pour Laurent Bouvet, fondateur du Printemps républicain, « elle n'inscrit pas son « engagement » dans une perspective cohérente d'un point de vue politique et théorique [puisqu'elle se réclame] à la fois des grandes figures de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis mais aussi de celles du gauchisme différentialiste qui ont critiqué très durement les grandes figures des droits civiques. » Il estime que l'attitude de Rokhaya Diallo dans les débats en ligne illustre « la différence, fondamentale, entre l'humanisme universaliste et l'identitarisme différentialiste. (...) pour le second, un « homme blanc » est toujours déjà coupable, alors qu'une « femme noire » est par « essence » une victime (...)[51]. »

Sous-représentation des femmes noires par les magazines féminins

En janvier 2012, à la suite de la parution dans les pages du magazine Elle d'un article sur la mode noire jugé raciste[56], elle cosigne avec Sonia Rolland, China Moses, Éric Fassin, Clémentine Autain, Audrey Pulvar et de nombreuses personnalités, une tribune dans Le Monde interrogeant le magazine sur l'absence des femmes noires sur ses couvertures[57]. Le , elle signe l'éditorial de l'hebdomadaire Politis à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes[58].

Camp d'été réservé aux personnes non blanches

En octobre 2017, Rokhaya Diallo déclare approuver l’organisation de camps d'été dont certains ateliers sont « ouvert[s] à toute personne qui n'est pas blanche », ou elle se justifie en évoquant la volonté de « se retrouver entre personnes victimes de violences racistes, l’espace de quelques heures, de manière apaisée[59],[60],[61]. » Elle revendique la non-mixité comme un outil politique utile aux causes antiracistes et féministes, qui permet notamment selon elle de se protéger de ce qu’elle décrit comme un « racisme d'État ». Elle écrit à ce sujet, dans un article pour Slate : « Les réunions afroféministes non mixtes n’ont en aucun cas vocation à proposer un projet de société ségrégationniste définitif puisqu’elles s’inscrivent dans la temporalité d’un événement ponctuel. Elles offrent à leurs participantes une échappatoire, une zone de respiration dans une société oppressive ».

Critique de l'emploi « a-critique » du terme « racisme antiblanc »

Rokhaya Diallo fait partie des signataires d'une tribune, publiée dans L'Obs, critiquant deux passages d'un texte d'orientation adopté pour trois ans par le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) à son congrès des 30 mars et . Cette tribune critique un emploi « a-critique » du terme « racisme antiblanc ». Selon ses signataires, il faut, « rappeler, avec Albert Memmi,ce que celui-ci expliquait il y a déjà un demi-siècle, aucun liens ne peut-être fait entre le racisme du dominant, reflétant et s’appuyant sur la puissance des dispositifs de domination, et ce qu’il désignait par "racisme édenté", c’est-à-dire cette forme de "racisme" du dominé, sans force, sans pouvoir, incapable de n’être autre chose que des mots,... »[62].

Communautarisme

Rokhaya Diallo écrit en 2011 dans Racisme mode d'emploi : « Le plus frappant, c’est que les « communautés » stigmatisées par l’accusation d’antirépublicanisme n’existent pas ! Une association peut regrouper des personnes noires non pas au nom d’une appartenance communautaire mais d’un même vécu : celui d’être noir en France. Par ailleurs, les termes « communautaire » et « communautariste » sont souvent confondus : le communautarisme est une démarche politique visant au séparatisme. Or, que réclament les groupes communautaires sinon l’inclusion dans la République ? […] Étrangement, les regroupements communautaires ne sont pas toujours décriés, ils font même l’objet d’un double discours. Les offensives anti-communautaristes visent en particulier les personnes noires ou originaires du Maghreb. Celles d’origine portugaise, chinoise ou de confession juive – ou même les Auvergnats dont l’organisation sociale, économique ou culturelle souvent marquée par l’appartenance communautaire est très visible dans la sphère publique – sont, elles, épargnées de toute critique. »[63]

Afro-féminisme, féminisme intersectionnel et « décolonial »

Rokhaya Diallo se définit comme « une féministe intersectionnelle et décoloniale »[64]. Dans un entretien pour les Inrocks, en 2017, elle déclare : « J'ai toujours été consciente du sexisme, je le trouvais plus prégnant que le racisme dans mon environnement. Je n’ai pas été renvoyée à ma couleur de peau avant l'âge adulte. Dans mon quartier, ne pas être blanche n’était pas une question alors que l’inégalité entre hommes et femmes, oui ».

Elle est proche de mouvements afroféministes non mixtes comme le collectif Mwasi et du féminisme intersectionnel, qui estime qu'une oppression ou domination peut être multiple (sexe, classe, race…)[64].

Rejetant le féminisme universaliste, elle est proche d'un féminisme plus identitaire : afro-féminisme, féminisme islamique. Dans un entretien pour le webzine Deuxième page, elle explique : « Pour moi, le mot "féministe" inclut, de manière implicite, toutes ces dénominations minoritaires »[65]. Elle déplore aussi que le féminisme traditionnel (Osez le féminisme !, Les Chiennes de garde…) soit très « blanc » et bourgeois, et ne prenne pas du tout en compte les problèmes spécifiques de certaines femmes, notamment noires, musulmanes ou issues de minorités. Elle déclare par exemple : « la grande majorité des actes islamophobes concernent des femmes voilées, et sont donc manifestement sexistes. Or cela ne suscite aucune réaction des associations féministes traditionnelles[66],[67]. » Pour expliquer l’origine de son combat féministe et contre l’islamophobie, elle déclare : « Au niveau des femmes musulmanes voilées, il y a un problème : on veut les combattre. Même si elles sont victimes de sexisme en se voilant comme l’affirment certains, on ne peut pas punir une victime[64] ».

En octobre 2015, elle participe à la « marche de la dignité »[68] organisée, avec le soutien de Angela Davis, par un collectif d'associations et de personnalités combattant le sexisme, le racisme, et « le crime policier [qui est pour le collectif] l’expression achevée du racisme d’État ». En se revendiquant des « afroféministes » ou des « féministes décoloniales », ce mode de luttes « troublent les militantes historiques », d'après Le Monde[69].

Pour Elsa Dorlin[n 4] :

« aujourd’hui, l’idée que [les femmes blanches] définissent pour toutes les femmes la bonne manière de s’émanciper est – à raison – contestée[69]. »

Selon Maboula Soumahoro[n 5], le féminisme décolonial trouve ses sources outre-Atlantique, en empruntant au black feminism sa théorie et son lexique, il s'inspire de la lutte de personnalités comme Angela Davis. C'est également aux États-Unis que se développe le concept d’« intersectionnalité », représentant le cumul de plusieurs types de discriminations (ethnique, sexuel, social, etc.)[69].

En février 2015, Frédérique Calandra, maire PS du 20e arrondissement de Paris, refuse à Rokhaya Diallo le droit de venir parler des violences contre les femmes lors de la Semaine pour l'égalité femmes-hommes. Elle déclare au sujet de sa décision que : « le point de vue de Rokhaya Diallo ne peut pas représenter le féminisme. Elle est faite pour le féminisme comme moi pour être archevêque. [Elle n'est] au mieux qu’une idiote utile de l’intégrisme musulman, au pire un faux-nez de Tariq Ramadan[70],[71] ». Elle a par ailleurs promis « Si un jour Mme Diallo veut débattre, pas de problème, je la défoncerai[70] ! » Rokhaya Diallo s'est finalement exprimée dans une petite salle du 20e, où plus d'une centaine de personnes est venue l'écouter, notamment au sujet du traitement discriminatoire des agressions sexuelles[71]. Emmanuelle Rivier, adjointe Europe Écologie Les Verts chargée de l’égalité dans l'arrondissement, a indiqué ne pas comprendre les raisons du refus de la mairie d'inviter Rokhaya Diallo[71]. En septembre 2018, Frédérique Calandra aurait aussi supprimé une subvention que sa mairie devait accorder à un festival parce que Rokhaya Diallo y était invitée[72].

En 2015, Caroline Fourest écrit :

« À lire Rokhaya Diallo, ce n'est jamais le moment de dénoncer l'oppression patriarcale et intégriste, même quand on est victime et soi-même musulmane. Son “féminisme” lui sert à railler les féministes de culture musulmane osant tenir tête à l'intégrisme parfois au prix de leur vie, en les accusant de vouloir vendre des “best-sellers”. Son principal combat, en tant que “féministe”, consiste d'ailleurs à réhabiliter le voile et à attaquer les laïques[35]. »

En novembre 2017, Rokhaya Diallo déclare :

« Je ne vois pas en quoi le fait de marquer la féminité par un voile, c’est plus sexiste que de le marquer par des talons aiguilles ou minijupe. » « Il n’y a pas de raison d’isoler le voile du reste des attributs qu’on associe à la féminité[73]. »

Prostitution

Elle cosigne une tribune parue dans Libération le 21 novembre 2013, prenant position contre la pénalisation des clients de la prostitution. Intitulée « Féministes, donc contre la pénalisation des clients », cette tribune relaye les arguments de Médecins du Monde, du Strass (le syndicat des travailleurs du sexe) et d'Act Up-Paris, expliquant que la pénalisation des clients va augmenter les cas de transmission du VIH aux prostitué(e)s, elle est signée par le « collectif du 8 mars pour toutes »[74].

Islam

Au cours du débat sur l'identité nationale de 2010, Rokhaya Diallo et son association se centrent de plus en plus sur la dénonciation de ce qu'elle considère comme de l'islamophobie[75] : protestation contre la loi interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public[76], débats publics[77], participation à des conférences sur l'islamophobie avec Michel Collon et remise en cause de la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques françaises, comme elle l'énonçait parmi les « 100 propositions concrètes pour une république multiculturelle ». En avril 2019, , elle « choisit » — selon les propos de Hadrien Mathoux (Marianne) — un média proche du gouvernement turc « pour accuser la France de maltraiter les femmes musulmanes[78] ».

Pour Alexandre Mendel, se tiennent toujours aux premières loges du dîner gala du CCIF les « mêmes complices de l'islam politique : Pascal Boniface, Rokhaya Diallo ou Houria Bouteldja[79] ».

Autres

En novembre 2012, elle est cosignataire d'une tribune demandant à la France de voter en faveur de l'admission de la Palestine comme membre observateur de l'ONU[80].

En décembre 2012, elle participe à la manifestation en faveur du projet de loi ouvrant le mariage à tous les couples, tout en y remarquant — selon elle — la faible présence de personnes noires[81].

Le 30 novembre 2015, elle est parmi les signataires de l'Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »[82],[83].

En mai 2018, elle participe à la conférence internationale « Bandung du Nord », organisée par le Decolonial International Network afin de « questionner la mémoire coloniale »[84]. Toutefois, note le site Conspiracy Watch, y interviennent aussi certaines personnalités « remarquées pour leur complotisme ou leur antisémitisme », ainsi que les militants antiracistes Angela Davis et Fred Hampton Jr. (en), ou encore le journaliste Muntadhar al-Zaidi, connu pour son engagement contre la guerre en Irak[85].

Controverses

Proximité avec les Indigènes de la République

Rokhaya Diallo est régulièrement critiquée pour ses relations avec la mouvance des Indigènes de la République[22],[86],[87], dont la fréquentation a contribué, dans les années 2000, à lui faire découvrir la littérature des études « décoloniales »[22].

L'un de ses amis, l'historien Pascal Blanchard, déclare ne pas comprendre comment elle peut « digérer la bouillie des Indigènes » qui « mélangent tout au nom des héritages du passé colonial » et comment quelqu'un qui prône le vivre-ensemble peut fréquenter des gens qui en sont l'« antithèse »[réf. nécessaire]. Interrogée en 2018 au sujet du livre Les Blancs, les Juifs et nous, dans lequel la porte-parole des Indigènes de la République Houria Bouteldja fustige entre autres les mariages mixtes, Rokhaya Diallo se contente de répondre qu'elle ne l'a pas lu et refuse d'émettre la moindre critique sur Bouteldja, tout en se tenant à distance des thèses racialistes de cette dernière[22]. Mais en 2015, elle est présente aux côtés d'Houria Bouteldja au gala du CCIF, association proche des Frères musulmans[88].

Alain Finkielkraut

En 2011, quelques jours après les attentats d'Oslo et d'Utøya en Norvège, Rokhaya Diallo fustige le fait que des intellectuels français soient cités par le terroriste d'extrême droite, Anders Behring Breivik qui écrit notamment que « le philosophe français Alain Finkielkraut a prévenu que “l’idée généreuse d’‘une guerre contre le racisme’ se transforme petit à petit en une idéologie monstrueusement mensongère »[89]. Sur RTL, elle déclare : « On peut s'interroger sur la responsabilité des intellectuels, y compris les intellectuels français. […] Dans le rapport de 1 500 pages de ce terroriste, il cite plusieurs fois Alain Finkielkraut. » Le , Rokhaya Diallo est invitée par Alain Finkielkraut dans son émission radiophonique « Répliques » sur France Culture, aux côtés de l'écrivain Tahar Ben Jelloun, pour débattre au sujet du burkini[90].

Affaire du Courrier de l'Atlas

En d’octobre 2011, le mensuel Courrier de l’Atlas publie un dossier sur « les dérives de l’antiracisme »[91]. Le magazine s’attaque à plusieurs associations antiracistes, dont Les Indivisibles, les Indigènes de la République, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), les taxant d’antisémitisme et de pro-islamisme. Plus généralement, le magazine dénonce « le glissement du mouvement antiraciste français vers l’extrémisme et le repli identitaire ». Rokhaya Diallo est citée pour l’expression « musulmans Canada Dry » pour parler d’un islam « contaminé par les valeurs de l’occident », pour sa présence au congrès de l’UOIF, ou pour son soutien à l’emploi du terme « souchiens » par Houria Bouteldja. Elle est accusée de soutenir Dieudonné et de « [mettre] en concurrence de façon absurde Shoah et esclavage ».

Le 5 octobre 2011, le site Afrik.com dénonce ce dossier dans un article intitulé « Les dérives du Courrier de l'Atlas ». Interviewée, Rokhaya Diallo répond aux accusations en reprochant au journaliste du Courrier de l'Atlas son manque de professionnalisme ; « il a peut-être lu mon livre, mais les propos cités sont dénaturés, on me fait dire des choses que je n’ai pas dites. »[92]

Police dans l'affaire Villiers-le-Bel

Quelques jours avant le procès de cinq jeunes de Villiers-le-Bel en juin 2010 mis en examen pour attaques contre la police en 2007, elle est cosignataire avec, entre autres, Miguel Benasayag, Éric Hazan, Siné, Miss.Tic d'une tribune publiée dans Libération[93] de soutien aux inculpés. La qualification de la police de « force d'occupation » est critiquée par l'ancien magistrat Philippe Bilger dans Marianne, pour qui cette tribune « ne relève même plus de l'extrême gauche ni d'un gauchisme sulfureux », mais ne vise « à rien moins qu'à légitimer les tentatives de meurtre »[94].

Sur i-Télé, quelques jours avant le verdict du procès en appel, elle revient sur les circonstances de la « poursuite » des jeunes par la police, remettant en cause la sincérité ou l'exactitude des témoignages apportés[95].

Déclaration sur Ben Laden

Le sur RTL, lors de l'émission On refait le monde, Rokhaya Diallo déclare au cours d'un débat que « ce que dit Ben Laden n'est pas faux »[n 6] et « qu'on lui donne des arguments pour nous menacer » si on défend un non-retrait des troupes militaires françaises d'Afghanistan parce que lui-même a exigé ce retrait dans ses menaces adressées à la France[96].

Attentats de novembre 2011 contre Charlie Hebdo

Le dessinateur Luz devant les locaux incendiés de Charlie Hebdo, le .

Rokhaya Diallo signe une pétition initiée par le parti des indigènes de la République[97],[22], pour dénoncer le soutien au journal satirique Charlie Hebdo au lendemain de l'attentat de la nuit du 1er au , au cours duquel les locaux de l'hebdomadaire ont été incendiés par un cocktail Molotov. Après cet incendie criminel, elle cosigne avec 19 autres militants une tribune « Pour la défense de la liberté d'expression, contre le soutien à Charlie Hebdo[98] » qui dénonce une « instrumentalisation bouffonne et intéressée », déclarant qu'il n'y a « pas lieu de s'apitoyer sur les journalistes de Charlie Hebdo, que les dégâts matériels seront pris en charge par leur assurance. »

Le texte de cette pétition s'en prend à Charlie Hebdo, en parlant d'un « écœurement face à la nouvelle marque de fabrique de cet hebdomadaire : un anticléricalisme primaire doublé d'une obsession islamophobe »[99] et affirme qu'il « publie des articles ou des dessins antimusulmans »[99], en précisant que « contrairement à ce qui se dit et se répète, le délit de blasphème existe en France : depuis les lois Sarkozy de 2003, de très lourdes amendes et peines de prison sont prévues contre toute “offense au drapeau ou à l'hymne national[99]. »

Le texte affirme que la liberté d'expression est menacée plutôt par la loi d'un « État national-laïque » contre le port du foulard musulman. La formule « État national-laïque » est comprise par Laurent Bouvet, professeur de science politique à l’Université Paris-Saclay (UVSQ) et cofondateur du Printemps républicain, comme allusive à un État national-socialiste[100]. Pour le journaliste Jack Dion, du magazine Marianne, Rokhaya Diallo signe ce texte « avec quelques idiots inutiles de l’islamisme[55] ».

Après les attentats de janvier 2015, des médias se remettent à parler de cette tribune et on en reproche la signature à Rokhaya Diallo, qui s’explique en ces termes : « Je ne mesurais pas la réalité de la menace. Je me sentais en confiance, j’ai signé. Jamais, bien sûr, je n’aurais signé un tel texte après les attentats de 2015. Si être Charlie c’est embrasser la ligne de Charlie Hebdo, je ne suis pas Charlie. Si c’est condamner les attentats, alors je suis Charlie[22]. »

Démission du CNNum

Le 11 décembre 2017, le gouvernement met officiellement en place le Conseil national du numérique (CNNum) avec Rokhaya Diallo parmi ses membres. Trois jours plus tard, le secrétaire d'État au Numérique, Mounir Mahjoubi, demande son départ — indiquant « avoir reçu de nombreux messages s’indignant de cette nomination[101] ». Selon Mounir Mahjoubi, le conseil « a besoin de sérénité pour travailler, et les derniers échanges sur [sa composition] soulignent que ces conditions ne sont pas pleinement réunies[102],[103] ». Certaines personnalités, comme la députée Les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, reprochent à Rokhaya Diallo d'avoir une « personnalité clivante »[104]. Rokhaya Diallo est soutenue par la Ligue des droits de l’homme, qui, dans un communiqué, dénonce « une décision inquiétante » qui « revient à proscrire la participation d’une personne en raison de l’expression de sa pensée », ajoutant : « Dans une démocratie, l’État doit respecter le pluralisme des opinions pour penser l’action publique et l’enrichir »[105].

Ethnicisation, racisme institutionnel

L'éviction de Rokhaya Diallo du CNNum entraîne la démission de sa présidente, Marie Ekeland, qui se dit « choquée par les caricatures auxquelles Rokhaya Diallo et Axiom ont été réduits : elles n’ont rien à voir avec ce qu’ils sont vraiment »[106], puis de la quasi totalité de ses membres[107]. Pour Jean Baubérot, son exclusion constitue un événement que les historiens du XXIIe siècle retiendront comme un des indices des tentatives répétées d’ethnicisation de la République française[108].

Dans son éditorial du titré « La France échoue à faire face au racisme », The New York Times estime qu'il existe un « racisme institutionnel » en France, qualifié d'« affront à l’idéal républicain universaliste français » et considère que « M. Macron a tenté de donner l’image d’un leader ouvert et tourné vers l’avenir » et que « cette affaire est une tache sur cette image et montre la nécessité pressante pour la France d’ouvrir un débat sur le racisme »[109],[110]. Sur la même ligne, l'Union juive française pour la paix voit dans cette mise à l'écart la preuve de l'existence d'un « racisme d'État »[111]. A l'opposé, selon l'essayiste et militante laïciste Céline Pina, « Si Rokhaya Diallo n'a pas été jugée digne d'intégrer cette instance administrative, ce n'est parce qu'elle est noire, mais bien à cause de son propre racisme, de son sexisme et de sa proximité avec la mouvance islamiste […] elle se qualifie elle-même de militante féministe et antiraciste. Elle est exactement l'inverse »[112].

Action en justice

Samir, auteur d'un tweet anonyme la menaçant de viol, publié le 15 juin 2013, est condamné en janvier 2014 à 2 000 euros d'amende, dont 1 400 avec sursis et 1 000 euros de dommages et intérêts à la plaignante[113],[114]. À la suite de cette agression, elle réalise un documentaire Les Réseaux de la haine pour mieux comprendre les leviers de la violence qui s’exprime quelquefois sur les réseaux sociaux[115].

Notoriété

Selon le magazine Slate, Rokhaya Diallo est classée en 2013 en 36e position parmi les 100 Françaises les plus influentes et figure parmi les 30 personnalités noires les plus influentes d'Europe selon le classement du britannique Powerful Media[116].

Distinctions

  • Le 21 janvier 2012, elle reçoit le Prix de la lutte contre le racisme et la discrimination de l'ONG internationale Conseil pour la justice, l'égalité et la paix (COJEP)[117],[118].
  • Le 23 octobre 2014, elle est lauréate du prix #LabComWomen dans la catégorie Générosité[119]. Le prix, créé par TF1 et Labcom[120] récompense les femmes ayant un profil remarquable, actives et ambassadrices dans le digital[121].
  • En mars 2015, son documentaire Les Marches de la liberté, questionnant l'identité de la France sous le prisme de jeunes leaders américains, reçoit le Prix du meilleur film documentaire au Festival régional et international de Guadeloupe (FEMI)[122],[123].
  • En 2016, lors de la cérémonie des European Diversity Awards à Londres, elle se voit remettre une distinction rendant hommage à son travail dans la catégorie « Journaliste de l’année »[124].

Filmographie

Publications

Essais

Bande dessinée

Notes et références

Notes

  1. Laurence Marchand-Taillade est secrétaire nationale du PRG chargée des libertés individuelles et des droits nouveaux et présidente de l'association Observatoire de la laïcité du Val d'Oise.
  2. James Cohen est professeur à l'université Sorbonne nouvelle, spécialiste des questions raciales et migratoires, notamment aux États-Unis.
  3. Marc Cheb Sun est, en 2010, directeur de la rédaction de Respect Magazine[46].
  4. Professeure de philosophie politique et sociale à l’université Paris-VIII
  5. Spécialiste des études afro-américaines, enseignante-chercheuse à l’université François-Rabelais de Tours[69].
  6. Al Jazeera avait diffusé le jour même « un enregistrement sonore attribué au chef d'al-Qaïda » ; « Oussama ben Laden s'en prend directement à la France », sur rfi.fr (consulté le ).

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes