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== Pièces ==
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Les pièces se jouent dans des théâtres spécialisés appelés {{japonais|''yose''|寄席}}. Parmi les plus célèbres, on trouve à Tokyo les Shinjuku Suehirotei, Suzumoto Engeijō (Ueno), Asakusa Engei Hall et Ikebukuro Engeijô, et à Osaka, le Tenma Tenjin Hanjōtei<ref name="Nippon"/>.
Les pièces se jouent dans des théâtres spécialisés appelés {{japonais|''yose''|寄席}}. A Tokyo, les Shinjuku Suehirotei, Suzumoto Engeijō (Ueno), Asakusa Engei Hall et Ikebukuro Engeijô, et à Osaka, le Tenma Tenjin Hanjōtei figurent parmi les plus célèbres<ref name="Nippon"/>.


{{japonais|''{{lien|Jugemu}}''|寿限無}} est une célèbre pièce de ''rakugo'' où un couple, voulant donner un nom de bon augure à leur bébé et ne parvenant pas à se décider, décide de prendre tous les noms proposés par le moine bouddhiste, dont le premier est ''jugemu'' (« longévité sans limite » ou « sans fin »). Cet enchaînement de noms quasi interminable est à l'origine de péripéties très drôles. ''Jugemu'' a donné lieu à la création d'un morceau de jazz par le pianiste japonais {{lien|Yōsuke Yamashita}}.
{{japonais|''{{lien|Jugemu}}''|寿限無}} est une célèbre pièce de ''rakugo'' où un couple, voulant donner un nom de bon augure à son bébé et ne parvenant pas à se décider, prend tous les noms proposés par le moine bouddhiste, dont le premier est ''jugemu'' (« longévité sans limite » ou « sans fin »). Cet enchaînement de noms quasi interminable est à l'origine de péripéties très drôles. ''Jugemu'' a donné lieu à la création d'un morceau de [[jazz]] par le pianiste japonais {{lien|Yōsuke Yamashita}}.


Une autre pièce de ''rakugo'' a été rendue célèbre autour du monde par le film d'animation du même nom, de [[Kōji Yamamura]] : ''[[Atama Yama]]''.
Une autre pièce de ''rakugo'' a été rendue célèbre autour du monde par le film d'animation de [[Kōji Yamamura]] du même nom, ''[[Le Mont Chef|Atama Yama]]''.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 10 juillet 2022 à 14:40

Représentation de rakugo.

Le rakugo (落語?, littéralement « histoire (ou parole) qui a une chute ») est une forme de spectacle littéraire japonais humoristique qui date du début de l'époque d'Edo (1603-1868).

Histoire

Le rakugo tirerait ses origines des historiettes comiques racontées par les moines bouddhistes[1].Il date du début de l'époque d'Edo (1603-1868), soit du XVIIe siècle[2]. Parmi les premiers maîtres de la narration de style rakugo figurent Shikano Buzaemon, Tsuyu no Gorobē (露の五郎兵衛?) et Yonezawa Hikohachi (米沢彦八?).

Au début, le rakugo se joue dans la rue ou en privé. À la fin du XVIIIe siècle, des salles exclusivement destinées à ce spectacle sont construites, accueillant ensuite également les manzai, un autre genre de spectacle.

Description

Kairakutei Black I, premier acteur étranger de rakugo à jouer au Japon.

Le conteur, appelé rakugoka (落語家?) s'assied sur la scène, appelée kōza (高座?), toujours habillé en kimono dont les manches peuvent lui servir à suggérer l'histoire. Il utilise comme accessoires un éventail de papier pliant nommé sensu (扇子?) et parfois un essuie-main en coton, tenugui (手拭?)[2]. Ils lui servent à figurer un pinceau, une cruche à saké, un sabre, une lettre, etc. Il n'y a ni décor, ni musique. Sans quitter la position à genoux traditionnelle, seiza, l'artiste de rakugo décrit une histoire humoristique. Celle-ci peut être longue et compliquée ou bien simple et courte.

Le récit (neta) est structuré en trois parties : le prologue, l'histoire à proprement parler, et l'épilogue. Avec le prologue, le conteur établit le contact avec le public et annonce le récit. Le récit inclut généralement le dialogue de deux personnages ou plus, toujours raconté par une seule personne : les personnages ne sont alors différenciés que par la vitesse, la hauteur de note de la lecture, ainsi que par une légère rotation de la tête. La narration est quasi inexistante. Enfin, l'épilogue « se caractérise par une chute inattendue, un calembour ou un retour au début de l'histoire pour lui donner une fin ludique »[3].

L'histoire peut être une histoire ancienne et devenue célèbre, notamment bouddhiste, ou un fait d'actualité, social ou politique. Le comique du rakugo relève du comique de situation, mais plus encore du comique linguistique. « Les récits sont ainsi un mélange de calembours, de jeux de mots, de quiproquos et d'incompréhensions dus à la différence de langue entre les interlocuteurs. »[3]

Il existe trois grades de rakugoka : zenza (le plus bas), futatsume et enfin shin’uchi. Une fois qu'il a atteint le grade shin’uchi, le conteur peut former ses propres disciples[2].

Le rakugo aujourd'hui

Artistes de rakugo actuels

Tachibanaya Enzō, Katsura Utamaru, Katsura Bunshi VI (en), Tachibanaya Takezō II (en), Tatekawa Shinosuke (en), Shōzō Hayashiya IX, Shunpūtei Shōta (en), et San'yūtei Enraku VI (en) sont parmi les artistes de rakugo actuels renommés au Japon.

De nombreux artistes considérés comme des humoristes traditionnels ont été formés à titre d’apprentis rakugoka, certains adoptant même les noms de scène qui leur ont été attribués par leurs maîtres, comme Akashiya Sanma (en), Shōfukutei Tsurube II (en) et Shōfukutei Shōhei. Shijaku Katsura II (en), autre artiste de rakugo célèbre, était connu hors du Japon pour ses interprétations de rakugo en anglais.

Popularité

Aujourd’hui, le rakugo est populaire au-delà du Japon grâce au succès de mangas et d’animes comme Le Rakugo ou la vie et Doraku Musuko (Le Disciple de Doraku), traduit et édité chez Isan manga.

Artistes étrangers

Des étrangers sont de plus en plus attirés par la pratique du rakugo. À l’image d’Kairakutei Black I, certains deviennent de véritables disciples et suivent le parcours traditionnel avec un maître dans l’une des prestigieuses familles de rakugoka. Le Canadien Katsura Sunshine (en) présente son art aussi bien au Japon que dans le monde anglo-saxon.

D’autres parviennent à être initiés et collaborent avec différents noms du rakugo dans la région du Kansai comme dans la région du Kantō.

En France, on peut mentionner Sandrine Garbuglia[4] et et le conteur Stéphane Ferrandez[5].

Pièces

Les pièces se jouent dans des théâtres spécialisés appelés yose (寄席?). A Tokyo, les Shinjuku Suehirotei, Suzumoto Engeijō (Ueno), Asakusa Engei Hall et Ikebukuro Engeijô, et à Osaka, le Tenma Tenjin Hanjōtei figurent parmi les plus célèbres[2].

Jugemu (en) (寿限無?) est une célèbre pièce de rakugo où un couple, voulant donner un nom de bon augure à son bébé et ne parvenant pas à se décider, prend tous les noms proposés par le moine bouddhiste, dont le premier est jugemu (« longévité sans limite » ou « sans fin »). Cet enchaînement de noms quasi interminable est à l'origine de péripéties très drôles. Jugemu a donné lieu à la création d'un morceau de jazz par le pianiste japonais Yōsuke Yamashita (en).

Une autre pièce de rakugo a été rendue célèbre autour du monde par le film d'animation de Kōji Yamamura du même nom, Atama Yama.

Notes et références

  1. Dominique Rivolier, Rires du Japon, Philippe Picquier, 2005, 122 p. (ISBN 978-2877307734).
  2. a b c et d « Le rakugo, l’art de conter une histoire », sur www.nippon.com, (consulté le ).
  3. a et b Dominique Rivolier, ibid., p. 66-67.
  4. Sandrine Garbuglia (trad. du japonais), Histoires tombées d'un éventail, Paris, L'Harmattan, coll. « Miroirs du réel », , 208 p. (ISBN 978-2-343-18485-2, lire en ligne).
  5. C. Marino, Avec « Marcher vers Levant », Stéphane Ferrandez passe maître dans l’art de conter à la japonaise, Le Monde, , billet de blog d'un journaliste du quotidien français Le Monde.

Voir aussi

Article connexe

  • Manzai, qui se joue dans les mêmes théâtres.

Liens externes

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