« Émile Cohl » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Ne s'agit-il pas plutôt de collodion ?
Ligne 27 : Ligne 27 :
Il fréquente de nombreux écrivains tels que [[Victor Hugo]] et [[Paul Verlaine]]. Il rencontre également des cinéastes comme [[Sacha Guitry]] et [[Georges Méliès]], qui meurt le même jour que lui à quelques heures d'intervalle.
Il fréquente de nombreux écrivains tels que [[Victor Hugo]] et [[Paul Verlaine]]. Il rencontre également des cinéastes comme [[Sacha Guitry]] et [[Georges Méliès]], qui meurt le même jour que lui à quelques heures d'intervalle.


[[Fichier:Jules Ferry (by Emile Cohl).jpg|gauche|150 px|thumb|Caricature de [[Jules Ferry]] par Émile Cohl (1887).]]Marié à l'âge de 24 ans en [[1881]] avec Marie Louise Servat, il a une fille en [[1883]], qu'il prénomme Andrée, en hommage à [[André Gill]] : il organise une souscription pour soutenir son ami enfermé à l'[[Hôpital Esquirol|Asile de Charenton]]<ref>[http://1895.revues.org/2283 Revue de l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma]</ref>. Cette même année il travaille au journal [[Le Masque]] avec le photographe [[Charles Gallot]]qui l'initie vraisemblablement au maniement du {{quoi|colondion}}, un an avant qu'il n'ouvre son atelier de photographe portraitiste<ref>Clément Chéroux, '' La photographie n'est pas un fromage'', 1895, p.98-108 [http://journals.openedition.org/1895/2353;DOI 10.4000/1895.2353]</ref> - <ref>André Courtet, '' Biographie d'Émile Cohl'' tapuscrit de 20 pages 4D, conservé dans les archives de la famille Courtet-Cohl</ref>
[[Fichier:Jules Ferry (by Emile Cohl).jpg|gauche|150 px|thumb|Caricature de [[Jules Ferry]] par Émile Cohl (1887).]]Marié à l'âge de 24 ans en [[1881]] avec Marie Louise Servat, il a une fille en [[1883]], qu'il prénomme Andrée, en hommage à [[André Gill]] : il organise une souscription pour soutenir son ami enfermé à l'[[Hôpital Esquirol|Asile de Charenton]]<ref>[http://1895.revues.org/2283 Revue de l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma]</ref>. Cette même année il travaille au journal [[Le Masque]] avec le photographe [[Charles Gallot]]qui l'initie vraisemblablement au maniement du {{quoi|colondion}}, un an avant qu'il n'ouvre son atelier de photographe portraitiste<ref>Clément Chéroux, '' La photographie n'est pas un fromage'', 1895, p.98-108 [http://journals.openedition.org/1895/2353;DOI 10.4000/1895.2353]</ref>{{,}} <ref>André Courtet, '' Biographie d'Émile Cohl'' tapuscrit de 20 pages 4D, conservé dans les archives de la famille Courtet-Cohl</ref>


À partir de [[1886]], son épouse entretient une liaison avec [[Willy (écrivain)|Henry Gauthier-Villars]], dit Willy (qui sera plus tard le mari de [[Colette]]) ; les deux amants ont un fils ensemble. Cet épisode provoque le second duel à l'épée de la vie de Émile Cohl, le {{Date|25|octobre|1886}} (le premier duel l'ayant opposé à [[Jules Jouy]] en [[1880]]).
À partir de [[1886]], son épouse entretient une liaison avec [[Willy (écrivain)|Henry Gauthier-Villars]], dit Willy (qui sera plus tard le mari de [[Colette]]) ; les deux amants ont un fils ensemble. Cet épisode provoque le second duel à l'épée de la vie de Émile Cohl, le {{Date|25|octobre|1886}} (le premier duel l'ayant opposé à [[Jules Jouy]] en [[1880]]).

Version du 30 octobre 2019 à 15:22

Émile Cohl
Description de cette image, également commentée ci-après
Émile Cohl vers 1910.
Nom de naissance Émile Courtet
Naissance
Paris
Nationalité Drapeau de la France France
Décès (à 81 ans)
Villejuif
Profession caricaturiste
photographe
artiste peintre
réalisateur
Films notables Fantasmagorie
Génération spontanée

Émile Courtet, dit Émile Cohl, né à Paris le et mort à Villejuif le , est un dessinateur et animateur français, considéré comme l’un des inventeurs du dessin animé. Il a été l’élève du caricaturiste André Gill.

La vie d’Émile Courtet

Émile Cohl (à gauche) en visite chez André Gill à Charenton.

Émile est né à Paris, mais à sept ans, à la suite du décès de sa mère, son père le place dans une famille aux Lilas, en banlieue. À 15 ans, il devient apprenti chez un bijoutier, mais il s’intéresse déjà davantage au dessin et à la prestidigitation[1].

Touche-à-tout de génie, il est tour à tour illustrateur, photographe, auteur de vaudevilles et de pièces de théâtre, comédien, peintre, journaliste, magicien. Caricaturiste reconnu à la fin du XIXe siècle, élève d'André Gill, il flirte avec les mouvements qui influencent plus tard les surréalistes. Il fréquente les cabarets du Chat noir près de Pigalle et du Lapin Agile à Montmartre, et il est membre des groupes artistiques des Hydropathes d'Émile Goudeau, puis des Incohérents. Ses caricatures paraissent dans de très nombreux journaux (La Nouvelle Lune, Les Hommes d'aujourd'hui,...) Du 23 décembre 1893 au 14 juillet 1894, il dessine les « unes » de La Libre Parole illustrée (no 24 au no 53)[2], dont quelques-unes présentent un caractère antisémite. Il propose des jeux et des énigmes dans le supplément illustré Nos loisirs (1906).

Il fréquente de nombreux écrivains tels que Victor Hugo et Paul Verlaine. Il rencontre également des cinéastes comme Sacha Guitry et Georges Méliès, qui meurt le même jour que lui à quelques heures d'intervalle.

Caricature de Jules Ferry par Émile Cohl (1887).

Marié à l'âge de 24 ans en 1881 avec Marie Louise Servat, il a une fille en 1883, qu'il prénomme Andrée, en hommage à André Gill : il organise une souscription pour soutenir son ami enfermé à l'Asile de Charenton[3]. Cette même année il travaille au journal Le Masque avec le photographe Charles Gallotqui l'initie vraisemblablement au maniement du colondion[Quoi ?], un an avant qu'il n'ouvre son atelier de photographe portraitiste[4], [5]

À partir de 1886, son épouse entretient une liaison avec Henry Gauthier-Villars, dit Willy (qui sera plus tard le mari de Colette) ; les deux amants ont un fils ensemble. Cet épisode provoque le second duel à l'épée de la vie de Émile Cohl, le (le premier duel l'ayant opposé à Jules Jouy en 1880).

Sa seconde épouse, Suzanne, fille d'Hippolyte Camille Delpy, peintre de l'école de Barbizon, élève de Jean-Baptiste Corot et Charles-François Daubigny, lui donne un fils, prénommé André.

Émile termine sa vie dans une grande pauvreté et il décède à la suite des brûlures occasionnées par l'embrasement de sa barbe par la flamme d'une bougie. Ses cendres reposent au columbarium du Père-Lachaise (case n°24023).

Le dessin animé

Pauvre Pierrot, premier dessin animé de l'histoire (1892).

1892, les Pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud, les premiers dessins animés de l'histoire du cinéma, sont présentées au Musée Grévin à l’aide du Théâtre optique, système de projection sur grand écran de dessins tracés et coloriés directement sur une pellicule de 70 mm constituée d'une suite de carrés de gélatine protégés de l'humidité par un recouvrement de gomme-laque[6] (procédé abandonné par la suite, car il ne permet pas le tirage de copies), les pellicules de l’époque sont en noir et blanc[7].

Humorous Phases of Funny Faces, réalisé par James Stuart Blackton (1906).

En 1906, on découvre un procédé nouveau pour le cinéma, ce que l’on nomme le « tour de manivelle », un « procédé (qui) fut appelé en France "mouvement américain". Il était encore inconnu en Europe[8] », car le tour de manivelle provient du studio Vitagraph Company qui l'utilise pour mettre des objets inanimés en mouvement. C'est un comédien américain, James Stuart Blackton, qui réalise alors le premier dessin animé sur support photographique de l'histoire du cinéma (ceux d'Émile Reynaud étant directement dessinés sur la pellicule, sans le truchement d'une prise de vues), Humorous Phases of Funny Faces (Phases amusantes de figures rigolotes), où l'on voit, tracé en blanc à la craie sur un fond noir, un jeune couple qui se fait les yeux doux, puis vieillit, enlaidit, le mari fume un gros cigare et asphyxie son épouse grimaçante qui disparaît dans un nuage de fumée, la main de l'animateur efface alors le tout. Le dessin animé sur pellicule de cinéma argentique 35 mm, est né[9].

À son tour, Émile Cohl crée Fantasmagorie, qui est projeté pour la première fois le , au théâtre du Gymnase à Paris, pour la société Gaumont.

De 1908 à 1923, Émile Cohl réalise trois cents films, pour la plupart des films précurseurs en matière de cinéma d'animation, puisqu'il manie avec autant de bonheur le dessin que les allumettes, le papier découpé ou encore les marionnettes, ou les… citrouilles ! Ses films sont réalisés pour les compagnies cinématographiques françaises Lux, Gaumont, Pathé et Éclipse. Il travaille aussi pour les Laboratoires Éclair à Fort Lee aux États-Unis de 1912 à 1914, comme directeur d'animation.

La créativité, aussi bien technique qu'artistique, de ce que nous connaissons aujourd'hui de son œuvre (seuls 65 films d'Émile Cohl ont été retrouvés à ce jour) en fait l'une des personnalités les plus inventives et les plus importantes des premiers temps du Septième art

Créations dans le cinéma d’animation

Filmographie partielle

Postérité

  • Son nom a été donné à une distinction qui récompense chaque année un film d'animation : le prix Émile-Cohl.
  • Un square du 12e arrondissement de Paris porte son nom depuis 1959 ; Paul Pavaux, rédacteur en chef du journal Ciné France, pétitionne en ce sens le Conseil municipal de Paris le 24 janvier 1938[10].
  • À Lyon, une école de dessin, l'École Émile-Cohl, a été créée en 1984.
  • Son petit-fils, Pierre Courtet-Cohl (1932-2008), a beaucoup travaillé pour la connaissance et la reconnaissance de l'œuvre d'Émile Cohl en France et à l'étranger. Très actif dans le milieu du cinéma d'animation et du cinéma des premiers temps, il est notamment à l'origine de la grande rétrospective du Centenaire Émile Cohl, organisée sous l'impulsion de Xavier Kawa-Topor et du Forum des Images à la Cinémathèque Française en 2008, avec le concours des Archives Françaises du film et de la Cinémathèque Gaumont.

Modèle:Message galerie

Vidéothèque

Emile Cohl, l'agitateur aux mille images, Gaumont vidéo, 2012, coffret double DVD.
Les Débuts de l'animation, Lobster Films, 2016, Coffret DVD Les Pionniers de l'animation.

Bibliographie

  • (en) Donald Crafton, Emile Cohl, Caricature, and Film, Princeton, N.J, Princeton University Press, , 432 p. (ISBN 0-691-05581-5 et 978-0-691-05581-7).
  • André Martin, André Martin. Écrits sur l'animation, t. 1, Paris, Dreamland, , 271 p. (ISBN 2-910-02763-5 et 978-2-910-02763-6).
  • Pierre Courtet-Cohl et Bernard Génin (préf. Isao Takahata), Émile Cohl. L'inventeur du dessin animé, Sophia-Antipolis, Omniscience, , 1re éd., 176 p., Broché, avec 2 dvd-rom (ISBN 978-2-916-09716-9, présentation en ligne).
  • Pascal Vimenet (dir.), Émile Cohl, Montreuil/Annecy, Éditions de l'Œil/Communauté de l'agglomération d'Annecy, , 264 p. (ISBN 978-2-351-37063-6).
  • Valérie Vignaux (dir.), Émile Cohl, Paris, Association française de recherche sur l'histoire du cinéma, coll. « 1895 » (no 53), , 359 p. (ISBN 978-2-913-75853-7, lire en ligne).
  • Xavier Kawa-Topor, "Fantasmagorie d'Emile Cohl (1907)" in Le Cinéma d'animation en 100 films (Xavier Kawa-Topor et Philippe Moins dir.), Paris, Capricci 2016, pp.10-15.

Sur Émile Cohl

  • (fr) Émile Cohl. L'agitateur aux mille images, 1908-1910, Gaumont vidéo, Paris, 2009, 323 min (2 DVD).

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

  1. Sa biographie dans 1895.revues.org
  2. catalogue de La Libre Parole Illustrée
  3. Revue de l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma
  4. Clément Chéroux, La photographie n'est pas un fromage, 1895, p.98-108 10.4000/1895.2353
  5. André Courtet, Biographie d'Émile Cohl tapuscrit de 20 pages 4D, conservé dans les archives de la famille Courtet-Cohl
  6. Laurent Mannoni et Donata Pensenti Campagnoni, Lanterne magique et film peint, Paris, La Martinière, , 334 p. (ISBN 978-2-7324-3993-8), p. 253
  7. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, coll. « Cinéma », , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 23
  8. Georges Sadoul, Histoire du cinéma mondial, des origines à nos jours, Paris, Flammarion, , 719 p., p. 407-408
  9. On peut voir ce film sur Youtube
  10. Paul Pavaux, « Un hommage pour Georges Méliès et Emile Cohl », Ciné France, no 30,‎ (lire en ligne, consulté le ) « […] je suggère même que le Conseil municipal débaptise le square des "arts-et-métiers", pour lui donner à l'avenir, la dénomination de « Square Georges-Méliès-Emile-Cohl » […] ».