« Lycée (école philosophique) » : différence entre les versions

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Mais au-delà de cette communauté, le Lycée peut déjà apparaître comme {{citation|l’ébauche d’une Université au sens le plus moderne, où les laboratoires et les séminaires auraient possédé une importance au moins égale à celle de l’enseignement magistral}}<ref name=a>Jean Aubonnet, Introduction à l'édition des Belles Lettres du ''Politique'' d’Aristote, 1968, {{p.}}LXVII.</ref>. L’école disposait du matériel indispensable aux cours et aux travaux de recherches : tableaux (en grec, {{grec ancien|πίνακες}} / {{Lang|grc-Latn|[[pinax]]}}), tables anatomiques, [[Carte géographique|cartes géographiques]] ({{grec ancien|γῆς περίοδοι}}), modèles de [[globe céleste]], cartes d’étoiles<ref>Carlo Natali, « Lieux et écoles du savoir », dans [[Jacques Brunschwig]] et Geoffrey Lloyd, ''Le Savoir grec'', Flammarion, 1996, {{p.}}238.</ref>. La tradition nous apprend qu’Aristote donnait, le matin, ses leçons les plus philosophiques aux étudiants les plus avancés, et l’après-midi, il prodiguait ses entretiens sur la [[rhétorique]] et la [[dialectique]] devant un large auditoire{{sfn|Werner Jaeger 1997| p=326|id=j}}. Les leçons portaient sur les sujets les plus divers de la recherche scientifique, [[biologie]], et [[cosmologie]], mais aussi sur les grandes questions abstraites de la [[philosophie]], de la [[métaphysique]] et des [[sciences morales]]. Les cours oraux d’Aristote constituaient des {{grec ancien|λόγοι}} / {{Lang|grc-Latn|[[Logos (philosophie)|logoi]]}}, et les ouvrages qui, de nos jours, reflètent ces leçons sont appelés ''acroamatiques'' car ils étaient conçus seulement pour une « audition » (en [[grec ancien]] {{grec ancien|ἀκρόασις}} / {{Lang|grc-Latn|acroasis}}). Les érudits<ref group=Note>Il s’agit de [[Médéric Dufour]] (introduction à la ''[[Rhétorique (Aristote)|Rhétorique]]''), sir Ernest Barker (''Greek political thought'') et [[Carl Gottlob Kühn]]. Le témoignage de [[Galien]] va dans le même sens.</ref> s'accordent pour reconnaître que des discussions dirigées suivaient cet exposé du Maître, au cours desquelles les auditeurs pouvaient corriger leurs notes et approfondir les questions abordées ; une première rédaction, enrichie des résultats de ces discussions et des précisions apportées par le Maître, permettait au Lycée de conserver l'enseignement donné. Ces rédactions étaient ensuite regroupées sous la forme de [[monographie]]s ou de [[Traité (littérature)|traité]]s, les {{grec ancien|μέθοδοι}}<ref>''[[Politique (Aristote)]]'', Livre IV, 1, 1289 a 26 ; Livre VI, 2, 1317 b 34.</ref> et les {{grec ancien|πραγματείαι}}<ref>''[[Politique (Aristote)]]'', Livre VIII, 5, 1339 a 40.</ref> dont parle Aristote<ref name=z>Jean Aubonnet, Introduction à l'édition des Belles Lettres du ''Politique'' d’Aristote, 1968, {{p.}}XCVII.</ref>. Ce sont ces groupes de leçons qui fournissaient la matière d’un ouvrage, après les dernières corrections de l’auteur. Mais Aristote revenait constamment sur ses anciens cours, qu’il enrichissait au fur et à mesure de ses travaux successifs<ref name=z/>.
Mais au-delà de cette communauté, le Lycée peut déjà apparaître comme {{citation|l’ébauche d’une Université au sens le plus moderne, où les laboratoires et les séminaires auraient possédé une importance au moins égale à celle de l’enseignement magistral}}<ref name=a>Jean Aubonnet, Introduction à l'édition des Belles Lettres du ''Politique'' d’Aristote, 1968, {{p.}}LXVII.</ref>. L’école disposait du matériel indispensable aux cours et aux travaux de recherches : tableaux (en grec, {{grec ancien|πίνακες}} / {{Lang|grc-Latn|[[pinax]]}}), tables anatomiques, [[Carte géographique|cartes géographiques]] ({{grec ancien|γῆς περίοδοι}}), modèles de [[globe céleste]], cartes d’étoiles<ref>Carlo Natali, « Lieux et écoles du savoir », dans [[Jacques Brunschwig]] et Geoffrey Lloyd, ''Le Savoir grec'', Flammarion, 1996, {{p.}}238.</ref>. La tradition nous apprend qu’Aristote donnait, le matin, ses leçons les plus philosophiques aux étudiants les plus avancés, et l’après-midi, il prodiguait ses entretiens sur la [[rhétorique]] et la [[dialectique]] devant un large auditoire{{sfn|Werner Jaeger 1997| p=326|id=j}}. Les leçons portaient sur les sujets les plus divers de la recherche scientifique, [[biologie]], et [[cosmologie]], mais aussi sur les grandes questions abstraites de la [[philosophie]], de la [[métaphysique]] et des [[sciences morales]]. Les cours oraux d’Aristote constituaient des {{grec ancien|λόγοι}} / {{Lang|grc-Latn|[[Logos (philosophie)|logoi]]}}, et les ouvrages qui, de nos jours, reflètent ces leçons sont appelés ''acroamatiques'' car ils étaient conçus seulement pour une « audition » (en [[grec ancien]] {{grec ancien|ἀκρόασις}} / {{Lang|grc-Latn|acroasis}}). Les érudits<ref group=Note>Il s’agit de [[Médéric Dufour]] (introduction à la ''[[Rhétorique (Aristote)|Rhétorique]]''), sir Ernest Barker (''Greek political thought'') et [[Carl Gottlob Kühn]]. Le témoignage de [[Galien]] va dans le même sens.</ref> s'accordent pour reconnaître que des discussions dirigées suivaient cet exposé du Maître, au cours desquelles les auditeurs pouvaient corriger leurs notes et approfondir les questions abordées ; une première rédaction, enrichie des résultats de ces discussions et des précisions apportées par le Maître, permettait au Lycée de conserver l'enseignement donné. Ces rédactions étaient ensuite regroupées sous la forme de [[monographie]]s ou de [[Traité (littérature)|traité]]s, les {{grec ancien|μέθοδοι}}<ref>''[[Politique (Aristote)]]'', Livre IV, 1, 1289 a 26 ; Livre VI, 2, 1317 b 34.</ref> et les {{grec ancien|πραγματείαι}}<ref>''[[Politique (Aristote)]]'', Livre VIII, 5, 1339 a 40.</ref> dont parle Aristote<ref name=z>Jean Aubonnet, Introduction à l'édition des Belles Lettres du ''Politique'' d’Aristote, 1968, {{p.}}XCVII.</ref>. Ce sont ces groupes de leçons qui fournissaient la matière d’un ouvrage, après les dernières corrections de l’auteur. Mais Aristote revenait constamment sur ses anciens cours, qu’il enrichissait au fur et à mesure de ses travaux successifs<ref name=z/>.
=== Recherche scientifique au sens moderne ===
=== Recherche scientifique au sens moderne ===
Aristote était entouré de plusieurs équipes de chercheurs, au sein desquelles il jouait le rôle d’animateur et de [[directeur de recherches]], définissant les programmes et les tâches, approuvant ou corrigeant les travaux de ses collaborateurs, puis assumant la synthèse des résultats obtenus<ref name=a/>. Il innove puissamment en élargissant le savoir [[Concept (philosophie)|conceptuel]] par une méthode d’investigation consistant à appliquer le principe de la [[Forme (philosophie)|forme]] (en grec {{grec ancien|ἔνυλον εἶδος}}<ref group=Note>Aristote pose ce concept très particulier (« la forme-dans-la-matière ») comme la fin véritable de l’investigation de la nature.</ref>) aux réalités particulières{{sfn|Werner Jaeger 1997|p=339-340|id=j}}. La nouveauté dans les travaux du Lycée et dans le monde grec de cette époque réside dans l’intérêt grandissant pour la recherche [[empirique]] : pour la première fois, l’observation et l’étude précise de la nature et des événements humains président à des travaux scientifiques. <br> Les recherches historiques et chronologiques effectuées dans les archives des [[archonte]]s ''Sur les poètes'' ou sur les [[Théâtre grec antique|concours]] des [[Grandes Dionysies]] et des [[Lénéennes]] ou encore ''Sur les problèmes homériques'' font du Lycée, sous l’impulsion d’Aristote, le foyer fondateur de la [[Poétique (discipline)|poétique]], de la chronologie littéraire et de cette discipline moderne que nous appelons la [[philologie]]. Dans le domaine des sciences de la nature, favorisées par les découvertes faites par l’expédition d’[[Alexandre le Grand|Alexandre]] en [[Asie]], le Lycée innove aussi totalement. Ainsi, les jeunes étudiants purent-ils pratiquer l’examen minutieux et la [[dissection]] des animaux et des plantes, dont témoignent abondamment les cours de [[biologie]] qui nous sont parvenus sous le titre de ''Recherches sur les Animaux'', ''[[Parties des Animaux]]'' et ''[[Génération des Animaux]]'', qui sont des œuvres de collaboration entre le Maître et de jeunes membres de l’école ; l'étude de la [[botanique]] fut confiée, quant à elle, à [[Théophraste]], qui la réalisa en son nom sous le titre ''[[Histoire des plantes (Théophraste)|Histoire des plantes]]''{{sfn|Werner Jaeger 1997|p=340-341|id=j}}. Le livre ''Sur la crue du [[Nil]]'' prouve aussi le rôle joué par les observations directes faites sur le cours supérieur de ce fleuve pour faire progresser la connaissance scientifique des premiers péripatéticiens : {{citation|Les inondations ne sont plus un problème, car on a observé que ce sont les pluies qui font déborder le fleuve<ref group=Note>Cette exclamation nous a été conservée par [[Photios Ier de Constantinople|Photius]].</ref>}}, annonce un jour Aristote à ses étudiants{{sfn|Werner Jaeger 1997|p=342|id=j}}. C’est ainsi encore que dans le domaine des [[sciences politiques]], Aristote a défini un programme de recherches pour ses étudiants sur le sujet des constitutions, afin de connaître {{citation|quelle constitution a été utile à la cité, quelles constitutions existent chez les autres peuples et quelles formes sont en harmonie avec leurs caractères}}<ref>Aristote, ''[[Rhétorique (Aristote)|Rhétorique]]'', Livre I, chapitre 4, 1360 a 30-37.</ref>. Au terme de ces recherches d’ordre historique, ou juridique et constitutionnel, les disciples du Maître et Aristote lui-même purent rassembler une collection d’études sur 158 cités<ref group=Note>Seules 51 constitutions sont attestées avec certitude, et seule la ''[[Constitution des Athéniens]]'' nous est parvenue sous une forme presque complètement achevée.</ref> ou peuples d'Europe, d’Afrique et d’Asie, allant de [[Sinop (ville)|Sinope]] sur la [[mer Noire]], à [[Cyrène]] en Afrique du nord, en passant par la [[colonie grecque]] de [[Marseille]] ; on voit sur cet exemple précis, comment le Lycée sous la direction d'Aristote, invente le [[droit constitutionnel]] comparé. Dans tous les domaines, l'utilisation d'archives ou des écrits des [[annaliste]]s, ceux que l'on appelait les [[atthidographes]], a permis aux philosophes du Lycée d’accomplir un {{citation|véritable travail scientifique au sens moderne du mot, même s’il reste incomplet}}<ref>Jean Aubonnet, Introduction à des Belles Lettres du ''Politique'' d’Aristote, 1968, {{p.}}LXXXIV à LXXXVI.</ref>.
Aristote était entouré de plusieurs équipes de chercheurs, au sein desquelles il jouait le rôle d’animateur et de [[directeur de recherches]], définissant les programmes et les tâches, approuvant ou corrigeant les travaux de ses collaborateurs, puis assumant la synthèse des résultats obtenus<ref name=a/>. Il innove puissamment en élargissant le savoir [[Concept (philosophie)|conceptuel]] par une méthode d’investigation consistant à appliquer le principe de la [[Forme (philosophie)|forme]] (en grec {{grec ancien|ἔνυλον εἶδος}}<ref group=Note>Aristote pose ce concept très particulier (« la forme-dans-la-matière ») comme la fin véritable de l’investigation de la nature.</ref>) aux réalités particulières{{sfn|Werner Jaeger 1997|p=339-340|id=j}}. La nouveauté dans les travaux du Lycée et dans le monde grec de cette époque réside dans l’intérêt grandissant pour la recherche [[empirique]] : pour la première fois, l’observation et l’étude précise de la nature et des événements humains président à des travaux scientifiques. <br> Les recherches historiques et chronologiques effectuées dans les archives politiques et administratives des [[archonte]]s sont à l’origine de plusieurs traités : ''Sur les poètes'', sur les [[Théâtre grec antique|concours]] des [[Grandes Dionysies]] et des [[Lénéennes]] ou encore ''Sur les problèmes homériques''. Ces travaux font du Lycée, sous l’impulsion d’Aristote, le foyer fondateur de la [[Poétique (discipline)|poétique]], de la chronologie littéraire et de cette discipline moderne que nous appelons la [[philologie]]. Dans le domaine des sciences de la nature, favorisées par les découvertes faites par l’expédition d’[[Alexandre le Grand|Alexandre]] en [[Asie]], le Lycée innove aussi totalement. Ainsi, les jeunes étudiants purent-ils pratiquer l’examen minutieux et la [[dissection]] des animaux et des plantes, dont témoignent abondamment les cours de [[biologie]] qui nous sont parvenus sous le titre de ''Recherches sur les Animaux'', ''[[Parties des Animaux]]'' et ''[[Génération des Animaux]]'', qui sont des œuvres de collaboration entre le Maître et de jeunes membres de l’école ; l'étude de la [[botanique]] fut confiée, quant à elle, à [[Théophraste]], qui la réalisa en son nom sous le titre ''[[Histoire des plantes (Théophraste)|Histoire des plantes]]''{{sfn|Werner Jaeger 1997|p=340-341|id=j}}. Le livre ''Sur la crue du [[Nil]]'' prouve aussi le rôle joué par les observations directes faites sur le cours supérieur de ce fleuve pour faire progresser la connaissance scientifique des premiers péripatéticiens : {{citation|Les inondations ne sont plus un problème, car on a observé que ce sont les pluies qui font déborder le fleuve<ref group=Note>Cette exclamation nous a été conservée par [[Photios Ier de Constantinople|Photius]].</ref>}}, annonce un jour Aristote à ses étudiants{{sfn|Werner Jaeger 1997|p=342|id=j}}. C’est ainsi encore que dans le domaine des [[sciences politiques]], Aristote a défini un programme de recherches pour ses étudiants sur le sujet des constitutions, afin de connaître {{citation|quelle constitution a été utile à la cité, quelles constitutions existent chez les autres peuples et quelles formes sont en harmonie avec leurs caractères}}<ref>Aristote, ''[[Rhétorique (Aristote)|Rhétorique]]'', Livre I, chapitre 4, 1360 a 30-37.</ref>. Au terme de ces recherches d’ordre historique, ou juridique et constitutionnel, les disciples du Maître et Aristote lui-même purent rassembler une collection d’études sur 158 cités<ref group=Note>Seules 51 constitutions sont attestées avec certitude, et seule la ''[[Constitution des Athéniens]]'' nous est parvenue sous une forme presque complètement achevée.</ref> ou peuples d'Europe, d’Afrique et d’Asie, allant de [[Sinop (ville)|Sinope]] sur la [[mer Noire]], à [[Cyrène]] en Afrique du nord, en passant par la [[colonie grecque]] de [[Marseille]] ; on voit sur cet exemple précis, comment le Lycée sous la direction d'Aristote, invente le [[droit constitutionnel]] comparé. Dans tous les domaines, l'utilisation d'archives ou des écrits des [[annaliste]]s, ceux que l'on appelait les [[atthidographes]], a permis aux philosophes du Lycée d’accomplir un {{citation|véritable travail scientifique au sens moderne du mot, même s’il reste incomplet}}<ref>Jean Aubonnet, Introduction à des Belles Lettres du ''Politique'' d’Aristote, 1968, {{p.}}LXXXIV à LXXXVI.</ref>.
L’étendue de la recherche scientifique dans le Lycée a culminé avec la fondation de l’histoire de la philosophie et des sciences particulières. La tâche de collecte, aux dimensions encyclopédiques, des doctrines des savants antérieurs visait à concevoir l'histoire de la connaissance humaine. Ce travail colossal fut réparti entre plusieurs collaborateurs : [[Eudème de Rhodes]] compila une ''Histoire de l’arithmétique, de la géométrie, de l’astronomie et de la météorologie'', Ménon, une ''Histoire de la médecine''<ref>Robert W. Sharples, « Aristotélisme », dans [[Jacques Brunschwig]] et Geoffrey Lloyd, ''Le Savoir grec'', Flammarion, 1996, {{p.}}884.</ref>, et Théophraste fut chargé de l’''Histoire des systèmes physiques et métaphysiques'' (en grec {{grec ancien|Φυσικῶν Δόξαι}}), qu'il décrivit en dix-huit livres, avec l’aide de {{citation|la première collection de livres que nous connaissions sur le sol européen}}{{sfn|Werner Jaeger 1997|p=346|id=j}}, la bibliothèque d’Aristote.
L’étendue de la recherche scientifique dans le Lycée a culminé avec la fondation de l’histoire de la philosophie et des sciences particulières. La tâche de collecte, aux dimensions encyclopédiques, des doctrines des savants antérieurs visait à concevoir l'histoire de la connaissance humaine. Ce travail colossal fait d’Aristote le premier en date des directeurs d’une entreprise encyclopédique{{sfn|Léon Robin 1944|p=9|id=r}}. Il fut réparti entre plusieurs collaborateurs : [[Eudème de Rhodes]] compila une ''Histoire de l’arithmétique, de la géométrie, de l’astronomie et de la météorologie'', Ménon, une ''Histoire de la médecine''<ref>Robert W. Sharples, « Aristotélisme », dans [[Jacques Brunschwig]] et Geoffrey Lloyd, ''Le Savoir grec'', Flammarion, 1996, {{p.}}884.</ref>, et Théophraste fut chargé de l’''Histoire des systèmes physiques et métaphysiques'' (en grec {{grec ancien|Φυσικῶν Δόξαι}}), qu'il décrivit en dix-huit livres, avec l’aide de {{citation|la première collection de livres que nous connaissions sur le sol européen}}{{sfn|Werner Jaeger 1997|p=346|id=j}}, la bibliothèque d’Aristote.
=== Après la mort d’Aristote ===

L’évolution ultérieure de l’école péripatéticienne est mal connue. Sous la direction de Théophraste, le Lycée poursuivit l’œuvre d’Aristote, en cultivant comme il l’avait fait, les relations avec les [[Médecine en Grèce antique|écoles de médecine]] les plus célèbres, celle de [[Cnide]] puis celle d’Alexandrie{{sfn|Werner Jaeger 1997|p=346|id=j}}. Les cours d’[[anatomie]] et de physiologie, inaugurés sous Aristote, continuèrent à être dispensés. Le médecin Métrodore enseigna sans doute au Lycée et il eut pour élève le grand médecin [[Érasistrate]]. Avec [[Straton de Lampsaque]], à la deuxième génération, la philosophie spéculative abstraite disparaît, et la [[métaphysique]] est expressément bannie. Le Lycée semble avoir vécu une rapide décadence après [[Lycon de Troade|Lycon]]<ref>Carlo Natali, « Lieux et écoles du savoir », dans [[Jacques Brunschwig]] et Geoffrey Lloyd, ''Le Savoir grec'', Flammarion, 1996, {{p.}}241.</ref>.
Les successeurs immédiats d’Aristote, en particulier sous la direction de Théophraste, prolongèrent l'impulsion donnée par le Maître, entre autres dans le domaine de la médecine péripatéticienne : le Lycée poursuivit les relations avec les [[Médecine en Grèce antique|écoles de médecine]] les plus célèbres, celle de [[Cnide]] puis celle d’[[Alexandrie]]{{sfn|Werner Jaeger 1997|p=346|id=j}}, ainsi qu’avec [[Dioclès de Caryste]], comme l’avait fait Aristote. Les cours d’[[anatomie]] et de physiologie, inaugurés sous Aristote, continuèrent à être dispensés à l’aide de traités médicaux dont nous savons qu’ils étaient illustrés de figures et de dessins{{sfn|Werner Jaeger 1997|p=347|id=j}}. Le médecin Métrodore, qui épousa Pythias, la fille d’Aristote, enseigna sans doute au Lycée et il eut pour élève le grand médecin [[Érasistrate]]. Mais l’évolution ultérieure de l’école péripatéticienne est mal connue. Avec [[Straton de Lampsaque]], à la deuxième génération, la philosophie spéculative abstraite disparaît, et la [[métaphysique]] est expressément bannie. Le Lycée semble avoir vécu une rapide décadence après [[Lycon de Troade|Lycon]]<ref>Carlo Natali, « Lieux et écoles du savoir », dans [[Jacques Brunschwig]] et Geoffrey Lloyd, ''Le Savoir grec'', Flammarion, 1996, {{p.}}241.</ref>.


== Influence et postérité du Lycée ==
== Influence et postérité du Lycée ==

Version du 19 août 2019 à 11:26

Platon et Aristote devisant. Détail de la fresque de Raphaël, L'École d'Athènes (1509-1511).

Le Lycée (en grec ancien Λύκειον / Lúkeion) est l'école philosophique fondée par Aristote. On la désigne communément sous le nom d'école péripatéticienne[1] parce que cette école possédait une galerie couverte ou un promenoir planté d’arbres appelé en grec ancien, περίπατος / péripatos, « promenade »[Note 1]. Les disciples d'Aristote furent appelés Λύκειοι Περιπατητικοί / Lukeioi Peripatêtikoi, « ceux qui se promènent près du Lycée », d'où leur nom de péripatéticiens en français.
L'école a été fondée par Aristote en 335 av. J.-C. et ses activités ont pris fin avec Andronicos de Rhodes en 47 av. J.-C. Mais dès 86 av. J.-C., le Lycée est détruit dans l’assaut mené par les troupes romaines de Sylla, au cours du siège contre Athènes, et la bibliothèque d’Aristote est emportée à Rome.

Une université moderne

Fichier:Athenes antique.jpg
L’emplacement du Lycée dans la cité antique.

Situé au nord-est d'Athènes, entre le mont Lycabette et l’Ilissos, le Lycée désigne à l’origine le gymnase, une des grandes constructions de l'époque des Pisistratides, qui se trouvait à proximité du temple d'Apollon lycien. Par extension, le nom de Lycée a désigné le quartier d’Athènes autour de ce gymnase et de ce temple, lieu cher à Socrate qui aimait à s’y promener[2]. Au tout début de la fondation de sa nouvelle école, Aristote dut réunir ses amis dans les couloirs de la palestre au Lycée, puis sans doute en dehors, devant la porte de Diochare à l'Est d’Athènes, c’est-à-dire en un lieu disposant de pièces adaptées et où, depuis longtemps, se réunissaient les sophistes[3].

Organisation interne

Le testament de Théophraste[4] fournit quelques détails pour la connaissance du Lycée, car cet élève d’Aristote fut le propriétaire du terrain et des bâtiments de l’école, dont il avait hérité de Démétrios de Phalère[5] : on y trouvait un grand jardin, un promenoir ou péripatos c’est-à-dire une allée plantée d’arbres sous lesquels on déambulait[6], et plusieurs demeures alentour. Aristote ouvrit son école dans ce grand jardin où se trouvaient un « Musée » ou sanctuaire des Muses avec plusieurs statues, un autel, une bibliothèque et des salles de conférences. Dans le « Musée » (en grec ancien Μουσεῖον / Mouseîon), le culte des Muses était lié à celui des choses de l'esprit. Le Lycée à l'époque d'Aristote, mais surtout sous la direction de Théophraste, était une « fraternité » (en grec ancien θίασος / thiase) vouée à ce culte avec des réunions régulières et des banquets mensuels, appelés syssities, dont Aristote avait codifié le cérémonial pour son école[7],[Note 2]. Platon dans les Lois mais aussi Aristote ont montré l'importance de ces banquets pour ces communautés politiques, fortement unies[8] ; Aristote en a retracé l'histoire au livre VII de sa Politique[9]. Pour le Lycée, il avait établi des règles de conduite relatives à la boisson (νόμοι συμποτικοί) et aux agapes (νόμοι συσσιτικοί), comme Speusippe et Xénocrate l’avaient fait pour l’Académie de Platon[10].

Leçons et entretiens

Mais au-delà de cette communauté, le Lycée peut déjà apparaître comme « l’ébauche d’une Université au sens le plus moderne, où les laboratoires et les séminaires auraient possédé une importance au moins égale à celle de l’enseignement magistral »[11]. L’école disposait du matériel indispensable aux cours et aux travaux de recherches : tableaux (en grec, πίνακες / pinax), tables anatomiques, cartes géographiques (γῆς περίοδοι), modèles de globe céleste, cartes d’étoiles[12]. La tradition nous apprend qu’Aristote donnait, le matin, ses leçons les plus philosophiques aux étudiants les plus avancés, et l’après-midi, il prodiguait ses entretiens sur la rhétorique et la dialectique devant un large auditoire[10]. Les leçons portaient sur les sujets les plus divers de la recherche scientifique, biologie, et cosmologie, mais aussi sur les grandes questions abstraites de la philosophie, de la métaphysique et des sciences morales. Les cours oraux d’Aristote constituaient des λόγοι / logoi, et les ouvrages qui, de nos jours, reflètent ces leçons sont appelés acroamatiques car ils étaient conçus seulement pour une « audition » (en grec ancien ἀκρόασις / acroasis). Les érudits[Note 3] s'accordent pour reconnaître que des discussions dirigées suivaient cet exposé du Maître, au cours desquelles les auditeurs pouvaient corriger leurs notes et approfondir les questions abordées ; une première rédaction, enrichie des résultats de ces discussions et des précisions apportées par le Maître, permettait au Lycée de conserver l'enseignement donné. Ces rédactions étaient ensuite regroupées sous la forme de monographies ou de traités, les μέθοδοι[13] et les πραγματείαι[14] dont parle Aristote[15]. Ce sont ces groupes de leçons qui fournissaient la matière d’un ouvrage, après les dernières corrections de l’auteur. Mais Aristote revenait constamment sur ses anciens cours, qu’il enrichissait au fur et à mesure de ses travaux successifs[15].

Recherche scientifique au sens moderne

Aristote était entouré de plusieurs équipes de chercheurs, au sein desquelles il jouait le rôle d’animateur et de directeur de recherches, définissant les programmes et les tâches, approuvant ou corrigeant les travaux de ses collaborateurs, puis assumant la synthèse des résultats obtenus[11]. Il innove puissamment en élargissant le savoir conceptuel par une méthode d’investigation consistant à appliquer le principe de la forme (en grec ἔνυλον εἶδος[Note 4]) aux réalités particulières[16]. La nouveauté dans les travaux du Lycée et dans le monde grec de cette époque réside dans l’intérêt grandissant pour la recherche empirique : pour la première fois, l’observation et l’étude précise de la nature et des événements humains président à des travaux scientifiques.
Les recherches historiques et chronologiques effectuées dans les archives politiques et administratives des archontes sont à l’origine de plusieurs traités : Sur les poètes, sur les concours des Grandes Dionysies et des Lénéennes ou encore Sur les problèmes homériques. Ces travaux font du Lycée, sous l’impulsion d’Aristote, le foyer fondateur de la poétique, de la chronologie littéraire et de cette discipline moderne que nous appelons la philologie. Dans le domaine des sciences de la nature, favorisées par les découvertes faites par l’expédition d’Alexandre en Asie, le Lycée innove aussi totalement. Ainsi, les jeunes étudiants purent-ils pratiquer l’examen minutieux et la dissection des animaux et des plantes, dont témoignent abondamment les cours de biologie qui nous sont parvenus sous le titre de Recherches sur les Animaux, Parties des Animaux et Génération des Animaux, qui sont des œuvres de collaboration entre le Maître et de jeunes membres de l’école ; l'étude de la botanique fut confiée, quant à elle, à Théophraste, qui la réalisa en son nom sous le titre Histoire des plantes[17]. Le livre Sur la crue du Nil prouve aussi le rôle joué par les observations directes faites sur le cours supérieur de ce fleuve pour faire progresser la connaissance scientifique des premiers péripatéticiens : « Les inondations ne sont plus un problème, car on a observé que ce sont les pluies qui font déborder le fleuve[Note 5] », annonce un jour Aristote à ses étudiants[18]. C’est ainsi encore que dans le domaine des sciences politiques, Aristote a défini un programme de recherches pour ses étudiants sur le sujet des constitutions, afin de connaître « quelle constitution a été utile à la cité, quelles constitutions existent chez les autres peuples et quelles formes sont en harmonie avec leurs caractères »[19]. Au terme de ces recherches d’ordre historique, ou juridique et constitutionnel, les disciples du Maître et Aristote lui-même purent rassembler une collection d’études sur 158 cités[Note 6] ou peuples d'Europe, d’Afrique et d’Asie, allant de Sinope sur la mer Noire, à Cyrène en Afrique du nord, en passant par la colonie grecque de Marseille ; on voit sur cet exemple précis, comment le Lycée sous la direction d'Aristote, invente le droit constitutionnel comparé. Dans tous les domaines, l'utilisation d'archives ou des écrits des annalistes, ceux que l'on appelait les atthidographes, a permis aux philosophes du Lycée d’accomplir un « véritable travail scientifique au sens moderne du mot, même s’il reste incomplet »[20].

L’étendue de la recherche scientifique dans le Lycée a culminé avec la fondation de l’histoire de la philosophie et des sciences particulières. La tâche de collecte, aux dimensions encyclopédiques, des doctrines des savants antérieurs visait à concevoir l'histoire de la connaissance humaine. Ce travail colossal fait d’Aristote le premier en date des directeurs d’une entreprise encyclopédique[21]. Il fut réparti entre plusieurs collaborateurs : Eudème de Rhodes compila une Histoire de l’arithmétique, de la géométrie, de l’astronomie et de la météorologie, Ménon, une Histoire de la médecine[22], et Théophraste fut chargé de l’Histoire des systèmes physiques et métaphysiques (en grec Φυσικῶν Δόξαι), qu'il décrivit en dix-huit livres, avec l’aide de « la première collection de livres que nous connaissions sur le sol européen »[23], la bibliothèque d’Aristote.

Après la mort d’Aristote

Les successeurs immédiats d’Aristote, en particulier sous la direction de Théophraste, prolongèrent l'impulsion donnée par le Maître, entre autres dans le domaine de la médecine péripatéticienne : le Lycée poursuivit les relations avec les écoles de médecine les plus célèbres, celle de Cnide puis celle d’Alexandrie[23], ainsi qu’avec Dioclès de Caryste, comme l’avait fait Aristote. Les cours d’anatomie et de physiologie, inaugurés sous Aristote, continuèrent à être dispensés à l’aide de traités médicaux dont nous savons qu’ils étaient illustrés de figures et de dessins[24]. Le médecin Métrodore, qui épousa Pythias, la fille d’Aristote, enseigna sans doute au Lycée et il eut pour élève le grand médecin Érasistrate. Mais l’évolution ultérieure de l’école péripatéticienne est mal connue. Avec Straton de Lampsaque, à la deuxième génération, la philosophie spéculative abstraite disparaît, et la métaphysique est expressément bannie. Le Lycée semble avoir vécu une rapide décadence après Lycon[25].

Influence et postérité du Lycée

Au cours des cent années qui ont suivi la mort de son fondateur, l'école aristotélicienne du Lycée a exercé une influence intellectuelle importante partout où l’on parlait grec : on le voit au nom des péripatéticiens les plus célèbres et des scholarques, qui viennent presque tous de cités lointaines. Cette influence prend sa source non pas tant dans l’œuvre écrite d’Aristote que dans son activité pédagogique et vivante de professeur, de même que la production littéraire des dialogues de Platon qui ont assuré sa postérité a pour fondement son enseignement oral dans l’Académie[Note 7]. Werner Jaeger rappelle que la somme considérable du savoir aristotélicien n'est déposée ni dans ses traités, ni dans ses dialogues : « Elle consiste dans son influence vivante sur ses élèves, enracinée non dans l’éros platonicien, mais dans le désir de connaître par un effort personnel et d’enseigner aux autres. Séparés de leur créateur et de sa voix, les traités ne pouvaient avoir aucun effet indépendant, et de fait, ils n’en ont pas eu. L’école péripatéticienne elle-même fut incapable de les comprendre une fois que les disciples les plus proches d’Aristote n’étaient plus là pour les expliquer, et au début de l’époque hellénistique, cette masse gigantesque de savoir et de réflexion avait une influence étrangement peu significative. Les traités ne furent pas exhumés avant le Ier siècle av. J.-C. et même alors, les professeurs grecs de philosophie à Athènes ne les ont pas compris[26]. » Les grandes écoles philosophiques qui suivirent, stoïcisme et épicurisme, ont à leur tour attaché plus d’importance à l’enseignement oral qu’à l’expression écrite et littéraire de leur doctrine. Quant à l’organisation du Lycée avec son association « Musée » plus bibliothèque, elle s’est révélée féconde : c’est sur ce modèle que fut fondée la prestigieuse institution d'Alexandrie, considérée comme la première université de l'histoire[27].

Disciples et scholarques du Lycée

À l’exemple de l'Académie de Platon, qui réussit à former une élite intellectuelle et morale apte à diriger des cités, ou du moins à devenir d'influents conseillers politiques, Aristote a fait du Lycée une pépinière d'hommes d’État et de conseillers des rois hellénistiques, parmi lesquels on peut citer Démétrios de Phalère[28].
Parmi les disciples immédiats d'Aristote, ceux qui l'ont fréquenté, figurent : Héraclide du Pont, très lié à l'Académie de Platon ; Théophraste, Aristoxène de Tarente (qui a des affinités avec le pythagorisme), Eudème de Rhodes, Dicéarque de Messène, Phanias, Cléarque de Soles, Callisthène, Léon de Byzance, Clytos de Milet. Puis vinrent Straton de Lampsaque, Critolaos, Diodore de Tyr (scolarque en 118), Ariston, Cratippe, Aristoclès, Andronicos de Rhodes (scolarque en 78), Alexandre d'Aphrodise appelé « le second Aristote » (vers 200).

Le scholarque (ou scolarque) est un directeur d'école, un recteur. Pour ce qui concerne le Lycée, les scholarques successifs furent :

Bibliographie

  • Werner Jaeger (trad. Olivier Sedeyn), Aristote : Fondements pour une histoire de son évolution, L’Éclat, (1re éd. 1923), 512 p., p. 321 à 352 : « chap. XI Aristote à Athènes ; chap. XII L’organisation de la recherche ». Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) H. Jackson, « Aristotle's Lecture-room and Lectures », Journal of Philology, t. XXXV,‎ , p. 191 à 200.
  • (en) John Patrick Lynch, Aristotle's School : Study of a Greek educational institution, Berkeley, University of California, , 261 p. (ISBN 978-0520021945)
  • Joseph Moreau, Aristote et son école, Paris, 1962.
  • (de) Fritz Wehrli (édi.), Die Schule des Aristoteles, Bâle, éd. Schwabe, 1944-1960, suppl. 1967-1969. T. I : Dikaiarchos [Dicéarque de Messène], 1944 ; t. II : Aristoxenos, 1945 ; t. III : Klearchos [Cléarque de Soles], 1948 ; t. VII : Herakleides Pontikos, 1953 ; t. VIII : Eudemos von Rhodos, 1955.
  • (en) Carlo Natali et D.S. Hutchinson, Aristotle : His life and school, Princeton, Princeton University Press, , 240 p. (ISBN 978-0691096537)

Notes et références

Notes

  1. Aristote donnait ses cours ex cathedra, et non pas en se promenant, comme on le croit souvent.
  2. Une mention d'Athénée de Naucratis indique qu’Aristote était l’auteur d'un ouvrage perdu, le Cérémonial des Banquets ; voir Diogène Laërce, n° 139 et Anonyme de la vie de Ménage, n° 130.
  3. Il s’agit de Médéric Dufour (introduction à la Rhétorique), sir Ernest Barker (Greek political thought) et Carl Gottlob Kühn. Le témoignage de Galien va dans le même sens.
  4. Aristote pose ce concept très particulier (« la forme-dans-la-matière ») comme la fin véritable de l’investigation de la nature.
  5. Cette exclamation nous a été conservée par Photius.
  6. Seules 51 constitutions sont attestées avec certitude, et seule la Constitution des Athéniens nous est parvenue sous une forme presque complètement achevée.
  7. On se souvient du mot de Platon dans le Phèdre (274 c - 275 d), selon qui l’écrit est inutile pour la transmission d’une véritable connaissance scientifique.

Références

  1. Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, Livre V, 2.
  2. Platon, Euthydème, 271 a ; Banquet, 223 d.
  3. Werner Jaeger 1997, p. 323.
  4. Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, Livre V, chapitre 2, 51 sq..
  5. Werner Jaeger 1997, p. 325.
  6. Léon Robin, « Aristote », p. 6 et 7.
  7. Athénée, Deipnosophistes, Livre V, 2, 186 B.
  8. Jean Aubonnet, Introduction à l’édition des Belles Lettres du Politique d’Aristote, 1968, p. LXXX et LXXXI.
  9. Aristote, Politique (lire en ligne), Livre VII, 10, 1329 a 40 - 1329 b 35.
  10. a et b Werner Jaeger 1997, p. 326.
  11. a et b Jean Aubonnet, Introduction à l'édition des Belles Lettres du Politique d’Aristote, 1968, p. LXVII.
  12. Carlo Natali, « Lieux et écoles du savoir », dans Jacques Brunschwig et Geoffrey Lloyd, Le Savoir grec, Flammarion, 1996, p. 238.
  13. Politique (Aristote), Livre IV, 1, 1289 a 26 ; Livre VI, 2, 1317 b 34.
  14. Politique (Aristote), Livre VIII, 5, 1339 a 40.
  15. a et b Jean Aubonnet, Introduction à l'édition des Belles Lettres du Politique d’Aristote, 1968, p. XCVII.
  16. Werner Jaeger 1997, p. 339-340.
  17. Werner Jaeger 1997, p. 340-341.
  18. Werner Jaeger 1997, p. 342.
  19. Aristote, Rhétorique, Livre I, chapitre 4, 1360 a 30-37.
  20. Jean Aubonnet, Introduction à des Belles Lettres du Politique d’Aristote, 1968, p. LXXXIV à LXXXVI.
  21. Léon Robin 1944, p. 9.
  22. Robert W. Sharples, « Aristotélisme », dans Jacques Brunschwig et Geoffrey Lloyd, Le Savoir grec, Flammarion, 1996, p. 884.
  23. a et b Werner Jaeger 1997, p. 346.
  24. Werner Jaeger 1997, p. 347.
  25. Carlo Natali, « Lieux et écoles du savoir », dans Jacques Brunschwig et Geoffrey Lloyd, Le Savoir grec, Flammarion, 1996, p. 241.
  26. Werner Jaeger 1997, p. 328.
  27. Édouard Will, Claude Mossé et Paul Goukowsky, Le monde grec et l’Orient, tome II Le IVe siècle et l'époque hellénistique, P.U.F., 1975, p. 570-571.
  28. Édouard Will, Claude Mossé et Paul Goukowsky, Le Monde grec et l'Orient, tome II, Le IVe siècle et l'époque hellénistique, P.U.F. 1975, p. 213.

Voir aussi

Articles connexes

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