« Sexualité » : différence entre les versions

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→‎Articles connexes : Doctrine de l'Église catholique sur la sexualité
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La '''sexualité désigne''' les [[comportement sexuel|comportements sexuels]]<ref>{{Chapitre|prénom1=Nathalie|nom1=Bajos|prénom2=Michel|nom2=Bozon|titre chapitre=Sexualité, genre et santé : les apports de l'enquête « Contexte de la sexualité en France »|titre ouvrage=Enquête sur la sexualité en France|éditeur=La Découverte|date=2008-03-01|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/dec.bajos.2008.01.0579|consulté le=2022-08-19|passage=579–601}}</ref>, parmi lesquels la [[Sexualité (reproduction)|reproduction.]]
Le terme '''sexualité''' englobe les phénomènes de la [[Sexualité (reproduction)|reproduction biologique]] des organismes, les [[comportement sexuel|comportements sexuels]] permettant cette reproduction, et enfin les nombreux phénomènes [[culturel]]s liés à ces comportements sexuels.


La sexualité varie en fonction des époques<ref>{{Ouvrage|prénom1=Foucault,|nom1=Michel.|titre=Histoire de la sexualité|isbn=978-2-07-270034-7|isbn2=2-07-270034-5|oclc=1064322923|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/1064322923|consulté le=2022-08-19}}</ref>, des [[Valeur (personnelle et culturelle)|valeurs]]<ref>{{Article|prénom1=Jacques|nom1=André|titre=Sexualité d'hier et d'aujourd'hui|périodique=Le Carnet PSY|volume=174|numéro=7|date=2013|issn=2270-9215|issn2=2107-0954|doi=10.3917/lcp.174.0046|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/lcp.174.0046|consulté le=2022-08-19|pages=46}}</ref>, des [[représentation mentale|représentations]] sociales<ref>{{Article|prénom1=Michel|nom1=Bozon|prénom2=Henri|nom2=Leridon|titre=Les constructions sociales de la sexualite|périodique=Population (French Edition)|volume=48|numéro=5|date=1993-09|doi=10.2307/1534174|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/1534174?origin=crossref|consulté le=2022-08-19|pages=1173}}</ref>, et des législations<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gagnon, John H.,|nom1=compiler.|titre=The sexual scene.|éditeur=Transaction Books; distributed by Dutton [New York]|date=[©1973]|isbn=0-87855-048-8|isbn2=978-0-87855-048-7|isbn3=0-87855-541-2|oclc=765290|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/765290|consulté le=2022-08-19}}</ref>, mais aussi en fonction des individus.{{,}}
La division sexuée des [[Organisme (physiologie)|organisme]]s en sexes complémentaires permet un brassage des [[gène]]s (par [[méiose]] et [[fécondation]]) qui favorise la diversité génétique et l'[[adaptation (biologie)|adaptation]] des organismes à leur [[environnement]].


La sexualité est souvent reliée à l'amour et au couple.
Chez la plupart des [[animal|animaux]], le [[comportement sexuel]] correspond à un [[comportement de reproduction]] : grâce à la coordination des hormones, des phéromones et des réflexes sexuels, la [[fécondation]] est le but fonctionnel de ce [[comportement]]. Mais chez les mammifères ayant un [[cerveau]] très développé ([[Homo sapiens]], [[Pan troglodytes|chimpanzés]], [[bonobo]]s, [[orang-outan]], [[dauphin]]), l'importance et l'influence des [[hormone]]s<ref name="Dixson2012">{{en}}A.F. Dixson [https://global.oup.com/academic/product/primate-sexuality-9780199676613?cc=fr&lang=en& ''{{lang|en|Primate sexuality: Comparative studies of the Prosimians, Monkeys, Apes, and Human Beings.}}''] Oxford University Press, 2nd edition, 2012.</ref>{{,}}<ref name="buvat">J. BUVAT, « Hormones et comportement sexuel de l'Homme : données physiologiques et physiopathologiques », ''Contracept. Fertil. Sex.'', 24/10:767-778, 1996.</ref> et des [[phéromone]]s<ref name="zhang">{{en}} J. ZHANG, D.M. WEBB {{lang|en|Evolutionary deterioration of the vomeronasal pheromone transduction pathway in catarrhine primates}}, ''Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America'', 100(14):8337-8341, 2003.</ref>{{,}}<ref> {{en}} E.R. Liman {{lang|en|Use it or lose it: molecular evolution of sensory signaling in primates.}} ''Pflugers Arch.'', 453(2):125-131, 2006</ref>{{,}}<ref name="foidart">A. FOIDART, J.J. LEGROS, J. BALTHAZART : « Les phéromones humaines : vestige animal ou réalité non reconnue » in ''Revue médicale de Liège'', 49/12:662-680, 1994.</ref> sur le comportement sexuel a diminué. En particulier, la sexualité est dissociée des cycles hormonaux, 90 % des [[gène]]s des [[Récepteur (biochimie)|récepteurs]] aux phéromones sont altérés<ref name="nei2008">{{en}} M. Nei, Y. Niimura, M. Nozawa {{lang|en|The evolution of animal chemosensory receptor gene repertoires: roles of chance and necessity}}. ''Nat. Rev. Genet.'', 9(12):951-963, 2008.</ref> et le réflexe crucial de la [[Lordose (comportement sexuel)|lordose]] n'est plus fonctionnel<ref name=" Dixson2012"/>. Au contraire, l'importance des [[système de récompense|récompenses / renforcements]] et de la cognition est devenue majeure<ref name="agmo2007">{{en}} AGMO Anders [http://www.elsevier.com/wps/find/bookdescription.cws_home/712200/description#description ''{{lang|en|Functional and dysfunctional sexual behavior}}''] Elsevier 2007.</ref>. Ces modifications cérébrales ont modifié la dynamique fonctionnelle du comportement : le [[comportement de reproduction]] est devenu un [[comportement érotique]], dont le but fonctionnel est la stimulation des zones érogènes<ref name="wunsch2014"/>{{,}}<ref group=note name="definition">Les distinctions entre « comportement sexuel », « comportement de reproduction » et « comportement érotique » sont expliquées dans les articles [[Comportement érotique]] et [[Comportement de reproduction]]. Ces expressions ont été proposées par les auteurs Martin H. Johnson et Barry J. Everitt dans leur ouvrage ''Reproduction'', {{5e|édition}}, publié chez De Boeck Université en 2001, car les différences neurobiologiques, cognitives et comportementales entre les espèces modifient la dynamique du comportement sexuel. L'ouvrage qui présente le plus de vérifications expérimentales de ces distinctions est [http://www.elsevier.com/wps/find/bookdescription.cws_home/712200/description#description {{lang|en|Functional and dysfunctional sexual behavior}}] du neurobiologiste Anders Agmo.</ref>.


De nombreux sciences ou disciplines scientifiques portent un discours sur la sexualité : la psychiatrie, la médecine, la psychologie, l'histoire, la sociologie ou la [[sexologie]]<ref>P. Brenot, ''Dictionnaire de la sexualité humaine'', L'Esprit du Temps, 2004.</ref>.{{sommaire|niveau=2}}
La sexualité humaine varie en fonction des époques et des cultures. Des différences sont observées dans la diversité des pratiques érotiques, mais surtout dans la très grande diversité des [[wikt:mœurs|mœurs]], des [[croyance]]s, des [[Valeur (personnelle et culturelle)|valeurs]], et des [[représentation mentale|représentations]] sexuelles<ref name="ford1965"/>{{,}}<ref name="werner1986"/>{{,}}<ref name="marshall1971"/>{{,}}<ref name="gregersen1983"/>. Ces observations [[ethnologie|ethnologiques]] montrent l'importance majeure de la [[culture]] dans le [[Psychologie du développement|développement]] sexuel et dans l'expression de la sexualité humaine.

Les études du sentiment [[amour|amoureux]] en [[neurosciences]] suggèrent une relation avec la [[addiction|dépendance]], état qui serait provoqué par les [[endorphine]]s libérées durant les relations amoureuses<ref name="Reynaud2010"/>. L'état amoureux peut provoquer des [[émotion]]s intenses, d'euphorie ou de détresse. Les passions associées à l'[[amour]] peuvent être sources de problèmes individuels ou sociaux, mais également de productions [[art]]istiques remarquables.
{{sommaire|niveau=2}}


== Définition ==
== Définition ==
{{Article détaillé|Définition de la sexualité}}
{{Article détaillé|Définition de la sexualité}}
Il y a une diversité d'approches théoriques et de définitions concernant la sexualité. Parce qu'elle peut prendre de nombreuses formes différentes, il faut envisager la sexualité de façon multidimensionnelle
La sexualité est un terme abstrait très général qui recouvre plusieurs phénomènes :
# l'existence biologique d'organismes [[sexué]]s, mâle et femelle, ayant des caractéristiques spécialisées et complémentaires permettant la [[Sexualité (reproduction)|reproduction]] ;
# le [[comportement sexuel]], qui est chez la plupart des [[animal|animaux]] un [[comportement de reproduction]] (le but est la [[Rapport sexuel|copulation]], qui permet la [[fécondation]]), et chez certains mammifères évolués un [[comportement érotique]] (le but est la stimulation du corps et des [[zone érogène|zones érogènes]], ce qui procure du [[plaisir érotique]]) ;
# tous les aspects affectifs et [[émotion|émotionnels]] ([[attachement|attachement romantique]], [[désir]]s et [[plaisir érotique|plaisirs érotiques]], [[Passion (émotion)|passions]]…) en relation avec le comportement sexuel ;
# tous les aspects [[cognition|cognitifs]] et [[culture]]ls (mœurs, [[Représentation mentale|représentations]], [[croyance]]s, [[Valeur (personnelle et culturelle)|valeurs]], [[symbole]]s, [[amour]]…) qui sont en relation avec les trois phénomènes précédents.


Elle peut désigner :
Étymologiquement, les mots ''sexualité'', ''sexué'' et ''sexe'' sont dérivés des mots latins ''{{lang|la|sexualis}}'' et ''{{lang|la|sexus}}''. Ces mots sont utilisés à partir du {{s-|XVI|e}}. La racine latine ''{{lang|la|sexus}}'' signifie « séparation, distinction »<ref>Grand Robert Électronique, v. 2.0, 2005.</ref>. Le sens « séparation » du mot ''{{lang|la|sexus}}'' correspond à la ''séparation'' biologique des sexes, qui est la caractéristique fondamentale de la [[reproduction sexuée]].


- la reproduction
== Recherche scientifique ==
[[Fichier:Havelock Ellis cph.3b08675.jpg|vignette|Havelock Ellis (1859-1939), un pionnier de la sexologie moderne qui se marie à 60 ans alors qu'il est toujours vierge.]]
{{Article détaillé|Sexologie}}
La [[sexologie]] est l'étude scientifique de la sexualité et de ses troubles chez l'humain<ref>P. Brenot, ''Dictionnaire de la sexualité humaine'', L'Esprit du Temps, 2004.</ref>.


- le [[comportement sexuel]], le [[comportement de reproduction]], la [[Rapport sexuel|copulation]], la [[fécondation]], le [[comportement érotique]], la stimulation du corps et des [[zone érogène|zones érogènes]], et le [[plaisir érotique]] ;
La sexologie étudie tous les aspects de la sexualité, à savoir le développement sexuel, le comportement sexuel et les relations affectives, en incluant les aspects physiologiques, psychologiques, médicaux, sociaux et culturels. La sexologie, dans sa forme moderne, est une science récente d'origine médicale qui s'est développée à la fin du {{s-|XX|e}}<ref name="Bonierbale2007">M. Bonierbale, J. Waynberg, « 70 ans de sexologie française » in ''Sexologies'', 16:238-258, 2007.</ref>. Pour des raisons surtout culturelles, les aspects non médicaux de la sexualité, c'est-à-dire l'[[amour]], le plaisir érotique, l'[[éducation sexuelle]], et, surtout, l'épanouissement, le [[bien-être]] et le [[bonheur]] sexuel, sont des sujets peu étudiés<ref>A.R. Allgeier, E.R. Allgeier : Sexualité humaine, De Boeck Université 1992.</ref>. Des chercheurs africains se sont intéressés à l'étude sur la sexualité à travers le livre ''La sexualité en Afrique : histoire, histoire de l'art et linguistique''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Sous la direction de Agossou Arthur Vido et al.|titre=La sexualité en Afrique : histoire, histoire de l'art et linguistique|lieu=Saint-Denis|éditeur=[[Éditions Édilivre|Edilivre]]|année=2016|pages totales=206|isbn=978-2-334-23301-9}}</ref>. Composé de dix articles, cet ouvrage a été produit par neuf auteurs béninois, ivoiriens et togolais.


- les affects et les émotions ([[attachement|attachement romantique]], [[désir]]s et [[plaisir érotique|plaisirs érotiques]], [[Passion (émotion)|passions]]…)
== Reproduction sexuée ==
[[Fichier:Sexual cycle-fr.svg|vignette|center|Le cycle de reproduction sexuée sur le plan génétique.]]
{{Article détaillé| Sexualité (reproduction)}}
La [[Sexualité (reproduction)|reproduction sexuée]] est un mode de [[reproduction (biologie)|reproduction]] qui fait intervenir des [[organisme (physiologie)|organismes]] de sexes complémentaires. Ce mode de reproduction est caractérisé par un [[Cycle de vie (biologie)|cycle de vie]] alternativement [[haploïde]] et [[diploïde]]. Les paires de [[chromosome]]s parents sont séparés durant la formation des gamètes ([[méiose]]) puis recombinés en un nouvel organisme singulier lors de la [[fécondation]]. Ce [[brassage génétique]] conduit à l'échelle de l'[[espèce]] la diversité génétique, multipliant ainsi les possibilités d’[[adaptation (biologie)|adaptation]] à l'[[environnement]]<ref>Jim Darnell, Harvey Lodish, David Baltimore : ''Biologie moléculaire de la cellule'', De Boeck Université, {{2e|édition}}, 1993.</ref>.


- les mœurs, [[Représentation mentale|représentations]], [[croyance]]s, [[Valeur (personnelle et culturelle)|valeurs]], [[symbole]]s, législations.
== Psychobiologie ==
=== Comportement sexuel ===
[[Fichier:Coccinella septempunctata couple (aka).jpg|vignette|upright=1.2|Comportement sexuel de deux coccinelles.]]


Le terme de sexualité apparaît dans la langue française en 1838 pour désigner "le caractère de ce qui est sexué, ensemble des caractères propres à chaque sexe".<ref>{{Ouvrage|prénom1=Giami, Alain. Hekma,|nom1=Gert.|titre=Révolutions sexuelles|éditeur=La Musardine|date=DL 2015, cop. 2015|isbn=978-2-84271-763-6|isbn2=2-84271-763-5|oclc=905084877|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/905084877|consulté le=2022-08-19}}</ref>
Le [[comportement sexuel]] est l'ensemble des activités motrices qui permettent la [[reproduction (biologie)|reproduction]] des animaux sexués. Ce [[comportement]] est contrôlé principalement par le [[système nerveux]], mais aussi, en particulier chez les animaux les plus simples, par le [[système endocrinien]]. En schématisant, plus le système nerveux est simple, plus le comportement sexuel est simple et stéréotypé. C'est le cas par exemple des [[insecte]]s. Au contraire, plus le système nerveux est complexe, plus le comportement sexuel sera élaboré et lié à des phénomènes [[culture|culturels]]. C'est le cas typique de l'être humain<ref>{{en}} Simon Levay, Janice Baldwin, ''{{lang|en|Human sexuality}}'', Sinauer Associate, {{lang|en|third edition}}, 2009.</ref>.


== Les sciences de la sexualité ==
Chez les [[mammifère]]s, les principaux facteurs biologiques qui contrôlent le comportement sexuel sont les [[hormone]]s, les [[phéromone]]s, les [[Réflexe (réaction motrice)|réflexes]] sexuels, les [[système de récompense|récompenses]] et la [[cognition]]. En raison des différences qui existent entre les [[espèce]]s, la structure du [[cerveau]] est différente et l'importance de ces facteurs change d'une espèce à l'autre. Par exemple, chez la souris, où le [[néocortex]] est peu développé, la cognition est un facteur secondaire ; tandis que chez l'être humain, qui possède un [[néocortex]] extrêmement développé, la cognition devient un facteur majeur<ref name="wunsch2017inf">S. Wunsch, [https://www.researchgate.net/publication/312669073_L%27influence_de_la_cognition_sur_la_sexualite « L'influence de la cognition sur la sexualité »] in revue ''Sexologies'', 26(1):36-43, 2017.</ref>. De plus, en raison de la nature en partie aléatoire de l'[[évolution (biologie)|évolution]], les organismes ainsi que le contrôle du comportement sexuel ne sont pas « optimisés »<ref>François Jacob, {{lang|en|Evolution and tinkering}}, in revue ''Science'', 196:1161-1166, 1977.</ref>{{,}}<ref>JFrançois Jacob (1981) ''Le Jeu des possibles'', Fayard.</ref>. C'est cette caractéristique qui explique l'existence d'activités sexuelles non reproductrices, en particulier chez les primates.


=== Psychobiologie ===
=== Comportement de reproduction et érotique ===
[[Fichier:Coccinella septempunctata couple (aka).jpg|vignette|upright=1.2|Comportement sexuel de deux coccinelles.]]
En simplifiant, on peut distinguer deux types de comportement sexuel chez les mammifères<ref name="agmo2007"/>{{,}}<ref name="wunsch2014">{{fr}} S. Wunsch, [http://humanbehaviors.free.fr/origine_sexualite_humaine-extraits-2014_wunsch.pdf « Comprendre les origines de la sexualité humaine » in revue ''Neurosciences, éthologie, anthropologie'', {{pdf}}] L'Esprit du Temps, 2014.</ref>.


Pour la psychobiologie, le [[comportement sexuel]] est l'ensemble des activités motrices qui permettent la [[reproduction (biologie)|reproduction]] des animaux sexués.
Chez les mammifères non-primates ([[rongeur]]s, [[canidé]]s, [[Ovis|ovin]]s…), on observe un comportement de copulation hétérosexuelle, contrôlé par les hormones, les phéromones et les réflexes sexuels. C'est un comportement de reproduction.


Ce [[comportement]] est contrôlé principalement par le [[système nerveux]]. Plus le comportement sexuel est simple et stéréotypé. C'est le cas par exemple des [[insecte]]s. PLUS le système nerveux est complexe, plus le comportement sexuel sera élaboré. C'est le cas typique de l'être humain<ref>{{en}} Simon Levay, Janice Baldwin, ''{{lang|en|Human sexuality}}'', Sinauer Associate, {{lang|en|third edition}}, 2009.</ref>.
Chez les [[primate]]s et surtout les [[hominidé]]s ([[homo sapiens|être humain]], [[chimpanzé]], [[bonobo]], [[orang outan]], [[gorille]]), les facteurs biologiques ont été modifiés, et on observe un comportement contrôlé par les [[système de récompense|récompenses]] et la cognition, et centré sur la stimulation des zones érogènes. C'est un comportement que l'on peut qualifier d'érotique.


En raison de la nature en partie aléatoire de l'[[évolution (biologie)|évolution]], les organismes ainsi que le contrôle du comportement sexuel ne sont pas « optimisés »<ref>François Jacob, {{lang|en|Evolution and tinkering}}, in revue ''Science'', 196:1161-1166, 1977.</ref>{{,}}<ref>JFrançois Jacob (1981) ''Le Jeu des possibles'', Fayard.</ref>. C'est cette caractéristique qui explique l'existence d'activités sexuelles non reproductrices, en particulier chez les primates.
==== Comportement de reproduction ====
[[Fichier:Korean wolves mating (cropped).jpg|right|thumb|upright=1.2|Copulation entre une femelle et un mâle chez les [[canidé]]s.]]
{{Article détaillé|Comportement de reproduction|Lordose (comportement sexuel){{!}}Lordose}}
Le [[comportement de reproduction]], neurobiologiquement organisé pour la [[copulation]] hétérosexuelle, est le comportement sexuel typique des [[mammifère]]s non-primates.


Chez les mammifères non-primates ([[rongeur]]s, [[canidé]]s, [[Ovis|ovin]]s…), on observe un comportement de copulation, contrôlé par les hormones, les phéromones et les réflexes sexuels.<ref name="agmo2007">{{en}} AGMO Anders [http://www.elsevier.com/wps/find/bookdescription.cws_home/712200/description#description ''{{lang|en|Functional and dysfunctional sexual behavior}}''] Elsevier 2007.</ref>{{,}}<ref name="wunsch2014">{{fr}} S. Wunsch, [http://humanbehaviors.free.fr/origine_sexualite_humaine-extraits-2014_wunsch.pdf « Comprendre les origines de la sexualité humaine » in revue ''Neurosciences, éthologie, anthropologie'', {{pdf}}] L'Esprit du Temps, 2014.</ref>.
En résumé, les [[Stéroïde sexuel|hormones sexuelles]] sont à l'origine de la différenciation sexuelle des organismes et au développement de l'appareil reproducteur. Puis, à la puberté, les hormones activent le comportement de reproduction<ref>{{en}} SISK C. L. , FOSTER D. L. {{lang|en|The neural basis of puberty and adolescence}}, ''Nature Neuroscience'', 7(10):1040-1047, 2004.</ref>, les phéromones sexuelles déclenchent l'excitation sexuelle<ref>{{en}} MONCHO-BOGANI J. , LANUZA E. , HERNANDEZ A. , NOVEJARQUE A. , MARTINEZ-GARCIA F. {{lang|en|Attractive properties of sexual pheromones in mice: innate or learned?}} ''Physiology & Behavior'', 77(1):167-176, 2002.</ref>{{,}}<ref>{{en}} YOON H. , ENQUIST L. W. , DULAC C. {{lang|en|Olfactory inputs to hypothalamic neurons controlling reproduction and fertility}}, ''Cell'', 123(4):669-682, 2005.</ref> et permettent de reconnaître le partenaire de sexe opposé<ref name="pheromone">{{en}} STOWERS L. , HOLY T. E. , MEISTER M. , DULAC C. , KOENTGES G. {{lang|en|Loss of sex discrimination and male-male aggression in mice deficient for TRP2}}, ''Science'', 295(5559):1493-1500, 2002.</ref>{{,}}<ref name="dulac">{{en}} DULAC C. , TORELLO A. T. {{lang|en|Molecular detection of pheromone signals in mammals: from genes to behaviour}}, ''Nat. Rev. Neurosci.'', 4(7):551-562, 2003.</ref>, et enfin, lorsque le mâle monte la femelle, les réflexes sexuels (érection, lubrification, lordose, poussées pelviennes…) permettent la [[copulation]] et l'[[éjaculation]]<ref>{{en}} KNOBIL Ernest, NEILL Jimmy D. ''{{lang|en|The physiology of reproduction}}'', Raven Press, 2nd edition, 1994.</ref>.
[[Fichier:Circuits neurobiologiques de l'instinct sexuel des mammifères.png|700px|vignette|left|Schéma simplifié des circuits neurobiologiques qui contrôlent le [[comportement de reproduction]] chez les mammifères femelles non-primates. En simplifiant, les hormones contrôlent l'activité de ces circuits [[inné]]s. Elles activent la sécrétion des phéromones et désinhibent le réflexe de [[Lordose (comportement sexuel)|lordose]]<ref name="pfaff">{{en}} PFAFF Donald W. , SCHWARTZ-GIBLIN Susan, MACCARTHY Margareth M. , KOW Lee-Ming : {{lang|en|Cellular and molecular mechanisms of female reproductive behaviors}}, in KNOBIL Ernest, NEILL Jimmy D. : ''{{lang|en|The physiology of reproduction}}'', Raven Press, 2nd edition, 1994.</ref>. Les phéromones du mâle (1) sont détectées et traitées par les circuits olfactifs (2 - flèches rouges). Elles déclenchent l'excitation sexuelle chez la femelle et, via l'hypothalamus, la facilitation du réflexe de lordose<ref name="haga2010">{{en}} Haga S., Hattori T., Sato T., Sato K., Matsuda S., Kobayakawa R., Sakano H., Yoshihara Y., Kikusui T., Touhara K. {{lang|en|The male mouse pheromone ESP1 enhances female sexual receptive behaviour through a specific vomeronasal receptor}}. ''Nature'', 466(7302):118-122, 2010.</ref>. La monte du mâle stimule la croupe de la femelle (3) ce qui déclenche le réflexe de lordose (4 - flèches orange)<ref name="pfaff"/>. La courbure du dos induit la présentation du vagin au mâle (5). Puis les sensations clitoridiennes lors de la pénétration (6) activent le système de récompense (7 - flèches bleues), induisant l'apprentissage de motivations sexuelles<ref name="cibrian2010">{{en}} Cibrian-Llanderal T., Tecamachaltzi-Silvaran M., Triana-Del R.R., Pfaus J.G., Manzo J., Coria-Avila G.A. {{lang|en|Clitoral stimulation modulates appetitive sexual behavior and facilitates reproduction in rats}}. ''Physiology & Behavior'', 100(2):148-153, 2010</ref> et à rester à proximité du partenaire de copulation (attachement)<ref name="roberts2010">{{en}} Roberts S.A., Simpson D.M., Armstrong S.D., Davidson A.J., Robertson D.H., McLean L., Beynon R.J., Hurst J.L. [http://www.biomedcentral.com/1741-7007/8/75 {{lang|en|Darcin: a male pheromone that stimulates female memory and sexual attraction to an individual male's odour}}]. ''BMC. Biol.'', 8(1):75, 2010</ref>{{,}}<ref group="note" name="explications">Voir, pour davantage d'explications, les données neurobiologiques et les références dans l'article détaillé [[Comportement de reproduction]]</ref>.]] {{clr}}
L'analyse de tous les facteurs : les circuits neurobiologiques, le rôle des hormones, des phéromones et des réflexes sexuels, montre que le but fonctionnel de ce comportement est la copulation hétérosexuelle, qui permet la [[fécondation]] et la [[reproduction (biologie)|reproduction]]<ref name="wunsch2014"/>.


Chez les [[primate]]s ([[homo sapiens|être humain]], [[chimpanzé]], [[bonobo]], [[orang outan]], [[gorille]]), on observe un comportement contrôlé par les [[système de récompense|récompenses]] et la cognition, et centré sur la stimulation des zones érogènes.
==== Comportement érotique ====
[[Image:Kamasutra5.jpg|vignette|Une position du [[Kâmasûtra]].]]
L'article détaillé [[comportement érotique]] présente : 1) les facteurs biologiques qui contrôlent ce comportement, 2) le développement de ce comportement, et 3) les interactions entre les facteurs biologiques et environnementaux qui modifient le développement de ce comportement érotique.


A la puberté, les hormones activent le comportement de reproduction<ref>{{en}} SISK C. L. , FOSTER D. L. {{lang|en|The neural basis of puberty and adolescence}}, ''Nature Neuroscience'', 7(10):1040-1047, 2004.</ref>, les phéromones sexuelles déclenchent l'excitation sexuelle<ref>{{en}} MONCHO-BOGANI J. , LANUZA E. , HERNANDEZ A. , NOVEJARQUE A. , MARTINEZ-GARCIA F. {{lang|en|Attractive properties of sexual pheromones in mice: innate or learned?}} ''Physiology & Behavior'', 77(1):167-176, 2002.</ref>{{,}}<ref>{{en}} YOON H. , ENQUIST L. W. , DULAC C. {{lang|en|Olfactory inputs to hypothalamic neurons controlling reproduction and fertility}}, ''Cell'', 123(4):669-682, 2005.</ref> et permettent de reconnaître le partenaire de sexe opposé<ref name="pheromone">{{en}} STOWERS L. , HOLY T. E. , MEISTER M. , DULAC C. , KOENTGES G. {{lang|en|Loss of sex discrimination and male-male aggression in mice deficient for TRP2}}, ''Science'', 295(5559):1493-1500, 2002.</ref>{{,}}<ref name="dulac">{{en}} DULAC C. , TORELLO A. T. {{lang|en|Molecular detection of pheromone signals in mammals: from genes to behaviour}}, ''Nat. Rev. Neurosci.'', 4(7):551-562, 2003.</ref>, et enfin, lorsque le mâle monte la femelle, les réflexes sexuels (érection, lubrification, lordose, poussées pelviennes…) permettent la [[copulation]] et l'[[éjaculation]]<ref>{{en}} KNOBIL Ernest, NEILL Jimmy D. ''{{lang|en|The physiology of reproduction}}'', Raven Press, 2nd edition, 1994.</ref>.
L'article connexe [[Comportement sexuel humain]] présente la grande diversité des activités érotiques : 1) dans l'histoire, 2) dans les sociétés contemporaines, et 3) les caractéristiques de l'environnement culturel qui modifient le développement du comportement.


=== Les approches sociales de la sexualité ===
Le [[comportement érotique]], neurobiologiquement organisé pour la stimulation des zones érogènes, est le comportement sexuel typique des [[hominidé]]s, et en particulier des êtres humains<ref name="wunsch2014"/>{{,}}<ref name="agmo2007"/>.
L'étude des phénomènes sociaux de la sexualité (normes, [[Valeur (personnelle et culturelle)|valeurs]], [[croyance]]s…) est un domaine scientifique important<ref>{{Article|prénom1=Marion|nom1=Maudet|titre=Weeks Jeffrey, Sexualité|périodique=Genre, sexualité et société|date=2015-01-12|issn=2104-3736|doi=10.4000/gss.3268|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.4000/gss.3268|consulté le=2022-08-19}}</ref><ref>{{Ouvrage|prénom1=Trumbach,|nom1=Randolph.|titre=Sex and the gender revolution.|éditeur=University of Chicago Press|date=1998|isbn=0-226-81290-1|isbn2=978-0-226-81290-8|oclc=857537518|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/857537518|consulté le=2022-08-19}}</ref>. L


La sexualité est encadrée et contrôlée par des [[Norme sociale|normes]] qui sont historiquement et géographiquement situées.<ref>{{Article|prénom1=S.|nom1=Seidman|titre=Intimate Matters: A History of Sexuality in America. By John D'Emilio and Estelle B. Freedman (New York: Harper and Row, Publishers, 1988. xx plus 428 pp.)|périodique=Journal of Social History|volume=24|numéro=2|date=1990-12-01|issn=0022-4529|issn2=1527-1897|doi=10.1353/jsh/24.2.391|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1353/jsh/24.2.391|consulté le=2022-08-19|pages=391–394}}</ref>
En résumé, au cours de l'[[Évolution (biologie)|évolution]], la sexualité est progressivement dissociée des cycles hormonaux et il n'existe plus d'inhibition hormonale du comportement, 90 % des gènes des récepteurs aux phéromones sont altérés<ref name="nei2008"/> et le réflexe crucial de la [[Lordose (comportement sexuel)|lordose]] n'est plus fonctionnel. Par contre, l'importance des [[système de récompense|récompenses / renforcements]] et de la cognition est devenue majeure<ref name="agmo2007"/>.
[[Fichier:Évolution du contrôle neurobiologique de la sexualité.png|500px|vignette|left|Évolution des principaux facteurs neurobiologiques qui contrôlent le comportement sexuel des mammifères<ref name="wunsch2017phy"/>.]] {{clr}}
Ces modifications cérébrales ont modifié la dynamique fonctionnelle du comportement. En particulier, les processus olfactifs et les [[phéromone|phéromones sexuelles]] qui sont à l'origine de l'[[hétérosexualité]] sont altérés, favorisant le développement de [[préférence sexuelle|préférences sexuelles]]<ref name="wunsch2017ori">Wunsch S. [https://www.researchgate.net/publication/312143534_Orientation_sexuelle_ou_preferences_sexuelles ''Orientation sexuelle ou préférences sexuelles ?''] ''Sexologies'', 26(1):14-23, 2017.</ref>. Chez les hominidés et chez l'être humain, l'analyse des circuits neurobiologiques qui ont été modifiés montre que le but fonctionnel du comportement sexuel n'est plus la [[Comportement de reproduction|copulation]], mais la recherche des [[système de récompense|récompenses / renforcements]] érotiques (ou, en simplifiant, du plaisir sexuel). Ce plaisir intense est procuré par la stimulation du corps et des [[zone érogène|zones érogènes]], et en particulier par la stimulation du [[pénis]], du [[clitoris]] et du [[vagin]]. La [[Reproduction sexuée|reproduction]], chez l'être humain, devient une conséquence ''indirecte'' de la recherche des récompenses érotiques<ref name="wunsch2007">{{fr}} Wunsch S. [https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00447422/document Thèse de doctorat sur le comportement sexuel {{pdf}}] EPHE-Sorbonne, Paris, 2007.</ref>{{,}}<ref name="wunsch2017phy">Wunsch S. [https://www.researchgate.net/publication/312207056_Phylogenese_de_la_sexualite_des_mammiferes_Analyse_de_l%27evolution_des_facteurs_proximaux ''Phylogénèse de la sexualité des mammifères. Analyse de l'évolution des facteurs proximaux.''] ''Sexologies'', 26(1):3-13, 2017.</ref>.


La sexualité fait aussi l'objet d'un apprentissage par observation<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John H.|nom1=Gagnon|prénom2=William|nom2=Simon|titre=Sexual Conduct: The Social Sources of Human Sexuality|éditeur=Routledge|date=2017-07-05|isbn=978-1-315-12924-2|doi=10.4324/9781315129242|lire en ligne=https://www.taylorfrancis.com/books/9781351491174|consulté le=2022-08-19}}</ref>, imitation, [[Théorie de l'apprentissage social|apprentissage]]<ref>{{Article|prénom1=Suki|nom1=Ali|titre=Book Review: Emma Renold, Girls, Boys and Junior Sexualities: Exploring Children's Gender and Sexual Relations in the Primary School. London and New York: Routledge Falmer, 2005. xiii + 201 pp. ISBN 0—415—31497—6 (pbk)|périodique=Sexualities|volume=11|numéro=4|date=2008-08|issn=1363-4607|issn2=1461-7382|doi=10.1177/13634607080110040702|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1177/13634607080110040702|consulté le=2022-08-20|pages=514–516}}</ref> ou [[socialisation]]<ref>{{Article|prénom1=Jay|nom1=Mechling|titre=With the Boys: Little League Baseball and Preadolescent Culture.|périodique=The Oral History Review|volume=16|numéro=1|date=1988-03-01|issn=0094-0798|issn2=1533-8592|doi=10.1093/ohr/16.1.177|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1093/ohr/16.1.177|consulté le=2022-08-20|pages=177–179}}</ref> des normes, des valeurs et des scripts sexuels<ref>{{Chapitre|prénom1=Lucas|nom1=Monteil|titre chapitre=Scripts sexuels|titre ouvrage=Encyclopédie critique du genre|éditeur=La Découverte|date=2016-10-01|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/dec.renne.2016.01.0584|consulté le=2022-08-19|passage=584–595}}</ref>
À noter que le [[système de récompense]] n'est pas le seul facteur de contrôle du comportement érotique chez les hominidés. Le niveau d'activité physiologique, les [[Conditionnement (psychologie)|conditionnements]], les [[apprentissage]]s, la structure et la hiérarchie du groupe social, les relations de [[parenté]], les facteurs affectifs et cognitifs, et surtout chez l'être humain le contexte culturel ([[Norme sociale|normes sociales]], symboles, valeurs…)<ref name="wunsch2017inf"/> ont une influence majeure sur le développement érotique. Néanmoins, les caractéristiques [[inné]]es de ce comportement ([[zone érogène|zones érogènes]], [[système de récompense]] …) existent et s'expriment quel que soit l'[[environnement]] social ou culturel.


Les [[norme sociale|normes]], les valeurs, les comportements de la [[John Gagnon|sexualité]] se construisent à partir de critères politiques<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jeffrey|nom1=Weeks|titre=Sexuality and Its Discontents|éditeur=Routledge|date=2002-09-11|isbn=978-1-134-94931-1|doi=10.4324/9780203407462|lire en ligne=https://www.taylorfrancis.com/books/9781134949311|consulté le=2022-08-19}}</ref>, [[Doctrine de l'Église catholique sur la sexualité|religieux]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Freitas,|nom1=Donna.|titre=Sex and the soul : juggling sexuality, spirituality, romance, and religion on America's college campuses|isbn=978-0-19-022129-4|isbn2=0-19-022129-1|oclc=903245767|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/903245767|consulté le=2022-08-19}}</ref>, [[morale|moraux]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Carpenter, Edward,|nom1=1844-1929.|titre=Love's coming-of-age : a series of papers on the relations of the sexes|éditeur=[Home Farm Books]|date=2006|isbn=978-1-84664-136-7|isbn2=1-84664-136-5|oclc=229820677|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/229820677|consulté le=2022-08-19}}</ref>, ou "scientifiques"<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Philipp|nom1=Sarasin|titre=L'invention de la « sexualité », des Lumières à Freud. Esquisse|périodique=Le Mouvement Social|volume=200|numéro=3|date=2002|issn=0027-2671|doi=10.3917/lms.200.0138|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2002-3-page-138.htm|consulté le=2022-08-19|pages=138–146}}</ref>. En fonction de ces normes, certaines activités érotiques seront interdites, déviantes, cachées<ref>{{Article|prénom1=Laurel|nom1=Westbrook|titre=<i>Not Gay: Sex between Straight White Men</i>. By Elizabeth Jane Ward. New York: New York University Press, 2015. Pp. xi+239. $25.00 (paper).|périodique=American Journal of Sociology|volume=121|numéro=6|date=2016-05|issn=0002-9602|issn2=1537-5390|doi=10.1086/685727|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1086/685727|consulté le=2022-08-20|pages=1962–1964}}</ref> alors que d'autres sont considérées comme légitimes<ref>{{Ouvrage|prénom1=Katz, Jonathan, 1938-|nom1=author.|titre=The invention of heterosexuality|isbn=978-0-226-42601-3|isbn2=0-226-42601-7|oclc=76864375|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/76864375|consulté le=2022-08-20}}</ref> et souhaitables<ref>{{Ouvrage|prénom1=Weeks, Jeffrey R.,|nom1=1945-|titre=Sexuality and its discontents : meanings, myths, & modern sexualities|éditeur=Routledge and Kegan Paul|date=1985|isbn=0-7102-0565-1|isbn2=978-0-7102-0565-0|isbn3=0-7102-0564-3|oclc=934021888|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/934021888|consulté le=2022-08-19}}</ref>.
[[Fichier:Apprentissage de la motivation sexuelle chez l'humain.png|500px|vignette|center|Modélisation de l'apprentissage plurifactoriel de la sexualité érotique et culturelle de l'être humain (NB: L'importance de chaque facteur reste encore à évaluer plus précisément) <ref name="wunsch2014"/>.]]
{{clr}}
À partir des études réalisées en [[éthologie]] humaine<ref name="ford1965"/>{{,}}<ref name="werner1986"/>{{,}}<ref name="marshall1971"/>{{,}}<ref name="gregersen1983"/>, on observe que dans toutes les cultures le comportement érotique s'organise toujours autour de la stimulation du corps et des [[zone érogène|zones érogènes]]. Mais suivant les sociétés, les régions du corps, les formes et les moyens de la stimulation érotique changent : la région génitale est toujours stimulée, les zones anale et orale moins fréquemment (par exemple, le baiser avec la langue n'est pas pratiqué dans la majorité des sociétés<ref name=" Jankowiak2015">{{en}} Jankowiak W.R., Volsche S.L., Garcia J.R. [http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/aman.12286/full Is the romantic-sexual kiss a near human universal? {{pdf}}] American Anthropologist, 117:535-539, 2015.</ref>{{,}}<ref name="opler1969">{{en}} Marvin K. Opler, {{lang|en|Cross-cultural aspects of kissing}}, ''Medical Aspects of Human Sexuality'', Vol. 3, No. 2, février 1969, {{p.|11}}, 14, 17, 20–21.</ref>). Le moyen de la stimulation peut être l'organe génital ou la main, moins fréquemment la bouche, la langue ou un objet ; parfois, plusieurs ou toutes les modalités [[organe sensoriel|sensorielles]] sont stimulées, comme dans les [[banquet]]s de l'Antiquité<ref>{{en}} Partridge B. ''{{lang|en|A history of orgies}}'', Prion, 2002</ref>. La durée des activités est également variable. Enfin les activités érotiques peuvent être réalisées seul ou avec [[sexualité de groupe|plusieurs partenaires]], et être hétérosexuelles, homosexuelles, ou bisexuelles, voire avec des animaux<ref name="ford1965">{{en}} Ford C.S. , Beach F.A. : ''{{lang|en|Patterns of sexual behavior, Methuen & Co, London}}'', 1965. Le livre existe en français, mais il est plus difficile à trouver : ''Le comportement sexuel chez l'homme et l'animal'', R. Laffont, 1970.</ref>.


Ainsi, historiquement, les relations sexuelles chez les [[Grèce antique|Grecs]] s'inscrivent dans un contexte social contraignant et sont très dépendantes du statut social des partenaires. La sexualité n'est pas analysée sous l'angle de l'acte lui-même, du désir ou du plaisir, mais de la dynamique examinée selon deux grandes variables, qualitative (comportement sexuel) et quantitative (degré d'activité que traduisent le nombre et la fréquence des actes)<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Michel Foucault]]|titre=Histoire de la sexualité, tome 2|sous-titre=L'usage des plaisirs|passage=122|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1994|isbn=}}.</ref>.
== Culture et sexualité ==
=== L'émergence de la culture chez l'animal ===
[[Image:A Bonobo at the San Diego Zoo "fishing" for termites.jpg|thumb|upright=1.2|Utilisation d'un outil par un bonobo pour capturer des termites.]]
L'article détaillé [[Sexualité animale]] présente : 1) les critères définissant la culture animale, 2) les problèmes de l'évaluation de la nature culturelle des comportements observés, et 3) les principaux comportements sexuels des animaux qui seraient de l'ordre du culturel.


== Sexes et sexualités ==
La culture est un ensemble de [[connaissance|savoirs]] et de pratiques (règles sociales, utilisation d'outils, apprentissages sociaux…) qui, au sein d'un groupe donné, se partagent et se [[tradition|transmettent socialement]] et non par [[génétique|héritage génétique]]<ref>Klaus Immelmann, Anne Ruwet, ''Dictionnaire de l'éthologie'', Mardaga, 1995.</ref>. L'[[émergence]] de la [[culture]] est observée chez l'animal à partir des [[primate]]s. Quand la culture existe, la sexualité devient plus que la simple mise en jeu des [[Réflexe (réaction motrice)|réflexes]], des [[système de récompense|récompenses]] et des [[Conditionnement (psychologie)|conditionnements]]. Un exemple de comportement sexuel de l'ordre du culturel serait chez le bonobo l'utilisation d'objet pour la [[masturbation]]<ref> De Waal F. De la réconciliation chez les primates, Flammarion 1992.</ref>.

=== Sexualité humaine ===
[[Fichier:Herz mit Pfeil.png|vignette|Sens, signe et [[sexe]]...]]
L'article détaillé [[sexualité humaine]] présente : 1) les différentes valeurs et modèles normatifs de la sexualité, 2) les analyses de ces normes et valeurs, et 3) l'influence structurante des normes et valeurs sur la sexualité.

La [[culture]] est une caractéristique majeure de l'espèce humaine. L'étude des phénomènes culturels de la sexualité (modèles normatifs, [[Valeur (personnelle et culturelle)|valeurs]], [[croyance]]s…) est une des clés de la compréhension de la sexualité humaine.

Suivant les [[Société (sociologie)|sociétés]], les [[norme sociale|normes]] sexuelles se construisent à partir de critères [[Magie (surnaturel)|magiques]], [[religion|religieux]], [[morale|moraux]], sociaux, affectifs, comportementaux ou médicaux. Puis, en fonction de ces normes, les activités érotiques sont fréquentes ou rares, certaines activités érotiques seront interdites ou considérées comme inappropriées (sodomie, activités sexuelles avec les divinités, cunnilingus, baiser<ref name="opler1969"/>…) et d'autres pourront être valorisées (masturbation, coït vaginal ou homosexualité…). Bien que la sexualité puisse être très différente d'une société à une autre, la sexualité de la quasi-totalité des individus est conforme aux normes de leur groupe social<ref name="werner1986">{{en}} Werner D. [http://humanbehaviors.free.fr/Livre%20-%20Human%20sexuality%20around%20the%20world.pdf ''{{lang|en|Human sexuality around the world.}}'' {{pdf}}] Unpublished manuscript, University of Santa Caterina, Florianopolis, Brazil, 1986.</ref>{{,}}<ref name="ford1965"/>{{,}}<ref name="marshall1971">{{en}} Marshall D.S., Suggs R.C. ''{{lang|en|Human sexual behavior: Variations in the ethnographic spectrum}}''. Basic Books, 1971.</ref>{{,}}<ref name="gregersen1983">{{en}} Gregersen E. ''{{lang|en|Sexual practices. The story of human sexuality}}''. Franklin Watts, 1983.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Suggs R.C. ''{{lang|en|Marquesan sexual behavior : an anthropological study of polynesian practices}}''. Harcourt, Brace & World, 1966.</ref>, ce qui montre l'influence majeure et structurante du contexte culturel sur la sexualité humaine<ref name="gagnon2008"/>.

Les relations sexuelles chez les [[Grèce antique|Grecs]] s'inscrivent dans un contexte social contraignant et sont très dépendantes du statut social des partenaires. Elles font l'objet de réflexions morales de la part des philosophes comme [[Aristote]] ou [[Platon]]. Ces derniers les analysent, non sous l'angle de l'acte lui-même, du désir ou du plaisir, mais de la dynamique examinée selon deux grandes variables, qualitative (comportement sexuel) et quantitative (degré d'activité que traduisent le nombre et la fréquence des actes)<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Michel Foucault]]|titre=Histoire de la sexualité, tome 2|sous-titre=L'usage des plaisirs|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1994|passage=122|isbn=}}.</ref>.

Si le citoyen romain ne met aucun érotisme dans sa sexualité, cela ne semble pas être le cas chez les Étrusques où la relation entre les hommes et les femmes est bien différente, comme le montre par exemple la [[tombe des Taureaux]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Collège national des gynécologues et obstétriciens français|titre=Questions sexo|éditeur=[[Eyrolles|Éditions Eyrolles]]|année=2016|passage=57|isbn=}}.</ref>.

{{Citation|Du {{s mini|IV}} au {{s|XVI}}, la sexualité dans l'Occident médiéval passe du divin à l'humain, de l'extérieur à l'intérieur du mariage. Cette métamorphose de l'amour passionnel et subversif en amour conjugal maîtrisé se fait par le passage de l'inceste et de la polygamie au couple monogame<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Michel Rouche]]|titre=Mariage et sexualité au Moyen Age. Accord ou crise|éditeur=Presses Paris Sorbonne|année=2000|passage=370|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|VaDqN1M9HuAC}}}}.</ref>}}.

<gallery caption="Variations culturelles du comportement érotique.">
File:Khajurahosculpture.jpg|Sexualité dans l'[[Inde ancienne]].<br/> ([[Maithuna]] de [[Khajurâho]])
File:Symposium scene Nicias Painter MAN.jpg|[[Alimentation_en_Grèce_antique#Banquets|Banquet]] de L'Antiquité.<br/> ([[Céramique à figures rouges|Cratère à figures rouges]], [[années -530|530 {{av JC}}]].)
Fichier:The Death of Hyacinthos.gif|[[Bisexualité dans la Grèce antique]].<br/> [[Jean Broc]], ''[[La Mort d'Hyacinthe (Broc)|La Mort d'Hyacinthe]]'', 1801.
File:Polyamory pride in San Francisco 2004.jpg|[[Polyamour]].<br/> (Polyamory Pride à San Francisco.)
File:日本春宫册页《女人和狗》.jpg| [[Zoophilie|Sexualité avec des animaux]].<br/> ([[Ukiyo-e]] japonais, 1837.)
</gallery>

Dans toutes les [[Société (sciences sociales)|sociétés]], la recherche des plaisirs sexuels est régulée par des [[Norme sociale|normes sociales]]. Concrètement, les influences culturelles sur le comportement érotique s'exercent par des actions sur les adultes (par la peur de sanctions souvent exemplaires : lapidation<ref group="note">Actuellement, la mort par lapidation existe encore dans plusieurs pays : [https://www.amnesty.org/en/library/asset/AFR54/024/2012/en/4384e12f-6cee-4c9c-bba0-06df38ea54fb/afr540242012en.html Lapidation pour adultère] ; [http://www.postedeveille.ca/2011/01/afghanistan-un-homme-et-une-femme-lapides-pour-adultere.html Lapidation d'amants illégitimes]</ref>, bûcher<ref>Lever M. Les bûchers de Sodome, Fayard 10/18, 1996</ref>, pendaison<ref group="note">Au {{XXIe siècle}}, l'homosexualité est encore punie de mort dans plusieurs pays. Voir les références dans l'article [[Homosexualité#Dans le reste du monde|Homosexualité]]</ref>, emprisonnement… ou de manière positive, par la reconnaissance sociale, pour récompenser un comportement sexuel socialement valorisé), mais surtout sur les enfants et les adolescents, au moyen des [[Conditionnement (psychologie)|conditionnements]] aversifs (châtiments physiques ou psychologies) ou appétitifs (récompenses, louanges…) ; d'inductions d'émotions négatives (peur, honte, dégoût…), ou positives (fierté…) ; d'informations reflétant les croyances sociales (« la masturbation provoque des maladies »<ref group="note">Voir les références et les exemples donnés dans la partie "Condamnation et répression" de l'article [[Masturbation#Histoire_-_Condamnation_et_r.C3.A9pression|Masturbation]]</ref> …) ; puis, surtout, par la pratique des activités érotiques culturellement acceptées.

Par ailleurs, l'observation, l'imitation, et les [[Théorie de l'apprentissage social|apprentissages sociaux]] jouent également un rôle majeur dans la modification du comportement érotique vers les pratiques culturellement acceptées. Plus précisément, par rapport aux traitements cognitifs, des expériences suggèrent que les scripts culturels valorisants ou condamnant par exemple l'hétéro-, l'homo- ou la bisexualité, ou la fidélité, la pureté, la sexualité pré- ou extra-maritale, la performance sexuelle, les activités anales ou échangistes, la taille des seins, la pilosité{{etc.}}, influenceraient le développement des désirs sexuels<ref name="gagnon2008">{{fr}} Gagnon J. ''Les scripts de la sexualité. Essais sur les origines culturelles du désir.'' Payot, 2008.</ref> par des apprentissages érotiques et surtout cognitifs complexes : par la modulation du [[système de récompense]] par des [[Image mentale|représentations cognitives]]<ref name="mccabe2008">{{en}} McCabe C., Rolls E.T., Bilderbeck A., McGlone F. {{lang|en|Cognitive influences on the affective representation of touch and the sight of touch in the human brain.}} ''Soc. Cogn Affect. Neurosci.'', 3(2):97-108, 2008.</ref>, par l'influence inconsciente des représentations culturelles<ref name="custers2010">{{en}} Custers R., Aarts H. {{lang|en|The unconscious will: how the pursuit of goals operates outside of conscious awareness.}} ''Science'', 329(5987):47-50, 2010.</ref>, et par mimétisme social<ref name="lebreton2012">{{en}} Lebreton M., Kawa S., Forgeot d.B., Daunizeau J., Pessiglione M. {{lang|en|Your goal is mine: unraveling mimetic desires in the human brain.}} ''The Journal of Neuroscience'', 32(21):7146-7157, 2012.</ref>.

En France, une étude de l'[[Ipsos]], réalisée en 2015, révélait le nombre moyen de partenaires sexuels qu'avaient ou qu'estimait avoir eu les Français au cours de leur vie : 9,5 personnes pour les hommes, et 3 pour les femmes.<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ipsos |titre=Les pratiques sexuelles des français 2015 |url=https://fr.slideshare.net/IpsosFrance/les-pratiques-sexuelles-des-franais-2015 |site=slideshare.net |date=14 octobre 2015 |consulté le=30 aout 2020}}</ref> Ces chiffres sont à relativiser, en effet, dans une étude publiée dans le ''[[Journal of Sex Research]]'', en 2018, les auteurs ont constaté qu'estimer le nombre de partenaires sexuels pouvait constituer une pression sociale selon les [[Genre (sciences sociales)|genres]]<ref>{{Article |langue=anglais |auteur1=Kirstin R. Mitchell, Catherine H. Mercer, Philip Prah, Soazig Clifton, Clare Tanton, Kaye Wellings & Andrew Copas |titre=Why Do Men Report More Opposite-Sex Sexual Partners Than Women? Analysis of the Gender Discrepancy in a British National Probability Survey |périodique=The Journal of Sex Research |volume=56 |numéro=1 |date=25 juillet 2018 |issn=1559-8519 |lire en ligne=https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/00224499.2018.1481193?scroll=top&needAccess=true |pages=1-8 }}</ref>.

== Sexes naturels & Genres culturels ==
[[Fichier:A eunuch of Qing Dynasty.JPG|thumb|Castrés jeunes, les eunuques n'avaient pas d'organes génitaux, ni les caractères sexuels produits par la testostérone, comme la barbe.]]
[[Fichier:A eunuch of Qing Dynasty.JPG|thumb|Castrés jeunes, les eunuques n'avaient pas d'organes génitaux, ni les caractères sexuels produits par la testostérone, comme la barbe.]]


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Le [[Psychologie du développement|développement]] de la sexualité, de l'[[embryon]] à l'âge adulte, est provoqué par des facteurs biologiques bien spécifiques, suit des étapes chronologiques, et l'influence de la culture est déterminante.
Le [[Psychologie du développement|développement]] de la sexualité, de l'[[embryon]] à l'âge adulte, est provoqué par des facteurs biologiques bien spécifiques, suit des étapes chronologiques, et l'influence de la culture est déterminante.


On peut distinguer un continuum de sociétés sexuellement répressives, restrictives, permissives et éducatives<ref name="ford1965"/>{{,}}<ref name="Currier1981">Currier R.L. {{lang|en|Juvenile sexuality in global perspective.}} in Constantine L.L., Martinson F.M. (Eds). ''{{lang|en|Children and sex: new findings, new perspectives.}}'' Little, Brown and Co, (2):9-19, 1981.</ref>. Dans les sociétés les plus restrictives, comme Inis Beag<ref name="Messenger1971"> {{en}} Messenger J.C. ''{{lang|en|Sex and repression in an Irish folk community.}}'' in Marshall D.S., Suggs R.C. (Eds). Human sexual behavior: Variations in the ethnographic spectrum. Basic Books, (1):3-37, 1971.</ref>, la sexualité se développe plus tardivement, parfois après la puberté. Dans les sociétés les plus permissives, comme les Pilagas<ref name="henry1949">{{en}} Henry J. {{lang|en|The social function of child sexuality in Pilaga indian culture.}} in Hoch P.H., Zubin J. (Eds). ''{{lang|en|Psychosexual development in health and disease.}}'' Grune & Stratton, 91-101, 1949</ref>{{,}}<ref name="henry1944">{{en}} Henry J., Henry Z. ''{{lang|en|Doll play of Pilaga indian children.}}'' First Vintage Books Edition, 1944, reedition 1974.</ref> ou les Trobriandais<ref name="malinowski">{{en}} Malinowski B. ''{{lang|en|La vie sexuelle des sauvages du nord-ouest de la mélanésie.}}'' Petite bibliothèque Payot 1930, réédition 1970.</ref>, la sexualité débute dès les premières années de la vie<ref name="ford1965"/>{{,}}<ref name="wunsch2017dev1">Wunsch S. [http://www.em-consulte.com/article/1055926/article/principaux-facteurs-contextes-et-variations-du-dev ''Principaux facteurs, contextes et variations du développement sexuel humain. Une synthèse transculturelle et transdisciplinaire. {{1re}} partie : données ethnologiques.''] ''Sexologies'', 25(2):41-51, 2016.</ref>.
On peut distinguer un continuum de sociétés sexuellement répressives, restrictives, permissives et éducatives<ref name="ford1965">{{en}} Ford C.S. , Beach F.A. : ''{{lang|en|Patterns of sexual behavior, Methuen & Co, London}}'', 1965. Le livre existe en français, mais il est plus difficile à trouver : ''Le comportement sexuel chez l'homme et l'animal'', R. Laffont, 1970.</ref>{{,}}<ref name="Currier1981">Currier R.L. {{lang|en|Juvenile sexuality in global perspective.}} in Constantine L.L., Martinson F.M. (Eds). ''{{lang|en|Children and sex: new findings, new perspectives.}}'' Little, Brown and Co, (2):9-19, 1981.</ref>. Dans les sociétés les plus restrictives, comme Inis Beag<ref name="Messenger1971"> {{en}} Messenger J.C. ''{{lang|en|Sex and repression in an Irish folk community.}}'' in Marshall D.S., Suggs R.C. (Eds). Human sexual behavior: Variations in the ethnographic spectrum. Basic Books, (1):3-37, 1971.</ref>, la sexualité se développe plus tardivement, parfois après la puberté. Dans les sociétés les plus permissives, comme les Pilagas<ref name="henry1949">{{en}} Henry J. {{lang|en|The social function of child sexuality in Pilaga indian culture.}} in Hoch P.H., Zubin J. (Eds). ''{{lang|en|Psychosexual development in health and disease.}}'' Grune & Stratton, 91-101, 1949</ref>{{,}}<ref name="henry1944">{{en}} Henry J., Henry Z. ''{{lang|en|Doll play of Pilaga indian children.}}'' First Vintage Books Edition, 1944, reedition 1974.</ref> ou les Trobriandais<ref name="malinowski">{{en}} Malinowski B. ''{{lang|en|La vie sexuelle des sauvages du nord-ouest de la mélanésie.}}'' Petite bibliothèque Payot 1930, réédition 1970.</ref>, la sexualité débute dès les premières années de la vie<ref name="ford1965"/>{{,}}<ref name="wunsch2017dev1">Wunsch S. [http://www.em-consulte.com/article/1055926/article/principaux-facteurs-contextes-et-variations-du-dev ''Principaux facteurs, contextes et variations du développement sexuel humain. Une synthèse transculturelle et transdisciplinaire. {{1re}} partie : données ethnologiques.''] ''Sexologies'', 25(2):41-51, 2016.</ref>.


Les facteurs [[inné]]s du [[comportement érotique]] ([[Réflexe (réaction motrice)|réflexes]] sexuels, [[zone érogène|zones érogènes]], [[système de récompense|récompenses/renforcement]]…) se développent dès la période fœtale<ref>{{en}} SHIROZU H. , KOYANAGI T. , TAKASHIMA T. , HORIMOTO N. , AKAZAWA K. , NAKANO H. {{lang|en|Penile tumescence in the human fetus at term--a preliminary report}}, ''Early Hum. Dev.'', 41(3):159-166, 1995.</ref>{{,}}<ref>{{en}} GIORGI G. , SICCARDI M. {{lang|en|Ultrasonographic observation of a female fetus' sexual behavior in utero}}, ''Am. J. Obstet. Gynecol.'', 175(3 Pt 1):753, 1996.</ref>{{,}}<ref>{{en}} MEIZNER I. {{lang|en|Sonographic observation of in utero fetal "masturbation"}}, ''Journal of Ultrasound in Medicine'', 6(2):111, 1987.</ref> et les premières années de la vie. Potentiellement, l'organisme est alors prêt pour apprendre la sexualité. Le développement sexuel ultérieur sera déterminé par le contexte culturel, qui, à partir d'un âge variable suivant les sociétés, interdira ou valorisera telle ou telle activité érotique, transmettra des croyances sexuelles particulières, façonnant ainsi les [[comportement]]s, les [[émotion]]s associées aux vécus sexuels, les [[représentation mentale|représentations]] et les [[Valeur (personnelle et culturelle)|valeurs]] sexuelles des adultes<ref>{{en}} MARTINSON Floyd M. : ''{{lang|en|The sexual life of children}}'', Bergin & Garvey, 1994.</ref>{{,}}<ref>{{en}} CONSTANTINE Larry L. , MARTINSON Floyd M. , (Ed) : {{lang|en|Children and sex : new findings, new perspectives}}, Little, Brown and Co, Boston, 1981.</ref>. Au cours de son développement, on observe que l'enfant intègre les normes sexuelles de sa société, et à l'âge adulte ces [[norme sociale|normes]] seront perçues comme « naturelles » et « évidentes »<ref name="wunsch2017dev2">Wunsch S. [https://www.researchgate.net/publication/308805111_Principaux_facteurs_contextes_et_variations_du_developpement_sexuel_humain_Une_synthese_transculturelle_et_transdisciplinaire_2e_partie_modelisation ''Principaux facteurs, contextes et variations du développement sexuel humain. Une synthèse transculturelle et transdisciplinaire. {{2e}} partie: modélisation.''] ''Sexologies'', 25(4):141-152, 2016.</ref>.
Les facteurs [[inné]]s du [[comportement érotique]] ([[Réflexe (réaction motrice)|réflexes]] sexuels, [[zone érogène|zones érogènes]], [[système de récompense|récompenses/renforcement]]…) se développent dès la période fœtale<ref>{{en}} SHIROZU H. , KOYANAGI T. , TAKASHIMA T. , HORIMOTO N. , AKAZAWA K. , NAKANO H. {{lang|en|Penile tumescence in the human fetus at term--a preliminary report}}, ''Early Hum. Dev.'', 41(3):159-166, 1995.</ref>{{,}}<ref>{{en}} GIORGI G. , SICCARDI M. {{lang|en|Ultrasonographic observation of a female fetus' sexual behavior in utero}}, ''Am. J. Obstet. Gynecol.'', 175(3 Pt 1):753, 1996.</ref>{{,}}<ref>{{en}} MEIZNER I. {{lang|en|Sonographic observation of in utero fetal "masturbation"}}, ''Journal of Ultrasound in Medicine'', 6(2):111, 1987.</ref> et les premières années de la vie. Potentiellement, l'organisme est alors prêt pour apprendre la sexualité. Le développement sexuel ultérieur sera déterminé par le contexte culturel, qui, à partir d'un âge variable suivant les sociétés, interdira ou valorisera telle ou telle activité érotique, transmettra des croyances sexuelles particulières, façonnant ainsi les [[comportement]]s, les [[émotion]]s associées aux vécus sexuels, les [[représentation mentale|représentations]] et les [[Valeur (personnelle et culturelle)|valeurs]] sexuelles des adultes<ref>{{en}} MARTINSON Floyd M. : ''{{lang|en|The sexual life of children}}'', Bergin & Garvey, 1994.</ref>{{,}}<ref>{{en}} CONSTANTINE Larry L. , MARTINSON Floyd M. , (Ed) : {{lang|en|Children and sex : new findings, new perspectives}}, Little, Brown and Co, Boston, 1981.</ref>. Au cours de son développement, on observe que l'enfant intègre les normes sexuelles de sa société, et à l'âge adulte ces [[norme sociale|normes]] seront perçues comme « naturelles » et « évidentes »<ref name="wunsch2017dev2">Wunsch S. [https://www.researchgate.net/publication/308805111_Principaux_facteurs_contextes_et_variations_du_developpement_sexuel_humain_Une_synthese_transculturelle_et_transdisciplinaire_2e_partie_modelisation ''Principaux facteurs, contextes et variations du développement sexuel humain. Une synthèse transculturelle et transdisciplinaire. {{2e}} partie: modélisation.''] ''Sexologies'', 25(4):141-152, 2016.</ref>.
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Au cours de l’histoire, la médecine a eu différentes pratiques et interrogations en lien avec les transgressions de sexe et la sexualité. L’étude de cas pratiques tels que la sexuation des corps trans en Suisse romande entre 1940 et 1960, les constructions médicales et profanes de la « baisse du désir féminin » ou encore les discours actuels sur la chirurgie esthétique des organes génitaux, permet par ailleurs de comprendre le rôle de la médecine dans la définition des normes de sexe et de sexualité ainsi que la porosité des frontières entre normalité et pathologie<ref>{{Ouvrage|nom1=Martin, Hélène, 1969-|titre=Sexuer le corps : huit études sur des pratiques médicales d'hier et d'aujourd'hui|éditeur=Editions HETSL|année=2019|pages totales=183|isbn=978-2-88284-073-8|isbn2=2-88284-073-X|oclc=1134407636|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1134407636|consulté le=2020-01-21}}</ref>.
Au cours de l’histoire, la médecine a eu différentes pratiques et interrogations en lien avec les transgressions de sexe et la sexualité. L’étude de cas pratiques tels que la sexuation des corps trans en Suisse romande entre 1940 et 1960, les constructions médicales et profanes de la « baisse du désir féminin » ou encore les discours actuels sur la chirurgie esthétique des organes génitaux, permet par ailleurs de comprendre le rôle de la médecine dans la définition des normes de sexe et de sexualité ainsi que la porosité des frontières entre normalité et pathologie<ref>{{Ouvrage|nom1=Martin, Hélène, 1969-|titre=Sexuer le corps : huit études sur des pratiques médicales d'hier et d'aujourd'hui|éditeur=Editions HETSL|année=2019|pages totales=183|isbn=978-2-88284-073-8|isbn2=2-88284-073-X|oclc=1134407636|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1134407636|consulté le=2020-01-21}}</ref>.

En France, une étude de l'[[Ipsos]], réalisée en 2015, révélait le nombre moyen de partenaires sexuels qu'avaient ou qu'estimait avoir eu les Français au cours de leur vie : 9,5 personnes pour les hommes, et 3 pour les femmes.<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ipsos |titre=Les pratiques sexuelles des français 2015 |url=https://fr.slideshare.net/IpsosFrance/les-pratiques-sexuelles-des-franais-2015 |site=slideshare.net |date=14 octobre 2015 |consulté le=30 aout 2020}}</ref> Ces chiffres sont à relativiser, en effet, dans une étude publiée dans le ''[[Journal of Sex Research]]'', en 2018, les auteurs ont constaté qu'estimer le nombre de partenaires sexuels pouvait constituer une pression sociale selon les [[Genre (sciences sociales)|genres]]<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Kirstin R. Mitchell, Catherine H. Mercer, Philip Prah, Soazig Clifton, Clare Tanton, Kaye Wellings & Andrew Copas|titre=Why Do Men Report More Opposite-Sex Sexual Partners Than Women? Analysis of the Gender Discrepancy in a British National Probability Survey|périodique=The Journal of Sex Research|volume=56|numéro=1|date=25 juillet 2018|issn=1559-8519|lire en ligne=https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/00224499.2018.1481193?scroll=top&needAccess=true|pages=1-8}}</ref>.


== Pour approfondir ==
== Pour approfondir ==

=== Bibliographie ===
==== Sexologie ====
=== Anthropologie/Ethnologie ===
* {{en}} Clellan Ford, Frank Beach, {{lang|en|''Patterns of sexual behavior''}}, Methuen & Co, London, 1965. Le livre existe en français, mais il est plus difficile à trouver : {{fr}} ''Le comportement sexuel chez l'homme et l'animal'', R. Laffont, 1970.
* {{en}} E. Gregersen, Sexual practices. ''{{lang|en|The story of human sexuality}}''. Franklin Watts, 1983
* {{en}} D.S. Marshall, R.C. Suggs, ''{{lang|en|Human sexual behavior: Variations in the ethnographic spectrum.}}'' Basic Books, 1971.
* {{en}} Werner D. [http://humanbehaviors.free.fr/Livre%20-%20Human%20sexuality%20around%20the%20world.pdf ''{{lang|en|Human sexuality around the world}}'' {{pdf}}]. Unpublished manuscript, University of Santa Caterina, Florianopolis, Brazil, 1986.
* Godelier (M.), 1982, ''La Production des grands hommes'', Paris, Fayard. [La mise en scène de la domination masculine dans la sexualité chez les Baruya de Nouvelle-Guinée.
* Malinowski (B.), 1970 [1929], ''La Vie sexuelle des sauvages du nord-ouest de la Mélanésie'', Paris, Payot. [Le classique de l’anthropologie de la sexualité.
* Parker (R.), 1991, ''Bodies, Pleasures, Passions. Sexual Culture in Contemporary Brazil,'' Boston, Beacon.
* Prieur (A.), 1998, ''Mema’s House, Mexico City. On Tranvestites, Queens and Machos'', Chicago, University of Chicago Press.
* Rubin (G.), 2010, ''Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe'', EPEL. [Textes rassemblés et édités par Rostom Mesli. Voir notamment « Étudier les subcultures sexuelles. Exhumer l’ethnographie des communautés gaies en milieu urbain nord-américain ».]
* Sedgwick (E.), 2008 [1990], ''Épistémologie du placard'', Paris, Éditions Amsterdam.
* Tabet (P.), 2004, ''La Grande Arnaque. Sexualité des femmes et échange économico-sexuel,'' Paris, L’Harmattan.

=== Éthologie ===
* {{en}} A.F. Dixson, [https://global.oup.com/academic/product/primate-sexuality-9780199676613?cc=fr&lang=en& ''{{lang|en|Primate sexuality: Comparative studies of the Prosimians, Monkeys, Apes, and Human Beings.}}''] Oxford University Press, 2nd edition, 2012.
* {{en}} Bruce Bagemihl, ''{{lang|en|Biological exuberance}}'', St Martin Press, New York, 2000.
* {{Ouvrage|auteur1=Menno Schilthuizen|titre=Comme les bêtes. Ce que les animaux nous apprennent de notre sexualité|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=2014|pages totales=322|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|biNSCwAAQBAJ}}}}

=== Histoire ===

* {{Ouvrage|langue=fr|auteurs=[[Michel Foucault]]|titre=[[Histoire de la sexualité]]|volume=1|titre volume=La volonté de savoir|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1976|pages totales=224|isbn=2-07-029589-3}}
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Histoire de la sexualité|volume=2|titre volume=L'usage des plaisirs|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1984|pages totales=296|isbn=2-07-070056-9}}
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Histoire de la sexualité|volume=3|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1984|pages totales=288|isbn=2-07-027382-2}}
* {{Ouvrage|auteur1=Sylvie Steinberg|titre=Une histoire des sexualités|éditeur=Presses Universitaires de France|année=2018|pages totales=528|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|bIVuDwAAQBAJ}}}}
* Elias (N.), 1973, ''La Civilisation des mœurs'', Paris, Calmann-Lévy. [Le chapitre 6 est consacré aux relations sexuelles.
* Gouyon (P.H.), dir., 2009, ''Aux origines de la sexualité'', Paris, Fayard.
* Ariès (P.), Béjin (A.) (dir.), 1984, ''Sexualités Occidentales'', Paris, Seuil.
* Boehringer (S.), 2007, ''L’homosexualité féminine dans l’Antiquité grecque et romaine'', Paris, Les Belles Lettres.
* Chaperon (S.), 2007, ''Les origines de la sexologie, 1850-1900'', Paris, Audibert
* Corbin (A.), 2008, ''L’Harmonie des plaisirs. Les manières de jouir, du Siècle des Lumières à l’avènement de la sexologie'', Paris, Perrin
* Flandrin (J.-L.), 1981, ''Le Sexe et l’Occident. Évolution des attitudes et des comportements'', Paris, Seuil. [Les comportements sexuels à l’époque médiévale et moderne, du point de vue de l’Église.]

=== Épidémiologie/Santé ===

* Bajos (N.), Bozon (M.), Ferrand (A.), Giami (A.), Spira (A.), 1998, ''La Sexualité au temps du sida'', Paris, PUF. [L’ouvrage de synthèse sur l’enquête ACSF.]
* Bajos (N.), Bozon (M.) (dir.), 2008, ''Enquête sur la sexualité en France. Pratiques, genre et santé'', Paris, La Découverte. [Les résultats de l’enquête CSF de 2006.]
* Hubert (M.), Bajos (N.), Sanfort (T.) (dir.), 1998, ''Sexual Behaviour and HIV/AIDS in Europe. Comparisons of National Surveys'', Londres, UCL Press. [Une comparaison systématique des résultats des enquêtes sur les comportements sexuels menées dans les principaux pays européens dans les années 1990.]

* Kinsey (A.), Pomeroy (W.), Martin (C.), 1948, ''Sexual Behaviour in the Human Male'', Philadelphie et Londres, Saunders.
* Laumann (E.), Gagnon (J.), Michael (R.), Michaels (S.), 1994, ''The Social Organization of Sexuality. Sexual Practices in the United States'', Chicago, University of Chicago Press.
* Simon (P.), Gondonneau (J.), Mironer (L.), Dourlen-Rollier (A.M.), 1972, ''Rapport sur le comportement sexuel des Français'', Paris.
* Spira (A.), Bajos (N.) et groupe ACSF, 1993, ''Les Comportements sexuels en France'', Paris, La Documentation française.

=== Philosophie ===

* Borillo (D.), Lochak (D.) (dir.), 2005, ''La Liberté sexuelle'', Paris, PUF.
* Bourcier (S.), 2011, ''Queer Zones 3. Identités, cultures et politiques,'' Paris, Editions Amsterdam.
* Butler (J.), 2005 [1990], ''Trouble dans le genre. Pour un féminisme de la subversion'', Paris, La Découverte.
* Butler (J.), 2012 [2004], ''Défaire le genre,'' Paris, Editions Amsterdam.
* Dorlin (E.), 2008, ''Sexe, genre et sexualités'', Paris, PUF, Philosophies.
* de Lauretis (T.), 2007, ''Théorie queer et cultures populaires : de Foucault à Cronenberg'', Paris, La Dispute.
* Ogien (R.), 2003, ''Penser la pornographie'', Paris, PUF.

=== Sexologie ===

* Pierre Langis, Bernard Germain, ''La sexualité humaine'', De Boeck, {{2e}} édition, 2015.
* Pierre Langis, Bernard Germain, ''La sexualité humaine'', De Boeck, {{2e}} édition, 2015.
* F. Courtois, M.Bonierbale, ''Médecine sexuelle : fondements et pratiques'' Lavoisier - Médecine sciences, 2016.
* F. Courtois, M.Bonierbale, ''Médecine sexuelle : fondements et pratiques'' Lavoisier - Médecine sciences, 2016.
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* Philippe Brenot (Ed), ''Dictionnaire de la sexualité humaine'', L'Esprit du Temps, 2004.
* Philippe Brenot (Ed), ''Dictionnaire de la sexualité humaine'', L'Esprit du Temps, 2004.


==== Sociologie ====
=== Sociologie ===

* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Bozon|titre=Sociologie de la sexualité - 4e éd.|éditeur=Armand Colin|date=2018-09-19|isbn=978-2-200-62411-8|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=qTRuDwAAQBAJ|consulté le=2022-07-26}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Bozon|titre=Sociologie de la sexualité - 4e éd.|éditeur=Armand Colin|date=2018-09-19|isbn=978-2-200-62411-8|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=qTRuDwAAQBAJ|consulté le=2022-07-26}}
* {{Bases}}[http://www.persee.fr/showIssue.do?issueKey=arss_0335-5322_1999_num_128_1 Sur la Sexualité] [[Actes de la recherche en sciences sociales]]. Vol. 128, {{date-|juin 1999}}.


* John H. Gagnon, ''Les Scripts de la sexualité. Essais sur les origines culturelles du désir'', préface du {{Dr|Alain Giami}}, Payot, 2008.
* John H. Gagnon, ''Les Scripts de la sexualité. Essais sur les origines culturelles du désir'', préface du {{Dr|Alain Giami}}, Payot, 2008.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteurs=[[Michel Foucault]]|titre=[[Histoire de la sexualité]]|volume=1|titre volume=La volonté de savoir|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1976|pages totales=224|isbn=2-07-029589-3}}
** {{Ouvrage|langue=fr|titre=Histoire de la sexualité|volume=2|titre volume=L'usage des plaisirs|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1984|pages totales=296|isbn=2-07-070056-9}}
** {{Ouvrage|langue=fr|titre=Histoire de la sexualité|volume=3|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1984|pages totales=288|isbn=2-07-027382-2}}
* Bertrand Russell, George Jean Nathan, Edward Sapir. ''Éthique et sexualité'', Éditions Dupleix, 2013.
* {{Ouvrage|auteur1=Sylvie Steinberg|titre=Une histoire des sexualités|éditeur=Presses Universitaires de France|année=2018|pages totales=528|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|bIVuDwAAQBAJ}}}}
*Jacqueline Comte, Pour une authentique liberté sexuelle, Louise Courteau éditrice, 2010, {{ISBN|978-2892393309}}
*Hélène Martin et Marta Roca i Escoda (dir.). ''Sexuer le corps. Huit études sur des pratiques médicales d'hier et d'aujourd'hui.'' Lausanne, éditions HETSL. ([https://www.eesp.ch/laress/publications/detail/publication/sexuer-le-corps/ lire en ligne])
*Hélène Martin et Marta Roca i Escoda (dir.). ''Sexuer le corps. Huit études sur des pratiques médicales d'hier et d'aujourd'hui.'' Lausanne, éditions HETSL. ([https://www.eesp.ch/laress/publications/detail/publication/sexuer-le-corps/ lire en ligne])


=== Neurosciences / Psychologie biologique ===
==== Ethnologie ====
* {{en}} Clellan Ford, Frank Beach, {{lang|en|''Patterns of sexual behavior''}}, Methuen & Co, London, 1965. Le livre existe en français, mais il est plus difficile à trouver : {{fr}} ''Le comportement sexuel chez l'homme et l'animal'', R. Laffont, 1970.
* {{en}} E. Gregersen, Sexual practices. ''{{lang|en|The story of human sexuality}}''. Franklin Watts, 1983
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* {{en}} Werner D. [http://humanbehaviors.free.fr/Livre%20-%20Human%20sexuality%20around%20the%20world.pdf ''{{lang|en|Human sexuality around the world}}'' {{pdf}}]. Unpublished manuscript, University of Santa Caterina, Florianopolis, Brazil, 1986.

==== Éthologie ====
* {{en}} A.F. Dixson, [https://global.oup.com/academic/product/primate-sexuality-9780199676613?cc=fr&lang=en& ''{{lang|en|Primate sexuality: Comparative studies of the Prosimians, Monkeys, Apes, and Human Beings.}}''] Oxford University Press, 2nd edition, 2012.
* {{en}} Bruce Bagemihl, ''{{lang|en|Biological exuberance}}'', St Martin Press, New York, 2000.
* {{Ouvrage|auteur1=Menno Schilthuizen|titre=Comme les bêtes. Ce que les animaux nous apprennent de notre sexualité|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=2014|pages totales=322|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|biNSCwAAQBAJ}}}}

==== Neurosciences / Psychologie biologique ====
* C. Thibault, M.-C. Levasseur (Eds), ''La Reproduction chez les mammifères et l'Homme'', INRA Ellipse, 2001.
* C. Thibault, M.-C. Levasseur (Eds), ''La Reproduction chez les mammifères et l'Homme'', INRA Ellipse, 2001.
* Serge Wunsch [http://www.em-consulte.com/revue/SEXOL/26/1/table-des-matieres/ Dossier thématique : « Sexualité et Neurosciences » {{pdf}}]. ''Sexologies'', 26(1):1-63, 2017.
* Serge Wunsch
**[http://www.em-consulte.com/revue/SEXOL/26/1/table-des-matieres/ Dossier thématique : « Sexualité et Neurosciences » {{pdf}}]. ''Sexologies'', 26(1):1-63, 2017.
** [http://www2.hu-berlin.de/sexology/BIB/FR/wunsch.htm Thèse de doctorat sur le comportement sexuel] EPHE-Sorbonne, Paris, 2007. [http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00447422/fr/ {{pdf}} Serveur des thèses du CNRS].
* Claude Aron, ''La bisexualité et l'ordre de la nature'', Odile Jacob 1996.
* Claude Aron, ''La bisexualité et l'ordre de la nature'', Odile Jacob 1996.
* {{en}} Anders Agmo [http://www.elsevier.com/wps/find/bookdescription.cws_home/712200/description#description ''{{lang|en|Functional and dysfunctional sexual behavior}}''] Elsevier 2007.
* {{en}} Anders Agmo [http://www.elsevier.com/wps/find/bookdescription.cws_home/712200/description#description ''{{lang|en|Functional and dysfunctional sexual behavior}}''] Elsevier 2007.
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}}
}}
* {{Autorité}}
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Dictionnaires|id=Encyclopédie critique du genre}}
* {{Bases}}
* [http://www.persee.fr/showIssue.do?issueKey=arss_0335-5322_1999_num_128_1 Sur la Sexualité] [[Actes de la recherche en sciences sociales]]. Vol. 128, {{date-|juin 1999}}.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 20 août 2022 à 02:20

La sexualité désigne les comportements sexuels[1], parmi lesquels la reproduction.

La sexualité varie en fonction des époques[2], des valeurs[3], des représentations sociales[4], et des législations[5], mais aussi en fonction des individus.,

La sexualité est souvent reliée à l'amour et au couple.

De nombreux sciences ou disciplines scientifiques portent un discours sur la sexualité : la psychiatrie, la médecine, la psychologie, l'histoire, la sociologie ou la sexologie[6].

Définition

Il y a une diversité d'approches théoriques et de définitions concernant la sexualité. Parce qu'elle peut prendre de nombreuses formes différentes, il faut envisager la sexualité de façon multidimensionnelle

Elle peut désigner :

- la reproduction

- le comportement sexuel, le comportement de reproduction, la copulation, la fécondation, le comportement érotique, la stimulation du corps et des zones érogènes, et le plaisir érotique ;

- les affects et les émotions (attachement romantique, désirs et plaisirs érotiques, passions…)

- les mœurs, représentations, croyances, valeurs, symboles, législations.

Le terme de sexualité apparaît dans la langue française en 1838 pour désigner "le caractère de ce qui est sexué, ensemble des caractères propres à chaque sexe".[7]

Les sciences de la sexualité

Psychobiologie

Comportement sexuel de deux coccinelles.

Pour la psychobiologie, le comportement sexuel est l'ensemble des activités motrices qui permettent la reproduction des animaux sexués.

Ce comportement est contrôlé principalement par le système nerveux. Plus le comportement sexuel est simple et stéréotypé. C'est le cas par exemple des insectes. PLUS le système nerveux est complexe, plus le comportement sexuel sera élaboré. C'est le cas typique de l'être humain[8].

En raison de la nature en partie aléatoire de l'évolution, les organismes ainsi que le contrôle du comportement sexuel ne sont pas « optimisés »[9],[10]. C'est cette caractéristique qui explique l'existence d'activités sexuelles non reproductrices, en particulier chez les primates.

Chez les mammifères non-primates (rongeurs, canidés, ovins…), on observe un comportement de copulation, contrôlé par les hormones, les phéromones et les réflexes sexuels.[11],[12].

Chez les primates (être humain, chimpanzé, bonobo, orang outan, gorille), on observe un comportement contrôlé par les récompenses et la cognition, et centré sur la stimulation des zones érogènes.

A la puberté, les hormones activent le comportement de reproduction[13], les phéromones sexuelles déclenchent l'excitation sexuelle[14],[15] et permettent de reconnaître le partenaire de sexe opposé[16],[17], et enfin, lorsque le mâle monte la femelle, les réflexes sexuels (érection, lubrification, lordose, poussées pelviennes…) permettent la copulation et l'éjaculation[18].

Les approches sociales de la sexualité

L'étude des phénomènes sociaux de la sexualité (normes, valeurs, croyances…) est un domaine scientifique important[19][20]. L

La sexualité est encadrée et contrôlée par des normes qui sont historiquement et géographiquement situées.[21]

La sexualité fait aussi l'objet d'un apprentissage par observation[22], imitation, apprentissage[23] ou socialisation[24] des normes, des valeurs et des scripts sexuels[25]

Les normes, les valeurs, les comportements de la sexualité se construisent à partir de critères politiques[26], religieux[27], moraux[28], ou "scientifiques"[29]. En fonction de ces normes, certaines activités érotiques seront interdites, déviantes, cachées[30] alors que d'autres sont considérées comme légitimes[31] et souhaitables[32].

Ainsi, historiquement, les relations sexuelles chez les Grecs s'inscrivent dans un contexte social contraignant et sont très dépendantes du statut social des partenaires. La sexualité n'est pas analysée sous l'angle de l'acte lui-même, du désir ou du plaisir, mais de la dynamique examinée selon deux grandes variables, qualitative (comportement sexuel) et quantitative (degré d'activité que traduisent le nombre et la fréquence des actes)[33].

Sexes et sexualités

Castrés jeunes, les eunuques n'avaient pas d'organes génitaux, ni les caractères sexuels produits par la testostérone, comme la barbe.

Dépourvues de connaissances scientifiques, la plupart des sociétés traditionnelles ont élaboré en fonction de leurs croyances culturelles des récits mythologiques qui expliquent la création du monde. L'analyse transculturelle de ces différentes mythologies montre, par rapport à la question du sexe et du genre, que les différentes sociétés ont élaboré jusqu'à 4 types de sexes naturels et 6 types de genres culturels distincts[12]. L'analyse des interactions entre les facteurs biologiques et culturels suggère une influence des facteurs biologiques dans la construction culturelle des genres.

Le sexe conçu comme « naturel » est construit dans les sociétés traditionnelles à partir de l'observation de l'anatomie génitale. Comme 98 % des humains ont des organes génitaux mâles ou femelles non ambigus[34], les sexes naturels mâle et femelle existent dans toutes les sociétés. Les 2 % d'humains ayant une anatomie sexuelle ambiguë ont parfois été à l'origine de l'élaboration d'un sexe naturel intermédiaire ou hermaphrodite, en particulier quand ces anomalies étaient fréquentes. Un exemple typique sont les Guevedoces en République dominicaine. En raison d'une déficience en 5-alpha réductase, les garçons ont des organes génitaux de type féminin, mais développent des caractères masculins à l'adolescence (Figure: Guevedoces). Ces caractéristiques spectaculaires ont induit la croyance en l'existence d'un troisième sexe naturel[35]. La castration, fréquemment pratiquée dans l'Antiquité, est le facteur à l'origine de la construction d'un 4e type de sexe naturel, a-sexué. En l'absence de connaissances génétiques et hormonales, il est compréhensible que certains groupes humains aient interprété l'absence d'organes génitaux comme étant une conformation a-sexuée.

Les principaux genres culturels observés dans les sociétés humaines proviennent de ces sexes naturels. En raison de la grande fréquence (98 %) des anatomies mâles et femelles, les genres Femme et Homme existent dans toutes les sociétés. Les 2 % de sexes naturels intermédiaires ont parfois été construits comme des genres culturels distincts, comme les Two Spirits amérindiens, les Bissu Indonésiens ou les Hijra indiens[35],[36].

Les Bugis en Indonésie ont 5 genres culturels : des Hommes, des Calabai (homme féminin), des Bissu (intermédiaire), des Calalai (femme masculine) et des Femmes[36]. Or des études récentes montrent qu'il existe une masculinisation variable du cerveau, en fonction des gènes et du taux de testostérone[37],[38],[39], qui influence en particulier le caractère feminin ou masculin des activités ludiques dans l'enfance[40]. Comme cette caractéristique existe également chez les primates, ce n'est pas un effet culturel[41],[42]. De plus, on observe que les Fa'afafine à Samoa, équivalant aux Calabai, avaient majoritairement dans leur enfance des activités ludiques de type féminin[43]. Ces données suggèrent que les 5 types de genres culturels des Bugis, que l'on retrouve dans d'autres sociétés, découlent principalement de la différenciation sexuelle anatomique du corps (pour les Femme, Homme et Bissu), et secondairement de la différenciation sexuelle cérébrale (pour les Calabai et Calalai ; et les Fa'afafine).

Enfin, le 6e et dernier type de genre, a-sexué, provient des rares sociétés où la castration était une pratique culturelle habituelle. Dans l'empire byzantin, pendant plusieurs siècles, les eunuques avaient un statut social dans la société. Castrés jeunes, ils n'avaient pas les caractères sexuels secondaires produits par la testostérone, comme la barbe ou une tessiture de voix plus grave. De plus, ils étaient éduqués à part, habillés différemment et avaient des fonctions sociales importantes et distinctes. Pour ces raisons, il est compréhensible que les Byzantins aient conçu les eunuques comme étant un sexe naturel et un genre culturel distinct[44].

Enfin, pour montrer l'importance du contexte culturel, on observe que dans les sociétés où il existe plus de 2 genres, les personnes qui ne se considèrent pas comme femme ou homme généralement ne subissent pas d'ostracisme social, trouvent une place dans leur société, ne se considèrent pas comme transgenre, et ne cherchent pas à changer de sexe[36].

Amour

Éros / Cupidon, Dieu de l' Amour.

L'article détaillé Amour présente : 1) les facteurs biologiques à l'origine de l'attachement romantique, 2) les caractéristiques individuelles et sociales de la passion amoureuse, ainsi que leurs conséquences, et 3) les différentes manifestations culturelles de l'amour, en particulier dans les arts, la poésie et la littérature.

Les expérimentations animales relatives à l’attachement ont montré que les différents types d’attachement (filial, romantique, fraternel, amical, pour un animal, un habitat, un milieu ou pour un objet) ont des bases neurobiologiques en partie communes. Chez l’Homme, l’attachement « romantique » met en jeu globalement les mêmes régions cérébrales, ainsi que certaines structures impliquées dans les récompenses[45]. L’attachement « romantique » dépendrait, au moins en partie, du contexte socioculturel. En effet, on observe que dans les sociétés où l’activité érotique se déroule simplement et quotidiennement, l’attachement romantique est moins marqué et plus « apaisé » que dans les passions et les extases sentimentales de l’amoureux occidental, « qui soupire comme une fournaise » pour un impossible idéal romantique[46]. Plusieurs auteurs ont souligné la ressemblance entre certains aspects de la passion amoureuse (altération de l’état mental, exaltation de l’humeur, pensées intrusives de l’objet aimé…) et certains troubles psychiques (observés par exemple dans les troubles bipolaires et obsessionnels-compulsifs)[47]. En schématisant, il semblerait que la mise en jeu du système des récompenses, facteur primordial de la sexualité humaine[11], induise une « dépendance » à l’objet « aimé » qui conduirait à des états de « manque » lorsque cet objet est inaccessible[48],[49]. Ces états psychiques intenses provoqués par les passions amoureuses sont à l'origine, non seulement d'accomplissements remarquables dans les arts, la poésie et la littérature, mais également de bouleversements individuels (tentatives de suicide, crimes passionnels…) ou sociaux (selon la légende, la guerre de Troie fut provoqué en raison de l'enlèvement d'Hélène par le prince Pâris, qui fut subjugué par sa beauté extraordinaire).

Développement

De l'enfance à l'âge adulte

L'article Développement psychosexuel, en fonction des données des neurosciences et de la psychologie du développement, présente : 1) la chronologie du développement des facteurs innées et acquis de la sexualité, 2) Les caractéristiques culturelles qui influencent le développement de la sexualité, et 3) les principales possibilités de variations du développement de la sexualité.

Le développement de la sexualité, de l'embryon à l'âge adulte, est provoqué par des facteurs biologiques bien spécifiques, suit des étapes chronologiques, et l'influence de la culture est déterminante.

On peut distinguer un continuum de sociétés sexuellement répressives, restrictives, permissives et éducatives[50],[51]. Dans les sociétés les plus restrictives, comme Inis Beag[52], la sexualité se développe plus tardivement, parfois après la puberté. Dans les sociétés les plus permissives, comme les Pilagas[53],[54] ou les Trobriandais[55], la sexualité débute dès les premières années de la vie[50],[56].

Les facteurs innés du comportement érotique (réflexes sexuels, zones érogènes, récompenses/renforcement…) se développent dès la période fœtale[57],[58],[59] et les premières années de la vie. Potentiellement, l'organisme est alors prêt pour apprendre la sexualité. Le développement sexuel ultérieur sera déterminé par le contexte culturel, qui, à partir d'un âge variable suivant les sociétés, interdira ou valorisera telle ou telle activité érotique, transmettra des croyances sexuelles particulières, façonnant ainsi les comportements, les émotions associées aux vécus sexuels, les représentations et les valeurs sexuelles des adultes[60],[61]. Au cours de son développement, on observe que l'enfant intègre les normes sexuelles de sa société, et à l'âge adulte ces normes seront perçues comme « naturelles » et « évidentes »[62].

Éducation sexuelle

L'éducation sexuelle, dans son sens le plus large, est indissociable du développement de la sexualité. Que les apprentissages soient institutionnels ou informels, décidés et organisés ou laissés au hasard des circonstances de la vie, ils déterminent l'essentiel du devenir de la sexualité humaine.

Dans les sociétés modernes, les enjeux de l'éducation sexuelle sont multiples : accès à la santé sexuelle, prévention des troubles de la sexualité, apprentissages de connaissances relatives à la reproduction, à la sexualité, au plaisir et à l'amour, développement de la socialisation sexuelle, ainsi que du sens moral et éthique. Mais la sexualité est un sujet particulier dans les sociétés modernes, et la transmission du savoir sexuel est compliqué par une forte réticence sociale à l'éducation sexuelle ainsi que par l'état de minorité civile des élèves. Or l'adolescence en Occident est une période particulièrement sensible du développement, et le manque d'informations fiables et le manque de communication avec des adultes de confiance sont des handicaps pour gérer les problèmes de la représentation de son corps, de l'identité sexuelle, des croyances en de nombreux stéréotypes, de la performance sexuelle, de la relation sexuée à l'autre, de la gestion des émois sexuels et des relations amoureuses[63],[64].

Pathologies et thérapies sexuelles

Satyre de la mythologie grecque, symbolisant l'excès pathologique du désir sexuel (satyriasis).

L'article détaillé Paraphilie présente : 1) les différents modèles de références de la normalité, culturels ou médicaux, à partir desquelles se construisent le discours moral et médical, 2) les principaux troubles et maladies de la sexualité, et 3) les principaux types de thérapies et de stratégies préventives.

Suivant les époques, les mœurs et les connaissances disponibles, ont existé plusieurs modèles de la normalité physiologique, comportementale et psychologique. Ces modèles déterminent l'anormal et le pathologique[12],[65] : par exemple, dans le modèle Antique de la virilité, la passivité sexuelle était un crime, tandis qu'au XIXe siècle, dans le modèle médical de l'instinct sexuel, les activités sexuelles non reproductrices (masturbation, fellation, sodomie…) étaient une perversion[66]. Actuellement, les principaux troubles sexuels identifiés sont les dysfonctions sexuelles, les paraphilies, et les troubles de l'identité de genre[67]. Les principales maladies liées à la sexualité sont les infections sexuellement transmises. En sexologie clinique, les méthodes thérapeutiques les plus utilisées sont les thérapies cognitives et comportementales, les méthodes de Masters et Johnson (sensate focus), les thérapies de couples, ainsi que la sexocorporelle et la psychanalyse[68],[69].

Au cours de l’histoire, la médecine a eu différentes pratiques et interrogations en lien avec les transgressions de sexe et la sexualité. L’étude de cas pratiques tels que la sexuation des corps trans en Suisse romande entre 1940 et 1960, les constructions médicales et profanes de la « baisse du désir féminin » ou encore les discours actuels sur la chirurgie esthétique des organes génitaux, permet par ailleurs de comprendre le rôle de la médecine dans la définition des normes de sexe et de sexualité ainsi que la porosité des frontières entre normalité et pathologie[70].

En France, une étude de l'Ipsos, réalisée en 2015, révélait le nombre moyen de partenaires sexuels qu'avaient ou qu'estimait avoir eu les Français au cours de leur vie : 9,5 personnes pour les hommes, et 3 pour les femmes.[71] Ces chiffres sont à relativiser, en effet, dans une étude publiée dans le Journal of Sex Research, en 2018, les auteurs ont constaté qu'estimer le nombre de partenaires sexuels pouvait constituer une pression sociale selon les genres[72].

Pour approfondir

Anthropologie/Ethnologie

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Éthologie

Histoire

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  • Histoire de la sexualité, vol. 3, Paris, Gallimard, , 288 p. (ISBN 2-07-027382-2)
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Épidémiologie/Santé

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Sociologie

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Neurosciences / Psychologie biologique

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Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

Références

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