Polyplacophora

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Les Polyplacophores (Polyplacophora) , ou Chitons ou Oscabrions sont une (classe de mollusques brouteurs dont la coquille est composée de 7 ou 8 plaques articulées. Ces plaques sont en aragonite (carbonate de calcium cristallisé et biosynthétisé). C'est la constitution de la coquille en plaques multiples qui fait appeler ces animaux polyplacophores.

Leur représentant le plus connu est le chiton.

Caractéristiques

Face interne du chiton Cryptochiton stelleri, montrant le pied au centre, entouré des branchies et du manteau (avec bouche visible à gauche de l'image)
Éléments de la carapace articulée d'un chiton (marmoratus)
Chiton tukey

Benthiques, ils se déplacent par reptation grâce à leur pied large (également appelé sole de reptation).

La coquille dorsale qui protège les chitons est constituée d'aragonite, multicolore, décorée de motifs, lisse ou sculptée. L'aragonite constitue aussi la lentille de leurs yeux[1].

Leur coque dorsale est formée de huit plaques calcaires articulées (également appelées valves) enveloppées dans la ceinture musculaire également secrétée par le manteau. Cette disposition permet aux chitons de se rouler en boule en cas de danger et de s'accrocher sur des surfaces irrégulières. Au niveau de la ceinture, les tissus palléaux secrètent des spicules calcaires, des écailles calcaires ou des soies chitineuses (voire les trois).

La plus grande partie du corps est un pied similaire à celui des escargots, mais ni tête ni autre partie molle au-delà de la ceinture musculaire ne sont visibles depuis le dos de l'animal. Entre le corps et la ceinture, il y a la cavité palléale, connectée à l'extérieur par des canaux aquifères. Le canal latéral est le canal aquifère entrant. Celui qui est attaché à l'anus est le canal aquifère sortant[2]. Les branchies pendent dans la cavité palléale, rarement près de l'anus. La tête possède une bouche dans laquelle se trouve une sorte de langue appelée radula, qui possède de nombreuses rangées de 17 dents chacune et a pour rôle de racler des algues microscopiques posées sur le substrat. Ces dents sont enduites de magnétite, un biominéral ferreux qui les rend plus dures que l'acier. Elles font l'objet de recherche pour développer des biomatériaux (greffe osseuse, couche de finition industrielle)[3].

Le terme chiton dérive du grec ancien χιτών [chitōn], qui désigne ce qui enveloppe, la χιτωνίσκος [Chitōniscos] étant une sorte de tunique pour femme[4]. Il est également à l'origine du mot chitine. Le terme de Polyplacophores a été formé à partir des mots grecs poly- (plusieurs), plako- (plaques), et -phoros (transport). Les Chitons furent étudiés pour la première fois par Carl von Linné en 1758. Depuis sa description des quatre premières espèces, les chitons ont été classés dans différents groupes dont les mollusques. Ils ont été appelés les Cyclobranches ("bras arrondi") au début du XIXe siècle puis groupés alors avec les Aplacophores dans le sous-phylum des Polyplacophora en 1876. La classe des Polyplacophores a été introduite par J. E. Gray en 1821.

Habitat, répartition

Les quelque 900 espèces recensées dans les océans mondiaux vivent essentiellement dans la zone intertidale et les mers continentales peu profondes, mais quelques espèces peuvent se trouver jusqu'à des profondeurs pouvant atteindre 6 000 m.

Dans les milieux artificiels

Dans les ports, sur les jetées et digues ou éléments artificiels de la zone intertidale, ils colonisent mal les substrats lisses, et plus facilement les supports complexes riches en fentes et creux[5]. Il semble facile d'améliorer la capacité d'accueil des murs et digues artificiels, pour de nombreuses espèces de polyplacophores[5] ou crabes par exemple) en complexifiant leur surface[5].

Mode de vie

Les Chitons mangent des algues, des bryozoaires, des diatomées et parfois des bactéries en raclant le substrat rocheux à l'aide de leur radula bien développée. Certaines espèces ont une ceinture élargie à l'avant et se fixent sur d'autres animaux. Certains chitons ont un comportement casanier, retournant au même endroit le jour et se déplaçant pour se nourrir la nuit.

Leurs prédateurs sont les mouettes, les étoiles de mer, les crabes et les anémones de mer.

Reproduction

Développement d'un polyplacophore, de gauche à droite : Stade larve trochophore, larve en métamorphose, polyplacophore juvénile

Leur reproduction est typique des mollusques avec une fécondation externe et une embryogenèse qui se déroule dans l'eau de mer pour donner une larve planctonique trochophore. La larve se dirige ensuite vers les fonds, perd ses cils et devient un juvénile benthique.

Liste des ordres

La plupart des classifications actuelles est basée, au moins en partie, sur le Manuel de Conchyologie de Pilsbry (1892-1894), révisé par Kaas et Van Belle (1985-1990).

Classification méthode I[6] :

La classification suivante est celle de Parker, S. P[7]. :

Les Chitons ont été divisés en chismobranches et colyplaxiphores au début du XIXe siècle.

Selon ITIS:

Divers

Le plus grand Chiton jamais observé (30 cm de long) est un Chiton rose du Nord-Ouest du Pacifique.

Notes et références

  1. http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-le-mollusque-aux-yeux-de-pierre-26845.php
  2. « image », sur www.animalnetwork.com
  3. Jeremy Shaw, Tough mollusc teeth give bite to new research, The University of West Australia , 19 janvier 2009.
  4. Informations lexicographiques et étymologiques de « Chiton » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  5. a b et c J. Moreira, M.G. Chapman, A.J. Underwood ; Maintenance of chitons on seawalls using crevices on sandstone blocks as habitat in Sydney Harbour, Australia ; Journal of Experimental Marine Biology and Ecology, Volume 347, Issues 1-2, 24 August 2007, Pages 134-143 (Résumé)
  6. Classification méthode I sur schnr-specimen-shells.com, consulté le 19 novembre 2009
  7. (en) Classification based on in part: Parker, S. P. (ed.), 1982: Synopsis and classification of living organisms. Vols. 1 & 2. McGrew-Hill Book Company sur worldwideconchology.com, consulté le 19 novembre 2009

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

(en) Okusu, A., Schwabe, E., Eernisse, D.J. & Giribet, G., 2003. Towards a phylogeny of chitons (Mollusca, Polyplacophora) based on combined analysis of five molecular loci. Organisms Diversity & Evolution, 3 (4), 281-302. DOI  Résumé

Références

Références taxonomiques

Sous le nom Polyplacophora

Sous le nom Loricata

Sous le nom Amphineura