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'''Carol Gilligan''' est une [[philosophe]] et [[psychologue]] féministe [[États-Unis|américain]]e, née le {{Date|28|novembre|1936}}. Elle est connue pour son travail sur les relations sociales et l'[[éthique de la sollicitude]] (ou éthique du ''{{lang|en|care}}''). Elle est connue pour son ouvrage ''[[Une Voix différente]]'', qui propose des éléments de cette éthique.
'''Carol Gilligan''' est une [[philosophe]] et professeur de [[psychologie sociale]] [[États-Unis|américain]]e, née le {{Date de naissance|28 novembre 1936}}. Elle est connue pour son travail sur les relations sociales et l'[[éthique de la sollicitude]] (ou éthique du ''{{lang|en|care}}'') et son ouvrage, ''[[Une Voix différente]]'', qui propose des éléments de cette éthique.


== Biographie ==
== Biographie ==
Carol Gilligan a étudié la littérature anglaise et la [[psychologie clinique]]. Titulaire d'une thèse de doctorat en [[psychologie sociale]] de l'[[université Harvard]]<ref name="webster1">{{lien web|langue=en|url=http://www.webster.edu/~woolflm/gilligan.html |titre=Carol Gilligan |éditeur=Webster.edu |date=1936-11-28 |consulté le=2012-07-22}}</ref>.
Elle étudie la littérature anglaise et la [[psychologie clinique]] et soutient une thèse de doctorat en [[psychologie sociale]] de l'[[université Harvard]]<ref name="webster1">{{lien web|langue=en|url=http://www.webster.edu/~woolflm/gilligan.html |titre=Carol Gilligan |éditeur=Webster.edu |date=1936-11-28 |consulté le=2012-07-22}}</ref>. Elle mène ensuite une carrière universitaire, d'abord à l'université Harvard en 1967, puis à [[l'université Cambridge]] de 1992 à 2002. En 2002, elle est ensuite professeur à l'[[université de New York]] (''School of Education and the School of Law'') où elle finit sa carrière d'enseignante.

Elle a commencé sa carrière d'enseignement à Harvard en 1967. Elle enseigna ensuite à [[l'université de Cambridge]] de 1992 à 2002.

Depuis 2002, elle est professeur à l'[[université de New York]] (''School of Education and the School of Law'').
== Éthique du ''care'' et féminisme ==
== Éthique du ''care'' et féminisme ==
{{Article connexe|Une Voix différente}}
{{Article connexe|Une Voix différente}}
Elle est connue pour son travail sur les relations éthiques et l'[[éthique de la sollicitude]]. Elle est professeur à l'[[université de New York]] et professeur invité à l'[[Université de Cambridge]]{{refsou}}. Elle est surtout connue par son ouvrage ''[[Une Voix différente]]''<ref>Carol Gilligan, ''[[Une Voix différente|In a Different Voice]]'', Harvard University Press 1982, trad. française chez Flammarion 2008.</ref>.
Elle est connue pour son travail sur les relations éthiques et l'[[éthique de la sollicitude]]. Elle est surtout connue par son ouvrage ''[[Une Voix différente]]''<ref>Carol Gilligan, ''[[Une Voix différente|In a Different Voice]]'', Harvard University Press 1982, trad. française chez Flammarion 2008.</ref>, qui propose une critique de [[Stades de développement moral|l'échelle du développement moral de Kohlberg]] selon qui les filles atteindraient un niveau de développement moral moindre que les garçons<ref name="dissertation">{{article |langue=en |nom1=Kohlberg |prénom=Lawrence |lien auteur=Lawrence Kohlberg |titre=The Development of Modes of Thinking and Choices in Years 10 to 16 | journal=Ph. D. dissertation, University of Chicago |année=1958}}.</ref>.
Ce dernier propose une critique de [[Stades de développement moral|l'échelle du développement moral de Kohlberg]] selon qui les filles atteindraient un niveau de développement moral moindre que les garçons<ref name="dissertation">{{article |langue=en |nom1=Kohlberg |prénom=Lawrence |lien auteur=Lawrence Kohlberg |titre=The Development of Modes of Thinking and Choices in Years 10 to 16 | journal=Ph. D. dissertation, University of Chicago |année=1958}}.</ref>.


Un des aspects de la théorie de [[Lawrence Kohlberg]] à laquelle s'attaque Gilligan est fondé sur un problème posé à un garçon et à une fille : {{citation|un homme se demande s'il doit ou s'il ne doit pas voler un médicament qu'il n'a pas les moyens d'acheter pour sauver la vie de sa femme}}.
Un des aspects de la théorie de [[Lawrence Kohlberg]] que critique Gilligan est fondé sur un problème posé à un garçon et à une fille : {{citation|un homme se demande s'il doit ou s'il ne doit pas voler un médicament qu'il n'a pas les moyens d'acheter pour sauver la vie de sa femme}}. Le garçon résout le dilemme en considérant que l'homme doit voler le médicament et donc transgresser la loi s'il veut sauver sa femme. La petite fille quant à elle considère que l'homme devrait aller à la rencontre du pharmacien, lui exposer sa situation et lui expliquer qu'offrir ce médicament permettrait de sauver une vie. En reconfigurant le problème de la sorte, l'homme ne transgresse pas la loi, il sauve sa femme et le pharmacien accomplit un acte altruiste. Selon Kohlberg, la petite fille est naïve et n'a pas conscience des principes de la justice universelle.
Le garçon résout le dilemme en considérant que l'homme doit voler le médicament et donc transgresser la loi s'il veut sauver sa femme. La petite fille quant à elle considère que l'homme devrait aller à la rencontre du pharmacien, lui exposer sa situation et lui expliquer qu'offrir ce médicament permettrait de sauver une vie. En reconfigurant le problème de la sorte, l'homme ne transgresse pas la loi, il sauve sa femme et le pharmacien accomplit un acte altruiste. Selon Kohlberg, la petite fille est naïve et n'a pas conscience des principes de la justice universelle.


Selon Gilligan, la résolution différentielle du dilemme du pharmacien met en lumière deux rapports à la [[morale]] :
Selon Gilligan, la résolution différentielle du dilemme du pharmacien met en lumière deux rapports à la [[morale]] :
* le premier (masculin) est fondé sur un rapport au monde empreint de justice ;
* le premier (masculin) est fondé sur un rapport au monde empreint de justice ;
* le second (féminin) est fondé sur le dialogue, le sens de la responsabilité et l'attention à autrui qui sont aux fondements des théories de l'[[éthique de la sollicitude]].
* le second (féminin) est fondé sur le dialogue, le sens de la responsabilité et l'attention à autrui qui sont aux fondements des théories de l'[[éthique de la sollicitude]].

Jugement moral
* Niveau 1 : égoïsme et survie individuelle : tenir compte de ses propres besoins
** transition 1 : de l'égoïsme vers l'ouverture aux autres ; considération des autres et de leurs besoins
* Niveau 2 : responsabilité et oubli de soi ; protéger les autres au détriment de soi-même
** Transition 2 : de l'oubli de soi au respect de soi : faire place au respect de soi-même, ses besoins, ses priorités
* Niveau 3 : moralité de la non-violence : intégration d'une vision globale incluant autres et soi-moral


== Publications==
== Publications==

Version du 7 mai 2017 à 12:36

Carol Gilligan est une philosophe et professeur de psychologie sociale américaine, née le . Elle est connue pour son travail sur les relations sociales et l'éthique de la sollicitude (ou éthique du care) et son ouvrage, Une Voix différente, qui propose des éléments de cette éthique.

Biographie

Elle étudie la littérature anglaise et la psychologie clinique et soutient une thèse de doctorat en psychologie sociale de l'université Harvard[1]. Elle mène ensuite une carrière universitaire, d'abord à l'université Harvard en 1967, puis à l'université Cambridge de 1992 à 2002. En 2002, elle est ensuite professeur à l'université de New York (School of Education and the School of Law) où elle finit sa carrière d'enseignante.

Éthique du care et féminisme

Elle est connue pour son travail sur les relations éthiques et l'éthique de la sollicitude. Elle est surtout connue par son ouvrage Une Voix différente[2], qui propose une critique de l'échelle du développement moral de Kohlberg selon qui les filles atteindraient un niveau de développement moral moindre que les garçons[3].

Un des aspects de la théorie de Lawrence Kohlberg que critique Gilligan est fondé sur un problème posé à un garçon et à une fille : « un homme se demande s'il doit ou s'il ne doit pas voler un médicament qu'il n'a pas les moyens d'acheter pour sauver la vie de sa femme ». Le garçon résout le dilemme en considérant que l'homme doit voler le médicament et donc transgresser la loi s'il veut sauver sa femme. La petite fille quant à elle considère que l'homme devrait aller à la rencontre du pharmacien, lui exposer sa situation et lui expliquer qu'offrir ce médicament permettrait de sauver une vie. En reconfigurant le problème de la sorte, l'homme ne transgresse pas la loi, il sauve sa femme et le pharmacien accomplit un acte altruiste. Selon Kohlberg, la petite fille est naïve et n'a pas conscience des principes de la justice universelle.

Selon Gilligan, la résolution différentielle du dilemme du pharmacien met en lumière deux rapports à la morale :

  • le premier (masculin) est fondé sur un rapport au monde empreint de justice ;
  • le second (féminin) est fondé sur le dialogue, le sens de la responsabilité et l'attention à autrui qui sont aux fondements des théories de l'éthique de la sollicitude.

Publications

En français

  • Carol Gilligan, Sandra Laugier et Patricia Paperman, « Le care, éthique féminine ou éthique féministe ? », Multitudes, vol. 2, nos 37-38,‎ , p. 76-78 (lire en ligne, consulté le ).
  • Une Voix différente, Paris, Champs-Flammarion, 2008.
  • Contre l'indifférence des privilégiés. À quoi sert le care, avec Joan Tronto et Arlie Hochschild, Paris, Payot, 2013.

En anglais

  • In a Different Voice, Harvard University Press, 1982.
  • Mapping the Moral Domain: A Contribution of Women's Thinking to Psychological Theory and Education, Harvard University Press, 1989.
  • Making Connections: The Relational Worlds of Adolescent Girls at Emma Willard School, Harvard University Press, 1990.
  • Meeting at the Crossroads: Women's Psychology and Girls' Development, Harvard University Press, 1992.
  • Between Voice and Silence: Women and Girls, Race and Relationships, Harvard University Press, 1997.
  • The Birth of Pleasure, Knopf, 2002.
  • Kyra, Random House, 2008.
  • The Deepening Darkness: Patriarchy, Resistance, & Democracy's Future, Cambridge University Press, (2009) (avec David A.J. Richards).

Notes et références

  1. (en) « Carol Gilligan », Webster.edu, (consulté le )
  2. Carol Gilligan, In a Different Voice, Harvard University Press 1982, trad. française chez Flammarion 2008.
  3. (en) Lawrence Kohlberg, « The Development of Modes of Thinking and Choices in Years 10 to 16 », Ph. D. dissertation, University of Chicago,‎ .

Voir aussi

Bibliographie

  • Françoise Digneffe, « Morale de justice ou morale de responsabilité : un débat entre L. Kohlberg et C. Gilligan à propos du développement du jugement moral », Déviance et société, vol. 10, no 1,‎ , p. 21-38 (lire en ligne, consulté le ).
  • Clémence Ledoux, « Care », dans Catherine Achin et Laure Bereni, Dictionnaire genre & science politique, Paris, Presses de Sciences Po, (ISBN 9782724613810).
  • Patricia Paperman, « L'éthique du care et les voix différentes de l'enquête », Recherches féministes, vol. 28, no 1,‎ , p. 29-44 (lire en ligne, consulté le ).
  • Nathalie Savard, « Développement moral et jugement moral : réexamen de la controverse Kohlberg-Gilligan », Horizons philosophiques, vol. 7, no 1,‎ , p. 113-124 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

Liens externes

En anglais