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« Espèce disparue » : différence entre les versions

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==Peut-on et doit-on remplacer certaines espèces disparues ?==
==Peut-on et doit-on remplacer certaines espèces disparues ?==
[[Fichier:Heck cattle female.jpg|thumb|Mâle et femelle d'[[aurochs de Heck]] reconstitués : une initiative contestée, mais attractive.]]
C'est une question [[éthique]] et scientifique qui ne fait pas encore l'objet de consensus, mais qui est étudiée. Certaines espèces "''récemment''" disparues (grands herbivores, grands carnivores) jouaient en effet des rôles fonctionnels et [[écologie du paysage|écopaysagers]] qui ne peuvent être remplacés par l'homme ou d'autres animaux plus petits.
C'est une question [[éthique]] et scientifique qui ne fait pas encore l'objet de consensus, mais qui est étudiée. Certaines espèces "''récemment''" disparues (grands herbivores, grands carnivores) jouaient en effet des rôles fonctionnels et [[écologie du paysage|écopaysagers]] qui ne peuvent être remplacés par l'homme ou d'autres animaux plus petits.



Version du 21 février 2015 à 11:51

Le Dodo, éteint vers 1680 ; symbole des espèces exterminées par l'Homme.

En biologie et en écologie, une espèce disparue est une espèce réputée avoir entièrement disparu de la surface du globe terrestre. Avant l'apparition du clonage, on considérait que le moment de l'extinction correspondait à la mort du dernier individu de l'espèce.
Si les techniques se perfectionnent, le clonage permettra prochainement de dupliquer le dernier individu connu d'une espèce végétale (ou quelques individus), mais non de retrouver la diversité génétique de l'espèce, et sans garantie que l'espèce puisse survivre dans la nature (par exemple si son pollinisateur spécialisé et/ou son habitat ont également disparu).

Depuis 1963, la Liste rouge de l'UICN dresse la liste des espèces menacées ou disparues. En 1988, toutes les espèces connues d'oiseaux avaient été évaluées par l'UICN ainsi qu'en 1996, l'état de conservation de toutes les espèces de mammifères mondiaux.
Parmi les 5 205 espèces décrites dans l'édition de 1996, 25 % des mammifères et 11 % des oiseaux étaient indiquées comme étant menacées. En 2006, l'UICN considère qu'une espèce de mammifère sur quatre, une espèce d'oiseaux sur huit, et un tiers des amphibiens sont menacés. Actuellement, une espèce animale ou végétale disparait toutes les dix-sept minutes.

Situation actuelle

La Rhytine de Steller, un sirénien disparu.

Les paléontologues estiment qu’en temps normal, et à échelle géologique, la grande majorité des espèces « durent » de 1 à 10 millions d’années (5 millions en moyenne), avant de disparaître ou d’avoir suffisamment évoluées pour qu’on doive parler de nouvelles espèces.
La planète a connu cinq extinctions majeures induites par des catastrophes géoclimatiques, la dernière étant celle qui a connu la disparition des dinosaures.

Un nombre croissant de scientifiques et d’ONG craignent que l’humanité soit en train de provoquer une sixième extinction de masse, avec une vitesse d’extinction qui semble encore plus rapide que lors des grandes crises naturelles précédentes.

À titre d’exemple[1] « normalement », un oiseau devrait disparaître par siècle, or c’est presque un oiseau qui a disparu chaque année pour le XXe siècle. Au début du XXIe siècle, cinq plantes supérieures disparaissent chaque jour (une tous les deux ans, rien que pour la Picardie dans le nord de la France (source : Conservatoire botanique de Bailleul), contre une tous les 25 ans dans le monde en temps normal.
260 vertébrés auraient récemment disparu (au XXe siècle), alors que pour un nombre estimé à 50 000 espèces de vertébrés, c’est une disparition par siècle qui devrait se produire. L’estimation des disparitions actuelles est probablement sous-estimée, en raison d’un grand nombre de petits invertébrés inconnus ou non suivis.

Donnée relative

Pour les espèces récemment disparues (sur la planète ou dans leur milieu naturel), et notamment dans les régions reculées ou peu prospectées par les biologistes, la notion de "disparu" est en réalité à considérer comme une probabilité élevée. Cela est rare, mais il arrive qu'on retrouve un ou quelques individus d'une espèce qu'on croyait disparue ; Par exemple une tortue géante Rafetus swinhoei sauvage a récemment été trouvée[2] sur les rives d’un lac du nord du Vietnam, appartenant à une espèce considérée comme éteinte dans la nature (cette tortue d'eau douce pouvant atteindre 1 m de long pour 140 kg étant pourtant théoriquement assez facile à observer et de fait à chasser, reste considérée comme la plus menacée au monde parmi les tortues d'eau douce. On n'en connait plus que trois autres spécimens, tous captifs).

Peut-on et doit-on remplacer certaines espèces disparues ?

Mâle et femelle d'aurochs de Heck reconstitués : une initiative contestée, mais attractive.

C'est une question éthique et scientifique qui ne fait pas encore l'objet de consensus, mais qui est étudiée. Certaines espèces "récemment" disparues (grands herbivores, grands carnivores) jouaient en effet des rôles fonctionnels et écopaysagers qui ne peuvent être remplacés par l'homme ou d'autres animaux plus petits.

Des scientifiques étudient si d'autres espèces proches et adaptées aux mêmes milieux et climats pourraient les « remplacer ». Ils envisagent des expérimentations (en milieu confiné) par exemple d'introduction du lion ou de l'éléphant africain en Amérique du Nord pour respectivement "remplacer" le lion des cavernes et les espèces de mammouths qui n'ont pas survécu à l'occupation préhistorique[3].

Notes et références

  1. source : émission de France culture du vendredi 2 mars 2007 intitulée « Vivons-nous une extinction massive des espèces ? », avec Sébastien Moncorps. Directeur du Comité français de l’UICN
  2. Brève de Mélanie Bourdon, Sciences et Avenir, 18/04/2008
  3. Article de Pour la Science intitulé Le retour des éléphants et des lions en Amérique (Pour la Science N° 368, Juin 2008, édition française de "Scientific American), à propos de l'idée de réintroduire les animaux qui ont disparu de l'Amérique du Nord il y a 13 000 ans ? pour une nouvelle gestion restauratoire et biologie de la conservation

Voir aussi