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« Lutte des classes » : différence entre les versions

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La '''lutte des classes''' est un concept inventé par [[Guizot]], ministre du gouvernement français au {{XIXe siècle}}, qui sera repris et théorisé par [[Karl Marx]], et popularisé par les héritiers de Marx.
La '''lutte des classes''' est un concept inventé par [[Guizot]], ministre du gouvernement français au {{XIXe siècle}}, qui sera repris et théorisé par [[Karl Marx]], et popularisé par les héritiers de Marx.
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* [http://www.liberaux.org/wiki/index.php?title=Lutte_des_classes Lutte des classes : la vision libérale] sur [[Wikiberal]]
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Version du 8 novembre 2005 à 22:54

La lutte des classes est un concept inventé par Guizot, ministre du gouvernement français au XIXe siècle, qui sera repris et théorisé par Karl Marx, et popularisé par les héritiers de Marx.

Cette notion caractérise les enjeux et les tensions dans les sociétés divisées en classes sociales. Une classe représente une tranche de la société, relativement homogène en terme d'aspiration, d'intérêt et de situation économique, et relativement stable dans le temps. Selon la théorie de la lutte des classes, ces couches sociales sont en conflit ouvert ou larvé, chaque classe essayant de maintenir sa supériorité sur les couches inférieures, et de réduire ou éliminer l'avantage des couches supérieures.

Le terme de lutte des classes peut s'employer pour désigner la lutte entre les esclaves et les maîtres dans les sociétés esclavagistes, la lutte entre le tiers état et la noblesse à la veille de la Révolution française, la lutte entre les salariés et leurs employeurs dans la société capitaliste moderne, etc.

Les classes

Marx distinguait trois classes principales :

  • les capitalistes, classe dominante qui possède le capital et dispose ainsi des moyens de faire travailler les autres à son profit;
  • la petite et moyenne bourgeoisie, regroupant les personnes qui possèdent leurs propres moyens de subsistance (petits commerçants, professions libérales, etc.), ce qui leur confère une autonomie précaire par rapport aux capitalistes
  • le prolétariat, regroupant les personnes qui n'ont pas de capital et sont contraintes de louer leur force de travail pour subsister.

La notion de classe peut être rapprochée des segmentations de la société qu'on retrouvent dans de nombreuses cultures et périodes historiques : les citoyens, métèques et esclaves des sociétés antiques, les castes en Inde, les seigneurs et leurs serfs dans les sociétés féodales, la séparation entre colons et indigènes dans les colonies, les ségrégations raciales dans les métropoles, les lettrés-fonctionnaires dans la Chine ancienne, les fonctionnaires dans la société française, etc.

Cependant, il y a une différence importante : la notion de classe est essentiellement économique, et l'appartenance à une classe n'est pas déterminée par des critères légaux objectifs, au point qu'elle peut être difficile à caractériser. L'homogénéité d'une classe est assurée par des mécanisme sociaux subtils, et non par des contraintes légales explicites.

Perspective marxiste

Le marxisme a développé une théorie complexe à propos de la lutte des classes et de son évolution historique. Cette théorie a connu un engouement majeur pendant le XXe siècle et a influencé le destin d'un grand nombre de pays.

Selon la perspective marxiste, la division de la société en classes oppose la classe capitaliste au prolétariat dans une lutte ininterrompue, tantôt déclarée, tantôt larvée, pacifique ou non. Cette lutte embrasserait tous les domaines de la vie sociale, économique, politique et idéologique et serait le moteur de l'évolution sociale, et donc de l'histoire. Le capitalisme exercerait une pression pour diminuer la part de la production destinée aux prolétaires, conduisant à la misère des travailleurs et augmentant le capital, masse de richesses qui sont consommées dans la lutte (ou concurrence) qui oppose les capitalistes entre eux. La lutte syndicale, force opposée, tendrait à augmenter la part des richesses recueillies par la classe laborieuse. Les acquis sociaux représentent la part que le capital alloue au prolétariat pour préserver la stabilité de la société, souvent après des boulversements majeurs tels que les grèves générales de 1936. La classe petite-bourgeoise serait, de son côté, condamnée a régresser en raison de son incapacité à soutenir la concurrence avec les capitalistes.

Pour les marxistes, la lutte des classes est le moteur de l'histoire, et s'arrêtera lorsqu'une révolution prolétarienne mondiale conduira à une société où la classe dominante sera également la classe laborieuse. Selon ce schéma, si l'organisation sociale elle-même encourage la cohésion du prolétariat, alors les richesses produites pourront être employées de manière optimale pour améliorer le sort de l'humanité ; la production pourra répondre exclusivement à une demande (et non à un besoin de conquérir des marchés), et le pouvoir politique ne sera plus un instrument au service des capitalistes mais l'expression véritable de la démocratie. La révolution communiste permettrait donc de faire cesser la division de la société en classes.

Pour atteindre cet état, les marxistes considèrent que le prolétariat doit acquérir une conscience de classe, et prendre confiance dans sa capacité à organiser la société de manière solidaire, sans se soumettre à la classe capitaliste. Cela se serait produit à plusieurs reprises au cours de l'histoire, notamment pendant la commune de Paris (1871) et la révolution russe en octobre 1917.

Lutte des classes contemporaines

A lire

Voir aussi