Illustration
Une illustration est une représentation visuelle de nature graphique ou picturale dont la fonction essentielle sert à amplifier, compléter, décrire ou prolonger un texte[1].
Par extension, on parle d'« illustration sonore » à propos de musiques ou de sons venant renforcer un commentaire ou une fiction radiophonin est le plus souvent inspirée par des textes. On la pratique dans un grand nombre de domaines
Formes
L'illustration trouve à s'exprimer dans une grande variété de domaines :
- L'édition d'ouvrages : fiction, livre pour la jeunesse, usuels et manuels techniques, documents, ;
- Les images documentaires et techniques : mode d'emploi, architecture, ingénierie, catalogue ;
- La presse périodique : caricature, dessin d'humour, diagramme, carte ;
- La publicité : annonces, affiches, conditionnements (boîtes et emballages), cartes postales ;
- La cartographie ;
Cette liste est loin d'être limitative et les frontières entre ces diverses catégories ne sont pas nettes et fluctuent.
Sauf exceptions, l'illustration se distingue de l'œuvre d'art en tant qu'elle accompagne un texte, et qu'elle est reproduite à de multiples exemplaires par des procédés d'impression mécanique[2] ou numérique.
Un dessin peut par exemple constituer une illustration originale, laquelle, par des procédés de gravure mécanique ou numérique, donne naissance au processus illustratif.
Emplois
Dans son fonctionnement, l'illustration peut servir à :
- Ponctuer et/ou imager un récit ;
- Récapituler des données ;
- Ajouter des éléments visuels à un texte, sans s'y substituer intégralement ;
- Schématiser des instructions ;
- Symboliser ;
- Créer une émotion.
Les métiers liés à l'illustration, outre ceux d'illustrateur, photographe et autre « créateur », comprennent aussi des intermédiaires dont le rôle est primordial pour assurer le lien entre l'artiste, ou l'œuvre, et le client final : directeur artistique, directeur de création, chargé de choisir le mode d'illustration et l'artiste qui convient le mieux au projet, d'établir avec lui une relation, de lui transmettre le « cahier des charges », d'assurer le suivi du travail et d'y faire apporter les corrections nécessaires, etc.
Le travail d'iconographe, en lien avec la bibliographie et les recherches documentaires, consiste à rechercher des illustrations préexistantes, sous toutes les formes possibles en traitant, si besoin, avec les ayants droit qui peuvent être des personnes privées ou publiques.
Histoire
Origines
Le concept d'illustration est très ancien et se confond avec les premières représentations figurées accompagnant un écrit : il en existe déjà au IIe siècle dans la littérature grecque, sur des volumen puis des codex. La fin de l'utilisation du papyrus en Occident et son remplacement par le parchemin, eut pour effet, en raison du coût du support, de ralentir la production des illustrations, limitées désormais aux enluminures destinées au clergé ou à la noblesse.
En Extrême-Orient, et plus particulièrement en Chine, en Corée et au Japon, les estampes ont une fonction similaire, l'invention qui y est faite du papier, de l'imprimerie, puis des caractères mobiles, facilitera la diffusion des œuvres illustrées et ce, dès le XIe siècle. Plus généralement, dans l'art pictural de ces pays, la peinture, ou lavis, s'accompagnait toujours, et jusqu'au XIXe siècle, d'un bref texte poétique.
Les enluminures réalisées au Moyen Âge et au début de la Renaissance peuvent être considérées comme les premiers exemples de cet art qui fleurit en Occident, influencé par le Proche-Orient (art persan). Parmi les enluminures remarquables figurent celles des Très Riches Heures du duc de Berry.
Découvertes au début du XVIe siècle, les techniques d'illustration dans les civilisations précolombiennes démontrent l'existence d'un art du codex enluminé, dont il ne reste hélas que peu d'exemples.
Du XVe au XVIIIe siècle
Le milieu du XVe siècle voit l’apparition en Europe de l'imprimerie, technique proche de ce qui était pratiqué depuis longtemps en Extrême-Orient. Les livres sont illustrés de gravures sur bois. En revanche, la technique d'impression en série d'une illustration par la gravure sur bois est, en Europe du moins, antérieure au développement du livre imprimé mécaniquement : il existe une longue tradition du bois gravé servant à imprimer les étoffes (comme le bois Protat, fin XIVe s.) qui débouchera naturellement sur l’impression sur papier pour l’imagerie populaire. En même temps, on grave sur bois des pages entières de texte, les donat[3], pour des livres de grammaire bon marché.
L'Allemagne et l'Italie sont, dès le début du XVIe siècle, pionnières en matière d'ouvrages illustrés à fort tirage : La Chronique de Nuremberg en est un exemple.
Au cours des siècles suivants, les techniques de gravure évoluent, passant du bois au cuivre (taille-douce, eau-forte) et, au début du XIXe siècle, à la lithographie. Il se développe un marché de l'estampe et du livre illustré destiné à un public cultivé et fortuné, mais aussi un commerce d'imagerie populaire : alors que fleurissent les placards, technique d'affichette destinée à informer le passant, se répandent les cartes à jouer, les images pieuses, les almanachs, les vignettes de caricatures (notamment en Angleterre)...
Les livres illustrés des XVIIe et XVIIIe siècles sont le plus souvent illustrés de gravures en taille douce (burin), et sont incorporées au livre en hors-texte, étant donné que les techniques d’impression sont différentes (typographie pour le texte, taille-douce pour les illustrations). L'un des plus beaux exemples d'illustration sous le Siècle des Lumières reste les planches gravées pour l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert[4].
Début du XIXe siècle
Au début du XIXe siècle la diffusion des journaux et des almanachs, et la popularité des nouvelles et feuilletons qui y sont publiés, voit se développer l'illustration de presse. Des figures notables de cette nouvelle discipline sont le britannique Hablot Knight Browne et en France, Honoré Daumier. Dans le domaine de l'édition, les ouvrages encyclopédiques généralisent son usage.
Âge d'or de l’illustration
La seconde moitié du XIXe siècle est considérée comme l'âge d'or de l'illustration en Europe et aux États-Unis. Le développement de l'édition grand public et l'apparition des magazines accentuent la diffusion des illustrations. La technique de la gravure sur bois de bout, avec des graveurs virtuoses, permet de rendre dans le moindre détail le travail des dessinateurs. L'invention de nouvelles techniques d'impression (notamment la photogravure) libère les illustrateurs qui emploient de nouvelles techniques.
En France, cette discipline est élevée au rang d'art par Paul Gavarni, J.J. Grandville, est sans doute celui des éditions Hetzel, qui publient entre autres les romans de Jules Verne. Cette technique permet d'imprimer les illustrations en même temps que le texte, et à des tirages élevés, au contraire des autre
Un mouvement est initié en Amtandis qqu'elle était employée dans les affiches de propagande.
Aux Éman Rockwell dont les couvertures pour le Saturday Evening Post dépeignent la vie de l'Américain moyen.
De 1945 à l'époque actuelle
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- Jean Adhémar, Jacqueline
- Tzvetan Todorov, art. « Texte », in Oswald Ducrot et T. Todorov (1972), Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Paris, Points Seuil, 1979 (ISBN 978-2020053495)
- Walter Benjamin (1939) : L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, in « Œuvres III », Paris, Gallimard, 2000
- Marius Audin, Somme typographique, Paris, Paul Dupont, 1948, vol. 1, p. 150-151
- Roland Barthes : « Image, raison, déraison : les Planches de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert » in L'Univers de l'Encyclopédie, Les Libraires associés, 1964