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Lancé à [[Paris]] par [[Félix Juven]] pendant la [[Belle Époque]] sous la forme d'un hebdomadaire paraissant le samedi et comptant 12 pages au format 23,3 x 31,4 cm, ''Le Rire'' est apparu à un moment où les Parisiens commençaient à devenir plus cultivés, plus riches et disposaient de plus de loisirs. L'intérêt pour les arts, la culture et la politique ne cessa de croître pendant la dernière décennie du {{s-|XIX|e}}. Des publications comme celle-là aidaient à satisfaire leur curiosité. De tous les journaux humoristiques français, celui-là eut le plus de succès, surtout avant 1914. |
Lancé à [[Paris]] par [[Félix Juven]] pendant la [[Belle Époque]], le 10 novembre 1894, au prix de 10 centimes sous la forme d'un hebdomadaire paraissant le samedi et comptant 12 pages au format 23,3 x 31,4 cm, ''Le Rire'' est apparu à un moment où les Parisiens commençaient à devenir plus cultivés, plus riches et disposaient de plus de loisirs. L'intérêt pour les arts, la culture et la politique ne cessa de croître pendant la dernière décennie du {{s-|XIX|e}}. Des publications comme celle-là aidaient à satisfaire leur curiosité. De tous les journaux humoristiques français, celui-là eut le plus de succès, surtout avant 1914. Du 5 février au 5 juillet 1893, avait précédemment paru un mensuel au même titre, dirigé par Albert Poulin. |
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Juven confie la rédaction à [[Arsène Alexandre]]. |
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Lorsque l'[[Affaire Dreyfus]] éclate en 1894, ''Le Rire'' est l'une des nombreuses publications à immédiatement exploiter les sentiments anti-républicains et [[antisémite]]s (caricatures signées [[Charles Léandre|Léandre]] notamment) que suscita ce scandale dans l'opinion. Comme c'était une époque où le gouvernement français était souvent caractérisé par la corruption et la gabegie, ministres et responsables militaires devinrent également des cibles fréquentes. |
Lorsque l'[[Affaire Dreyfus]] éclate en 1894, ''Le Rire'' est l'une des nombreuses publications à immédiatement exploiter les sentiments anti-républicains et [[antisémite]]s (caricatures signées [[Charles Léandre|Léandre]] notamment) que suscita ce scandale dans l'opinion. Comme c'était une époque où le gouvernement français était souvent caractérisé par la corruption et la gabegie, ministres et responsables militaires devinrent également des cibles fréquentes. |
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En octobre 1899, est lancé ''[[Le Sourire (magazine)|Le Sourire]]'', concurrent direct du magazine. |
En octobre 1899, est lancé ''[[Le Sourire (magazine)|Le Sourire]]'', concurrent direct du magazine. Pour l'[[exposition universelle de 1900]], Juven fait construire un pavillon intitulé « La Maison du Rire », mais le succès fut mitigé. |
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Avec la [[Première Guerre mondiale]], il s'interrompt le {{1er}} août 1914, puis est relancé le 21 novembre suivant sous le titre ''Le Rire rouge'' et reprend sa dénomination première le 31 décembre 1918 après 215 numéros. L'adresse est au 21 de la [[rue Joubert]]. |
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Une nouvelle série démarre le 4 janvier 1919 qui dure jusqu'au {{1er}} juin 1940, et compte {{nombre|1071}} numéros, s'interrompant durant l'Occupation. |
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En janvier 1946, ''Le Rire'' renaît dans une formule mensuelle dirigée par Victor de Valence (dit « Tita ») qui semble cibler le corps médical et les salles d'attente, et s'achève en décembre 1949, après 49 numéros. Une nouvelle série mensuelle repart en octobre 1951 et s'achève en avril 1971, après 235 numéros. Entre temps, le titre est revendu par les éditions Juven en 1959<ref>Informations collectées d'après la [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34432899t Notice bibliographique] du catalogue de la BnF, en ligne.</ref>. |
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Pendant la [[Première Guerre mondiale]], il parut sous le titre ''Le Rire rouge'' (1914-1919) et reprit sa numérotation au {{n°|1}} à partir de septembre 1914, nouvelle série qu'il conservera durant les années 1920-1930. |
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== Les dessins et caricatures == |
== Les dessins et caricatures == |
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[[Image:Jack Abeille Le Rire.jpg|vignette| En-tête de la rubrique illustrée des pages 2 et 3 tenue par [[Jack Abeillé]] durant les premières années.]] |
[[Image:Jack Abeille Le Rire.jpg|vignette| En-tête de la rubrique illustrée des pages 2 et 3 tenue par [[Jack Abeillé]] durant les premières années.]] |
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Ce journal satirique était rempli d'excellents dessins en noir et blanc dus notamment à des artistes peintres réputés qui sont aujourd'hui l'objet de collection. Il offrait aussi des [[phototypie|chromotypographie]]s pleine page sur les plats de couverture (I et IV en couleurs) et la double page centrale. Le contributeur le plus important en volume et le plus fidèle fut sans doute [[Théophile Steinlen]] : ses illustrations, des caricatures mordantes, visaient les hommes politiques du temps. |
Ce journal satirique était rempli d'excellents dessins en noir et blanc dus notamment à des artistes peintres réputés qui sont aujourd'hui l'objet de collection. Il offrait aussi des [[phototypie|chromotypographie]]s pleine page sur les plats de couverture (I et IV en couleurs) et la double page centrale. Le contributeur le plus important en volume et le plus fidèle fut sans doute [[Théophile Steinlen]] : ses illustrations, des caricatures mordantes, visaient les hommes politiques du temps. Il y eut près d'un millier de contributeurs<ref>Gérard Solo les énumère dans son ''Dico Solo'', Vichy, AEDIS, 2004, {{pages|740-742}}.</ref>. |
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La rubrique « Le Rire d'autrefois » republiait d'anciennes [[lithographie]]s françaises et anglaises : des dessins d'[[Honoré Daumier]], [[Henry Monnier]] ou [[Eugène Delacroix]] furent réimprimées. ''Le Rire'' publiait aussi chaque semaine une sélection de meilleurs dessins parus dans les principaux journaux humoristiques étrangers comme l’anglais ''[[Punch (magazine)|Punch]]'', les allemands ''[[Fliegende Blätter]]'', ''[[Lustige Blätter]]'', et les américains ''[[Puck (magazine)|Puck]]'' (les Français découvrirent ainsi [[Franklin Morris Howarth]]) ou ''[[Judge (magazine)|Judge]]''. |
La rubrique « Le Rire d'autrefois » republiait d'anciennes [[lithographie]]s françaises et anglaises : des dessins d'[[Honoré Daumier]], [[Henry Monnier]] ou [[Eugène Delacroix]] furent réimprimées. ''Le Rire'' publiait aussi chaque semaine une sélection de meilleurs dessins parus dans les principaux journaux humoristiques étrangers comme l’anglais ''[[Punch (magazine)|Punch]]'', les allemands ''[[Fliegende Blätter]]'', ''[[Lustige Blätter]]'', et les américains ''[[Puck (magazine)|Puck]]'' (les Français découvrirent ainsi [[Franklin Morris Howarth]]) ou ''[[Judge (magazine)|Judge]]''. |
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Version du 17 mars 2016 à 13:50
Le Rire | |
Le Rire rouge | |
Pays | France |
---|---|
Langue | Français |
Périodicité | Hebdomadaire |
Format | 12-16 pages |
Genre | Presse satirique |
Prix au numéro | 15 cent. (1894) |
Fondateur | Félix Juven |
Date de fondation | 1894 |
Date du dernier numéro | 1971 |
Ville d’édition | Paris |
Rédacteur en chef | Arsène Alexandre |
ISSN | 1154-7499 |
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Le Rire est un hebdomadaire humoristique illustré français publié entre octobre 1894 et 1971.
Histoire du journal
Lancé à Paris par Félix Juven pendant la Belle Époque, le 10 novembre 1894, au prix de 10 centimes sous la forme d'un hebdomadaire paraissant le samedi et comptant 12 pages au format 23,3 x 31,4 cm, Le Rire est apparu à un moment où les Parisiens commençaient à devenir plus cultivés, plus riches et disposaient de plus de loisirs. L'intérêt pour les arts, la culture et la politique ne cessa de croître pendant la dernière décennie du XIXe siècle. Des publications comme celle-là aidaient à satisfaire leur curiosité. De tous les journaux humoristiques français, celui-là eut le plus de succès, surtout avant 1914. Du 5 février au 5 juillet 1893, avait précédemment paru un mensuel au même titre, dirigé par Albert Poulin.
Juven confie la rédaction à Arsène Alexandre.
Lorsque l'Affaire Dreyfus éclate en 1894, Le Rire est l'une des nombreuses publications à immédiatement exploiter les sentiments anti-républicains et antisémites (caricatures signées Léandre notamment) que suscita ce scandale dans l'opinion. Comme c'était une époque où le gouvernement français était souvent caractérisé par la corruption et la gabegie, ministres et responsables militaires devinrent également des cibles fréquentes.
En octobre 1899, est lancé Le Sourire, concurrent direct du magazine. Pour l'exposition universelle de 1900, Juven fait construire un pavillon intitulé « La Maison du Rire », mais le succès fut mitigé.
Le 7 février 1903, après 430 numéros, une nouvelle série est lancée, sans aucun changement.
En 1905, Félix Juven lance Fantasio, une revue humoristique en lien avec Le Rire : les deux magazines fusionneront en 1937.
Le 25 mai 1907, Juven associe son journal au premier Salon des humoristes en créant la Société d'auteurs et de dessinateurs humoristiques « Les Humoristes » avec Jean Valmy-Baysse. Propriétaire d'un groupe éditorial, il s'efforça de conserver le contrôle de son magazine jusqu'à sa mort en 1947, tout en se rapprochant occasionnellement d'un autre groupe, très puissant, celui du Petit Parisien dirigé par la famille Dupuy.
Avec la Première Guerre mondiale, il s'interrompt le 1er août 1914, puis est relancé le 21 novembre suivant sous le titre Le Rire rouge et reprend sa dénomination première le 31 décembre 1918 après 215 numéros. L'adresse est au 21 de la rue Joubert.
Une nouvelle série démarre le 4 janvier 1919 qui dure jusqu'au 1er juin 1940, et compte 1 071 numéros, s'interrompant durant l'Occupation.
En janvier 1946, Le Rire renaît dans une formule mensuelle dirigée par Victor de Valence (dit « Tita ») qui semble cibler le corps médical et les salles d'attente, et s'achève en décembre 1949, après 49 numéros. Une nouvelle série mensuelle repart en octobre 1951 et s'achève en avril 1971, après 235 numéros. Entre temps, le titre est revendu par les éditions Juven en 1959[1].
Les dessins et caricatures
Ce journal satirique était rempli d'excellents dessins en noir et blanc dus notamment à des artistes peintres réputés qui sont aujourd'hui l'objet de collection. Il offrait aussi des chromotypographies pleine page sur les plats de couverture (I et IV en couleurs) et la double page centrale. Le contributeur le plus important en volume et le plus fidèle fut sans doute Théophile Steinlen : ses illustrations, des caricatures mordantes, visaient les hommes politiques du temps. Il y eut près d'un millier de contributeurs[2].
La rubrique « Le Rire d'autrefois » republiait d'anciennes lithographies françaises et anglaises : des dessins d'Honoré Daumier, Henry Monnier ou Eugène Delacroix furent réimprimées. Le Rire publiait aussi chaque semaine une sélection de meilleurs dessins parus dans les principaux journaux humoristiques étrangers comme l’anglais Punch, les allemands Fliegende Blätter, Lustige Blätter, et les américains Puck (les Français découvrirent ainsi Franklin Morris Howarth) ou Judge.
Les autres illustrations provenaient d'artistes comme :
- Jack Abeillé
- Hervé Baille
- Léonce Burret
- Leonetto Cappiello
- Caran d'Ache
- Jean d'Aurian
- Jules Depaquit
- Marcel Duchamp[3]
- Pere Tornè Esquius
- Fabien Fabiano
- Abel Faivre[4]
- Jean-Louis Forain
- Charles Genty
- Juan Gris
- Xavier Gosé
- Jules-Alexandre Grun
- Albert Guillaume
- Oswald Heidbrinck
- Hermann-Paul
- Charles Léandre
- Manuel Luque
- Lucien Métivet
- Georges Meunier
- Moyseenko
- Georges Omry
- Georges Pavis
- Henri Pille
- Feodor Rojankovsky
- Auguste Roubille
- Maurice Sauvayre
- Sem
- Henri de Toulouse-Lautrec
- Roger de Valerio
- Auguste Vimar
- Hermann Vogel
- Jacques Wély
- Adolphe Willette
- Joaquín Xaudaró
- Benjamin Rabier
Le monde de la scène
Pendant le règne du music-hall, les cabarets et les cafés étaient remplis de personnalités et les Parisiens pouvaient y apercevoir les vedettes du jour. Le Rire était là pour montrer ce qui s'y passait à ses lecteurs. Il présentait des vedettes comme Yvette Guilbert, Polaire, Jane Avril, Réjane, et même des visiteurs connus dans les théâtres comme Séverine.
La littérature
Le Rire publia des textes notamment de Tristan Bernard, Alphonse Allais, Jules Renard...
Fin du journal
Le magazine dura près de soixante ans, et disparut en 1950 ; Une nouvelle série débute en octobre 1951, avec des auteurs tels que Raymond Peynet, Dubout, Bellus, Georges Pichard, ou encore le jeune Jean-Jacques Sempé. il tenta de reparaître dans les années 1970, mais ce fut éphémère[réf. souhaitée].
Galerie
-
Charles Léandre : Édouard Drumont, « Le Repas de l'Ogre », 5 mars 1898.
-
Caran d'Ache : Les explorateurs.
« — Si vous saviez ce que c'est que de vivre avec un chameau… », 20 avril 1901. -
Jules Depaquit : Chauds les marrons, 1911.
Notes et références
- Informations collectées d'après la Notice bibliographique du catalogue de la BnF, en ligne.
- Gérard Solo les énumère dans son Dico Solo, Vichy, AEDIS, 2004, p. 740-742.
- 3 dessins entre novembre 1909 et octobre 1910.
- « Pour la France versez votre or. L'or combat pour la victoire. », sur World Digital Library, (consulté le )
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Le Rire » (voir la liste des auteurs).
Articles connexes
Liens externes
- Notice historique sur le site toulouselautrec.free.fr
- Le Rire en ligne, années 1898-1920 et 1924, sur le site gallica.bnf.fr.