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Après l'[[Seconde annexion française des États de Belgique|annexion française des États de Belgique (1794)]], éclate l'[[insurrection]] de la [[Guerre des Paysans (1798)]], mécontents des lois anticatholiques de [[Déchristianisation (Révolution française)|déchristianisation]], des [[Pillage|pillages]], et de la [[conscription]] instaurées par la [[Première République (France)|République française]]. Elle est écrasée par les républicains lors de divers combats décisifs livrés à [[Bornem]], [[Diest]], [[Mol (Belgique)|Mol]] et [[Hasselt]], mais aussi à la [[Chartreuse de Hérinnes-lez-Enghien|chartreuse à Hérinnes]], où sont morts 300 jeunes [[Paysan|paysans]] dits brigands <ref>{{Article|prénom1=Philippe|nom1=Raxhon|titre=La «Vendée belge» dans la mémoire collective aux XIXe et XXe siècles|périodique=Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest|volume=102|numéro=2|pages=59–86|date=1995|doi=10.3406/abpo.1995.3819|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1995_num_102_2_3819|consulté le=2024-03-09}}</ref>. En [[2023]], la commune commémore l'événement, avec une [[reconstitution historique]] <ref>{{Lien web |langue=nl |prénom=VRT |nom=NWS |titre=Herne herdenkt minder bekende Boerenkrijg: "300 doden bij slag aan Kartuizerklooster" |url=https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2023/10/12/herne-herdenkt-minder-bekende-boerenkrijg-300-doden-bij-slag-a/ |site=vrtnws.be |date=2023-10-12 |consulté le=2024-03-09}}</ref>.
Après l'[[Seconde annexion française des États de Belgique|annexion française des États de Belgique (1794)]], éclate l'[[insurrection]] de la [[Guerre des Paysans (1798)]], mécontents des lois anticatholiques de [[Déchristianisation (Révolution française)|déchristianisation]], des [[Pillage|pillages]], et de la [[conscription]] instaurées par la [[Première République (France)|République française]]. Elle est écrasée par les républicains lors de divers combats décisifs livrés à [[Bornem]], [[Diest]], [[Mol (Belgique)|Mol]] et [[Hasselt]], mais aussi à la [[Chartreuse de Hérinnes-lez-Enghien|chartreuse à Hérinnes]], où sont morts 300 jeunes [[Paysan|paysans]] dits brigands <ref>{{Article|prénom1=Philippe|nom1=Raxhon|titre=La «Vendée belge» dans la mémoire collective aux XIXe et XXe siècles|périodique=Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest|volume=102|numéro=2|pages=59–86|date=1995|doi=10.3406/abpo.1995.3819|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1995_num_102_2_3819|consulté le=2024-03-09}}</ref>. En [[2023]], la commune commémore l'événement, avec une [[reconstitution historique]] <ref>{{Lien web |langue=nl |prénom=VRT |nom=NWS |titre=Herne herdenkt minder bekende Boerenkrijg: "300 doden bij slag aan Kartuizerklooster" |url=https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2023/10/12/herne-herdenkt-minder-bekende-boerenkrijg-300-doden-bij-slag-a/ |site=vrtnws.be |date=2023-10-12 |consulté le=2024-03-09}}</ref>.


Après l'[[Campagne d'Italie (1796-1797)|invasion française d'Italie (1796-1797)]], éclatent des [[Insurrections antifrançaises en Italie]]. Les insurgés sont dépeints comme des brigands <ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Giulio|nom1=Tatasciore|titre=Crimes pittoresques. La construction culturelle du brigand italien dans la première moitié du XIXe siècle|périodique=Revue historique|volume=702|numéro=2|pages=361–398|date=2022|issn=0035-3264|doi=10.3917/rhis.222.0361|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-historique-2022-2-page-361.htm|consulté le=2024-03-09}}</ref>. Violence et action politique se mêlent dans le type du brigand en [[Vendée (département)|Vendée]] puis en [[Espagne]] et en Italie : il est la cristallisation de la barbarie et de l’opposition armée tant face à la [[Révolution française|Révolution]] que face à [[Napoléon Bonaparte]] <ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Cesare|nom1=Esposito|titre=Giulio Tatasciore, Briganti d’Italia. Storia di un immaginario romantico|périodique=Revue d’histoire culturelle. XVIIIe-XXIe siècles|numéro=7|date=2023-12-15|issn=2780-4143|doi=10.4000/rhc.6484|lire en ligne=https://journals.openedition.org/rhc/6484|consulté le=2024-03-09}}</ref>.
Après l'[[Campagne d'Italie (1796-1797)|invasion française d'Italie (1796-1797)]], éclatent des [[Insurrections antifrançaises en Italie]]. Les insurgés sont dépeints comme des brigands <ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Giulio|nom1=Tatasciore|titre=Crimes pittoresques. La construction culturelle du brigand italien dans la première moitié du XIXe siècle|périodique=Revue historique|volume=702|numéro=2|pages=361–398|date=2022|issn=0035-3264|doi=10.3917/rhis.222.0361|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-historique-2022-2-page-361.htm|consulté le=2024-03-09}}</ref>. Violence et action politique se mêlent dans le type du brigand en [[Vendée (département)|Vendée]] puis en [[Espagne]] et en Italie : il est la cristallisation de la barbarie et de l’opposition armée tant face à la [[Révolution française|Révolution]] que face à [[Napoléon Bonaparte]] <ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Cesare|nom1=Esposito|titre=Giulio Tatasciore, Briganti d’Italia. Storia di un immaginario romantico|périodique=Revue d’histoire culturelle. {{sp-|XVIII|-|XXI|s}}|numéro=7|date=2023-12-15|issn=2780-4143|doi=10.4000/rhc.6484|lire en ligne=https://journals.openedition.org/rhc/6484|consulté le=2024-03-09}}</ref>.


Au [[XIXe siècle]], les brigands qui opéraient dans la campagne près de [[Rome]] constituaient une réelle menace pour les voyageurs, mais avaient également une certaine renommée en tant que personnages romantiques et étaient souvent représentés par des artistes. Le tableau réalisé en 1828 par [[Horace Vernet]] montre un brigand arrêté par un [[Dragon (militaire)|dragon]] [[Gouvernement de l'Église catholique|papal]] après avoir été attiré dans un piège par une femme. Le sujet est probablement influencé par le succès des scènes de brigand du peintre suisse [[Louis Léopold Robert|Léopold Robert]]<ref>[https://wallacelive.wallacecollection.org/eMP/eMuseumPlus?service=direct/1/ResultListView/moduleContextFunctionBar.navigator.back&sp=10&sp=Scollection&sp=SfieldValue&sp=0&sp=0&sp=2&sp=SdetailList&sp=21&sp=Sdetail&sp=0&sp=F&sp=0 Tableau d'Horace Vernet]</ref>.
Au [[XIXe siècle]], les brigands qui opéraient dans la campagne près de [[Rome]] constituaient une réelle menace pour les voyageurs, mais avaient également une certaine renommée en tant que personnages romantiques et étaient souvent représentés par des artistes. Le tableau réalisé en 1828 par [[Horace Vernet]] montre un brigand arrêté par un [[Dragon (militaire)|dragon]] [[Gouvernement de l'Église catholique|papal]] après avoir été attiré dans un piège par une femme. Le sujet est probablement influencé par le succès des scènes de brigand du peintre suisse [[Louis Léopold Robert|Léopold Robert]]<ref>[https://wallacelive.wallacecollection.org/eMP/eMuseumPlus?service=direct/1/ResultListView/moduleContextFunctionBar.navigator.back&sp=10&sp=Scollection&sp=SfieldValue&sp=0&sp=0&sp=2&sp=SdetailList&sp=21&sp=Sdetail&sp=0&sp=F&sp=0 Tableau d'Horace Vernet]</ref>.

Version du 10 mars 2024 à 21:24

Le brigandage désigne les crimes commis avec violence et à main armée, le plus souvent par des malfaiteurs réunis en troupe. Ce terme qui est un peu l'équivalent de la piraterie sur terre, est utilisé pour qualifier les vols, les viols, les asservissements qui ont lieu depuis l'Antiquité.

À l'origine, les brigands se servaient donc d'armes primitives tels que le gourdin ou l'épée et utilisaient l'embuscade comme moyen de surprise.

Aujourd'hui le brigandage moderne est une forme de délinquance criminelle.

Histoire

Le Brigand trahi
Horace Vernet, 1828
Wallace Collection, Londres

Après l'annexion française des États de Belgique (1794), éclate l'insurrection de la Guerre des Paysans (1798), mécontents des lois anticatholiques de déchristianisation, des pillages, et de la conscription instaurées par la République française. Elle est écrasée par les républicains lors de divers combats décisifs livrés à Bornem, Diest, Mol et Hasselt, mais aussi à la chartreuse à Hérinnes, où sont morts 300 jeunes paysans dits brigands [1]. En 2023, la commune commémore l'événement, avec une reconstitution historique [2].

Après l'invasion française d'Italie (1796-1797), éclatent des Insurrections antifrançaises en Italie. Les insurgés sont dépeints comme des brigands [3]. Violence et action politique se mêlent dans le type du brigand en Vendée puis en Espagne et en Italie : il est la cristallisation de la barbarie et de l’opposition armée tant face à la Révolution que face à Napoléon Bonaparte [4].

Au XIXe siècle, les brigands qui opéraient dans la campagne près de Rome constituaient une réelle menace pour les voyageurs, mais avaient également une certaine renommée en tant que personnages romantiques et étaient souvent représentés par des artistes. Le tableau réalisé en 1828 par Horace Vernet montre un brigand arrêté par un dragon papal après avoir été attiré dans un piège par une femme. Le sujet est probablement influencé par le succès des scènes de brigand du peintre suisse Léopold Robert[5].

Dans Le Comte de Monte-Cristo, publié en 1844-1846 par Alexandre Dumas, Luigi Vampa est un brigand amoureux, chef d'une bande, et tout dévoué au comte de Monte-Cristo [6].

Suisse

En Suisse, on qualifie de brigandage une infraction pénale de vol aggravé. Il s'agit d'un crime (alors que le vol est un simple délit). Selon l'article 140 du Code pénal[7], est qualifié de brigandage le vol commis «en usant de violence à l’égard d’une personne, en la menaçant d’un danger imminent pour la vie ou l’intégrité corporelle ou en la mettant hors d’état de résister». La peine menace est de 10 ans de privation de liberté (alors qu'elle est de 5 ans dans le cas d'un vol simple[8]).

En cas d'utilisation d'arme à feu ou d'une arme dangereuse, la peine plancher de privation de liberté est de 1 an. Si l'auteur fait partie d'une bande (3 personnes au moins) ou si sa façon d'agir dénote qu'il est «particulièrement dangereux», la peine-plancher est de 2 ans. Enfin, on parle de «brigandage qualifié» puni d’une peine privative de liberté de cinq ans au moins si l'auteur met la victime en danger de mort, lui fait subir une lésion corporelle grave ou la traite avec cruauté.

En 2010, le Tribunal pénal de la Sarine (Canton de Fribourg) a considéré que l'utilisation d'un taser constituait un acte de brigandage qualifié en raison de la cruauté commise contre la victime et a condamné les prévenus, quatre Slovaques, à des peines d'emprisonnements de 5,5 à 6,5 ans[9].

Notes et références

  1. Philippe Raxhon, « La «Vendée belge» dans la mémoire collective aux XIXe et XXe siècles », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 102, no 2,‎ , p. 59–86 (DOI 10.3406/abpo.1995.3819, lire en ligne, consulté le )
  2. (nl) VRT NWS, « Herne herdenkt minder bekende Boerenkrijg: "300 doden bij slag aan Kartuizerklooster" », sur vrtnws.be, (consulté le )
  3. Giulio Tatasciore, « Crimes pittoresques. La construction culturelle du brigand italien dans la première moitié du XIXe siècle », Revue historique, vol. 702, no 2,‎ , p. 361–398 (ISSN 0035-3264, DOI 10.3917/rhis.222.0361, lire en ligne, consulté le )
  4. Cesare Esposito, « Giulio Tatasciore, Briganti d’Italia. Storia di un immaginario romantico », Revue d’histoire culturelle. XVIIIe – XXIe siècles, no 7,‎ (ISSN 2780-4143, DOI 10.4000/rhc.6484, lire en ligne, consulté le )
  5. Tableau d'Horace Vernet
  6. Giulio Tatasciore, « Le brigand amoureux, une figure de l’imaginaire dumasien », dans Dumas amoureux : Formes et imaginaires de l’Éros dumasien, Presses universitaires de Caen, coll. « Symposia », , 359–371 p. (ISBN 978-2-38185-015-3, lire en ligne)
  7. Art. 140 Code pénal suisse
  8. Art. 139 Code pénal suisse
  9. Brigandage au Taser

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Bernard Hautecloque, Brigands, bandits, malfaiteurs. Incroyables histoires des crapules, arsouilles, monte-en-l'air, canailles et contrebandiers de tous les temps, Éditions De Borée,
  • Cesare Esposito, « Giulio Tatasciore, Briganti d’Italia. Storia di un immaginario romantico », Revue d’histoire culturelle [En ligne], n°7, mis en ligne le 01 novembre 2023, consulté le 09 mars 2024 [1].

Articles connexes

Liens externes

  1. Cesare Esposito, « Giulio Tatasciore, Briganti d’Italia. Storia di un immaginario romantico: Rome, Viella, 2022, 327 p. », Revue d'histoire culturelle, no 7,‎ (ISSN 2780-4143, DOI 10.4000/rhc.6484, lire en ligne, consulté le )