« Choane » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Salsero35 (discuter | contributions)
Salsero35 (discuter | contributions)
Ligne 7 : Ligne 7 :
Chez les poissons, chaque cavité nasale (appelée sac olfactif ou sac nasal, elle correspond à une poche creusée dans le cartilage des capsules olfactives du crâne et est tapissée de [[papilles gustatives]] et de {{lien|fr=Neurone récepteur olfactif|lang=en|trad=Olfactory receptor neuron|texte=cellules olfactives}}) est ouverte à l'extérieur par une « narine » (ouverture nasale non reliée à la cavité buccale et au [[système respiratoire]]) sur le [[museau]]. La narine externe est ventrale chez les [[poissons cartilagineux]], dorsale chez les [[poissons osseux]]. Ce sont les mouvements respiratoires branchiaux qui activent le circulation du milieu aquatique dans le sac olfactif, via une ouverture antérieure inhalante (entrée de l'eau) et une ouverture postérieure exhalante (sortie de l'eau). Chaque sac est souvent divisé en deux par un repli cutané, formant une cavité en forme de « U » qui permet l'installation d'un courant d'eau à l'intérieur de l'organe olfactif, les quatre « narines » améliorant ainsi les capacités olfactives en milieu aquatique<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Alfred Sherwood Romer, Thomas S. Parsons|titre=The Vertebrate Body|éditeur=Holt-Saunders International|date=1977|passage=453–458}}.</ref>.
Chez les poissons, chaque cavité nasale (appelée sac olfactif ou sac nasal, elle correspond à une poche creusée dans le cartilage des capsules olfactives du crâne et est tapissée de [[papilles gustatives]] et de {{lien|fr=Neurone récepteur olfactif|lang=en|trad=Olfactory receptor neuron|texte=cellules olfactives}}) est ouverte à l'extérieur par une « narine » (ouverture nasale non reliée à la cavité buccale et au [[système respiratoire]]) sur le [[museau]]. La narine externe est ventrale chez les [[poissons cartilagineux]], dorsale chez les [[poissons osseux]]. Ce sont les mouvements respiratoires branchiaux qui activent le circulation du milieu aquatique dans le sac olfactif, via une ouverture antérieure inhalante (entrée de l'eau) et une ouverture postérieure exhalante (sortie de l'eau). Chaque sac est souvent divisé en deux par un repli cutané, formant une cavité en forme de « U » qui permet l'installation d'un courant d'eau à l'intérieur de l'organe olfactif, les quatre « narines » améliorant ainsi les capacités olfactives en milieu aquatique<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Alfred Sherwood Romer, Thomas S. Parsons|titre=The Vertebrate Body|éditeur=Holt-Saunders International|date=1977|passage=453–458}}.</ref>.


Des choanes, orifices narinaires postérieurs qui s'ouvrent au plafond buccal, apparaissent chez les [[sarcoptérygiens]] (poissons à membres charnus), et plus particulièrement chez les [[Dipneustes]] ou [[Poissons pulmonés]] chez qui les orifices exhalants ont migré vers la cavité buccale. Ces poissons présentent diverses étapes de transition entre la respiration branchiale aquatique (bouche ouverte, aspiration de l'eau étant grâce à la pompe buccopharyngée puis expulsion par les orifices branchiaux) et la respiration pulmonaire (montée en surface pour aspirer de l'air amené aux poumons)<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Roger Jankowski|titre=The Evo-Devo Origin of the Nose, Anterior Skull Base and Midface|éditeur=Springer Science & Business Media|date=2013|passage=16|lire en ligne={{Google Livres|tfpGAAAAQBAJ}}}}</ref>. L'existence d'un palais primaire permet des mouvements de pompage aquatique réalisés bouche fermée, via les canaux nasaux et les arcs branchiaux, fournissant une complète indépendance des voies de l'olfaction et de la respiration aérienne, contrairement à ce que les zoologues ont souvent pensé<ref>Roger Jankowski, {{opcit}}, p.17</ref>. Cette [[innovation évolutive]] assure en effet la séparation des voies alimentaire et respiratoire (elles confluent cependant dans la cavité bucco-pharyngée), et améliore l'acuité olfactive en favorisant un courant d'eau actif entre le nez et la bouche grâce à la pompe buccopharyngée que ces poissons utilisent principalement pour l'alimentation par aspiration<ref>{{ouvrage|auteur=André Beaumont, Pierre Cassier, Daniel Richard|titre=Biologie animale. Les Cordés|éditeur=Dunod|date=2009|passage=400}}</ref>. L'émergence des choanes ne serait donc pas une adaptation à la respiration aérienne mais un moyen d'obtenir une meilleure olfaction chez ces poissons qui vivent dans des eaux stagnantes et troubles exigent une adaptation à la diminution des stimuli visuels<ref>{{Article|langue=en|auteur=Yasuhiro Oisi, Kinya G Ota, Shigehiro Kuraku, Satoko Fujimoto, Shigeru Kuratani|titre=Craniofacial development of hagfishes and the evolution of vertebrates|périodique=Nature|date=2013|volume=493|numéro=7431|pages=175-180|doi=10.1038/nature11766.}}.</ref>.
Des choanes, orifices narinaires postérieurs qui s'ouvrent au plafond buccal, apparaissent chez les [[sarcoptérygiens]] (poissons à membres charnus), et plus particulièrement chez les [[Dipneustes]] ou [[Poissons pulmonés]] chez qui les orifices exhalants ont migré vers la cavité buccale. Ces poissons présentent diverses étapes de transition entre la respiration branchiale aquatique (bouche ouverte, aspiration de l'eau étant grâce à la pompe buccopharyngée puis expulsion par les orifices branchiaux) et la respiration pulmonaire (montée en surface pour aspirer de l'air amené aux poumons)<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Roger Jankowski|titre=The Evo-Devo Origin of the Nose, Anterior Skull Base and Midface|éditeur=Springer Science & Business Media|date=2013|passage=16|lire en ligne={{Google Livres|tfpGAAAAQBAJ}}}}</ref>. L'existence d'un palais primaire permet des mouvements de pompage aquatique réalisés bouche fermée, via les canaux nasaux et les arcs branchiaux, fournissant une complète indépendance des voies de l'olfaction et de la respiration aérienne, contrairement à ce que les zoologues ont souvent pensé<ref>Roger Jankowski, {{opcit}}, p.17</ref>. Cette [[innovation évolutive]] assure en effet la séparation des voies alimentaire et respiratoire (elles confluent cependant dans la cavité bucco-pharyngée), et améliore l'acuité olfactive en favorisant un courant d'eau actif entre le nez et la bouche grâce à la pompe buccopharyngée que ces poissons utilisent principalement pour l'alimentation par aspiration<ref>{{ouvrage|auteur=André Beaumont, Pierre Cassier, Daniel Richard|titre=Biologie animale. Les Cordés|éditeur=Dunod|date=2009|passage=400}}</ref>. L'émergence des choanes ne serait donc pas une adaptation à la respiration aérienne mais un moyen d'obtenir une meilleure olfaction chez ces poissons qui vivent dans des eaux stagnantes et troubles exigent une adaptation à la diminution des stimuli visuels<ref>{{Article|langue=en|auteur=Yasuhiro Oisi, Kinya G Ota, Shigehiro Kuraku, Satoko Fujimoto, Shigeru Kuratani|titre=Craniofacial development of hagfishes and the evolution of vertebrates|périodique=Nature|date=2013|volume=493|numéro=7431|pages=175-180|doi=10.1038/nature11794}}.</ref>.


== Positionnement ==
== Positionnement ==

Version du 10 septembre 2020 à 01:31

Vue inférieure d’un crâne de chat, montrant les choanes (en pointillé), les os palatins (en rose) et le vomer (en bleu).

Les choanes (du grec χοάνη, choané, « creuset, narine, entonnoir ») sont les orifices postérieurs internes des fosses nasales qui s'ouvrent à l'arrière du palais dans le rhinopharynx chez les Tétrapodes.

Histoire évolutive

Chez les poissons, chaque cavité nasale (appelée sac olfactif ou sac nasal, elle correspond à une poche creusée dans le cartilage des capsules olfactives du crâne et est tapissée de papilles gustatives et de cellules olfactives (en)) est ouverte à l'extérieur par une « narine » (ouverture nasale non reliée à la cavité buccale et au système respiratoire) sur le museau. La narine externe est ventrale chez les poissons cartilagineux, dorsale chez les poissons osseux. Ce sont les mouvements respiratoires branchiaux qui activent le circulation du milieu aquatique dans le sac olfactif, via une ouverture antérieure inhalante (entrée de l'eau) et une ouverture postérieure exhalante (sortie de l'eau). Chaque sac est souvent divisé en deux par un repli cutané, formant une cavité en forme de « U » qui permet l'installation d'un courant d'eau à l'intérieur de l'organe olfactif, les quatre « narines » améliorant ainsi les capacités olfactives en milieu aquatique[1].

Des choanes, orifices narinaires postérieurs qui s'ouvrent au plafond buccal, apparaissent chez les sarcoptérygiens (poissons à membres charnus), et plus particulièrement chez les Dipneustes ou Poissons pulmonés chez qui les orifices exhalants ont migré vers la cavité buccale. Ces poissons présentent diverses étapes de transition entre la respiration branchiale aquatique (bouche ouverte, aspiration de l'eau étant grâce à la pompe buccopharyngée puis expulsion par les orifices branchiaux) et la respiration pulmonaire (montée en surface pour aspirer de l'air amené aux poumons)[2]. L'existence d'un palais primaire permet des mouvements de pompage aquatique réalisés bouche fermée, via les canaux nasaux et les arcs branchiaux, fournissant une complète indépendance des voies de l'olfaction et de la respiration aérienne, contrairement à ce que les zoologues ont souvent pensé[3]. Cette innovation évolutive assure en effet la séparation des voies alimentaire et respiratoire (elles confluent cependant dans la cavité bucco-pharyngée), et améliore l'acuité olfactive en favorisant un courant d'eau actif entre le nez et la bouche grâce à la pompe buccopharyngée que ces poissons utilisent principalement pour l'alimentation par aspiration[4]. L'émergence des choanes ne serait donc pas une adaptation à la respiration aérienne mais un moyen d'obtenir une meilleure olfaction chez ces poissons qui vivent dans des eaux stagnantes et troubles exigent une adaptation à la diminution des stimuli visuels[5].

Positionnement

Les choanes sont visibles sur la face inférieure du crâne. Elles s'ouvrent à l'arrière des os palatins et sont séparées entre elles par la partie postérieure du vomer.

Genre du mot choane

Le genre du mot choane varie selon les sources : féminin selon l’édition papier du dictionnaire Larousse[6], mais masculin selon sa version en ligne[7] ; féminin (et toujours pluriel) selon le Petit Robert ; féminin selon médiadico.com[8] ; masculin selon le Dictionnaire d’orthographe et d’expression écrite de Jouette et le Dictionnaire de médecine Flammarion[9].

Le terme vient d’un mot grec ancien masculin ou féminin selon les sources (khoanê, selon l’édition papier du dictionnaire Larousse[6], khoanos selon sa version en ligne[7]), signifiant “entonnoir”. Le terme correspondant est féminin en italien (coana) et en espagnol (coana).

Pathologie

Notes et références

  1. (en) Alfred Sherwood Romer, Thomas S. Parsons, The Vertebrate Body, Holt-Saunders International, , p. 453–458.
  2. (en) Roger Jankowski, The Evo-Devo Origin of the Nose, Anterior Skull Base and Midface, Springer Science & Business Media, (lire en ligne), p. 16
  3. Roger Jankowski, op. cit., p.17
  4. André Beaumont, Pierre Cassier, Daniel Richard, Biologie animale. Les Cordés, Dunod, , p. 400
  5. (en) Yasuhiro Oisi, Kinya G Ota, Shigehiro Kuraku, Satoko Fujimoto, Shigeru Kuratani, « Craniofacial development of hagfishes and the evolution of vertebrates », Nature, vol. 493, no 7431,‎ , p. 175-180 (DOI 10.1038/nature11794).
  6. a et b Le Petit Larousse illustré 2005.
  7. a et b Choane dans le Larousse en ligne
  8. Choane dans médiadico.com
  9. Dictionnaire de médecine Flammarion, 8e édition.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :