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D'autres termes ont été en usage par le passé (''June'', ''Tanbi'') mais sont tombés en désuétude.
D'autres termes ont été en usage par le passé (''June'', ''Tanbi'') mais sont tombés en désuétude.

== Bara ==
Bien que parfois confondu avec le ''yaoi'' par les occidentaux, le [[bara]] aussi appelé Men's Love au Japon ('''ML''') est plutôt destiné à un public masculin gay. Il tend à être produit principalement par des auteurs gais et bisexuels (comme Gengoroh Tagame ) et être publié dans les magazines pour homosexuels. Le ''bara'' est un genre encore plus petit que le ''yaoi''. Considéré comme un sous-genre du [[seijin]], il est plus proche du manga pour homme ([[seinen]]) que du manga écrit pour une cible éditoriale féminine ([[josei]]).

Le ''bara'' n'a pas pour but de recréer les clichés entre le dominant masculin (seme) et le dominé féminin (uke) classiquement présent dans le yaoi. Il est peu probable de trouver dans le bara des scènes de pleurs incontrôlables ou de longues pauses introspectives. Le ''bara'' est moins enclin que le yaoi à introduire des sentiments forts entre les personnages avant qu'une scène de sexe apparaisse. Les hommes sont souvent stéréotypés dans leur comportement et sont illustrés avec une pilosité exacerbée, très musclés et avec un léger surpoids, semblable à l'ours dans la culture gai. Bien que le bara traite habituellement de romantisme gai et de contenu pour adulte parfois de nature violente, il explore souvent le monde réel avec des thèmes autobiographiques et révèle le tabou de l'homosexualité au Japon.


== Caractéristiques ==
== Caractéristiques ==

Version du 1 mai 2015 à 18:03

Modèle:Unicode japonais

Le yaoi (やおい?) est un genre de mangas (mais aussi d'animes et de jeux vidéo), dans lequel l'intrigue est centrée autour d'une relation homosexuelle entre personnages masculins, et comportant souvent des scènes sexuelles. Il s'agit généralement de relations idéalisées (et parfois stéréotypées) avec des personnages masculins.

Le yaoi est à distinguer

  • du shonen-ai, dans lequel la romance homosexuelle n'atteint pas le stade du sexe. Les relations sont essentiellement platoniques ou au stade du tendre baiser ;
  • du bara, genre homosexuel plus réaliste, qui est dessiné essentiellement par des hommes et à destination d'un public homosexuel masculin ;
  • du shota, où les protagonistes (ou au moins l'un d'entre eux) sont des enfants préadolescents, et qui est souvent associé à de la pédophilie.

Définition

Section « yaoi » dans une librairie Kinokuniya à San Francisco.

Yaoi serait l'acronyme de yama nashi, ochi nashi, imi nashi (ヤマなし、オチなし、意味なし?) — qu'on peut traduire par « sans paroxysme, sans dénouement, sans signification » — boutade lancée par les auteurs établis de l'époque qui opposaient le yaoi au shounen-ai, considéré plus complexe et moins croustillant.

À l'origine, le terme a été inventé pour désigner des dōjinshi (mangas auto-édités, le plus souvent dessinés par des amateurs) comportant des scènes érotiques entre personnages masculins issus de mangas, de séries animées ou de jeux vidéo populaires (Saint Seiya, Captain Tsubasa, Gundam Wing, Final Fantasy VII, Inazuma Eleven etc.).

La popularité des histoires mettant en scène des couples homosexuels, avec ou sans graphisme sexuel, a été grandissante parmi le public japonais durant les années 1970-1980. Il en a suivi une production d'œuvres originales réalisées par des auteurs professionnels : c'est la naissance du genre à part entière, aujourd'hui appelé Boy’s Love (ボーイズラブ?).

Si « yaoi » ne désigne au Japon que les dōjinshi, le terme est aujourd'hui souvent utilisé abusivement par les fans occidentaux pour désigner toute forme de romance entre deux hommes, même si elle est uniquement suggérée. Il ne faut pas non plus confondre le yaoi avec le yuri qui parle des relations homosexuelles entre femmes.

BL, shōnen-ai et shota

Le terme moderne utilisé par les maisons d'éditions japonaises pour catégoriser les œuvres commerciales ayant pour intrigue une romance entre hommes est Boy's Love (BL).

On retrouve aussi encore le terme désuet shōnen-ai que les fans occidentaux utilisent pour désigner une romance homosexuelle sans relation sexuelle dessinée. Or, historiquement, le shōnen-ai est un sous-genre du shōjo et était surtout utilisé dans les années 1970 à 80 pour désigner des œuvres comme Kaze to ki no uta de Keiko Takemiya ou Thomas no shinzo de Moto Hagio et qui dépeignaient des relations romantiques tragiques entre jeunes garçons.

Le terme shota désigne des œuvres dépeignant des relations, platoniques ou non, entre des hommes adultes et des enfants (souvent des garçons) ou entre des mineurs de moins de 16 ans : Cela peut donc être apparenté ou non à de la pédophilie. C'est pourquoi la plus grande précaution est à prendre quand on parle de shota. Par exemple, certaines fanfictions écrites à partir d'Harry Potter (avant la fin de la 6e année des personnages) et la plupart de celles écrites sur Gundam Wing sont assimilables à du shota.

D'autres termes ont été en usage par le passé (June, Tanbi) mais sont tombés en désuétude.

Bara

Bien que parfois confondu avec le yaoi par les occidentaux, le bara aussi appelé Men's Love au Japon (ML) est plutôt destiné à un public masculin gay. Il tend à être produit principalement par des auteurs gais et bisexuels (comme Gengoroh Tagame ) et être publié dans les magazines pour homosexuels. Le bara est un genre encore plus petit que le yaoi. Considéré comme un sous-genre du seijin, il est plus proche du manga pour homme (seinen) que du manga écrit pour une cible éditoriale féminine (josei).

Le bara n'a pas pour but de recréer les clichés entre le dominant masculin (seme) et le dominé féminin (uke) classiquement présent dans le yaoi. Il est peu probable de trouver dans le bara des scènes de pleurs incontrôlables ou de longues pauses introspectives. Le bara est moins enclin que le yaoi à introduire des sentiments forts entre les personnages avant qu'une scène de sexe apparaisse. Les hommes sont souvent stéréotypés dans leur comportement et sont illustrés avec une pilosité exacerbée, très musclés et avec un léger surpoids, semblable à l'ours dans la culture gai. Bien que le bara traite habituellement de romantisme gai et de contenu pour adulte parfois de nature violente, il explore souvent le monde réel avec des thèmes autobiographiques et révèle le tabou de l'homosexualité au Japon.

Caractéristiques

Certaines œuvres écrites par des femmes pour des femmes, mettent en scène les fantaisies féminines et les fantasmes projetés par des femmes sur les univers homosexuels masculins.

La relation homosexuelle dépeinte, sentimentale et physique, obéit en effet largement aux codes et aux normes imposées au couple hétérosexuel. On y retrouve souvent un modèle du couple homme-femme, selon une rhétorique basique, avec un partenaire viril dominant (seme - du verbe semeru, attaquer) et son amant efféminé et vulnérable à la psychologie « toute féminine » (uke - du verbe ukeru, recevoir).

Ce stéréotype évolue dans certaines œuvres : ainsi le uke devient le seme avec le même partenaire (Haru wo Daiteita de Nitta Youka, Le Jeu du chat et de la souris 2 de Setona Mizushiro) ou avec d'autres.

Yaoi et Hentai

De par sa définition d'œuvre à caractère sexuel, on croit abusivement que le yaoi n'est qu'une simple œuvre pornographique centrée sur le sexe, rien de plus que du hentai ou pornographie pour fille. Or les mangas, romans et animes yaoi offrent en fait un vaste panel de genres, de la comédie à la science-fiction, des robots géants à la romance de collégiens, avec en général des intrigues longues et complexes. L'acte sexuel y apparaît le plus souvent comme un acte d'amour, la romance servant toujours de toile de fond principale. Nombre de mangas yaoi sont même peu explicites.

On notera d'ailleurs la tendance à ne pas dessiner les organes génitaux, même dans des animes yaoi très axés sur les relations intimes. Il n'y a guère que les dōjinshi yaoi cités précédemment qui minimisent l'intrigue au profit de l'acte sexuel.

Diffusion

Le marché des œuvres yaoi s'est énormément développé ces dernières années et touche un public de plus en plus large, au Japon comme à l'étranger.

De nombreux shōjo mangas incluent des éléments BL, comme des relations ambiguës entre personnages masculins secondaires, sans pour autant en faire leur intrigue principale. Voir par exemple des œuvres telles que Angel Sanctuary, Cardcaptor Sakura, X, Tsubasa Reservoir Chronicle ou Host Club, s'adressant à un large public.

De la même façon que des artistes amateurs ont détourné les personnages de leurs séries favorites pour écrire et dessiner des dōjinshi yaoi, des fans du monde entier ont adhéré à cette subversion appelée désormais Slash (nommé d'après la barre oblique appelée slash en anglais, utilisée pour séparer les noms de deux personnages que les fans mettent en couple). Le slash reprend le principe de l'utilisation des personnages d'une œuvre et de leur mise en scène dans une relation homosexuelle, quelle que soit leur orientation dans l'œuvre d'origine. Une telle pratique s'exerce artistiquement dans les œuvres écrites dites fanfictions ou graphiques dites fanarts. Il n'est pas rare de voir confondus Slash et Yaoi dans les fanfictions et fanarts à caractère sexuel.

Yaoi-Con

La première convention entièrement centrée autour du BL en général et du yaoi en particulier est la Yaoi-Con qui se tient tous les ans à San Francisco, et réunit des fans de tous les États-Unis (où le BL est le plus porteur) et du monde. Cette convention est destinée aux adultes et l'âge d'entrée minimal est 18 ans.

Il est à noter qu'au Japon, de très nombreux évènements organisés par des fans permettent aux cercles de vendre des doujinshi yaoi. Ces conventions sont toutefois en général assez discrètes (sur invitation seulement pour certaines d'entre elles).

En France depuis 2011 se tient tous les ans à Lyon, la première convention européenne sur le yaoi et le yuri. La Yaoi Yuri Con a été créée par l'association Event Yaoi.

Éditeurs

Collections

Magazines de prépublication

Revue d'étude

  • Homosexualité et manga : le yaoi, Manga 10 000 Images, Versailles, Éditions H, 2008

Voir aussi