Aller au contenu

« Guy Charmot » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
LaVoiture-balai (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile
Ligne 92 : Ligne 92 :
{{Lien web|titre=Tropiques en marche|site=Société de pathologie exotique|année=2016|url=http://www.pathexo.fr/docfiles/tropiques_en_marche_prog.pdf|consulté le=25/12/2018}}.</ref>.
{{Lien web|titre=Tropiques en marche|site=Société de pathologie exotique|année=2016|url=http://www.pathexo.fr/docfiles/tropiques_en_marche_prog.pdf|consulté le=25/12/2018}}.</ref>.


Le {{date|9 octobre 2014}}, il devient le troisième [[compagnon de la Libération]] centenaire après [[Pierre Fourcaud]] (1898-1998) et [[Pierre Louis-Dreyfus]] (1908-2011). Il est le doyen de l'Ordre de la libération depuis le décès de [[Robert Bineau]] en 2011. Le 10 juin 2017, il devient le compagnon de la Libération ayant vécu le plus longtemps, devant [[Pierre Louis-Dreyfus]]. Il est le dernier médecin militaire vivant décoré de cet ordre<ref>{{article|titre=Christian Baptiste est nommé délégué national du conseil national des communes compagnons de la Libération|périodique=Ouest France|site=Ouest France|date=11/1/2017|url=http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2017/01/11/christian-baptiste-est-nomme-delegue-national-du-conseil-nat-17434.html|consulté le=25/12/2018}}.</ref>.
Le {{date|9 octobre 2014}}, il devient le troisième [[compagnon de la Libération]] centenaire après [[Pierre Fourcaud]] ([[1898]]-[[1998]]) et [[Pierre Louis-Dreyfus]] ([[1908]]-[[2011]]). Il est le doyen de l'Ordre de la libération depuis le décès de [[Robert Bineau]] en 2011. Le [[10 juin]] [[2017]], il devient le compagnon de la Libération ayant vécu le plus longtemps, devant [[Pierre Louis-Dreyfus]]. Il est le dernier médecin militaire vivant décoré de cet ordre<ref>{{article|titre=Christian Baptiste est nommé délégué national du conseil national des communes compagnons de la Libération|périodique=Ouest France|site=Ouest France|date=11/1/2017|url=http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2017/01/11/christian-baptiste-est-nomme-delegue-national-du-conseil-nat-17434.html|consulté le=25/12/2018}}.</ref>.
Après son décès<ref>{{Lien web|titre=Disparition de Guy Charmot|site=Ordre de la Libération|url=
Après son décès<ref>{{Lien web|titre=Disparition de Guy Charmot|site=Ordre de la Libération|url=
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/actualites/59/disparition-de-guy-charmot|consulté le=7 janvier 2019}}.</ref>, ne survivent que 4 compagnons de la Libération.
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/actualites/59/disparition-de-guy-charmot|consulté le=7 janvier 2019}}.</ref>, ne survivent que 4 compagnons de la Libération.

Version du 8 janvier 2019 à 00:00

Guy Charmot
Guy Charmot en 2014.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Saint-Cyr-sur-Mer (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Guy Denis Jean CharmotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Membre de
Conflit
Distinctions

Guy Charmot, né le à Toulon et mort le à Marseille[1], est un médecin militaire (spécialisé en médecine tropicale), français libre durant la seconde Guerre mondiale, compagnon de la Libération[2] et professeur dans sa spécialité.

Jeunesse et famille

Issu d'une famille de fonctionnaires, il est petit-fils d'instituteur et arrière petit-fils d'un gendarme originaire du Doubs installé dans le sud après l'annexion du Comté de Nice[3]. Il est le fils d'Ulysse Charmot, inspecteur de l'enregistrement au service des impôts, et de Claire Esmieu, issue d'une vieille famille provençale de Manosque[4]. En 1948, il se marie avec Edith Dubuisson (1922-2011), étudiante en médecine en même temps que lui, fille d'une amie de sa mère qui lui avait refusé la main de sa fille car l'outre-mer l'aimantait. Édith Dubuisson honore sa demande en mariage en acceptant de vivre en Afrique, refusant la vie de broussarde et lui demandant de passer les concours. De cette union naît Dominique Charmot-Bensimon à Dakar en 1951, scolarisée en France, puis étudiante à Jussieu, avant de devenir maître de conférences de biologie à l'Université de la Méditerranée Aix-Marseille II[5].

Études et formation

Grâce à des personnalités de son entourage qui ont été des pionniers à Dakar, à Brazzaville et au Gabon, à l'époque où Albert Schweitzer fonde l'Hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné, Guy Charmot se passionne pour l'aventure. Quand il envisage de devenir médecin, ses parents souhaitent qu'il fasse ses études dans le cadre militaire, car l'armée paie les études. Il entre en 1934 à l'École du service de santé militaire de Lyon (devenue l'École de santé des armées). Très jeune, il est attiré par une carrière dans le service de santé des troupes coloniales, en particulier l’activité d’assistance médicale indigène, car les colonies sont à l'époque synonymes d'aventures. À l'exception de la fièvre jaune qu'on savait alors prévenir par la vaccination, on connaissait peu de choses sur les pathologies parasitaires, bactériennes ou virales du continent africain et qu'un monde de recherches s'ouvrait pour découvrir les médicaments et vaccins nécessaires. En octobre 1937, il devient docteur en médecine[6].Il est affecté dans un régiment de chasseurs à pied à Saint-Avold. En 1939, à la fin de ses études, il rejoint l’École d’application du service de santé des troupes coloniales à Marseille, au Pharo[7].

Seconde Guerre mondiale

La drôle de guerre

En septembre 1939, Guy Charmot est en attente d'une affectation pour l'Afrique Occidentale Française. Il est médecin-lieutenant d'active au 49e régiment d'artillerie coloniale (49e RAC). En octobre 1939, il est désigné pour les colonies, mais il obtient de rester en France avec son régiment dans le secteur défensif de la Sarre, à Morhange, dans la Moselle, endroit jugé sensible selon l’état-major pour la défense de la ligne Maginot. Il doit partir pour l'outre-mer contre sa volonté[8].

Le ralliement à la France Libre

Il embarque en mars 1940 à Bordeaux pour Dakar afin de rejoindre son affectation dans le nord de la Côte d'Ivoire[9].

Sans avoir entendu l’appel du Général de Gaulle du , mais se sentant humilié par l’Armistice, il est convaincu par son camarade Marcel Orsini de se joindre au groupe de dissidents qui s’est formé à Bobo Dioulasso[10]. Il passe dès juillet 1940 en pirogue de Haute-Volta au Gold Coast, puis au Cameroun où il rallie les Forces françaises libres en septembre[11]. Il est ainsi l’un des 4 médecins militaires de l’Afrique occidentale française qui s’évadent de ce territoire resté fidèle à Vichy[11]. Il est incorporé au 3e Bataillon du 1er Régiment de Tirailleurs du Cameroun. Début novembre, il est acheminé par mer vers Libreville et débarqué à l’embouchure de la Tsini. Il embarque pour Douala après la victoire[11].

Fin décembre 1940, le 3e Bataillon gagne Maroua dans le Nord-Cameroun et installe son camp aux portes de la ville. C’est là qu’il prend le nom de Bataillon de Marche no 4, en exécution de l’ordre no 40 du . Affecté comme médecin au Bataillon de Marche no 4 (BM 4) dès sa formation, il part avec lui du Cameroun en décembre 1940 pour rejoindre en Palestine la 1re Brigade Coloniale du lieutenant-colonel Génin[12].

La campagne de Syrie en 1941

Guy Charmot prend part à la campagne de Syrie en juin 1941 avec le BM 4. Pour cela, successivement le , il quitte Maroua et se regroupe à Massageit, campement situé à 80 km au Nord-Est de Fort-Lamy, où il reste pendant les opérations de Koufra. Le , arrive l’ordre de départ vers l’Est. Il passe successivement par Bokoro, Ati, Abeche, franchit la frontière entre Adre et El Geneina et gagne El Fasher puis El Obeid au Soudan où il est embarqué sur train le . Il atteint Le Caire, passe le Canal de Suez à El Quantara et débarque le à Qastana (Palestine) dans un camp où sont regroupées les Forces Françaises Libres.

Avec celles-ci, il participe à la campagne de Syrie, franchissant la frontière le , peu après bombardée et mitraillée par des avions. Il attaque le 16 le village de Kissoue où il subira des tirs d’artillerie, puis fait route vers Damas, qu’il atteint le , et vers Alep et Homs. Après la cessation des hostilités le , il s’installe à Damas dans la caserne Hamidieh[réf. nécessaire].

L’Éthiopie en 1941

Le il part pour l'Éthiopie : embarquement à Suez le à bord du Cap Saint Jacques, et débarquement le à Berbera. Il est regroupé avec les anglais et les sud-africains à Buramo pour participer à la prise de Gondar en décembre 1941, nécessaire pour maintenir les intérêts français du chemin de fer d'Addis-Abeba à Djibouti. Il s’installe ensuite à Dire-Daoua, loin des combats qui se déroulent en Libye. Enfin, le arrive l’ordre de retour : il embarque à Berbera sur le Burma, débarque à Suez, puis arrive à Beyrouth[12],[13].

Le Liban en 1942

C’est l’époque où Erwin Rommel fonce à travers la Libye avec pour objectif la conquête de l’Égypte. Ceci explique que le BM 4 se voit confier la mission d’établir une position défensive dans les montagnes du Liban entre le village d’Antoura-Mtein et le col de Zahle : ces travaux seront inspectés par le Général de Gaulle, pendant le mois d’août. L’Afrika-Korps étant arrêté devant El Alamein, cette mission devient sans objet et il s’installe le dans une caserne de Tripoli[14].

La campagne de Tunisie

Cette presque vie de garnison cesse le lorsqu'il reçoit son affectation dans les rangs de la 2e brigade française libre de la 1re division française libre en Libye à Tobrouk. Quelques jours plus tard, Guy Charmot participe aux combats de la Campagne de Tunisie. En Tunisie, la 1re division française libre relève la 51e division britannique et le bataillon prend position, au cours de la nuit du au dans un bois d’oliviers, à l’ouest et au sud du Djebel Takrouna, solidement tenu par les Allemands. L’attaque est menée le . L’assaut est très dur, des combats individuels sont livrés à la mitraillette et à la grenade et les pertes sont importantes. Les tirs cessent le .

Après un bref retour en Libye à Zouara, le BM4 revient en Tunisie et s’installe dans une oliveraie entre Nabeul et Hammamet[12].

La campagne d’Italie

Le BM 4 débarque le au port de Naples et il est transporté d’abord à Frigano Maggiore, puis à Montemarano et Castelvedere Di Calore, passe le Garigliano en attendant l’offensive contre la Ligne Gustave[15] qui débute le . Guy Charmot se distingue particulièrement durant la campagne d'Italie, au cours des combats des 17 au [16], poussant au plus loin ses postes de secours et sauvant ainsi plusieurs de ses camarades de combat par la rapidité de ses interventions sur la ligne de feu[17].

Le , il est devant Tivoli où la 2e Brigade pénètre le . Après la traversée de Rome, la poursuite s’accélère. Le contact n’est repris qu’au nord de Viterbe, devant Montefiascone le où, après un assaut appuyé par les chars, le BM4 reprend la ville. La Légion Étrangère relève le BM 4 à Bolsena dans la nuit du 13 au . Les opérations d’Italie sont terminées pour Guy Charmot.

Le , il embarque sur le Durban Castle, destination inconnue. Pendant 8 jours, le Durban Castle fait le bouchon en rade de Tarente. Enfin, le , il prend sa place dans le convoi et va débarquer dans la baie de Cavalaire, à quelques kilomètres de Hyères[12].

La Libération de la France

La Provence

Guy Charmot participe au débarquement de Provence à Cavalaire[18] le [19]. Le , le BM4 reçoit l’ordre de s’emparer des hauteurs du Thouars qui dominent Toulon. L’attaque part à 9 heures. Il parvient sans trop de difficulté à occuper la cote 132. Mais à peine arrivée, il est pris à partie par un formidable tir d’arrêt. Le BM 4 progresse dans Toulon mais l’exploitation est freinée par le manque d’essence. Les déplacements se alors font, tantôt à pied, tantôt en camion. Guy Charmot est blessé lors de ces combats pour la Libération de Toulon[20].

Charmot gagne ensuite Avignon et franchit le Rhône, le . Remontant la vallée de l’Ardèche, il est à Chamborigaud, où il est bloqué par le manque d’essence, du au .

La Bourgogne, les Vosges et l'Alsace

Enfin ravitaillé, il atteint Autun pour y relever un bataillon de Légion, puis Beaune et Villersexel , le . Le il relève, dans la région de Villafans, le 180 RI US. Le il reçoit l’ordre de s’emparer du village de Lyoffans et de pousser sur Andornay . Il faudra toute la journée pour s’emparer de Lyoffans, défendu maison par maison par des SS. Six fois l’assaut sera donné au cimetière dont les tombes sont éventrées par les obus. L’affaire ne se terminera qu’à la nuit.

Le , le front de la Division s’étendant le long des Vosges, de plus en plus vers le Nord, le B.M. 4 fait mouvement en direction du Ballon de Servance. Il relève, aux Evaudois, dans la soirée, un bataillon de la 1re DB et jusqu’au ce sera une continuelle activité de patrouilles et d’embuscades.

Le , dans la matinée, il reçoit l’ordre de s’emparer du Col de Chevestraye, de descendre sur Plancher-les-Mines avec comme objectif final Auxelles-Haut et le Mont-Saint-Jean. L’attaque démarre à 16 heures sans préparation d’artillerie. Le soir même, le Col de Chevestraye est enlevé. Pendant que le B.M 4 déborde la trouée de Belfort par le Nord, la ville de Belfort est elle-même enlevée.

Aucune opération d’envergure n’étant prévisible avant un certain temps sur le front d’Alsace, la 1re D.F.L devenue disponible, est désignée pour aller réduire la poche de Royan.

Le , par voie ferrée et par route, le BM4 fait mouvement vers le Sud-Ouest. Le , il s’installe à Saint-Ciers-sur-Gironde. Le , il est à Perignac dans la région de Cognac, puis redescend en Gironde en décembre 1944 pour venir à bout de la poche allemande de Bordeaux[12]. Mais l'Offensive des Ardennes chamboule tout. La situation s’aggrave brusquement en Alsace, où les Allemands font peser une lourde menace sur Strasbourg. La 1re D.F.L quitte le Sud-Ouest et retraverse à toute allure la France en diagonale. Parti le , le BM 4 se retrouve le à Sélestat où il relève des éléments de la 5e DB. La mission est de défendre la ville coûte que coûte. De part et d’autre, les activités des patrouilles sont intenses et les duels de mortier continus. La ville est déserte bien que dix mille habitants y vivent terrés dans les caves.

Le , il est relevé par le BM 21 et va vers le Sud, d’abord à Kintzheim, où il relève le 2e B.L.E, puis le , il se regroupe à Saint-Hippolyte au pied du Haut-Koenigsbourg. Le lendemain, faisant face à l’Est, il borde la rive Ouest de l’Ill à la corne Sud-Est de la Forêt de l'Illwald de façon à contrôler les mouvements ennemis qui pourraient être masqués par elle. Le mouvement s’effectue sans encombre, trois prisonniers sont faits.

À 17 h 50, alors qu’il fait nuit noire, une intense fusillade éclate, les tirs d’arrêts partent mais la radio fonctionne mal, on ne peut les régler à la demande, et il n’est pas possible d’envoyer des renforts à l’aveuglette. Le crépitement des armes automatiques dure environ une heure, puis c’est le silence. De 20 h 30 à 23 heures, des éléments de la 2e Compagnie dont il est le médecin le rejoignent isolément ou par petits groupes. La Compagnie a été brutalement submergée par une attaque d’environ trois compagnies allemandes. Malgré une défense énergique, la 2e Compagnie est vaincue par le nombre et laisse sur le terrain la moitié de son effectif.

Le lendemain, les autres compagnies du bataillon s’installent sur la rive ouest de l’Ill et aux lisières sud de la Forêt de l'Illwald, tandis que la 2e Compagnie, réduite à deux sections, se reforme à Saint Hyppolyte.

Jusqu’au , rien de notable ne se passe. Ce jour-là vers h 30, un message de la Brigade signale que l’ennemi a décroché depuis Kraft jusqu’à Sélestat. LE BM 4 part immédiatement et occupe son objectif qui était le village d’Obenheim. Du 4 au 15, il monte la garde du Rhin à Diebolsheim, Friesenheim, puis, relevé par le BM 11, il fait mouvement vers Kogenheim et Saint Hippolyte où il cantonne jusqu’au .

Le Massif de l'Authion

Alors que le territoire national était presque complètement libéré, le désir était d’aller en Allemagne. Mais ce furent les Alpes-Maritimes où les Allemands tenaient encore qui sont désignées. Le , par voie routière et le par voie ferrée, le B.M. 4 fait mouvement vers Sospel à proximité du Massif de l'Authion où il arrive le et le . Le , il relève le 442e d’infanterie américain à Castillon dans les ouvrages de Monte Grosso et à la Testa du Paola . Les Allemands occupent l’ouvrage de Brouis, dominé par le Monte Grosso, la cime du Bosc qui domine Breil-sur-Roya. Il s’agit de les en déloger et de gagner la route Tende-Vintimille.

Le , une première attaque sur le col de Brouis et la cime du Bosc est lancée. Les deux objectifs sont atteints mais aussi bien sur le Brouis que sur la cime du Bosc, les réactions ennemies sont extrêmement vives et nos éléments sont obligés de regagner leur base de départ. Le ,l’attaque est reprise avec des effectifs plus importants avec décalage dans le temps pour faire bénéficier du maximum d’appui de feux chaque groupement d’attaque. L’attaque de la cime du Bosc part la première à h 30. À 13 h 30, l’objectif est occupé. À 13 h 30, une patrouille envoyée sur le col de Brouis trouve l’ouvrage abandonné. Une section l’occupe pendant que de la cime du Bosc et par la route, le bataillon se porte sur Breil-sur-Roya. La ville a été abandonnée mais elle est truffée de mines qui causent quelques blessés aux forces françaises. Poussant vers le Col de Tende la 3e Compagnie occupe la Giandola et Cacciaroli.

C’est à Breil-sur-Roya, au cours d’un violent bombardement d’artillerie qu’est tué un tout jeune Lieutenant de la Marseillaise , qui meurt d’un éclat d’obus à la gorge alors qu’il était sur la table d’opération. Ce sera la dernière victime de la guerre du B.M. 4.

Le le Bataillon est relevé et fait mouvement sur Sospel , puis vers Antibes où il s’installe au repos à la caserne Gazan. Pour lui, la guerre est finie et c’est à Antibes qu’il fêtera le ,la nouvelle de la capitulation. Il est descendu au lieu de combattre l'Allemagne du Troisième Reich alors qu'il était si prêt du but fixé au début de la Guerre. L'État-Major Français avait prévu d'utiliser la 1re Division Française Libre pour les combats de la libération de l'Autriche et en particulier de sa capitale Vienne. Il combat la 34e DI allemande à Sospel, l'Ouvrage de Plan-Caval le ,puis libéré la ville de Breil-sur-Roya, Saorge et La Bollène-Vésubie le .Puis il libère La Brigue et Tende le et franchit la frontière italienne pour marcher sur le Piémont,en direction de Turin comme le désire le Général de Gaulle pour obtenir des rectifications de frontières car les deux villes appartenaient au Comté de Nice avant 1860. Mais les américains sont réticents à cette avance, car ils ne veulent pas de dépeçage de l'Italie par des vainqueurs revanchards. Il est stoppé par la capitulation de l'armée allemande d'Italie le . Le jour même de l’Armistice, Guy Charmot signe sa demande de départ colonial et part pour le Tchad[21].

Médecin des Hôpitaux

Médecin-capitaine à la fin de la guerre, il devient médecin des hôpitaux d'outre-mer et professeur agrégé du Service de Santé des Armées en 1954[17] effectuant de nombreux séjours en Afrique (Sénégal, Congo , Madagascar...) jusqu'en 1965. En poste à Brazzaville en 1958, au moment du retour du Général de Gaulle, il refuse la proposition d'entrée à l'hémicycle que lui avait faite des Compagnons de la Libération, car il se sent plus utile dans la médecine tropicale[3]. Il entre en France après la décolonisation. Spécialiste de la recherche en médecine tropicale, Guy Charmot démissionne avec le grade de médecin-colonel, pour entrer au service de recherches thérapeutiques de Rhône-Poulenc. En parallèle, il est attaché de consultation dans les Hôpitaux de Paris (en médecine tropicale à l'Hôpital Bichat).

Professeur à l'Institut de médecine et d'épidémiologie africaine (actuel Institut de Médecine et d’Épidémiologie Appliquées et Tropicales-Fondation Internationale Léon Mba) et à l'Institut Pasteur, au total, il signe ou co-signe environ 300 articles scientifiques et contribue à la rédaction de nombreux livres médicaux. Ancien président de la Société de pathologie exotique (1982-1986)[22], il est élu, en 1994, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer.


Divers

Il est passionné d'alpinisme et a équipé certaines voies des Alpes du Sud[23]. Il donne en 2016 ses archives au Musée Eugène Jamot de Saint-Sulpice-les-Champs[24].

Le , il devient le troisième compagnon de la Libération centenaire après Pierre Fourcaud (1898-1998) et Pierre Louis-Dreyfus (1908-2011). Il est le doyen de l'Ordre de la libération depuis le décès de Robert Bineau en 2011. Le 10 juin 2017, il devient le compagnon de la Libération ayant vécu le plus longtemps, devant Pierre Louis-Dreyfus. Il est le dernier médecin militaire vivant décoré de cet ordre[25]. Après son décès[26], ne survivent que 4 compagnons de la Libération.

Hommage

Guy Charmot en 2014 lors de l'inauguration de la bibliothèque Guy-Charmot à Marseille.

Une bibliothèque porte son nom au sein de la Maison du Combattant à Marseille[27],[28].

Décorations

Ouvrages

  • Contribution à l'étude des troubles mentaux chroniques post-typhiques (thèse d'exercice en médecine remaniée), Lyon, imprimerie des Facultés, , 111 p. (BNF 31931540)
  • Avec Maurice Martin, Yves Mafart, Yves Peloux et Edmond Bertrand, Pathologie exotique, Paris, Doin, , 576 p. (BNF 33091852)
  • Avec Jean Schneider, Les maladies tropicales dans la pratique médicale courante, Paris, Masson et cie, , 134 p. (BNF 33168804)
  • Avec François Rodhain, La Pathologie au retour des pays tropicaux, Paris, Maloine, , 149 p. (BNF 34655021)

Notes et références

  1. Benoît Hopquin, « Guy Charmot, doyen des compagnons de la Libération, est mort à 104 ans », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Du 10 juin 2017 jusqu'à son décès survenu le 7 janvier 2019, il fut le doyen des derniers compagnons de la Libération encore en vie durant cette période-là. Il était également le dernier survivant des 39 médecins membres des compagnons de la Libération.
  3. a et b Benoît Hopquin, Nous n'étions pas des héros : 70 ans après, les Compagnons de la Libération, Calmann-Lévy, , 344 p. (EAN 9782702155240, lire en ligne).
  4. (en) « Brève biographie de Guy Charmot », sur prabook.com (consulté le ).
  5. « La légion d'humeur à une personnalité hors-norme », sur academieoutremer.fr (Académie des sciences d'outre-mer), La Provence, (consulté le ).
  6. « Biographie de Guy Charmot », sur mvr.asso.fr (consulté le )
  7. « 8e arrondissement, la médaille de Bagatelle au Professeur Guy Charmot », sur laprovence.com (consulté le ).
  8. « Biographie de Guy Charmot », sur mrv.asso.fr (Mémoire Vive de la Résistance) (consulté le ).
  9. Isabelle Léouffre, « Les compagnons de la libération : Nous sommes des anticonformistes », sur parismatch.com, (consulté le ).
  10. Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons, histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Librairie académique Perrin, (ISBN 9782262016067), p. 160.
  11. a b et c Guy Chauliac, Le service de santé de la France libre de 1940 à 1943, Guy Chauliac, édition personnelle, (ISBN 2-9508430-0-X), p. 65,69,73,85,97,99,205.
  12. a b c d et e « Un aspect méconnu du combat des Forces Françaises Libres durant la Seconde Guerre Mondiale », sur Asnom (consulté le ).
  13. « Les français libres de juin 1940 à juillet 1943 : un français libre parmi 50438, Guy Charmot », sur francaislibres.net (consulté le ).
  14. « Bataillon de marche no 4 », sur 1reDFL (consulté le ).
  15. [1].
  16. [2].
  17. a et b « Guy Charmot », sur Ordre de la Libération (consulté le ).
  18. Henri Weill, les Compagnons de La Libération : résister à 20 ans, Toulouse, Privat, , 332 p. (ISBN 9782708944282).
  19. « L’odeur des pins », sur Ceux du Pharo, (consulté le ).
  20. « Charmot », sur 1reDFL (consulté le ).
  21. « Faire-part », sur 1reDFL (consulté le ).
  22. « Présidents », sur Société de pathologie exotique (consulté le ).
  23. Hervé Galley, Escalade plaisir, Alpes du Sud, Provence, 200 grandes voies du 4b au 6a/b d’accès aisé, Olizane (ISBN 9782880864217), p. 306.
  24. [ « Tropiques en marche », sur Société de pathologie exotique, (consulté le ).
  25. « Christian Baptiste est nommé délégué national du conseil national des communes compagnons de la Libération », Ouest France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. « Disparition de Guy Charmot », sur Ordre de la Libération (consulté le ).
  27. « Marseille : le compagnon de la Libération Guy Charmot inaugure la bibliothèque qui porte son nom », sur Union des Gaullistes de France (consulté le ).
  28. « Espace Guy Charmot », sur Mémoire vive de la Résistance (consulté le ).
  29. Décret du 31 décembre 2013

Voir aussi

Bibliographie

  • Vladimir Trouplin et Guillaume Piketty, Les compagnons de l'aube:archives inédites des Compagnons de la Libération, Paris, Textuel, , 439 p. (BNF 44270561).
  • Benoit Hopquin, Nous n'étions pas des héros :les compagnons de la libération racontent leur épopée, Paris, Calmann-Lévy, , 333 p. (BNF 43882986).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, , 1230 p. (BNF 4223013).
  • Henri Weill, les Compagnons de La Libération:Résister a 20 ans, Toulouse, Privat, , 332 p. (BNF 31931540).
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons, histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Librairie académique Perrin, , 818 p. (ISBN 9782262016067).
  • Pierre Miquel, Compagnons de la Libération, Paris, Denoël, , 345 p. (BNF 35771646).
  • Guy Chauliac, Le service de santé de la France libre de 1940 à 1943, Guy Chauliac, édition personnelle, , 230 p. (ISBN 2-9508430-0-X).

Articles connexes

Liens externes