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Précisions sur les glandes apocrines, notamment leur différence avec les glandes eccrines
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17.[[Pore (peau)|Pore]]]]
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[[Fichier:Gray944.png|thumb|250px|Le poil dans la peau.]]
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Les '''glandes sudoripares''' sont des [[organe]]s spécialisés qui sécrètent la [[sueur]] et, pour certaines d'entre elles, des [[hormone]]s ou [[phéromone]]s.
Les '''glandes sudoripares (sudorales)''' sont des annexes cutanées ([[organe|organes microscopique]]s spécialisés) qui sécrètent la [[sueur]] et, pour certaines d'entre elles, des [[hormone]]s ou [[phéromone]]s.


Elles font partie des [[Glande exocrine|glandes exocrines]] (ainsi que des [[épithélium]]s de revêtement cubiques bistratifiés) et permettent le phénomène de [[Transpiration animale|transpiration]].
Histologiquement, il s'agit de [[Glande exocrine|glandes exocrines]] ( [[épithélium]]s cubiques bistratifiés) ont la fonction première est la [[Transpiration animale|transpiration]].


== Les deux types de glandes sudoripares chez l'humain ==
== Les deux types de glandes sudoripares chez l'humain ==
Chez l'humain, on distingue deux sortes de glandes sudoripares qui diffèrent par leurs fonctions et par la composition de la sueur qu'elles excrètent :
Chez l'humain, on distingue deux sortes de glandes sudoripares qui diffèrent par leur origine embryologique, leurs fonctions, leurs répartitions et par la composition de la sueur qu'elles excrètent :


=== Glandes sudoripares ''« eccrines »'' ===
=== Glandes sudoripares ''« eccrines »'' ===
Elles sont de loin les plus nombreuses, de trois à six millions, avec une densité moyenne de {{unité|200|glandes/cm{{exp|2}}}}. Elles se localisent sur presque tout le corps mais surtout sur la [[paume]] des mains, sur la [[Plante (pied)|plante des pieds]] (où elles atteignent une densité maximale de {{unité|600|glandes/cm{{exp|2}}}}) et sur le [[Front (anatomie)|front]] (elles sont cependant absentes au niveau des [[petites lèvres]] et du [[clitoris]] chez les femmes, et du [[Gland du pénis|gland]] chez l’homme)<ref>{{ouvrage|auteur=Jean Revuz|titre=Traité EMC : cosmétologie et dermatologie esthétique|éditeur=Elsevier Masson|date=2009|passage=9|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>.
Les glandes sudoripares eccrines sont de loin les plus nombreuses, de trois à six millions, avec une densité moyenne de {{unité|200|glandes/cm{{exp|2}}}}. Leur topographie est quasi-ubiquitaire, avec une réparitition sur presque l'ensemble de la surface cutanée, avec une plus forte densité au niveau de la [[paume]] des mains, de la [[Plante (pied)|plante des pieds]] (où elles atteignent une densité maximale de {{unité|600|glandes/cm{{exp|2}}}}) et sur le [[Front (anatomie)|front]].


Ces glandes sont absentes au niveau des [[petites lèvres]] et du [[clitoris]] chez les femmes, et du [[Gland du pénis|gland]] chez l’homme<ref>{{ouvrage|auteur=Jean Revuz|titre=Traité EMC : cosmétologie et dermatologie esthétique|éditeur=Elsevier Masson|date=2009|passage=9|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>.
Chacune d'elles est une glande simple, tubuleuse et en spirale, dont l'extrémité, le [[glomérule]], se situe dans l'épaisseur du [[derme]] ou dans le tissu sous-cutané.


Chacune d'elles est une glande simple, tubuleuse et en spirale, dont l'extrémité, le peloton sudoral ([[glomérule]]) se situe dans le [[derme]] profond et marque le début de l'hypoderme.
La partie sécrétrice se trouve enroulée dans le [[derme]] ; le canal excréteur s'étend vers le haut et débouche sur un pore en forme d'[[entonnoir]] à la surface de la peau. La sécrétion des glandes eccrines, la [[sueur]] qui participe à une grande partie de la transpiration (les poumons sont aussi une source de transpiration) est une solution aqueuse [[hypotonique]], dérivée du [[plasma sanguin]] par filtration passive.<ref name="2017-Hanukoglu">

Ces glandes sont constituées d'une portion sécrétrice et excrétrice : la partie sécrétrice se trouve enroulée dans le [[derme]], en profoneur et se prolonge vers la surface par un canal excréteur rectiligne. Ce canal débouche sur un pore intraépidermique, l'acrosynringium.

La sécrétion des glandes sudorales eccrines est appelée la [[sueur]]. Cette sécrétion participe à une grande partie de la transpiration (les poumons sont aussi une source de transpiration). La sueur est une solution aqueuse [[hypotonique]], dérivée du [[plasma sanguin]] par filtration passive.<ref name="2017-Hanukoglu">
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La sueur sécrétée par les glandes sudoripares eccrine est composée à 99 % d'eau et d'[[électrolyte]]s, représentés surtout par le [[chlorure de sodium]] (qui confère à la sueur une légère saveur salée) et en proportion moindre, les ions [[potassium]], [[calcium]] et [[magnésium]].
La sueur sécrétée par les glandes sudoripares eccrine est composée à 99 % d'eau et d'[[électrolyte]]s, représentés surtout par le [[chlorure de sodium]] (qui confère à la sueur une légère saveur salée) et en proportion moindre, les ions [[potassium]], [[calcium]] et [[magnésium]].


Le pour cent restant est constitué de composés organiques. L'[[acide lactique]] est le principal composé organique présent dans la sueur. D'autres acides sont également décelables à l'état de traces, comme l'[[acide acétique]], [[acide propionique]], [[acide butyrique]] ou encore [[acide urique]] ([[urée]]).
Le reste constitué de composés organiques. L'[[acide lactique]] est le principal composé organique présent dans la sueur. D'autres acides sont également décelables à l'état de traces, comme l'[[acide acétique]], [[acide propionique]], [[acide butyrique]] ou encore [[acide urique]] ([[urée]]).


Le [[potentiel hydrogène|pH]] de la sueur varie entre 3,8 et 6,5, en relation étroite avec la quantité d'acide lactique excrété, ce qui freine la reproduction de certaines bactéries.
Le [[potentiel hydrogène|pH]] de la sueur varie entre 3,8 et 6,5, en relation étroite avec la quantité d'acide lactique excrété, ce qui freine la reproduction de certaines bactéries.

A la différence des glandes apocrines, leur répartition est plus ubiquitaire, leur taille plus petite, leur conduit excréteur débouche directement à l'épiderme et non dans un follicule pileux et leur sécrétion est aqueuse.


=== Glandes sudoripares ''« apocrines »'' ===
=== Glandes sudoripares ''« apocrines »'' ===
Chez l'[[Homo sapiens|humain]], ces glandes se trouvent sous les [[aisselle]]s (dans l'[[organe axillaire]]), sur la peau autour de l'[[anus]] et autour des [[mamelon]]s. Elles sont plus grosses que les glandes eccrines et leur conduit excréteur débouche dans un [[follicule pileux]].
Chez l'[[Homo sapiens|humain]], ces glandes se trouvent sous les [[aisselle]]s (dans l'[[organe axillaire]]), sur la peau autour de l'[[anus]] et autour des [[mamelon]]s. A la différence des glandes eccrines, la répartition des glandes apocrines est donc plus restreinte. Par ailleurs, les glandes apocrines présentent une plus grande taille, leur canal excréteur s'abouchedans un [[follicule pileux]] par lequel leur sécrétion est déversée et celle-ci contient des [[lipide]]s et des [[phéromone]]s, des composés transformé par le microbiote bactérien cutané, produisant l'odeur de transpiration.


Outre les composants de base identiques à ceux de la sueur des glandes eccrines, les sécrétions des glandes apocrines contiennent des molécules organiques ([[lipide]]s et [[protéine]]s) dont des [[phéromone]]s.
Ainsi, outre les composants de base identiques à ceux de la sueur aqueuse des glandes eccrines, les sécrétions des glandes apocrines contiennent des molécules organiques ([[lipide]]s et [[protéine]]s) dont des [[phéromone]]s. À cause de [[bactérie]]s du microbiote cutané qui transforment ces molécules, ces sécrétions occasionnent la typique « odeur de transpiration ». Cette odeur est variable selon les individus et dépend du type de microbiote de chacun.


Les glandes sudoripares apocrines ne s'activent qu'à partir de la puberté, sous l'influence du système hormonal et notamment des androgènes. Les glandes apocrines font ainsi partie des caractères sexuels secondaires. Les cellules des glandes apocrines expriment les récepteurs aux androgènes (RA).
À cause de [[bactérie]]s qui transforment ces molécules, ces sécrétions occasionnent la typique « odeur de transpiration ».


Chez les animaux, ces glandes jouent un rôle dans la communication phéromonale : reconnaissance mutuelle, délimitation du territoire et pouvoir d'attraction (sexuelle). Un sujet populaire d'études est de vérifier à quel point ces fonctions - particulièrement la dernière - jouent un rôle chez les humains.
Les glandes sudoripares apocrines ne s'activent qu'à partir de la puberté, sous l'influence du système hormonal et font ainsi partie des caractères sexuels secondaires.


La sécrétion de sueur apocrine débute à la [[puberté]] (c'est une sueur non permanente). Son fonctionnement est notamment lié aux étapes de la vie génitale.
Chez les animaux, ces glandes jouent un rôle dans la reconnaissance mutuelle, la délimitation du territoire et le pouvoir d'attraction (sexuelle). Un sujet populaire d'études est de vérifier à quel point ces fonctions - particulièrement la dernière - jouent un rôle chez les humains.


La sécrétion de sueur apocrine débute à la [[puberté]] (c'est une sueur non permanente). Son fonctionnement est notamment lié aux étapes de la vie génitale. Les glandes sudoripares apocrines sont toujours annexées à un poil et débouchent dans l'entonnoir folliculaire (infundibulum) en dessus du canal excréteur de la glande sébacée.
A la différence des glandes sudoripares eccrines qui s'abouchent directement à la surface cutanée, les glandes sudoripares apocrines sont toujours annexées à un poil et débouchent dans l'entonnoir folliculaire (infundibulum) en dessus du canal excréteur de la glande sébacée : on parle d'appareil folliculo-sébacé-apocrine.


Un mauvais fonctionnement des glandes sudoripares apocrines chez les humains est à l'origine d'une maladie : l'[[hidrosadénite]] ou maladie de Verneuil.
Un mauvais fonctionnement des glandes sudoripares apocrines chez les humains est à l'origine d'une maladie : l'[[hidrosadénite]] ou maladie de Verneuil.

Version du 21 janvier 2021 à 18:08

Position des glandes sudoripares (no 11, couleur orange) dans la peau :
A. Épiderme
B. Derme
C. hypoderme
D. Vaisseaux sanguins et lymphatiques
E. Stratum germinativum (couche basale)

1.Poil
2.Stratum corneum (couche cornée)
3.Couche pigmentée
4.Stratum spinosum (cellules cubiques)
5.Stratum basale (couche basale)
6.Muscle érecteur du poil
7.Glande sébacée
8.Follicule pileux
9.Papille du poil
10.fibre nerveuse
11.Glande sudoripare
12.corpuscule de Pacini (récepteur sensoriel)
13.Artère
14.Veine
15.Terminaison nerveuse libre (récepteur sensoriel)
16.Papille dermal
17.Pore
Le poil dans la peau.

Les glandes sudoripares (sudorales) sont des annexes cutanées (organes microscopiques spécialisés) qui sécrètent la sueur et, pour certaines d'entre elles, des hormones ou phéromones.

Histologiquement, il s'agit de glandes exocrines ( épithéliums cubiques bistratifiés) ont la fonction première est la transpiration.

Les deux types de glandes sudoripares chez l'humain

Chez l'humain, on distingue deux sortes de glandes sudoripares qui diffèrent par leur origine embryologique, leurs fonctions, leurs répartitions et par la composition de la sueur qu'elles excrètent :

Glandes sudoripares « eccrines »

Les glandes sudoripares eccrines sont de loin les plus nombreuses, de trois à six millions, avec une densité moyenne de 200 glandes/cm2. Leur topographie est quasi-ubiquitaire, avec une réparitition sur presque l'ensemble de la surface cutanée, avec une plus forte densité au niveau de la paume des mains, de la plante des pieds (où elles atteignent une densité maximale de 600 glandes/cm2) et sur le front.

Ces glandes sont absentes au niveau des petites lèvres et du clitoris chez les femmes, et du gland chez l’homme[1].

Chacune d'elles est une glande simple, tubuleuse et en spirale, dont l'extrémité, le peloton sudoral (glomérule) se situe dans le derme profond et marque le début de l'hypoderme.

Ces glandes sont constituées d'une portion sécrétrice et excrétrice : la partie sécrétrice se trouve enroulée dans le derme, en profoneur et se prolonge vers la surface par un canal excréteur rectiligne. Ce canal débouche sur un pore intraépidermique, l'acrosynringium.

La sécrétion des glandes sudorales eccrines est appelée la sueur. Cette sécrétion participe à une grande partie de la transpiration (les poumons sont aussi une source de transpiration). La sueur est une solution aqueuse hypotonique, dérivée du plasma sanguin par filtration passive.[2]

Elles jouent un rôle important dans la thermorégulation du corps ou de certains organes (dont le scrotum et les testicules). Lorsque le corps risque la surchauffe (par exemple pour cause de fièvre, d'effort intense, ou d'une chaleur externe intense ou froid ou bien de fortes émotions) la production de sueur permet d'humidifier la surface de la peau et des poils, ce qui via l'évaporation, facilite l'abaissement de la température corporelle.

Une autre fonction est l'hydratation de l'épiderme. Elles ont aussi un rôle immunologique.

La sueur sécrétée par les glandes sudoripares eccrine est composée à 99 % d'eau et d'électrolytes, représentés surtout par le chlorure de sodium (qui confère à la sueur une légère saveur salée) et en proportion moindre, les ions potassium, calcium et magnésium.

Le reste constitué de composés organiques. L'acide lactique est le principal composé organique présent dans la sueur. D'autres acides sont également décelables à l'état de traces, comme l'acide acétique, acide propionique, acide butyrique ou encore acide urique (urée).

Le pH de la sueur varie entre 3,8 et 6,5, en relation étroite avec la quantité d'acide lactique excrété, ce qui freine la reproduction de certaines bactéries.

A la différence des glandes apocrines, leur répartition est plus ubiquitaire, leur taille plus petite, leur conduit excréteur débouche directement à l'épiderme et non dans un follicule pileux et leur sécrétion est aqueuse.

Glandes sudoripares « apocrines »

Chez l'humain, ces glandes se trouvent sous les aisselles (dans l'organe axillaire), sur la peau autour de l'anus et autour des mamelons. A la différence des glandes eccrines, la répartition des glandes apocrines est donc plus restreinte. Par ailleurs, les glandes apocrines présentent une plus grande taille, leur canal excréteur s'abouchedans un follicule pileux par lequel leur sécrétion est déversée et celle-ci contient des lipides et des phéromones, des composés transformé par le microbiote bactérien cutané, produisant l'odeur de transpiration.

Ainsi, outre les composants de base identiques à ceux de la sueur aqueuse des glandes eccrines, les sécrétions des glandes apocrines contiennent des molécules organiques (lipides et protéines) dont des phéromones. À cause de bactéries du microbiote cutané qui transforment ces molécules, ces sécrétions occasionnent la typique « odeur de transpiration ». Cette odeur est variable selon les individus et dépend du type de microbiote de chacun.

Les glandes sudoripares apocrines ne s'activent qu'à partir de la puberté, sous l'influence du système hormonal et notamment des androgènes. Les glandes apocrines font ainsi partie des caractères sexuels secondaires. Les cellules des glandes apocrines expriment les récepteurs aux androgènes (RA).

Chez les animaux, ces glandes jouent un rôle dans la communication phéromonale : reconnaissance mutuelle, délimitation du territoire et pouvoir d'attraction (sexuelle). Un sujet populaire d'études est de vérifier à quel point ces fonctions - particulièrement la dernière - jouent un rôle chez les humains.

La sécrétion de sueur apocrine débute à la puberté (c'est une sueur non permanente). Son fonctionnement est notamment lié aux étapes de la vie génitale.

A la différence des glandes sudoripares eccrines qui s'abouchent directement à la surface cutanée, les glandes sudoripares apocrines sont toujours annexées à un poil et débouchent dans l'entonnoir folliculaire (infundibulum) en dessus du canal excréteur de la glande sébacée : on parle d'appareil folliculo-sébacé-apocrine.

Un mauvais fonctionnement des glandes sudoripares apocrines chez les humains est à l'origine d'une maladie : l'hidrosadénite ou maladie de Verneuil.

Glandes sudoripares chez les animaux

Certains animaux, tels le chien, n'ont que très peu de glandes sudoripares. Par temps chaud, ce n'est que par d'autres techniques qu'ils parviennent à éliminer la chaleur excessive, par exemple en faisant évaporer de la salive sur leur langue (en haletant). Les hippopotames, eux, ont des glandes spéciales, sous-cutanées, dont les sécrétions contiennent deux pigments, acide hipposudorique (rouge) et acide norhipposudorique (orange), absorbant les ultraviolets A et B et présentant également des propriétés antibactériennes.

Voir aussi

Articles connexes


Références

  1. Jean Revuz, Traité EMC : cosmétologie et dermatologie esthétique, Elsevier Masson, , p. 9.
  2. (en) Hanukoglu I, Boggula VR, Vaknine H, Sharma S, Kleyman T, Hanukoglu A, « Expression of epithelial sodium channel (ENaC) and CFTR in the human epidermis and epidermal appendages », Histochemistry and Cell Biology, vol. 147, no 6,‎ , p. 733–748 (PMID 28130590, DOI 10.1007/s00418-016-1535-3)