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== Forme & anatomie ==
== Forme & anatomie ==
Selon les espèces, la chélicère prend la forme d'un crochet ou d'une pince, qui lui-même présente une grande variété de taille, de forme, de couleur et de texture. Ces éléments anatomiques font partie des critères de classification de certaines espèces, chez les scorpions par exemple<ref>Vachon M (1963) ''De l’utilité, en systématique, d’une nomenclature des dents des chélicères chez les Scorpions''. Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, 35, 161-166.</ref>.


Selon les espèces, la chélicère prend la forme d'un crochet ou d'une pince, et présente une grande variété de taille, de forme, de couleur et de texture. Ces éléments anatomiques font partie des critères de classification de certaines espèces, chez les scorpions par exemple<ref>Vachon M (1963) ''De l’utilité, en systématique, d’une nomenclature des dents des chélicères chez les Scorpions''. Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, 35, 161-166.</ref>.
La partie basale du chélicère comprend tout ou partie de la glande à venin (qui exprime du venin quand elle est pressée par la gaine musculaire qui l'entoure)<ref name="Foelix">Rainer F. Foelix (1996), ''Biology of Spiders '' ; 2ème édition ; éditeur = [[Oxford University Press]] ; isbn = 0-19-509594-4</ref>.


La partie basale de la chélicère comprend tout ou partie de la glande à venin (qui exprime du venin quand elle est pressée par la gaine musculaire qui l'entoure)<ref name="Foelix">Rainer F. Foelix (1996), ''Biology of Spiders '' ; 2ème édition ; éditeur = [[Oxford University Press]] ; isbn = 0-19-509594-4</ref>.
La chélicère est commandée à part entière par le [[cerveau]] au moyen de [[nerf]]s, ce qui permet à l'araignée d'injecter une dose de venin adaptée à la taille de sa proie, ou de mordre ''à sec'' le cas échéant<ref name="Foelix"/>. Certaines espèces de la famille des [[Scytodidae]] peuvent aussi cracher une soie venimeuse ; mécanisme à la fois à la chasse et à la défense.

La chélicère est commandée à part entière par le [[cerveau]] au moyen de [[nerf]]s, ce qui permet à l'araignée d'injecter une dose de venin adaptée à la taille de sa proie, ou de mordre ''à sec'' le cas échéant<ref name="Foelix"/>. Certaines espèces de la famille des [[Scytodidae]] peuvent aussi cracher une soie venimeuse : mécanisme à la fois de chasse et de défense.


Des malformations de chélicères sont parfois observées, par exemple chez les [[Opilion]]s<ref>Juberthie C (1963) ''[http://www.bhl-europe.eu/static/a0dz08rh/a0dz08rh_full_pdf.pdf Monstruosités observées chez les Opilions]''. Bull. Mus. nat. Hist. nat. 2éme sér, 35(167.171).</ref>.
Des malformations de chélicères sont parfois observées, par exemple chez les [[Opilion]]s<ref>Juberthie C (1963) ''[http://www.bhl-europe.eu/static/a0dz08rh/a0dz08rh_full_pdf.pdf Monstruosités observées chez les Opilions]''. Bull. Mus. nat. Hist. nat. 2éme sér, 35(167.171).</ref>.

Version du 23 avril 2015 à 00:51

Chélicères d'araignée (en noir), surface du céphalothorax (en brun), attaches des pattes (rougeâtre) et glandes à venin (en vert) entourées de tissus musculaire (en gris). Le croc de la chélicère de droite est représenté dans l'espace entre les deux chelicères
Chélicères (chelicerae) d'une araignée du genre Metellina
Vue de profil, Atrax robustus en posture d'intimidation ; présentant de puissantes chélicères, bien adaptées à l'attaque, mais aussi à la traction
Chélicères d'une araignée de la famille Lycosidae
Phidippus audax, présente de puissantes chélicères, aux reflets métalliques
Vue 3D des chélicères d'une araignée sauteuse après retrait des pédipalpes qui les cachaient en partie
Chélicères d'une femelle de Cheiracanthium punctorium, avec deux gouttelettes de venin
Chélicères-ciseaux d'une araignée de la famille des Solifugae (vue latérale)
Chélicères de la tique Ixodes ricinus

La chélicère est un appendice caractéristique des chélicérates, super-classe comprenant les arachnides (araignées, scorpions, acariens), les mérostomes (limules) et les pycnogonides.

Proche de la bouche, il se termine par deux crochets et ne doit pas être confondu avec le pédipalpe, un autre membre pair qui, s'il est également fixé sur la tête et peut ressembler à une « pince » souple, sert lui à palper (et, chez les mâles, à la reproduction sexuelle).

Forme & anatomie

Selon les espèces, la chélicère prend la forme d'un crochet ou d'une pince, et présente une grande variété de taille, de forme, de couleur et de texture. Ces éléments anatomiques font partie des critères de classification de certaines espèces, chez les scorpions par exemple[1].

La partie basale de la chélicère comprend tout ou partie de la glande à venin (qui exprime du venin quand elle est pressée par la gaine musculaire qui l'entoure)[2].

La chélicère est commandée à part entière par le cerveau au moyen de nerfs, ce qui permet à l'araignée d'injecter une dose de venin adaptée à la taille de sa proie, ou de mordre à sec le cas échéant[2]. Certaines espèces de la famille des Scytodidae peuvent aussi cracher une soie venimeuse : mécanisme à la fois de chasse et de défense.

Des malformations de chélicères sont parfois observées, par exemple chez les Opilions[3].

Embryologie

Les chélicères sont constitués d'un segment de base qui s'articule avec le céphalothorax et d'une partie formant les crocs qui s'articule avec le segment de base[2]

Lors du développement embryonnaire, la chélicère d'abord placée derrière l'ouverture buccale devient peu à peu un appendice pair au fur et à mesure de l'évolution des membres alentour.

La chélicère pourrait être rapprochée des deux antennes des crustacés[réf. nécessaire].

Le croc ou crochet

C'est la partie terminale des chélicères, une sorte d'équivalent fonctionnel organique de l'aiguille hypodermique.

Ce sont les crochets qui pénètrent la peau, la fourrure, ou l'exosquelette ciblé par l'araignée.

Leur premier rôle est d'envenimer la proie d'une araignée (insectes et autres petits arthropodes chez la plupart des espèces[2], mais il existe des araignées capables de pêcher et manger de petits poissons.

La piqûre

L'envenimation par piqûre d'araignée s'appelle « aranéisme »[4].

Quand une araignée pique ou mord, les deux parties de la chélicères se rejoignent un peu à la manière d'un couteau pliant, et quand elle se fait menaçante ou se prépare à mordre l'araignée va généralement ouvrir l'angle des crocs avec la partie basale des chélicères et va aussi ouvrir l'angle de la partie basale avec le céphalothorax[5].

Chez les tarentules et autres Mygalomorphae, l'angle des pointes des crocs ne change pas beaucoup, mais chez d'autres araignées les pointes des crocs s'éloignent et s'élèvent fortement[5].

L'araignée australienne Atrax robustus est réputée pouvoir percer de ses chélicères une chaussure de cuir souple.

Les arachnides ne mordent pas puisqu'ils n'ont pas de mâchoire, ils piquent avec leurs chélicères !

Fonctions

La chélicère est un véritable « membre-outil » chez les arachnides pour lesquelles mordre et traîner des proies sont des actions courantes réalisées grâce à leurs chélicères.

Il s'agit dans la très grande majorité des cas d'un organe venimeux (Hormis pour la famille des Uloboridae toutes les araignées connues ont des glandes à venin, situés dans les deux segments de la chélicères, et chez la plupart des araignées, s'étendant au-delà du chélicères dans le céphalothorax[2]).

L'araignée injecte son venin par deux canaux à venin qui aboutissent aux deux ouvertures situées à l'extrémité des crochets effilés quand elle mord sa proie ou se défend.

Les femelles de certaines espèces d'araignées transportent leur cocon ovigère avec leurs chélicères[6]

Notes et références

  1. Vachon M (1963) De l’utilité, en systématique, d’une nomenclature des dents des chélicères chez les Scorpions. Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, 35, 161-166.
  2. a b c d et e Rainer F. Foelix (1996), Biology of Spiders  ; 2ème édition ; éditeur = Oxford University Press ; isbn = 0-19-509594-4 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Foelix » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  3. Juberthie C (1963) Monstruosités observées chez les Opilions. Bull. Mus. nat. Hist. nat. 2éme sér, 35(167.171).
  4. De Haro, L. (2010). Aranéismes en dermatologie: de nombreuses difficultés diagnostiques. In Annales de dermatologie et de vénéréologie (Vol. 137, No. 12, pp. 765-767) dec 2010. Elsevier Masson.
  5. a et b name="Foelix"
  6. Lécaillon, A. (1905). Sur l’origine de l’habitude qu’ont les femelles de certaines araignées de porter leur cocon ovigère]avec leurs chélicères. C. r. Séanc. Soc. Biol, 57(2), 33-35.

Voir aussi

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Articles connexes

Lien externe

Bibliographie