Aller au contenu

« Rakugo » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Cadèou (discuter | contributions)
Annulation de la modification de 88.142.95.61 (d)
Balise : Annulation
Aldine Esperluette (discuter | contributions)
m typo
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{A wikifier|date=juillet 2019}}
{{A wikifier|date=juillet 2019}}
{{titre en italique}}


[[fichier:Rakugo-sanmafestival.jpg|thumb|Représentation ''rakugo''.]]
[[fichier:Rakugo-sanmafestival.jpg|thumb|Représentation ''rakugo''.]]
Ligne 6 : Ligne 7 :


== Histoire ==
== Histoire ==
Le ''rakugo'' tirerait ses origines des historiettes comiques racontées par les moines bouddhistes<ref>Dominique Rivolier, ''Rires du Japon'', Philippe Picquier, 2005, 122 p. {{ISBN|978-2877307734}}.</ref>. Plus exactement, il date du début de l'[[époque Edo]] (1603-1868), soit du {{s|XVII}}<ref name="Nippon">[http://www.nippon.com/fr/features/jg00045/ Le « rakugo », l’art de conter une histoire], Nippon.com, le 4 septembre 2016</ref>. Parmi les premiers maîtres de la narration de style ''rakugo'' figurent [[Shikano Buzaemon]], {{japonais|Tsuyu no Gorobē|露の五郎兵衛}} et {{japonais|Yonezawa Hikohachi|米沢彦八}}.
Le ''rakugo'' tirerait ses origines des historiettes comiques racontées par les moines bouddhistes<ref>Dominique Rivolier, ''Rires du Japon'', Philippe Picquier, 2005, 122 p. {{ISBN|978-2877307734}}.</ref>. Plus exactement, il date du début de l'[[époque Edo]] (1603-1868), soit du {{s|XVII}}<ref name="Nippon">{{lien web | url = https://www.nippon.com/fr/features/jg00045/ | titre = Le ''rakugo'', l’art de conter une histoire | site = www.nippon.com | date = 4 septembre 2016 | consulté le = 16 janvier 2020}}.</ref>. Parmi les premiers maîtres de la narration de style ''rakugo'' figurent [[Shikano Buzaemon]], {{japonais|Tsuyu no Gorobē|露の五郎兵衛}} et {{japonais|Yonezawa Hikohachi|米沢彦八}}.


Au début, le ''rakugo'' se joue dans la rue ou en privé. À la fin du {{S-|XVIII|e}}, on construit des salles exclusivement destinées à ce spectacle, puis accueillant également un autre genre de spectacle : les ''[[manzai]]''.
Au début, le ''rakugo'' se joue dans la rue ou en privé. À la fin du {{S-|XVIII|e}}, on construit des salles exclusivement destinées à ce spectacle, puis accueillant également un autre genre de spectacle : les ''[[manzai]]''.
Ligne 15 : Ligne 16 :
Le [[conteur]], appelé {{japonais|''rakugoka''|落語家}} s'assied sur la scène, appelée {{japonais|''kōza''|高座}}, toujours habillé en kimono dont les manches peuvent lui servir à suggérer l'histoire. Il utilise comme accessoires un éventail de papier pliant nommé {{japonais|''sensu''|扇子}} et parfois un essuie-main en coton : {{japonais|''[[tenugui]]''|手拭}}<ref name="Nippon"/>. Ils lui servent à figurer un pinceau, une cruche à [[saké]], un sabre, une lettre, etc. Il n'y a aucun décor, pas de musique. Sans quitter la position à genoux traditionnelle, ''[[seiza]]'', l'artiste de ''rakugo'' décrit une histoire humoristique. Celle-ci peut être longue et compliquée ou bien simple et courte.
Le [[conteur]], appelé {{japonais|''rakugoka''|落語家}} s'assied sur la scène, appelée {{japonais|''kōza''|高座}}, toujours habillé en kimono dont les manches peuvent lui servir à suggérer l'histoire. Il utilise comme accessoires un éventail de papier pliant nommé {{japonais|''sensu''|扇子}} et parfois un essuie-main en coton : {{japonais|''[[tenugui]]''|手拭}}<ref name="Nippon"/>. Ils lui servent à figurer un pinceau, une cruche à [[saké]], un sabre, une lettre, etc. Il n'y a aucun décor, pas de musique. Sans quitter la position à genoux traditionnelle, ''[[seiza]]'', l'artiste de ''rakugo'' décrit une histoire humoristique. Celle-ci peut être longue et compliquée ou bien simple et courte.


Le récit (''neta'') est structuré en trois parties : le prologue, l'histoire à proprement parler, et l'épilogue<ref name=Rivolier6667>Dominique Rivolier, ''ibid.'', {{p.|66-67}}.</ref>. Avec le prologue, le conteur établit le contact avec le public et annonce le récit<ref name=Rivolier6667/>. Le récit de l'histoire inclut généralement le dialogue de deux ou davantage de personnages, toujours raconté par une seule personne : ils ne sont alors différenciés que par la vitesse, la hauteur de note de la lecture, ainsi que par une légère rotation de la tête. La narration est quasi inexistante<ref name=Rivolier6667/>. Enfin, l'épilogue {{citation|se caractérise par une chute inattendue, un [[calembour]] ou un retour au début de l'histoire pour lui donner une fin ludique<ref name=Rivolier6667/>.}}
Le récit (''neta'') est structuré en trois parties : le prologue, l'histoire à proprement parler, et l'épilogue<ref name=Rivolier6667>Dominique Rivolier, ''ibid.'', {{p.|66-67}}.</ref>. Avec le prologue, le conteur établit le contact avec le public et annonce le récit<ref name=Rivolier6667/>. Le récit de l'histoire inclut généralement le dialogue de deux ou davantage de personnages, toujours raconté par une seule personne : ils ne sont alors différenciés que par la vitesse, la hauteur de note de la lecture, ainsi que par une légère rotation de la tête. La narration est quasi inexistante<ref name=Rivolier6667/>. Enfin, l'épilogue {{citation|se caractérise par une chute inattendue, un [[calembour]] ou un retour au début de l'histoire pour lui donner une fin ludique<ref name=Rivolier6667/>}}.


L'histoire peut être une histoire ancienne et devenue célèbre, notamment [[Bouddhisme au Japon|bouddhiste]], ou un fait d'actualité, [[Société japonaise|social]] ou [[Politique du Japon|politique]]. Le comique du ''rakugo'' relève du comique de situation, mais plus encore du comique linguistique<ref name=Rivolier6667/>. {{citation|Les récits sont ainsi un mélange de calembours, de [[jeu de mots]], de [[quiproquos]] et d'incompréhensions dus à la différence de langue entre les interlocuteurs<ref name=Rivolier6667/>.}}
L'histoire peut être une histoire ancienne et devenue célèbre, notamment [[Bouddhisme au Japon|bouddhiste]], ou un fait d'actualité, [[Société japonaise|social]] ou [[Politique du Japon|politique]]. Le comique du ''rakugo'' relève du comique de situation, mais plus encore du comique linguistique<ref name=Rivolier6667/>. {{citation|Les récits sont ainsi un mélange de calembours, de [[jeu de mots|jeux de mots]], de [[quiproquos]] et d'incompréhensions dus à la différence de langue entre les interlocuteurs<ref name=Rivolier6667/>.}}


Il existe trois grades de ''rakugoka'' : ''zenza'' (le plus bas), ''futatsume'' et enfin ''shin’uchi''. Une fois qu'il a atteint le grade ''shin’uchi'', le conteur peut former ses propres disciples<ref name="Nippon"/>.
Il existe trois grades de ''rakugoka'' : ''zenza'' (le plus bas), ''futatsume'' et enfin ''shin’uchi''. Une fois qu'il a atteint le grade ''shin’uchi'', le conteur peut former ses propres disciples<ref name="Nippon"/>.


== Le Rakugo aujourd'hui ==
== Le ''rakugo'' aujourd'hui ==


=== Quelques noms prestigieux ===
=== Quelques noms prestigieux ===
Quelques noms d’artistes de rakugo actuels renommés au Japon: [http://id.loc.gov/authorities/names/no2009204679.html Tachibanaya Enzō], [https://mainichi.jp/english/graphs/20180703/hpe/00m/0et/001000g/17 Katsura Utamaru], [[:en:Katsura_Bunshi_VI|Katsura Bunshi VI]], [[:en:Tachibanaya_Takezō_II|Tachibanaya Takezō II]], [[:en:Tatekawa_Shinosuke|Tatekawa Shinosuke]], [[:en:Hayashiya_Shōzō_IX|Hayashiya Shōzō (9th)]]. [[:en:Shunpūtei_Shōta|Shunpūtei Shōta]], et [[:en:San'yūtei_Enraku_VI|San'yūtei Enraku VI.]]
Quelques noms d’artistes de ''rakugo'' actuels renommés au Japon: [http://id.loc.gov/authorities/names/no2009204679.html Tachibanaya Enzō], [https://mainichi.jp/english/graphs/20180703/hpe/00m/0et/001000g/17 Katsura Utamaru], [[:en:Katsura_Bunshi_VI|Katsura Bunshi VI]], [[:en:Tachibanaya_Takezō_II|Tachibanaya Takezō II]], [[:en:Tatekawa_Shinosuke|Tatekawa Shinosuke]], [[:en:Hayashiya_Shōzō_IX|Hayashiya Shōzō (9th)]]. [[:en:Shunpūtei_Shōta|Shunpūtei Shōta]], et [[:en:San'yūtei_Enraku_VI|San'yūtei Enraku VI.]]


De nombreux artistes considérés comme des humoristes traditionnels ont été formées à titre d’apprentis rakugoka, même en adoptant les noms de scènes qui leur ont été attribués par leurs maîtres. [[:en:Sanma_Akashiya|Akashiya Sanma]], [[:en:Shōfukutei_Tsurube_II|Shōfukutei Tsurube I]]I et [https://gakinotsukai.fandom.com/wiki/Sh%C5%8Dfukutei_Sh%C5%8Dhei Shōfukutei Shōhei] en sont quelques exemples. Un autre artiste de rakugo célèbre, [[:en:Shijaku_Katsura_II|Shijaku Katsura II]] était connu hors du Japon pour ses interprétations de rakugo en anglais.
De nombreux artistes considérés comme des humoristes traditionnels ont été formés à titre d’apprentis ''rakugoka'', même en adoptant les noms de scène qui leur ont été attribués par leurs maîtres. [[:en:Sanma_Akashiya|Akashiya Sanma]], [[:en:Shōfukutei_Tsurube_II|Shōfukutei Tsurube I]]I et [https://gakinotsukai.fandom.com/wiki/Sh%C5%8Dfukutei_Sh%C5%8Dhei Shōfukutei Shōhei] en sont quelques exemples. Un autre artiste de ''rakugo'' célèbre, [[:en:Shijaku_Katsura_II|Shijaku Katsura II]], était connu hors du Japon pour ses interprétations de ''rakugo'' en anglais.


=== Une nouvelle popularité ===
=== Une nouvelle popularité ===
Aujourd’hui, le Rakugo est populaire au-delà du Japon grâce au succès de manga et d’anime comme '''''[https://wiki2.org/en/Descending_Stories:_Showa_Genroku_Rakugo_Shinju Showa Genroku Rakugo Shinju]'' (''Le Rakugo ou la Vie'')''' ou '''''[https://isan-manga.com/31-le-disciple-de-doraku Doraku Musuko]'' ''(Le disciple de Doraku'')''' traduit et édité chez Isan Manga.
Aujourd’hui, le ''rakugo'' est populaire au-delà du Japon grâce au succès de mangas et d’''anime'' comme ''[https://wiki2.org/en/Descending_Stories:_Showa_Genroku_Rakugo_Shinju Showa Genroku Rakugo Shinju]'' (''Le Rakugo ou la Vie'') ou ''[https://isan-manga.com/31-le-disciple-de-doraku Doraku Musuko]'' (''Le Disciple de Doraku''), traduit et édité chez Isan Manga.


=== Des artistes étrangers ===
=== Des artistes étrangers ===
Des étrangers sont de plus en plus attirés par la pratique du Rakugo. À l’image d’[[Kairakutei Black I|Henry Black]], certains deviennent de véritables disciples et suivent  le parcours traditionnel  avec un maître dans l’une des prestigieuses familles de Rakugoka. Le canadien [[:en:Katsura_Sunshine|Katsura Sunshine]], présente son art aussi bien au Japon que dans les pays anglophones.
Des étrangers sont de plus en plus attirés par la pratique du ''rakugo''. À l’image d’[[Kairakutei Black I|Henry Black]], certains deviennent de véritables disciples et suivent le parcours traditionnel avec un maître dans l’une des prestigieuses familles de ''rakugoka''. Le Canadien [[:en:Katsura_Sunshine|Katsura Sunshine]] présente son art aussi bien au Japon que dans les pays anglophones.


D’autres parviennent à être initiés et collaborent avec différent noms du Rakugo dans le Kansai comme dans le Kanto. L’anglaise  [http://www.diane-o.com/ Diane Kichijitsu], le Suédois [https://swedenjapan150.jp/en/pioneers/johan-nilsson-bjork/ Johan Nilsson Björk],  le Turque  [http://zoomjapon.info/2011/03/doss/gaijin-mais-japonais-de-coeur/turquie-les-bons-mots-de-halit-mizirakli/ Mizirakli Halit], la Taiwanaise [https://www.myeyestokyo.com/13008/ Chi-Fen Wu] sont devenus performer de Rakugo.
D’autres parviennent à être initiés et collaborent avec différents noms du ''rakugo'' dans le Kansai comme dans le Kanto. L’Anglaise [http://www.diane-o.com/ Diane Kichijitsu], le Suédois [https://swedenjapan150.jp/en/pioneers/johan-nilsson-bjork/ Johan Nilsson Björk], le Turc [http://zoomjapon.info/2011/03/doss/gaijin-mais-japonais-de-coeur/turquie-les-bons-mots-de-halit-mizirakli/ Mizirakli Halit], la Taïwanaise [https://www.myeyestokyo.com/13008/ Chi-Fen Wu], sont devenus des interprètes de ''rakugo''.


Concernant la France, en 2009, l’auteur [http://www.rakugo.fr/ Sandrine Garbuglia]<ref>Sandrine Garbuglia, ''Histoires tombées d'un éventail'', Miroirs du réel, L'Harmattan, 2019, 208 p.{{ISBN|978-2-343-18485-2}}.</ref> et le conteur [http://www.stephaneferrandezconteur.com/ Stéphane Ferrandez], lauréats de [http://www.villakujoyama.jp/resident/garbuglia-ferrandez/ la Villa Kujoyama] à Kyoto, sont les premiers français initiés à l'art du Rakugo.
Concernant la France, en 2009, l’auteur [http://www.rakugo.fr/ Sandrine Garbuglia]<ref>{{ouvrage | auteur = Sandrine Garbuglia | titre = Histoires tombées d'un éventail | éditeur = L'Harmattan | collection = Miroirs du réel | année = 2019 | pages = 208 | ISBN = 978-2-343-18485-2}}.</ref> et le conteur [http://www.stephaneferrandezconteur.com/ Stéphane Ferrandez], lauréats de [http://www.villakujoyama.jp/resident/garbuglia-ferrandez/ la Villa Kujoyama] à Kyoto, sont les premiers Français initiés à l'art du ''rakugo''.


== Pièces ==
== Pièces ==
Ligne 47 : Ligne 48 :
== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}



== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Article connexe ===
* ''[[Manzai]]'', qui se joue dans les mêmes théâtres.
* ''[[Manzai]]'', qui se joue dans les mêmes théâtres.


== Liens externes ==
=== Liens externes ===
* [https://www.youtube.com/results?search_query=Rakugo&search=Search YouTube Rakugo examples]
* [https://www.youtube.com/results?search_query=Rakugo&search=Search YouTube Rakugo examples]
* [http://www.rakugo.fr Rakugo France]
* [http://www.rakugo.fr Rakugo France]

Version du 16 janvier 2020 à 15:01

Représentation rakugo.

Le rakugo (落語?, littéralement « histoire qui se termine avec une chute drôle ») est une forme de spectacle littéraire japonais humoristique qui date du début de l'époque Edo (1603-1868).

Histoire

Le rakugo tirerait ses origines des historiettes comiques racontées par les moines bouddhistes[1]. Plus exactement, il date du début de l'époque Edo (1603-1868), soit du XVIIe siècle[2]. Parmi les premiers maîtres de la narration de style rakugo figurent Shikano Buzaemon, Tsuyu no Gorobē (露の五郎兵衛?) et Yonezawa Hikohachi (米沢彦八?).

Au début, le rakugo se joue dans la rue ou en privé. À la fin du XVIIIe siècle, on construit des salles exclusivement destinées à ce spectacle, puis accueillant également un autre genre de spectacle : les manzai.

Description

Kairakutei Black I, premier acteur étranger de rakugo à jouer au Japon.

Le conteur, appelé rakugoka (落語家?) s'assied sur la scène, appelée kōza (高座?), toujours habillé en kimono dont les manches peuvent lui servir à suggérer l'histoire. Il utilise comme accessoires un éventail de papier pliant nommé sensu (扇子?) et parfois un essuie-main en coton : tenugui (手拭?)[2]. Ils lui servent à figurer un pinceau, une cruche à saké, un sabre, une lettre, etc. Il n'y a aucun décor, pas de musique. Sans quitter la position à genoux traditionnelle, seiza, l'artiste de rakugo décrit une histoire humoristique. Celle-ci peut être longue et compliquée ou bien simple et courte.

Le récit (neta) est structuré en trois parties : le prologue, l'histoire à proprement parler, et l'épilogue[3]. Avec le prologue, le conteur établit le contact avec le public et annonce le récit[3]. Le récit de l'histoire inclut généralement le dialogue de deux ou davantage de personnages, toujours raconté par une seule personne : ils ne sont alors différenciés que par la vitesse, la hauteur de note de la lecture, ainsi que par une légère rotation de la tête. La narration est quasi inexistante[3]. Enfin, l'épilogue « se caractérise par une chute inattendue, un calembour ou un retour au début de l'histoire pour lui donner une fin ludique[3] ».

L'histoire peut être une histoire ancienne et devenue célèbre, notamment bouddhiste, ou un fait d'actualité, social ou politique. Le comique du rakugo relève du comique de situation, mais plus encore du comique linguistique[3]. « Les récits sont ainsi un mélange de calembours, de jeux de mots, de quiproquos et d'incompréhensions dus à la différence de langue entre les interlocuteurs[3]. »

Il existe trois grades de rakugoka : zenza (le plus bas), futatsume et enfin shin’uchi. Une fois qu'il a atteint le grade shin’uchi, le conteur peut former ses propres disciples[2].

Le rakugo aujourd'hui

Quelques noms prestigieux

Quelques noms d’artistes de rakugo actuels renommés au Japon: Tachibanaya Enzō, Katsura Utamaru, Katsura Bunshi VI, Tachibanaya Takezō II, Tatekawa Shinosuke, Hayashiya Shōzō (9th). Shunpūtei Shōta, et San'yūtei Enraku VI.

De nombreux artistes considérés comme des humoristes traditionnels ont été formés à titre d’apprentis rakugoka, même en adoptant les noms de scène qui leur ont été attribués par leurs maîtres. Akashiya Sanma, Shōfukutei Tsurube II et Shōfukutei Shōhei en sont quelques exemples. Un autre artiste de rakugo célèbre, Shijaku Katsura II, était connu hors du Japon pour ses interprétations de rakugo en anglais.

Une nouvelle popularité

Aujourd’hui, le rakugo est populaire au-delà du Japon grâce au succès de mangas et d’anime comme Showa Genroku Rakugo Shinju (Le Rakugo ou la Vie) ou Doraku Musuko (Le Disciple de Doraku), traduit et édité chez Isan Manga.

Des artistes étrangers

Des étrangers sont de plus en plus attirés par la pratique du rakugo. À l’image d’Henry Black, certains deviennent de véritables disciples et suivent le parcours traditionnel avec un maître dans l’une des prestigieuses familles de rakugoka. Le Canadien Katsura Sunshine présente son art aussi bien au Japon que dans les pays anglophones.

D’autres parviennent à être initiés et collaborent avec différents noms du rakugo dans le Kansai comme dans le Kanto. L’Anglaise Diane Kichijitsu, le Suédois Johan Nilsson Björk, le Turc Mizirakli Halit, la Taïwanaise Chi-Fen Wu, sont devenus des interprètes de rakugo.

Concernant la France, en 2009, l’auteur Sandrine Garbuglia[4] et le conteur Stéphane Ferrandez, lauréats de la Villa Kujoyama à Kyoto, sont les premiers Français initiés à l'art du rakugo.

Pièces

Les pièces se jouent dans des théâtres spécialisés appelés yose (寄席?). Parmi les plus célèbres, on trouve à Tokyo les Shinjuku Suehirotei, Suzumoto Engeijō (Ueno), Asakusa Engei Hall et Ikebukuro Engeijô, et à Osaka, le Tenma Tenjin Hanjōtei[2].

Jugemu (en) (寿限無?) est une célèbre pièce de rakugo où un couple, voulant donner un nom de bon augure à leur bébé et ne parvenant pas à se décider, décide de prendre tous les noms proposés par le moine bouddhiste, dont le premier est jugemu (« longévité sans limite » ou « sans fin »). Cet enchaînement de noms quasi interminable est à l'origine de péripéties très drôles. Jugemu a donné lieu à la création d'un morceau de jazz par le pianiste japonais Yōsuke Yamashita (en).

Une autre pièce de rakugo a été rendue célèbre autour du monde par le film d'animation du même nom, de Kōji Yamamura : Atama Yama.

Notes et références

  1. Dominique Rivolier, Rires du Japon, Philippe Picquier, 2005, 122 p. (ISBN 978-2877307734).
  2. a b c et d « Le rakugo, l’art de conter une histoire », sur www.nippon.com, (consulté le ).
  3. a b c d e et f Dominique Rivolier, ibid., p. 66-67.
  4. Sandrine Garbuglia, Histoires tombées d'un éventail, L'Harmattan, coll. « Miroirs du réel », , 208 p. (ISBN 978-2-343-18485-2).

Voir aussi

Article connexe

  • Manzai, qui se joue dans les mêmes théâtres.

Liens externes