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« Émeutes de 2005 dans les banlieues françaises » : différence entre les versions

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Elles ont essentiellement pris la forme d'incendies et de jets de pierres contre les forces de l'ordre. Dans certains cas, ces violences ont dégénéré en [[émeute]]s opposant plusieurs centaines de personnes dans des quartiers dits « sensibles » contre les forces de [[Police nationale française|police]] [[France|françaises]], avec parfois des tirs à balles réelles contre les policiers.
Elles ont essentiellement pris la forme d'incendies et de jets de pierres contre les forces de l'ordre. Dans certains cas, ces violences ont dégénéré en [[émeute]]s opposant plusieurs centaines de personnes dans des quartiers dits « sensibles » contre les forces de [[Police nationale française|police]] [[France|françaises]], avec parfois des tirs à balles réelles contre les policiers.


Le [[3 novembre]] au matin, l'on comptabilisait 315 véhicules brûlés et 29 arrestations à Clichy-sous-Bois et d'autres quartiers proches. Au soir du [[4 novembre]], les affrontements continuent et le climat est toujours aussi tendu avec un certain apaisement à [[Clichy-sous-Bois]] ([[Seine-Saint-Denis|93]]), point de départ de ces [[émeute]]s. Les émeutes se sont ensuite étendues à d'autres quartiers de [[Seine-Saint-Denis]], puis aux autres départements de l'[[Île-de-France|Île-de-France]]. Des actes de vandalismes puis des émeutes sont ensuite apparus dans d'autres villes de province ([[Rouen]], [[Dijon]], [[Marseille]], [[Lille]], [[Toulouse]] et d'autres). La soirée de dimanche à lundi fut la plus active avec 1 408 véhicules brûlés, 395 personnes arrêtées et des agitations et vandalismes en nombre croissant dans les villes provinciales. Au matin du mardi 8 novembre, un bilan officiel ''légèrement en baisse'' est fait : 1 173 véhicules brulés, 330 arrestations.
Le [[3 novembre]] au matin, l'on comptabilisait 315 véhicules brûlés et 29 arrestations à Clichy-sous-Bois et d'autres quartiers proches. Au soir du [[4 novembre]], les affrontements continuent et le climat est toujours aussi tendu avec un certain apaisement à [[Clichy-sous-Bois]] ([[Seine-Saint-Denis|93]]), point de départ de ces [[émeute]]s. Les émeutes se sont ensuite étendues à d'autres quartiers de [[Seine-Saint-Denis]], puis aux autres départements de l'[[Île-de-France|Île-de-France]]. Des actes de vandalismes puis des émeutes sont ensuite apparus dans d'autres villes de province ([[Rouen]], [[Dijon]], [[Marseille]], [[Lille]], [[Toulouse]] et d'autres). La soirée de dimanche à lundi fut la plus active avec 1 408 véhicules brûlés, 395 personnes arrêtées et des agitations et vandalismes en nombre croissant dans les villes provinciales. Au matin du mardi 8 novembre, un bilan officiel ''légèrement en baisse'' est fait : 1 173 véhicules brûlés, 330 arrestations.


Ensemble, ces seize jours de violence urbaine sont les plus importantes agitations en France depuis [[mai 1968]].
Ensemble, ces seize jours de violence urbaine sont les plus importantes agitations en France depuis [[mai 1968]].
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Les violences urbaines sont récurrentes en France depuis le début des [[années 1980]].
Les violences urbaines sont récurrentes en France depuis le début des [[années 1980]].


Les premières émeutes ont lieu en [[1979]], à [[Vaulx-en-Velin]]. C'est à cette occasion qu'ont lieu les premiers affrontements entre les forces de l'ordre et des groupes. Ce sont également les premières voitures brûlées.
Les premières émeutes ont lieu en [[1979]], à [[Vaulx-en-Velin]]. C'est à cette occasion qu'ont lieu les premiers affrontements entre les forces de l'ordre et des groupes. Ce sont également les premières voitures brûlées.


Les événements de [[1981]] dans la cité des [[Minguettes]] à [[Vénissieux]], toujours dans la banlieue [[lyon]]naise, connaissent la première couverture médiatique de grande ampleur et entraînent une certaine confusion entre révolte sociale et délinquance crapuleuse. [[Gaston Defferre]], alors ministre de l'intérieur, préconise une réponse policière ferme.
Les événements de [[1981]] dans la cité des [[Minguettes]] à [[Vénissieux]], toujours dans la banlieue [[lyon]]naise, connaissent la première couverture médiatique de grande ampleur et entraînent une certaine confusion entre révolte sociale et délinquance crapuleuse. [[Gaston Defferre]], alors ministre de l'intérieur, préconise une réponse policière ferme.
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Le déclencheur de ces événements est la mort de deux adolescents, '''Zyed Benna''' (17 ans) et '''Bouna Traoré''' (15 ans) [http://bouna93.skyblog.com/pics/261522633.jpg], de [[Clichy-sous-Bois]], morts par électrocution dans l'enceinte d'un poste source [[électricité|électrique]] alors qu'ils se seraient crus (à tort selon les autorités policières) poursuivis par la police. Un troisième jeune, '''Muhttin Altun''' (17 ans), a été également blessé en se cachant dans le transformateur et hospitalisé.
Le déclencheur de ces événements est la mort de deux adolescents, '''Zyed Benna''' (17 ans) et '''Bouna Traoré''' (15 ans) [http://bouna93.skyblog.com/pics/261522633.jpg], de [[Clichy-sous-Bois]], morts par électrocution dans l'enceinte d'un poste source [[électricité|électrique]] alors qu'ils se seraient crus (à tort selon les autorités policières) poursuivis par la police. Un troisième jeune, '''Muhttin Altun''' (17 ans), a été également blessé en se cachant dans le transformateur et hospitalisé.


Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin ont, dès le lendemain, parlé de tentative de cambriolage ; d'après les premières constatations, les policiers avaient été appellés pour ce type de délit, mais les adolescents en question n'avaient rien à voir dans l'affaire. Une enquête est en cours.
Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin ont, dès le lendemain, parlé de tentative de cambriolage ; d'après les premières constatations, les policiers avaient été appelés pour ce type de délit, mais les adolescents en question n'avaient rien à voir dans l'affaire. Une enquête est en cours.


Des mouvements de rue ont débuté dans la soirée, s'attaquant entre autres aux [[brigade des sapeurs-pompiers de Paris|sapeurs-pompiers de Paris]] et aux forces de l'ordre.
Des mouvements de rue ont débuté dans la soirée, s'attaquant entre autres aux [[brigade des sapeurs-pompiers de Paris|sapeurs-pompiers de Paris]] et aux forces de l'ordre.


Une grenade à [[gaz lacrymogène]] ayant appartenu aux forces de l'ordre a ensuite été lancée, pour des raisons encore inconnues, à proximité d'une [[mosquée]] de Clichy-sous-Bois, ce qui a envenimé la situation alors que la communauté [[Islam|musulmane]] était encore en mois de [[Ramadan]]. L'enquête administrative tend à montrer que la grenade a bien été jetée par les forces de l'ordre mais n'aurait pas pénétré l'enceinte de la mosquée, limitant son explosion à l'extérieur du bâtiment.
Une grenade à [[gaz lacrymogène]] ayant appartenu aux forces de l'ordre a ensuite été lancée, pour des raisons encore inconnues, à proximité d'une [[mosquée]] de Clichy-sous-Bois, ce qui a envenimé la situation alors que la communauté [[Islam|musulmane]] était encore en mois de [[Ramadan]]. L'enquête administrative tend à montrer que la grenade a bien été jetée par les forces de l'ordre mais n'aurait pas pénétré l'enceinte de la mosquée, limitant son explosion à l'extérieur du bâtiment.
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=== Nuit du 2 au [[3 novembre]] 2005 ===
=== Nuit du 2 au [[3 novembre]] 2005 ===


La [[Seine-Saint-Denis]] a eu à déplorer 189 voitures brûlées (la seule ville de [[Bondy]] aura pas moins de 65 véhicules brûlés, plus un magasin de moquette détruit par les flammes) et 4 tirs à balles réelles contre des forces de l'ordre.
La [[Seine-Saint-Denis]] a eu à déplorer 189 voitures brûlées (la seule ville de [[Bondy]] aura pas moins de 65 véhicules brûlés, plus un magasin de moquette détruit par les flammes) et 4 tirs à balles réelles contre des forces de l'ordre.


Les affrontements se sont rapidement étendus à d'autres zones de la Seine-Saint-Denis et à d'autres départements franciliens comme dans les [[Hauts-de-Seine]], les [[Yvelines]] ([[Mantes-la-Jolie]]) et dans l'[[Essonne]] principalement.
Les affrontements se sont rapidement étendus à d'autres zones de la Seine-Saint-Denis et à d'autres départements franciliens comme dans les [[Hauts-de-Seine]], les [[Yvelines]] ([[Mantes-la-Jolie]]) et dans l'[[Essonne]] principalement.


Au total, pas moins de 315 véhicules ont été brûlés en région parisienne du jeudi 27 octobre au mercredi 2 novembre.
Au total, pas moins de 315 véhicules ont été brûlés en région parisienne du jeudi 27 octobre au mercredi 2 novembre.
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Une quinquagénaire handicapée âgée de 56 ans a été gravement brûlée (20%) au cours de l'attaque d'un bus à [[Sevran]] (Seine-Saint-Denis). Le véhicule, transportant une cinquantaine de personnes, a été pris dans un guet-apens et forcé de s'arrêter par des conteneurs enflammés placés au milieu de sa route, selon le parquet de Bobigny.
Une quinquagénaire handicapée âgée de 56 ans a été gravement brûlée (20%) au cours de l'attaque d'un bus à [[Sevran]] (Seine-Saint-Denis). Le véhicule, transportant une cinquantaine de personnes, a été pris dans un guet-apens et forcé de s'arrêter par des conteneurs enflammés placés au milieu de sa route, selon le parquet de Bobigny.


Des dizaines d'individus ont alors lancé une bouteille d'essence enflammée dans le bus conduisant le chauffeur à demander aux passagers de descendre. La victime n'a pu sortir et un jeune homme l'aurait aspergée d'essence, puis d'autres auraient lancé un chiffon enflammé dans le véhicule.
Des dizaines d'individus ont alors lancé une bouteille d'essence enflammée dans le bus conduisant le chauffeur à demander aux passagers de descendre. La victime n'a pu sortir et un jeune homme l'aurait aspergée d'essence, puis d'autres auraient lancé un chiffon enflammé dans le véhicule.


Sur 135 personnes interpellées en Seine-Saint-Denis depuis le soir du 27 octobre, 98 ont été placées en garde à vue. 27 majeurs ont été déférés devant le Parquet de [[Bobigny]] et 17 incarcérés. 16 mineurs ont comparu devant un juge pour enfants. Le tribunal correctionnel de Bobigny, qui jugeait jeudi [[3 novembre]], 11 personnes pour des violences urbaines commises le [[1er novembre]], a condamné en soirée un jeune adulte de 19 ans à deux mois de prison ferme pour « dégradation de bien public » à [[Villepinte]]. Deux jeunes adultes âgés de 19 et 18 ans ont écopé respectivement 2 mois de prison ferme et 3 mois de prison avec sursis. Ils étaient poursuivis pour « violences volontaires avec arme sur agent de la force publique », dans la nuit du [[1er novembre|1]]{{er}} au [[2 novembre]] à [[Villepinte_%28Seine-Saint-Denis%29|Villepinte]] et au [[Le Blanc-Mesnil|Blanc-Mesnil]] ([[Seine_Saint_Denis|Seine-Saint-Denis]]).
Sur 135 personnes interpellées en Seine-Saint-Denis depuis le soir du 27 octobre, 98 ont été placées en garde à vue. 27 majeurs ont été déférés devant le Parquet de [[Bobigny]] et 17 incarcérés. 16 mineurs ont comparu devant un juge pour enfants. Le tribunal correctionnel de Bobigny, qui jugeait jeudi [[3 novembre]], 11 personnes pour des violences urbaines commises le [[1er novembre]], a condamné en soirée un jeune adulte de 19 ans à deux mois de prison ferme pour « dégradation de bien public » à [[Villepinte]]. Deux jeunes adultes âgés de 19 et 18 ans ont écopé respectivement 2 mois de prison ferme et 3 mois de prison avec sursis. Ils étaient poursuivis pour « violences volontaires avec arme sur agent de la force publique », dans la nuit du [[1er novembre|1]]{{er}} au [[2 novembre]] à [[Villepinte_%28Seine-Saint-Denis%29|Villepinte]] et au [[Le Blanc-Mesnil|Blanc-Mesnil]] ([[Seine_Saint_Denis|Seine-Saint-Denis]]).
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Le Premier ministre [[Dominique de Villepin]] a déclaré, depuis la cour de l'[[Hôtel Matignon]] : «…la priorité, c'est le rétablissement de l'ordre public car ces violences sont inacceptables, mais je veux aussi nouer un dialogue pour trouver des solutions adaptées, pour donner une place à chacun… »
Le Premier ministre [[Dominique de Villepin]] a déclaré, depuis la cour de l'[[Hôtel Matignon]] : «…la priorité, c'est le rétablissement de l'ordre public car ces violences sont inacceptables, mais je veux aussi nouer un dialogue pour trouver des solutions adaptées, pour donner une place à chacun… »


* '''Bilan total de cette nuit''' :
* '''Bilan total de cette nuit''' :


Plus de 500 véhicules brûlés en [[Ile-de-France]] et 77 en Province. Cinq bâtiments ont aussi été la proie des flammes en Seine-Saint-Denis, foyer principal des troubles, notamment un entrepôt de 15.000 m2 dans la zone Garonord à Aulnay-sous-Bois et un hangar contenant des produits de maroquinerie au Blanc-Mesnil.
Plus de 500 véhicules brûlés en [[Ile-de-France]] et 77 en Province. Cinq bâtiments ont aussi été la proie des flammes en Seine-Saint-Denis, foyer principal des troubles, notamment un entrepôt de 15.000 m2 dans la zone Garonord à Aulnay-sous-Bois et un hangar contenant des produits de maroquinerie au Blanc-Mesnil.
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* '''L'après-midi du 4 novembre à Bobigny''' :
* '''L'après-midi du 4 novembre à Bobigny''' :


Une trentaine de véhicules étaient en feu vendredi après-midi peu après 16h30 sur un parking près du centre commercial Bobigny II. Parmi les véhicules, plusieurs appartenaient à des fonctionnaires du tribunal tout proche.
Une trentaine de véhicules étaient en feu vendredi après-midi peu après 16h30 sur un parking près du centre commercial Bobigny II. Parmi les véhicules, plusieurs appartenaient à des fonctionnaires du tribunal tout proche.
Plusieurs personnes, interpellées lors des émeutes dans ce département, étaient en cours de comparution immédiate devant le tribunal vendredi après-midi.
Plusieurs personnes, interpellées lors des émeutes dans ce département, étaient en cours de comparution immédiate devant le tribunal vendredi après-midi.


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** Dans l'[[Essonne]]
** Dans l'[[Essonne]]
*** 60 véhicules, selon la police, ont été incendiés et des véhicules de police et des sapeurs-pompiers ont été la cible de cailloux et de cocktails molotov.
*** 60 véhicules, selon la police, ont été incendiés et des véhicules de police et des sapeurs-pompiers ont été la cible de cailloux et de cocktails molotov.
*** Un policier a été blessé au niveau des épaules par deux pavés jetés par des manifestants dans le quartier de Coquibus, proche de la cité sensible des [[Tarterêts]] de [[Corbeil-Essonnes]].
*** Un policier a été blessé au niveau des épaules par deux pavés jetés par des manifestants dans le quartier de Coquibus, proche de la cité sensible des [[Tarterêts]] de [[Corbeil-Essonnes]].
*** Dans le même quartier, une concession [[Opel]] et un dépôt de pneus, ont été incendiés.
*** Dans le même quartier, une concession [[Opel]] et un dépôt de pneus, ont été incendiés.
*** La mairie de [[Saint-Michel-sur-Orge]] a été ravagée en partie par un incendie
*** La mairie de [[Saint-Michel-sur-Orge]] a été ravagée en partie par un incendie
*** Une école maternelle et primaire à [[Brétigny-sur-Orge]] a été détruite en partie.
*** Une école maternelle et primaire à [[Brétigny-sur-Orge]] a été détruite en partie.
** Dans les [[Yvelines]]
** Dans les [[Yvelines]]
*** selon la préfecture, 38 voitures ont été incendiées et 16 personnes ont été interpellées, dont sept à [[Sartrouville]] qui s'apprêtaient à mettre le feu à l'ancienne mairie annexe.
*** selon la préfecture, 38 voitures ont été incendiées et 16 personnes ont été interpellées, dont sept à [[Sartrouville]] qui s'apprêtaient à mettre le feu à l'ancienne mairie annexe.
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** Dans le [[Val-de-Marne]]
** Dans le [[Val-de-Marne]]
*** un important incendie s'est déclaré dans un magasin de meubles à [[Ormesson-sur-Marne]].
*** un important incendie s'est déclaré dans un magasin de meubles à [[Ormesson-sur-Marne]].
* En province :
* En province :
** en [[Bretagne]]
** en [[Bretagne]]
*** 11 voitures ont été incendiées à [[Rennes]].
*** 11 voitures ont été incendiées à [[Rennes]].
** en [[Normandie]]
** en [[Normandie]]
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Dans le [[Nord]], la police faisait état à 22h00 de cinq voitures incendiées dans la métropole [[Lille|lilloise]]. Les pompiers parlaient, eux, d'une trentaine de véhicules détruits.
Dans le [[Nord]], la police faisait état à 22h00 de cinq voitures incendiées dans la métropole [[Lille|lilloise]]. Les pompiers parlaient, eux, d'une trentaine de véhicules détruits.


* '''Vers 01h30''':
* '''Vers 01h30''':


Cette nuit a été la deuxième consécutive marquée par les incendies de véhicules dans les départements du Nord, de l'[[Aisne]] et de l'[[Oise]], avec près de 80 feux, a-t-on appris auprès des préfectures.
Cette nuit a été la deuxième consécutive marquée par les incendies de véhicules dans les départements du Nord, de l'[[Aisne]] et de l'[[Oise]], avec près de 80 feux, a-t-on appris auprès des préfectures.
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À [[Toulouse]], une trentaine d'incendies divers se sont déclarées. Les troubles sont, selon la Police toulousaine, menés par un « noyau dur » d'une trentaine d'individus à peine, âgés de 15 à 25 ans environ.
À [[Toulouse]], une trentaine d'incendies divers se sont déclarées. Les troubles sont, selon la Police toulousaine, menés par un « noyau dur » d'une trentaine d'individus à peine, âgés de 15 à 25 ans environ.


*'''9h30''' : '''1 295''' véhicules ont été incendiés et '''312''' personnes interpellées dans la nuit selon le dernier bilan. Il s'agit du bilan le plus lourd depuis le début des troubles, il y a 9 jours.
*'''9h30''' : '''1 295''' véhicules ont été incendiés et '''312''' personnes interpellées dans la nuit selon le dernier bilan. Il s'agit du bilan le plus lourd depuis le début des troubles, il y a 9 jours.


Une [[journaliste]] [[Corée du Sud|coréenne]] de la chaîne KBS TV a en outre été légèrement blessée lors d'une agression à [[Aubervilliers]], selon la préfecture.
Une [[journaliste]] [[Corée du Sud|coréenne]] de la chaîne KBS TV a en outre été légèrement blessée lors d'une agression à [[Aubervilliers]], selon la préfecture.
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Alors que depuis quelques nuits les casseurs semblaient éviter un contact direct avec les forces de l'ordre, de violents affrontements se sont récemment produits à [[Grigny]] ([[Essonne]]). Vingt-neuf policiers ont été blessés par des tirs de pistolets à grenaille. Deux CRS ont été plus sérieusement atteints, alors que 27 de leurs collègues l'étaient plus légèrement. Aucune arrestation n'a été signalée lors de ces heurts à Grigny.
Alors que depuis quelques nuits les casseurs semblaient éviter un contact direct avec les forces de l'ordre, de violents affrontements se sont récemment produits à [[Grigny]] ([[Essonne]]). Vingt-neuf policiers ont été blessés par des tirs de pistolets à grenaille. Deux CRS ont été plus sérieusement atteints, alors que 27 de leurs collègues l'étaient plus légèrement. Aucune arrestation n'a été signalée lors de ces heurts à Grigny.


Cité des [[Tarterêts]] ([[Corbeil-Essonnes]]) : une cinquantaine d'individus masqués ont tenté de projeter un véhicule sur un car de CRS situé en contrebas d'une route.
Cité des [[Tarterêts]] ([[Corbeil-Essonnes]]) : une cinquantaine d'individus masqués ont tenté de projeter un véhicule sur un car de CRS situé en contrebas d'une route.


Une école a été brûlée à [[Savigny-sur-Orge]], tandis qu'à [[Trappes]] (Yvelines), la trésorerie principale a été incendiée. Le trafic des autobus de la [[RATP]] était par ailleurs perturbé dimanche soir en banlieue parisienne en raison des violences urbaines, particulièrement dans les départements de [[Seine-Saint-Denis]] et des [[Hauts-de-Seine]].
Une école a été brûlée à [[Savigny-sur-Orge]], tandis qu'à [[Trappes]] (Yvelines), la trésorerie principale a été incendiée. Le trafic des autobus de la [[RATP]] était par ailleurs perturbé dimanche soir en banlieue parisienne en raison des violences urbaines, particulièrement dans les départements de [[Seine-Saint-Denis]] et des [[Hauts-de-Seine]].
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*'''16h00''' L'incendie d'un autobus a fait deux blessés (le conducteur et une passagère, hospitalisés pour brûlures) à [[La Ricamarie]] (banlieue de [[Saint-Étienne]]) : des délinquants ont répandu du carburant sur le sol du bus avant d'allumer le feu. La société des transports en commun de Saint-Étienne (STAS) a décidé d'interrompre le service jusqu'à nouvel ordre.
*'''16h00''' L'incendie d'un autobus a fait deux blessés (le conducteur et une passagère, hospitalisés pour brûlures) à [[La Ricamarie]] (banlieue de [[Saint-Étienne]]) : des délinquants ont répandu du carburant sur le sol du bus avant d'allumer le feu. La société des transports en commun de Saint-Étienne (STAS) a décidé d'interrompre le service jusqu'à nouvel ordre.


Sur les quelque 800 personnes interpellées depuis dix jours, une vingtaine ont été condamnées à des peines de prison ferme et une trentaine ont été placées sous mandat de dépôt dans l'attente d'un jugement, a annoncé le ministère de la Justice. Cinquante mineurs ont été présentés devant le juge des enfants. Des incidents ont eu lieu dans 211 communes.
Sur les quelque 800 personnes interpellées depuis dix jours, une vingtaine ont été condamnées à des peines de prison ferme et une trentaine ont été placées sous mandat de dépôt dans l'attente d'un jugement, a annoncé le ministère de la Justice. Cinquante mineurs ont été présentés devant le juge des enfants. Des incidents ont eu lieu dans 211 communes.


En province aussi, le nombre d'incidents signalés est en hausse, au Havre, à Rouen, Nantes, [[Blois]], [[Tours]], [[Toulouse]], [[Strasbourg]], [[Mulhouse]] et [[Colmar]], notamment. Outre un nombre croissant de véhicules incendiés, deux [[église]]s ont été touchées par des engins incendiaires : Saint-Edouard à [[Lens (Pas-de-Calais)|Lens]] ([[Pas-de-Calais]]) et le presbytère de l'île de [[Thau]] à [[Sète]] ([[Hérault]]). De nombreux établissements scolaires ont été pris pour cibles : une école maternelle à Nantes, une école à Strasbourg, une classe dans le quartier le Bois Blanc à Lille, deux autres à Saint-Étienne, une école primaire et maternelle de [[La Tour-du-Pin]] ([[Isère]]). Les bâtiments de la police n'ont pas été épargnés avec un bureau de police à [[Clermont-Ferrand]] totalement détruit tandis qu'à [[Perpignan]], un véhicule en feu a été projeté sur le poste de police du Moulin-à-Vent.
En province aussi, le nombre d'incidents signalés est en hausse, au Havre, à Rouen, Nantes, [[Blois]], [[Tours]], [[Toulouse]], [[Strasbourg]], [[Mulhouse]] et [[Colmar]], notamment. Outre un nombre croissant de véhicules incendiés, deux [[église]]s ont été touchées par des engins incendiaires : Saint-Edouard à [[Lens (Pas-de-Calais)|Lens]] ([[Pas-de-Calais]]) et le presbytère de l'île de [[Thau]] à [[Sète]] ([[Hérault]]). De nombreux établissements scolaires ont été pris pour cibles : une école maternelle à Nantes, une école à Strasbourg, une classe dans le quartier le Bois Blanc à Lille, deux autres à Saint-Étienne, une école primaire et maternelle de [[La Tour-du-Pin]] ([[Isère]]). Les bâtiments de la police n'ont pas été épargnés avec un bureau de police à [[Clermont-Ferrand]] totalement détruit tandis qu'à [[Perpignan]], un véhicule en feu a été projeté sur le poste de police du Moulin-à-Vent.
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Vers 20 h 30, le Premier ministre, [[Dominique de Villepin]], a annoncé sur [[TF1]] des mesures visant à rétablir le calme dans les banlieues, dont le recours exceptionnel par les préfets au [[couvre-feu]], recours inutilisé en France métropolitaine depuis les événements de la [[Guerre d'Algérie|guerre d'Algérie]].
Vers 20 h 30, le Premier ministre, [[Dominique de Villepin]], a annoncé sur [[TF1]] des mesures visant à rétablir le calme dans les banlieues, dont le recours exceptionnel par les préfets au [[couvre-feu]], recours inutilisé en France métropolitaine depuis les événements de la [[Guerre d'Algérie|guerre d'Algérie]].


* '''22 h 30'''
* '''22 h 30'''


Pour la douzième nuit consécutive, des violences ont éclaté en [[Île-de-France]] où une vingtaine de véhicules ont été incendiés dans les départements des [[Yvelines]] et de la [[Seine-Saint-Denis]], selon les préfectures de ces deux départements.
Pour la douzième nuit consécutive, des violences ont éclaté en [[Île-de-France]] où une vingtaine de véhicules ont été incendiés dans les départements des [[Yvelines]] et de la [[Seine-Saint-Denis]], selon les préfectures de ces deux départements.
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En conclusion, les violences ont été nettement plus intenses en province qu'en région parisienne pour cette douzième nuit consécutive. 1 173 voitures ont été brûlées dans toute la France au cours de la nuit (bilan vers 8 h) et 330 arrestations ont été opérées. On peut tout de même noter une baisse significative des violences et des arrestations en comparaison avec la nuit précédente. Baisses qui pourraient être attribuées à la mobilisation massive des habitants des quartiers contre les émeutes. À Toulouse et à [[Stains]] en région parisienne, le trafic des bus est complètement interrompu en journée, les chauffeurs voulant protester contre les agressions.
En conclusion, les violences ont été nettement plus intenses en province qu'en région parisienne pour cette douzième nuit consécutive. 1 173 voitures ont été brûlées dans toute la France au cours de la nuit (bilan vers 8 h) et 330 arrestations ont été opérées. On peut tout de même noter une baisse significative des violences et des arrestations en comparaison avec la nuit précédente. Baisses qui pourraient être attribuées à la mobilisation massive des habitants des quartiers contre les émeutes. À Toulouse et à [[Stains]] en région parisienne, le trafic des bus est complètement interrompu en journée, les chauffeurs voulant protester contre les agressions.


* '''Bilan des interpellations à 13h00''' :
* '''Bilan des interpellations à 13h00''' :


La justice a envoyé à ce jour en détention 117 des 626 personnes interpellées après 12 nuits consécutives de violences un peu partout sur le territoire national, a annoncé le ministère de la Justice. Sur ces personnes écrouées, 52 majeurs ont été condamnés à des peines de prison ferme, 42 autres ont été placés sous mandat de dépôt dans l'attente d'un procès et 23 mineurs ont été incarcérés.
La justice a envoyé à ce jour en détention 117 des 626 personnes interpellées après 12 nuits consécutives de violences un peu partout sur le territoire national, a annoncé le ministère de la Justice. Sur ces personnes écrouées, 52 majeurs ont été condamnés à des peines de prison ferme, 42 autres ont été placés sous mandat de dépôt dans l'attente d'un procès et 23 mineurs ont été incarcérés.
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* '''Selon un bilan effectué par la Direction générale de la police nationale, on dénombrait à 01h00''' :
* '''Selon un bilan effectué par la Direction générale de la police nationale, on dénombrait à 01h00''' :


* 327 véhicules incendiés sur l'ensemble du territoire.
* 327 véhicules incendiés sur l'ensemble du territoire.
* La police avait procédé à 139 interpellations.
* La police avait procédé à 139 interpellations.


Si le phénomène commence à s'essouffler, on craint une reprise des violences au cours du long week-end du [[11 novembre]].
Si le phénomène commence à s'essouffler, on craint une reprise des violences au cours du long week-end du [[11 novembre]].
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Des vigiles d'un centre commercial ayant interpellé un mineur soupçonné de vol à l'étalage, ont été aussitôt pris à partie par un groupe d'une cinquantaine de jeunes. À l'arrivée de la police, le groupe s'est replié vers une cité voisine en caillassant au passage un bus de la ville et en incendiant une voiture.
Des vigiles d'un centre commercial ayant interpellé un mineur soupçonné de vol à l'étalage, ont été aussitôt pris à partie par un groupe d'une cinquantaine de jeunes. À l'arrivée de la police, le groupe s'est replié vers une cité voisine en caillassant au passage un bus de la ville et en incendiant une voiture.
À [[Nice]], un homme qui marchait dans le quartier des ''Moulins'', a reçu sur la tête un haltère jeté du quinzième étage d'un immeuble. Il a été hospitalisé dans un état critique.
À [[Nice]], un homme qui marchait dans le quartier des ''Moulins'', a reçu sur la tête un haltère jeté du quinzième étage d'un immeuble. Il a été hospitalisé dans un état critique.


À [[Grasse]] dans les [[Alpes Maritimes]], un bâtiment du journal [[Nice-Matin]] a été affecté par un feu de poubelle.
À [[Grasse]] dans les [[Alpes Maritimes]], un bâtiment du journal [[Nice-Matin]] a été affecté par un feu de poubelle.
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À [[Bassens]], dans la banlieue de [[Bordeaux]], un bus fonctionnant au [[GPL]] a été incendié et a explosé.
À [[Bassens]], dans la banlieue de [[Bordeaux]], un bus fonctionnant au [[GPL]] a été incendié et a explosé.


À [[Arras]], dans le [[Pas-de-Calais]], deux grands magasins de la ville (''But'' et ''Saint-Maclou'') ont été incendiés. Une salle des fêtes ainsi qu'un local de chaufferie ont été brulés. Découverte d'une cave contenant de nombreux cocktail molotov et quelques litres d'essence.
À [[Arras]], dans le [[Pas-de-Calais]], deux grands magasins de la ville (''But'' et ''Saint-Maclou'') ont été incendiés. Une salle des fêtes ainsi qu'un local de chaufferie ont été brûlés. Découverte d'une cave contenant de nombreux cocktail molotov et quelques litres d'essence.


À [[Outreau]] dans le [[Pas-de-Calais]], les autorités ont procédé à l'évacuation d'une centaines d'habitants d'un immeuble à cause de l'incendie volontaire de six voitures en sous-sol, vers 23h00, mardi 8.
À [[Outreau]] dans le [[Pas-de-Calais]], les autorités ont procédé à l'évacuation d'une centaines d'habitants d'un immeuble à cause de l'incendie volontaire de six voitures en sous-sol, vers 23h00, mardi 8.


À [[Auby]] dans le Nord, un incendie criminel a complètement détruit la médiathèque et endommagé la mairie. Au total quatorze bâtiments publics ont été la cible d'incendiaires dans le département cette nuit.
À [[Auby]] dans le Nord, un incendie criminel a complètement détruit la médiathèque et endommagé la mairie. Au total quatorze bâtiments publics ont été la cible d'incendiaires dans le département cette nuit.
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=== Nuit du 10 au [[11 novembre]] 2005 ===
=== Nuit du 10 au [[11 novembre]] 2005 ===


En début de cette 15{{ème}} soirée de tension urbaine, deux semaines après le début des émeutes, un reflux des violences urbaines était encore constaté.
En début de cette 15{{ème}} soirée de tension urbaine, deux semaines après le début des émeutes, un reflux des violences urbaines était encore constaté.


Cependant, à [[Paris]] « intra-muros », où l'on craint, tout en la jugeant « difficilement applicable », une possible contagion des violences urbaines survenues en banlieues, la vente et le transport de carburant au détail (en bidons ou en jerricans) ont été interdits par précaution. Des appels lancés sur des sites et forums [[Internet]] et par [[SMS]] à des rassemblements pour commettre des violences dans Paris ce long week-end du 11 novembre ont été interceptés par la police. Des arrêtés d'interdiction de vente de carburant au détail ont également été pris dans plusieurs départements et villes : [[Val-de-Marne]], [[Val-d'Oise]], [[Drôme]], [[Hérault]], [[Eure-et-Loir]], [[Charente]], [[Landes]], [[Rhône]], [[Loiret]], [[Var]], à [[Amiens]], [[Bordeaux]], [[Caen]] et [[Lisieux]] ([[Calvados]]).
Cependant, à [[Paris]] « intra-muros », où l'on craint, tout en la jugeant « difficilement applicable », une possible contagion des violences urbaines survenues en banlieues, la vente et le transport de carburant au détail (en bidons ou en jerricans) ont été interdits par précaution. Des appels lancés sur des sites et forums [[Internet]] et par [[SMS]] à des rassemblements pour commettre des violences dans Paris ce long week-end du 11 novembre ont été interceptés par la police. Des arrêtés d'interdiction de vente de carburant au détail ont également été pris dans plusieurs départements et villes : [[Val-de-Marne]], [[Val-d'Oise]], [[Drôme]], [[Hérault]], [[Eure-et-Loir]], [[Charente]], [[Landes]], [[Rhône]], [[Loiret]], [[Var]], à [[Amiens]], [[Bordeaux]], [[Caen]] et [[Lisieux]] ([[Calvados]]).
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* La même stabilité se remarque également avec le nombre d'interpellations, même si la répartition Île-de-France-province n'a pas encore été précisée : 162 contre 168 la veille.
* La même stabilité se remarque également avec le nombre d'interpellations, même si la répartition Île-de-France-province n'a pas encore été précisée : 162 contre 168 la veille.


* '''Bilan provisoire 4h30''' :
* '''Bilan provisoire 4h30''' :
**384 véhicules incendiés et 162 interpellations.
**384 véhicules incendiés et 162 interpellations.


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* '''À 4h00''' :
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**315 véhicules incendiés.
**315 véhicules incendiés.
**161 interpellations.
**161 interpellations.
315 véhicules incendiés et 161 interpellations ont été enregistrés à 04H00 en France pour la nuit de samedi à dimanche, contre respectivement 384 et 162 relevés la nuit précédente à la même heure, selon un bilan provisoire de la direction générale de la police nationale.
315 véhicules incendiés et 161 interpellations ont été enregistrés à 04H00 en France pour la nuit de samedi à dimanche, contre respectivement 384 et 162 relevés la nuit précédente à la même heure, selon un bilan provisoire de la direction générale de la police nationale.
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==Bilan des journées passées==
==Bilan des journées passées==


[[Image:Graph_emeutes_2005.png|200px|thumb|Évolution des émeutes de 2005|right]]
[[Image:Graph_émeutes_2005.png|200px|thumb|Évolution des émeutes de 2005|right]]


Totalisation jour par jour du nombre de véhicules incendiés par vandalisme en France et du nombre d'interpellations procédées. Ces chiffres sont issus des déclarations du ministère de l'Intérieur au lendemain de chaque nuit d'émeutes.
Totalisation jour par jour du nombre de véhicules incendiés par vandalisme en France et du nombre d'interpellations procédés. Ces chiffres sont issus des déclarations du ministère de l'Intérieur au lendemain de chaque nuit d'émeutes.


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| [[13 novembre]] [[2005]] || 374 || 212 || 2 || - || ''à remplir''
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| 17{{ème}} nuit || 8 498 || 2 569 || 51 || (1)
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*[[Picardie]] :
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**[[Aisne]] : [[Soissons]].
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**[[Oise]] : [[Beauvais]], [[Méru]], [[Nogent-sur-Oise]], [[Creil]].
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**[[Somme]] : [[Amiens]].
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En [[France]], ces émeutes sont d'abord évoquées avec des mots tels qu'« incidents », « mouvements de rue » et « violences urbaines ». Au contraire, la presse étrangère, francophone ([[Canada]], [[Suisse]]) ou non, ont immédiatement parlé d'émeutes dues aux problèmes d'intégration [[ethnie|ethnique]]. Les politiciens français, voire la société française, on été parfois très durement critiqués.
En [[France]], ces émeutes sont d'abord évoquées avec des mots tels qu'« incidents », « mouvements de rue » et « violences urbaines ». Au contraire, la presse étrangère, francophone ([[Canada]], [[Suisse]]) ou non, ont immédiatement parlé d'émeutes dues aux problèmes d'intégration [[ethnie|ethnique]]. Les politiciens français, voire la société française, on été parfois très durement critiqués.


La [[France]] est l'un des rares pays d'[[Europe]] à connaître des émeutes de cette ampleur. Le [[Royaume-Uni]] connaît également ce phénomène depuis au moins la fin des [[années 1970]] mais avec un caractère inter-ethnique ([[Jamaïque|Jamaïcains]], [[Pakistan|Pakistanais]], [[Inde|Indiens]]) ou encore, sous forme d'émeutes raciales (le « ''Paki-Bashing'' » c'est-à-dire la « chasse aux Pakistanais », par exemple), comme les émeutes raciales de [[Brixton]] et de [[Bristol]] au début des [[années 1980]], en plein mouvement [[Skinheads|skinhead]].
La [[France]] est l'un des rares pays d'[[Europe]] à connaître des émeutes de cette ampleur. Le [[Royaume-Uni]] connaît également ce phénomène depuis au moins la fin des [[années 1970]] mais avec un caractère inter-ethnique ([[Jamaïque|Jamaïcains]], [[Pakistan|Pakistanais]], [[Inde|Indiens]]) ou encore, sous forme d'émeutes raciales (le « ''Paki-Bashing'' » c'est-à-dire la « chasse aux Pakistanais », par exemple), comme les émeutes raciales de [[Brixton]] et de [[Bristol]] au début des [[années 1980]], en plein mouvement [[Skinheads|skinhead]].


Certains n'hésitent pas à qualifier les cités françaises de « [[Ghetto|ghettos]] urbains à caractère ethnique ». Ces cités, issues de l'urbanisation à marche forcée des [[années 1950]] et [[années 1960|1960]], n'existent pas ou peu en [[Allemagne]], dans le [[Benelux]] et en [[Suisse]] par exemple, alors que ces pays sont également d'importants centres d'[[immigration]]. En effet, cette énième « exception française » peut s'expliquer du fait que la France a été fortement influencée à l'époque par la politique du logement [[URSS|soviétique]] et l'architecture réaliste-socialiste. Au [[Portugal]], en [[Espagne]], en [[Italie]], en [[Grèce]], ainsi que dans les pays [[Scandinavie|scandinaves]] et en [[Finlande]], le phénomène de l'immigration est encore trop récent ou débute seulement, les zones « ghettoisées » sont encore assez rares pour l'instant. Cependant, il existe de véritables [[bidonville]]s en Italie ([[Roms]], [[Tsiganes]], [[Chine|Chinois]], [[Amérique du Sud|Sud-Américains]]) comme à [[Bologne]], à [[Rome]], et surtout à [[Naples]]. Au Portugal, [[Lisbonne]] commence à voir apparaitre ce genre de phénomène. Dans le sud de l'Espagne (notamment en [[Andalousie]]), ce sont les clandestins [[Maroc|marocains]] surtout qu'on exploite et qu'on entasse dans des camps misérables, souvent sans eau courante et électricité. En Allemagne, s'il y a moins de " ghettos ethniques qu'en France" ''(NB: ces termes sont considérés douteux par plusieurs lecteurs)'', cela n'empêche pas la discrimination envers les Allemands d'origine [[Turcs|turque]], nombreux dans ce pays et les problêmes liés à l'intégration de ces « nouveaux Allemands », dont une importante minorité ne maitrisent pas la langue [[Allemand|allemande]] selon une récente étude. Tandis qu'en [[Suède]], où aujourd'hui 1 habitant sur 10 est né à l'étranger (bien que le phénomène de l'immigration est très récent dans ce pays), les immigrés sont surtout concentrés dans les seules villes de [[Stockholm]] et [[Göteborg]]. Justement, beaucoup de ces pays à immigration récente (Suède, Espagne, Italie,...) analysent les causes de ces incidents français pour que, à l'avenir, de telles émeutes ne se produisent pas chez eux.
Certains n'hésitent pas à qualifier les cités françaises de « [[Ghetto|ghettos]] urbains à caractère ethnique ». Ces cités, issues de l'urbanisation à marche forcée des [[années 1950]] et [[années 1960|1960]], n'existent pas ou peu en [[Allemagne]], dans le [[Benelux]] et en [[Suisse]] par exemple, alors que ces pays sont également d'importants centres d'[[immigration]]. En effet, cette énième « exception française » peut s'expliquer du fait que la France a été fortement influencée à l'époque par la politique du logement [[URSS|soviétique]] et l'architecture réaliste-socialiste. Au [[Portugal]], en [[Espagne]], en [[Italie]], en [[Grèce]], ainsi que dans les pays [[Scandinavie|scandinaves]] et en [[Finlande]], le phénomène de l'immigration est encore trop récent ou débute seulement, les zones « ghettoisées » sont encore assez rares pour l'instant. Cependant, il existe de véritables [[bidonville]]s en Italie ([[Roms]], [[Tsiganes]], [[Chine|Chinois]], [[Amérique du Sud|Sud-Américains]]) comme à [[Bologne]], à [[Rome]], et surtout à [[Naples]]. Au Portugal, [[Lisbonne]] commence à voir apparaitre ce genre de phénomène. Dans le sud de l'Espagne (notamment en [[Andalousie]]), ce sont les clandestins [[Maroc|marocains]] surtout qu'on exploite et qu'on entasse dans des camps misérables, souvent sans eau courante et électricité. En Allemagne, s'il y a moins de " ghettos ethniques qu'en France" ''(NB: ces termes sont considérés douteux par plusieurs lecteurs)'', cela n'empêche pas la discrimination envers les Allemands d'origine [[Turcs|turque]], nombreux dans ce pays et les problèmes liés à l'intégration de ces « nouveaux Allemands », dont une importante minorité ne maîtrisent pas la langue [[Allemand|allemande]] selon une récente étude. Tandis qu'en [[Suède]], où aujourd'hui 1 habitant sur 10 est né à l'étranger (bien que le phénomène de l'immigration est très récent dans ce pays), les immigrés sont surtout concentrés dans les seules villes de [[Stockholm]] et [[Göteborg]]. Justement, beaucoup de ces pays à immigration récente (Suède, Espagne, Italie,...) analysent les causes de ces incidents français pour que, à l'avenir, de telles émeutes ne se produisent pas chez eux.


Le [[4 novembre]], le [[Parti communiste français|parti communiste]], le [[député]]-[[maire]] [[PS]] de [[Gonesse]] [[Jean-Pierre Blazy]], le [[député]] [[Les Verts|Vert]] de la [[Gironde]] [[Noël Mamère]], et le [[député]] de l'[[Isère]] et secrétaire national du [[PS]] chargé de la justice et de la sécurité [[André Vallini]] demandent la démission du ministre de l'intérieur [[Nicolas Sarkozy]].
Le [[4 novembre]], le [[Parti communiste français|parti communiste]], le [[député]]-[[maire]] [[PS]] de [[Gonesse]] [[Jean-Pierre Blazy]], le [[député]] [[Les Verts|Vert]] de la [[Gironde]] [[Noël Mamère]], et le [[député]] de l'[[Isère]] et secrétaire national du [[PS]] chargé de la justice et de la sécurité [[André Vallini]] demandent la démission du ministre de l'intérieur [[Nicolas Sarkozy]].
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Lors d'un conseil des ministres le 8 novembre, le Gouvernement a adopté un décret déclarant l'[[état d'urgence]] sur le territoire métropolitain, en application de la [http://www.senat.fr/connaitre/pouvoirs_publics/pouvoirs_publics15.html loi du 3 avril 1955] :
Lors d'un conseil des ministres le 8 novembre, le Gouvernement a adopté un décret déclarant l'[[état d'urgence]] sur le territoire métropolitain, en application de la [http://www.senat.fr/connaitre/pouvoirs_publics/pouvoirs_publics15.html loi du 3 avril 1955] :
* [[s:Décret n°2005-1386 du 8 novembre 2005 portant application de la loi n°55-385 du 3 avril 1955|décret déclarant l'état d'urgence]]
* [[s:Décret n°2005-1386 du 8 novembre 2005 portant application de la loi n°55-385 du 3 avril 1955|décret déclarant l'état d'urgence]]
* [[s:Décret n°2005-1387 du 8 novembre 2005 relatif à l'application de la loi n°55-385 du 3 avril 1955|décret précisant les villes concernées]]
* [[s:Décret n°2005-1387 du 8 novembre 2005 relatif à l'application de la loi n°55-385 du 3 avril 1955|décret précisant les villes concernées]]


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==Internet==
==Internet==
En même temps, certains font des campagnes publicitaires sur des moteurs de recherche, avec des mots clés comme ''banlieue'', ''émeute'', ''anarchiste''…<br />
En même temps, certains font des campagnes publicitaires sur des moteurs de recherche, avec des mots clés comme ''banlieue'', ''émeute'', ''anarchiste''…<br />
Visiblement, c'est la première fois qu'un parti politique (l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]]) acheterait des liens commerciaux sur un moteur internet.
Visiblement, c'est la première fois qu'un parti politique (l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]]) achèterait des liens commerciaux sur un moteur internet.
En allant sur ces liens, on se retrouvait sur une pétition pour "soutenir la politique de banlieues de Nicolas Sarkozy".<br />
En allant sur ces liens, on se retrouvait sur une pétition pour "soutenir la politique de banlieues de Nicolas Sarkozy".<br />
Le [[Parti Socialiste (France)|Parti socialiste]] a fait de même en achetant le mot ''banlieues'' par exemple.
Le [[Parti Socialiste (France)|Parti socialiste]] a fait de même en achetant le mot ''banlieues'' par exemple.
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*[[Ma 6-T va crack-er]]
*[[Ma 6-T va crack-er]]
Musique&nbsp;:
Musique&nbsp;:
*[[NTM]], avec notamment la chanson ''Qu'est Ce Qu'on Attend'' sur l'album "[[Paris sous les bombes]]".
*[[NTM]], avec notamment la chanson ''Qu'est Ce Qu'on Attend'' sur l'album "[[Paris sous les bombes]]".
*[[Bérurier Noir]], avec entre autres les chansons ''petit agité'', ''vive le feu'' sur l'album ''[[Concerto pour Détraqués]]'' ([[1985]]), ''baston'' sur l'album ''[[Macadam Massacre]]'' ([[1983]]), ''descendons dans la rue'' sur l'album ''[[Abracadaboum]]'' ([[1988]]) (Les morceaux sont en écoute en ligne et les paroles des morceaux sont consultable sur le [http://www.beruriernoir.fr/ site officiel du groupe Bérurier Noir].
*[[Bérurier Noir]], avec entre autres les chansons ''petit agité'', ''vive le feu'' sur l'album ''[[Concerto pour Détraqués]]'' ([[1985]]), ''baston'' sur l'album ''[[Macadam Massacre]]'' ([[1983]]), ''descendons dans la rue'' sur l'album ''[[Abracadaboum]]'' ([[1988]]) (Les morceaux sont en écoute en ligne et les paroles des morceaux sont consultable sur le [http://www.beruriernoir.fr/ site officiel du groupe Bérurier Noir].
*[[Sham 69]] avec la chanson ''If the kids are united'' qui a été reprise par [[Bérurier Noir]] sur l'album [[Viva Bertaga]], réflexions sur les questions sociales en banlieue dans les [[Années 1980|années 80]] (''bien qu'il y ai une différence entre les années 80 et aujourd'hui'').
*[[Sham 69]] avec la chanson ''If the kids are united'' qui a été reprise par [[Bérurier Noir]] sur l'album [[Viva Bertaga]], réflexions sur les questions sociales en banlieue dans les [[Années 1980|années 80]] (''bien qu'il y ai une différence entre les années 80 et aujourd'hui'').
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*{{fr}} [http://www.radiorcj.info/reecouter_detail.tpl?sku_arch=31797245572153131 Analyse de l'intellectuel Alain Finkielkraut (interview radio)]
*{{fr}} [http://www.radiorcj.info/reecouter_detail.tpl?sku_arch=31797245572153131 Analyse de l'intellectuel Alain Finkielkraut (interview radio)]
*{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/portfolio/0,12-0@2-3226,31-709025@51-704172,0.html ''Le Monde'', le regard des journalistes étrangers]
*{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/portfolio/0,12-0@2-3226,31-709025@51-704172,0.html ''Le Monde'', le regard des journalistes étrangers]
*{{fr}} [http://www.ville.gouv.fr/pdf/editions/observatoire-ZUS-rapport-2005.pdf Rapport 2005 de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles]
*{{fr}} [http://www.ville.gouv.fr/pdf/editions/observatoire-ZUS-rapport-2005.pdf Rapport 2005 de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles]
*{{fr}} [http://www.lefigaro.fr/debats/20051104.FIG0237.html?073256 Opinion de Jacques Myard, Député des Yvelines, maire de Maisons-Laffitte]
*{{fr}} [http://www.lefigaro.fr/debats/20051104.FIG0237.html?073256 Opinion de Jacques Myard, Député des Yvelines, maire de Maisons-Laffitte]
*{{fr}} [http://emeute2france.skyblog.com/ emeute2france, blog sur les émeutes en banlieue avec rappel des faits]
*{{fr}} [http://emeute2france.skyblog.com/ émeute2france, blog sur les émeutes en banlieue avec rappel des faits]
*{{fr}} [http://www.armees.com/+L-armee-issue-de-la-Nation-doit+.html Série d'articles de JM Tanguy,''France Soir'', sur les moyens militaires disponibles]
*{{fr}} [http://www.armees.com/+L-armee-issue-de-la-Nation-doit+.html Série d'articles de JM Tanguy,''France Soir'', sur les moyens militaires disponibles]
*{{en}} [http://abcnews.go.com/International/wireStory?id=1262800 ABC News]
*{{en}} [http://abcnews.go.com/International/wireStory?id=1262800 ABC News]
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*{{fr}} [http://info.rsr.ch/fr/rsr.html?siteSect=201&playerMode=normal&&bcItemId=6149789&bcid=384977&contentDisplay= Emission Radio Suisse Romande, 9 novembre 2005, ''Violences en France : quelle stratégie pour les forces de répression ?'']
*{{fr}} [http://info.rsr.ch/fr/rsr.html?siteSect=201&playerMode=normal&&bcItemId=6149789&bcid=384977&contentDisplay= Emission Radio Suisse Romande, 9 novembre 2005, ''Violences en France : quelle stratégie pour les forces de répression ?'']
*{{fr}} [http://www.lalibre.be/article.phtml?id=11&subid=118&art_id=249579 Analyse de Joseph Henrotin, Chargé de recherches au Centre d'Analyse et de Prévision des Relations Internationales, 07/11/2005, ''Un conflit de 5eme génération '']
*{{fr}} [http://www.lalibre.be/article.phtml?id=11&subid=118&art_id=249579 Analyse de Joseph Henrotin, Chargé de recherches au Centre d'Analyse et de Prévision des Relations Internationales, 07/11/2005, ''Un conflit de 5eme génération '']
*{{fr}} [http://www.france5.fr/asi/007548/10/129836.cfm Emission télévisé du 06/11/2005 d'Arret sur image (theme : "Banlieues : filmer et raconter")]
*{{fr}} [http://www.france5.fr/asi/007548/10/129836.cfm Emission télévisé du 06/11/2005 d'Arret sur image (thème : "Banlieues : filmer et raconter")]
*{{fr}} [http://www.polemia.com/edito.php?id=1115&PHPSESSID=6e9777780a8e6663e0e0058d9985a74d Editorial du site ''Polemia''du 07/11/2005 :''Banlieues : une économie de rente en révolte'']
*{{fr}} [http://www.polemia.com/edito.php?id=1115&PHPSESSID=6e9777780a8e6663e0e0058d9985a74d Editorial du site ''Polemia''du 07/11/2005 :''Banlieues : une économie de rente en révolte'']
* (sources partisanes : )[http://www.teleologie.org/ Téléologie, ex-Bibliothèque des émeutes] : [http://www.teleologie.org/OT/textes/txtRiotBE.html définition] ; [http://www.teleologie.org/OT/textes/txtRiot99.html (Dégénérescence et régénérescence) de l'émeute] ; [http://www.teleologie.org/OT/textes/txtmisop.html mise au point].
* (sources partisanes : )[http://www.teleologie.org/ Téléologie, ex-Bibliothèque des émeutes] : [http://www.teleologie.org/OT/textes/txtRiotBE.html définition] ; [http://www.teleologie.org/OT/textes/txtRiot99.html (Dégénérescence et régénérescence) de l'émeute] ; [http://www.teleologie.org/OT/textes/txtmisop.html mise au point].

Version du 13 novembre 2005 à 22:12

Lieux où l'on constate des vandalismes importants

Les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises ont commencé à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005 puis se sont répandues dans un grand nombre de banlieues pauvres à travers la France. L'état d'urgence a été déclaré le 8 novembre 2005. Au 13 novembre, la situation n'est pas calmée.

Elles ont essentiellement pris la forme d'incendies et de jets de pierres contre les forces de l'ordre. Dans certains cas, ces violences ont dégénéré en émeutes opposant plusieurs centaines de personnes dans des quartiers dits « sensibles » contre les forces de police françaises, avec parfois des tirs à balles réelles contre les policiers.

Le 3 novembre au matin, l'on comptabilisait 315 véhicules brûlés et 29 arrestations à Clichy-sous-Bois et d'autres quartiers proches. Au soir du 4 novembre, les affrontements continuent et le climat est toujours aussi tendu avec un certain apaisement à Clichy-sous-Bois (93), point de départ de ces émeutes. Les émeutes se sont ensuite étendues à d'autres quartiers de Seine-Saint-Denis, puis aux autres départements de l'Île-de-France. Des actes de vandalismes puis des émeutes sont ensuite apparus dans d'autres villes de province (Rouen, Dijon, Marseille, Lille, Toulouse et d'autres). La soirée de dimanche à lundi fut la plus active avec 1 408 véhicules brûlés, 395 personnes arrêtées et des agitations et vandalismes en nombre croissant dans les villes provinciales. Au matin du mardi 8 novembre, un bilan officiel légèrement en baisse est fait : 1 173 véhicules brûlés, 330 arrestations.

Ensemble, ces seize jours de violence urbaine sont les plus importantes agitations en France depuis mai 1968.

Violences urbaines de 2005
Incidents de Clichy-sous-Bois
Émeutes dans les banlieues françaises
Chronologie | Réactions internationales

Contexte historique

Années 1980

Les violences urbaines sont récurrentes en France depuis le début des années 1980.

Les premières émeutes ont lieu en 1979, à Vaulx-en-Velin. C'est à cette occasion qu'ont lieu les premiers affrontements entre les forces de l'ordre et des groupes. Ce sont également les premières voitures brûlées.

Les événements de 1981 dans la cité des Minguettes à Vénissieux, toujours dans la banlieue lyonnaise, connaissent la première couverture médiatique de grande ampleur et entraînent une certaine confusion entre révolte sociale et délinquance crapuleuse. Gaston Defferre, alors ministre de l'intérieur, préconise une réponse policière ferme.

En mars 1983, aux Minguettes, de nouveaux affrontements ont lieu avec la police. Dénonçant le laxisme du gouvernement, le Front national remporte son premier succès électoral aux élections municipales de septembre.

Le 3 décembre 1983, la marche pour l'égalité et contre le racisme, partie de Marseille le 15 octobre, arrive à Paris. Elle est présentée comme un acte fondateur, apportant une place positive aux jeunes issus de l'immigration dans la société française. La société française espère avoir ainsi trouvé une réponse au problème des émeutes urbaines.

Années 1990

Après la mort le 6 octobre 1990 du passager d'une moto qui s'était renversée à hauteur d'un barrage de police, de nouvelles émeutes éclatent à Vaulx-en-Velin. Des affrontements ont lieu avec la police, des incendies sont déclenchés et le centre commercial est pillé. Les médias font immédiatement le rapprochement avec les événements de 1981, pour constater que le « problème des banlieues » n'est toujours pas réglé.

Depuis le début des années 1990, le rap français connaît un succès grandissant, en dénonçant la situation dans les cités, et un racisme supposé des forces de l'ordre et, plus généralement, de la population française. Ainsi en 1998, le groupe de rap NTM écrit dans « Odeurs de soufre' » : « …qu'est-ce qu'on attend pour foutre le feu ? Juste d'être un peu plus nombreux… » et accuse le gouvernement de passivité face aux problèmes des banlieues. Auparavant, en 1995, dans leur titre « Qu'est-ce qu'on attend » (album : « Paris Sous Les Bombes »), NTM dit : « qu'est-ce qu'on attend pour foutre le feu, allons à l'Élysée brûler les vieux, les vieilles, faut bien qu'un jour qu'ils payent, le psychopathe qui est en moi se réveille… il est temps qu'on y pense, temps que la France paye de toutes ses offrandes… ».

Ce climat de tension grandissant apparaît au cinéma dans La Haine de Mathieu Kassovitz en 1995, puis dans Ma 6-T va crack-er de Jean-François Richet en 1997.

Le 12 juillet 1998, une équipe de France métissée remporte la Coupe du Monde de football. Le slogan « black, blanc, beur » semble réconcilier temporairement la France avec les cités.

Le 13 décembre 1998, un jeune banlieusard, Habib dit Pipo, meurt des suites d'une bavure policière, à Toulouse. S'ensuivent de violentes nuits d'émeute qui voient des affrontement entre jeunes de banlieues et CRS.

Années 2000

  • À Montauban une émeute éclate en décembre après la mort d'un cambrioleur abattu par le propriétaire des lieux ;
  • À Montbéliard, c'est le 12 juillet 2000, après l'arrestation d'un braqueur de banque de 25 ans. Puis, le 3 mars 2003, la ZUP de Valdegour à Nîmes connaît elle aussi des émeutes après la mort d'un cambrioleur qui tentait d'échapper aux gendarmes. L'incendie de voiture est devenu une « tradition » du nouvel an dans certaines villes de France depuis le début des années 2000, surtout dans l'Est (Strasbourg) ;
  • 25 décembre 2003, centre pénitencière du Pontet, près d'Avignon : un jeune majeur de 18 ans, Sofiane Lamari, et retrouvé mort, pendu dans une cellule du mitard. Emprisonné depuis quelques semaines pour une histoire de viol collectif dans une cave d'une cité sensible d'Avignon (cité Monclar), sa famille et ses amis réfutent la thèse du suicide et crient au meurtre. Les cités d'Avignon s'embrasent, des violences urbaines éclatent, 70 CRS sont alors appelés en renfort.

La campagne de l'élection présidentielle de 2002 est fortement axée sur la sécurité, le problème des banlieues est remis à l'ordre du jour, et le 21 avril 2002, le candidat du Front National, Jean-Marie Le Pen obtient plus de votes que Lionel Jospin et se hisse au second tour des élections présidentielles qui sera remporté par Jacques Chirac avec une écrasante majorité (82 %). Le durcissement de la législation paraît résorber le malaise.

Alors que dans les années 1995, l'immobilier était dans un creux de vague, l'immobilier est fin 2005 à son plus haut niveau, ce qui détériore surtout le pouvoir d'achat des plus petites ressources, bien que les cités étant des HLM, la hausse est plus faible pour leurs habitants.

De fait, l'absence dans certains quartiers de moyens de développement, exacerbée par le mode de financement lié à la répartition des charges et des ressources fiscales par les impôts locaux collectés par les communes (à qui l'État n'a cessé de confier de plus en plus de charge) n'a fait que dégrader l'intégration à la ville des quartiers difficiles en une vingtaine d'années.

Le phénomène de la violence dans les banlieues françaises n'a fait que grandir, en même temps que l'insécurité internationale et les conflits d'ordre politico-religieux qui font naître la crainte de l'autre, avec une défiance de l'autorité (sous toutes ses formes) et des institutions socio-éducatives, au point que cette défiance a acquis un aspect presque culturel.

Lors des dix premiers mois de 2005 en France, plus de 28 000 véhicules ont été incendiés, surtout dans l'une des 750 zones urbaines « sensibles » (à statut spécial).

Le 20 juin 2005, un enfant est tué par une balle perdue lors d'une fusillade entre deux bandes rivales à la Cité des 4 000 à La Courneuve. Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, déclare lors de son déplacement sur place vouloir « nettoyer la cité au Kärcher ». Le 25 octobre, lors d'un déplacement à Argenteuil, Nicolas Sarkozy utilise le mot « racaille » reprenant le terme utilisé par une femme du quartier à laquelle il s'adressait. Ces deux épisodes sont ressentis par les habitants des quartiers sensibles comme une insulte, l'impression que l'on assimile tous les habitants aux quelques délinquants et criminels.

Le 10 novembre 2005, quatorze jours après le début des émeutes, Nicolas Sarkozy déclare dans l'émission A vous de juger « Quand je dis ce sont des voyous ou des racailles, je persiste et je signe ».

Débuts

Émeutes en banlieue parisienne

Le déclencheur de ces événements est la mort de deux adolescents, Zyed Benna (17 ans) et Bouna Traoré (15 ans) [1], de Clichy-sous-Bois, morts par électrocution dans l'enceinte d'un poste source électrique alors qu'ils se seraient crus (à tort selon les autorités policières) poursuivis par la police. Un troisième jeune, Muhttin Altun (17 ans), a été également blessé en se cachant dans le transformateur et hospitalisé.

Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin ont, dès le lendemain, parlé de tentative de cambriolage ; d'après les premières constatations, les policiers avaient été appelés pour ce type de délit, mais les adolescents en question n'avaient rien à voir dans l'affaire. Une enquête est en cours.

Des mouvements de rue ont débuté dans la soirée, s'attaquant entre autres aux sapeurs-pompiers de Paris et aux forces de l'ordre.

Une grenade à gaz lacrymogène ayant appartenu aux forces de l'ordre a ensuite été lancée, pour des raisons encore inconnues, à proximité d'une mosquée de Clichy-sous-Bois, ce qui a envenimé la situation alors que la communauté musulmane était encore en mois de Ramadan. L'enquête administrative tend à montrer que la grenade a bien été jetée par les forces de l'ordre mais n'aurait pas pénétré l'enceinte de la mosquée, limitant son explosion à l'extérieur du bâtiment.

Les agitations et destructions, d'abord localisées à Clichy-sous-Bois durant 5 nuits surtout, se sont ensuite étendues à Montfermeil puis à d'autres villes de la Seine-Saint-Denis à partir du 1er novembre.

Extrait vidéo - Émeute à Clichy-sous-Bois de la nuit du 30 au 31 octobre 2005

Modes d'action et de contact des émeutiers

Nombre d'émeutiers utilisent des téléphones mobiles pour rassembler des plus jeunes et les inciter à les suivre. Ils utilisent aussi Internet sur les blogs ouverts pour envoyer des bulletins appelant à l'émeute. Les appels aux actes criminels sont interdits par la loi française :

Article 23 de la loi du 29 juillet 1881
(Modifié par Loi n°2004-575 du 21 juin 2004 art. 2 II, JORF 22 juin 2004).
Seront punis comme complices d'une action qualifiée crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, soit par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l'écrit, de la parole ou de l'image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique, auront directement provoqué l'auteur ou les auteurs à commettre ladite action, si la provocation a été suivie d'effet.
Cette disposition sera également applicable lorsque la provocation n'aura été suivie que d'une tentative de crime prévue par l'article 2 du code pénal.

La modification de 2004 a étendu la portée de l'article à « tout moyen de communication au public par voie électronique, » et non plus seulement les média écrits comme avant (cela inclut donc la radio, la télévision, les services d'information et d'échange par téléphone ou par Internet.)

Évolution quotidienne

Nuit du 1er au 2 novembre 2005

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Émeutes du 1er Nov.

Baisse notable des tensions à Clichy-sous-Bois après 5 nuits de violences urbaines mais embrasement des banlieues de sept villes de Seine-Saint-Denis : Aulnay-sous-Bois, Sevran, Bondy, Montfermeil, Neuilly-sur-Marne, Bobigny et Le Blanc-Mesnil.

Affrontements importants à Aulnay-sous-Bois opposant les forces de l'ordre aux émeutiers.

Environ 250 véhicules incendiés et 34 interpellations en Seine-Saint-Denis.

Début des troubles dans d'autres départements voisins : principalement en Seine-et-Marne, dans le Val-d'Oise et dans les Yvelines.

Nuit du 2 au 3 novembre 2005

La Seine-Saint-Denis a eu à déplorer 189 voitures brûlées (la seule ville de Bondy aura pas moins de 65 véhicules brûlés, plus un magasin de moquette détruit par les flammes) et 4 tirs à balles réelles contre des forces de l'ordre.

Les affrontements se sont rapidement étendus à d'autres zones de la Seine-Saint-Denis et à d'autres départements franciliens comme dans les Hauts-de-Seine, les Yvelines (Mantes-la-Jolie) et dans l'Essonne principalement.

Au total, pas moins de 315 véhicules ont été brûlés en région parisienne du jeudi 27 octobre au mercredi 2 novembre.

Des agressions ont été également recensées au soir du mercredi 2 novembre en gare du Blanc-Mesnil, où « une trentaine de jeunes ont caillassé la rame, actionné de nombreux signaux d'alarme et volé les effets personnels de plusieurs voyageurs », selon la SNCF, l'entreprise avait mis en place le 27 un dispositif de sécurité sur cette ligne.

Nuit du 3 au 4 novembre 2005

Ce même jeudi soir, vers 22h30, on comptait encore une cinquantaine de véhicules incendiés en Seine-Saint-Denis. Le week-end approchant, de nouvelles tensions sont à prévoir, mais certainement avec moins d'ampleur que les jours précédents.

Une quinquagénaire handicapée âgée de 56 ans a été gravement brûlée (20%) au cours de l'attaque d'un bus à Sevran (Seine-Saint-Denis). Le véhicule, transportant une cinquantaine de personnes, a été pris dans un guet-apens et forcé de s'arrêter par des conteneurs enflammés placés au milieu de sa route, selon le parquet de Bobigny.

Des dizaines d'individus ont alors lancé une bouteille d'essence enflammée dans le bus conduisant le chauffeur à demander aux passagers de descendre. La victime n'a pu sortir et un jeune homme l'aurait aspergée d'essence, puis d'autres auraient lancé un chiffon enflammé dans le véhicule.

Sur 135 personnes interpellées en Seine-Saint-Denis depuis le soir du 27 octobre, 98 ont été placées en garde à vue. 27 majeurs ont été déférés devant le Parquet de Bobigny et 17 incarcérés. 16 mineurs ont comparu devant un juge pour enfants. Le tribunal correctionnel de Bobigny, qui jugeait jeudi 3 novembre, 11 personnes pour des violences urbaines commises le 1er novembre, a condamné en soirée un jeune adulte de 19 ans à deux mois de prison ferme pour « dégradation de bien public » à Villepinte. Deux jeunes adultes âgés de 19 et 18 ans ont écopé respectivement 2 mois de prison ferme et 3 mois de prison avec sursis. Ils étaient poursuivis pour « violences volontaires avec arme sur agent de la force publique », dans la nuit du 1er au 2 novembre à Villepinte et au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).

  • Bilan de la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 novembre 2005 :
    • Vers 3h30 ;

Si la nuit était jugée « plus calme » que les nuits précédentes, pas moins de 170 véhicules ont été détruits par les flammes, mais également 33 hors de la région parisienne, principalement dans les Bouches-du-Rhône et en Seine-Maritime. Forces de l'ordre et pompiers ont toujours autant été touchés par divers projectiles mais moins d'affrontements directs se sont produits.

  • En région parisienne :

18 personnes ont été interpellées à l'issue de cette soirée.

  • En province :
    • à Planoise, 3 voitures sont incendiées dans le sous-sol d'un immeuble d'étudiant, coûtant la vie à un jeune gardien de 24 ans qui s'était précipité pour éteindre l'incendie. Plusieurs étudiants ont également été blessés en se défenestrant pour échapper aux flammes.
  • Vers 4h30 ;

Bilan revu à la hausse en ce qui concerne le nombre de véhicules incendiés : environ 420 contre environ 315 la veille.

Le Premier ministre Dominique de Villepin a déclaré, depuis la cour de l'Hôtel Matignon : «…la priorité, c'est le rétablissement de l'ordre public car ces violences sont inacceptables, mais je veux aussi nouer un dialogue pour trouver des solutions adaptées, pour donner une place à chacun… »

  • Bilan total de cette nuit :

Plus de 500 véhicules brûlés en Ile-de-France et 77 en Province. Cinq bâtiments ont aussi été la proie des flammes en Seine-Saint-Denis, foyer principal des troubles, notamment un entrepôt de 15.000 m2 dans la zone Garonord à Aulnay-sous-Bois et un hangar contenant des produits de maroquinerie au Blanc-Mesnil.

Il y aurait eu pas moins 78 interpellations.

  • L'après-midi du 4 novembre à Bobigny :

Une trentaine de véhicules étaient en feu vendredi après-midi peu après 16h30 sur un parking près du centre commercial Bobigny II. Parmi les véhicules, plusieurs appartenaient à des fonctionnaires du tribunal tout proche. Plusieurs personnes, interpellées lors des émeutes dans ce département, étaient en cours de comparution immédiate devant le tribunal vendredi après-midi.

Nuit du 4 au 5 novembre 2005

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Émeutes du 5 Nov.

En début de soirée, la tension est toujours aussi palpable en Seine-Saint-Denis. 85 véhicules ont déjà été brûlés. Les forces de l'ordre semblent être impuissantes et attendent que les événements cessent d'eux-même. Une trentaine d'interpellations a eu lieu.

Le bilan provisoire de cette neuvième nuit de violences dans les quartiers sensibles est pour l'heure comparable à celui de jeudi à la même heure, a précisé la police. 85 véhicules auraient été brûlés (40 en Île-de-France dont environ 20 en Seine-Saint-Denis, et 45 en province).

  • Les forces déployées :

700 pompiers et 1 400 hommes, dont huit compagnies de CRS et cinq escadrons de gendarmes mobiles, étaient mobilisés vendredi soir en Seine-Saint-Denis.

Pour la première fois depuis le jeudi 27 octobre, la région parisienne a été survolée par un hélicoptère de la gendarmerie équipé d'un projecteur et d'une caméra vidéo.

  • Bilan de la nuit du 4 au 5 novembre 2005

Près de 240 véhicules ont été incendiés et plusieurs dizaines de personnes interpellées en région parisienne dans la nuit de vendredi à samedi quelques heures après que Dominique de Villepin eut reçu à Matignon seize jeunes gens de 18 à 25 ans issus de quartiers qualifiés de sensibles.

Cette neuvième nuit de violences a également été marquée par plusieurs incendies d'immeubles commerciaux ou de bâtiments publics, selon un bilan provisoire établi par l'AFP à partir des éléments communiqués par les préfectures ou la police.

De son côté, Nicolas Sarkozy a effectué une courte visite-surprise à la direction départementale de la sécurité publique des Yvelines à Viroflay, près de Versailles.

Dans un communiqué, le PS a assuré que le « bilan des violences atteint des proportions gravissimes en Ile-de-France et dans toute la France » et a demandé « la transparence la plus totale sur l'ampleur de ces évènements dramatiques ».

Selon la direction générale de la police nationale (DGPN), 1 260 véhicules ont été incendiés en Ile-de-France et 230 personnes arrêtées depuis le 27 octobre, selon un bilan établi avant les premiers incidents de vendredi soir.

  • En région parisienne
    • Un ou plusieurs véhicules, dans un parking couvert à Suresnes (Hauts-de-Seine), sont incendiés, les flammes se propagent aux autres véhicules et au final 44 sont détruits.
    • En Seine-Saint-Denis
      • 52 véhicules incendiés ont été dénombrés par la préfecture de Seine-Saint-Denis ainsi que 31 interpellations.
      • Une quinzaine de communes sur quarante étaient plus particulièrement touchées, selon la préfecture
      • à Aubervilliers, deux entrepôts de textiles ont été la cible d'incendies
      • à Pierrefitte-sur-Seine, un engin incendiaire a été lancé près d'une synagogue.
      • au Blanc-Mesnil, de nombreux rassemblements d'individus ont été constatés ainsi qu'un début d'incendie d'une crèche à La Courneuve.
    • Dans l'Essonne
      • 60 véhicules, selon la police, ont été incendiés et des véhicules de police et des sapeurs-pompiers ont été la cible de cailloux et de cocktails molotov.
      • Un policier a été blessé au niveau des épaules par deux pavés jetés par des manifestants dans le quartier de Coquibus, proche de la cité sensible des Tarterêts de Corbeil-Essonnes.
      • Dans le même quartier, une concession Opel et un dépôt de pneus, ont été incendiés.
      • La mairie de Saint-Michel-sur-Orge a été ravagée en partie par un incendie
      • Une école maternelle et primaire à Brétigny-sur-Orge a été détruite en partie.
    • Dans les Yvelines
      • selon la préfecture, 38 voitures ont été incendiées et 16 personnes ont été interpellées, dont sept à Sartrouville qui s'apprêtaient à mettre le feu à l'ancienne mairie annexe.
      • Quatre policiers ont été légèrement blessés lors d'affrontements avec des jeunes aux Mureaux.
      • selon la police, une école maternelle a été incendiée à Achères.
    • Dans le Val-d'Oise
      • 37 véhicules ont brûlé et 34 personnes ont été interpellées, selon la police.
      • Des dégradations ont été constatées dans la bibliothèque de Villiers-le-Bel.
    • Dans le Val-de-Marne
  • En province :
    • en Bretagne
      • 11 voitures ont été incendiées à Rennes.
    • en Normandie
      • des inconnus ont incendié à Cléon (près de Rouen), un autobus dont tous les passagers ont pu sortir sains et saufs.
    • en Picardie
      • à Soissons deux bus, deux voitures et une camionnette ont été incendiés.
      • dans les départements de l'Aisne, de l'Oise et de la Somme plusieurs voitures ont été incendiées.
    • dans le Nord-Pas de Calais
      • le département du Nord a été touché par plusieurs incendies de voitures.

Nuit du 5 au 6 novembre 2005

Les émeutes au 6 novembre 2005
  • Vers 22h30 :

Les incidents se poursuivent non seulement en région parisienne mais également en dehors de la région parisienne, où une centaine de véhicules et des bâtiments publics ont été incendiés. 2 300 policiers et gendarmes ont été envoyés en renfort en Ile-de-France pour la nuit, en plus de l'effectif normal.

Peu avant 23h00, Nicolas Sarkozy faisait état d'une centaine de véhicules brûlés au plan national. La police a pour l'instant procédé à une dizaine d'interpellations.

À Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), le gymnase de la Butte Verte, l'un des plus beaux de la région, outil essentiel de promotion sociale par le sport, a été incendié volontairement pour la troisième fois, provoquant l'évacuation d'un immeuble adjacent.

À Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), la maison des jeunes a été incendiée.

À Toulouse, la police faisait état de 25 voitures brûlées et de deux tentatives avortées d'incendies : l'une contre la bibliothèque municipale (qui conserve près de 4 000 manuscrits dont 500 du Moyen-Âge) ; l'autre contre un centre commercial du quartier de Bellefontaine-Le Mirail.

Dans le Nord, la police faisait état à 22h00 de cinq voitures incendiées dans la métropole lilloise. Les pompiers parlaient, eux, d'une trentaine de véhicules détruits.

  • Vers 01h30:

Cette nuit a été la deuxième consécutive marquée par les incendies de véhicules dans les départements du Nord, de l'Aisne et de l'Oise, avec près de 80 feux, a-t-on appris auprès des préfectures.

Dans le Nord, la préfecture comptabilisait 41 voitures incendiées à 23h15, un bilan nettement supérieur à la moyenne. Des véhicules des pompiers et de la police ont été visés par des caillassages. Sept personnes ont été interpellées.

Ces incidents ont éclaté notamment dans l'agglomération de Lille, notamment dans les quartiers sud de Lille, à Roubaix et à Tourcoing, mais également dans la région de Dunkerque et celle de Valenciennes.

Dans l'Aisne, les incidents se sont concentrés sur la ville de Soissons, où sept feux de véhicules sporadiques en divers endroits de la ville, allumés par des éléments mobiles, ont été éteints par les pompiers. Des projectiles ont également été lancés, sans heurts directs, a indiqué la préfecture.

Dans l'Oise, la préfecture a évoqué des tensions à Beauvais, Nogent-sur-Oise et Creil, où d'importants moyens de police et de gendarmerie ont été déployés et pris à partie, sans affrontements.

Une trentaine de voitures et une cabine de poids lourds ont été incendiées, selon un nouveau bilan de la préfecture à 01h15. Deux personnes ont été interpellées, l'une en flagrant délit d'incendie, l'autre qui lançait des pierres.

À Toulouse, une trentaine d'incendies divers se sont déclarées. Les troubles sont, selon la Police toulousaine, menés par un « noyau dur » d'une trentaine d'individus à peine, âgés de 15 à 25 ans environ.

  • 9h30 : 1 295 véhicules ont été incendiés et 312 personnes interpellées dans la nuit selon le dernier bilan. Il s'agit du bilan le plus lourd depuis le début des troubles, il y a 9 jours.

Une journaliste coréenne de la chaîne KBS TV a en outre été légèrement blessée lors d'une agression à Aubervilliers, selon la préfecture.

À Évreux, des heurts ont été considéré comme particulièrement violents, du jamais vu jusque-là dans cette ville de Normandie où le centre commercial du quartier de La Madeleine a été gravement endommagé et où des dizaines d'individus cagoulés, dont certains étaient armés de battes de base-ball, de barres de fer, de cocktail molotov et de boules de pétanque, se sont heurtés aux policiers. Ces affrontements auraient fait des blessés de part et d'autre. La préfecture n'a pour l'instant pas été en mesure de fournir un bilan.

Le nombre des communes touchées par les violences sur l'ensemble du pays est passé de 87 dans la nuit de jeudi à vendredi, à 140 la nuit suivante puis à 200 dans cette nuit du samedi 5 au dimanche 7.

Nuit du 6 au 7 novembre 2005

Les actes de violences, qui ont commencé dès l'après-midi que ce soit en banlieue parisienne comme en dehors de la région parisienne (Orléans, Lille, Saint-Étienne,…), se poursuivaient toujours ce dimanche soir, inaugurant ainsi une onzième nuit de troubles, dix jours après le début des émeutes, parties de Clichy-sous-Bois le soir du 27 octobre 2005.

Alors que depuis quelques nuits les casseurs semblaient éviter un contact direct avec les forces de l'ordre, de violents affrontements se sont récemment produits à Grigny (Essonne). Vingt-neuf policiers ont été blessés par des tirs de pistolets à grenaille. Deux CRS ont été plus sérieusement atteints, alors que 27 de leurs collègues l'étaient plus légèrement. Aucune arrestation n'a été signalée lors de ces heurts à Grigny.

Cité des Tarterêts (Corbeil-Essonnes) : une cinquantaine d'individus masqués ont tenté de projeter un véhicule sur un car de CRS situé en contrebas d'une route.

Une école a été brûlée à Savigny-sur-Orge, tandis qu'à Trappes (Yvelines), la trésorerie principale a été incendiée. Le trafic des autobus de la RATP était par ailleurs perturbé dimanche soir en banlieue parisienne en raison des violences urbaines, particulièrement dans les départements de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine.

Des incendies de véhicules sont déjà signalés à Rouen, au Havre, à Rennes, à Nantes, à Orléans (plus un lancer de cocktail molotov contre une rame de tramway) , à Toulouse (une trentaine), Lille.

Des violences ont eu lieu en Val-de-Marne, où plusieurs cocktails molotov ont été lancés sur la caserne des pompiers de Villejuif, vide au moment des faits, selon la préfecture.

  • 16h00 L'incendie d'un autobus a fait deux blessés (le conducteur et une passagère, hospitalisés pour brûlures) à La Ricamarie (banlieue de Saint-Étienne) : des délinquants ont répandu du carburant sur le sol du bus avant d'allumer le feu. La société des transports en commun de Saint-Étienne (STAS) a décidé d'interrompre le service jusqu'à nouvel ordre.

Sur les quelque 800 personnes interpellées depuis dix jours, une vingtaine ont été condamnées à des peines de prison ferme et une trentaine ont été placées sous mandat de dépôt dans l'attente d'un jugement, a annoncé le ministère de la Justice. Cinquante mineurs ont été présentés devant le juge des enfants. Des incidents ont eu lieu dans 211 communes.

En province aussi, le nombre d'incidents signalés est en hausse, au Havre, à Rouen, Nantes, Blois, Tours, Toulouse, Strasbourg, Mulhouse et Colmar, notamment. Outre un nombre croissant de véhicules incendiés, deux églises ont été touchées par des engins incendiaires : Saint-Edouard à Lens (Pas-de-Calais) et le presbytère de l'île de Thau à Sète (Hérault). De nombreux établissements scolaires ont été pris pour cibles : une école maternelle à Nantes, une école à Strasbourg, une classe dans le quartier le Bois Blanc à Lille, deux autres à Saint-Étienne, une école primaire et maternelle de La Tour-du-Pin (Isère). Les bâtiments de la police n'ont pas été épargnés avec un bureau de police à Clermont-Ferrand totalement détruit tandis qu'à Perpignan, un véhicule en feu a été projeté sur le poste de police du Moulin-à-Vent.

Pour la première fois, ces violences urbaines semblent avoir trouvé écho hors de France : cinq voitures ont été volontairement incendiées dans la nuit du 6 au 7 novembre à Saint-Gilles, une des communes de Bruxelles (Belgique), à proximité de la gare du Midi qui accueille les trains en provenance de Paris. Les autorités restent attentive à tout développement. Cinq voitures ont également été incendiées à Berlin, dans le quartier Moabit[1].

  • 15h00 Jean-Jacques Le Chenadec, un homme de 60 ans agressé durant la nuit du 4 au 5 à Stains, est mort à l'hôpital Jean-Verdier de Bondy. Il avait préalablement sombré dans le coma suite à un violent coup donné à la tête. Nicolas Sarkozy a reçu sa veuve dans la matinée. Le maire de la ville, Michel Beaumale, membre du parti communiste, appelle à manifester à 18h30 sur les lieux de l'agression, boulevard Maxime-Gorki à Stains.

Nuit du 7 au 8 novembre 2005

  • 20 h

À Toulouse, un autobus et trois voitures ont été incendiés. Un autobus a été la proie des flammes peu avant 19 h dans le quartier de La Reynerie, à la périphérie ouest de Toulouse. Au même moment, trois voitures étaient incendiées dans le quartier voisin de Bellefontaine. Dans la soirée, deux cents individus environ ont été signalés, se déplaçant avec beaucoup de mobilité dans les quartiers difficiles du Mirail, qui ont été bouclés par les forces de l'ordre.

Un couvre-feu pour les mineurs est instauré au Raincy bien que cette ville, assez calme en général, n'ait pas connu de violences accrues.

À Lille, huit lignes de bus sont interrompues.

À Bruay-sur-l'Escaut, près de Valenciennes (Nord), où des violences ont eu lieu ce week-end, une école a récemment brûlé.

Vers 20 h 30, le Premier ministre, Dominique de Villepin, a annoncé sur TF1 des mesures visant à rétablir le calme dans les banlieues, dont le recours exceptionnel par les préfets au couvre-feu, recours inutilisé en France métropolitaine depuis les événements de la guerre d'Algérie.

  • 22 h 30

Pour la douzième nuit consécutive, des violences ont éclaté en Île-de-France où une vingtaine de véhicules ont été incendiés dans les départements des Yvelines et de la Seine-Saint-Denis, selon les préfectures de ces deux départements.

Cependant on pouvait noter une légère accalmie, car peu d'affrontements directs avec les forces de l'ordre ont eu lieu en banlieue parisienne, même si les préfectures restent méfiantes et sur le qui-vive. À l'inverse, en province où les troubles se sont propagés, le nombre d'incendies a dépassé ceux constatés en Île-de-France.

Dans la banlieue de Toulouse, 21 voitures et un autobus ont été brûlés, selon la police. Deux autres bus ont été caillassés. L'un des assaillants d'un autobus a pris une grenade lacrymogène lancée par la police vraisemblablement pour la renvoyer sur les forces de l'ordre et qui lui a explosé dans la main. Le jeune homme a eu la main arrachée et a dû être amputé. Le trafic des bus a été totalement interrompu dans la soirée sur les lignes desservant les quartiers sensibles de Bellefontaine, du Mirail et de Bagatelle, qui ont été bouclés par les forces de l'ordre. Près de 200 jeunes s'y sont déplacés avec beaucoup de mobilité. Un hélicoptère a survolé ces zones où un calme relatif semblait être revenu vers 22 h dans la banlieue de Toulouse.

Dans le Nord, on dénombrait vers 21 h, 27 véhicules incendiés.

Dans l'Est, la pression n'est pas retombée et en Alsace, en Lorraine et en Franche-Comté, les incendies de voitures et de feux de poubelles se sont poursuivis. Dans le Bas-Rhin, dix-huit voitures ont été incendiées dans l'agglomération de Strasbourg où un hélicoptère a été mobilisé afin d'intervenir en cas d'incidents plus sérieux, selon la préfecture. Un engin incendiaire a été déposé contre les portes d'une église : l'alarme déclenchée a permis de limiter le début d'incendie à la porte du lieu de culte. Dans le Haut-Rhin, les premières interventions ont eu lieu dès le milieu de l'après-midi de lundi pour des feux de bennes à ordures ou d'abribus à Mulhouse et à Colmar (20 interventions pour 11 voitures et neuf bennes à ordures). En Moselle, la situation a été jugée plus calme que la veille. Les pompiers sont intervenus pour une dizaine d'incendies de voitures dans plusieurs villes du département. En Meurthe-et-Moselle, la situation est aussi relativement calme, mais les pompiers se montrent réservés.

Dans le Doubs, après un début de soirée calme, les pompiers sont passés d'une intervention toutes les demi-heures à une par minute, note un responsable de sapeurs-pompiers.

Un gymnase a également été incendié à Villepinte.

À Nice, vingt voitures ont brûlé au cours de la nuit, les violences se sont étendues jusque dans le centre-ville. Dans le quartier Saint-Roch, un bus a été incendié alors qu'il était bondé de passagers, tous ont réussis à sortir indemnes.

À Vaulx-en-Velin, un début d'incendie dans une école maternelle a réussi à être maîtrisé à temps par les sapeurs-pompiers.

En conclusion, les violences ont été nettement plus intenses en province qu'en région parisienne pour cette douzième nuit consécutive. 1 173 voitures ont été brûlées dans toute la France au cours de la nuit (bilan vers 8 h) et 330 arrestations ont été opérées. On peut tout de même noter une baisse significative des violences et des arrestations en comparaison avec la nuit précédente. Baisses qui pourraient être attribuées à la mobilisation massive des habitants des quartiers contre les émeutes. À Toulouse et à Stains en région parisienne, le trafic des bus est complètement interrompu en journée, les chauffeurs voulant protester contre les agressions.

  • Bilan des interpellations à 13h00 :

La justice a envoyé à ce jour en détention 117 des 626 personnes interpellées après 12 nuits consécutives de violences un peu partout sur le territoire national, a annoncé le ministère de la Justice. Sur ces personnes écrouées, 52 majeurs ont été condamnés à des peines de prison ferme, 42 autres ont été placés sous mandat de dépôt dans l'attente d'un procès et 23 mineurs ont été incarcérés.

Nuit du 8 au 9 novembre 2005

À Toulouse, où le ministre Nicolas Sarkozy se rendit le soir du 8 octobre, des heurts ont été signalés entre émeutiers et forces de l'ordre (quartier du Mirail et de la Reynerie surtout). Un hélicoptère a été employé pour survoler la ville. Une douzaine de voitures au moins auraient été incendiées.

On note néanmoins une certaine accalmie dans les banlieues parisiennes et des incidents en province jugés sporadiques, douze jours après le début des émeutes.

Le couvre-feu sera instauré le mardi 8 au soir dans les villes d'Amiens, d'Orléans et de Savigny-sur-Orge (Essonne). Il s'agit des premières communes à faire savoir qu'elles appliqueraient cette mesure autorisée par le gouvernement pour ramener le calme dans les banlieues.

  • Selon un bilan effectué par la Direction générale de la police nationale, on dénombrait à 01h00 :
  • 327 véhicules incendiés sur l'ensemble du territoire.
  • La police avait procédé à 139 interpellations.

Si le phénomène commence à s'essouffler, on craint une reprise des violences au cours du long week-end du 11 novembre.

À Marseille, dans les quartiers du nord de la ville, des heurts ont eu lieu et 17 personnes, dont plusieurs mineurs, ont été interpellées et placées en garde à vue selon des sources policières.

Des vigiles d'un centre commercial ayant interpellé un mineur soupçonné de vol à l'étalage, ont été aussitôt pris à partie par un groupe d'une cinquantaine de jeunes. À l'arrivée de la police, le groupe s'est replié vers une cité voisine en caillassant au passage un bus de la ville et en incendiant une voiture.

À Nice, un homme qui marchait dans le quartier des Moulins, a reçu sur la tête un haltère jeté du quinzième étage d'un immeuble. Il a été hospitalisé dans un état critique.

À Grasse dans les Alpes Maritimes, un bâtiment du journal Nice-Matin a été affecté par un feu de poubelle.

À Bassens, dans la banlieue de Bordeaux, un bus fonctionnant au GPL a été incendié et a explosé.

À Arras, dans le Pas-de-Calais, deux grands magasins de la ville (But et Saint-Maclou) ont été incendiés. Une salle des fêtes ainsi qu'un local de chaufferie ont été brûlés. Découverte d'une cave contenant de nombreux cocktail molotov et quelques litres d'essence.

À Outreau dans le Pas-de-Calais, les autorités ont procédé à l'évacuation d'une centaines d'habitants d'un immeuble à cause de l'incendie volontaire de six voitures en sous-sol, vers 23h00, mardi 8.

À Auby dans le Nord, un incendie criminel a complètement détruit la médiathèque et endommagé la mairie. Au total quatorze bâtiments publics ont été la cible d'incendiaires dans le département cette nuit.

  • Á Lyon, des heurts ont eu lieu et un jet de cocktail molotov dans le métro (ligne D) a provoqué un arrêt des transports depuis 22h00. À Vaulx-en-Velin, plusieurs bus ont été caillassés, dont un a été brûlé.
  • À Dole dans le Jura, neuf bus de transport scolaire de la société Monts-Jura ont été la cible d'un incendie. Les pompiers ont procédé à l'évacuation de 24 habitants d'un immeuble proche.
  • À Oyonnax, une salle occupée par la Croix-Rouge a été visée, sans être gravement endommagée.
  • À Décines (département du Rhône), un coktail Molotov a été jeté contre une école maternelle : une salle de cours a été en partie détruite.
  • À Miribel (Ain), plusieurs feux ont été allumés autour d'une crèche qui a subi quelques dégâts.
  • Bilan national à 6h00 : ~500 véhicules incendiés ; ~200 interpellations.
  • Bilan national à 12h00 : 617 véhicules incendiés, 280 interpellations.

Nuit du 9 au 10 novembre 2005

Si un retour progressif au calme a été constaté en banlieue parisienne et en province, des violences sporadiques se sont poursuivis, 13 jours après le début des tensions, mais peu d'affrontements directs ont eu lieu entres émeutiers et forces de l'ordre.

Des arrêtés de couvre-feux ont été pris dans les Alpes-Maritimes (21 communes avec des mesures spécifiques pour Nice et Saint-Laurent-du-Var), en Seine-Maritime (Rouen, Le Havre, Elbeuf), dans la Somme (Amiens), dans l'Eure (Évreux) et dans le Loiret (Orléans et 5 autres communes).

Le préfet des Alpes-Maritimes a ainsi décrété l'état d'urgence dans le département, où 155 voitures ont été incendiées dans des violences urbaines depuis vendredi. Un couvre-feu interdit aux mineurs de circuler et de se rassembler entre 22h00 et 05h00 du matin s'ils ne sont pas accompagnés d'un adulte ayant autorité légale. Le couvre-feu, qui prend effet à compter de mercredi soir, court, par prévention, jusqu'au 20 novembre. Les forces de l'ordre pourront mener des perquisitions de nuit dans les quartiers où elles seraient prises à partie et plus de 1 000 hommes (CRS, gendarmes et policiers) ont été mobilisés pour faire respecter cet état d'urgence.

À Toulouse, de nouveaux incidents ont éclaté en banlieue. Quatre véhicules ont, en ce moment, été incendiés. En début de soirée, le couvre-feu n'avait pas été imposé dans le département. Ces incidents, qui ont débuté aux environs de 20h00, se sont déroulés dans les quartiers jugés difficiles de Bellefontaine et du Mirail. 350 policiers ont été déployés a précisé la préfecture de région Midi-Pyrénées.

L'un des véhicules a été incendié dans la cour d'une école primaire de Bellefontaine.

Des violences ont également éclaté dans les banlieues lyonnaise et lilloise, et à Roubaix et Strasbourg.

À Belfort, une école a été incendiée en partie.

Une voiture a également été incendiée dans le Doubs, à Besançon, contre 14 la veille, selon les pompiers.

En Alsace, 33 véhicules ont été brûlés, dont 18 à Strasbourg (Bas-Rhin), et 15 dans le Haut-Rhin, avec 9 voitures à Mulhouse et 4 à Colmar.

La nuit précédente, un total de 40 véhicules avaient été incendiés dans les deux départements alsaciens.

À Saint-Quentin dans l’Aisne un concessionnaire voit 80 de ses voitures d’occasions brûler.

Dans la région parisienne, on déplorait l'incendie de la salle des fêtes Marcel Pagnol à Épinay-sous-Sénart dans l'Essonne et quatre bus caillassés à Dammarie-les-Lys, en Seine-et-Marne ainsi que dans l'agglomération lyonnaise.

  • 1er bilan vers 6h00 :
    • 340 véhicules incendiés ;
    • 140 interpellations.
  • Bilan total de la nuit :
    • 482 véhicules incendiés ;
    • 203 interpellations.

Nuit du 10 au 11 novembre 2005

En début de cette 15e soirée de tension urbaine, deux semaines après le début des émeutes, un reflux des violences urbaines était encore constaté.

Cependant, à Paris « intra-muros », où l'on craint, tout en la jugeant « difficilement applicable », une possible contagion des violences urbaines survenues en banlieues, la vente et le transport de carburant au détail (en bidons ou en jerricans) ont été interdits par précaution. Des appels lancés sur des sites et forums Internet et par SMS à des rassemblements pour commettre des violences dans Paris ce long week-end du 11 novembre ont été interceptés par la police. Des arrêtés d'interdiction de vente de carburant au détail ont également été pris dans plusieurs départements et villes : Val-de-Marne, Val-d'Oise, Drôme, Hérault, Eure-et-Loir, Charente, Landes, Rhône, Loiret, Var, à Amiens, Bordeaux, Caen et Lisieux (Calvados).

Suite à ces appels lancés sur Internet et par SMS, le Préfet de Police annonce le 11 novembre dans un communiqué qu'« afin de prévenir les troubles à l'ordre public et à la sécurité des personnes et des biens, [il] a décidé d'interdire à Paris, du samedi 12 novembre à 10h00 au dimanche 13 novembre à 20h00, toute réunion de personnes de nature à provoquer ou entretenir le désordre sur la voie et dans les lieux publics ». Cette mesure de sûreté s'inscrit dans le cadre de la loi du 3 avril 1955 sur l'état d'urgence, réactivée le 8 novembre 2005.

De nouveaux heurts sont signalés en banlieue toulousaine, ainsi qu'en banlieue lyonnaise ce soir où une vingtaine de véhicules ont été incendiés. À Avignon, un incendie volontaire a éclaté dans la cave d'un immeuble vers 4h00. Les pompiers ont préféré évacuer la résidence. Une femme enceinte et un bébé ont été gardés en observation à l'hôpital.

Soirée plus calme à Belfort où les pompiers ont signalé deux feux de voitures et deux feux de poubelles alors qu'un départ de feu dans le gymnase d'un collège de la ville a été éteint à temps. Le maire MRC de Belfort, Jean-Pierre Chevènement, a annoncé ce soir l'instauration d'un couvre-feu de 4 jours dans sa ville à partir de vendredi 21H00 pour tout mineur de moins de 16 ans non accompagné d'un adulte.

Des incendies divers et une dizaine de véhicules incendiés en banlieue strasbourgeoise et à Colmar.

  • 1er bilan à 2h00 :

Nette décrue des violences urbaines avec une nuit jugée « calme » selon les pompiers, par rapport aux quatorze nuits précédentes.

22 véhicules brûlés étaient rapportés dans la nuit de jeudi à vendredi en Essonne, Seine-et-Marne, dans le Val-d'Oise et les Yvelines peu après 2h00, a-t-on indiqué de source policière et préfectorale.

Dans l'Essonne, outre l'incendie de la salle des fêtes Marcel Pagnol à Épinay-sous-Sénart, un bâtiment de 1 500 m2 entièrement détruit par les flammes, les pompiers faisaient état de 4 véhicules incendiés, de même que 15 incendies de conteneurs à poubelle. Dans les Yvelines, 9 véhicules ont été incendiés et quelques poubelles ont brûlé, a indiqué vers 23h30 la préfecture, qui n'a pas fait état d'affrontements. En Seine-et-Marne, 5 voitures ont brûlé, tandis qu'en début de soirée, vers 18h00 4 bus transportant des passagers ont été caillassés à Dammarie-les-Lys, a indiqué la police qui n'a procédé à aucune interpellation. 4 véhicules et 10 conteneurs à poubelles ont été incendiés dans le Val-d'Oise, selon un décompte établi par la préfecture de Cergy à minuit, qui indiquait qu'il s'agit d'un bilan « banal » pour l'instant, pour ce département.

  • 2e bilan à 4h00 :

Après un reflux continu des violences depuis deux nuits, cette nuit marque une stabilisation, voire une légère augmentation des violences urbaines.

  • 395 véhicules incendiés ;
  • 168 interpellations.

(contre respectivement 394 et 169 la nuit précédente à la même heure, selon un bilan provisoire de la Direction générale de la police nationale).

Lors de cette 15e nuit consécutive d'émeutes urbaines, 7 policiers ont été blessés, dont 4 à Lyon.

Particulièrement stable par rapport au précédent, ce bilan provisoire marque toutefois un coup d'arrêt à la tendance baissière enregistrée depuis les trois dernières nuits. Il indique même une légère hausse en Ile-de-France, où 89 véhicules ont été incendiés contre 79 la nuit précédente, contrebalancée d'une baisse toute aussi légère en province, avec 306 véhicules brûlés contre 315 la veille, selon le même bilan provisoire.

La même stabilité se remarque également avec le nombre d'interpellations: 168 contre 169 la veille.

  • Bilan total de la nuit :
    • 463 véhicules incendiés ;
    • 201 interpellations.

Nuit du 11 au 12 novembre 2005

Nouveaux heurts signalés en banlieue toulousaine, lyonnaise, strasbourgeoise et lilloise.

Dans la ville de Carpentras dans le Vaucluse, une mosquée a été endommagé par deux cocktails molotov qui ont été lancés dans le hall du bâtiment pendant la grande prière du vendredi (acte probablement raciste, certainement lié aux évènements de ce moment mais qui n'a certainement rien à voir avec les violences dans les banlieues françaises).

Ce soir, les forces de l'ordre restaient fortement mobilisées et la situation globalement calme vendredi en début de soirée après plus de deux semaines de violences urbaines en France, tandis que tout rassemblement est interdit à Paris de samedi 10H00 à dimanche 8H00.

  • 1er bilan à Minuit :

« Tout est calme jusqu'ici et il n'y a rien à signaler », annonçait ainsi la préfecture de police à Paris peu avant minuit, confirmant ainsi le reflux constaté depuis l'instauration du couvre-feu dans certains départements et communes.

En banlieue, selon des sources policières, une trentaine de véhicules ont été incendiés peu avant minuit, et seize personnes ont pour l'instant été interpellées, dont, douze dans le Val-d'Oise, et quatre mineurs dans l'Essonne alors qu'ils étaient en possession de matériel nécessaire à la fabrication de cocktails Molotov.

En province, la situation est comparable à celle du début de soirée de la veille, avec quelques interpellations et environ 100 véhicules incendiés, dont 24 dans le Nord et 23 en Alsace et en Lorraine.

Les lignes de transports en commun menant à Paris, notamment celles du réseau express régional (RER), ont été placées sous surveillance pour prévenir toute tentative de débordements à Paris, a annoncé la (DGPN).

Depuis jeudi, la vente d'essence au bidon est par ailleurs interdite à Paris intra muros.

  • À 2h00 :

Une école a été incendiée en Seine-et-Marne.

À Saint-Quentin, un policier a été « gravement brûlé au visage » (selon LCI) par l'explosion d'un Cocktail molotov.

Stabilité des violences dans le grand Ouest avec 88 véhicules et une dizaine de bâtiments publics incendiés. Les incendies de voitures se sont concentrés sur les département les plus touchés par les violences au cours des derniers jours : Seine-Maritime, Loire-Atlantique (une vingtaine de véhicules incendiés), Loiret et Ille-et-Vilaine, avec toutefois une augmentation en Eure-et-Loir où au moins 12 véhicules, dont deux bus, ont été détruits.

Le nombre de feux de poubelles (110) a, en revanche, été divisé par deux.

  • Á 4h00 :

Un bilan provisoire fait état, tôt ce samedi matin, d'une « légère baisse » des actes de violences urbaines en France, essentiellement due à l'Île-de-France, seize jours après le début des émeutes, tandis que la mobilisation policière reste forte.

Selon ce bilan provisoire livré à 4h00 par la Direction générale de la police nationale, 384 véhicules ont été incendiés et 162 personnes interpellées partout en France. La veille à la même heure, 395 voitures avaient brûlé et 168 personnes avaient été appréhendées.

Le bilan définitif qui sera livré dans la matinée peut toutefois encore infléchir la tendance générale.

Lors de cette 16e nuit consécutive d'émeutes urbaines, deux policiers ont été blessés lors d'interventions au cours de la nuit.

  • En Île-de-France, 68 véhicules ont été incendiés contre 89 la nuit précédente, contrebalancé par une légère augmentation en province, avec 316 véhicules brûlés contre 306 la veille, selon la même source.
  • La même stabilité se remarque également avec le nombre d'interpellations, même si la répartition Île-de-France-province n'a pas encore été précisée : 162 contre 168 la veille.
  • Bilan provisoire 4h30 :
    • 384 véhicules incendiés et 162 interpellations.
  • Bilan définitif :
    • 502 véhicules incendiés et 206 interpellations.

Nuit du 12 au 13 novembre 2005

Une information judiciaire a été ouverte ce samedi 12 novembre 2005 à Tunis sur la mort d'un adolescent d'origine tunisienne, Zyed Benna, mort électrocuté le 27 octobre en banlieue parisienne, a annoncé samedi le ministre tunisien de la Justice, Béchir Tekkari.

« Le décès s'est produit dans des circonstances dramatiques justifiant une enquête judiciaire », a déclaré Béchir Tekkari lors d'une conférence de presse. « Le père de la victime a déposé une plainte auprès du procureur de la République et l'enquête est en cours pour élucider les circonstances du drame », a-t-il ajouté.

Croyant être poursuivis par la police, Zyed Benna, 17 ans, et un autre adolescent, Bouna Traoré, 15 ans, d'origine malienne, ont trouvé la mort en se réfugiant dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Béchir Tekkari a précisé que la justice tunisienne était compétente pour les crimes commis sur des Tunisiens à l'étranger, si une plainte était déposée par la victime elle-même ou par ses héritiers en cas de décès.

Selon un proche de la victime, le corps de Zyed Benna a été rapatrié dimanche dernier dans sa ville natale à Djerba où il a été inhumé le mercredi 8 novembre.

Une information judiciaire a été déjà ouverte en France, à la suite d'une plainte contre X déposée par sa famille pour « non-assistance à personne en danger ».

  • Incidents :

Des incidents ont eu lieu ce samedi après-midi vers 17h00 sur la place Bellecour, en plein cœur de Lyon, entre plusieurs dizaines de jeunes à plusieurs centaines selon les sources, et les forces de l'ordre qui ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour les disperser. C'est la 1re fois que des troubles se produisent dans le centre d'une ville depuis le début des violences urbaines. Onze personnes ont été interpellées, dont neuf placées en garde à vue. Les incidents se sont terminés vers 18h15. Le préfet du Rhône a signé un arrêté interdisant la circulation des mineurs non accompagnés d'un adulte (valable de ce samedi soir à lundi matin, de 22h00 à 6h00), dans la ville de Lyon et dans dix autres communes du département.

Nouvelles violences urbaines en banlieue toulousaine et strasbourgeoise.

  • Situation vers Minuit :

La direction générale de la police nationale jugeait la situation « sensiblement plus calme » que la veille dans les banlieues françaises, avec à minuit 116 véhicules incendiés contre 172 la veille, une baisse imputable à la province (92 contre 148), tandis que l'Île-de-France restait stable à 24 véhicules incendiés.

41 personnes ont déjà été interpellés contre 32 la veille à la même heure.

À Carpentras, une école maternelle a été incendiée ce samedi soir, brûlant deux salles, et une voiture a été incendié devant un foyer du 3e âge, inoccupé au moment des faits.

  • À 4h00 :
    • 315 véhicules incendiés.
    • 161 interpellations.

315 véhicules incendiés et 161 interpellations ont été enregistrés à 04H00 en France pour la nuit de samedi à dimanche, contre respectivement 384 et 162 relevés la nuit précédente à la même heure, selon un bilan provisoire de la direction générale de la police nationale.

De plus, selon la même source, deux policiers ont été blessés lors de cette 17e nuit de violence urbaine, dont l'un a été hospitalisé après avoir été atteint par une boule de pétanque à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Ses jours ne sont pas en danger.

Une cinquantaine de véhicules incendiés en Alsace et en Lorraine ; une vingtaine en Haute-Garonne.

Bilan des journées passées

Fichier:Graph émeutes 2005.png
Évolution des émeutes de 2005

Totalisation jour par jour du nombre de véhicules incendiés par vandalisme en France et du nombre d'interpellations procédés. Ces chiffres sont issus des déclarations du ministère de l'Intérieur au lendemain de chaque nuit d'émeutes.

Bilan des émeutes de 2005
Bilan au matin du ... Véhicules incendiés Interpellations Policiers blessés Morts Lieux touchés
Journée du 27 octobre 2005, 2 adolescents de 15 et 17 ans meurent électrocutés (Bouna et Zyed). Début des violences (23 véhicules incendiés).
28 octobre 2005 23 - - - Clichy-sous-Bois
29 octobre 2005 29 14 - - Clichy-sous-Bois
30 octobre 2005 20 19 - - Clichy-sous-Bois
31 octobre 2005 8 - - - Clichy-sous-Bois
1er novembre 2005 68 - - - Seine-Saint-Denis
2 novembre 2005 228 - - - à remplir
3 novembre 2005 315 29 - - à remplir
4 novembre 2005 596 78 - - à remplir
5 novembre 2005 897 253 - - à remplir
6 novembre 2005 1 295 349 - - à remplir
7 novembre 2005 1 408 395 34 (1) à remplir
8 novembre 2005 1 173 330 4 - à remplir
9 novembre 2005 617 280 1 - à remplir
10 novembre 2005 482 203 - - à remplir
11 novembre 2005 463 201 8 - à remplir
12 novembre 2005 502 206 2 - à remplir
13 novembre 2005 374 212 2 - à remplir
Total
17e nuit 8 498 2 569 51 (1)
Source : déclarations du ministère de l'Intérieur. http://www.interieur.gouv.fr
¹ : Bilan provisoire

À ce jour (10/11/05), sur 2 033 interpellations, on compte 364 incarcérations sur les 1 893 personnes placées en garde-à-vue après 14 nuits consécutives de violences dans les banlieues françaises, a annoncé le ministère de la Justice (chiffres officiels)

==Coût des dégâts liés à ces violences urbaines== (à supprimer si jugé inutile)

La SMACL, assureur de nombreuses collectivités locales, estimait le jeudi 10 novembre 2005 à 55 millions d'euros l'ardoise des violences urbaines pour ses seuls clients. À défaut d'intervention de l'État, elle prédit une augmentation des cotisations, voire des municipalités sans assurance.

Les dégâts engendrés depuis maintenant deux semaines par ces violences sont déjà estimés à plusieurs dizaines de millions d'euros (provisoire).

Les villes cibles de violences

Région Île-de-France

Par région administrative française

(source : http://www.nouvelobs.com )

Europe

  • Allemagne :
  • Danemark :
    • Aarhus (cas isolé dans un quartier populaire de la ville ; certainement pour singer les émeutes en banlieues françaises)
  • Espagne :
    • Séville (cas isolé selon le gouvernement espagnol, certainement pour singer les émeutes en banlieues françaises)
    • Barcelone (Quartier de l'Hospitalet)
  • Belgique :
    • Anderlecht, région de Bruxelles-Capitale
    • Saint-Gilles, région de Bruxelles-Capitale [1]
    • Liège, Wallonie
    • Gand, Flandre
    • Lokeren, Flandre
    • Anvers, Flandre
    • Charleroi, Wallonie
    • Une vingtaine de véhicules incendiés en Belgique, principalement en banlieue bruxelloise (nuit du 11 au 12 novembre 2005)
    • A Bruxelles, la police a procédé samedi soir lors de manifestations de plusieurs dizaines de jeunes gens à une cinquantaine d'interpellations, pour port d'objets dangereux, refus d'obtempérer aux injonctions de la police et port de cagoule, selon un communiqué du ministère. Des véhicules ont été incendiés principalement à Bruxelles, Liège et Charleroi (nuit du 12 au 13 novembre 2005).

Situation en Belgique : une quinzaine d'incidents ont été signalés, dispersés géographiquement dans le pays, d'après le Centre de coordination de crise du gouvernement fédéral. Il s'agissait à chaque fois de faits isolés et individuels, qui n'ont jamais été accompagnés de rassemblements de personnes. À aucun moment, il n'a été question de tension élevée ni d'agitation. Aucune victime n'a été signalée à l'occasion de ces faits. Au total, une quinzaine de faits ont été constatés dans plusieurs villes, dont une dizaine d'incendies volontaires. À certains endroits, des suspects ont déjà été appréhendés par la police locale et mis à la disposition du parquet.

En Grèce, plusieurs manifestations d'anarchiste de "soutiens aux insurgés français" devant l'Ambassade de France.

Il est important de noter que le phénomène hors des frontières française peut-être considéré comme très limité, et étant l'agissement d'une poignée d'individu singeant les banlieues françaises. Il n'y a aucune comparaison possible entre les banlieues françaises et les villes belges car, bien que la Belgique soit également un centre important d'immigration, l'effet « ghetto » est quasi-inexistant et l'intégration des personnes d'origine étrangère est beaucoup plus importante, notamment dans les différentes couches du système politique et décisionnel.

Couverture médiatique

En France, ces émeutes sont d'abord évoquées avec des mots tels qu'« incidents », « mouvements de rue » et « violences urbaines ». Au contraire, la presse étrangère, francophone (Canada, Suisse) ou non, ont immédiatement parlé d'émeutes dues aux problèmes d'intégration ethnique. Les politiciens français, voire la société française, on été parfois très durement critiqués.

La France est l'un des rares pays d'Europe à connaître des émeutes de cette ampleur. Le Royaume-Uni connaît également ce phénomène depuis au moins la fin des années 1970 mais avec un caractère inter-ethnique (Jamaïcains, Pakistanais, Indiens) ou encore, sous forme d'émeutes raciales (le « Paki-Bashing » c'est-à-dire la « chasse aux Pakistanais », par exemple), comme les émeutes raciales de Brixton et de Bristol au début des années 1980, en plein mouvement skinhead.

Certains n'hésitent pas à qualifier les cités françaises de « ghettos urbains à caractère ethnique ». Ces cités, issues de l'urbanisation à marche forcée des années 1950 et 1960, n'existent pas ou peu en Allemagne, dans le Benelux et en Suisse par exemple, alors que ces pays sont également d'importants centres d'immigration. En effet, cette énième « exception française » peut s'expliquer du fait que la France a été fortement influencée à l'époque par la politique du logement soviétique et l'architecture réaliste-socialiste. Au Portugal, en Espagne, en Italie, en Grèce, ainsi que dans les pays scandinaves et en Finlande, le phénomène de l'immigration est encore trop récent ou débute seulement, les zones « ghettoisées » sont encore assez rares pour l'instant. Cependant, il existe de véritables bidonvilles en Italie (Roms, Tsiganes, Chinois, Sud-Américains) comme à Bologne, à Rome, et surtout à Naples. Au Portugal, Lisbonne commence à voir apparaitre ce genre de phénomène. Dans le sud de l'Espagne (notamment en Andalousie), ce sont les clandestins marocains surtout qu'on exploite et qu'on entasse dans des camps misérables, souvent sans eau courante et électricité. En Allemagne, s'il y a moins de " ghettos ethniques qu'en France" (NB: ces termes sont considérés douteux par plusieurs lecteurs), cela n'empêche pas la discrimination envers les Allemands d'origine turque, nombreux dans ce pays et les problèmes liés à l'intégration de ces « nouveaux Allemands », dont une importante minorité ne maîtrisent pas la langue allemande selon une récente étude. Tandis qu'en Suède, où aujourd'hui 1 habitant sur 10 est né à l'étranger (bien que le phénomène de l'immigration est très récent dans ce pays), les immigrés sont surtout concentrés dans les seules villes de Stockholm et Göteborg. Justement, beaucoup de ces pays à immigration récente (Suède, Espagne, Italie,...) analysent les causes de ces incidents français pour que, à l'avenir, de telles émeutes ne se produisent pas chez eux.

Le 4 novembre, le parti communiste, le député-maire PS de Gonesse Jean-Pierre Blazy, le député Vert de la Gironde Noël Mamère, et le député de l'Isère et secrétaire national du PS chargé de la justice et de la sécurité André Vallini demandent la démission du ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy.


Conséquences politiques

Le gouvernement de Dominique de Villepin a annoncé toute une série de mesures, notamment la réservation aux quartiers difficiles de 20 000 contrats d'accompagnement pour l'emploi et contrats d'avenir.

Lors d'un conseil des ministres le 8 novembre, le Gouvernement a adopté un décret déclarant l'état d'urgence sur le territoire métropolitain, en application de la loi du 3 avril 1955 :

Il est intéressant de consulter, sur le site Web du Conseil constitutionnel, la décision n° 85-187 DC du 25 janvier 1985, déclarant conforme à la constitution la loi relative à l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie et dépendances, loi qui avait été déférée au conseil le jour même par 67 députés (dont les anciens premiers ministres Jacques Chirac, Maurice Couve de Murville, Pierre Messmer, Michel Debré et Jacques Chaban-Delmas) et 62 sénateurs. Le conseil constitutionnel avait à l'époque estimé que l'absence de mention de l'état d'urgence dans la constitution de 1958, jointe à diverses modifications de la loi de 1955 depuis 1958 (soit sous le régime introduit par la constitution de 1958) et à un considérant selon lequel il appartiendrait « au législateur d'opérer la conciliation nécessaire entre le respect des libertés et la sauvegarde de l'ordre public sans lequel l'exercice des libertés ne saurait être assuré » n'impliquait pas que loi déférée devant lui puisse être non conforme à la constitution. La comparaison avec la situation de 2005 est encore difficile, le gouvernement actuel n'ayant pas jusqu'ici eu besoin de recourir à la loi pour proroger l'état d'urgence (la loi de 1955 rend ce recours obligatoire douze jours après le décret initial, en cas de nécessité d'une prolongation).

Le préfet de police de Paris a interdit tout rassemblement "de nature à provoquer ou entretenir le désordre sur la voie et dans les lieux publics" de samedi matin 10h à dimanche 8h.

Internet

En même temps, certains font des campagnes publicitaires sur des moteurs de recherche, avec des mots clés comme banlieue, émeute, anarchiste
Visiblement, c'est la première fois qu'un parti politique (l'UMP) achèterait des liens commerciaux sur un moteur internet. En allant sur ces liens, on se retrouvait sur une pétition pour "soutenir la politique de banlieues de Nicolas Sarkozy".
Le Parti socialiste a fait de même en achetant le mot banlieues par exemple.

Réactions internationales

Voir l'article Réactions internationales aux émeutes de 2005 en France.

Références

1.  Le Soir en ligne 2.  Site du Boston Globe 3.  Le monde

Voir aussi

Films :

Musique :

Liens externes

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Émeutes de 2005 dans les banlieues françaises.