Aller au contenu

« Action collective (sociologie) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Swarthon (discuter | contributions)
Fonctionnalité de suggestions de liens : 1 lien ajouté.
Balises : Éditeur visuel Modification par mobile Modification par le web mobile Tâche pour novices Suggéré : ajouter des liens
Touam (discuter | contributions)
Ligne 11 : Ligne 11 :
* au sens large, l'action collective est une action coordonnée de plusieurs individus, comme faire ses courses au supermarché, ou bien se promener.
* au sens large, l'action collective est une action coordonnée de plusieurs individus, comme faire ses courses au supermarché, ou bien se promener.
* au sens strict, elle est définie comme une action volontaire coordonnant la participation de plusieurs individus dans le but de faire triompher un intérêt ou une cause. Par exemple participer à une [[manifestation]], faire une [[grève]]. Ce type d'action collective est étudié par une branche spécifique de la sociologie, la [[sociologie politique]].
* au sens strict, elle est définie comme une action volontaire coordonnant la participation de plusieurs individus dans le but de faire triompher un intérêt ou une cause. Par exemple participer à une [[manifestation]], faire une [[grève]]. Ce type d'action collective est étudié par une branche spécifique de la sociologie, la [[sociologie politique]].
Dans son ouvrage ''[[La Mise en scène de la vie quotidienne]]'', Erwing Goffman montre que les participants ou intervenantes d'une action collective mettent en place des stratégies pour faire croire que leur engagement est vrai, ou au moins pertinent et adéquat. Pour y parvenir, ils mettent en oeuvre des relations de [[Complice|complicité]], par exemple. Cependant, les membres d'une action collective peuvent, individuellement, ne pas être totalement convaincus par leur projet. Ils se permettront alors des écarts par rapport au comportement standard, écarts qui seront vite réalignés sur ce dernier. Par exemple, en faisant une plaisanterie, un silence significatif, des sous-entendus révélateurs, etc. Dans les conventions sociales, l'auteur de ces écarts peut nier avoir voulu dire quelque chose de spécial, et qui les entends a le droit de faire semblant de n'avoir rien entendu. Ces politesses verbales, prises de liberté par rapport aux buts de l'action collective, qui veulent dire le contraire de ce qu'elles prétendent affirmer, ne sont pas toujours faciles à interpréter. Peut-être, par une plus grande provocation, leur auteur cherche à obtenir un avantage, et montrer ses interlocuteurs sous un jour défavorable. <ref>{{Bibliographie|Q108854428|page=181, La communication étrangère au rôle/Les opérations de réalignement}}</ref>.


==Bibliographie==
==Bibliographie==
Ligne 17 : Ligne 18 :
* Christian Thuderoz
* Christian Thuderoz
*[[L'Acteur et le Système|Michel Crozier & Erhard Friedberg, ''L'acteur et le système'']]
*[[L'Acteur et le Système|Michel Crozier & Erhard Friedberg, ''L'acteur et le système'']]

== Références ==
<references />


== Articles connexes ==
== Articles connexes ==

Version du 4 août 2022 à 10:40

Une action collective est, en sociologie, un type d'action, collective, résultant d'une coordination non concertée par les agents des buts ou des formes de leurs actions individuelles. Les agents n’ont pas d’engagements les uns à l’égard des autres.

Concept

La sociologie distingue deux types d'actions collectives :

  • Lorsque la coordination est simplement induite par les circonstances, l’action collective est dite plurielle : les fins et moyens s’imposent ou sont suggérés. C'est le cas du « sauve qui peut » et des phénomènes de foule.
  • Lorsque la coordination est prédéterminée par un dispositif social, les actions sont dites complémentaires. Celles-ci peuvent être simultanées, telles celles du conducteur d’autobus et de son passager, ou différée, telle l’action de lire un livre écrit par un autre en une autre époque.

On remarque ainsi deux sens au concept :

  • au sens large, l'action collective est une action coordonnée de plusieurs individus, comme faire ses courses au supermarché, ou bien se promener.
  • au sens strict, elle est définie comme une action volontaire coordonnant la participation de plusieurs individus dans le but de faire triompher un intérêt ou une cause. Par exemple participer à une manifestation, faire une grève. Ce type d'action collective est étudié par une branche spécifique de la sociologie, la sociologie politique.

Dans son ouvrage La Mise en scène de la vie quotidienne, Erwing Goffman montre que les participants ou intervenantes d'une action collective mettent en place des stratégies pour faire croire que leur engagement est vrai, ou au moins pertinent et adéquat. Pour y parvenir, ils mettent en oeuvre des relations de complicité, par exemple. Cependant, les membres d'une action collective peuvent, individuellement, ne pas être totalement convaincus par leur projet. Ils se permettront alors des écarts par rapport au comportement standard, écarts qui seront vite réalignés sur ce dernier. Par exemple, en faisant une plaisanterie, un silence significatif, des sous-entendus révélateurs, etc. Dans les conventions sociales, l'auteur de ces écarts peut nier avoir voulu dire quelque chose de spécial, et qui les entends a le droit de faire semblant de n'avoir rien entendu. Ces politesses verbales, prises de liberté par rapport aux buts de l'action collective, qui veulent dire le contraire de ce qu'elles prétendent affirmer, ne sont pas toujours faciles à interpréter. Peut-être, par une plus grande provocation, leur auteur cherche à obtenir un avantage, et montrer ses interlocuteurs sous un jour défavorable. [1].

Bibliographie

Références

  1. Erving Goffman (trad. Alain Accardo), La présentation de soi, Paris, Les Éditions de Minuit, , 251 p. (ISBN 2-7073-0014-4, BNF 37496128), p. 181, La communication étrangère au rôle/Les opérations de réalignementVoir et modifier les données sur Wikidata

Articles connexes