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On y trouve son poème le plus célèbre :
On y trouve son poème le plus célèbre :


<poem>
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy là qui conquit la toison,
Ou comme cestuy là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son aage !
Vivre entre ses parents le reste de son age !


Quand revoiray-je, hélas, de mon petit village
Quand revoirai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Revoiray-je le clos de ma pauvre maison,
Revoirai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?
Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?


Plus me plaist le séjour qu’ont basty mes ayeux,
Plus me plait le séjour qu’ont batient mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaist l’ardoise fine,
Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine,


Plus mon Loyre Gaulois, que le Tybre Latin,
Plus mon Loire Gaulois, que le Tibre Latin,
Plus mon petit Lyré, que le mont Palatin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur Angevine.
Et plus que l’air marin la douceur Angevine.
</poem>


=== ''Les Antiquités de Rome'' ===
=== ''Les Antiquités de Rome'' ===

Version du 26 décembre 2011 à 17:03

Joachim du Bellay
Description de cette image, également commentée ci-après
Joachim du Bellay (1522-1560)
Naissance vers 1522
château de la Turmelière, Liré, Anjou, Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Décès (à 37 ans)
Paris, Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement La Pléiade

Joachim du Bellay[1] est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l'origine de la formation de la Pléiade, groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, la Défense et illustration de la langue française. Son œuvre la plus célèbre, Les Regrets, est un recueil de sonnets d'inspiration élégiaque et satirique, écrit à l'occasion de son voyage à Rome de 1553 à 1557.

Biographie

Plaque commémorative située impasse Chartière qui rappelle la présence du collège de Coqueret où étudia Joachim du Bellay.
Portrait de Joachim du Bellay,
"gentil-homme angevin".


Joachim du Bellay naît à Liré, en Anjou, en 1522. Il appartient à la branche aînée des Du Bellay, une famille noble et illustre. Il fait ses études de droit à Poitiers. Il rencontre Pierre de Ronsard, qu'il suit au collège de Coqueret. C'est là, sous l'influence de son professeur de grec, Jean Dorat, qu'ils décident de former un groupe de poètes appelé d'abord la "Brigade", puis la Pléiade. Jacques Peletier du Mans les accompagne dans leur choix du français. Du Bellay publie alors un manifeste : Défense et illustration de la langue française: il signe, mais ce manifeste est une œuvre collective. L'objectif de la Pléiade est de créer des chefs d'œuvres en français aussi bons que ceux des Latins et des Grecs (objectifs parfaitement en accord avec François 1er, qui souhaite donner des lettres de noblesse au français). Plus tard, la Brigade se transformera en Pléiade avec l'arrivée de quatre nouveaux membres : Rémi Belleau, Etienne Jodelle, Pontus de Tyard et Jean-Antoine de Baïf. Son premier recueil de sonnets, L'Olive imite le style de l'Italien Pétrarque.

Plus tard, en 1553, du Bellay quittera la France pour accompagner le cardinal Jean du Bellay, un cousin de son père, à la cour pontificale, à Rome. Il attendait avec impatience de découvrir Rome et la culture antique … Cruelle déception. Comme intendant de son parent, du Bellay vivra une vie d'ennui, loin de la liberté qu'il espérait, il se retrouve au beau milieu des intrigues de la cour du pape. Il y écrit Les Regrets, où il critique la vie romaine et exprimera son envie de rejoindre son Anjou natal et Les Antiquités de Rome.

Du Bellay meurt d'une apoplexie, à sa table de travail dit-on, le , à l'âge de 37 ans. Il est inhumé à Paris, en la chapelle de Saint-Crépin. Publication posthume : Le Discours au roi sur la poésie

Œuvres

Défense et illustration de la langue française

Défense et illustration de la langue française (La Deffence, et Illustration de la Langue Francoyse dans l'orthographe originale) est un manifeste littéraire, écrit en 1549 par le poète français Joachim du Bellay, qui rassemble les idées des poètes de la Pléiade.

Le texte, plaidoyer en faveur de la langue française, paraît dix ans après l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui impose le français comme langue du droit et de l'administration française. Du Bellay montre sa reconnaissance envers François Ier, « notre feu bon Roi et père », pour le rôle que celui-ci a joué dans les arts et la culture : création du Collège des lecteurs royaux, pérennisation d'une bibliothèque du roi enrichie d'achats et du dépôt légal. Du Bellay veut faire de la langue française « barbare et vulgaire » une langue élégante et digne. Il lui faudra l'enrichir avec ses camarades de la Pléiade pour en faire une langue de référence et d’enseignement.

L'Olive

Entrée de l'ancienne demeure de
La Turmelière (époque de Joachim du Bellay) à Liré en Anjou.
Ruines du château de Liré où vécut Joachim du Bellay.(Plus mon petit Liré, que le mont Palatin).

L'Olive est un recueil de poèmes publié par Joachim du Bellay entre 1549 et 1550. Il célèbre dans ce recueil une maîtresse imaginaire en s'inspirant de Pétrarque.

Ce recueil comporte d'abord 50 sonnets écrits en 1549, mais en comporte 115[2] à sa publication en 1550 chez Corrozet et L'Angelier.

Les Regrets

Les Regrets est un recueil de poèmes écrit lors de son voyage à Rome de 1553 à 1557 et publié à son retour en 1558.

Le recueil comprend 191 sonnets, dont certains en alexandrins. C'est une nouveauté. Autre innovation, c'est un recueil de facture pétrarquiste. Mais le sujet n'est pas l'amour pour une femme. Le pays natal la remplace. On distingue deux sources d'inspiration: élégiaque, et encomiastique. Il s'inspire également du mythe d'Ulysse qui cherche à revenir dans son pays natal. Revenu en France, le poète y retrouve les travers observés à Rome.

On y trouve son poème le plus célèbre :

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestuy là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son age !

Quand revoirai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison, Revoirai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?

Plus me plait le séjour qu’ont batient mes aïeux, Que des palais Romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine,

Plus mon Loire Gaulois, que le Tibre Latin, Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, Et plus que l’air marin la douceur Angevine.

Les Antiquités de Rome

Les Antiquités de Rome est un recueil de 32 sonnets édité en 1558.

Alternant sonnets en décasyllabes et en alexandrins, ce recueil est une méditation sur la grandeur de Rome et sur sa chute. Il utilise le mythe de la Gigantomachie.

Philatélie

  • En 1958, un timbre postal de 12 f. surtaxé 4 f., vert est émis dans la série Célébrités. Il porte le n° YT 1166[3].

Œuvres

Liens externes

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Source partielle

Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Joachim du Bellay » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)

Notes

  1. Prononcé /ʒoaʃɛ̃ dy bɛlɛ/Jo-a-chin ») selon Léon Warnant dans son Dictionnaire de la Prononciation française et non /ʒoakɛ̃ dy bɛlɛ/ soit approximativement «JO-a-kin(e) du BÈ-lè» (ni « YO-a-kime »)
  2. Joachim du Bellay, L’Olive, édition critique par Ernesta Caldarini, Droz, « Textes Littéraires Français » 214, 2002, p. 36
  3. Catalogue Yvert et Tellier, Tome 1

Les sources italiennes de la Défense et Illustration de la langue française de Joachim du Bellay, Pierre Villey, 162 p., Librairie Honoré Champion, Paris, 1908