« Calendrier liturgique romain » : différence entre les versions
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Version du 9 août 2013 à 07:31
Le calendrier liturgique catholique romain indique la place des fêtes fixes et mobiles, telle que le comput ecclésiastique l'a déterminé. À la différence du calendrier civil qui mesure le temps, le calendrier liturgique ne cherche qu'à rythmer l'année par le déroulement des activités liturgiques. À partir de la date de Pâques, un ensemble de règles permet de connaître le temps liturgique et les dates des fêtes liturgiques. Ce calendrier a beaucoup évolué durant les siècles de christianisme, s'enrichissant de nouvelles fêtes et solennités, jusqu'à une certaine lourdeur. Le concile de Trente, puis le concile Vatican II, ont chacun mené une réforme du calendrier, dans un but d'allègement et de cohérence. Certaines célébrations sont fêtées le même jour que leurs équivalentes du calendrier liturgique orthodoxe.
Le calendrier des livres liturgiques de 1962
Le rite tridentin, ou forme extraordinaire du rite romain, dont la célébration est régie dans l'Église latine par le Motu proprio Summorum Pontificum, garde l'usage de « l'ancien calendrier ».
Temporal
Le cycle temporal est décrit dans une section ci-dessous pour la forme ordinaire du rite romain de 1969. Dans les livres de 1962, le calendrier est fondamentalement organisé de la même façon. Quelques expressions changent, et indiquent une « solemnisation » différente des temps liturgiques : on parle ainsi de temps après l'Épiphanie, tempus post Epiphaniam, de l'Épiphanie à la veille du dimanche de la Septuagésime, de temps de la Septuagésime, tempus septuagesima, du dimanche de la Septuagésime au Mardi gras. Du dimanche de la Passion (5e dimanche de Carême) au Samedi saint, c'est le temps de la Passion qui inclut la Semaine sainte et le Triduum pascal. De Pentecôte à la veille du premier dimanche de l'Avent, c'est temps après la Pentecôte, tempus post pentecostem.
Dans le calendrier « tridentin », certaines fêtes sont rehaussées par la présence d'une « octave » : Pâques et Noël, mais aussi l'Épiphanie, l'Ascension, la Pentecôte, la Trinité, et le Saint-Sacrement.
Sanctoral
Le cycle sanctoral est plus chargé dans le rite de saint Pie V : l'édition de 1962 du missel romain compte environ 260 fêtes de saints au calendrier général.
Le calendrier des livres liturgiques de 1969
Par le Motu proprio « Mysterii paschalis » publié le 14 février 1969[1] , le pape Paul VI instaure un « nouveau calendrier » pour l'Église universelle. Par ce texte, il met en application les demandes de la constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium. Deux idées majeures dirigent cette réforme : la valorisation du dimanche, comme « fête de la Résurrection », et la réduction du nombre de fêtes de saints.
Principes d'organisation de l'année liturgique
Le calendrier liturgique est constitué de deux cycles superposés, le cycle « temporal » et le cycle « sanctoral ».
Le cycle temporal
Le cycle temporal détermine la succession des temps liturgiques, en particulier les limites de l'année liturgique qui commence le 1er dimanche de l'Avent et se termine le samedi de la 34e semaine du Temps ordinaire. Le cycle temporal est essentiellement mobile, dans la mesure où il est organisé autour de la fête de Pâques.
Le cycle temporal est organisé en différentes périodes, dites temps liturgiques[2] :
- du premier dimanche de l'Avent à la veille de Noël est le temps de l'Avent tempus adventus
- de la solennité de Noël au Baptême du Seigneur est le temps de Noël, Tempus Nativitatis
- du mercredi des Cendres à la veille du dimanche des Rameaux est le temps du Carême, Tempus Quadragesimæ
- Du dimanche des Rameaux à la veille de Pâques est la Semaine sainte, Hebdomada Sancta qui comprend le Triduum pascal, Sacrum Triduum Paschale.
- de Pâques à la Pentecôte est le temps de Pâques, Tempus Paschale
- entre le Baptême du Seigneur et le Carême, puis entre la Pentecôte et l'Avent on a le temps ordinaire, Tempus «per annum» — In Dominicis et feriis.
Les deux fêtes les plus importantes de l'année sont deux solennités, Noël et Pâques, qui sont rehaussées par la célébration d'une « Octave ».
Quant à la disposition des lectures au cours de la messe du dimanche et des fêtes, le calendrier suit un cycle de trois ans, ce qui permet de parcourir les trois Évangiles dits synoptiques : l'année A est réservée à l'Évangile selon Matthieu, l'année B lit l'Évangile selon Marc et c'est l'Évangile selon Luc qui est lu pendant l'année C. L'Évangile selon Jean est lu principalement pendant certaines fêtes, tous les ans.
Lire pendant une année liturgique un des Évangiles permet de suivre en un an, ce que Jésus a vécu durant sa vie terrestre. La chronologie n'est pas suivie scrupuleusement puisque Jésus naît à Noël et meurt le Vendredi saint, ce qui laisserait une grande partie de l'année vide.
La mobilité de la solennité de Pâques et, plus largement, celle du Carême et du Temps pascal, fait que le cycle des semaines du Temps ordinaire est interrompu à des périodes différentes d'une année sur l'autre. C'est ainsi que certains des dimanches du temps ordinaire peuvent être fêtés soit avant le Carême, soit après la solennité du Saint Sacrement, soit supprimés. Le schéma proposé plus bas ne constitue donc qu'un exemple.
Le cycle sanctoral
Le cycle sanctoral comprend les dates auxquelles on fête les saints et la Vierge Marie.
Les fêtes de saints du calendrier universel sont répartis en quatre grandes « classes » : les solennités, les fêtes, les mémoires obligatoires et les mémoires facultatives.
Au sein du calendrier liturgique, l'Église distingue les fêtes universelles (qui doivent être célébrées par l'ensemble du monde catholique, et qui sont au nombre de 180 environ)[3], et les fêtes particulières, qui ne sont fêtées que par une ville, un diocèse, un pays, une région du monde ou une communauté religieuse.
Les divers pays francophones ont de ce fait des calendriers liturgiques nationaux.
Le calendrier liturgique de France ou "propre de France" comporte certaines fêtes telles que :
- 3 janvier, Ste Geneviève, mémoire facultative ;
- 15 janvier, St Remi, mémoire facultative ;
- 18 février, Ste Bernadette Soubirous, mémoire facultative ;
- 11 octobre, Bienheureux Jean XXIII, mémoire facultative (communiqué du 9 novembre 2011 de la CEF) ;
- 22 octobre, Bienheureux Jean-Paul II, mémoire facultative (communiqué du 9 novembre 2011 de la CEF).
Schéma de l’année liturgique
Temps | Subdivision | Couleur liturgique |
Dimanche ou fête |
---|---|---|---|
Temps de l’Avent | violet | 1er dimanche de l’Avent (Levavi), suivant le 34e dimanche du temps ordinaire | |
2e dimanche de l’Avent (Populus Sion) | |||
violet ou rose | 3e dimanche de l’Avent (Gaudete) | ||
violet | 4e dimanche de l’Avent (Rorate) | ||
Temps de Noël | blanc |
Solennité de Noël, le 25 décembre, solennité de la nativité de Jésus | |
Octave de Noël | |||
Fête de la Sainte Famille dernier dimanche de décembre, à moins qu'il ne s'agisse de Noël, auquel cas vendredi 30 décembre | |||
Nouvel an grégorien, le 1er janvier : fête de Marie, mère de Dieu | |||
Solennité de l’Épiphanie, le 6 janvier (ou le premier dimanche strictement après le 1er janvier dans certaines régions, en particulier en France, ayant reçu un indult en ce sens) | |||
Fête du Baptême du Seigneur | |||
Temps ordinaire | vert | 1er dimanche du temps ordinaire | |
2e dimanche du temps ordinaire | |||
3e dimanche du temps ordinaire | |||
4e dimanche du temps ordinaire | |||
Chandeleur, présentation de Jésus au temple et purification de Marie, le 2 février (40 jours après Noël) | |||
5e dimanche du temps ordinaire, selon la date de Pâques. Le temps ordinaire avant le carême s'arrête entre le 5e et 9e dimanche. | |||
blanc | Solennité de l’Annonciation du Seigneur à Marie, le 25 mars. Est décalée au 26, si le 25 est un dimanche (ou le premier lundi qui suit le deuxième dimanche de Pâques si le 25 mars se situe pendant la Semaine Sainte). | ||
Temps du Carême | violet | Mercredi des Cendres | |
1er dimanche de Carême (Invocabit) | |||
2e dimanche de Carême (Reminiscere) | |||
3e dimanche de Carême (Oculi) | |||
violet ou rose | 4e dimanche de Carême (Lætare) | ||
violet | 5e dimanche de Carême (Judica) | ||
Temps de la Passion | rouge | Dimanche de la Passion et des Rameaux, début de la Semaine sainte | |
blanc |
Messe chrismale, consécration des Saintes huiles. Normalement le Jeudi saint, mais peut avoir lieu un autre jour de la Semaine sainte, selon les diocèses, pour des motifs pastoraux. | ||
blanc |
Jeudi saint, célébration de la Cène du Seigneur. Début du Triduum pascal | ||
rouge | Vendredi saint, commémoration de la Passion et de la Mort du Christ | ||
violet | Samedi Saint, dernier jour du Carême, fin du Triduum pascal | ||
Temps de Pâques | blanc | Dimanche de Pâques, Résurrection de Jésus-Christ | |
Octave de Pâques, clos par le 2e dimanche du Temps Pascal, (depuis l'an 2000) Fête de la Divine Miséricorde, dit de Quasimodo ou in albis. | |||
3e dimanche du Temps Pascal, | |||
4e dimanche du Temps Pascal | |||
5e dimanche du Temps Pascal | |||
6e dimanche du Temps Pascal | |||
Jeudi, solennité de l’Ascension du Seigneur | |||
7e dimanche du Temps Pascal | |||
rouge | Dimanche de la Pentecôte, solennité du Saint-Esprit | ||
Temps ordinaire | Temps de la Pentecôte, temps de l'Église | ||
vert | Lundi de Pentecôte (et 7e semaine du temps ordinaire) | ||
blanc | Dimanche de la Sainte Trinité, | ||
vert | 8e semaine du temps ordinaire | ||
blanc | Dimanche du solennité du Saint Sacrement | ||
vert | 9e semaine du temps ordinaire | ||
blanc | Vendredi : solennité du Sacré-Cœur | ||
vert | 10e dimanche du temps ordinaire, selon la date de Pâques et le nombre de dimanches dans l'année, on reprend entre le 9e et le 14e dimanche du temps ordinaire. | ||
11e dimanche du temps ordinaire | |||
12e dimanche du temps ordinaire | |||
13e dimanche du temps ordinaire | |||
14e dimanche du temps ordinaire | |||
15e dimanche du temps ordinaire | |||
16e dimanche du temps ordinaire | |||
17e dimanche du temps ordinaire | |||
18e dimanche du temps ordinaire | |||
Fête de la Vierge Marie | 19e dimanche du temps ordinaire | ||
blanc | Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, le 15 août | ||
vert | 20e dimanche du temps ordinaire | ||
21e dimanche du temps ordinaire | |||
22e dimanche du temps ordinaire | |||
23e dimanche du temps ordinaire | |||
24e dimanche du temps ordinaire | |||
25e dimanche du temps ordinaire | |||
26e dimanche du temps ordinaire | |||
27e dimanche du temps ordinaire | |||
28e dimanche du temps ordinaire | |||
29e dimanche du temps ordinaire | |||
30e dimanche du temps ordinaire | |||
Temps du deuil[réf. nécessaire] | 31e dimanche du temps ordinaire | ||
blanc | Solennité de la Toussaint, le 1er novembre | ||
violet ou noir |
Commémoration des fidèles défunts, le 2 novembre | ||
Temps du partage et de la charité[réf. nécessaire] | vert | 32e dimanche du temps ordinaire | |
Temps du Christ | vert | 33e dimanche du temps ordinaire | |
blanc | Le Christ Roi de l'univers (34e dimanche du temps ordinaire, dernier dimanche de l'année liturgique) |
Les fêtes du temps de Noël
Les fêtes du temps de Noël ont subi une réorganisation radicale entre l'ancien et le nouveau calendrier. Le dimanche de la Sainte Famille a été ramené dans l'octave de Noël, le Saint Nom de Jésus a été supprimé, et le Baptême du Seigneur ajouté après l'Épiphanie.
Date | Ancien calendrier | Nouveau calendrier |
---|---|---|
25 décembre | Noël | Noël |
Dimanche dans l'octave de Noël | Dimanche dum medium silentium | Dimanche de la Sainte Famille (lorsque Noël tombe un dimanche, la sainte-Famille est avancée au vendredi 30 décembre, en omettant l'office de la veille au soir) |
1er Janvier (octave de Noël) | Circoncision | Sainte Marie Mère de Dieu (Solennité) |
Dimanche avant l'Épiphanie | (ou le 2 janvier s'il n'y a pas de dimanche avant l'Épiphanie) Saint Nom de Jésus | deuxième dimanche après Noël (dimanche dum medium silentium) |
6 janvier (ou en certains lieux -dont en France-, le dimanche après le 1er janvier) | Épiphanie | Épiphanie (Solennité) |
Premier dimanche après l'épiphanie (tombant entre le 7 et le 13 janvier) | Dimanche de la Sainte Famille, fêtée le dimanche dans l'octave de l'Épiphanie. | Baptême du Seigneur (mais si l'Épiphanie est célébrée le 7 ou 8 janvier, le baptême du Seigneur est célébré le lendemain, et on omet l'office de la veille au soir[4]). |
Fin du temps de Noël | La semaine qui suit la Sainte Famille a une messe propre (in excelso throno) qui correspond au premier dimanche après l'Épiphanie. | Le temps ordinaire commence le lendemain du Baptême du Seigneur, avec la première semaine du psautier (et la messe in excelso throno). |
Dimanche suivant (entre le 14 et le 20 janvier) | Deuxième dimanche après l'Épiphanie | Deuxième dimanche per annum |
Notes et références
Bibliographie
en cours d'élaboration
- Odo Casel La fête de Pâques dans l'Église des Pères, (Lex orandi, 37), Paris, Cerf, 1963.
- Jean Chelini, Le calendrier chrétien: cadre de notre identité culturelle. Paris: Picard, 2007.
- Hélène Bénichon, Fêtes et calendriers. Les rythmes du temps, Paris 1992.
- Arnaud Join-Lambert, "Quel sens pour les fêtes chrétiennes ?", in : Études n° 4123 (mars 2010) p. 355-364.
- Pierre Jounel, Le dimanche. Paris 1990 (L’horizon du croyant 12).
- Pierre Jounel, Le renouveau du culte des Saints dans la liturgie romaine. Roma 1986 (Bibl. Ephemerides Liturgicae, Collectio Subsidia, 36).
- Robert Le Gall, "Année liturgique et vie spirituelle", in : La Maison Dieu n° 195 (1993) p. 197-210
- Thomas J. Talley, Les origines de l’année liturgique. Paris, Cerf, 1990 (Liturgie 1).
Voir aussi
Articles connexes
- Le calendrier liturgique tridentin
- Le calendrier liturgique orthodoxe
- Le Comput (calcul des dates des fêtes mobiles)
- Les Couleurs liturgiques en rite romain