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'''''La Coupo santo''''' (en [[norme mistralienne]]) ou '''''la Copa santa''''' (en [[Norme classique de l'occitan|norme classique]]) — « la Coupe sainte » en [[provençal]] — est une coupe en argent, acquise grâce à une souscription populaire, que des écrivains et des hommes politiques [[catalan]]s offrirent aux [[Félibrige|félibres]] provençaux lors d’un banquet qui se tint à [[Avignon]] le [[30 juillet]] [[1867]], en remerciement de l’accueil réservé au poète catalan [[Víctor Balaguer]], exilé politique en Provence en raison de son opposition au gouvernement d'[[Isabelle II d'Espagne]]. Cette coupe est l’œuvre du sculpteur Guillaume Fulconis et de l’argentier Jarry. |
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Le ''capoulié'' du [[Félibrige]] en est traditionnellement le dépositaire. La coupe est présentée une fois par an lors du banquet qui se tient à l’occasion du congrès du [[Félibrige]], le [[Santo Estello]]. Le banquet se termine par '''''la cansoun de la Coupo''''' (en norme classique '''''la cançon de la Copa''''') qui fut écrite par [[Frédéric Mistral]] pour commémorer cet événement, sur la musique d’un [[Chants de Noël|noël]] attribué à [[Nicolas Saboly]], mais en fait du frère Sérapion : [[Guihaume, Tòni, Pèire]]. Elle est devenue depuis l'hymne de la [[Provence]] et même l'un des hymnes des pays d'oc, à côté de ''[[Se canta]]''. Traditionnellement, l'assistance se lève au dernier couplet. |
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[[Frédéric Mistral]] décrit ainsi la coupe en argent dans ''l'Armana prouvençau'' : |
[[Frédéric Mistral]] décrit ainsi la coupe en argent dans ''l'Armana prouvençau'' : |
Version du 30 septembre 2015 à 17:21
La Coupo santo (en norme mistralienne) ou la Copa santa (en norme classique) — « la Coupe sainte » en provençal — est une coupe en argent, acquise grâce à une souscription populaire, que des écrivains et des hommes politiques catalans offrirent aux félibres provençaux lors d’un banquet qui se tint à Avignon le 30 juillet 1867, en remerciement de l’accueil réservé au poète catalan Víctor Balaguer, exilé politique en Provence en raison de son opposition au gouvernement d'Isabelle II d'Espagne. Cette coupe est l’œuvre du sculpteur Guillaume Fulconis et de l’argentier Jarry.
Historique
Le capoulié du Félibrige en est traditionnellement le dépositaire. La coupe est présentée une fois par an lors du banquet qui se tient à l’occasion du congrès du Félibrige, le Santo Estello. Le banquet se termine par la cansoun de la Coupo (en norme classique la cançon de la Copa) qui fut écrite par Frédéric Mistral pour commémorer cet événement, sur la musique d’un noël attribué à Nicolas Saboly, mais en fait du frère Sérapion : Guihaume, Tòni, Pèire. Elle est devenue depuis l'hymne de la Provence et même l'un des hymnes des pays d'oc, à côté de Se canta. Traditionnellement, l'assistance se lève au dernier couplet.
Frédéric Mistral décrit ainsi la coupe en argent dans l'Armana prouvençau :
« Es uno conco de formo antico, supourtado pèr un paumié. I’a contro lou paumié, drecho e se regardant, dos gènti figurino que represènton coume sorre la Catalougno e la Prouvènço[1]. »
La Coupe Sainte a été créée par le statuaire Louis Guillaume Fulconis (1818-1873)[2].
« La Prouvènço a lou bras dre autour dóu còu de soun amigo, pèr ié marca soun amistanço ; la Catalougno met la man drecho sus soun cor e sèmblo ié dire gramaci.
Au pèd de chasco figurino, vestido latinamen e lou sen nus, i’a, dins un escussoun, lis armarié que la designon.
À l’entour de la conco e en deforo, escri sus uno veto envertouriado emé de lausié, se legisson li mot seguènt "Record ofert per patricis catalans als felibres provenzals per la hospitalitat donada al poeta catala Víctor Balaguer, 1867."[3] »
« E sus lou pedestau soun finamen gravado aquéstis àutris iscripcioun :
"Morta diuhen qu’es,
Mes jo la crech viva." (Víctor Balaguer)[4] »
« Ah ! se me sabien entèndre !
Ah ! se me voulien segui ! (Frédéric Mistral)[5] »
Le chant militaire et scout Je t'aime ô ma patrie est une adaptation libre de la Coupo Santo.
Paroles
Provençal (norme mistralienne) | Provençal (norme classique) | Français |
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Depuis les années 1990, la Coupo Santo, reprise comme hymne par le Rugby club toulonnais (RCT), est interprétée au début de chaque match officiel joué par le club toulonnais à domicile.
Bibliographie
- Jacky Siméon, Dictionnaire de la course camarguaise, Vauvert, Au Diable Vauvert, 142 p. (ISBN 978-2-846-26424-2), p. 38-39
Notes et références
- « C'est une coupe de forme antique, posée sur un palmier. De chaque côté de ce palmier, se trouvent - debout et se regardant - deux jolies figurines qui représentent, telles des sœurs, la Catalogne et la Provence. »
- André Fulconis, Louis Guillaume Fulconis (1818-1873), statuaire, une vie d'amitié (Provence, Algérie, Normandie, Paris), (ISBN 2-9523511-0-4) [www.fulconis.com]
- La Provence a le bras autour du cou de son amie, ainsi elle lui témoigne son amitié ; la Catalogne met sa main droite sur son cœur et semble lui dire merci. Au pied de chaque figurine, vêtues à la mode latine et le sein nu, se trouvent, dans un écusson, les armoiries qui les identifient. Sur le pourtour de la Coupe à l'extérieur, dans un cartouche entouré de lauriers, peuvent se lire les mots suivants : « Souvenir offert par des patriciens catalans aux félibres provençaux, pour leur hospitalité donnée au poète catalan Victor Balaguer, 1867 ».
- Et sur le piédestal sont finement gravées ces autres inscriptions : On dit qu'elle est morte, mais moi je la crois vive
- Ah ! si l'on savait m'entendre ! Ah ! si l'on voulait me suivre !