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La '''bande dessinée française''' est une [[bande dessinée]] publiée en [[France]] ou par des auteurs français.


La '''bande dessinée française''' est une [[bande dessinée]] publiée en [[France]] ou par des auteurs francophones. La France, la [[Belgique]], la [[Suisse]] et le [[Québec]] forment un groupe d'[[Auteur|auteurs]], d'[[Éditeur (métier)|éditeurs]] et de [[Lecture|lecteurs]] de bandes dessinées francophones. Cela a également donné lieu au développement de la [[bande dessinée franco-belge]].
== Définition ==
{{...}}


== Précurseur ==
Une [[bande dessinée]] est une suite de dessin dans laquelle est inséré du texte, permettant d'exprimer les paroles, émotions et pensées des personnages<ref>{{Lien web|langue=Français|titre=Larousse|url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/bande_dessin%c3%a9e/185578|site=https://www.larousse.fr/encyclopedie|date=|consulté le=05 novembre 2018}}</ref>. Une bande dessinée française est donc une suite de dessin créée par une personne française, et publiée en France{{refsou}}.
Les [[Image d'Épinal]] sont mentionnées comme le lointain prédécesseur de la bande dessinée française. Il y a eu aussi les {{Citation|histoires sans paroles}} qui sont parues dans l'hebdomadaire parisien [[Le Chat noir]] entre 1882 et 1895<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|auteur1=Cécile Beaulieu|titre=Le Chat Noir : renaissance d’un journal parisien de légende|url=http://www.leparisien.fr/paris-75/le-chat-noir-renaissance-d-un-journal-parisien-de-legende-17-06-2018-7777206.php|site=leparisien.fr|périodique=|date=2018-06-17}}.</ref>. Des artistes de renom tels que [[Théophile Alexandre Steinlen|Steinlen]], [[Adolphe Léon Willette|Willette]], [[Henri de Sta|de Sta]], [[Döes]], Fau, [[Benjamin Rabier|Rabier]] et [[Caran d'Ache]] ont travaillé pour ce magazine<ref>''Histoires sans paroles du Chat noir'', Musée de la bande dessinée.</ref>. En France, la véritable bande dessinée est née à la fin du {{S|XIX}}. Les bandes dessinées françaises contiennent des légendes à la place des [[Phylactère (bande dessinée)|bulles de texte]]. Jusqu'à la [[Première Guerre mondiale]], les bandes dessinées avec des bulles de texte étaient l'exception<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Un précurseur ironique et inventif de la bande dessinée |périodique=Le Monde.fr |date=2014-02-26 |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2014/02/26/un-precurseur-ironique-et-inventif-de-la-bande-dessinee_4373315_3246.html }}.</ref>. Le plus célèbre pionnier de la bande dessinée française est [[Christophe (auteur)|Christophe]], qui dessine les aventures de [[La Famille Fenouillard|La famille Fenouillard]] pour la revue [[Le Petit Français illustré]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|auteur1=|nom1=Universalis‎|prénom1=Encyclopædia|titre=CHRISTOPHE|url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/georges-colomb-dit-christophe/|site=Encyclopædia Universalis|périodique=|date=}}.</ref>. Le terme bande dessinée n'est apparu que dans les années 1950<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Benoît|nom1=Mouchart|titre=La bande dessinée|éditeur=Le Cavalier Bleu|date=2003|isbn=978-2-84670-071-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=TeJINOqCvAgC&pg=PA5&lpg=PA5&dq=L'expression+%22bande+dessin%C3%A9e%22+n'est+apparue+que+dans+les+ann%C3%A9es+1950.&source=bl&ots=OqG7zvcqzQ&sig=ACfU3U1ZKE9q8SJ2TW4ZQSF3JOdidVsZ3w&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj_w-jA3tnoAhWJGewKHaEcDqkQ6AEwA3oECA4QKw#v=onepage&q=L'expression%20%22bande%20dessin%C3%A9e%22%20n'est%20apparue%20que%20dans%20les%20ann%C3%A9es%201950.&f=false|consulté le=2020-04-08}}.</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==
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=== Les débuts ===
=== Les débuts ===
Plusieurs revues pour la jeunesse voient le jour au début du siècle, dont certaines sont destinées aux enfants de la bourgeoisie ([[Mon journal|Mon Journal]], [[Le Journal de la jeunesse|Le journal de la jeunesse]], [[Le Journal illustré|Le journal illustré]]) et d'autres à la jeunesse ouvrière, qui raconte généralement des histoires moins agréables ([[L'Épatant]], [[Le Petit Illustré|Le petit illustré]], [[Cri-Cri (périodique)|Cri-Cri]], [[Fillette (périodique)|Fillette]], [[L'Intrépide (périodique)|L'Intrépide]])<ref>{{Lien web|langue=FR|auteur1=|titre=Le Journal de la jeunesse : nouveau recueil hebdomadaire illustré|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4238310|site=Gallica|périodique=|date=1873-01}}.</ref>. Les éditeurs traditionnels créent également des magazines de bandes dessinées ([[La Semaine de Suzette|La semaine de Suzette]], [[Lisette (journal)|Lisette]], [[Le Pierrot|Pierrot]], [[L'écho de Noël]], [[Bernadette (revue)|Bernadette]], [[Cœurs vaillants|Coeurs vaillants]]). [[Bécassine (bande dessinée)|Bécassine]], dessinée par [[Joseph Pinchon]], apparaît pour la première fois dans l'hebdomadaire féminin [[La Semaine de Suzette|La semaine de Suzette]] en 1905 et connaît un grand succès<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Cent dix ans après la "brave" Bécassine, les héroïnes de BD à l'honneur |périodique=Le Monde.fr |date=2015-02-02 |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2015/02/02/cent-dix-ans-apres-la-brave-becassine-les-heroines-de-bd-a-l-honneur_5999455_4832693.html |pages= }}.</ref>.
En [[1889]], l'éditeur [[Armand Colin]] est le premier en France à lancer un [[Périodique de bande dessinée|périodique]] qui chaque semaine publie histoire en images. Intitulé ''[[Le Petit Français illustré]]'' sa série phare est ''[[La Famille Fenouillard]]'' de [[Christophe (auteur)|Christophe]]. Dans le même journal, il est créé par la suite ''[[Les Facéties du sapeur Camember]]'' en [[1890]], ''[[L'Idée fixe du savant Cosinus]]'' en [[1893]] et ''[[Les Malices de Plick et Plock]]'' en [[1894]]. De nombreuses maisons d'édition se lancent dans le périodiques illustrés. Avec entre autres en [[1902 en bande dessinée|1902]], ''[[Le Jeudi de la Jeunesse]]'' publié [[Librairie Jules Tallandier|Jules Tallandier]] avec de nombreuses histoires en images par des auteurs comme [[Raoul Thomen]] et [[Louis Forton]] ou encore ''[[La Jeunesse illustrée]]'' publié l'année suivante par [[Fayard (maison d'édition)|Fayard]] qui a comme principaux auteurs [[Benjamin Rabier]] et [[Georges Omry]]. Les éditions [[Gautier-Languereau]] lancent en [[1905 en bande dessinée|1905]] le périodique pour petite fille sage ''[[La Semaine de Suzette]]'' avec son héroïne ''[[Bécassine (bande dessinée)|Bécassine]]'' par [[Joseph Pinchon]]<ref name="histoire p13">{{harvsp|texte=''Histoire de la bande dessinée en France et en Belgique'' |id=histoire |p=13}}.</ref>.

En [[1904 en bande dessinée|1904]], les cinq [[frères Offenstadt]], créent un journal léger pour l'armée ''[[La Vie en culotte rouge]]''. Fort du succès, ils lancent l'année suivante un périodique pour les plus jeunes, ''[[Le Petit Illustré|L'Illustré]]'' (renommé ''Le Petit Illustré'' deux plus tard). En [[1908 en bande dessinée|1908]], ils publient ''[[L'Épatant]]'' un illustré qui se veut volontairement de mauvais goût. Quelques semaines après son lancement, [[Louis Forton]] créé la série ''[[Les Pieds nickelés]]''. Pour répondre au succès de ''La Semaine de Suzette'' sur le marché du périodique pour jeune fille, les frères Offenstadt lancent en [[1909 en bande dessinée|1909]] ''[[Fillette (périodique)|Fillette]]'' avec notamment la série ''[[Lili (bande dessinée)|Lili]]'' par [[Jo Valle]] et [[André Vallet (dessinateur)|André Vallet]]<ref name="histoire p13"/>.

Durant la [[Première Guerre mondiale]], les séries deviennent patriotes pour soutenir les soldats au front, mais le rythme de parution ne ralentit pas. Après le conflit, les illustrés entre dans une certaine monotonie sans chercher à se renouveler. Les éditeurs préfèrent miser sur les héros d'avant-guerre qui ont fait leur preuve que sur des nouveautés. La publication des premières [[Comics|bandes dessinées américaines]] au début des années 1920, permettent l'intrusion des véritables bandes dessinées sur le marché français des histoires en images<ref name="histoire p15">{{harvsp|texte=''Histoire de la bande dessinée en France et en Belgique'' |id=histoire |p=15}}.</ref>. Parmi les nouveautés marquantes, la création de la série ''[[Bibi Fricotin]]'' par Louis Forton dans ''Le Petit illustré'' en [[1924 en bande dessinée|1924]]<ref name="histoire p13"/>.


=== L'âge d'or des illustrés ===
=== L'âge d'or des illustrés ===
Dans son {{numéro|114}} du {{Date|3|mai|1925|en bande dessinée}}, le périodique ''[[Dimanche illustré]]'' publie la première véritable bande dessinée française. Pour remplacer une publicité, le dessinateur [[Alain Saint-Ogan]] a l'idée de créer la série ''[[Zig et Puce]]''. C'est la première bande dessinée d'un français qui comporte des [[phylactère (bande dessinée)|phylactères]]. Malgré le fort succès de ''Zig et Puce'', les auteurs français n'abandonnent que rarement l'histoire en image pour le phylactère<ref name="histoire p19">{{harvsp|texte=''Histoire de la bande dessinée en France et en Belgique'' |id=histoire |p=19}}.</ref>.
Dans son {{numéro|114}} du {{Date|3|mai|1925|en bande dessinée}}, le périodique ''[[Dimanche illustré]]'' publie la première véritable bande dessinée française. Pour remplacer une publicité, le dessinateur [[Alain Saint-Ogan]] a l'idée de créer la série ''[[Zig et Puce]]''. C'est la première bande dessinée d'un français qui comporte des [[phylactère (bande dessinée)|phylactères]]. Malgré le fort succès de ''Zig et Puce'', les auteurs français n'abandonnent que rarement l'histoire en image pour le phylactère<ref name="histoire p19">{{harvsp|texte=''Histoire de la bande dessinée en France et en Belgique'' |id=histoire |p=19}}..</ref>.


En [[1928 en bande dessinée|1928]], [[Paul Winkler (éditeur)|Paul Winkler]] créé [[Opera Mundi]], une agence de presse qui représente la [[King Features Syndicate]] et [[Walt Disney]] en France. Ne parvenant pas à placer les bandes dessinées dans les journaux, il décide de créer son propre support périodique<ref name="age d'or p32">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=32}}.</ref>. Le {{date|21 octobre 1934|en bande dessinée}}, parait ''[[Le Journal de Mickey]]'' avec du matériel américain, mais des véritables bandes dessinées avec des phylactères. Le succès est immédiat et oblige les autres maisons d'éditions à réagir<ref name="age d'or p35">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=35}}.</ref>. [[Librairie Moderne]] lance ''[[Jumbo (périodique)|Jumbo]]'' en [[1935 en bande dessinée|1935]] et ''[[Aventures (périodique)|Aventures]]'' l'année suivante. Ces deux journaux sont réalisés avec des bandes dessinée étrangères. Les [[Éditions Mondiales]] créent ''[[Hurrah !]]'' en 1935 et ''[[L'Aventureux]]'' en [[1936 en bande dessinée|1936]]<ref name="age d'or p38">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=38}}.</ref>. Cette même année, Paul Winkler récidive en publiant ''[[Robinson (périodique)|Robinson]]'' pour publier notamment de la [[science-fiction]]<ref name="age d'or p69">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=69}}.</ref>, puis ''[[Hop-là !]]'' l'année suivante avec une grande part pour la bande dessinée humoristique<ref name="age d'or p81">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=81}}.</ref>. Fondé en 1933, ''[[Mon camarade]]'' est le premier journal de la mouvance [[Communisme|communiste]] à avoir une diffusion relativement importante<ref name="communiste p29">{{harvsp|texte=''L'Histoire complète 1901-1994'' |id=communiste |p=29}}.</ref>.
En [[1928 en bande dessinée|1928]], [[Paul Winkler (éditeur)|Paul Winkler]] créé [[Opera Mundi]], une agence de presse qui représente la [[King Features Syndicate]] et [[Walt Disney]] en France. Ne parvenant pas à placer les bandes dessinées dans les journaux, il décide de créer son propre support périodique<ref name="age d'or p32">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=32}}..</ref>. Le {{date|21 octobre 1934|en bande dessinée}}, parait ''[[Le Journal de Mickey]]'' avec du matériel américain, mais des véritables bandes dessinées avec des phylactères. Le succès est immédiat et oblige les autres maisons d'éditions à réagir<ref name="age d'or p35">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=35}}..</ref>. [[Librairie Moderne]] lance ''[[Jumbo (périodique)|Jumbo]]'' en [[1935 en bande dessinée|1935]] et ''[[Aventures (périodique)|Aventures]]'' l'année suivante. Ces deux journaux sont réalisés avec des bandes dessinée étrangères. Les [[Éditions Mondiales]] créent ''[[Hurrah !]]'' en 1935 et ''[[L'Aventureux]]'' en [[1936 en bande dessinée|1936]]<ref name="age d'or p38">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=38}}..</ref>. Cette même année, Paul Winkler récidive en publiant ''[[Robinson (périodique)|Robinson]]'' pour publier notamment de la [[science-fiction]]<ref name="age d'or p69">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=69}}..</ref>, puis ''[[Hop-là !]]'' l'année suivante avec une grande part pour la bande dessinée humoristique<ref name="age d'or p81">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=81}}..</ref>. Fondé en 1933, ''[[Mon camarade]]'' est le premier journal de la mouvance [[Communisme|communiste]] à avoir une diffusion relativement importante<ref name="communiste p29">{{harvsp|texte=''L'Histoire complète 1901-1994'' |id=communiste |p=29}}..</ref>.


Les [[frères Offenstadt]] (devenus la [[Société parisienne d'édition]] en 1919) répliquent en lançant ''[[Junior (périodique)|Junior]]'' et ''[[L'As]]'' aux contenues américains, alors que leurs périodiques précédents franco-centrés s'effondraient et stoppaient leurs publications. Le premier est publié en 1936 et comporte quelques auteurs français comme [[Jean Trubert]] ou [[Mat (auteur)|Mat]]. Le second en [[1937 en bande dessinée|1937]] avec des auteurs français comme [[Gaston Callaud]], qui a repris ''[[Bibi Fricotin]]'', [[Edmond-François Calvo]], [[René Giffey]], ou encore [[Albert Badert]]<ref name="age d'or p39">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=39}}.</ref>. Les bandes dessinées américaines coûtent alors beaucoup moins chère à produire que les bandes dessinées françaises, puisque leurs coûts sont amortis dans plusieurs pays<ref name="histoire p21">{{harvsp|texte=''Histoire de la bande dessinée en France et en Belgique'' |id=histoire |p=21}}.</ref>. Cette domination de la production d'outre-atlantique, fait que de nombreux auteurs français rejoignent la presse d'humoristique et à la fin des années 1930, il n'y a plus qu'une vingtaine de dessinateurs français de bandes dessinées<ref name="age d'or p39"/>. Néanmoins en 1937, [[René Pellos]] publie ''[[Futuropolis (bande dessinée)|Futuropolis]]'' dans le journal ''Junior''. La première bande dessinée française qui parvient à rivaliser avec la qualité des séries américaines<ref name="histoire p21"/>. En 1937, le quotidien ''[[Le Petit Parisien]]'' lance ''[[Le Journal de Toto]]'' pour les jeunes. [[Rob-Vel]] y créé le personnage titre de Toto, qui plus tard allait l'inspirer pour créer le personnage de [[Spirou (personnage)|Spirou]] pour le journal belge du [[Spirou|même nom]]<ref name="age d'or p131">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=131}}.</ref>.
Les [[frères Offenstadt]] (devenus la [[Société parisienne d'édition]] en 1919) répliquent en lançant ''[[Junior (périodique)|Junior]]'' et ''[[L'As]]'' aux contenues américains, alors que leurs périodiques précédents franco-centrés s'effondraient et stoppaient leurs publications. Le premier est publié en 1936 et comporte quelques auteurs français comme [[Jean Trubert]] ou [[Mat (auteur)|Mat]]. Le second en [[1937 en bande dessinée|1937]] avec des auteurs français comme [[Gaston Callaud]], qui a repris ''[[Bibi Fricotin]]'', [[Edmond-François Calvo]], [[René Giffey]], ou encore [[Albert Badert]]<ref name="age d'or p39">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=39}}..</ref>. Les bandes dessinées américaines coûtent alors beaucoup moins chère à produire que les bandes dessinées françaises, puisque leurs coûts sont amortis dans plusieurs pays<ref name="histoire p21">{{harvsp|texte=''Histoire de la bande dessinée en France et en Belgique'' |id=histoire |p=21}}..</ref>. Cette domination de la production d'outre-atlantique, fait que de nombreux auteurs français rejoignent la presse d'humoristique et à la fin des années 1930, il n'y a plus qu'une vingtaine de dessinateurs français de bandes dessinées<ref name="age d'or p39"/>. Néanmoins en 1937, [[René Pellos]] publie ''[[Futuropolis (bande dessinée)|Futuropolis]]'' dans le journal ''Junior''. La première bande dessinée française qui parvient à rivaliser avec la qualité des séries américaines<ref name="histoire p21"/>. En 1937, le quotidien ''[[Le Petit Parisien]]'' lance ''[[Le Journal de Toto]]'' pour les jeunes. [[Rob-Vel]] y créé le personnage titre de Toto, qui plus tard allait l'inspirer pour créer le personnage de [[Spirou (personnage)|Spirou]] pour le journal belge du [[Spirou|même nom]]<ref name="age d'or p131">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=131}}..</ref>.


=== La guerre ===
=== La guerre ===
Jusqu'au mois de juin [[1940 en bande dessinée|1940]], les journaux paraissent à peu près normalement avec parfois des restrictions de papiers ou des arrêts de séries pour cause de dessinateurs au front. Avec la défaite de l'armée française lors de la [[bataille de France]], les journaux partent pour le sud et tentent de survivre en [[zone libre]]<ref name="histoire p21"/>. Les bandes dessinées américaines disparaissent peu à peu et définitivement en [[1942 en bande dessinée|1942]]. Les journaux sont alors obligé de se tourner vers des auteurs français<ref name="age d'or p137">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=137}}.</ref>.
Jusqu'au mois de juin [[1940 en bande dessinée|1940]], les journaux paraissent à peu près normalement avec parfois des restrictions de papiers ou des arrêts de séries pour cause de dessinateurs au front. Avec la défaite de l'armée française lors de la [[bataille de France]], les journaux partent pour le sud et tentent de survivre en [[zone libre]]<ref name="histoire p21"/>. Les bandes dessinées américaines disparaissent peu à peu et définitivement en [[1942 en bande dessinée|1942]]. Les journaux sont alors obligé de se tourner vers des auteurs français<ref name="age d'or p137">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=137}}..</ref>.


Dans la zone occupée, ''[[Aventures (périodique)|Aventures]]'' s'arrête en septembre [[1941 en bande dessinée|1941]], ''[[Hurrah !]]'' disparait en avril 1942 et ''[[L'Aventureux]]'' en mai 1942<ref name="age d'or p137"/>. Avant de disparaitre, [[René Brantonne]], [[René Giffey]], ou encore [[Raymond Poïvet]] y publient des séries de bonnes qualités en s'inspirant fortement des séries américaines qui viennent de disparaitre du marché français<ref name="age d'or p138">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=138}}.</ref>. En zone libre, ''[[Le Journal de Mickey]]'', privé du matériel américain est regroupé avec ''[[Hop-là !]]''. Avec ''[[Robinson (périodique)|Robinson]]'', il parvient à survivre jusqu'en juillet [[1944 en bande dessinée|1944]]<ref name="age d'or p137"/>. Si les bandes dessinées françaises publiées dans ''Le Journal de Mickey et Hop-là ! réunis'' sont sans intérêts hormis quelques histoires de [[Georges Sogny]]. ''Robinson'' parvient à réunir quelques auteurs de qualité comme [[René Pellos]] ou Pierre Billon<ref name="age d'or p138"/>. ''[[Jumbo (périodique)|Jumbo]]'' quant à lui parait jusqu'en novembre [[1944 en bande dessinée|1944]] avec des auteurs comme [[Chott (auteur)|Chott]]<ref name="age d'or p137"/>.
Dans la zone occupée, ''[[Aventures (périodique)|Aventures]]'' s'arrête en septembre [[1941 en bande dessinée|1941]], ''[[Hurrah !]]'' disparait en avril 1942 et ''[[L'Aventureux]]'' en mai 1942<ref name="age d'or p137"/>. Avant de disparaitre, [[René Brantonne]], [[René Giffey]], ou encore [[Raymond Poïvet]] y publient des séries de bonnes qualités en s'inspirant fortement des séries américaines qui viennent de disparaitre du marché français<ref name="age d'or p138">{{harvsp|texte=''L'Age d'or de la BD'' |id=age d'or |p=138}}..</ref>. En zone libre, ''[[Le Journal de Mickey]]'', privé du matériel américain est regroupé avec ''[[Hop-là !]]''. Avec ''[[Robinson (périodique)|Robinson]]'', il parvient à survivre jusqu'en juillet [[1944 en bande dessinée|1944]]<ref name="age d'or p137"/>. Si les bandes dessinées françaises publiées dans ''Le Journal de Mickey et Hop-là ! réunis'' sont sans intérêts hormis quelques histoires de [[Georges Sogny]]. ''Robinson'' parvient à réunir quelques auteurs de qualité comme [[René Pellos]] ou Pierre Billon<ref name="age d'or p138"/>. ''[[Jumbo (périodique)|Jumbo]]'' quant à lui parait jusqu'en novembre [[1944 en bande dessinée|1944]] avec des auteurs comme [[Chott (auteur)|Chott]]<ref name="age d'or p137"/>.


=== Émergence de la bande dessinée française numérique ===
=== Émergence de la bande dessinée française numérique ===
La bande dessinée numérique française apparait dans les années 1990<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=partie 2 : la bande dessinée numérique à l'assaut du web (1996-2004)|url=http://neuviemeart.citebd.org/spip.php?article394|site=neuviemeart.citebd.org|consulté le=2019-10-10}}</ref>.
La bande dessinée numérique française apparait dans les années 1990<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=partie 2 : la bande dessinée numérique à l'assaut du web (1996-2004)|url=http://neuviemeart.citebd.org/spip.php?article394|site=neuviemeart.citebd.org|consulté le=2019-10-10}}.</ref>.


== Publications ==
== Publications ==

Version du 8 avril 2020 à 23:39

La bande dessinée française est une bande dessinée publiée en France ou par des auteurs francophones. La France, la Belgique, la Suisse et le Québec forment un groupe d'auteurs, d'éditeurs et de lecteurs de bandes dessinées francophones. Cela a également donné lieu au développement de la bande dessinée franco-belge.

Précurseur

Les Image d'Épinal sont mentionnées comme le lointain prédécesseur de la bande dessinée française. Il y a eu aussi les « histoires sans paroles » qui sont parues dans l'hebdomadaire parisien Le Chat noir entre 1882 et 1895[1]. Des artistes de renom tels que Steinlen, Willette, de Sta, Döes, Fau, Rabier et Caran d'Ache ont travaillé pour ce magazine[2]. En France, la véritable bande dessinée est née à la fin du XIXe siècle. Les bandes dessinées françaises contiennent des légendes à la place des bulles de texte. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, les bandes dessinées avec des bulles de texte étaient l'exception[3]. Le plus célèbre pionnier de la bande dessinée française est Christophe, qui dessine les aventures de La famille Fenouillard pour la revue Le Petit Français illustré[4]. Le terme bande dessinée n'est apparu que dans les années 1950[5].

Histoire

Les débuts

Plusieurs revues pour la jeunesse voient le jour au début du siècle, dont certaines sont destinées aux enfants de la bourgeoisie (Mon Journal, Le journal de la jeunesse, Le journal illustré) et d'autres à la jeunesse ouvrière, qui raconte généralement des histoires moins agréables (L'Épatant, Le petit illustré, Cri-Cri, Fillette, L'Intrépide)[6]. Les éditeurs traditionnels créent également des magazines de bandes dessinées (La semaine de Suzette, Lisette, Pierrot, L'écho de Noël, Bernadette, Coeurs vaillants). Bécassine, dessinée par Joseph Pinchon, apparaît pour la première fois dans l'hebdomadaire féminin La semaine de Suzette en 1905 et connaît un grand succès[7].

L'âge d'or des illustrés

Dans son no 114 du , le périodique Dimanche illustré publie la première véritable bande dessinée française. Pour remplacer une publicité, le dessinateur Alain Saint-Ogan a l'idée de créer la série Zig et Puce. C'est la première bande dessinée d'un français qui comporte des phylactères. Malgré le fort succès de Zig et Puce, les auteurs français n'abandonnent que rarement l'histoire en image pour le phylactère[8].

En 1928, Paul Winkler créé Opera Mundi, une agence de presse qui représente la King Features Syndicate et Walt Disney en France. Ne parvenant pas à placer les bandes dessinées dans les journaux, il décide de créer son propre support périodique[9]. Le , parait Le Journal de Mickey avec du matériel américain, mais des véritables bandes dessinées avec des phylactères. Le succès est immédiat et oblige les autres maisons d'éditions à réagir[10]. Librairie Moderne lance Jumbo en 1935 et Aventures l'année suivante. Ces deux journaux sont réalisés avec des bandes dessinée étrangères. Les Éditions Mondiales créent Hurrah ! en 1935 et L'Aventureux en 1936[11]. Cette même année, Paul Winkler récidive en publiant Robinson pour publier notamment de la science-fiction[12], puis Hop-là ! l'année suivante avec une grande part pour la bande dessinée humoristique[13]. Fondé en 1933, Mon camarade est le premier journal de la mouvance communiste à avoir une diffusion relativement importante[14].

Les frères Offenstadt (devenus la Société parisienne d'édition en 1919) répliquent en lançant Junior et L'As aux contenues américains, alors que leurs périodiques précédents franco-centrés s'effondraient et stoppaient leurs publications. Le premier est publié en 1936 et comporte quelques auteurs français comme Jean Trubert ou Mat. Le second en 1937 avec des auteurs français comme Gaston Callaud, qui a repris Bibi Fricotin, Edmond-François Calvo, René Giffey, ou encore Albert Badert[15]. Les bandes dessinées américaines coûtent alors beaucoup moins chère à produire que les bandes dessinées françaises, puisque leurs coûts sont amortis dans plusieurs pays[16]. Cette domination de la production d'outre-atlantique, fait que de nombreux auteurs français rejoignent la presse d'humoristique et à la fin des années 1930, il n'y a plus qu'une vingtaine de dessinateurs français de bandes dessinées[15]. Néanmoins en 1937, René Pellos publie Futuropolis dans le journal Junior. La première bande dessinée française qui parvient à rivaliser avec la qualité des séries américaines[16]. En 1937, le quotidien Le Petit Parisien lance Le Journal de Toto pour les jeunes. Rob-Vel y créé le personnage titre de Toto, qui plus tard allait l'inspirer pour créer le personnage de Spirou pour le journal belge du même nom[17].

La guerre

Jusqu'au mois de juin 1940, les journaux paraissent à peu près normalement avec parfois des restrictions de papiers ou des arrêts de séries pour cause de dessinateurs au front. Avec la défaite de l'armée française lors de la bataille de France, les journaux partent pour le sud et tentent de survivre en zone libre[16]. Les bandes dessinées américaines disparaissent peu à peu et définitivement en 1942. Les journaux sont alors obligé de se tourner vers des auteurs français[18].

Dans la zone occupée, Aventures s'arrête en septembre 1941, Hurrah ! disparait en avril 1942 et L'Aventureux en mai 1942[18]. Avant de disparaitre, René Brantonne, René Giffey, ou encore Raymond Poïvet y publient des séries de bonnes qualités en s'inspirant fortement des séries américaines qui viennent de disparaitre du marché français[19]. En zone libre, Le Journal de Mickey, privé du matériel américain est regroupé avec Hop-là !. Avec Robinson, il parvient à survivre jusqu'en juillet 1944[18]. Si les bandes dessinées françaises publiées dans Le Journal de Mickey et Hop-là ! réunis sont sans intérêts hormis quelques histoires de Georges Sogny. Robinson parvient à réunir quelques auteurs de qualité comme René Pellos ou Pierre Billon[19]. Jumbo quant à lui parait jusqu'en novembre 1944 avec des auteurs comme Chott[18].

Émergence de la bande dessinée française numérique

La bande dessinée numérique française apparait dans les années 1990[20].

Publications

Économie


Notes et références

  1. Cécile Beaulieu, « Le Chat Noir : renaissance d’un journal parisien de légende », sur leparisien.fr, .
  2. Histoires sans paroles du Chat noir, Musée de la bande dessinée.
  3. « Un précurseur ironique et inventif de la bande dessinée », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).
  4. Encyclopædia Universalis‎, « CHRISTOPHE », sur Encyclopædia Universalis.
  5. Benoît Mouchart, La bande dessinée, Le Cavalier Bleu, (ISBN 978-2-84670-071-9, lire en ligne).
  6. « Le Journal de la jeunesse : nouveau recueil hebdomadaire illustré », sur Gallica, .
  7. « Cent dix ans après la "brave" Bécassine, les héroïnes de BD à l'honneur », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).
  8. Histoire de la bande dessinée en France et en Belgique, p. 19..
  9. L'Age d'or de la BD, p. 32..
  10. L'Age d'or de la BD, p. 35..
  11. L'Age d'or de la BD, p. 38..
  12. L'Age d'or de la BD, p. 69..
  13. L'Age d'or de la BD, p. 81..
  14. L'Histoire complète 1901-1994, p. 29..
  15. a et b L'Age d'or de la BD, p. 39..
  16. a b et c Histoire de la bande dessinée en France et en Belgique, p. 21..
  17. L'Age d'or de la BD, p. 131..
  18. a b c et d L'Age d'or de la BD, p. 137..
  19. a et b L'Age d'or de la BD, p. 138..
  20. « partie 2 : la bande dessinée numérique à l'assaut du web (1996-2004) », sur neuviemeart.citebd.org (consulté le ).

Voir aussi

articles connexes

Annexes

Bibliographie