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* [http://www.michel-crozier.org michel-crozier.org] Site dédié à Michel Crozier, par ses amis
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Version du 25 octobre 2018 à 16:46

Michel Crozier
Portrait de Michel Crozier
Biographie
Naissance
Sainte-Menehould (Marne)
Décès (à 90 ans)
Paris
Nationalité Français
Thématique
Formation École des hautes études commerciales de Paris (HEC)
Titres Professeur des Universités
Directeur de recherches au CNRS
membre de l'Académie des sciences morales et politiques
Profession Sociologue et professeur d'université (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Employeur Université Paris-NanterreVoir et modifier les données sur Wikidata
Travaux
  • Petits fonctionnaires au travail (1955)
  • Thèse de doctorat, Le Phénomène bureaucratique, Essai sur les tendances bureaucratiques des systèmes d'organisation modernes et sur leurs relations en France avec le système social et culturel (1964)
Approche analyse stratégique en sociologie des organisations
Distinctions Officier de la Légion d'honneur (en), commandeur de l'ordre national du Mérite (d) et membre de l'Académie américaine des arts et des sciences (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de Groupe européen d'études d'organisation (d), Société américaine de philosophie, Académie des sciences morales et politiques, Académie américaine des arts et des sciences et Academia EuropaeaVoir et modifier les données sur Wikidata

Michel Crozier, né le à Sainte-Menehould (Marne) et mort le à Paris, est un sociologue français.

Il est le principal concepteur de l'analyse stratégique et de l'action collective en sociologie des organisations.

À partir de 1999, il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques (élu au fauteuil de François Lhermitte).

Biographie

L'analyste des organisations

Après un diplôme HEC Paris et une licence en droit en 1949, Michel Crozier part sur le terrain aux États-Unis pour étudier les syndicats. 14 mois d'études lui donnent le goût de l'enquête et du travail sur le terrain.

Revenu en France, il publie les résultats de son enquête, passe un doctorat en droit et entre au CNRS avec pour projet d'étudier « pourquoi les employés n'ont pas la conscience de classe que leur suppose la théorie marxiste ? ».

Il travaille au sein de l'ISST (Institut des Sciences Sociales et du Travail) qui se fonde à cette époque avec des financements de l'aide Marshall. Les résultats de sa première recherche empirique sur les Chèques Postaux, publiés au CNRS sous le titre Petits fonctionnaires au travail, le font connaitre des sociologues du travail réunis autour de Georges Friedmann.

Entre 1955 et 1959, les enquêtes se succèdent : recherche-action dans une grande banque, recherche extensive dans 6 compagnies d'assurances, enquête dans les manufactures de tabac du SEITA.

En 1959, il est invité par la Fondation Ford à Palo Alto en Californie, ce qui le conduit à publier en anglais, puis en français sa thèse d'État : Le Phénomène bureaucratique (1964). Comme l'indique le sous-titre de l'ouvrage (Essai sur les tendances bureaucratiques des systèmes d'organisation modernes et sur leurs relations en France avec le système social et culturel.), Crozier explique que le système bureaucratique français ne correspond pas au modèle d'organisation rationnelle décrit dans Économie et société, l'ouvrage de référence de Max Weber. Et ce, pour deux raisons principales :

d'une part, Crozier met en évidence l'existence en France d'un modèle culturel national de bureaucratie,
d'autre part, il met en exergue le rôle des stratégies des acteurs dans les dysfonctionnements organisationnels.

Cet ouvrage contient les bases de ce qui deviendra plus tard son « Analyse stratégique des Organisations ».

En 1959 toujours, il crée avec 4 autres sociologues (Jean-Daniel Reynaud, Alain Touraine, Jean-René Tréanton) la revue Sociologie du travail.

Le rénovateur-promoteur d'une sociologie de l'action collective

Michel Crozier fonde en 1962 au CNRS une équipe de recherche : le CSO (Centre de sociologie des organisations) où il continue d'approfondir son approche de l'analyse des organisations, mais où il ouvre un nouveau chantier sur le thème de « L'administration française, face au changement ».

Avec Erhard Friedberg dans L'Acteur et le Système, en 1977, il présente les éléments d'une théorie organisationnelle de l'action collective.

Celle-ci veut étendre l'approche utilisée pour l'analyse des organisations à l'étude des systèmes d'action qui sous-tendent l'action collective, en dehors du cadre formel des organisations[réf. nécessaire].

Cette vision élargie va connaître un grand retentissement et contribuer au relancement d'une sociologie de l'action en France[réf. nécessaire] ainsi qu'au renouveau pratique de l'enseignement et de la recherche en sociologie.

Car pour Michel Crozier, la théorie sociologique n'est pas une fin en soi. Elle doit être utile, produire une connaissance pratique, une connaissance qui puisse être un outil du changement en permettant aux intéressés de mieux comprendre la situation dans laquelle ils se trouvent et donc, d'être mieux à même de la changer.

Très engagé dans le groupe des intellectuels autour de la Revue Esprit et membre, dès l'origine du Club Jean Moulin, il a toujours cherché à faire coïncider son activité de recherche avec son engagement pour la réforme de la société et de l'État français. En témoignent ses ouvrages : La Société bloquée (1970), On ne change pas la société par décret (1979), État modeste, État moderne (1987).

Le phénomène bureaucratique

1959-1963. Crozier montre que les acteurs placés dans une situation bureaucratique peuvent manquer d'efficacité et d'initiative à cause des règles, celles-ci ne pouvant prévoir tous les cas de figure. Paradoxalement, le fait que les règles paralysent l'action de presque tous les acteurs permet à quelques-uns d'entre eux de prendre une parcelle de pouvoir, en dehors ou à côté de ce qui est prévu par les règlements.

En retour, l'organisation prévoit des règles nouvelles pour empêcher ou pour encadrer fermement ces prises de pouvoir non contrôlées. Ces nouvelles règles contraignantes, qui s'ajoutent aux précédentes, créent chez l'employé une routine néfaste à son efficacité.

La bureaucratie peut donc être caractérisée comme « une organisation qui n'arrive pas à se corriger en fonction de ses erreurs ».

La Société bloquée

L'acteur et le système

Cet essai décrit et analyse les conditions qui rendent possible l'action collective, donc organisée, des hommes, et les contraintes que cette action collective impose[1].

Sa théorie de l'acteur stratégique

Sa théorie de l'acteur stratégique

L'action collective

Le pouvoir

L'Entreprise à l'écoute

Carrière universitaire

Chercheur au CNRS

  • Attaché de recherche (1952)
  • Chargé de recherche (1954)
  • Maître de recherche (1964)
  • Directeur de recherche (1970)
  • Directeur de recherche émérite (1980)

Universitaire en France

  • Diplômé de HEC. Licence en droit, 1949. Docteur ès lettres, 1969.
  • Fondateur du Centre de sociologie des organisations en 1961, qui fut transformé en laboratoire CNRS en 1976, dont il fut directeur jusqu'en 1993.
  • Professeur de sociologie à l'Université Paris X-Nanterre, 1967-1968.
  • Président de la Société française de sociologie, 1970-1972.
  • Fondateur du DEA de sociologie de l'Institut d'études politiques de Paris en 1975-1982, en relation étroite avec le CSO.

Universitaire à l'étranger

  • Fellow Centre for Advanced Study in the Behavioral Sciences of Stanford, 1959-1960, 1973-1974.

Missions diverses

  • Membre de la Mission à l'Innovation, 1979-1981.
  • Membre de la Commission de réflexion sur l'avenir de l'université, 1987.
  • Membre de la Mission d'audit social SNCF, 1987-1988.
  • Responsable de mission gouvernementale à la demande du ministre chargé de la fonction publique et du plan, Hervé de Charette, sur les innovations technologiques au Japon, aux États-Unis et en Suède, 1987-1988.

Distinctions

Principaux ouvrages

  • Mouvements ouvriers et socialistes, chronologie et bibliographie (1750-1918) (avec Édouard Dolléans), éd. Ouvrières, 1949

Années 1950

  • Usines et syndicats d'Amérique, éd. Ouvrières, 1951
  • Petits fonctionnaires au travail, Paris, éd. du CNRS, 1956
  • De la Bureaucratie comme système d'organisation, Archives européennes de sociologie, vol. 2, pages 18–52

Années 1960

  • Le Phénomène bureaucratique, Paris, Le Seuil, 1963, coll. Points et Essais
  • Pouvoir et organisation, Archives européennes de sociologie, vol. 5, no 1, pages 52–64
  • Le Monde des employés de bureau, 1965

Années 1970

  • La Société bloquée, Paris, Le Seuil, 1971
  • Sentiments, organisation et systèmes, Revue française de sociologie, no 12, pages 141-154
  • Où va l'administration française ?, avec Erhard Friedberg, Catherine Grémion et al., Paris, éd. d'Organisation.
  • The Crisis of Democracy, New York University Press, 1975 (avec Samuel P. Huntington et Joji Watanuki)
  • L'Acteur et le Système (en collaboration avec Erhard Friedberg), Paris, Le Seuil, 1977[2]
  • On ne change pas la société par décret, Paris, Fayard, 1979

Années 1980

  • Le Mal américain, Paris, Fayard, 1980
  • État moderne, État modeste. Stratégies pour un autre changement, Paris, Fayard, 1986
  • L'Entreprise à l'écoute, Paris, Interéditions, 1989
  • La Crise de l'intelligence, Paris, Interéditions, 1995

Années 2000

  • À quoi sert la sociologie des organisations ?, Paris, Arslan, 2000
  • Ma belle époque : mémoires [1], 1947-1969, Paris, Fayard, 2002
  • Quand la France s'ouvrira, avec Tilliette B., Fayard, Paris 2002
  • À contre-courant : mémoires [2], 1969-2000, Paris, Fayard, 2004
  • Nouveau regard sur la société française, Paris, Odile Jacob, 2007

Notes et références

  1. Page 11.
  2. Réédition collection Essais, Paris, Points, 2014.

Voir aussi

Bibliographie

  • François Chauvet, Michel Crozier. Réformer la société française, Paris, Les Belles Lettres, 2014 (ISBN 978-2-251-90011-7)
  • Anni Borzeix et Gwenaële Rot, Genèse d'une discipline naissance d'une revue. Sociologie du travail. Avec les témoignages de Michel Crozier, Jean-Daniel Reynaud, Jean-René Tréanton, Paris, Presses universitaires de Paris Ouest, 2010 (ISBN 978-2-84016-053-3)
  • Laurent Bélanger et Jean Mercier, « Michel Crozier », in Auteurs et textes classiques de la théorie des organisations, Presses de l'Université Laval, Saint-Nicolas, Québec, 2006, p. 295-307 (ISBN 978-2-7637-8235-5)
  • Francis Pavé (dir.), L'analyse stratégique : sa genèse, ses applications et ses problèmes actuels : autour de Michel Crozier, Colloque de Cerisy, (23-30 juin 1990), Paris, Seuil, 1994 (ISBN 2-02-013203-6)

Articles connexes

Liens externes