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« Haïti » : différence entre les versions

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== Toponymie ==
{{article détaillé|Noms de l'île de Saint-Domingue}}
Chez les [[Taïnos]], '''''Ayiti''''' signifierait selon les versions : « terre des hautes montagnes »<ref>Articles Saint-Domingue, Hispaniola et Haïti du ''Dictionnaire universel d'histoire et de géographie'' par Marie-Nicolas Bouillet, édition de 1878, disponible sur le site de [http://gallica.bnf.fr/ gallica]</ref> ou « la montagne dans la mer »<ref name="PetitRobert">[[Le Petit Robert]] des noms propres – Édition 2007.</ref>, ou « âpre terre »<ref>Dictionnaire des noms de lieux – [[Louis Deroy]] et [[Marianne Mulon]] ([[Dictionnaires Le Robert|Le Robert]], 1994) {{ISBN|285036195X}}</ref>.

Lorsque les [[flibustier]]s [[France|français]] — qui ont d'abord envahi l'[[île de la Tortue]] au nord — migrent vers la partie occidentale de l'île d'[[Hispaniola]], ils francisent en ''Saint-Domingue'', le nom de ''[[Saint-Domingue (ville)|Santo Domingo]]'', qui est celui de la capitale de l'île fondée par les Espagnols au sud-est de celle-ci.
De [[1630]] à [[1664]], ce nom reste informel jusqu'à ce que [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]] incorpore la « colonie de Saint-Domingue » à la [[Compagnie des Indes Occidentales (française)|Compagnie des Indes occidentales]]. Le nom de Saint-Domingue sera confirmé par les traités de [[traité de Ryswick|Ryswick]] ([[1697]]) et de [[traité de Bâle (22 juillet 1795)|Bâle]] ([[1795]]) pour désigner la partie occidentale (''pars occidentalis'') qui, durant cette période coloniale française, est aussi surnommée la « perle des Antilles ».

Le {{date|1|janvier|1804}}, en déclarant l'indépendance du pays, [[Jean-Jacques Dessalines|Dessalines]] lui redonne le nom taino d'origine, Haïti, en honneur à ce peuple amérindien<ref>{{en}} [http://thelouvertureproject.org/index.php?title=Act_of_Independence_%28French%29 cf. Geggus 2002 Haitian Revolutionary Studies, "Epilogue: The Naming of Haiti."]</ref>.

En [[Créole haïtien|créole]], le pays est appelé ''{{lang|ht|Ayiti}}''.

== Géographie ==
{{Article détaillé|Géographie d'Haïti|Communes d'Haïti}}
[[Fichier:Haiti topographic map-fr.png|thumb|right|upright=1.5|Carte topographique d'Haïti]]
Le territoire d'Haïti est principalement constitué par la partie occidentale de l'île d'Haïti que l'on nomme également « Terre haute ou montagneuse », à laquelle vient s'ajouter un certain nombre d'autres îles et archipels tels que :
* [[La Gonâve]] ;
* l'[[Île de la Tortue (Haïti)|île de la Tortue]] ;
* [[Les Cayemites]] ;
* l'[[Île-à-Vache]].
L'[[île de la Navasse]] est considérée comme étant une des [[Îles mineures éloignées des États-Unis]], mais est néanmoins revendiquée par Haïti.

Le relief de la « Terre montagneuse » est généralement constitué de montagnes escarpées avec de petites plaines côtières et des vallées. Comme pour l'île entière, celui de la République d'Haïti est formé de deux bandes montagneuses principales séparée par la [[Plaine du Cul-de-Sac]] : l'une au Nord, où s'élèvent la [[chaîne du Haut-Piton]], le [[massif des Montagnes Noires]] et la [[chaîne des Matheux]] ; l'autre au Sud, constituée par le massif du [[pic la Selle]] et le [[massif de la Hotte]].

Malgré la [[déforestation à Haïti|déforestation à grande échelle sur l'ensemble du territoire national]], Haïti possède encore des zones boisées qui s'étendent sur le pays voisin qu'est la République dominicaine. Ainsi ces deux États partagent la [[forêt de pins de l'île d'Hispaniola]] qui couvre encore une partie du massif du Pic la Selle et du massif de la Hotte.

La partie centrale et l'est forment un grand plateau d'altitude. Le principal fleuve haïtien est l'[[Artibonite (fleuve)|Artibonite]].

Haïti (comme le reste de l'île d'[[Hispaniola]]) se trouve dans une zone sismiquement active, entre deux [[plaque tectonique|plaques tectoniques]] : la [[plaque nord-américaine]] au nord et la [[plaque caraïbe]] au sud, rendent le pays particulièrement vulnérable aux [[Séisme|tremblements de terre]]. Celui du {{Date|12|janvier|2010}}, se révéla être [[Tremblement de terre d'Haïti de 2010|le plus grand séisme jamais enregistré]] dans ce pays, dévastant notamment la région de la capitale [[Port-au-Prince]], faisant plus de {{unité|300000|morts}}, et des millions de sans abris.

=== Environnement ===
[[Fichier:Haiti flood 1.jpg|thumb|[[Les Gonaïves]] inondées après le passage de l'Ouragan Jeanne en 2004.]]
En 1925, 60 % des forêts originelles d'Haïti étaient déjà détruites, chiffre qui atteint aujourd'hui 98 %, à la fois pour se procurer du [[Déforestation|bois de feu]] et pour créer des surfaces agricoles. En outre, l'érosion due à la déforestation a causé des inondations périodiques, comme le 17 septembre 2004, lorsque la [[Ouragan Jeanne|tempête tropicale Jeanne]] a tué plus de {{unité|3000|personnes}} et détruit des routes, en particulier dans la ville des [[Les Gonaïves|Gonaïves]].

=== Climat ===
Le [[climat]] est [[climat tropical|tropical]]. La saison des pluies s'étend d'avril à juin puis d'octobre à novembre. La saison des [[Cyclone tropical|ouragans]] s’étend du mois de juin jusqu’à la fin du mois de novembre. En octobre 2016, l'[[Ouragan Matthew (2016)|ouragan Matthew]] a fait {{formatnum:1000}} morts<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=1.000 morts en Haïti après le passage de l'ouragan Matthew|périodique=L'Obs|lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20161010.OBS9629/1-000-morts-en-haiti-apres-le-passage-de-l-ouragan-matthew.html|date=10 octobre 2016 |consulté le=2016-10-11}}</ref>. Dans l'intérieur du pays, le climat devient rapidement de plus en plus aride du fait de la déforestation. Les précipitations baissent depuis 1980, mais elles deviennent de plus en plus brutales avec des inondations, causées par une terre durcie, qui va devenir rapidement boueuse. Pendant les périodes estivales, dans l'intérieur des terres, le thermomètre peut rapidement dépasser les 40°, mais sur la côte, l'influence des courants marins nuance la température de 30 à 35°. La pluie et la chaleur provoquent une grande érosion des sols causant régulièrement des glissements de terrains ou des éboulements qui souvent peuvent être meurtriers.

=== Faune ===
En Haïti, il existe des espèces [[Endémisme|endémiques]] de papillon telles qu’''{{Lien|langue=es|trad=Abaeis nicippiformis|fr=Eurema nicippiformis|texte=Abaeis nicippiformis}}''<ref name='original'>Munroe (1947) ''Am. Mus. Novit.'' (1362):2</ref>, de fleurs (orchidées...) et autres propres à l'île. Les gros reptiles sont représentés par le [[Crocodile américain]] (''Crocodylus acutus'').

== Démographie ==
[[Image:Haiti-demographie.png|thumb|Évolution de la démographie entre [[1961]] et [[2003]] (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], [[2005]]). Population en milliers d’habitants.]]
{{Article détaillé|Démographie d'Haïti}}
En [[1790]], la population de la colonie, alors nommée [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]], s’élevait à environ {{formatnum:500000}} personnes dont {{formatnum:38360}} [[Européens]] et {{formatnum:28370}} [[Africains]] et hommes de couleur libres, aux côtés de {{formatnum:433270}} personnes ayant le statut d’[[Esclavage|esclave]].

Dans les années 1880, elle comprenait environ {{formatnum:570000}} habitants.

La population d'Haïti est estimée à {{formatnum:10911819}} habitants en 2015<ref>[http://www.ihsi.ht/produit_demo_soc.htm IHSI - Statistiques Démographiques et Sociales]</ref> dont environ 52 % vivent en [[milieu urbain]]<ref>{{pdf}} [http://www.ihsi.ht/pdf/projection/Estimat_PopTotal_18ans_Menag2015.pdf Population totale, par sexe et population de 18 ans et plus estimées en 2015, au niveau des différentes unités géographiques] sur le site de l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI). p. 21</ref>. La grande majorité de la population est de religion [[christianisme|chrétienne]]<ref>{{Lien web|titre = Bienvenue sur le site officiel de l'Archidiocèse de Port-au-Prince|url = http://archidiocesedepaup.org/|site = archidiocesedepaup.org|consulté le = 2016-01-22}}</ref>. Haïti est le deuxième pays le plus peuplé des [[Caraïbes]], juste derrière [[Cuba]].

Dans les années 2000, la plus grande agglomération est la capitale [[Port-au-Prince]] avec près de {{formatnum:2300000}} habitants (est. 2009), suivie du [[Cap-Haïtien]] avec {{formatnum:250000}} habitants environ.

80 à 85 % de la population haïtienne est d'ascendance africaine tandis que les 15 à 20 % restants sont issus de métissage (la plus grande proportion se trouvant dans le sud de l'île) ou sont d'origine européenne (française, italienne, allemande, polonaise, portugaise, espagnole). Une proportion de population d'origine arabe, arménienne, juive ou encore indienne (de l'Inde) et asiatique est aussi constatée.

== Histoire ==
{{article détaillé|Histoire d'Haïti|Saint-Domingue (colonie française)|Immigration française à Haïti}}

=== Des origines à 1804 ===
[[Fichier:Christopher Colombus first voyage 1492-1493 map-fr.svg|thumb|[[Christophe Colomb]] en [[Hispaniola]].]]
Les peuples de culture [[Arawaks|Arawak]], [[Peuple Caraïbe|Caraïbes]] et [[Taïnos]] occupent l’île avant l’arrivée des Espagnols. [[Christophe Colomb]], débarquant le {{date|5|décembre|1492}} la nomme [[Hispaniola]] alors que les indigènes la nommaient de trois façons : Ayiti, Quisqueya et Bohio. On estime qu’environ {{formatnum:100000}} indigènes peuplaient l’île d'Hispaniola à la fin du {{XVe siècle}}.

Les [[Espagne|Espagnols]] exploitent l’île pour son or. Les [[Amérindiens]] refusant de travailler dans les mines sont massacrés et réduits en esclavage ; les rares personnes qui réussissent à s’échapper trouvent refuge dans les montagnes et sont marginalisées et fortement paupérisées. Les maladies infectieuses arrivées avec les Européens font des ravages ; les mauvais traitements, la dénutrition et la baisse de natalité font le reste : la population indigène est exterminée en quelques décennies.

Les Espagnols font alors venir d’[[Afrique]] des esclaves noirs déportés. En [[1517]], [[Charles Quint]] autorise la [[traites négrières|traite des esclaves]], qu’il interdira dès la décennie suivante, mais sans succès, [[Veritas ipsa|pas plus qu’ensuite le pape Paul III]].

La partie ouest d’Hispaniola, dépourvue de minerai, est vite négligée par les colons espagnols qui la laissent vide. Des [[boucanier]]s français s’y installent, malgré plusieurs expéditions militaires espagnoles. Au {{s-|XVII|e}}, sous l’autorité du [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|cardinal de Richelieu]], l’installation française s’institutionnalise. L’[[île de la Tortue]], au nord ouest d’Hispaniola, devient le siège de la [[flibustier|flibuste]]. Ces aventuriers gagnent peu à peu la « Grande terre » : en [[1654]], ils créent la première ville de la future [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]] : [[Petit-Goâve]]. Le premier gouverneur de la colonie est [[Bertrand d'Ogeron de La Bouëre|Bertrand d’Ogeron]], nommé en [[1665]]. Sachant se faire accepter des flibustiers, il organise la colonisation par la venue de Français qui s’engagent à travailler trois ans avant de devenir propriétaires de terres (on les appelait les « 36 mois »). Il favorise la plantation de tabac. Ainsi, il sédentarise une population de boucaniers et de flibustiers peu portée à accepter l’autorité royale jusqu’aux années 1660. Bertrand d’Orgeron attire aussi des colons de [[Martinique]] et de [[Guadeloupe]].

Mais en [[1670]]-[[1690]] intervient la crise du tabac et un grand nombre de places furent abandonnées. Les rangs de la flibuste grossissent, les pillages, comme ceux de [[Veracruz (Veracruz)|Vera Cruz]] en [[1683]] ou de [[Campeche (ville)|Campêche]] en [[1686]], se multiplient et [[Jean-Baptiste Colbert]], ministre de la Marine, ramène l’ordre en prenant un grand nombre de mesures. Il transfère le gouvernement à [[Port-de-Paix]] en 1676. Il encourage la création de plantations d’[[indigotier|indigo]] et de [[canne à sucre]]. Le premier moulin à sucre est créé en [[1685]]. Enfin, il réglemente l'esclavage en préparant le [[Code noir]] (qui sera promulgué en [[1685]], après sa mort). L'ensemble de ces actions permet l'essor économique de la colonie.

À la suite du [[traité de Ryswick]] de [[1697]] et à l'accession au trône d'[[Espagne]] d'un petit-fils de [[Louis XIV de France|Louis XIV]], les Espagnols renoncent à contester la souveraineté de la [[France]] sur le tiers occidental de l'île. La France officialise le nom de [[Saint-Domingue (histoire)|Saint-Domingue]], pour cette partie. C’est alors que viennent de France de nombreux colons qui développent les plantations ou travaillent dans celles-ci. De 1713 à 1787, {{formatnum:30000}} Français viennent grossir le nombre des colons présents dans la partie Ouest de l’île.

Les guerres éclatent en [[Europe]] et se prolongent sur les mers jusqu’aux [[Antilles]] et aux [[Espace Caraïbe|Caraïbes]]. En [[1756]], le commerce est paralysé. Un grand nombre de colons et leurs familles quittent Saint-Domingue pour la [[Louisiane]], où ils s’installent dans des Postes établis par la France et administrés par des militaires.

Vers [[1790]], [[Saint-Domingue (histoire)|Saint-Domingue]] est la colonie française la plus riche de toute l'[[Amérique]] grâce aux profits immenses de l'industrie sucrière et de celle de l’[[indigo]] générés par le travail des esclaves. Des dizaines de milliers d'[[Afrique|Africains]] avaient été amenés comme esclaves pour faire fonctionner ces industries. Leur sort est juridiquement encadré par le [[code noir]], mais, dans les faits, ils subissent des traitements souvent pires que ceux dudit code. Leur nombre ({{formatnum:400000}}) est dix fois plus élevé que celui des blancs.

=== 1804 : la révolution d'indépendance ===
[[Fichier:Toussaint Louverture - Girardin.jpg|thumb|<center>[[Toussaint Louverture]]</center>]]
La [[Révolution française]] entraîne de graves bouleversements sociaux dans les petites Antilles comme à Saint-Domingue. Le plus important est la révolte des esclaves qui aboutit en [[1793]] à l’[[abolition de l'esclavage]] par les commissaires civils [[Léger-Félicité Sonthonax|Sonthonax]] et [[Étienne Polverel|Polverel]], décision avalisée et généralisée à l’ensemble des colonies françaises par la [[Convention nationale|Convention]] six mois plus tard (première abolition de l'esclavage le 16 pluviose an II, donc le 4 février 1794).

[[Toussaint Louverture]], nommé gouverneur général à vie de Saint-Domingue par la France, après avoir rétabli la paix, chassa les Espagnols et les Anglais qui menaçaient la colonie, rétablit la prospérité par des mesures audacieuses. La promulgation d’une constitution autonomiste provoque une réaction de la France : [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]], sous l’influence des Créoles (Français – et Espagnols – nés sur l’une des îles des Antilles, plus tard en Louisiane aussi) et des négociants, envoie une expédition de {{formatnum:30000}} hommes sous les ordres de son beau-frère le général [[Charles Victoire Emmanuel Leclerc|Leclerc]] avec pour mission de démettre Louverture et rétablir l'esclavage. Mais, après quelques victoires, ''l’arrestation'' (faux rendez-vous diplomatique, avec promesse de Bonaparte de sauf-conduit, non respectée<ref>[http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3448862-le-repos-du-monde-9.html Le repos du monde (9)], sur le site rts.ch - consulté le 24 octobre 2012</ref>) et la déportation de Toussaint Louverture arrêté le {{date|7|juin|1802}}, les troupes françaises, décimées par la fièvre jaune, commandées par [[Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau|Rochambeau]], sont battues à la [[bataille de Vertières]] par [[Jean-Jacques Dessalines]], qui a rejoint l'insurrection (et avec l'aide des Anglais qui combattent les soldats français et soutiennent les combats des esclaves, et qui voulaient se venger de l'aide française aux insurgés américains).

Au terme d’une double bataille, la Déclaration d’indépendance<ref>{{lien web|format=pdf | url = http://www.nationalarchives.gov.uk/dol/images/examples/haiti/0001.pdf <!--| titre= la liberté ou la mort--> | site = nationalarchives.gov.uk | langue = en | éditeur= National Archives | place = UK | titre = Déclaration d’indépendance}}.</ref> du pays est proclamée le {{date|1|janvier|1804}}. Le nom d'Haïti (ancien nom de l'île du temps des Indiens Caraïbes) est donné au pays. Haïti est le premier pays au monde issu d'une révolte d'esclaves.

=== De 1804 à 1990 ===
{{Article détaillé|Massacres de 1804 en Haïti}}
Dessalines est proclamé gouverneur à vie par ses troupes. L’histoire rapporte qu’il exécuta la plupart des quelque {{formatnum:10000}} Blancs restés sur l’île et gouverna en despote. Il est assassiné à son tour le {{date|17|octobre|1806}} par des mulâtres. Le pays se divise alors en deux, un royaume au nord commandé par le roi [[Henri Christophe]] et une république au sud avec le mulâtre [[Alexandre Pétion]].

En 1822, le président [[Jean Pierre Boyer (président d'Haïti)|Jean Pierre Boyer]] réunifie les deux parties Nord et Sud et conquiert la [[République dominicaine|partie est]] de l'île, colonie espagnole.

Le président [[Alexandre Pétion|Pétion]] initie des négociations pour la reconnaissance d’Haïti en 1814. Elles durent jusqu’en 1824. Le {{Date|11|juillet|1825}}, le roi de France [[Charles X de France|Charles X]] promulgue une ordonnance reconnaissant l’indépendance du pays contre une indemnité de 150 millions de francs-or (la somme sera ramenée par [[Louis-Philippe Ier]] en [[1838]] à 90 millions de francs).

Le {{date|27|février|1844}}, malgré les attaques incessantes de la part des Haïtiens, la [[République dominicaine]] se déclare à nouveau indépendante. L'occupation de la partie espagnole de l'île d'Hispaniola pendant 22 ans par les Haïtiens — qui y commettent exactions et abus de pouvoir à répétition — a ainsi laissé un fort mauvais souvenir aux Dominicains.
Une longue succession de coups d’État suit le départ de [[Jean Pierre Boyer (président d'Haïti)|Jean Pierre Boyer]]. Le président Louis Pierrot, qui reste moins d'un an au pouvoir, rétablit en 1846 la mémoire de l'empereur Jean-Jacques Dessalines. Le pouvoir ne cesse d’être contesté par des factions de l’armée, les élites mulâtre et noires, et la classe marchande, désormais composée majoritairement d’étrangers ([[Allemagne|Allemands]], [[États-Unis|Américains]], [[France|Français]] et [[Angleterre|Anglais]]). Le pays s’appauvrit, peu de chefs d’État se préoccupent de son développement. Dès que le pouvoir se fragilise, des révoltes armées se déclenchent, entretenues par les candidats à la succession.

En 1847, [[Faustin Soulouque]] est élu président de la République : il transforme le pays en empire d'Haïti le {{Date|25|août|1849}} et devient Faustin {{Ier}}. Despote, il fuit le pays à la suite d'un soulèvement populaire en 1859.

Au début du {{XXe siècle}}, le pays est en état d’insurrection quasi permanente. Cet état de fait favorise l’invasion de l’île par les troupes du président [[Woodrow Wilson|Wilson]] en 1915 pour contrer l’influence de l’[[Empire allemand]], rétablir l'ordre après la mort du président Guillaume Sam aux mains d'un peuple en furie et défendre les intérêts de la banque d'affaires américaine Kuhn, Loeb & co. Les États-Unis après des débuts difficiles dus au racisme des Marines et l'imposition de la corvée occupent l’île de 1915 à 1934, assainissent les finances publiques, créent une armée, construisent des écoles, des routes, etc. Après le départ des Américains, l’instabilité politique (entre militaires mulâtres et populistes noirs) reprend, et ne s’achève qu’à partir de [[1957]] avec l'élection de [[François Duvalier|Duvalier]], dont le régime basé sur le principe du pouvoir au plus grand nombre durera jusqu’en [[1986]]. Partisan de la lutte contre les mulâtres qui contrôlent l'armée et qui ont précédemment renversé le noiriste Dumarsais Estimé, [[François Duvalier]], le père (alias « Papa Doc »), assied son pouvoir personnel sur la délation et alimente la terreur à l’aide de ses partisans surnommés [[tonton Macoute|tontons macoutes]], véritables [[escadrons de la mort]]. La dictature des Duvalier est responsable de nombreuses tueries, de massacres d’opposants et de civils, tel celui de la ville de [[Jérémie (Haïti)|Jérémie]], connu sous le nom « [[Massacre des Vêpres jérémiennes|Vêpres jérémiennes]] » en 1964. De nombreux Haïtiens s'exilent, notamment aux États-Unis et au [[Canada]], ou certains, partisans du ''pouvoir aux plus capables'' et qui avaient jusque-là monopolisé le pouvoir politique et militaire se posent en victimes du régime Duvalier. En 1986, son fils [[Jean-Claude Duvalier|Jean-Claude]] (alias « Baby Doc ») doit quitter le pays, qui connaît alors une véritable descente aux enfers alors que la démocratie espérée par tous ne se concrétise pas.

=== Haïti depuis 1990 ===
{{à vérifier/politique}}
==== Élection d’Aristide (1990-1994) ====
[[Fichier:Clinton&Aristide.jpg|thumb|Jean-Bertrand Aristide à gauche en 1996.]]
[[Jean-Bertrand Aristide]] remporte les élections de décembre [[1990]]. Cette consultation marquée par une forte participation, a été boycottée par les duvaliéristes<ref>[http://www.bibliomonde.com/donnee/haiti-president-291.html Haïti : Le président], sur le site Bibliomonde.com - consulté le 24 octobre 2012</ref>. Ceux-ci considèrent que l'élection de J.-B. Aristide a été un véritable « coup d'État électoral ». Son mandat débute le {{Date|7|février|1991}}, mais un coup d’État mené par [[Raoul Cédras]] et des militaires (soutenus par l'oligarchie marchande) l'oblige en septembre à s’exiler aux États-Unis. Pendant trois ans, les milices (que d'aucuns estiment soutenues par les États-Unis<ref>''Miami Herald'', {{1er}} août 2001.</ref>{{,}}<ref>''St Petersburg Times'', Floride, {{1er}} septembre 2002.</ref>{{,}}<ref>Juan Gonzalez, ''New York Daily News'', 24 février 2004.</ref>{{,}}<ref>Haiti’s Nightmare: The Cocaine Coup & The CIA Connection, ''Miami New Times'', 26 février 2004, [http://globalresearch.ca/articles/RIE402A.html copie] dans [[globalresearch.ca]].</ref>) intimident la population et assassinent les meneurs syndicaux et les militants qui avaient constitué la base de la résistance aux Duvalier et l’appui à l’élection d'Aristide. La plus importante de ces forces paramilitaires, le FRAPH, avait été fondé par un supposé pion de la CIA<ref>{{en}} [http://www.unhcr.org/refworld/publisher,HRW,,HTI,3ae6a8b14c,0.html Human Rights Watch World Report 1997 - Haiti], Human Rights Watch, 1997</ref>{{,}}<ref>Emmanuel Constant confirma dans l’émission "60 Minutes" de la CBS, en 1995, que la CIA le payait environ {{unité|700|dollars}} par mois et qu’il avait créé le FRAPH.</ref>, Emmanuel Constant.

==== Retour d'Aristide au pouvoir (1994-1996) ====
En [[1994]], Aristide est rétabli au pouvoir par l'administration de [[Bill Clinton]], lors de l’[[Opération Uphold Democracy|opération « Rétablir la démocratie »]]<ref>{{en}} [http://carl.army.mil/resources/csi/Kretchik/kretchik.asp Invasion, Intervention, "Intervasion": A Concise History of the U.S. Army in Operation Uphold Democracy] Walter E. Kretchik, U.S. Army Command and General Staff College Press, 1998</ref> à la condition de renoncer à récupérer les années perdues lors de l’intermède militaire et de se plier à un programme néolibéral<ref>{{lien web| url = http://www.cadtm.org/Comment-ils-ont-ruine-Haiti |prénom= Ashley |nom= Smith | éditeur= CATDM | title = Comment ils ont ruiné Haïti}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web | url = http://www.planetenonviolence.org/Pourquoi-Les-US-Doivent-Des-Milliards-A-Haiti-Briser-Haiti_a2101.html |prénom= William ‘Bill’ Quigley | title = Pourquoi les US doivent des milliards à Haïti}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web | url = http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=1&id=2515&option=com_content&Itemid=2 | éditeur= Michel Collon | title = interview de Jean Lavalasse}}.</ref>, surnommé « plan de la mort » par les Haïtiens<ref>{{lien web | url = http://www.counterpunch.org/smith01142010.html | titre = Annual Fundraising Appeal | site = counterpunch.org |prénom= Ashley |nom= Smith | éditeur= Counterpunch}}.</ref>. Il s’agissait en partie du programme<ref>{{lien web | url = http://www.chomsky.info/articles/20040309.htm | titre = US-Haiti : Noam Chomsky | site = chomsky.info |prénom= Noam |nom= Chomsky | date = 9 mars 2004}}.</ref> de son opposant lors des dernières élections, un ancien fonctionnaire de la [[Banque mondiale]], [[Marc Bazin]]<ref>Nommé premier ministre par la junte putschiste en 1992, Marc Bazin fut auparavant ministre des Finances sous Jean-Claude Duvalier en 1983. Il avait recueilli 14 % des voix aux élections de 1990. Cet homme était considéré par la gauche nationaliste comme le « favori » de Washington, et accusé d'avoir été également recommandé par le FMI en 1983 (''Mining Annual Review'', juin 1983).</ref>. Son retour fut par ailleurs marqué par le démantèlement de l'armée, corrompue, prévaricatrice et vecteur d'instabilité politique.

==== Premier mandat de Préval (1996-2001) ====
Aristide quitte la présidence en [[1996]] et René Préval lui succède. Malgré son appartenance à Lavalas, le parti d'Aristide, il n'est soutenu que du bout des lèvres par l'ancien président. Il applique immédiatement le plan américain<ref>Lire la [http://www.haiti-reference.com/histoire/notables/preval.html#Notes fiche de Préval] / En 1995, un rapport de l’USAID expliquait que le « commerce par les exportations et la politique d’investissements » que Washington imposait allait « inexorablement faire pression sur les riziculteurs nationaux » et les références bibliographiques en bas de page</ref>, ce qui provoque un véritable tollé dans l'île.

==== Second mandat d'Aristide et règne des chimères (2000-2004) ====
[[Fichier:Rene Preval.jpg|thumb|Le président René Préval en 1996.]]
Aristide est réélu en [[2000]], avec une abstention estimée à 90 % par l’ONU<ref>[http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/minustah/background.html Haïti - MINUSTAH - Historique]</ref>. Après plusieurs mois de pressions exercées par la communauté internationale, plus particulièrement par la France (avec l'intervention de Régis Debray et Véronique de Villepin-Albanel) et les États-Unis, Aristide est obligé, lors de la révolte populaire du {{Date|29|février|2004}}, de quitter le pays avec un commando des forces spéciales des États-Unis<ref>{{PDF}} [http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/71_976-990.pdf Les médias en difficulté dans la crise en Haïti ; La revanche du téléphone portable au pays de l'oralité], Bruno Olliver, Ministère français des affaires étrangères.</ref>. [[Boniface Alexandre]], président de la [[Cour de cassation d'Haïti|Cour de cassation]], assure ensuite le pouvoir par intérim.

==== Second mandat de Préval (2006 - 2011) ====
En février 2006, à la suite d'élections marquées par des incertitudes sur le décompte des bulletins de vote, et grâce à l'appui de manifestations populaires, [[René Préval]] est élu.

==== Mandat de Michel Martelly ====
Du 14 mai 2011 au 6 février 2016, [[Michel Martelly]] est président de la République. À la fin de son mandat, aucun successeur n'est élu et un gouvernement provisoire lui succède.

===== Élection de Jovenel Moïse =====
En 2016, [[Jovenel Moïse]] remporte le second tour de l'élection présidentielle avec 55% des voix.

== Épidémies et catastrophes naturelles ==

=== Séisme de 2010 ===
{{Article détaillé|Séisme de 2010 à Haïti}}
[[Fichier:PalacioNacional.jpg|thumb|Le Palais national détruit lors du séisme en 2010.]]
Le {{date|12|janvier|2010}}, un tremblement de terre de magnitude 7,3 sur l’[[échelle de Richter]] frappe l’ouest d’Haïti et notamment sa capitale, [[Port-au-Prince]]. Le foyer (ou l'[[hypocentre]]) du séisme a été localisé à {{unité|10|km}} de profondeur. Ce violent tremblement de terre est survenu à 16 heures 53 minutes et 10,4 secondes (16h 53<nowiki>'10,4''), heure locale. Il est suivi de plus d’une centaine de répliques. Il s'</nowiki>agit du [[séisme]] le plus important et le plus meurtrier de l’histoire d’Haïti, allant jusqu'à désorganiser totalement le fonctionnement de l’État, à l’image de l’effondrement de plusieurs bâtiments publics comme le [[palais national (Haïti)|palais présidentiel]] qui entraîna la mort de plusieurs cadres du gouvernement. Le président Préval et son Premier ministre [[Jean-Max Bellerive]] y échappent de peu.
De plus, des milliers de détenus alors incarcérés à la prison de Port-au-Prince se sont échappés, à la suite de l’effondrement de celle-ci, fragilisant encore plus une situation sécuritaire déjà précaire.

La [[Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti]] (MINUSTAH) fut également dévastée par l’écroulement de son quartier général à Port-au-Prince : plus de 150 casques bleus dont le chef de mission [[Hédi Annabi]] et son adjoint sont morts. Le bilan de ce cataclysme sismique s’élève, au 24 février 2010, à plus de {{formatnum:300000}} morts, {{formatnum:300000}} blessés et {{formatnum:1000000}} de sans-abri. Mais le général Ken Keen, qui dirige la force spéciale américaine en Haïti, a évoqué celui de {{formatnum:150000}} à {{formatnum:200000}} morts comme « hypothèse de travail ». Barack Obama parle « de la plus grande catastrophe humanitaire qu’aient eu à gérer les États-Unis d'Amérique ». Les États-Unis y ont dépêché sur place {{formatnum:16000}} militaires, l’[[Union européenne]] {{formatnum:1500}}<ref>[http://www.bruxelles2.eu/ameriques/ameriques-haiti/lesmoyensdelueprennentlerelaisdesmoyensusahaiti.html Les moyens de l’UE prennent le relais des moyens US à Haïti], Bruxelles2, 22 février 2010.</ref>.

Étant donné qu’il sera impossible de déblayer tous les gravats à courte échéance, les autorités haïtiennes envisagent de reconstruire plusieurs quartiers de Port-au-Prince aux alentours de la capitale haïtienne.

Le {{date|20|janvier|2010}}, à six heures (heure locale), une réplique de magnitude 6,1 sur l’[[Magnitude d'un séisme|échelle de Richter]], ressentie à soixante kilomètres à l’ouest de la capitale en ruine, frappe à nouveau le pays.

Le {{date|22|janvier|2010}}, un effort « mondial » (mobilisant notamment le Canada, les États-Unis et la France) est consenti afin de recueillir plus d’un milliard de dollars dans un fonds d’aide.

Le {{date|16|février|2010}}, le coût de reconstruction de la capitale haïtienne et de ses environs est estimé entre huit et quatorze milliards de dollars.

=== Épidémie de choléra ===
En octobre 2010, dans des circonstances peu claires, une épidémie de choléra a éclaté. Elle a démarré le long d'un affluent du fleuve [[Artibonite (fleuve)|Artibonite]]<ref>{{Lien web|url=http://www.rfi.fr/ameriques/20101025-questions-autour-origine-epidemie-cholera-haiti|titre= Questions autour de l’origine de l’épidémie de choléra en Haïti|auteur=Amélie Baron|éditeur=RFI|année=25 octobre 2010|consulté le=21 novembre 2010}}.</ref>, la rivière Meye, et a rapidement atteint toutes les zones en aval le long de l'Artibonite ; un rapport amène à penser que la souche microbienne aurait été importée lors de l'arrivée de soldats népalais de l'[[ONU]]<ref>[http://www.rue89.com/2010/12/09/haiti-le-cholera-viendrait-bien-de-lonu-et-des-soldats-nepalais-179984 Haïti : le choléra viendrait bien de l'ONU et des soldats népalais], sur le site rue89.com du 9 décembre 2010</ref>.

En décembre 2011, le ministère haïtien de la Santé et de la Population dénombrait plus de {{formatnum:6500}} morts dues à cette épidémie de choléra. Alors que l'épidémie n'avait pas encore été arrêtée, à la mi-mai 2012, ce même ministère décomptait plus de {{formatnum:540000}} cas de contagions parmi lesquels {{formatnum:7000}} décès<ref>Haïti se retrouve sans aides pour affronter le choléra, dans ''L'Osservatore Romano'' le 27/05/2012, {{Lire en ligne|lien=http://www.osservatoreromano.va/portal/dt?JSPTabContainer.setSelected=JSPTabContainer%2FDetail&last=false=&path=/news/internazionale/2012/122q12-Haiti-senza-aiuti-per-fronteggiare-il-coler.html&title=Ha%C3%AFti%20se%20retrouve%20sans%20aides%20pour%20affronter%20le%20chol%C3%A9ra&locale=fr}}</ref>.

=== Ouragan [[Ouragan Matthew (2016)|Matthew]] ===

Après avoir balayé les Caraïbes, fait quatre morts en République dominicaine et poussé à l'évacuation plusieurs milliers d'habitants, le dangereux cyclone Matthew s'abattait sur la presqu'île du Sud faisant de nombreux morts et causant d'importants dégâts matériels dans la nuit du 3 au 4 octobre 2016.

Matthew a frappé Haïti mardi à 07 h 00 avec des vents atteignant 230 km/h, détruisant des dizaines de maisons et menaçant notamment quatre millions d’enfants dans un pays totalement démuni déjà fragilisé par le séisme dévastateur de 2010.

Selon un bilan partiel des autorités, 372 morts, des villages et des plantations furent inondés et l'on déplore la perte du bétail emporté par les eaux en furie<ref>http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/164173/Matthew-le-bilan-partiel-passe-a-372-morts</ref>.

== Politique ==
{{Article détaillé|Politique à Haïti|Liste des chefs d'État haïtiens}}

Haïti est une [[république démocratique]] indivisible, souveraine, indépendante, coopératiste, libre et sociale.
Le droit de vote est accordé à tous les citoyens âgés de dix-huit ans et plus.

=== Pouvoir exécutif ===
Le pouvoir exécutif est exercé par le [[Président de la République d'Haïti|président de la République]], le [[Premier ministre d'Haïti|Premier ministre]] et son cabinet, le pouvoir exécutif a pour rôle de faire exécuter et respecter les lois.
[[Fichier:Llegada del Presidente de Haití Michel Martelly (7547597728).jpg|thumb|Le président d'Haïti à gauche en 2012.]]
Le président est le chef de l'armée, il veille aussi à la bonne marche des institutions de l'État, l'actuel président est [[Jocelerme Privert]].

Le chef du gouvernement est le Premier ministre, il conduit la politique de la nation par la vision du président, nomme et révoque les fonctionnaires de l’État. L'actuel Premier ministre est [[Enex Jean-Charles]] depuis l'arrivée de Jocelerme Privert au pouvoir en tant que président provisoire. Le président ne peut être mis à pied que par une mise en accusation par la chambre des députés et le Sénat qui l'érige en haute cour de justice. Le Premier ministre ne peut pas être révoqué par le président de la République, mais peut être interpellé par l'une des deux chambres et renvoyé après un vote de censure.

=== Pouvoir législatif ===
Le pouvoir législatif est exercé par l'[[Assemblée nationale (Haïti)|Assemblée nationale]]<ref>{{Lien web|titre = Parlement|url = http://www.leparlementhaitien.info/|site = www.leparlementhaitien.info|consulté le = 2016-01-22}}</ref> constituée par deux chambres : le [[Sénat (Haïti)|Sénat]] et la [[Chambre des députés (Haïti)|Chambre des députés]] qui sont indépendants.
Le parlement vote le budget de la république et déclare la guerre, le Sénat approuve la nomination du chef de la police, du commandant en chef de l'armée, les ambassadeurs et suggère au président une liste des personnages qui doivent faire partie de la cour de Cassation et en une seule chambre, ils désignent 3 noms pour les représenter au conseil électoral, trois (3) noms au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire et à la cour Constitutionnelle. L'actuel président du [[Sénat (Haïti)|Sénat]], qui est aussi ''[[de facto]]'' le président de l'Assemblée nationale est [[Dieusel Desras Simon]].

=== Pouvoir judiciaire ===
Le pouvoir judiciaire est exercé par une Cour de Cassation, les Cours d'Appel, les tribunaux de première instance, les tribunaux de paix et les tribunaux spéciaux. La plus haute instance juridique du pays est la [[Cour de cassation d'Haïti|Cour de Cassation]] et suivant la publication de la nouvelle constitution amendée sous le président [[Rene Preval]], Haïti se voit dotée d'une [[Cour Constitutionnelle]] chargée d'assurer la constitutionnalité des lois. Elle est garante de la constitutionnalité de la loi, des règlements et des actes administratifs du Pouvoir Exécutif. Ses décisions ne sont susceptibles d'aucun recours. Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire est aussi créé pour renforcer la neutralité de la justice et joue son rôle administratif au sein du pouvoir judiciaire<ref>''Le nouvelliste Haïti'', Amendement Constitution 1987.</ref>.

== Subdivisions territoriales ==
{{Article détaillé|Départements d'Haïti}}

Haïti est divisée en 10 départements, 42 [[Arrondissements d'Haïti|arrondissements]], 144 [[Communes d'Haïti|communes]] et 570 [[sections communales d'Haïti|sections communales]].

Chacune de ces divisions dispose d'un [[Code ihsi|numéro d'identification]] délivré par l'[[Institut haïtien de statistique et d'informatique|Ihsi]].
* Le département est la plus grande division territoriale. Le [[code]] département va de 01 à 10. Chaque département est administré par un Conseil de trois membres élus pour quatre ans par l'Assemblée départementale. L'exécutif nomme un délégué départemental, chargé d'administrer les différents ministères déconcentrés et qui travaille de concert avec l'assemblée départementale.
* L'[[Arrondissements d'Haïti|arrondissement]] est le deuxième niveau administratif.
* La [[Communes d'Haïti|commune]] a l'autonomie administrative et financière. Chaque commune de la République est administrée par un conseil de trois membres élus au suffrage universel dénommé conseil municipal. Le [[code]] commune va de 0111 à 1032.
* La [[Sections communales d'Haïti|section communale]] est la plus petite entité administrative et dérive des communes. Elle dispose d'un « Conseil d'Administration de la Section Communale » (CASEC) et d'une « Assemblée de la Section Communale » (ASEC). Le code section communale va de 0111-01 à 1032-02.

La capitale d'Haïti est [[Port-au-Prince]], c'est la plus grande ville du pays. La métropole du Nord ou encore [[Cap-Haïtien]] est la seconde ville du pays. De par son rang d'ancienne capitale notamment sous la colonie française, de son architecture puis aussi de par son rôle dans les combats pour l'indépendance, elle demeure comme un emblème de l'histoire haïtienne.

Il existe aussi ce qui est couramment appelé le « onzième département », représentant les quelque deux millions d’Haïtiens vivant à l’extérieur du pays : la [[diaspora]] haïtienne.

== Économie ==
{{Article détaillé|Économie d'Haïti}}
{{section à sourcer|date=février 2010}}

La réduction du chômage reste un défi à relever pour les autorités haïtiennes<ref>[http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo/haiti/presentation-de-haiti/ Taux de chômage : 27 % sur le site diplomatie.gouv.fr]</ref>.

De plus, Haïti souffre d’une inflation élevée et d’un manque d’investissement à cause de l’insécurité, des infrastructures limitées et d'un manque de confiance. Le gouvernement dépend de l’aide internationale.

Les transferts d’argent venant de la [[diaspora]] haïtienne demeurent néanmoins une importante source de devises pour le pays, puisqu’ils représentent un quart du [[produit intérieur brut]] et deux fois la valeur des exportations. Pour les transferts d'argent vers l'extérieur, un prélèvement de {{unité|1.5|dollar}} américain est fait selon un arrêté présidentiel pour appuyer le programme de scolarité gratuite créé par le président de la République [[Michel Martelly]].

=== Secteurs économiques ===
==== Ressources naturelles ====
Les principales ressources naturelles d’Haïti sont la [[bauxite]], le [[cuivre]], le [[carbonate de calcium]], la [[Calcaire|pierre à chaux]], l’[[or]], la [[Marne (roche)|marne]] et l'[[hydroélectricité]]. Seule la bauxite a été exploitée commercialement à une échelle significative<ref>[http://radiokiskeya.com/spip.php?article8824 Vers une nouvelle législation sur l’exploitation minière en Haiti], sur le site radiokiskeya.com du 18 mai 2012.</ref>.

==== Agriculture ====
Cependant, c’est l’agriculture qui emploie l'essentiel de la main-d'œuvre avec plus des deux tiers de la population en âge de travailler. Les exploitations agricoles sont, avant tout, des fermes de subsistance, de dimensions restreintes. Le [[café]], le [[cacao]], le [[sisal]], le [[coton]], les [[mangue (fruit)|mangues]] comptent parmi les produits destinés à l'[[exportation]]. L’explosion démographique et le manque de compétitivité par rapport aux produits importés ont affaibli considérablement ce secteur, dont la production se trouve de plus en plus destinée au marché intérieur avec des produits tels le [[maïs]], le [[riz]], les [[fruit (alimentation humaine)|fruits]].

==== Industrie ====
La capitale, Port-au-Prince, concentre la majorité des activités industrielles du pays : les principales productions y sont les [[composant électronique|composants électroniques]], le [[textile]] et les balles de [[baseball]].

==== Tourisme ====
Surnommée autrefois la « perle des Antilles », Haïti bénéficie d'un climat tropical, {{référence nécessaire|d'une température moyenne de 30 degrés Celsius}} et de plusieurs jours de soleil par an. Le tourisme à Haïti est à la fois culturel, avec des forts, dont la [[citadelle La Ferrière]] et le [[Parc national historique - Citadelle, Sans Souci, Ramiers|palais de Sans-Souçi]] et des villes comme [[Labadie (Haïti)|Labadie]] ainsi que naturel, avec les [[plages]] d'eau turquoise de [[Jacmel]].

Après l'[[Embargo des États-Unis contre Cuba|embargo contre Cuba]] décidé par le président américain [[John Kennedy]], Haïti devient à partir des [[années 1960]] un lieu de villégiatures pour riches touristes américains<ref>Delphine Bauer, « Haïti, les possibilités d'une île », ''[[Le Figaro Magazine]]'', semaine du 15 janvier 2016, pages 66-77.</ref>.

<gallery><center>
File:Labadee-playa.jpg|la station balnéaire de [[Labadie (Haïti)|Labadie]]
File:Liberty of the Seas2.jpg|''Liberty of the Seas'' (de la classe [[Freedom of the Seas|Freedom]]), à [[Labadie (Haïti)|Labadie]]
Image:Citadelle Laferrière.jpg|Vue de la [[citadelle La Ferrière]], dans le nord du pays
</gallery>

==== Relations commerciales ====
Les principaux partenaires commerciaux de la république d'Haïti sont les États-Unis à 85,2 %, le Canada à 2,2 %, la France à 1,5 %, l’Allemagne à 1 %, et la République Dominicaine.

=== Aides au développement ===
[[Fichier:UNICEF pallets 01.jpg|thumb|L'Unicef contribue au développement d'Haïti.]]
En octobre 2008, le congrès américain a voté la loi HOPE II (HOPE pour ''Hemispheric Opportunity through Partnership Encouragement'' : « opportunité hémisphérique par l’encouragement aux partenariats », sachant que « ''hope'' » signifie « ''espoir'' » en anglais), pour permettre aux produits manufacturiers, particulièrement le textile d’avoir accès sans tarif douanier au marché américain.

Les programmes sociaux établis par le gouvernement sont limités, en dépit d’une nette augmentation en 2009. Certaines agences offrent des pensions de retraite et des allocations pour les accidents du travail. L'accès aux emprunts est faible, 2 % du crédit du système bancaire finance le secteur agricole et le développement rural.

Haïti reçoit également des aides multiformes venant de l’intérieur de son propre pays. Plusieurs associations, institutions et fondations participent à la reconstruction du pays et à son développement. Parmi ces organismes, la [[Fondation pour le développement du tourisme alternatif en Haïti]] (FONDTAH), qui élabore le développement d'un tourisme alternatif adapté aux conditions du pays. La FONDTAH participe avec la Société d’exploitation du Parc naturel Quisqueya (SODEPA) de [[Fonds-Parisien]], l'Association des artistes et artisans de la [[Croix-des-Bouquets]] (ADDAC), l'Association pour le développement de Bas-Boën (ADEBABO), le ministère de l’agriculture et celui de l'environnement, au développement du village de réfugiés du cataclysme dans la section communale de Fonds-Parisien située sur la commune de [[Ganthier]] dans la [[Province de l'Ouest]] d'Haïti<ref>[http://www.signalfmhaiti.com/index.php?option=com_content&view=article&id=2881:fond-parisien-lancement-bientot-du-reseau-comites-dinitiative-eco-touristiques-locaux&catid=37:economie La FONDTAH et l’éco-tourisme à Fonds-Parisien]</ref>.

D’autres organismes et associations contribuent au développement du pays et à l’aide multiforme, notamment depuis le tremblement de terre de 2010. Parmi ces organismes, il y a des institutions haïtiennes parmi lesquelles l'[[Institut de technologie et d’animation]], le Collectif du Financement Populaire (KOFIP), le [[Conseil national de financement populaire]] ; ainsi que des associations françaises telles que [[Handicap international]], [[Aide et action]], sans oublier les actions de l'[[Unicef]] , celle du [[Programme alimentaire mondial]] et de the 410 Bridge<ref>[https://sponsorship.410bridge.org/home the 410 Bridge]</ref>, une ONG américaine dont le quartier général est basé à [[Atlanta]].

=== Dette ===
Le 17 avril 1825, le [[Liste des monarques de France|roi de France]] [[Charles X de France|Charles X]] concède « l’indépendance pleine et entière » à l’ex-colonie d’esclaves française moyennant une somme de 150 millions de [[franc-or|francs-or]] (la somme sera ramenée en 1838 à 90 millions de francs). Cette somme sera obtenue par la contraction d’une dette qui ne sera remboursée en totalité qu’en 1972<ref>{{Lien web|url=http://www.liberation.fr/tribune/0101473613-n-effacons-pas-la-dette-francaise-envers-haiti |titre= N’effaçons pas la dette française envers Haïti |site=liberation |consulté le=16 juillet 2010}}</ref>.

Dans les [[années 1880]], les [[finances publiques]] sont dans un extrême désordre vu l'instabilité politique persistante. Le revenu est évalué à 21,5 millions de francs et les dépenses au double de cette somme. La [[dette publique]] s'élève alors à 12 millions de [[Gourde haïtienne|piastres fortes]] (1 piastre valant 5 francs) dont {{formatnum:308000}} piastres pour le solde de la dette française ({{formatnum:1540000}} francs)<ref>Nouveau Dictionnaire encyclopédique universel illustré, Jules Trousset, [tel:1886-1891 1886-1891], tome 3, {{p.|214}}.</ref>.

Le 7 avril 2003, le président [[Jean-Bertrand Aristide]] a réclamé officiellement à la France près de 21,7 milliards de dollars en « restitution et réparation » de la dette.

Parallèlement une dette extérieure totale de 1,2 milliard de dollars « s’est construite sur la dette de l’indépendance », notamment sous « la dictature des {{page h'|Duvalier}} entre 1957 et 1986, (qui) a ravagé et fortement endetté le pays », indique encore le ''[[Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde]]'' (CADTM)<ref>{{Lien web|url=http://www.cadtm.org/Haiti-le-CADTM-reclame-l |titre=Haïti : le CADTM réclame l’annulation d’une dette "illégitime et odieuse" |site=CADTM |consulté le=2 mars 2010}}</ref>. Cette association estime que le régime des Duvalier est responsable à lui seul de 550 millions de dollars de la dette extérieure du pays.

Le 24 décembre 2003, le CADTM a réclamé l’annulation de la dette qualifiée d’« illégitime et odieuse » de Haïti, à la veille du bicentenaire de l’indépendance de la République caraïbe.

Sans nier une dette de la France à l’égard de leur pays, l’opposition et les intellectuels de la diaspora refusent de s’associer à une demande émanant d’un régime aussi corrompu et peu démocratique que celui du président Aristide<ref>{{Lien web |url= http://www.bibliomonde.com/donnee/haiti-donnees-economiques-301.html | titre=Données économiques |site=Biblio monde |consulté le= 2 mars 2010}}</ref>.

En [[2009]], à la suite de l’[[Initiative pays pauvres très endettés]], 1,2 milliard de dollars de dette ont été annulés par la [[Banque mondiale]] et le [[Fonds monétaire international|FMI]]<ref>[http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/PAYSEXTN/LACINFRENCHEXT/0,,contentMDK:22232356~pagePK:146736~piPK:226340~theSitePK:488765,00.html Haïti reçoit 1,2 milliard de dollars américains pour l’allégement de sa dette], [[Banque mondiale]], 30 juin 2009.</ref>. Début 2010, la dette extérieure est évaluée par [[Oxfam international]] à 890 millions de dollars soit 734 millions d’[[euro]]s<ref>[http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-41492026@7-60,0.html Haïti : les “pays amis” doivent s’entendre pour effacer la dette (Oxfam)], [[Le Monde]], 25 janvier 2010.</ref>.

=== Taux d'équipement des ménages ===
;Accès aux services sociaux de base
En 2007, le pays présentait un déficit important en services sociaux de base : éducation, eau, santé, assainissement.

;Communication
Elle est très peu développée mais en 2008, 428 personnes sur 1000 disposent d'un téléphone mobile, tandis que 300 personnes ont accès à internet et le nombre de postes de télévision est d'environ une soixantaine dans la capitale et les autres villes<ref>{{lien web | url = http://www.statistiques-mondiales.com/haiti.htm | titre = Haiti statistiques | site = statistiques-mondiales.com | éditeur= Statistiques mondiales | title = Haïti}}.</ref>.

== Éducation ==
{{Article détaillé|Système éducatif d'Haïti|Liste des établissements scolaires d'Haïti}}
Le système éducatif haïtien reste confronté à d’énormes défis malgré le bond significatif du niveau de fréquentation scolaire (77 % en 2012, EMMUS V, versus 50 % en 2005, selon EMMUS 4), le Programme scolaire universel gratuit et obligatoire (PSUGO), la forte demande d’éducation et le soutien de la communauté internationale.

L’accès demeure encore limité sans compter que la qualité et la gouvernance constituent un défi majeur. Entre autres facteurs ayant conduit à cette situation, on peut citer les contraintes budgétaires se traduisant par un investissement public très limité dans le secteur (autour de 10 % du budget en moyenne), la pauvreté massive de plus de 70 % de la population, une législation inadéquate, des normes et pratiques sociales défavorables, des crises récurrentes telles que les désastres naturels (notamment le séisme du 12 janvier 2010), de même que les capacités organisationnelles et de gestion très limitées du Ministère de l’Education.

Selon le dernier recensement scolaire (2011) seul 20 % de l’offre éducative vient du secteur public, le reste étant entre les mains du secteur non-public, la plupart du temps géré sans réglementation et opérant en dessous des normes minimales de qualité. Malgré son importance avérée, l’accès à des activités ciblant les jeunes enfants (0-5 ans) demeure très limité (67 % de taux brut de scolarisation au préscolaire 3-5 ans, MENFP 2011). La faiblesse de la qualité se traduit notamment par des taux moyens de redoublement de 15 % et des taux d’abandon autour de 13%. Combiné aux entrées tardives, ces facteurs augmentent la proportion des surâgés à l’école fondamentale (65 %). On note que le taux de survie en {{5e}} année du primaire est faible (25 %). Cette situation préoccupante s’explique en grande partie par la proportion élevée d’enseignants non qualifiés (plus de 65 %), les conditions d’apprentissage défavorables, et la non-application des normes et standards pouvant garantir un enseignement de qualité. Parmi les enfants les plus affectés par l’accès limité ainsi que l’absence de qualité, on peut citer ceux du milieu rural, ceux des familles pauvres des bidonvilles des grands centres urbains, les enfants séparés de leur famille (centres résidentiels, enfants en domesticité, enfants des rues), les enfants handicapés et les enfants déplacés.

Pour l’UNICEF, les principaux défis à relever sont :
* Garantir l’accès équitable à une éducation de qualité aux enfants les plus vulnérables ;
* L’amélioration de la qualité des services éducatifs ;
* L’égalité des chances entre filles et garçons ;
* Le renforcement du secteur de la Petite enfance ;
* Le renforcement des structures de gouvernance et de régulation du système éducatif.

;Comment intervient l’UNICEF :
* Support de L’UNICEF au Gouvernement haïtien et au Ministère de l’éducation nationale pour garantir le droit à l’éducation universelle gratuite
* Appui au ministère de l’Education à un niveau national et local pour l’exécution du plan opérationnel 2010-2015, spécialement en ce qui concerne les politiques publiques, la mise en place d’un système national de gestion de l’information et la micro-planification jusqu’au niveau des districts scolaires.
* Amélioration de la qualité de l’éducation à travers le développement des programmes accélérés d’apprentissage pour les enfants « surâgés » et promouvoir la réussite scolaire à travers le renforcement des compétences en lecture.
* Développement du cadre politique de la petite enfance avec la mise en place d’une stratégie nationale de prise en charge du jeune enfant de 0 à 6 ans, la promotion des standards pour des services de qualité et d’un nouveau curriculum du préscolaire.
* Développer les capacités du gouvernement en matière de gestion des risques et des désastres.

{{Article détaillé|Système éducatif d'Haïti}}

== Langues ==
{{Article détaillé|Langues en Haïti}}
=== Langues officielles ===
Haïti possède deux langues officielles :
* Le [[créole haïtien|créole]], à base lexicale française, est plus administré que les autres pays qui parlent un créole car il possède une grammaire avec des règles. Le parlement vient de voter (en 2013) une loi portant le règlement et le rôle direct de l'Académie de la langue créole car cette dernière a été créée depuis la nouvelle constitution amendée.

Tous les Haïtiens parlent le créole comme leur première langue tandis qu'une minorité d'entre eux, soit 40 %, maîtrise le français appris au cours de leur scolarité ou qu'ils peuvent entendre à la radio et à la télévision et lire dans la presse<ref>À ce propos, voir l'essai ''Prétendus Créolismes : le couteau dans l'igname'', Jean-Robert Léonidas, Cidihca, Montréal 1995</ref>.
* Le [[français haïtien|français]], depuis l’[[Acte de l'Indépendance de la République d'Haïti]] en [[1804]] (le texte est rédigé dans cette langue), qui demeure la langue administrative.

=== Haïti et la Francophonie ===
Haïti fait partie de la [[Francophonie]] et en est membre depuis la création de l'[[Organisation internationale de la francophonie]]. Haïti est également membre de l'[[Assemblée parlementaire de la francophonie]].

Sur le plan international, l’entrée d’Haïti à l’Union panaméricaine, l’actuelle OEA ([[Organisation des États américains]]), a permis au français de devenir l’une des langues officielles de travail de cet organisme ; et lors de la fameuse [[Accords de Bretton Woods|conférence de Bretton Woods]], où l’utilisation du français comme langue de travail à l’Organisation des Nations unies naissante ne fut décidée que par une voix de majorité, Haïti avait voté en faveur de cette décision<ref>{{lien web | url = http://www.dhdi.free.fr/recherches/horizonsinterculturels/memoires/descardesmemoir2.htm | titre = Haïti et la Francophonie | site = dhdi.free.fr | éditeur= DHDI}}.</ref>.

Haïti fut membre fondateur de l’[[Agence de coopération culturelle et technique]] ([[Agence de coopération culturelle et technique|ACCT]]), lors de la création de celle-ci le 20 mars [[1970]].

Dans chaque chef-lieu de département, il existe une [[Alliance française]]. Dans la plupart des cas, les locaux sont offerts par la municipalité et des bénévoles haïtiens collaborent au rayonnement culturel de l’Alliance.

Malgré une influence croissante de l’anglais découlant de la proximité géographique avec les États-Unis, la francophonie reste dynamique et vivace.

En décembre 2010, Max Jean-Louis, un jeune haïtien, alors âgé de 20 ans, est élu administrateur du prestigieux Centre de la Francophonie des Amériques, situé à Québec<ref>{{lien web | url = http://www.haitilibre.com/article-1947-haiti-culture-un-haitien-elu-au-centre-de-la-francophonie-des-ameriques.html | titre = Haïti - Culture : Un haïtien élu au Centre de la francophonie des Amériques | site = haitilibre.com | éditeur= Haïti libre}}.</ref>.

Les villes haïtiennes de Cap-Haïtien, Pétionville, Carrefour et Port-au-Prince sont membres de l'Association internationale des maires francophones<ref>[asso.aimf.fr non trouvé le 24 octobre 2012], sur le site asso.aimf.fr</ref>{{,}}<ref>[http://agora-2.org/francophonie.nsf/Dossiers/Francophonie_institutions_de_la Francophonie (institutions de la)], sur le site agora-2.org/</ref>.

Le jeudi 12 décembre 2013, l'écrivain haïtien [[Dany Laferrière]] a été élu à l'Académie française. Et ce dès le premier tour. Il est l'auteur de nombreux livres ayant connu des succès, notamment le premier "Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer".

=== Autres langues et diaspora ===
En raison de la [[diaspora]] haïtienne installée en [[République dominicaine]], aux [[États-Unis]] (notamment à [[Miami]] et à [[New York]]) et aussi de la forte présence de [[Brésil]]iens ([[MINUSTAH]] et missionnaires) dans le pays, un certain nombre d'Haïtiens savent s'exprimer couramment en [[espagnol]], en [[anglais]] ou en [[portugais]].

Une autre partie de cette diaspora s'est dirigée vers les pays ou régions francophones comme la [[France]] et les [[départements français d'Amérique]], le [[Canada]] (au [[Québec]] et notamment à [[Montréal]]), la [[Belgique]] et la [[Suisse]].
{{Article détaillé|Communauté haïtienne en France|Communauté haïtienne au Canada|Communauté haïtienne aux États-Unis|Communauté haïtienne en République dominicaine}}

== Culture/Architecture ==
{{Article détaillé|Culture d'Haïti}}
;Festivals
*[[Festival international de jazz de Port-au-Prince]] (janvier)
*[[Carnaval d'Haïti]] (Février)
*[[Carnaval des fleurs]] (juillet)

;Musées
*[[Musée du Panthéon national haïtien]]
*[[Parc national historique - Citadelle, Sans-Souci, Ramiers]]
*[[Parc historique de la Canne à Sucre]]

;Littérature
*[[Littérature haïtienne]]

;Art
*[[Peinture haïtienne]]
*[[Cinéma haïtien]]

;Danse du pays
* La danse du pays est le kompa

;Musique
* Les styles de musiques les plus populaires du pays sont le kompa et le zouk

;Fabrication
* Tablette Surtab
* Xplorlight (Premier réseau social macro-bloggueur haitien depuis Mars 2016, www.xplorlight.com)

;Architecture
* Style gingerbread encore appelé pain d'épice.

;Emblème
*Le [[Trogon damoiseau|caleçon rouge]] est l’emblème du pays.

=== Fêtes et jours fériés ===
{| class=wikitable
|+ '''Fêtes et jours fériés'''
! Date
! {{nobr|Nom français}}
! {{nobr|Nom local}}
|-
|{{1er janvier}}
|Jour de l'indépendance
|Jour de l'an
|-
|[[2 janvier]]
|Jour des Aïeux
|
|-
|[[12 janvier]]
|Commémoration du tremblement de terre de 2010 qui a dévasté Port-au-Prince, Léogâne, Jacmel; une partie des Départements de l'Ouest et du Sud-Est d'Haïti (Jacmel).(Jour Férié)
|
|-
|[[7 février]] (tous les cinq ans)
|Investiture du Président élu
|
|-
|[[7 avril]]
|Mémoire de [[Toussaint Louverture]], précurseur de l'indépendance
|
|-
|{{1er mai}}
|Jour de l'Agriculture et [[Fête du travail|du Travail]]
|
|-
|[[18 mai]]
|Fête du Drapeau et de l'Université
|
|-
|[[27 juin]]
|Notre-Dame du Perpétuel Secours, patronne d'Haïti
|
|-
|[[15 août]]
|Notre-Dame de l'[[Assomption]]
|
|-
|[[17 octobre]]
|Mémoire de [[Jean-Jacques Dessalines]], père de la Nation
|
|-
|{{1er novembre}}
|[[Toussaint|Tous les Saints]]
|
|-
|[[2 novembre]]
|Commémoration des Fidèles défunts
|Fête des morts
|-
|[[18 novembre]]
|[[Bataille de Vertières]], dernière bataille de la [[Révolution haïtienne|guerre de l'indépendance]]
|
|-
|[[25 décembre]]
|Nativité de [[Jésus-Christ]]
|La Noël
|}

=== Religion ===
{{Article principal|Religion en Haïti}}
Selon le [[The World Factbook|CIA World factbook]]<ref>[https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/ha.html Haïti] sur le CIA World factbook</ref>, la distribution des religions est la suivante :
* [[catholique]] : 54,7 %
* [[protestant]]e : 28,5 % (dont : [[Baptisme|baptistes]] 15,4%, [[pentecôtistes]] 7,9%, [[Adventisme|adventistes]] 3%, [[méthodistes]] 1,5%)
* [[vaudou]] : 2,1 %
* autre : 4,6 %
* aucune : 10,2 %

Le vaudou a été reconnu officiellement comme religion en 2003. De nombreux Haïtiens pratiquent le vaudou tout en se déclarant d'une autre religion, principalement le catholicisme.

=== Codes ===
Haïti a pour codes :
* HA, selon la [[liste des codes pays utilisés par l'OTAN]], code alpha-2,
* HAI, selon la [[liste des codes pays du CIO]],
* HH, selon la [[liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs]],
* HT, selon la norme [[ISO 3166-1]] (liste des codes pays), code alpha-2,
* [[.ht]], selon la [[Domaine de premier niveau|liste des Internet TLD]] ([[Domaine de premier niveau|Top level domain]]),
* HTI, selon la norme [[ISO 3166-1]] (liste des codes pays), code alpha-3,
* HTI, selon la [[liste des codes pays utilisés par l'OTAN]], code alpha-3,
* [[Gourde haïtienne|HTG]], selon la liste complète des codes alphabétiques [[ISO 4217]] des monnaies,
* MT, selon la [[liste des préfixes des codes OACI des aéroports]],
* RH, selon la [[liste des codes internationaux des plaques minéralogiques]].

== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|langue=français |prénom1=Paul |nom1= Deléage |lien auteur1= |titre=Haïti en 1886 vu par un français |sous-titre=notes de voyage |lien titre= |numéro d'édition= |éditeur=E. Dentu |lien éditeur= |lieu=Paris |jour= |mois= |année=1887 |volume= |tome= |pages totales=394 |passage= |isbn= |lire en ligne= http://www.manioc.org/patrimon/HASHbfc12f73602284cba415a3 |consulté le={{1er}} juin 2012}}
* Laurent Dubois, ''Les Vengeurs du Nouveau Monde. Histoire de la Révolution haïtienne'', trad. de l’anglais par Th. Van Ruymbeke, Rennes, Les Perséides, 2005 {{ISBN|978-2-915596-13-7}}.
* [[Georges Anglade]], Chronique d’une espérance. L’hebdo de Georges Anglade (2007-2008), Port-au-Prince, {{nobr|L’Imprimeur {{II}}}}, Collection Livres en folie, 2008.
* André-Marcel d'Ans, ''Haïti. Paysage et Société'', Paris, Éditions Karthala, 1987.
* Gérard Barthélemy et Christian Girault (dir.), ''La République haïtienne. État des lieux et perspectives'', Paris, Karthala / Adec, 1993.
* Paul Butel, ''Histoire des Antilles françaises {{sp-|XVII|e|-|XX|e}}'', Perrin 2002 {{ISBN|2-262-01540-6}}
* Jacques Cauna, ''Au temps des isles à sucre. Histoire d’une plantation de Saint-Domingue au {{s-|XVIII|e}}'', Paris, Karthala, 1987.
* Robert Cornevin, ''Haïti'', Paris, Presses Universitaires de France, 1982, {{2e}} édition, 1993.
* Charles Frostin, ''Les révoltes blanches à Saint-Domingue aux {{XVIIe s}} et {{XVIIIe siècle}}s'', Presses Universitaires de Rennes, 2008.
* Laënnec Hurbon, ''Comprendre Haïti. Essai sur l’État, la nation, la culture'', Paris, Éditions Karthala, 1987.
* Laënnec Hurbon, ''Culture et dictature en Haïti'', Paris, L’Harmattan, 1979.
* {{en}} Michel S. Laguerre, {{lang|en|''The Military and Society in Haiti''}}, {{lang|en|London}}, MacMillan, 1993.
* Guy Lasserre, Paul Moral, Pierre Usselman (dir.), ''Atlas d’Haïti'', Université de {{nobr|Bordeaux 3}}, Centre d’études de géographie tropicale, 1985.
* Antoine Métral, ''Histoire de l’expédition des Français à Saint-Domingue'', Paris, Éditions Karthala, 1985.
* [[Médéric Louis Élie Moreau de Saint-Méry|Moreau de Saint-Méry]], ''Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue'', Philadelphie, Paris, Hambourg, [tel:1797-1798 1797-1798] (réédition, {{nombre|3|volumes}}, Paris, Société française d’histoire d’outre-mer, 1984).
* [[Jack Claude Nezat]], {{lang|en|''The Nezat And Allied Families 1630-2007''}}, Lulu 2007, {{ISBN|978-2-9528339-2-9|978-0-615-15001-7}}
* Roger Riou, « Adieu la tortue ».
* Lyonel Trouillot, « Yanvalou Pour Charlie » - {{s-|XX|e}}.
* Jean-Robert Léonidas, ''Prétendus Créolismes: le couteau dans l'igname, ''Cidihca, Montréal 1995.
* Peul, E. T. (1966). ''Panorama du folklore haïtien: présence africaine en Haïti''. Haïti.

=== Articles connexes ===
{{Autres projets
|Commons=Category:Haiti
|Wikinews=Catégorie:Haïti
}}

* [[Histoire de l'Île de la Tortue]]
* [[Île de la Tortue]]
* [[Liste des chefs d'État d'Haïti]]
* [[Liste de personnalités d'origine haïtienne]]
* [[Liste de catastrophes naturelles à Haïti]]
* [[Peinture haïtienne]]
* [[Saint-Domingue (colonie française)]]
* [[Toussaint Louverture]]
* [[Transport ferroviaire à Haïti]]
* [[Restavec]]
* [[Télécommunications à Haïti]]
*[[Aide humanitaire internationale à Haïti après le séisme de 2010]]

=== Liens externes ===
* [http://www.leparlementhaitien.info Le Parlement haïtien]
* [http://lenouvelliste.com Le Nouvelliste, journal haïtien]
* [http://archidiocesedepaup.org Archidiocèse de Port-au-Prince]
* {{ODP|/World/Français/Régional/Amérique/Haïti/}}
* [http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/Haiti/p-14217-Chroniques-haitiennes.htm '''''Chroniques haïtiennes''''', reportages de TV5monde sur la vie quotidienne en Haïti avant et après le séisme du 12 janvier 2010 (vidéo, textes et photos)]
* [http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/Haiti/p-9227-Chroniques-de-Haiti-la-vie-quand-meme.htm '''''La vie quand même''''', documentaire de Pascal Priestley et Guillaume Gouet (TV5monde) sur Port-au-Prince six mois après le séisme (vidéo)]
* [http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/htmlall/haiti Le CICR en Haïti]
* [http://classiques.uqac.ca/contemporains/anglade_georges/anglade_georges.html Œuvres de Georges Anglade dans Les Classiques des sciences sociales.]
* [http://classiques.uqac.ca/contemporains/hoffmann_leon_francois/hoffmann_leon_francois.html Œuvres de Léon-François Hoffmann dans Les Classiques des sciences sociales.]
* [http://classiques.uqac.ca/contemporains/hurbon_laennec/hurbon_laennec.html Œuvres de Laënnec Hurbon dans Les Classiques des sciences sociales.]

{{Palette|Divisions administratives d'Haïti|Pays d'Amérique|Francophonie|Union latine}}
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[[Catégorie:Haïti|*]]
[[Catégorie:Haïti|*]]

Version du 1 décembre 2016 à 17:35

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