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{{sujet|Helene Lange}}, née le {{date de naissance|9 avril 1848}} à [[Oldenbourg]] et morte le {{date de décès|13 mai 1930}} à [[Berlin]] est une [[pédagogue]], [[Féminisme|féministe]] et femme politique [[Allemagne|allemande]]. De 1919 à 1921, elle est membre du [[Bürgerschaft de Hambourg|Parlement de Hambourg]].
{{sujet|Helene Lange}}, née le {{date de naissance|9 avril 1848}} à [[Oldenbourg]] et morte le {{date de décès|13 mai 1930}} à [[Berlin]] est une [[pédagogue]], [[Féminisme|féministe]] et femme politique [[Allemagne|allemande]]. De 1919 à 1921, elle est une des premières femmes allemandes élues au [[Bürgerschaft de Hambourg|Parlement de Hambourg]]. Elle joue un rôle crucial dans le mouvement des femmes bourgeoises en Allemagne des années 1880 aux années 1920. Elle est une ardente défenseure des droits des femmes, de leur accès à l’éducation et la formation professionnelle.


== Biographie ==
== Biographie ==
⚫
Helene Lange naît le {{date-|9|avril|1848}} à [[Oldenbourg]], dans une famille de la classe moyenne. Sa mère, Johanne tom Dieck, meurt de la tuberculose en 1855 et son père, Carl Theodor Lange, décède en 1864 d'un [[accident vasculaire cérébral]]. Elle est confiée à un tuteur, le prêtre et écrivain Max Eifert à [[Eningen unter Achalm]], qui veut la détourner de l'enseignement. Elle part alors pour l'Alsace, où elle donne des cours de littérature allemande et de grammaire. Elle y suit aussi des cours pour devenir enseignante. Elle rentre en Allemagne en 1867 puis, en 1871, elle passe un concours du professorat à [[Berlin]]. Elle commence à enseigner et, dès 1872, elle lutte pour l'émancipation des femmes grâce à l'éducation. Elle préconise l'enseignement des filles par des femmes. En 1893, elle fonde la revue ''{{lang|de|[[Die Frau]]}}'' (« ''La Femme'' »), qui devient le plus important journal féministe allemand. Cette même année elle est l'une des fondatrices de la ''{{lang|en|[[Bund Deutscher Frauenvereine]]}}'' (Fédération des associations de femmes allemandes) avec [[Gertrud Bäumer]]. Collaboratrices et compagnes, elles vivent ensemble à partir de 1898<ref name=LMOB>{{Lien web|langue=de|format= |auteur1= |lien auteur1= |coauteurs= |url= url=http://www.dhm.de/lemo/biografie/helene-lange|titre=Helene Lange 1848-1930; Frauenrechtlerin, Politikerin (in English: Helene Lange 1848-1930; Women's Rights Activist, Politician|site=Lebendiges Museum Online |éditeur=Deutsches Historisches Museum |isbn= |page= |citation= |consulté le=19 août 2015}}</ref>{{,}}<ref>Marianne Walle, [https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2005-3-page-63.htmt « Allemagne, 1915. Le féminisme à l'épreuve de la guerre »], ''Guerres mondiales et conflits contemporains'', 2005/3 (n° 219), p. 63-69.</ref>.


=== Jeunesse et formation ===
En 1906, elle travaille pour l'administration culturelle prussienne, ce qui aboutit en 1908 à une réforme de l'enseignement pour les filles en [[Prusse]]. En 1908, la loi prussienne sur les associations, qui interdisait aux femmes de faire partie d'un mouvement politique, est abolie. Helene Lange rejoint l'[[Union radicale]]. En 1917, elle habite [[Hambourg]] avec Gertrud Bäumer. En 1919, les femmes obtiennent le droit de voter et d'être élues et Helene Lange entre au parlement de Hambourg sous les couleurs du [[Parti démocrate allemand]]. Elle meurt le {{date-|13 mai 1930}} à [[Berlin]]<ref name=LMOB/>.
Helene Lange naît le {{date-|9|avril|1848}} à [[Oldenbourg]], dans une famille de la classe moyenne. Sa mère, Johanne tom Dieck, meurt de la tuberculose en 1855 et son père, Carl Theodor Lange, décède en 1864 d'un [[accident vasculaire cérébral]]. Elle est confiée à un tuteur, le prêtre et écrivain Max Eifert à [[Eningen unter Achalm]], qui veut la détourner de l'enseignement. Elle part alors pour l'Alsace, où elle donne des cours de littérature allemande et de grammaire. Elle y suit aussi des cours pour devenir enseignante<ref name=":0">{{Lien web |langue=de |prénom=Stiftung Deutsches Historisches |nom=Museum |titre=Gerade auf LeMO gesehen: LeMO Biografie |url=https://www.dhm.de/lemo/biografie/helene-lange |site=www.dhm.de |consulté le=2020-11-02}}</ref>.

Elle rentre en Allemagne en 1867 puis, en 1871, elle passe un concours du professorat à [[Berlin]]. À partir de 1876, elle commence à enseigner au Crainschen Anstalt, un lycée privé pour filles à [[Berlin]], dans presque toutes les matières et tous les niveaux. Dès 1872, elle lutte pour l'émancipation des femmes grâce à l'éducation. Au XIXº siècle les femmes n'ont pas accès à l'université en Allemagne et elle-même a dû fréquenter des cours privés. Elle pense qu'il est nécessaire de préparer les jeunes femmes des couches instruites à leur avenir incertain en les formant à un emploi «convenable». En outre, elle préconise l'enseignement des filles par des femmes<ref name=":1">{{Lien web |titre=Helene Lange (1848-1930) {{!}} Towards Emancipation? |url=http://hist259.web.unc.edu/helene-lange-1848-1930/ |site=hist259.web.unc.edu |consulté le=2020-11-02}}</ref>.

=== L'engagement féministe ===

==== L'accès des femmes à l'éducation ====
Helene Lange fait campagne pour l'égalité des chances éducatives et professionnelles pour les femmes et est considérée comme l'une des plus importantes représentantes de l'aile «modérée» du premier mouvement des femmes allemandes.

En 1887, avec cinq autres femmes, elles soumettent une pétition au Ministère de l'Éducation et à la Chambre des représentants de Prusse, pour demander un meilleur accès des filles aux classes moyennes et supérieures des écoles et aux établissements publics de formation pour les enseignants. Cependant, la demande a été rejetée.

Dans le cadre de cette pétition, elle publie « ''Die höhere Mädchenschule und ihre Bestimmung'' », où elle critique vivement l'éducation des filles.

En 1890, elle fonde l'''Allgemeinen Deutschen Lehrerinnenverein'' (Association générale des professeurs d'allemand, ADLV) à [[Friedrichroda]] avec [[Auguste Schmidt]] et Marie Loeper-Housselle et en prend la direction<ref name=":0" />. L’organisation veut modifier le programme d’études des écoles de filles, améliorer la formation des enseignantes et accroître leurs possibilités de travail<ref name=":1" />.

Comme les filles ne sont pas encore autorisées à fréquenter les lycées en Prusse à cette époque, elle fonde, avec Franziska Tiburtius et [[Minna Cauer]], la première Realkurse (enseignement secondaire inférieur) pour filles à Berlin-Schöneberg en 1889, qui devient en 1893, une ''Gymnasialkurse'' (secondaire supérieur). Les six premières étudiantes de ces cours passent leurs examens en 1896 comme étudiantes externes à la Königlichen Luisengymnasium à Berlin<ref>{{Ouvrage|langue=German|nom1=Vorstand der Vereinigung zur Veranstaltung von Gymnasialkursen für Frauen|titre=Geschichte der Gymnasialkurse für Frauen zu Berlin|éditeur=W. Moeser Buchdr.|date=1906|lire en ligne=http://archive.org/details/geschichtedergy00fraugoog|consulté le=2020-11-02}}</ref>.

==== Bund Deustcher Frauenvereine ====
⚫
En 1893, elle fonde la revue ''{{lang|de|[[Die Frau]]}}'' (« ''La Femme'' »), qui devient le plus important journal féministe allemand. Cette même année elle est l'une des fondatrices de la ''{{lang|en|[[Bund Deutscher Frauenvereine]]}}'' (Fédération des associations de femmes allemandes, BDV), organisation faîtière nationale du mouvement des femmes bourgeoises en Allemagne, avec [[Gertrud Bäumer]] et sa présidente à partir de 1902. Collaboratrices et compagnes, elles vivent ensemble à partir de 1898<ref name="LMOB">{{Lien web|langue=de|format= |auteur1= |lien auteur1= |coauteurs= |url= url=http://www.dhm.de/lemo/biografie/helene-lange|titre=Helene Lange 1848-1930; Frauenrechtlerin, Politikerin (in English: Helene Lange 1848-1930; Women's Rights Activist, Politician|site=Lebendiges Museum Online |éditeur=Deutsches Historisches Museum |isbn= |page= |citation= |consulté le=19 août 2015}}</ref>{{,}}<ref>Marianne Walle, [https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2005-3-page-63.htmt « Allemagne, 1915. Le féminisme à l'épreuve de la guerre »], ''Guerres mondiales et conflits contemporains'', 2005/3 (n° 219), p. 63-69.</ref> et publient ensemble ''Handbuch der Frauenbewegung'' (1901–1906) (Manuel du mouvement des femmes)<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Helene Lange|titre=Handbuch der Frauenbewegung|passage=|lieu=|éditeur=Harald Fischer Verlag|date=1901 à 1906, nouvelle édition 1996|pages totales=|isbn=3-89131-138-9|lire en ligne=https://archive.org/stream/handbuchderfrau04ratgoog#page/n8/mode/2up}}</ref>.

==== Droit de vote des femmes ====
Helene Lange appelle à l'[[Mouvement pour le droit de vote des femmes en Allemagne|introduction du suffrage féminin]] à un stade précoce mais, elle est d'avis que la lutte pour une meilleure éducation et de meilleures perspectives d'emploi pour les filles et les femmes, ainsi que pour l'amélioration du droit civil et matrimonial des femmes, doit avoir la priorité sur la revendication du droit de vote.

Elle insiste sur la «différence des sexes» et considère que les femmes ont une influence spécifiquement féminine sur la société. Cette influence doit être élargie afin de corriger les évolutions indésirables dans un monde unilatéralement masculin. Helene Lange a vu dans un premier temps les domaines de responsabilité des femmes dans les domaines éducatif, social et médical (déjà ouverts professionnellement aux femmes), sans toutefois exclure une plus grande participation des femmes dans d'autres domaines<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Angelika Schaser|titre=Helene Lange und Gertrud Bäumer. Eine politische Lebensgemeinschaft|passage=|lieu=Cologne|éditeur=|date=2eme édition, 2010|pages totales=|isbn=978-3-412-09100-2|lire en ligne=}}</ref>.

En 1906, elle travaille comme conseillère pour l'administration culturelle prussienne, ce qui aboutit en 1908 à une réforme de l'enseignement pour les filles en [[Prusse]]<ref name=":1" />.

En 1908, la loi prussienne sur les associations, qui interdisait aux femmes de faire partie d'un mouvement politique, est abolie. Helene Lange rejoint la ''Freisinnige Vereinigung'' ([[Union radicale]]) qui devient membre du [[Parti populaire progressiste]] (FVP) en 1910.

Pendant la Premère guerre mondiale, elle soutient le ''Nationaler Frauendienst'' (Service national des femmes, NFD), créé par le BDF, dans lequel les femmes volontaires effectuent toutes sortes de tâches d'intérêt public pour soutenir la guerre.

Après la Première Guerre mondiale, Helene Lange est une des cofondatrices du [[Parti démocrate allemand]] (DDP). Elle en est la présidente principale, puis la présidente d'honneur.

En 1917, elle habite [[Hambourg]] avec Gertrud Bäumer. Elle y fonde une ''Soziale Frauenschule'' (école sociale des femmes) et y enseigne. Le but de cette école est de fournir aux filles et aux jeunes femmes des classes moyennes et supérieures une formation professionnelle en tant qu'enseignantes de maternelle, travailleuses sanitaires et sociales<ref name=":1" />.

En 1919, les femmes obtiennent le droit de voter et d'être élues et Helene Lange entre au parlement de Hambourg sous les couleurs du [[Parti démocrate allemand]].

=== Fin de vie ===
Après avoir longtemps été clouée au lit, Hélène Lange meurt le {{date-|13 mai 1930}} à [[Berlin]], à l'âge de 82 ans<ref name="LMOB" />. Le service funèbre a eu lieu le 17 mai 1930 dans le crématorium de Wilmersdorf<ref>{{Article |langue=de |auteur1= |titre=Trauerfeier für Helene Lange |périodique=Vossische Zeitung |date=17 Mai 1930 |issn= |lire en ligne= |pages= }}</ref>. Son cercueil est recouvert d'un drapeau noir, rouge et or, selon ses vœux car elle a été une patriote convaincue. Pour elle, les couleurs noir, rouge et or symbolisent non seulement la nation, mais sont surtout les couleurs de l'unité et de la démocratie<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Gertrud Bäumer|titre=Lebensweg durch eine Zeitenwende,|passage=386|lieu=Tübingen|éditeur=|date=1933|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>

La tombe d'Helene Lange se trouve dans le cimetière dans Heerstraße à [[Berlin-Westend]]<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Hans-Jürgen Mende|titre=Lexikon Berliner Begräbnisstätten|passage=490|lieu=Berlin|éditeur=Pharus-Plan|date=2018|pages totales=|isbn=978-3-86514-206-1|lire en ligne=}}</ref>. Sur la grande pierre tombale cubique en granit du [[Fichtelgebirge]], offerte par l'''Allgemeine Deutsche Lehrerinnenverein'' et qui a été créée par le sculpteur Ernst Gorsemann, se trouve la devise: "Il faut croire, il faut oser". Une autre inscription commémore Gertrud Bäumer, qui est enterré à [[Bielefeld]]<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Birgit Jochens, Herbert May|titre=Die Friedhöfe in Berlin-Charlottenburg. Geschichte der Friedhofsanlagen und deren Grabmalkultur|passage=216|lieu=Berlin|éditeur=Stapp|date=1994|pages totales=|isbn=3-87776-056-2|lire en ligne=}}</ref>.

Par résolution du Sénat de Berlin, Sa tombe est classée comme tombe d'honneur par le Séant de Berlin depuis 1956<ref>{{Lien web |langue=de |auteur=Senatsverwaltung für Umwelt, Verkehr und Klimaschutz |titre=Ehrengrabstätten des Landes Berlin (Stand: November 2018) |url=https://www.berlin.de/senuvk/umwelt/stadtgruen/friedhoefe_begraebnisstaetten/downloads/eg-liste.pdf#page=49 |site= |date= |consulté le=}}</ref>.

== Titres honorifiques ==

* 1923 : Helene Lange devient [[Doctorat honoris causa|docteure honoris causa]] de l'Université de[[Tübingen]]<ref name=":2" />
* 1925 : elle est élue présidente honoraire par le congrès du Parti démocrate allemand<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Lothar Albertin,Konstanze Wegner|titre=Linksliberalismus in der Weimarer Republik. Die Führungsgremien der Deutschen Demokratischen Partei und der Deutschen Staatspartei 1918–1933.|passage=443|lieu=Düsseldorf|éditeur=Droste|date=1980|pages totales=|isbn=978-3-7700-5104-5|lire en ligne=}}</ref>
* 1928 : elle devient citoyenne d'honneur de la ville d'Oldenburg.
* Depuis 2009, l'Université d'Oldenbourg décerne chaque année le prix Hélène Lange à de jeunes femmes scientifiques dans le domaine des sciences naturelles et des disciplines techniques<ref>{{Lien web |langue=de-DE |nom=Helene-Lange-Preis |titre=Startseite |url=https://helene-lange-preis.de/ |site=Helene-Lange-Preis |consulté le=2020-11-02}}</ref>.

Il y a aujourd'hui de nombreuses écoles qui portent le nom d'Helene Lange.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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[[Catégorie:Décès à 82 ans]]
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[[Catégorie:Personnalité inhumée au Waldfriedhof Heerstrasse]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au Waldfriedhof Heerstrasse]]
[[Catégorie:Droit de vote des femmes]]

Version du 2 novembre 2020 à 23:42

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Pour les articles homonymes, voir Lange.

Helene Lange
Helene Lange, portrait par Elvira Hofatelier.
Fonction
Députée au Parlement de Hambourg
-
Biographie
Naissance
Décès
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BerlinVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
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Partis politiques
Partenaire
Distinction
Vue de la sépulture.

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Helene Lange, née le à Oldenbourg et morte le à Berlin est une pédagogue, féministe et femme politique allemande. De 1919 à 1921, elle est une des premières femmes allemandes élues au Parlement de Hambourg. Elle joue un rôle crucial dans le mouvement des femmes bourgeoises en Allemagne des années 1880 aux années 1920. Elle est une ardente défenseure des droits des femmes, de leur accès à l’éducation et la formation professionnelle.

Biographie

Jeunesse et formation

Helene Lange naît le à Oldenbourg, dans une famille de la classe moyenne. Sa mère, Johanne tom Dieck, meurt de la tuberculose en 1855 et son père, Carl Theodor Lange, décède en 1864 d'un accident vasculaire cérébral. Elle est confiée à un tuteur, le prêtre et écrivain Max Eifert à Eningen unter Achalm, qui veut la détourner de l'enseignement. Elle part alors pour l'Alsace, où elle donne des cours de littérature allemande et de grammaire. Elle y suit aussi des cours pour devenir enseignante[1].

Elle rentre en Allemagne en 1867 puis, en 1871, elle passe un concours du professorat à Berlin. À partir de 1876, elle commence à enseigner au Crainschen Anstalt, un lycée privé pour filles à Berlin, dans presque toutes les matières et tous les niveaux. Dès 1872, elle lutte pour l'émancipation des femmes grâce à l'éducation. Au XIXº siècle les femmes n'ont pas accès à l'université en Allemagne et elle-même a dû fréquenter des cours privés. Elle pense qu'il est nécessaire de préparer les jeunes femmes des couches instruites à leur avenir incertain en les formant à un emploi «convenable». En outre, elle préconise l'enseignement des filles par des femmes[2].

L'engagement féministe

L'accès des femmes à l'éducation

Helene Lange fait campagne pour l'égalité des chances éducatives et professionnelles pour les femmes et est considérée comme l'une des plus importantes représentantes de l'aile «modérée» du premier mouvement des femmes allemandes.

En 1887, avec cinq autres femmes, elles soumettent une pétition au Ministère de l'Éducation et à la Chambre des représentants de Prusse, pour demander un meilleur accès des filles aux classes moyennes et supérieures des écoles et aux établissements publics de formation pour les enseignants. Cependant, la demande a été rejetée.

Dans le cadre de cette pétition, elle publie « Die höhere Mädchenschule und ihre Bestimmung », où elle critique vivement l'éducation des filles.

En 1890, elle fonde l'Allgemeinen Deutschen Lehrerinnenverein (Association générale des professeurs d'allemand, ADLV) à Friedrichroda avec Auguste Schmidt et Marie Loeper-Housselle et en prend la direction[1]. L’organisation veut modifier le programme d’études des écoles de filles, améliorer la formation des enseignantes et accroître leurs possibilités de travail[2].

Comme les filles ne sont pas encore autorisées à fréquenter les lycées en Prusse à cette époque, elle fonde, avec Franziska Tiburtius et Minna Cauer, la première Realkurse (enseignement secondaire inférieur) pour filles à Berlin-Schöneberg en 1889, qui devient en 1893, une Gymnasialkurse (secondaire supérieur). Les six premières étudiantes de ces cours passent leurs examens en 1896 comme étudiantes externes à la Königlichen Luisengymnasium à Berlin[3].

Bund Deustcher Frauenvereine

En 1893, elle fonde la revue Die Frau (« La Femme »), qui devient le plus important journal féministe allemand. Cette même année elle est l'une des fondatrices de la Bund Deutscher Frauenvereine (Fédération des associations de femmes allemandes, BDV), organisation faîtière nationale du mouvement des femmes bourgeoises en Allemagne, avec Gertrud Bäumer et sa présidente à partir de 1902. Collaboratrices et compagnes, elles vivent ensemble à partir de 1898[4],[5] et publient ensemble Handbuch der Frauenbewegung (1901–1906) (Manuel du mouvement des femmes)[6].

Droit de vote des femmes

Helene Lange appelle à l'introduction du suffrage féminin à un stade précoce mais, elle est d'avis que la lutte pour une meilleure éducation et de meilleures perspectives d'emploi pour les filles et les femmes, ainsi que pour l'amélioration du droit civil et matrimonial des femmes, doit avoir la priorité sur la revendication du droit de vote.

Elle insiste sur la «différence des sexes» et considère que les femmes ont une influence spécifiquement féminine sur la société. Cette influence doit être élargie afin de corriger les évolutions indésirables dans un monde unilatéralement masculin. Helene Lange a vu dans un premier temps les domaines de responsabilité des femmes dans les domaines éducatif, social et médical (déjà ouverts professionnellement aux femmes), sans toutefois exclure une plus grande participation des femmes dans d'autres domaines[7].

En 1906, elle travaille comme conseillère pour l'administration culturelle prussienne, ce qui aboutit en 1908 à une réforme de l'enseignement pour les filles en Prusse[2].

En 1908, la loi prussienne sur les associations, qui interdisait aux femmes de faire partie d'un mouvement politique, est abolie. Helene Lange rejoint la Freisinnige Vereinigung (Union radicale) qui devient membre du Parti populaire progressiste (FVP) en 1910.

Pendant la Premère guerre mondiale, elle soutient le Nationaler Frauendienst (Service national des femmes, NFD), créé par le BDF, dans lequel les femmes volontaires effectuent toutes sortes de tâches d'intérêt public pour soutenir la guerre.

Après la Première Guerre mondiale, Helene Lange est une des cofondatrices du Parti démocrate allemand (DDP). Elle en est la présidente principale, puis la présidente d'honneur.

En 1917, elle habite Hambourg avec Gertrud Bäumer. Elle y fonde une Soziale Frauenschule (école sociale des femmes) et y enseigne. Le but de cette école est de fournir aux filles et aux jeunes femmes des classes moyennes et supérieures une formation professionnelle en tant qu'enseignantes de maternelle, travailleuses sanitaires et sociales[2].

En 1919, les femmes obtiennent le droit de voter et d'être élues et Helene Lange entre au parlement de Hambourg sous les couleurs du Parti démocrate allemand.

Fin de vie

Après avoir longtemps été clouée au lit, Hélène Lange meurt le à Berlin, à l'âge de 82 ans[4]. Le service funèbre a eu lieu le 17 mai 1930 dans le crématorium de Wilmersdorf[8]. Son cercueil est recouvert d'un drapeau noir, rouge et or, selon ses vœux car elle a été une patriote convaincue. Pour elle, les couleurs noir, rouge et or symbolisent non seulement la nation, mais sont surtout les couleurs de l'unité et de la démocratie[9]

La tombe d'Helene Lange se trouve dans le cimetière dans Heerstraße à Berlin-Westend[10]. Sur la grande pierre tombale cubique en granit du Fichtelgebirge, offerte par l'Allgemeine Deutsche Lehrerinnenverein et qui a été créée par le sculpteur Ernst Gorsemann, se trouve la devise: "Il faut croire, il faut oser". Une autre inscription commémore Gertrud Bäumer, qui est enterré à Bielefeld[11].

Par résolution du Sénat de Berlin, Sa tombe est classée comme tombe d'honneur par le Séant de Berlin depuis 1956[12].

Titres honorifiques

  • 1923 : Helene Lange devient docteure honoris causa de l'Université deTübingen[7]
  • 1925 : elle est élue présidente honoraire par le congrès du Parti démocrate allemand[13]
  • 1928 : elle devient citoyenne d'honneur de la ville d'Oldenburg.
  • Depuis 2009, l'Université d'Oldenbourg décerne chaque année le prix Hélène Lange à de jeunes femmes scientifiques dans le domaine des sciences naturelles et des disciplines techniques[14].

Il y a aujourd'hui de nombreuses écoles qui portent le nom d'Helene Lange.

Notes et références

  1. ↑ a et b (de) Stiftung Deutsches Historisches Museum, « Gerade auf LeMO gesehen: LeMO Biografie », sur www.dhm.de (consulté le )
  2. ↑ a b c et d « Helene Lange (1848-1930) | Towards Emancipation? », sur hist259.web.unc.edu (consulté le )
  3. ↑ (de) Vorstand der Vereinigung zur Veranstaltung von Gymnasialkursen für Frauen, Geschichte der Gymnasialkurse für Frauen zu Berlin, W. Moeser Buchdr., (lire en ligne)
  4. ↑ a et b (de) « Helene Lange 1848-1930; Frauenrechtlerin, Politikerin (in English: Helene Lange 1848-1930; Women's Rights Activist, Politician », sur Lebendiges Museum Online, Deutsches Historisches Museum (consulté le )
  5. ↑ Marianne Walle, « Allemagne, 1915. Le féminisme à l'épreuve de la guerre », Guerres mondiales et conflits contemporains, 2005/3 (n° 219), p. 63-69.
  6. ↑ (de) Helene Lange, Handbuch der Frauenbewegung, Harald Fischer Verlag, 1901 à 1906, nouvelle édition 1996 (ISBN 3-89131-138-9, lire en ligne)
  7. ↑ a et b (de) Angelika Schaser, Helene Lange und Gertrud Bäumer. Eine politische Lebensgemeinschaft, Cologne, 2eme édition, 2010 (ISBN 978-3-412-09100-2)
  8. ↑ (de) « Trauerfeier für Helene Lange », Vossische Zeitung,‎
  9. ↑ (de) Gertrud Bäumer, Lebensweg durch eine Zeitenwende,, Tübingen, , p. 386
  10. ↑ (de) Hans-Jürgen Mende, Lexikon Berliner Begräbnisstätten, Berlin, Pharus-Plan, (ISBN 978-3-86514-206-1), p. 490
  11. ↑ (de) Birgit Jochens, Herbert May, Die Friedhöfe in Berlin-Charlottenburg. Geschichte der Friedhofsanlagen und deren Grabmalkultur, Berlin, Stapp, (ISBN 3-87776-056-2), p. 216
  12. ↑ (de) Senatsverwaltung für Umwelt, Verkehr und Klimaschutz, « Ehrengrabstätten des Landes Berlin (Stand: November 2018) »
  13. ↑ (de) Lothar Albertin,Konstanze Wegner, Linksliberalismus in der Weimarer Republik. Die Führungsgremien der Deutschen Demokratischen Partei und der Deutschen Staatspartei 1918–1933., Düsseldorf, Droste, (ISBN 978-3-7700-5104-5), p. 443
  14. ↑ (de) Helene-Lange-Preis, « Startseite », sur Helene-Lange-Preis (consulté le )

Liens externes

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