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« Shōnen » : différence entre les versions

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En Occident, le mot {{japonais|'''''shōnen'''''|少年||qui signifie « adolescent » en [[japonais]]}} est utilisé pour désigner un type de [[manga]], le {{japonais|'''''shōnen manga'''''|少年漫画||le manga pour jeune garçon, parfois écrit '''''shounen manga''''' en ''[[wāpuro rōmaji]]''}}, qui est un [[Manga#Cibles éditoriales|type de manga]] dont la cible éditoriale est avant tout constituée pour les jeunes [[Adolescence|adolescents]] de sexe masculin. Il est à opposer au {{japonais|''[[Shōjo|shōjo manga]]''|少女漫画||le manga pour jeune fille}}.
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Il existe une confusion fréquente entre le genre ''nekketsu'' (voir ci-dessous) et le ''shōnen manga''. Le ''shōnen manga'' n'est pas un genre, le terme désigne la cible éditoriale du manga. Ainsi, un manga est considéré comme un ''shōnen'' s'il a été [[Prépublication|prépublié]] au Japon dans un magazine dont la cible première est composée d'adolescents de sexe masculin, tel que ''[[Shonen Jump]]''.
Il existe une confusion fréquente entre le genre ''nekketsu'' (voir ci-dessous) et le ''shōnen manga''. Le ''shōnen manga'' n'est pas un genre, le terme désigne la cible éditoriale du manga. Ainsi, un manga est considéré comme un ''shōnen'' s'il a été [[Prépublication|prépublié]] au Japon dans un magazine dont la cible première est composée d'adolescents de sexe masculin, tel que ''[[Shonen Jump]]''.

Version du 13 juillet 2015 à 08:10

Modèle:Unicode japonais

En Occident, le mot shōnen (少年?, qui signifie « adolescent » en japonais) est utilisé pour désigner un type de manga, le shōnen manga (少年漫画?, le manga pour jeune garçon, parfois écrit shounen manga en wāpuro rōmaji), qui est un type de manga dont la cible éditoriale est avant tout constituée pour les jeunes adolescents de sexe masculin 12 ans et plus . Il est à opposer au shōjo manga (少女漫画?, le manga pour jeune fille).

Il existe une confusion fréquente entre le genre nekketsu (voir ci-dessous) et le shōnen manga. Le shōnen manga n'est pas un genre, le terme désigne la cible éditoriale du manga. Ainsi, un manga est considéré comme un shōnen s'il a été prépublié au Japon dans un magazine dont la cible première est composée d'adolescents de sexe masculin, tel que Shonen Jump.

Le nekketsu

Rayonnage de manga Shōnen à Paris en 2014.

Le nekketsu (熱血?, littéralement « sang bouillant ») désigne un canevas qui régit un grand nombre de shōnen manga. Certaines caractéristiques de ce canevas sont récurrentes :

  • le héros est un jeune garçon orphelin (ou vivant séparé de ses parents) ; la recherche du père est un thème récurrent ;
  • le héros a souvent une quête qu'il veut absolument réaliser et ce, quels que soient les obstacles ;
  • foncièrement honnête et innocent, il se révèle souvent naïf ;
  • il est doté de capacités ou pouvoirs hors normes, parfois magiques ;
  • en compagnie d'amis rencontrés durant sa quête, il lutte contre le mal ;
  • ses premiers adversaires deviennent généralement ses plus fidèles compagnons ;
  • ils participent à un tournoi ou quelque chose de semblable ;
  • lorsqu'il est sur le point de perdre ou de mourir, le héros se relève plus fort que jamais, grâce notamment à sa volonté, son « envie brûlante de gagner » (nekketsu) ;
  • honnêteté (justice), esprit de groupe (amitié) et dévouement à l'intérêt général (volonté de vaincre) sont les principales valeurs véhiculées par ces mangas.

On peut décrire le style comme le voyage initiatique qui révélera la transcendance du statut du personnage principal de « plutôt banal dans l'univers dans lequel il vit » vers l’« égal d'un dieu ». Cette trame progressive est particulièrement propice au jeu vidéo, et constitue donc la base d'un très grand nombre de scénarios de jeux vidéos japonais (notamment RPG), comme les Final Fantasy.

Son Gokū, le héros de Dragon Ball, est un exemple typique de personnage ayant ces caractéristiques[1].

On retrouve fréquemment les mêmes thématiques dans les shōnen :

Les personnages du Mal Absolu et du Maître

Bien que l'évolution du héros se fasse à travers tous les personnages de son entourage, que ce soient ses amis ou ses adversaires, deux personnages ou groupes sont cruciaux pour sa transcendance : le Maître et le Mal Absolu. Ces deux personnages occupent une importance-clé dans la finalité du récit, même si dans son déroulement ils peuvent n'être que de simples figurants : par le biais d'une épreuve, ils mettront à mal le héros et justifieront, si ce n'est tout le récit, au moins les derniers événements de celui-ci.

L'épreuve du Mal Absolu consiste toujours à le battre, c'est généralement le dernier adversaire voire l'adversaire de tout le récit. S'il n'est pas forcément mauvais en soi, ses motivations finiront toujours par l'amener à affronter le héros ouvertement.

Deux types d'épreuves peuvent être confiées par le Maître : le défi et le surclassement. Alors que la première est souvent clairement énoncée dès les premières pages et servira de leitmotiv tout au long du récit. La seconde, qui consiste à réussir là où le Maître a échoué, peut venir sur le tard et n'être révélée que dans la dernière ligne droite du récit.

Un manga tout à fait représentatif de ce type schéma est sans conteste Dragon Ball[1], dont tous les arcs, définis par l'incarnation du Mal[2], reprennent le principe au point de même avoir un nouveau Maître à chaque cycle[3].

One Piece

Le défi imposé par le Roi des pirates Gol D. Roger est révélé dès les premières pages du récit, il consiste à trouver le fameux trésor One Piece. Face au(x) héros, le Mal Absolu sera représenté de manière nuancée entre le Gouvernement Mondial et d'autres pirates comme Barbe Noire. Néanmoins, le concept du One Piece reste assez vague, car à chacun son interprétation pour l'instant. Le Gouvernement Mondial, malgré ses agissements parfois louches, reste le garant officiel de la sécurité des populations, tandis que les pirates, dont les héros font partie, restent des hors la loi, souvent des criminels. Toutefois, parmi ces hors la loi, existent des protagonistes dont le personnage principal fait partie, qui dans une parfaite opposition au code moral habituel, usent d'une plus juste éthique que les représentants de la loi.

Naruto

Jiraya, qui prend ici le rôle du Maître, révèle définitivement en quoi Naruto devra le surclasser vers la fin de la première partie : Jiraya a échoué dans son entreprise de ramener son camarade Orochimaru (représentant alors le Mal Absolu) vers Konoha et la Volonté du Feu, Naruto réussira à faire en sorte que Sasuke regarde de nouveau vers leur village.

La seconde partie laisse entrevoir une tâche plus grande encore à laquelle Jiraya a échoué et qui échoit à Naruto : trouver la clé permettant d'instaurer une paix durable (voire définitive) dans le monde ninja (le Mal Absolu étant alors représenté par l'Akatsuki, et plus particulièrement Obito, qui cherche à déclencher et à alimenter de nouvelles guerres, se servant notamment de Sasuke.

Bleach

Au début du manga, les Hollows, puis la Soul Society sont successivement désignés comme le Mal Absolu. Alors qu'Aizen est ensuite révélé dès la fin de la seconde partie comme le Mal Absolu, il faudra attendre près de 20 tomes supplémentaires pour comprendre qu'Urahara, ici le Maître dès le début, connaissait les desseins de celui-ci depuis longtemps mais avait échoué dans sa tentative de l'arrêter. Par la suite, Aizen est remplacé par le groupe des Xcusions pendant un court passage, puis le Vandenreich (regroupant les Quincys désireux de se venger des Shinigamis pour le génocide perpétré sur eux un millénaire auparavant) dont le chef est Juha Bach, figure finalement comme étant le Mal Absolu.

Fairy Tail

Dans Fairy Tail, le « Mal Absolu » est d'abord défini par quelques guildes adverses, comme Eisen Wald, le groupe que Leon dirige sous le nom d’Empereur Zéro, ou Phantom Lord, puis par le duo Jellal-Ultia. Luxus endosse le mauvais rôle le temps d’un arc de conflits au sein de Fairy Tail, avant qu’un nouvel ennemi commun se dresse sous la forme de l'alliance Baram, composée des trois guildes noires les plus puissantes : Oracion Seis, Grimoire Heart et Tartaros. La fin de la première grande partie du manga nous pose une autre grande figure du « Mal Absolu », le Dragon noir de l'Apocalypse Acnologia, qui avait déjà fait son apparition à la fin du combat contre Grimoire Heart. Les membres de la guilde Raven Tail, puis le maître de la guilde Saber Tooth et sa fille, et enfin Rogue, venu du futur, font office de « Mal Absolu » durant les arcs du Grand Tournoi des jeux inter-magiques et d’Éclipse.

Il existe plusieurs figures ambigües étant à la fois « Maître » et « Mal Absolu », comme Purehito, second maître de Fairy Tail, devenu maître de Grimoire Heart, ou le mage noir Zeleph, déjà présent quatre siècles avant le début de l’histoire, et qui a été le maître de Mavis, la fondatrice de Fairy Tail. Pourtant doté d’une grande empathie, il est victime d’un sort de contradiction, la magie noire d’Ancselam, qui lui fait émettre des ondes de mort, et devient incontrôlable lorsqu‘il oublie la valeur de la vie, créant des démons ou provoquant des massacres.

Igneel, disparu avant le début du manga fait office de figure paternelle et de maître pour le héros, lui ayant appris la magie des Dragon Slayers ; lors de sa courte réapparition juste avant la dissolution de Fairy Tail, il confie à Natsu la tâche de détruire Acnologia.

Le pantsu

Prononciation phonétique japonaise de l'anglais pants (culotte, pantalon), cet autre type de canevas assez utilisé est généralement pour les shōnen manga comiques (bien que ça ne soit pas systématiquement le cas) :

  • un héros masculin n'ayant rien pour plaire (ou très peu) ;
  • un harem de jeunes filles toutes aussi jolies les unes que les autres ;
  • peu de seconds rôles masculins ; les quelques seconds rôles de ce type sont généralement pires que le héros ; celui-ci est ainsi mis en valeur ; parfois cependant, l'un de ces seconds rôles peut se détacher du lot pour faire de l'ombre au héros ;
  • le héros est maladroit et se retrouve par conséquent régulièrement dans des situations embarrassantes ;
  • on y voit souvent des jeunes filles en tenue légère ;
  • Une romance principale entre le héros et une des filles l'entourant se dégage de l'ensemble, mais elle se perd dans des quiproquos rendant toute avancée impossible. La fille concernée est soit la bonne copine idéale qui ne se rend pas compte de ses sentiments, soit la fille qui fait tout pour rabaisser le pauvre héros, le maltraiter voire l'humilier, mais en réalité ne le fait que pour se cacher à elle-même ses propres sentiments.

Des exemples de mangas de ce types sont Love Hina, AI non-stop!, Ichigo 100% ou encore Negima!.

Ce sont les quiproquos qui génèrent les actions principales. Celles-ci entraînent la nécessité pour le héros (ici anti-héros) de se poser les questions auxquelles sont confrontés tous les adolescents lorsqu'ils découvrent leur sexualité. Cette situation d'un homme au milieu de femmes est clairement la projection des fantasmes des adolescents masculins japonais. Les personnages sont souvent enfermés dans de vrais clichés (la fille gourmande, celle qui est sérieuse et studieuse, celle qui est un peu potelée et à forte poitrine, la superficielle et légère, la rigolote, etc.). Ainsi le lecteur trouvera forcément un des personnages à son goût. La maladresse, la malchance, le manque de courage et la bêtise du héros feront non seulement rire le jeune lecteur, mais lui donneront également la sensation d'être bien plus capable d'interagir avec les filles que le héros s'il se trouvait à sa place.

Cependant il ne faut pas se laisser tromper par les situations grivoises et l'intention évidente de provoquer le fantasme chez le lecteur, car la morale reste très présente dans les pantsu. Chaque situation se finit généralement par un dénouement où est mis en évidence la nécessité d'être tolérant, ouvert, gentil et honnête avec les filles. Les pantsu ont donc une volonté certaine d'éducation et de moralisation de son jeune lectorat vis-à-vis de ses relations avec les filles.

Le yonkoma

Ce genre n'est pas exclusif au shōnen manga ; en effet, bien que le genre du yonkoma soit généralement comique, il s'agit plus d'un support d'expression (yonkoma signifiant littéralement « quatre cases »).

Les autres

Bien que la plupart des shōnen manga utilisent ces canevas, certains se démarquent. Ce sont généralement des manga tranches de vie, qui s'inscrivent plus souvent dans un cadre réaliste, pouvant aussi bien traiter d'une histoire d'amour simple sans aucune fioriture ou d'un problème social dans la culture japonaise, mais de manière moins dramatique que les seinen manga, par exemple les titres de Mitsuru Adachi (Touch, Rough notamment), H2, Katsu! ou bien NHK ni yōkoso!.

Mangaka

Quelques mangaka, de shōnen manga :

Bibliographie

Notes et références

  1. a et b Frédéric Ducarme, « Problématiques de la paternité dans Dragon Ball », Bulles de Savoir,‎ (lire en ligne).
  2. Ruban Rouge, Piccolo, Sayens, Freezer, Cell et Boo.
  3. Kame-sennin, Karine, Kami-sama, Kaio, une version alternative de lui-même et de ses amis, les Kaio-Shin