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L''''étonnement''' est une [[émotion]] causée par un événement ou une réalité qui conduit à se poser des questions du fait de son caractère inhabituel, inattendu, étrange, difficile à expliquer. Dans ses formes les plus intenses, on parle en français de ''stupéfaction'' ou de ''sidération''.
L''''étonnement''' est une [[émotion]] causée par un événement ou une réalité qui conduit à se poser des questions du fait de son caractère inhabituel, inattendu, étrange, difficile à expliquer. Dans ses formes les plus intenses, on parle en français de ''stupéfaction'' ou de ''sidération''.


L'étonnement se distingue de la [[surprise]] dans la mesure où il suppose une conscience humaine. La cause de l'étonnement est la [[conscience]] alors que la surprise est le résultat d'un événement extérieur à la pensée. L'étonnement suscité par le réel serait le sentiment déclencheur de l'[[philosophie|attitude philosophique]], notamment d'après [[Socrate]] (on parle alors souvent d'''étonnement socratique''), qui utilise pour désigner cette émotion le mot θαυμάζειν (''thaumazein'', qui signifie aussi ''émerveillement'').
L'étonnement se distingue de la [[surprise]] dans la mesure où il suppose une conscience humaine. La cause de l'étonnement est la [[conscience]] alors que la surprise est le résultat d'un événement extérieur à la pensée. L'étonnement suscité par le réel serait le sentiment déclencheur de l'[[philosophie|attitude philosophique]], notamment d'après [[Socrate]] (on parle alors souvent d'''étonnement socratique''), qui utilise pour désigner cette émotion le mot θαυμά[[:it:Meraviglia|Italiano]]ζειν (''thaumazein'', qui signifie aussi ''émerveillement'').


== En philosophie ==
== En philosophie ==

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=== L'étonnement comme origine et moteur de la philosophie ===
Selon [[Platon|Platon,]] l'étonnement est à l'origine de la sagesse et donc de la philosophie.
{{Citation bloc|D’un philosophe ceci est le pathos : l’étonnement. Il n’existe pas d’autre origine de la philosophie.|3=Platon, [[Théétète]], 155 d}}
Selon Aristote, l'étonnement est le sentiment de crainte et d'anxiété ressenti par l'homme. Une fois que les besoins matériels immédiats sont satisfaits, il commence à s'interroger sur son existence et ses relations avec le monde.
{{Citation bloc|C’est, en effet, l’étonnement qui poussa comme aujourd’hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. Au début, leur étonnement porta sur les difficultés qui se présentaient les premières à l’esprit ; puis, s’avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur exploration à des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des étoiles, enfin la genèse de l’Univers. Or apercevoir une difficulté et s’étonner, c’est reconnaître sa propre ignorance (c’est pourquoi même l’amour des mythes est, en quelque manière, amour de la sagesse, car le mythe est un assemblage de merveilleux). Ainsi donc, si ce fut bien pour échapper à l’ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, c’est qu’évidemment ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire.|3=Aristote, [[Métaphysique]], I, 2, 982b}}<br />
== Voir aussi ==
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*[[Jeanne Hersch]], ''L'étonnement philosophique'', Paris, Gallimard, coll. « Folio Essai », 1993, 464 p.
*[[Jeanne Hersch]], ''L'étonnement philosophique'', Paris, Gallimard, coll. « Folio Essai », 1993, 464 p.
*Platon, ''Œuvres complètes. Théétète'', édition de [[Léon Robin]], [[Belles Lettres]] (CUF), Paris, 1970
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{{Portail|psychologie|philosophie}}
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Version du 20 octobre 2019 à 04:46

Dimanche au musée par Honoré Daumier.

L'étonnement est une émotion causée par un événement ou une réalité qui conduit à se poser des questions du fait de son caractère inhabituel, inattendu, étrange, difficile à expliquer. Dans ses formes les plus intenses, on parle en français de stupéfaction ou de sidération.

L'étonnement se distingue de la surprise dans la mesure où il suppose une conscience humaine. La cause de l'étonnement est la conscience alors que la surprise est le résultat d'un événement extérieur à la pensée. L'étonnement suscité par le réel serait le sentiment déclencheur de l'attitude philosophique, notamment d'après Socrate (on parle alors souvent d'étonnement socratique), qui utilise pour désigner cette émotion le mot θαυμάItalianoζειν (thaumazein, qui signifie aussi émerveillement).

En philosophie

L'étonnement comme origine et moteur de la philosophie

Selon Platon, l'étonnement est à l'origine de la sagesse et donc de la philosophie.

« D’un philosophe ceci est le pathos : l’étonnement. Il n’existe pas d’autre origine de la philosophie. »

— Platon, Théétète, 155 d

Selon Aristote, l'étonnement est le sentiment de crainte et d'anxiété ressenti par l'homme. Une fois que les besoins matériels immédiats sont satisfaits, il commence à s'interroger sur son existence et ses relations avec le monde.

« C’est, en effet, l’étonnement qui poussa comme aujourd’hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. Au début, leur étonnement porta sur les difficultés qui se présentaient les premières à l’esprit ; puis, s’avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur exploration à des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des étoiles, enfin la genèse de l’Univers. Or apercevoir une difficulté et s’étonner, c’est reconnaître sa propre ignorance (c’est pourquoi même l’amour des mythes est, en quelque manière, amour de la sagesse, car le mythe est un assemblage de merveilleux). Ainsi donc, si ce fut bien pour échapper à l’ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, c’est qu’évidemment ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire. »

— Aristote, Métaphysique, I, 2, 982b


Voir aussi

Pages connexes

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Bibliographie

  • Jeanne Hersch, L'étonnement philosophique, Paris, Gallimard, coll. « Folio Essai », 1993, 464 p.
  • Platon, Œuvres complètes. Théétète, édition de Léon Robin, Belles Lettres (CUF), Paris, 1970