Modern girl

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Les modan gaaru (モダンガール,, filles modernes?) (aussi abrégé en moga) sont des Japonaises qui suivent les modes vestimentaires et modes de vie occidentaux dans les années 1920. Ces moga sont l'équivalent japonais des flappers américaines, des kallege ladki indiennes, des neue Frauen allemandes, des garçonnes en France ou des modeng xiaojie chinoises (摩登小姐)[1]. En les considérant à travers un prisme japonais contre Occident, la presse nationaliste peut utiliser l'archétype de la fille moderne pour imputer les errements tels que la frivolité, la promiscuité sexuelle et l'égoïsme à l'influence étrangère[2]. La période est caractérisée par l'émergence des jeunes femmes de la classe ouvrière ayant accès à l'argent et aux biens de consommation. Utilisant la culture aristocratique comme référent de leur « japonité », les critiques de la jeune fille moderne condamnent ses traits de la classe ouvrière comme « contre nature » pour les japonaises. Les filles modernes sont dépeintes comme citadines, financièrement et émotionnellement indépendantes, choisissant leurs propres prétendants et indifférentes à la politique[3]. Le magazine Femme est une nouveauté à cette époque et la jeune fille moderne est la consommatrice modèle, quelqu'un qui se trouve plus souvent dans les publicités pour les produits cosmétiques et la mode que dans la vie réelle. La revue Takarazuka fondée en 1914 et entièrement composée de femmes[4] ainsi que le roman Naomi (1924) sont des exemples notables de la culture des filles modernes.

Origines et étymologie

L'ami de la ménagère (主婦の友, Shufu no tomo?), fondé en 1917, et Femme (女性, Josei?), fondé en 1922, publient tous deux des articles, des suggestions de mode et des conseils sur le mode de vie de la fille moderne[5]. Josei est la « Bible de la fille moderne »[6]. Le roman Naomi de Jun'ichirō Tanizaki (1924) crée le terme « fille moderne ». Le roman est un tel succès qu'il provoque une considérable indignation parmi les personnes âgées du Japon. Cependant, les jeunes femmes adoptent l'histoire et célèbrent les valeurs affichées par plusieurs des principaux personnages.

Conduite

Les filles modernes sont complètement indépendantes, à la fois financièrement et émotionnellement. Elles travaillent dans des secteurs tels que les services et vivent de leurs propres revenus car elles ne dépendent pas de leur famille. Elles fument, regardent des films et traînent dans les cafés. Sexuellement libérées, elles choisissent leurs prétendants. Nombre d'entre elles pratiquent la sexualité libre[5]. Dans une nouvelle de 1928 de Kataoka Teppei, une jeune dactylo fréquente trois « garçons modernes » à la fois[7]. Elle est décrite comme décadente, hédoniste et superficielle[7].

Les filles modernes sont apolitiques et ne contestent pas. Chaque femme cherche le changement par elle-même. La consommation oriente tout ce qu'elles font. Ces femmes sont constamment en train de faire du shopping dans les nouveaux grands magasins et écoutent des disques de jazz.

Apparence

L'apparence d'une jeune fille moderne est complètement occidentale. Elle porte des escarpins et des robes courtes. Elle rejette le kimono pour le style « garçonne » des Occidentales. Une grande partie de sa tenue vestimentaire et de son apparence ressemble aux vedettes occidentales telles qu'Olive Thomas, Clara Bow et de façon encore plus inattendue, à Mary Pickford[5]. Cette dernière est représentée comme le symbole du modernisme dans Naomi. Tout comme les flappers, les filles modernes cherchent un aspect occidental. Elles portent aussi du rouge à lèvres et comme chez les flappers, la coupe Bob (en) est très populaire.

Fin de l'époque des filles modernes

La jeune fille moderne est un symbole d'occidentalisation et aussi d'extravagance et de choix égoïstes. Après un coup d’État militaire en 1931, le nationalisme japonais et la Grande Dépression incitent à un retour vers l'idéal de la « bonne épouse, sage mère » du XIXe siècle.

Voir aussi

Notes et références

  1. en ChineThe Modern Girl Around the World: Consumption, Modernity, and Globalization, édité par Alys Eve Weinbaum, Lynn M. Thomas, Priti Ramamurthy, Uta G. Poiger, Modeleine Yue Dong et Tani E. Barlow, p. 1.
  2. The Gender/Sexuality Reader: Culture, History, Political Economy, édité par Roger N. Lancaster and Micaela Di Leonardo, pp. 493-494
  3. The 'Modern' Japanese Woman, The Chronicle 5/21/2004:
  4. Makiko Yamanashi, The Takarasienne and Moga: Modernity in the Prewar Girls' Culture
  5. a b et c The Gender/Sexuality Reader: Culture, History, Political Economy, edited by Roger N. Lancaster and Micaela Di Leonardo.
  6. Sex in the City: Chastity vs Free Love in Interwar Japan
  7. a et b The New Japanese Woman: Modernity, Media, and Women in Interwar Japan

Bibliographie

  • The Gender/Sexuality Reader: Culture, History, Political Economy, Vintage Books
  • The New Japanese Woman: Modernity, Media, and Women in Interwar Japan
  • Dunn, Michael, Taisho Chic: Modern girls and outrage, The Japan Times, 10 mai 2007.
  • The Modern Girl Around the World: Consumption, Modernity, and Globalization Edité par Alys Eve Weinbaum, Lynn M. Thomas, Priti Ramamurthy, Uta G. Poiger, Modeleine Yue Dong et Tani E. Barlow
  • Silverberg, Miriam (1991). The Modern Girl as Militant. in Gail Bernstein, Recreating Japanese Women: 1600-1945. pp. 239–66.

Source de la traduction