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Moseley signalait déjà en [[1879]] qu’il peut être aventureux de toujours vouloir donner une explication à la bioluminescence<ref name=swift1977/> mais la couleur (longueur d’onde) et l’intensité de la lumière peuvent étayer certaines théories sur la fonction de la bioluminescence marine. La lumière émise par cette espèce pénètre bien l’eau et les zoïdes la perçoivent parfaitement puisqu’ils y réagissent immédiatement. On ignore son rôle possible par rapport aux prédateurs potentiels, proies ou espèces-compagnons<ref name=swift1977> Swift, E., Biggley, W. H., & Napora, T. A. (1977). The bioluminescence emission spectra of Pyrosoma atlanticum, P. spinosum (Tunicata), Euphausia tenera (Crustacea) and Gonostoma sp.(Pisces). Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, 57(3), 817-823 ([https://www.cambridge.org/core/journals/journal-of-the-marine-biological-association-of-the-united-kingdom/article/the-bioluminescence-emission-spectra-of-pyrosoma-atlanticum-p-spinosum-tunicata-euphausia-tenera-crustacea-and-gonostoma-sp-pisces/4C3BB646581B5F3D6D34A48F12E0CF54 résumé]).</ref>.
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== Écologie ==
Des symbioses avec d'autres espèces ont été observées : cinq spécimens d'une petite crevette du genre [[Funchalia]], longue d’un peu plus de 1 cm (antennes comprises) ont été trouvés vivantes à l'intérieur du tube colonial de ''P. atlanticum'', ainsi que d'autres [[amphipode]]s (dont par exemple des espèces d'[[hyperiides]] : ''[[Phronima]] ''et'' [[Phronimella]]'' spp.<ref>Lindlay J.A et al. (2001). "''[http://plymsea.ac.uk/501/1/Funchpap.pdf Funchalia sp. (Crustacea: Penaeidae) associated with Pyrosoma (Thaliaceae: Pyrosomidae off the Canary Islands]''" (PDF). Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom. 81: 173–4. doi:10.1017/s0025315401003551.</ref>.


==Voir aussi ==
==Voir aussi ==

Version du 2 juillet 2017 à 10:49

Pyrosoma atlanticum est une espèce coloniale de tunicier pélagique appartenant au genre pyrosome, de la famille des Pyrosomatidae.

Elle vit dans les eaux marine tempérées de toute la planète. Son nom de genre provient des mots grecs pyros ('feu') et soma ('corps') et fait réréfence à ses capacités de bioluminescence[2].
Son nom spécifique (atlanticum) provient du fait que le premier spécimen décrit (en 1804 par le naturaliste français François Péron provenait de l'Océan atlantique, mais l'espèce a depuis été trouvée dans toutes les parties tempérées des océans.

Description

A. Vue d'une colonie, de profil B. Vue de l'extrêmité ouverte
Pyrosoma atlanticum déposée par la mer sur une plage de Californie

Une colonie de P. atlanticum se présente comme un cylindre rigide pouvant atteindre environ 60 cm de long (pour une largeur de 4 à 6 cm). Les zoïdes constitutifs de cette colonie lui donnent une couleur rose pâle, jaunâtre ou bleuâtre.
Une extrémité du tube est plus étroite et fermée d'un côté, alors que l'autre est ouverte et terminée par un fort diaphragme. La surface extérieure (« test » ou tunique) est gélatinisée, translucide, constituée d'une couche cuticulaire dense organisée autour d’une matrice de tunique fibreuse qui la rigidifie (microfibrilles de cellulose comme chez les ascidiens, ce qui laisse supposer qu’ils ont un ancêtre commun)[3]. Chaque zoïdes est un individu mesurant jusqu'à 8,5 mm (0,3 po) de long, doté d'un large sac branchial ramifié présentant des fentes branchiales.
Le long du sac branchial, un endostyle produit des filtres muqueux. L'eau passe dans le centre du cylindre et en est expulsée via les branchies de la colonie par la pulsation rythmique des cils de chaque individu. Le plancton et d'autres particules alimentaires sont capturés par les filtres muqueux lors de ce processus qui permet aussi à la colonie de se propulser dans l'eau. L'embryon de Pyrosoma atlanticum est très petit, dépourvu de siphon buccal[4] P. atlanticum est bioluminescent (une lumière bleu-verte brillante est émise quand la colonie est stimulé[2],[5].

Distribution et habitat

P. Atlanticum vit dans les zones tempérées de l'océan mondial, jusqu’aux abords de la ceinture intertropicale[6], généralement entre 50°N et 50°S. Peu connu du public car rarement aperçu en surface, il est être très abondant à parti rde -250 m (800 pi)[7].

Les colonies sont pélagiques et elles se déplacent proactivement dans la colonne d'eau, selon un rythme nycthéméral[2].
La migration diurne est une remontée vers la surface, alors que chaque jour à l'aube les colonies redescendent vers le fond.

La distance parcourue lors de cette double migration quotidienne varie selon la taille de la colonie : Les grandes colonies peuvent ainsi remonter chaque jour sur 760 m alors que de petites colonies (de quelques millimètres de long) peuvent couvrir des distances verticales de 90 m[8]

Biologie

En raison de la taille du Zoïde et plus encore des colonies, l’espèce est classée parmi le macroplancton[9].

L’espèce est réputée pélagique, mais quelques photographies faites sur des fonds marins montrent des individus nageant ou posés sur le fond (à 160-170 m en Nouvelle-Zélande) sans que l’on sache dans ce cas si ce comportement est normal ou non[10].

Une étude récente faite dans l'océan Indien, qui a comparé l'alimentation de différents organismes zooplanctoniques, a conclu que les colonies de P. atlanticum étaient les plus efficaces en termes de filtration des particules de plus de 10 μm de diamètre, ce qui implique que l'espèce là où elle est présente en grande quantité joue un rôle important dans le réseau trophique et donc dans le cycle du carbone[11], le micro-mélange de l'eau et qu'elle aurait une stratégie de consommation d'une grande quantité de biomasse en consommant beaucoup d'énergie pour monter et descendre quotidiennement dans la colonne d'eau, plutôt que d'investir dans des mécanismes de conservation de l'énergie[12].

La croissance de la colonie s'effectue par ajout de nouveaux anneaux de zoïdes autour du bord de la colonie qui par ailleurs s'élargit.

Elle produit aussi des déchets métaboliques et par sa respiration du CO2 qui dans les zones eutrophes peut contribuer à une chute du taux d'oxygénation de l'eau, voire une situation d'anoxie.

Bioluminescence

Une paire d'organes luminescents garnit chaque côté du siphon d'entrée sur chaque zoïde[13].
Lorsqu'ils sont stimulés ils s'allument et s'éteignent, provoquant un flash rythmique[13].
Les études conduites dans les années 1990 n'ont mis en évidence aucune voie neurale entre les zoïdes d'une colonie ; chaque zoïde semble simplement répondre à la lumière émise par ses voisins (et/ou à la lumière provenant d'autres colonies proches)[13]

Moseley signalait déjà en 1879 qu’il peut être aventureux de toujours vouloir donner une explication à la bioluminescence[14] mais la couleur (longueur d’onde) et l’intensité de la lumière peuvent étayer certaines théories sur la fonction de la bioluminescence marine. La lumière émise par cette espèce pénètre bien l’eau et les zoïdes la perçoivent parfaitement puisqu’ils y réagissent immédiatement. On ignore son rôle possible par rapport aux prédateurs potentiels, proies ou espèces-compagnons[14].

Écologie

Des symbioses avec d'autres espèces ont été observées : cinq spécimens d'une petite crevette du genre Funchalia, longue d’un peu plus de 1 cm (antennes comprises) ont été trouvés vivantes à l'intérieur du tube colonial de P. atlanticum, ainsi que d'autres amphipodes (dont par exemple des espèces d'hyperiides : Phronima et Phronimella spp.[15].

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

Références taxinomiques

Notes et références

  1. Pyrosoma atlanticum - Péron, 1804 World Register of Marine Species.
  2. a b et c Pyrosoma atlanticum (Peron, 1804) : Pyrosome The Jellies Zone.
  3. Hirose, E., Kimura, S., Itoh, T., & Nishikawa, J. (1999). morphology and cellulosic components of pyrosomas, doliolids, and salps (Thaliacea, Urochordata). The Biological Bulletin, 196(1), 113-120
  4. Godeaux, J. (1992). Apport des biologistes francophones à la connaissance des Tuniciers au cours des cent vingt-cinq dernières années. Bulletin de la Société Royale des Sciences de Liège, 61(5), 351-367
  5. Pyrosoma atlanticum Marine Species Identification Portal.
  6. Godeaux J. (1973). « Distribution des Thaliaces dans les mers bordant le nord de l’Afrique ». Rapp. Comm. int. Mer Mediterr, 21(8), 489-491.
  7. Pyrosoma atlanticum - Péron, 1804 SeaLifeBase
  8. Andersen, Valérie & Jacques Sardou (1994). "Pyrosoma atlanticum (Tunicata, Thaliacea): diel migration and vertical distribution as a function of colony size". Journal of Plankton Research. 16 (4): 337–349. doi:10.1093/plankt/16.4.337. Retrieved 2011-11-12.
  9. Franqueville, C. (1970). Etude comparative de macroplancton en Méditerranée nord-occidentale par plongées en soucoupe SP 350, et pêches au chalut pélagique. Marine Biology, 5(3), 172-179 (résumé).
  10. Hurley, D. E., & McKnight, D. G. (1959). Occurrence of Pyrosoma on the sea-floor 160 metres deep. Nature, 183, 554-555.
  11. Drits, A. V., Arashkevich, E. G., & Semenova, T. N. (1992). Pyrosoma atlanticum (Tunicata, Thaliacea): grazing impact on phytoplankton standing stock and role in organic carbon flux. Journal of plankton research, 14(6), 799-809
  12. Perissinotto R.; P. Mayzaud; P. D. Nichols; J. P. Labat. "Grazing by Pyrosoma atlanticum (Tunicata, Thaliacea) in the south Indian Ocean". Marine Ecology. 330
  13. a b et c Bowlby, Mark R., Edith Widder & James Case (1990). "Patterns of stimulated bioluminescence in two pyrosomes (Tunicata: Pyrosomatidae)". Biological Bulletin. 179 (3)
  14. a et b Swift, E., Biggley, W. H., & Napora, T. A. (1977). The bioluminescence emission spectra of Pyrosoma atlanticum, P. spinosum (Tunicata), Euphausia tenera (Crustacea) and Gonostoma sp.(Pisces). Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, 57(3), 817-823 (résumé).
  15. Lindlay J.A et al. (2001). "Funchalia sp. (Crustacea: Penaeidae) associated with Pyrosoma (Thaliaceae: Pyrosomidae off the Canary Islands" (PDF). Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom. 81: 173–4. doi:10.1017/s0025315401003551.