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Une '''bande dessinée en ligne''' ('''''{{Langue|en|webcomic}}''''' en anglais) est une [[bande dessinée]] proposée sur [[Internet]]. Les bandes dessinées en ligne sont comparables aux bandes dessinées auto-éditées, dans la mesure où quiconque peut en créer et en publier une. Les bandes dessinées en lignes étant parfois structurées comme un blog, il est possible de rencontrer l'expression « '''blog BD''' » pour les désigner.


Une '''bande dessinée en ligne''' (''{{Langue|en|webcomic}}'' en anglais) est une [[bande dessinée]] proposée sur [[Internet]]. Les bandes dessinées en ligne sont comparables aux bandes dessinées auto-éditées, dans la mesure où quiconque peut en créer et en publier une. Les bandes dessinées en lignes étant parfois structurées comme un blog, il est possible de rencontrer l'expression « '''blog BD''' » pour les désigner.
== Précurseurs anglophones ==


== Précurseurs anglophones ==
La première bande dessinée accessible via un réseau informatique est ''{{lang|en|Witches and Stitches}}'' d'[[Eric Millikin]] diffusée en 1985 via [[Compuserve]] <ref>
La première bande dessinée accessible via un réseau informatique est ''{{lang|en|Witches and Stitches}}'' d'[[Eric Millikin]] diffusée en 1985 via [[Compuserve]]<ref>
{{article|langue=en|prénom1= Shaenon|nom1= Garrity|titre=The History of Webcomics|périodique=The Comics Journal|numéro=|jour=15|mois=juillet|année=2011|url texte=http://www.tcj.com/the-history-of-webcomics/|consulté le=7 août 2012}}</ref>. Viennent ensuite<ref>[[:en:Webcomic|Page "webcomics" sur Wikipedia en anglais]]</ref> ''[[T.H.E. Fox]]'' ([[1986]]), ''[[Where the Buffalo Roam]]'' ([[1991]]), ''Netboy'' ([[1993]]), ''[[Docteur Fun]]'' ([[1993]]), ''NetComics Weekly'' ([[1994]], poursuivi jusqu'en [[1999]] en anglais et jusque [[2001]] en [[finnois]]). En [[1995]], ''[[Argon Zark!]]'' et ''[[Kevin & Kell]]'' font leur apparition. Les parutions de ces deux webcomics se poursuivent en [[2007]].
{{article|langue=en|prénom1= Shaenon|nom1= Garrity|titre=The History of Webcomics|périodique=The Comics Journal|jour=15|mois=juillet|année=2011|url texte=http://www.tcj.com/the-history-of-webcomics/|consulté le=7 août 2012}}</ref>. Viennent ensuite<ref>[[:en:Webcomic|Page "webcomics" sur Wikipedia en anglais]]</ref> ''[[T.H.E. Fox]]'' ([[1986]]), ''[[Where the Buffalo Roam]]'' ([[1991]]), ''Netboy'' ([[1993]]), ''[[Docteur Fun]]'' ([[1993]]), ''NetComics Weekly'' ([[1994]], poursuivi jusqu'en [[1999]] en anglais et jusque [[2001]] en [[finnois]]). En [[1995]], ''[[Argon Zark!]]'' et ''[[Kevin & Kell]]'' font leur apparition. Les parutions de ces deux webcomics se poursuivent en [[2007]].


''[[Argon Zark!]]'' de Charley Parker est sans conteste la première bande dessinée créée spécifiquement pour paraitre sur Internet<ref>[[:en:Argon Zark!|Page "Argon Zark!" sur Wikipedia en anglais]]</ref> :
''[[Argon Zark!]]'' de Charley Parker est sans conteste la première bande dessinée créée spécifiquement pour paraitre sur Internet<ref>[[:en:Argon Zark!|Page "Argon Zark!" sur Wikipedia en anglais]]</ref> :
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* les couleurs sont choisies volontairement parmi la gamme de couleurs non-imprimables que seul un [[moniteur d'ordinateur]] peut afficher ;
* les couleurs sont choisies volontairement parmi la gamme de couleurs non-imprimables que seul un [[moniteur d'ordinateur]] peut afficher ;
* tout est réalisé par [[infographie]] avec une [[tablette graphique]], certains décors intègrent des graphismes [[3D]] ;
* tout est réalisé par [[infographie]] avec une [[tablette graphique]], certains décors intègrent des graphismes [[3D]] ;
* l'[[interactivité]] et l'[[animation]] sont mises à contribution à travers l'usage de [[gif animé]]s, de [[JavaScript]], d'[[HTML dynamique]], d'[[image map]] et plus récemment de [[Macromedia Flash]] ;
* l'[[interactivité]] et l'[[Animation (audiovisuel)|animation]] sont mises à contribution à travers l'usage de [[gif animé]]s, de [[JavaScript]], d'[[HTML dynamique]], d'[[image map]] et plus récemment de [[Macromedia Flash]] ;
* en [[1997]] les 50 premiers épisodes ont été portés sur papier, dans une édition relevant du [[Produit dérivé (mercatique)|produits dérivés]].
* en [[1997]] les 50 premiers épisodes ont été portés sur papier, dans une édition relevant du [[Produit dérivé (mercatique)|produit dérivé]].


Tous ces caractères désignent ''[[Argon Zark!]]'' comme le maitre-étalon des bandes dessinées en ligne en ultérieurs.
Tous ces caractères désignent ''[[Argon Zark!]]'' comme le maitre-étalon des bandes dessinées en ligne en ultérieures.


Les bandes dessinées en ligne sont liées à l'esprit libertaire qui a inspiré les premiers pas de l'Internet, et donc au partage gratuit. La question de la rentabilité, et donc d'un marché de ce type de bande dessinée ne va pas sans poser de problèmes.
Les bandes dessinées en ligne sont à l'origine souvent liées à l'esprit libertaire qui a inspiré les premiers pas de l'Internet, et donc au partage gratuit. La question de la rentabilité, et donc d'un marché pour ce type de bande dessinée, est complexe.


== Débuts hésitants sur le web francophone ==
== Débuts hésitants sur le web francophone ==
=== Enthousiasme tardif et de courte durée ===
=== Enthousiasme tardif et de courte durée ===


En [[1997]], la [[bande dessinée interactive]] fait ses premiers pas<ref>''Premiers pas de la BD interactive'', Le Monde, 20 janvier 1997.</ref>. Après des tentatives coûteuses de réalisation du [[CD-rom]], c'est Internet qui accueille la bande dessinée qui s'y trouve à son aise alors que la technologie laisse encore peu de place à l'animation ou au son et privilégie les images légères à télécharger. Le [[Festival international de la bande dessinée d'Angoulême|festival d'Angouleme]] consacre des conférences à cette union, ainsi que 8 postes informatiques en accès libre<ref>''Premiers pas de la BD interactive - Au Festival d'Angoulême.'', Le Monde, 20 janvier 1997</ref>. La même année, [[Luz (dessinateur)|Luz]] fait figure de précurseur avec ''Ramon et Pedro''<ref>''L'éléphant contre la souris.'', Le Monde, 20 janvier 1997</ref> : produite par [[Multimania]] et publié par [[Wanadoo]], cette série intégrait du [[son (physique)|son]], de l'[[animation]] et de l'[[interactivité]] ; hormis les 5 premiers épisodes, les suivants étaient réservés aux abonnés de Wanadoo.
En [[1997]], la [[bande dessinée interactive]] fait ses premiers pas<ref>''Premiers pas de la BD interactive'', ''Le Monde'', 20 janvier 1997.</ref>. Après des tentatives coûteuses de réalisation du [[CD-rom]], c'est Internet qui accueille la bande dessinée qui s'y trouve à son aise alors que la technologie laisse encore peu de place à l'animation ou au son et privilégie les images légères à télécharger. Le [[Festival international de la bande dessinée d'Angoulême|festival d'Angoulême]] consacre des conférences à cette union, ainsi que 8 postes informatiques en accès libre<ref>''Premiers pas de la BD interactive - Au Festival d'Angoulême.'', ''Le Monde'', 20 janvier 1997</ref>. La même année, [[Luz (dessinateur)|Luz]] fait figure de précurseur avec ''Ramon et Pedro''<ref>''L'éléphant contre la souris.'', ''Le Monde'', 20 janvier 1997</ref> : produite par [[Multimania]] et publiée par [[Wanadoo]], cette série intégrait du [[son (physique)|son]], de l'[[Animation (audiovisuel)|animation]] et de l'[[interactivité]] ; hormis les 5 premiers épisodes, les suivants étaient réservés aux abonnés de Wanadoo.


Dès [[1998]], certains auteurs de [[Fluide glacial]] publient dans la rubrique ''@Fluide'' du site du magazine, qui a donné naissance au webzine ''[[@Fluidz]]'' en 2000. C'est aussi cette année que nait la première communauté d'auteurs de bande dessinée amateur : [[BDAmateur]].
Dès [[1998]], certains auteurs de [[Fluide glacial]] publient dans la rubrique ''@Fluide'' du site du magazine, qui a donné naissance au webzine ''[[@Fluidz]]'' en 2000. C'est aussi cette année-là que naît la première communauté d'auteurs de bande dessinée amateurs : [[BDAmateur]].


En [[1999]] le site de publication [[Coconino World]]<ref>''Coconino, les bulles crèvent l'écran'', Sud Ouest dimanche, 14 décembre 2003</ref> ouvre ses portes pour publier aussi bien de jeunes auteurs issus des formations de bande dessinée d'[[Angoulême]], que des trésors du patrimoine de la bande dessinée et de l'image narrative.
En [[1999]] le site de publication [[Coconino World]]<ref>''Coconino, les bulles crèvent l'écran'', ''Sud Ouest dimanche'', 14 décembre 2003</ref> ouvre ses portes pour publier aussi bien de jeunes auteurs issus des formations de bande dessinée d'[[Angoulême]], que des trésors du patrimoine de la bande dessinée et de l'image narrative.


En [[2000]], un annuaire ouvre ses pages pour référencer la production en ligne francophone, c'est le futur [[Abdel-INN]]<ref>''Neuvième art'', Le Figaro – Planète web, 12 juin 2000</ref>. C'est cette même année que fleurissent effectivement les [[bande dessinée interactive|bandes dessinées interactives]], propulsées par des startups Internet : notamment ''[[John Lecrocheur]]''<ref>''Sélection digitale. L'an II de la techno-fiction.'', Liberation, 10 mars 2000.</ref> en France ou ''[[L'Oreille coupée]]'' au Canada<ref>''Le tueur avait-il l'oreille coupée ?'', Le Monde des livres, 23 janvier 2004.</ref>.
En [[2000]], un annuaire ouvre ses pages pour référencer la production en ligne francophone, c'est le futur [[Abdel-INN]]<ref>''Neuvième art'', Le Figaro – Planète web, 12 juin 2000</ref>. C'est cette même année que fleurissent les [[bande dessinée interactive|bandes dessinées interactives]], propulsées par des startups Internet : notamment ''[[John Lecrocheur]]''<ref>''Sélection digitale. L'an II de la techno-fiction.'', ''Libération'', 10 mars 2000.</ref> en France ou ''[[L'Oreille coupée]]'' au Canada<ref>''Le tueur avait-il l'oreille coupée ?'', ''Le Monde des livres'', 23 janvier 2004.</ref>.


=== Ravages de la bulle Internet ===
=== Ravages de la bulle Internet ===


En [[2001]], les éditions Dupuis investissent plus de 2 millions de francs dans I/O Interactifs, les créateurs de ''[[John Lecrocheur]]'', afin d'en détenir 51 %<ref>''Les Editions Dupuis investissent dans un producteur de contenus en ligne.'', La Tribune, 6 février 2001.</ref>. Quelques années plus tard, I/O Interactifs disparaissent d'Internet, avec la série qui les avait fait connaitre et les premiers épisodes d'une nouvelle série dont la parution avait débuté. Cet exemple illustre l'impact de l'explosion de la [[bulle Internet]] sur les premières initiatives professionnelles en matière de bande dessinée en ligne.
En [[2001]], les éditions Dupuis investissent plus de 2 millions de francs dans I/O Interactifs, les créateurs de ''[[John Lecrocheur]]'', afin d'en détenir 51 %<ref>''Les Éditions Dupuis investissent dans un producteur de contenus en ligne.'', ''La Tribune'', 6 février 2001.</ref>. Quelques années plus tard, I/O Interactifs disparaissent d'Internet, avec la série qui les avait fait connaitre et les premiers épisodes d'une nouvelle série dont la parution avait débuté. Cet exemple illustre l'impact de l'explosion de la [[bulle Internet]] sur les premières initiatives professionnelles en matière de bande dessinée en ligne.


À cette même période, tous les indicateurs sont au beau fixe pour la bande dessinée traditionnelle : chaque année la production et les ventes atteignent de nouveaux records, comme en attestent les bilans de l'association des critiques de bande dessinée<ref>[http://www.acbd.fr/ ACBD - Grand Prix de la Critique de Bande Dessinée - Accueil<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>. Les quelques auteurs professionnels qui s'intéressent alors à une création en lien avec Internet (à l'image d'Yslaire qui change d'éditeur pour se consacrer à ses activités multimédia<ref>''GUIDE - Sélection digitale. Strips à la mode.com. Les sites de BD pullulent sur l'Internet.'', Libération, 28 janvier 2000</ref>) s'en détournent progressivement. Les [[maison d'édition|maisons d'édition]] adoptent une position attentiste, à la fois curieux de l'intérêt potentiel du public pour ce nouveau support et inquiets de la protection des droits d'auteurs<ref>''La fin du livre ?'', Trends/Tendances, {{date|1|août|2000}}.</ref>. Internet n'offre alors aucune opportunité de publication, c'est pourquoi l'essentiel de la production est l'œuvre d'auteurs amateurs. Ces derniers publient principalement des planches scannées, bien que quelques-uns s'emploient à explorer d'autres voies dans une démarche qualifiable d'[[Culture underground|underground]].
À cette même période, tous les indicateurs sont au beau fixe pour la bande dessinée traditionnelle : chaque année la production et les ventes atteignent de nouveaux records, comme l'attestent les bilans de l'association des critiques de bande dessinée<ref>[http://www.acbd.fr/ ACBD - Grand Prix de la Critique de Bande Dessinée - Accueil<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>. Les quelques auteurs professionnels qui s'intéressent alors à une création en lien avec Internet (à l'image d'Yslaire qui change d'éditeur pour se consacrer à ses activités multimédia<ref>''GUIDE - Sélection digitale. Strips à la mode.com. Les sites de BD pullulent sur l'Internet.'', Libération, 28 janvier 2000</ref>) s'en détournent progressivement. Les [[maison d'édition|maisons d'édition]] adoptent une position attentiste, à la fois curieux de l'intérêt potentiel du public pour ce nouveau support et inquiets de la protection des droits d'auteurs<ref>''La fin du livre ?'', Trends/Tendances, {{date|1|août|2000}}.</ref>. Internet n'offre alors aucune opportunité de publication, c'est pourquoi l'essentiel de la production est l'œuvre d'auteurs amateurs. Ces derniers publient principalement des planches scannées, bien que quelques-uns s'emploient à explorer d'autres voies dans une démarche qualifiable d'[[Culture underground|underground]].


En [[2001]], [[Lapin (Comic Strip)|Lapin]] de [[Phiip]] marque l'avènement du premier webcomic quotidien francophone. Cette série est rejointe par plusieurs autres, autour d'une ligne éditoriale d'humour absurde, certaines sont traduites de l'anglais (Red Meat, Bigger than cheese, Oglaf, ''[[Les Céréales du dimanche matin]]''...) et d'autres sont des créations francophones originales ([[Les philosophes]], La Dissonance des corps...) <ref name="Figaro 2005">''La Toile fait des bulles.'', Le Figaro, 25 janvier 2005.</ref> Le webcomic Lapin présente d'ailleurs quelques originalités par rapport au modèle anglophone, notamment le fait qu'il soit en lecture verticale et qu'il soit fait en photomontage (les premières années, [[Lapin (Comic Strip)|Lapin]] est aujourd'hui dessiné). La verticalité et le photomontage ont d'ailleurs influencé d'autres webcomics du portail Lapin, ainsi, il en est de même pour [[les philosophes]] qui existe depuis 2008 (une bande dessinée d'humour absurde autour de la philosophie)<ref>[http://philo.lapin.org/ Les Philosophes, par -nico]</ref>. Tout comme pour Lapin, la tendance semble d'aller du photomontage intégral au dessin sommaire.
En [[2001]], [[Lapin (Comic Strip)|Lapin]] de [[Phiip]] marque l'avènement du premier webcomic quotidien francophone. Cette série est rejointe par plusieurs autres, autour d'une ligne éditoriale d'humour absurde, certaines sont traduites de l'anglais (Red Meat, Bigger than cheese, Oglaf, ''[[Les Céréales du dimanche matin]]'') et d'autres sont des créations francophones originales ([[Les philosophes]], La Dissonance des corps…) <ref name="Figaro 2005">''La Toile fait des bulles.'', Le Figaro, 25 janvier 2005.</ref> Le webcomic Lapin présente d'ailleurs quelques originalités par rapport au modèle anglophone, notamment le fait qu'il soit en lecture verticale et qu'il soit fait en [[photomontage]] (les premières années, [[Lapin (Comic Strip)|Lapin]] est aujourd'hui dessiné). La verticalité et le photomontage ont d'ailleurs influencé d'autres webcomics du portail Lapin, ainsi, il en est de même pour [[les philosophes]] qui existe depuis 2008 (une bande dessinée d'humour absurde autour de la philosophie)<ref>[http://philo.lapin.org/ Les Philosophes, par -nico]</ref>. Tout comme pour Lapin, la tendance semble d'aller du photomontage intégral au dessin sommaire.


En [[2002]], l'annuaire des BD en ligne devient [[Abdel-INN]], se voulant une « [[auberge espagnole]] » de tous les récits graphiques en ligne<ref>''L’auberge à bande dessinée'', Le Monde Des Livres, 28 janvier 2005</ref>, il accorde une place importante aux commentaires et aux contributions du public.
En [[2002]], l'annuaire des BD en ligne devient [[Abdel-INN]], se voulant une « [[auberge espagnole]] » de tous les récits graphiques en ligne<ref>''L’auberge à bande dessinée'', Le Monde Des Livres, 28 janvier 2005</ref>, il accorde une place importante aux commentaires et aux contributions du public.


En [[2003]] Magelis propose aux visiteurs de la [[Fête de l'Internet]] de créer et publier leur bande dessinée en ligne<ref>''Fête de l'Internet - un déluge d'initiatives.'', Le Figaro, 11 mars 2003</ref>.
En [[2003]] Magelis propose aux visiteurs de la [[Fête de l'Internet]] de créer et publier leur bande dessinée en ligne<ref>''Fête de l'Internet - un déluge d'initiatives.'', Le Figaro, 11 mars 2003</ref>.

En octobre de la même année démarre un des premiers projets de traduction informatisée de BD en ligne, avec [[Megatokyo]]<ref>[http://www.megatokyo.fr Megatokyo]</ref>, de Fred Gallagher.
En octobre de la même année démarre un des premiers projets de traduction informatisée de BD en ligne, avec [[Megatokyo]]<ref>[http://www.megatokyo.fr Megatokyo]</ref>, de Fred Gallagher.


== Structuration du marché anglophone ==
== Structuration du marché anglophone ==
Dès la fin des années 1990, les ''webcomics'' se sont multipliés, conjointement à la démocratisation d'Internet dans les pays anglosaxons. Ce type de contenu a su prendre les devant sur d'autres [[multimédia]]s ([[vidéo]], [[jeu en ligne]]), qui nécessitaient des réseaux plus véloces et s'avéraient donc plus onéreux à déployer dans les premières années de développement d'Internet.


En [[2000]] [[Scott McCloud]] a dressé le bilan du marché du [[comic]] anglosaxon<ref>McCloud, Scott (2000). ''[[Réinventer la bande dessinée]]'', Paris, Vertige Graphic, 2002 {{ISBN|2-908981-58-0}}, traduit de l'anglais : ''Reinventing Comics'', New York: Paradox Press. {{ISBN|0-06-095350-0}}</ref>, suggérant que le ''webcomic'' était la solution à la crise traversée par son grand-frère. Depuis plusieurs années, le [[comic]] est fragilisé économiquement par une crise de son réseau de distribution et par une marginalisation de son public<ref>''Comics : les superhéros américains assiégés'', ''Le Figaro'', 9 août 2005.</ref>. Le ''webcomic'' semble bel et bien avoir bénéficié de cette mauvaise santé, en servant de salut à des auteurs qui ne trouvaient aucun débouché pour leur création dans le secteur traditionnel. Des publics variés se sont tournés vers ce contenu en ligne, exempt de l'image puérile que véhicule le ''comic'' de super héros.
Dès la fin des années 1990, les ''webcomics'' se sont multipliés, conjointement à la démocratisation d'Internet dans les pays anglosaxons. Ce type de contenu a su prendre les devant sur d'autres [[multimédia]]s ([[vidéo]], [[jeu en ligne]]...), qui nécessitaient des réseaux plus véloces et s'avéraient donc plus onéreux à déployer dans les premières années de développement d'Internet.

En [[2000]] [[Scott McCloud]] a dressé le bilan du marché du [[comic]] anglosaxon<ref>McCloud, Scott (2000). ''[[Réinventer la bande dessinée]]'', Paris, Vertige Graphic, 2002 {{ISBN|2-908981-58-0}}, traduit de l'anglais : ''Reinventing Comics'', New York: Paradox Press. {{ISBN|0-06-095350-0}}</ref>, suggérant que le ''webcomic'' était la solution à la crise traversée par son grand-frère. Depuis plusieurs années, le [[comic]] est fragilisé économiquement par une crise de son réseau de distribution et par une marginalisation de son public<ref>''Comics : les superhéros américains assiégés'', Le Figaro, 9 août 2005.</ref>. Le ''webcomic'' semble bel et bien avoir bénéficié de cette mauvaise santé, en servant de salut à des auteurs qui ne trouvaient aucun débouché pour leur création dans le secteur traditionnel. Des publics variés se sont tournés vers ce contenu en ligne, exempt de l'image puérile que véhicule le ''comic'' de super héros.


En 2001 parait ''[[When I am a king]]'' de Demian5<ref>''Le tombeur pharaon.'', Liberation, 18 mai 2001.</ref> qui consacre les idées défendues par McCloud autour de ce qu'il appelle « infinite canvas » (traduit en « toile infinie ») : un récit en ligne peut s'étendre à l'horizontale et à la verticale dans des dimensions virtuellement infinies, contrairement à un récit limité par l'espace de la page de papier. Pour autant les théories de McCloud ne suffisent pas à couvrir tout l'éventail des possibles, puisqu'il élude notamment les apports possibles du son, de l'animation ou de l'interactivité, ainsi que celui de l'instantanéité offerte par la publication sur Internet<ref>Dessin sur toile., Libération livres, 24 janvier 2002.</ref>.
En 2001 parait ''[[When I am a king]]'' de Demian5<ref>''Le tombeur pharaon.'', Liberation, 18 mai 2001.</ref> qui consacre les idées défendues par McCloud autour de ce qu'il appelle « infinite canvas » (traduit en « toile infinie ») : un récit en ligne peut s'étendre à l'horizontale et à la verticale dans des dimensions virtuellement infinies, contrairement à un récit limité par l'espace de la page de papier. Pour autant les théories de McCloud ne suffisent pas à couvrir tout l'éventail des possibles, puisqu'il élude notamment les apports possibles du son, de l'animation ou de l'interactivité, ainsi que celui de l'instantanéité offerte par la publication sur Internet<ref>Dessin sur toile., Libération livres, 24 janvier 2002.</ref>.
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== 2005, année charnière ==
== 2005, année charnière ==
=== Dans le monde ===
=== Dans le monde ===

En 2005, le constat est dressé : Internet s'est doté d'un système éditorial propre, pour l'édition de bandes dessinées<ref>''Internet, mobiles, consoles : la BD envahit l’univers numérique'', Le Figaro, 10 août 2005</ref>. Les pays anglosaxons et asiatiques sont montrés du doigt.
En 2005, le constat est dressé : Internet s'est doté d'un système éditorial propre, pour l'édition de bandes dessinées<ref>''Internet, mobiles, consoles : la BD envahit l’univers numérique'', Le Figaro, 10 août 2005</ref>. Les pays anglosaxons et asiatiques sont montrés du doigt.


==== Asie ====
==== Asie ====
{{Article détaillé|Webtoon}}

Les Japonais et les Coréens lisent des e-[[manga]] et des e-[[manhwa]]. En Corée, la bande dessinée en ligne représente près d'un quart du marché de la bande dessinée. Ces populations lisent non seulement sur ordinateur, mais aussi - et surtout - sur [[téléphone mobile]]. La [[console de jeux vidéo]] [[PlayStation Portable|PSP]] de [[Sony]] bénéficie également d'une offre de bande dessinée en téléchargement.
Les Japonais et les Coréens lisent des e-[[manga]] et des e-[[manhwa]]. En Corée, la bande dessinée en ligne représente près d'un quart du marché de la bande dessinée. Ces populations lisent non seulement sur ordinateur, mais aussi {{Incise|et surtout}} sur [[téléphone mobile]]. La [[console de jeux vidéo]] [[PlayStation Portable|PSP]] de [[Sony]] bénéficie également d'une offre de bande dessinée en téléchargement.


En Corée, le [[Seoul Cartoon Internationl Festival|SICAF]] fait la part belle aux ''Digital cartoons'' à partir de [[2006]] avec plusieurs milliers d'euros de prix mis en jeux pour l'ensemble des récits récompensés.
En Corée, le [[Seoul Cartoon Internationl Festival|SICAF]] fait la part belle aux ''Digital cartoons'' à partir de [[2006]] avec plusieurs milliers d'euros de prix mis en jeux pour l'ensemble des récits récompensés.


Au Japon en [[2009]], le chiffre d'affaires annuel de vente de mangas numérisés atteint les 200 millions d'euros<ref name="LeFigaro_290110">''LaBD s'installe sur Internet'', Le Firago, 29 janvier 2010</ref>. Le manga sur téléphone mobile représente alors 10 % du marché des mangas<ref name="LesEchos_010110">''Les bulles s'éclatent en ligne'', Enjeux Les Echos, {{date|1|janvier|2010}}.</ref>.
Au [[Japon]] en [[2009]], le chiffre d'affaires annuel de vente de mangas numérisés atteint les 200 millions d'euros<ref name="LeFigaro_290110">''LaBD s'installe sur Internet'', Le Firago, 29 janvier 2010</ref>. Le manga sur téléphone mobile représente alors 10 % du marché des mangas<ref name="LesEchos_010110">''Les bulles s'éclatent en ligne'', Enjeux Les Echos, {{date|1|janvier|2010}}.</ref>.


==== Monde anglosaxon ====
==== Monde anglosaxon ====
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Le ''webcomic'' se développe, porté par le succès de séries telles que ''[[PvP Online]]'' de [[Scott Kurtz]], ''[[Penny Arcade]]'' ou ''[[Inverloch]]''. Certains auteurs explorent la publication destinée aux consoles portables, avec des récits tels que ''[[NYC2123]]'' conçu pour être lu sur [[PlayStation Portable|PSP]]<ref>''La BD fait doucement son trou sur le web… mais par la bande'', 24 heures, 14 octobre 2006.</ref>
Le ''webcomic'' se développe, porté par le succès de séries telles que ''[[PvP Online]]'' de [[Scott Kurtz]], ''[[Penny Arcade]]'' ou ''[[Inverloch]]''. Certains auteurs explorent la publication destinée aux consoles portables, avec des récits tels que ''[[NYC2123]]'' conçu pour être lu sur [[PlayStation Portable|PSP]]<ref>''La BD fait doucement son trou sur le web… mais par la bande'', 24 heures, 14 octobre 2006.</ref>


L'éditeur [[DC Comics]] lance en [[2007]] un portail d'édition de ''webcomics'' afin de publier de nouveaux talents venus d'Internet : [[Zuda Comics]]<ref>''{{lien brisé|consulté le=2017-08-01|url=http://www.vnunet.fr/fr/news/2007/07/11/dc-comics-s-int-resse-bd-ligne|titre=BD en ligne : DC Comics veut stimuler les créateurs méconnus}}'', VNUNet France, 11 juillet 2007.</ref>. Le rééquilibrage progressif du marché des [[comic]]s en direction des webcomics débouche sur un chiffre d'affaires de 300 millions de dollars pour le marché du comics numérique en [[2009]]<ref name="LeFigaro_290110"/>. Certains auteurs indépendants vivent de leur création : le webcomic [[XKCD]], avec {{formatnum:500000}} pages vues par jour fait vivre 3 personnes<ref>''XKCD, une Case en plus'', Libération, 21 novembre 2009</ref>.
L'éditeur [[DC Comics]] lance en [[2007]] un portail d'édition de ''webcomics'' afin de publier de nouveaux talents venus d'Internet : [[Zuda Comics]]<ref>''{{lien brisé|consulté le=2017-08-01|url=http://www.vnunet.fr/fr/news/2007/07/11/dc-comics-s-int-resse-bd-ligne|titre=BD en ligne : DC Comics veut stimuler les créateurs méconnus}}'', VNUNet France, 11 juillet 2007.</ref>. Le rééquilibrage progressif du marché des [[comic]]s en direction des webcomics débouche sur un chiffre d'affaires de 300 millions de dollars pour le marché du comics numérique en [[2009]]<ref name="LeFigaro_290110"/>. Certains auteurs indépendants vivent de leur création : le webcomic [[XKCD]], avec {{formatnum:500000}} pages vues par jour fait vivre 3 personnes<ref>''XKCD, une Case en plus'', Libération, 21 novembre 2009</ref>.


===== Webcomics publié en livre =====
===== Webcomics publié en livre =====
Quelques exemples de webcomics publié sur papiers :<br />
Quelques exemples de webcomics publié sur papiers :
''8-Bit Theater'' de [[sprite-comic]], ''[[Applegeeks]]'', ''[[Aoi House]]'', ''[[Alpha Shade]]'', ''[[Asheron's Call]]'', ''[[Bunny (webcomic)|Bunny]]'', ''[[Nukees]]'' de [[Keenspot]], ''[[Least I Could Do]]'', ''Loxie & Zoot'', ''[[Maliki]]'', ''[[Megatokyo]]'', ''Mom's Cancer'', ''[[The Brick Testament]]'', ''[[Buttercup Festival]]'', ''[[Buzzer Beater]]'', ''Cat and Girl'', ''Chugworth Academy'', ''[[Ctrl+Alt+Del]]'', ''[[Cyanide and Happiness]]'', ''Death to the Extremist'', ''Diesel Sweeties'', ''[[Dominic Deegan]]'', ''[[Dork Tower]]'', ''[[The Adventures of Dr. McNinja]]'', ''Earthsong'', ''[[El Goonish Shive]]'', ''Errant Story'', ''[[Erfworld]]'', ''[[Faux Pas (webcomic)|Faux Pas]]'', ''[[Fetus-X]]'' : ''[[FreakAngels]]'' de [[Warren Ellis]], ''[[Get Your War On]]'', ''[[Girl Genius]]'', ''[[Girly]]'' de [[Radio Comix]], ''Greystone Inn'' de [[Brad Guigar]], ''[[Hsu and Chan]]'', ''[[I Drew This]]'' de [[Keenspot]], ''Lesbian Pirates From Outer Space'', ''[[Jack (webcomic)|Jack]]'', ''The Joy of Tech'', ''[[Jerkcity]]'', ''[[Kevin and Kell]]'', ''Narbonic'', ''[[Nodwick]]'', ''Oh My Gods!'', ''[[The Order of the Stick]]'', ''Ozy and Millie'', ''PartiallyClips'', ''[[Penny and Aggie]]'', ''[[Piled Higher and Deeper]]'', ''The Perry Bible Fellowship'', ''PvP'', ''[[Real Life (webcomic)|Real Life]]'', ''[[Red Meat]]'', ''[[Rice Boy]]'', ''Sam and Fuzzy'', ''[[Sarah's Scribbles]]'', ''[[Starslip]]'', ''The Suburban Jungle'', ''This Modern World'', ''Toothpaste for Dinner'', ''[[User Friendly]]'', ''[[Van Von Hunter]]'', ''[[Venus Envy]]'', ''[[VG Cats]]'', ''[[Wigu]]'', ''[[xkcd]]'', ''[[Penguin loves Mev]]'' {{etc}}
''8-Bit Theater'' de [[sprite-comic]], ''Applegeeks'', ''[[Aoi House]]'', ''[[Alpha Shade]]'', ''[[Asheron's Call]]'', ''[[Bunny (webcomic)|Bunny]]'', ''[[Nukees]]'' de [[Keenspot]], ''[[Least I Could Do]]'', ''Loxie & Zoot'', ''[[Maliki]]'', ''[[Megatokyo]]'', ''Mom's Cancer'', ''[[The Brick Testament]]'', ''[[Buttercup Festival]]'', ''[[Buzzer Beater]]'', ''Cat and Girl'', ''Chugworth Academy'', ''[[Ctrl+Alt+Del]]'', ''[[Cyanide and Happiness]]'', ''Death to the Extremist'', ''Diesel Sweeties'', ''Dominic Deegan'', ''[[Dork Tower]]'', ''[[The Adventures of Dr. McNinja]]'', ''Earthsong'', ''[[El Goonish Shive]]'', ''Errant Story'', ''[[Erfworld]]'', ''[[Faux Pas (webcomic)|Faux Pas]]'', ''[[Fetus-X]]'' : ''[[FreakAngels]]'' de [[Warren Ellis]], ''[[Get Your War On]]'', ''[[Girl Genius]]'', ''[[Girly]]'' de [[Radio Comix]], ''Greystone Inn'' de [[Brad Guigar]], ''[[Hsu and Chan]]'', ''[[I Drew This]]'' de [[Keenspot]], ''Lesbian Pirates From Outer Space'', ''[[Jack (webcomic)|Jack]]'', ''The Joy of Tech'', ''[[Jerkcity]]'', ''[[Kevin and Kell]]'', ''Narbonic'', ''[[Nodwick]]'', ''Oh My Gods!'', ''[[The Order of the Stick]]'', ''Ozy and Millie'', ''PartiallyClips'', ''[[Penny and Aggie]]'', ''[[Piled Higher and Deeper]]'', ''The Perry Bible Fellowship'', ''PvP'', ''[[Real Life (webcomic)|Real Life]]'', ''[[Red Meat]]'', ''[[Rice Boy]]'', ''Sam and Fuzzy'', ''[[Sarah's Scribbles]]'', ''[[Starslip]]'', ''The Suburban Jungle'', ''This Modern World'', ''Toothpaste for Dinner'', ''[[User Friendly]]'', ''[[Van Von Hunter]]'', ''[[Venus Envy]]'', ''[[VG Cats]]'', ''[[Wigu]]'', ''[[xkcd]]'', ''[[Penguin loves Mev]]'' {{etc}}


=== L'exception francophone ===
=== L'exception francophone ===
L'année [[2005]] marque le réveil de l'Internet francophone. [[Dargaud]] ouvre l'espace ''[[Read Box]]'' destiné à pré-publier des albums (ou des extraits d'albums)<ref name="Figaro 2005"/> Mais cela n'est rien face au bouleversement amené par [[Frantico]] et les [[blog BD|blogs BD]]<ref>''Bulles de blogs'', Libération, 27 mai 2005.</ref>.

L'année [[2005]] marque le réveil de l'Internet francophone. [[Dargaud]] ouvre l'espace ''[[Read Box]]'' destiné à pré-publier des albums (ou des extraits d'albums)<ref name="Figaro 2005"/>... Mais cela n'est rien face au bouleversement amené par [[Frantico]] et les [[blog BD|blogs BD]]<ref>''Bulles de blogs'', Libération, 27 mai 2005.</ref>.


Dès septembre se tient le premier [[Festival des blogs BD]]<ref>''Des blogueurs qui planchent'', Libération, 9 septembre 2005</ref>. Celui-ci consacre une nouvelle génération d'auteurs pour qui Internet est un lieu naturel de publication. Si nombre de ces auteurs escomptent séduire une [[maison d'édition]], dans la foulée de l'illustre [[Frantico]], certains se servent du [[blog]] comme un espace de publication et une fin en soi.
Dès septembre se tient le premier [[Festival des blogs BD]]<ref>''Des blogueurs qui planchent'', Libération, 9 septembre 2005</ref>. Celui-ci consacre une nouvelle génération d'auteurs pour qui Internet est un lieu naturel de publication. Si nombre de ces auteurs escomptent séduire une [[maison d'édition]], dans la foulée de l'illustre [[Frantico]], certains se servent du [[blog]] comme un espace de publication et une fin en soi.


En [[2006]], [[Frantico]] est soupçonné d'être un autre pseudonyme de [[Lewis Trondheim|Laurent Chabosy, alias Lewis Trondheim]] au moment où ce dernier est consacré par le [[grand prix de la ville d'Angoulême]] et qu'il était également nommé pour le Prix du meilleur premier album avec ''[[Le blog de Frantico]]''<ref>''Chef de crayon'', Libération, 25 janvier 2007</ref>. Cette révélation ne coupe pas court pour autant aux espoirs des blogueurs. Parmi eux [[Lewis Trondheim]] édite [[Allan Barte]] avec ''[[Le Journal du lutin]]''<ref>''Des bulles plein les blogs'', L'Express, 1 décembre 2005.</ref> qui raconte la vie d'un enfant de 8 ans à la manière d'un blog à la première personne. D'autres suivent chez différents éditeurs : ''[[Libre comme un poney sauvage]]'' de [[Lisa Mandel]] en [[2006]]...
En [[2006]], [[Frantico]] est soupçonné d'être un autre pseudonyme de [[Lewis Trondheim|Laurent Chabosy, alias Lewis Trondheim]] au moment où ce dernier est consacré par le [[grand prix de la ville d'Angoulême]] et qu'il était également nommé pour le Prix du meilleur premier album avec ''[[Le blog de Frantico]]''<ref>''Chef de crayon'', Libération, 25 janvier 2007</ref>. Cette révélation ne coupe pas court pour autant aux espoirs des blogueurs. Parmi eux [[Lewis Trondheim]] édite [[Allan Barte]] avec ''[[Le Journal du lutin]]''<ref>''Des bulles plein les blogs'', L'Express, 1 décembre 2005.</ref> qui raconte la vie d'un enfant de 8 ans à la manière d'un blog à la première personne. D'autres suivent chez différents éditeurs : ''[[Libre comme un poney sauvage]]'' de [[Lisa Mandel]] en [[2006]]


''[[Le journal d'un remplaçant]]'' de [[Martin Vidberg]], ''[[Paris est une mélopée]]'' de [[Monsieur le chien]] et ''[[Maliki broie la vie en rose]]'' de [[Souillon (auteur)|Souillon]] en [[2007]]... Le [[Festival des blogs BD]] signe sa troisième édition et le blog semble bel et bien être devenu une filière de nouveaux auteurs, pour les éditeurs traditionnels qui trouvent en Internet un excellent outil pour mesurer le potentiel des planches qui y sont publiées. Certains auteurs ne manquent pas pour autant de mettre en place leurs propres projets éditoriaux à l'image des [[Miniblogs]]<ref>''Les blogueurs font leur trou'', La Charente Libre, 13 octobre 2006.</ref> qui consistent en de minuscules albums de bande dessinée à la fin desquels une [[adresse Web]] permet au lecteur de poursuivre son expérience sur Internet.
''[[Le journal d'un remplaçant]]'' de [[Martin Vidberg]], ''[[Paris est une mélopée]]'' de [[Monsieur le chien]] et ''Maliki broie la vie en rose'' de [[Souillon (auteur)|Souillon]] en [[2007]] Le [[Festival des blogs BD]] signe sa troisième édition et le blog semble bel et bien être devenu une filière de nouveaux auteurs, pour les éditeurs traditionnels qui trouvent en Internet un excellent outil pour mesurer le potentiel des planches qui y sont publiées. Certains auteurs ne manquent pas pour autant de mettre en place leurs propres projets éditoriaux à l'image des [[Miniblog]]s<ref>''Les blogueurs font leur trou'', La Charente Libre, 13 octobre 2006.</ref> qui consistent en de minuscules albums de bande dessinée à la fin desquels une [[adresse Web]] permet au lecteur de poursuivre son expérience sur Internet.


Contrairement aux autres régions du monde, sur l'Internet francophone la bande dessinée reste résolument tournée vers la tradition du papier.
Contrairement aux autres régions du monde, sur l'Internet francophone la bande dessinée reste résolument tournée vers la tradition du papier.


== Évolution récente chez les francophones ==
== Évolution récente chez les francophones ==

=== Période de maturation ===
=== Période de maturation ===

À partir de [[2005]], trois postures cohabitent sur l'Internet francophone :
À partir de [[2005]], trois postures cohabitent sur l'Internet francophone :

* la poursuite du phénomène des [[blog BD|blogs BD]] comme support de publication et de promotion individuelle ;
* la poursuite du phénomène des [[blog BD|blogs BD]] comme support de publication et de promotion individuelle ;
* l'utilisation d'Internet comme tremplin collectif vers l'édition papier ;
* l'utilisation d'Internet comme tremplin collectif vers l'édition papier ;
* la recherche d'opportunités nouvelles, inspirées par les exemples étrangers, de publier des bandes dessinées conçues spécifiquement pour Internet.
* la recherche d'opportunités nouvelles, inspirées par les exemples étrangers, de publier des bandes dessinées conçues spécifiquement pour Internet.


En [[2005]], [[Phiip]] crée les [[Lapin Éditions]], ou les Éditions Lapin, qui ont vocation à publier les webcomics du portail lapin. Le premier sorti sera ''Lapin 1, je suis un lapin'' version papier de [[Lapin (Comic Strip)]], suivi de ''Plus Fort que le Fromage'', traduction de Bigger Than Cheeses de Desmond Seah. Les éditions lapins se sont récemment diversifiées pour proposer à la vente des calendriers, t-shirts et autres goodies inspirés des webcomics du portail. En parallèle, une forte augmentation de la fréquentation est à remarquer sur le portail : Lapin et les autres webcomics hébergés ([[Red Meat]], Les Philosophes...) ont été vus par plus de 10 millions de visiteurs uniques fin 2009<ref>{{lien brisé|url=http://lapin.org/index.html?post%2F2010%2F01%2F19%2FLapin.org-%3A-histoire-et-statistiques |titre= }}</ref>. Une véritable communauté s'est créée autour du portail Lapin.
En [[2005]], [[Phiip]] crée les [[Lapin Éditions]], ou les Éditions Lapin, qui ont vocation à publier les webcomics du portail lapin. Le premier sorti sera ''Lapin 1, je suis un lapin'' version papier de [[Lapin (Comic Strip)]], suivi de ''Plus Fort que le Fromage'', traduction de Bigger Than Cheeses de Desmond Seah. Les éditions lapins se sont récemment diversifiées pour proposer à la vente des calendriers, t-shirts et autres goodies inspirés des webcomics du portail. En parallèle, une forte augmentation de la fréquentation est à remarquer sur le portail : Lapin et les autres webcomics hébergés ([[Red Meat]], Les Philosophes…) ont été vus par plus de 10 millions de visiteurs uniques fin 2009<ref>{{lien brisé|url=http://lapin.org/index.html?post%2F2010%2F01%2F19%2FLapin.org-%3A-histoire-et-statistiques |titre= }}</ref>. Une véritable communauté s'est créée autour du portail Lapin.


Depuis [[2006]], [[BlogsBD.fr]] est la porte d'entrée vers les [[blog BD|blogs BD]]<ref>''www.blogsbd.fr : case départ'', Micro Hebdo, 15 février 2007</ref>, qui restent la principale forme de bande dessinée en ligne francophone. En janvier [[2008]], le Prix [[Révélation blog]] voit le jour à l'occasion du [[Festival international de la bande dessinée d'Angoulême|festival d'Angouleme]]. Il s'agit de récompenser les lauréats par l'opportunité d'éditer un projet sous forme d'album papier<ref>''Les blogs BD s'illustrent dans l'édition'', Ouest-France, 13 janvier 2008.</ref>. Les blogueurs les plus célèbres tels que [[Boulet (auteur)|Boulet]] ou [[Pénélope Bagieu|Pénélope Jolicoeur]] culminent à {{formatnum:30000}} connexions quotidiennes<ref>''Des dessinateurs de BD délaissent la planche pour la Toile'', Le Monde, 23 février 2008.</ref>, Miss Gally atteint {{formatnum:10000}} visiteurs par jour<ref>''Miss Gally, auteure de BD en état de grâce'', Ouest-France, 20 septembre 2008.</ref>.
Depuis [[2006]], [[BlogsBD.fr]] est la porte d'entrée vers les [[blog BD|blogs BD]]<ref>''www.blogsbd.fr : case départ'', Micro Hebdo, 15 février 2007</ref>, qui restent la principale forme de bande dessinée en ligne francophone. En janvier [[2008]], le Prix [[Révélation blog]] voit le jour à l'occasion du [[Festival international de la bande dessinée d'Angoulême|festival d'Angouleme]]. Il s'agit de récompenser les lauréats par l'opportunité d'éditer un projet sous forme d'album papier<ref>''Les blogs BD s'illustrent dans l'édition'', Ouest-France, 13 janvier 2008.</ref>. Les blogueurs les plus célèbres tels que [[Boulet (auteur)|Boulet]] ou [[Pénélope Bagieu|Pénélope Jolicoeur]] culminent à {{formatnum:30000}} connexions quotidiennes<ref>''Des dessinateurs de BD délaissent la planche pour la Toile'', Le Monde, 23 février 2008.</ref>, Miss Gally atteint {{nombre|10000|visiteurs}} par jour<ref>''Miss Gally, auteure de BD en état de grâce'', Ouest-France, 20 septembre 2008.</ref>.


En [[2007]], [[30joursdebd.com]] réunit plusieurs dizaines d'auteurs autour de l'idée de publier une planche par jour afin d'être repéré par un éditeur<ref>''Les premiers pas de Ced et Shuky dans la BD.'', Ouest-France, 29 octobre 2007</ref>, représentant ainsi la tradition d'une bande dessinée en ligne tournée vers l'édition papier.
En [[2007]], [[30joursdebd.com]] réunit plusieurs dizaines d'auteurs autour de l'idée de publier une planche par jour afin d'être repéré par un éditeur<ref>''Les premiers pas de Ced et Shuky dans la BD.'', Ouest-France, 29 octobre 2007</ref>, représentant ainsi la tradition d'une bande dessinée en ligne tournée vers l'édition papier.
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À l’initiative de [[Lewis Trondheim]], président de la {{34e|édition}} du [[Festival international de la bande dessinée d'Angoulême]], La Maison des Auteurs d’Angoulême a accueilli les [[24h de la bande dessinée]] les 23 et {{date|24|janvier|2007}}. Cet exercice de style est inspiré du {{lang|en|''[[24 hour comics day]]''}} imaginé par [[Scott McCloud]] en [[2004]], il consiste - durant une journée par an - pour les auteurs de bande dessinée de par le monde à dessiner 24 planches en 24 heures ; le statut de McCloud dans le milieu des {{lang|en|''webcomics''}} a conduit nombre d'auteurs à participer directement en ligne. Dans ce même esprit les planches réalisées à Angoulême ont été publiées en direct sur Internet avant d'être réunies en recueil. Le succès de l'initiative a conduit à sa reconduction pour [[2008]].
À l’initiative de [[Lewis Trondheim]], président de la {{34e|édition}} du [[Festival international de la bande dessinée d'Angoulême]], La Maison des Auteurs d’Angoulême a accueilli les [[24h de la bande dessinée]] les 23 et {{date|24|janvier|2007}}. Cet exercice de style est inspiré du {{lang|en|''[[24 hour comics day]]''}} imaginé par [[Scott McCloud]] en [[2004]], il consiste - durant une journée par an - pour les auteurs de bande dessinée de par le monde à dessiner 24 planches en 24 heures ; le statut de McCloud dans le milieu des {{lang|en|''webcomics''}} a conduit nombre d'auteurs à participer directement en ligne. Dans ce même esprit les planches réalisées à Angoulême ont été publiées en direct sur Internet avant d'être réunies en recueil. Le succès de l'initiative a conduit à sa reconduction pour [[2008]].


En {{date||janvier|2007}} également, le portail d'hébergement [[Webcomics.fr]] ouvre ses portes avec l'idée de permettre aux auteurs de {{citation|publier des bandes dessinées sur Internet aussi simplement qu'on tient un blog}}. Le {{date|20|octobre|2007}}, il permet ainsi aux participants francophones du {{lang|en|''[[24 hour comics day]]''}} de publier leurs planches sur Internet<ref>''24 planches de BD en 24 heures, à Saint-Lô'', Ouest-France, 21 octobre 2007.</ref>. Auparavant, en {{date||juillet|2006}}, un autre portail d'hébergement [[Webamag.eu]] naissait pour accueillir gratuitement aussi des auteurs. Après des débuts intimistes, le portail est devenu le parrain officiel des « 24 hours comics days » de Saint-Lô.{{Référence nécessaire}}
En {{date||janvier|2007}} également, le portail d'hébergement Webcomics.fr ouvre ses portes avec l'idée de permettre aux auteurs de {{citation|publier des bandes dessinées sur Internet aussi simplement qu'on tient un blog}}. Le {{date|20|octobre|2007}}, il permet ainsi aux participants francophones du {{lang|en|''[[24 hour comics day]]''}} de publier leurs planches sur Internet<ref>''24 planches de BD en 24 heures, à Saint-Lô'', Ouest-France, 21 octobre 2007.</ref>. Auparavant, en {{date||juillet|2006}}, un autre portail d'hébergement [[Webamag.eu]] naissait pour accueillir gratuitement aussi des auteurs. Après des débuts intimistes, le portail est devenu le parrain officiel des « 24 hours comics days » de Saint-Lô.{{Référence nécessaire}}


En {{date||avril|2007}} [[grandpapier]] est lancé<ref>http://www.graphivore.be/--grand-papier---des-recits-d-auteurs--dessines-au-quotidien--news-1339.html</ref>. Ce site qui compte plus de [http://grandpapier.org/?page=auteurs 350 auteurs] fait suite à deux expériences éditoriales en ligne précédentes, le journal de [[l'employé du Moi]], sorte de blogs bd avant l'heure, qui vit le jour dès 2001. Et le site [[40075km comics]] en 2005, ouvert à participation et gratuit qui exista un an et axé sur publication de [[webcomics]] sur la thématique du déplacement. A la fermeture en 2006 une sélection de 70 auteurs donna le livre 40075km comics<ref>http://www.employe-du-moi.org/40075km-comics</ref>. [[Grandpapier]] organise chaque année depuis 2008 ses propres [[24h de la bande dessinée]] ainsi que de temps à autre des projets de collectifs où le site fait office de plate-forme de prépublication.
En {{date||avril|2007}} [[grandpapier]] est lancé<ref>http://www.graphivore.be/--grand-papier---des-recits-d-auteurs--dessines-au-quotidien--news-1339.html</ref>. Ce site qui compte plus de [http://grandpapier.org/?page=auteurs 350 auteurs] fait suite à deux expériences éditoriales en ligne précédentes, le journal de [[l'employé du Moi]], sorte de blogs bd avant l'heure, qui vit le jour dès 2001. Et le site [[40075km comics]] en 2005, ouvert à participation et gratuit qui exista un an et axé sur publication de webcomics sur la thématique du déplacement. A la fermeture en 2006 une sélection de 70 auteurs donna le livre 40075km comics<ref>{{lien web |titre=40075km comics |url=http://www.employe-du-moi.org/40075km-comics |format=livre |site=l'employé du Moi |consulté le=27-08-2020}}.</ref>. [[Grandpapier]] organise chaque année depuis 2008 ses propres [[24h de la bande dessinée]] ainsi que de temps à autre des projets de collectifs où le site fait office de plate-forme de prépublication.


En {{date||septembre|2007}}, la maison d'édition {{lang|en|[[Foolstrip]]}} ouvre ses portes. Elle se définit comme {{citation|la première maison d'édition de BD en ligne}}. Avec 3 séries à son ouverture, elle rémunère effectivement ses auteurs à hauteur de {{unité|200|euros}} la planche hebdomadaire<ref>''Le Bon filon de la BD sur Internet'', Le Parisien économie, 17 décembre 2007.</ref>{{,}}<ref>''Foolstrip dessine le visage numérique de la BD de demain'', Le Monde, 18 juillet 2008</ref>.
En {{date||septembre|2007}}, la maison d'édition {{lang|en|[[Foolstrip]]}} ouvre ses portes. Elle se définit comme {{citation|la première maison d'édition de BD en ligne}}. Avec 3 séries à son ouverture, elle rémunère effectivement ses auteurs à hauteur de {{unité|200|euros}} la planche hebdomadaire<ref>''Le Bon filon de la BD sur Internet'', Le Parisien économie, 17 décembre 2007.</ref>{{,}}<ref>''Foolstrip dessine le visage numérique de la BD de demain'', Le Monde, 18 juillet 2008</ref>.


En {{date||janvier|2008}} parait le premier numéro d'''El Coyote'', journal BD en ligne à parution mensuelle regroupant des auteurs traditionnels comme [[Cromwell (auteur)|Cromwell]] ou [[Riff (auteur de BD|Riff]] et des blogueurs comme [[Tanxxx]] ou [[Poipoi]].{{Référence nécessaire}} En {{date||janvier|2009}} parait le premier numéro de [[Comic Strip Magazine]], un [[magazine]] culturel gratuit qui publie de nombreux auteurs de BD issus de la [[blogosphère]]. Une version [[iPhone]] est lancée quelques mois plus tard.{{Référence nécessaire}} En {{date||juin|2009}}, les éditions [[Ego comme x]] lancent la nouvelle version de leur site, et publient gratuitement en ligne divers titres de leur catalogue ainsi que des archives inédites de leurs auteurs (Fabrice Neaud, Aristophane, Freddy Nadolny Poustochkine, Simon Hureau...).{{Référence nécessaire}}
En {{date||janvier|2008}} parait le premier numéro d'''El Coyote'', journal BD en ligne à parution mensuelle regroupant des auteurs traditionnels comme [[Cromwell (auteur)|Cromwell]] ou [[Riff (auteur de BD)|Riff]] et des blogueurs comme [[Tanxxx]] ou [[Poipoi]].{{Référence nécessaire}} En {{date||janvier|2009}} parait le premier numéro de [[Comic Strip Magazine]], un [[magazine]] culturel gratuit qui publie de nombreux auteurs de BD issus de la [[blogosphère]]. Une version [[iPhone]] est lancée quelques mois plus tard.{{Référence nécessaire}} En {{date||juin|2009}}, les éditions [[Ego comme x]] lancent la nouvelle version de leur site, et publient gratuitement en ligne divers titres de leur catalogue ainsi que des archives inédites de leurs auteurs (Fabrice Neaud, Aristophane, Freddy Nadolny Poustochkine, Simon Hureau…).{{Référence nécessaire}}


En 2009 [[Anthony Rageul]] publie sa première version de ''Prise de tête'', bande dessinée numérique explorant différentes possibilités d’interaction<ref name=Phyl>{{lien web|auteur=|année=2015|url=http://www.phylacterium.fr/?p=2162|titre=Entretien jeune recherche en bande dessinée : Anthony Rageul|éditeur=}}.</ref>.
En 2009 [[Anthony Rageul]] publie sa première version de ''Prise de tête'', bande dessinée numérique explorant différentes possibilités d’interaction<ref name=Phyl>{{lien web|auteur=|année=2015|url=http://www.phylacterium.fr/?p=2162|titre=Entretien jeune recherche en bande dessinée : Anthony Rageul|site=phylacterium.fr}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|site=theses.fr|titre=''La bande dessinée saisie par le numérique : formes et enjeux du récit reconfiguré par l'interactivité'' par Anthony Rageul|sous-titre=Thèse de doctorat en Arts plastiques|année=2016|lieu=Paris 10|url=http://www.theses.fr/2016PA100079}}</ref>.


=== 2010 : le marché balbutiant de la BD numérique ===
=== 2010 : le marché balbutiant de la BD numérique ===
Face au succès de l'[[iPhone]] en France, plusieurs acteurs sont apparus pour décliner la bande dessinée sur [[smartphone]], avec une visibilité croissante fin [[2009]] : [[Aquafadas]] et sa plateforme [[Ave!Comics]], [[MobiLire]], Forecomm, [[BDTouch]]<ref>''Des bulles sur le net : la BD s'empare du numérique'', AFP, 22 janvier 2010</ref> ou encore [[Choyooz]]<ref name="LesEchos_010110"/>. Souvent indépendants des éditeurs, tous s'appuient sur le développement d'une visionneuse destiné à faciliter la lecture de bande dessinée sur écrans. Les visionneuses s'appuient souvent sur des effets visuels et sonores pour contrebalancer le [[petit format]] des écrans de téléphones<ref>''La BD anime ses bulles sur les mobiles'', 01net 13 mars 2009.</ref>. Le terme ''bande dessinée numérique'' se généralise pour désigner ces bandes dessinées vendues sous la forme d'applications au sein de l'[[AppStore]] ou de l'''[[Android]] market''. Reprenant les termes du rapport annuel de l'[[ACBD]] en [[2009]], la presse souligne l'état « balbutiant » du marché de la bande dessinée numérique.

Face au succès de l'[[iPhone]] en France, plusieurs acteurs sont apparus pour décliner la bande dessinée sur [[smartphone]], avec une visibilité croissante fin [[2009]] : [[Aquafadas]] et sa plateforme [[Ave!Comics]], [[MobiLire]], Forecomm, [[BDTouch]]<ref>''Des bulles sur le net : la BD s'empare du numérique'', AFP, 22 janvier 2010</ref> ou encore [[Choyooz]]<ref name="LesEchos_010110"/>. Souvent indépendants des éditeurs, tous s'appuient sur le développement d'une visionneuse destiné à faciliter la lecture de bande dessinée sur écrans. Les visionneuses s'appuient souvent sur des effets visuels et sonores pour contrebalancer le petit format des écrans de téléphones<ref>''La BD anime ses bulles sur les mobiles'', 01net 13 mars 2009.</ref>. Le terme ''bande dessinée numérique'' se généralise pour désigner ces bandes dessinées vendues sous la forme d'applications au sein de l'[[AppStore]] ou de l'''[[Android]] market''. Reprenant les termes du rapport annuel de l'[[ACBD]] en [[2009]], la presse souligne l'état « balbutiant » du marché de la bande dessinée numérique.


L'essentiel de la production relève en effet de l'adaptation sur support numérique d'albums issus des fonds des éditeurs BD. [[L'Homme de Washington]], une aventure de [[Lucky Luke]] fait figure de pionnier en décembre [[2008]] lorsqu'il paraît conjointement sur papier et sous forme d'application pour téléphone mobile<ref name="LaTribune_270110">''Le numéro un européen de la BD se dessine un avenir numérique'', La Tribune, 27 janvier 2010.</ref>. Avec {{unité|50000|euros}} de chiffre d'affaires, cet album valide le modèle économique d'[[Aquafadas]] qui lève 1.2 million d'euros en novembre [[2009]]<ref>''Levées de fonds en série dans l'édition sur téléphone mobile'', Les Echos, 26 novembre 2009.</ref>.
L'essentiel de la production relève en effet de l'adaptation sur support numérique d'albums issus des fonds des éditeurs BD. [[L'Homme de Washington]], une aventure de [[Lucky Luke]] fait figure de pionnier en décembre [[2008]] lorsqu'il paraît conjointement sur papier et sous forme d'application pour téléphone mobile<ref name="LaTribune_270110">''Le numéro un européen de la BD se dessine un avenir numérique'', La Tribune, 27 janvier 2010.</ref>. Avec {{unité|50000|euros}} de chiffre d'affaires, cet album valide le modèle économique d'[[Aquafadas]] qui lève 1.2 million d'euros en novembre [[2009]]<ref>''Levées de fonds en série dans l'édition sur téléphone mobile'', Les Echos, 26 novembre 2009.</ref>.
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L'idée d'une bande dessinée numérique de création est néanmoins bien présente : « c'est le passage de l'adaptation à la création de BD conçues pour le Net qui signera l'émergence d'un marché. »<ref name="LeMonde_290110">''Balbutiant mais prometteur marché du numérique'', Le Monde des livres, 29 janvier 2010.</ref> La série [[Bludzee]] de [[Lewis Trondheim]] fait figure d'exemple et d'exception en s'appuyant sur le support numérique pour diffuser des [[strips]] quotidiens en 19 langues par le biais d'une [[application mobile]]. En janvier [[2010]], [[Bludzee]] figure dans le top 50 des applications iPhone les plus téléchargées<ref name="LesEchos_010110"/>. Pour soutenir la création originale, une « fabrique d'auteurs » est en projet à Bordeaux sous le parrainage de [[Lewis Trondheim]] sous la forme d'une pépinière destinée à une trentaine d'auteurs<ref>''Nouveaux espaces de la création'', Sud Ouest, 18 décembre 2009.</ref>.
L'idée d'une bande dessinée numérique de création est néanmoins bien présente : « c'est le passage de l'adaptation à la création de BD conçues pour le Net qui signera l'émergence d'un marché. »<ref name="LeMonde_290110">''Balbutiant mais prometteur marché du numérique'', Le Monde des livres, 29 janvier 2010.</ref> La série [[Bludzee]] de [[Lewis Trondheim]] fait figure d'exemple et d'exception en s'appuyant sur le support numérique pour diffuser des [[strips]] quotidiens en 19 langues par le biais d'une [[application mobile]]. En janvier [[2010]], [[Bludzee]] figure dans le top 50 des applications iPhone les plus téléchargées<ref name="LesEchos_010110"/>. Pour soutenir la création originale, une « fabrique d'auteurs » est en projet à Bordeaux sous le parrainage de [[Lewis Trondheim]] sous la forme d'une pépinière destinée à une trentaine d'auteurs<ref>''Nouveaux espaces de la création'', Sud Ouest, 18 décembre 2009.</ref>.


Quelques acteurs misent sur le [[web]] plutôt que sur les applications mobiles. [[DigiBiDi]] propose de la bd à la demande depuis [[2009]] : il est possible d'acheter ou de louer pour quelques jours l'accès à une version numérique d'un album papier<ref>''Des bandes dessinées à lire sur le Net'', Ouest-France, {{date|1|octobre|2009}}.</ref>. Les marchands de presse numérisée [[LeKiosque.fr]] ou [[Relay|Relay.com]] se positionnent également sur ce créneau de la BD à la demande<ref>''LeKiosque.fr lance la BD à la demande'', 01net, 23 décembre 2008.</ref>. En [[2010]] apparaît l'édition de BD en ligne communautaire avec [[Manolosanctis]] et [[Éditions Sandawe|Sandawe]]<ref>''Numérique, Internet révèle les jeunes auteurs'', Charente Libre, 30 janvier 2010.</ref> : le premier se veut un [[YouTube]] de la bande dessinée avec l'édition papier à la clé pour les projets les plus plébiscités<ref>Edition de BD en ligne - Manolosanctis; Cliquez, c'est édité!, L'Entreprise, {{date|1|avril|2010}}.</ref>, le second applique le modèle du [[crowdsourcing]] à la bande dessinée en proposant aux lecteurs d'investir financièrement pour produire des albums.
Quelques acteurs misent sur le [[web]] plutôt que sur les applications mobiles. DigiBiDi propose de la bd à la demande depuis [[2009]] : il est possible d'acheter ou de louer pour quelques jours l'accès à une version numérique d'un album papier<ref>''Des bandes dessinées à lire sur le Net'', Ouest-France, {{date|1|octobre|2009}}.</ref>. Les marchands de presse numérisée [[LeKiosque.fr]] ou [[Relay|Relay.com]] se positionnent également sur ce créneau de la BD à la demande<ref>''LeKiosque.fr lance la BD à la demande'', 01net, 23 décembre 2008.</ref>. En [[2010]] apparaît l'édition de BD en ligne communautaire avec [[Manolosanctis]] et [[Éditions Sandawe|Sandawe]]<ref>''Numérique, Internet révèle les jeunes auteurs'', Charente Libre, 30 janvier 2010.</ref> : le premier se veut un [[YouTube]] de la bande dessinée avec l'édition papier à la clé pour les projets les plus plébiscités<ref>Edition de BD en ligne - Manolosanctis; Cliquez, c'est édité!, L'Entreprise, {{date|1|avril|2010}}.</ref>, le second applique le modèle du [[crowdsourcing]] à la bande dessinée en proposant aux lecteurs d'investir financièrement pour produire des albums.

Début [[2010]], des auteurs indépendants s'approprient eux aussi le [[web]] avec des objectifs divers. [[Fred Boot]] offre une seconde vie à son album [[Gordo, un singe contre l'Amérique]] en le publiant sur Internet après que l'éditeur ait échoué à le promouvoir et à le vendre en librairie<ref>''une BD qui s'offre une seconde chance sur le Net'', 01net, 8 mars 2010</ref>. [[Thomas Cadène]] lance le feuilleton ''[[Les Autres Gens]]'' avec plus d'une soixantaine de dessinateurs : pour {{unité|2.79|€}} par mois les lecteurs sont invités à suivre en ligne quotidiennement une « bédénovela » dans la plus pure tradition télévisuelle<ref>''La bulle payante déboule sur le Net'', Libération, 16 mars 2010</ref> ; le concept attire 5000 lecteurs durant le premier mois gratuit<ref>"Les autres gens", la BD en ligne débarque, Le Point, 30 mars 2010.</ref>. Lancé sans le soutien d'éditeurs, même si Dupuis publiera une dizaine de recueils papier tirés des Autres Gens, ce projet de soap quotidien finira par épuiser l'initiateur (et scénariste principal), mais aura tout de même connu une moyenne de 1200 abonnés<ref>''[http://owni.fr/2012/05/21/thomas-cadene-auteur-aurait-interet-a-etre-pirate/ L'auteur aurait intérêt à être piraté]'', interview par Guillaume Ledit, Owni, 21 mai 2011</ref>.


Quant à Moon, il explore le potentiel interactif du support numérique avec son blog BD [[Bleuh]]<ref>''vu sur le www; Le croissant croqué de Moon'', Libération, 28 janvier 2010</ref>.
Début [[2010]], des auteurs indépendants s'approprient eux aussi le [[web]] avec des objectifs divers. [[Fred Boot]] offre une seconde vie à son album [[Gordo, un singe contre l'Amérique]] en le publiant sur Internet après que l'éditeur ait échoué à le promouvoir et à le vendre en librairie<ref>''une BD qui s'offre une seconde chance sur le Net'', 01net, 8 mars 2010</ref>. [[Thomas Cadène]] lance le feuilleton ''[[Les Autres Gens]]'' avec plus d'une soixantaine de dessinateurs : pour {{unité|2.79|€}} par mois les lecteurs sont invités à suivre en ligne quotidiennement une « bédénovela » dans la plus pure tradition télévisuelle<ref>''La bulle payante déboule sur le Net'', Libération, 16 mars 2010</ref> ; le concept attire 5000 lecteurs durant le premier mois gratuit<ref>"Les autres gens", la BD en ligne débarque, Le Point, 30 mars 2010.</ref>. Lancé sans le soutien d'éditeurs, même si Dupuis plubliera une dizaine de recueils papier tirés des Autres Gens, ce projet de soap quotidien finira par épuiser initiateur (et scénariste principal), mais aura tout de même connu une moyenne de 1200 abonnés<ref>''[http://owni.fr/2012/05/21/thomas-cadene-auteur-aurait-interet-a-etre-pirate/ L'auteur aurait intérêt à être piraté]'', interview par Guillaume Ledit, Owni, 21 mai 2011</ref>.
<br/>Quant à [[Moon]], il explore le potentiel interactif du support numérique avec son blog BD [[Bleuh]]<ref>''vu sur le www; Le croissant croqué de Moon'', Libération, 28 janvier 2010</ref>.


Outre les partenariats et cessions de droits aux divers prestataires techniques, certains éditeurs s'efforcent de se positionner sur le marché de la BD numérique. [[Soleil Productions]] a diffusé en [[2009]] le premier album de [[Lanfeust Odyssey]] en version numérique sur leur propre plateforme avec un résultat mitigé ({{formatnum:11000}} achats numériques contre {{formatnum:300000}} albums vendus<ref name="LeMonde_290110"/>). [[Delcourt (éditions)|Delcourt]] mise pour sa part sur la création originale en s'associant en [[2009]] les services de [[Yannick Lejeune]], ingénieur en informatique et instigateur du [[Festival des blogs BD]], en tant qu'éditeur externe et directeur de collection chargé du numérique<ref>''Lire une BD sur le portable, pas si simple !'', Ouest-France, 30 janvier 2010</ref>.
Outre les partenariats et cessions de droits aux divers prestataires techniques, certains éditeurs s'efforcent de se positionner sur le marché de la BD numérique. [[Soleil Productions]] a diffusé en [[2009]] le premier album de [[Lanfeust Odyssey]] en version numérique sur leur propre plateforme avec un résultat mitigé ({{formatnum:11000}} achats numériques contre {{formatnum:300000}} albums vendus<ref name="LeMonde_290110"/>). [[Delcourt (éditions)|Delcourt]] mise pour sa part sur la création originale en s'associant en [[2009]] les services de [[Yannick Lejeune]], ingénieur en informatique et instigateur du [[Festival des blogs BD]], en tant qu'éditeur externe et directeur de collection chargé du numérique<ref>''Lire une BD sur le portable, pas si simple !'', Ouest-France, 30 janvier 2010</ref>.


Quant au groupe [[Média-Participations]] ([[Dargaud]], [[Dupuis]], [[Kana (maison d'édition)|Kana]], [[Le Lombard|Lombard]]), numéro 1 européen de la bande dessinée, il a racheté [[Anuman Interactive]] en [[2009]]<ref name="LeMonde_290110"/> et ouvre une plateforme de diffusion de BD en ligne. Cette plateforme, nommée [[izneo]] propose depuis fin mars [[2010]] des bandes dessinées en [[streaming]], en accès permanent ou pour une durée de 10 jours<ref name="LaTribune_270110"/>. D'autres éditeurs depuis ont rejoint la plateforme ([[Bamboo]], [[Casterman]], [[Cinebook]], [[Delcourt (maison d'édition)|Delcourt]], [[Circonflexe]], [[Fei]], [[Fleurus]], [[Fluide glacial]], [[Grand Angle]], [[Jungle]], [[Lucky Comics]], [[manolosanctis]], [[Mosquito (maison d'édition)|Mosquito]]).
Quant au groupe [[Média-Participations]] ([[Dargaud]], [[Dupuis]], [[Kana (maison d'édition)|Kana]], [[Le Lombard|Lombard]]), numéro 1 européen de la bande dessinée, il a racheté [[Anuman Interactive]] en [[2009]]<ref name="LeMonde_290110"/> et ouvre une plateforme de diffusion de BD en ligne. Cette plateforme, nommée [[izneo]], propose depuis fin mars [[2010]] des bandes dessinées en [[streaming]], en accès permanent ou pour une durée de 10 jours<ref name="LaTribune_270110"/>. D'autres éditeurs depuis ont rejoint la plateforme ([[Bamboo Édition|Bamboo]], [[Casterman]], [[Cinebook]], [[Delcourt (maison d'édition)|Delcourt]], [[Circonflexe]], [[Fei]], [[Fleurus]], [[Fluide glacial]], [[Grand Angle]], [[Jungle]], [[Lucky Comics]], [[manolosanctis]], [[Mosquito (maison d'édition)|Mosquito]]).


Un millier d'auteurs de bande dessinée ont signé une pétition intitulée « l'appel du numérique » pour protester contre le manque de concertation dans l'élaboration de tels projets par les éditeurs<ref>Salon du livre de Paris : l'art de sauver les meubles, Le Monde des Livres, 2 avril 2010.</ref>.
Un millier d'auteurs de bande dessinée ont signé une pétition intitulée « l'appel du numérique » pour protester contre le manque de concertation dans l'élaboration de tels projets par les éditeurs<ref>Salon du livre de Paris : l'art de sauver les meubles, Le Monde des Livres, 2 avril 2010.</ref>.


En 2020, trois auteurs de BD créent un site web, qui utilise le principe du [[cadavre exquis]] en bande dessinée, pour réaliser des histoires à plusieurs. Ce contenu est diffusé sous [[Creative Commons Attribution|licence libre Creative Commons]].
=== La monétisation ===

Depuis quelques années, l'abonnement numérique à des livres révolutionnent petit à petit le marché du livre. La bande dessinée n'y réchappe pas avec la sortie d'une offre comparable, mais entièrement dédiée à la BD avec la plateforme [[Izneo|Iznéo]]<ref>{{Lien web|langue = |titre = Les BD en abonnement chez Iznéo|url = http://www.izneo.com/tous-G0-abonnementhome|site = |date = |consulté le = }}</ref>. YouScribe<ref>{{Lien web|langue = |titre = L'offre de BD en abonnement de chez YouScribe|url = http://www.youscribe.com/catalogue/tous/bd-mangas/bd/?offer_type=Subscription|site = |date = 08/10/2014|consulté le = }}</ref> a aussi rejoint le mouvement en proposant depuis octobre 2014 plusieurs centaines d'albums accessibles dans sa formule d'abonnement aux ebooks. Ce nouveau moyen de consommation de la bande dessinée permet de profiter d'une offre illimitée en payant seulement quelques euros par mois (souvent 10 euros).
=== Monétisation ===
Depuis quelques années, l'abonnement numérique à des livres révolutionnent petit à petit le marché du livre. La bande dessinée n'y échappe pas avec la sortie d'une offre comparable, mais entièrement consacrée à la BD avec la plateforme [[Izneo|Iznéo]]<ref>{{Lien web|langue = |titre = Les BD en abonnement chez Iznéo|url = http://www.izneo.com/tous-G0-abonnementhome|site =izneo.com|date = |consulté le = }}</ref>. YouScribe<ref>{{Lien web|langue = |titre = L'offre de BD en abonnement de chez YouScribe|url = http://www.youscribe.com/catalogue/tous/bd-mangas/bd/?offer_type=Subscription|site =youscribe.com|date = 08/10/2014|consulté le = }}</ref> a aussi rejoint le mouvement en proposant depuis octobre 2014 plusieurs centaines d'albums accessibles dans sa formule d'abonnement aux ebooks. Ce nouveau moyen de consommation de la bande dessinée permet de profiter d'une offre illimitée en payant seulement quelques euros par mois (souvent 10 euros).


Le [[crowdfunding]] est un mode de financement possible pour la bande dessinée en ligne, mais il est souvent postérieur à la publication en ligne et destiné à la production d'une édition papier des webcomics ou blogs bd.
Le [[crowdfunding]] est un mode de financement possible pour la bande dessinée en ligne, mais il est souvent postérieur à la publication en ligne et destiné à la production d'une édition papier des webcomics ou blogs bd.

On peut citer l'exemple de la dessinatrice [[Laurel (auteur)|Laurel]] qui est parvenue à lever les sommes de 268 147 et 391 694 euros<ref>''[https://fr.ulule.com/comme-convenu/ Comme convenu]'', sur Ulule.fr</ref>{{,}}<ref>''[https://fr.ulule.com/comme-convenu-2/ Comme convenu - tome 2]'', sur Ulule.fr</ref> pour la publication papier des deux tomes de sa bande dessinée ''[[Comme convenu]]'', d'abord publiée en ligne sous forme de blog-bd. Le record dans le domaine pour les pays anglophones est le financement d'une version nouvelle imprimée du webcomic ''The Order of the Stick'', par Rich Burlew, qui a atteint 1 254 120 dollars<ref>''[https://www.kickstarter.com/projects/599092525/the-order-of-the-stick-reprint-drive The Order of the stick]'', sur Kickstarter.</ref>.
On peut citer l'exemple de la dessinatrice [[Laurel (auteur)|Laurel]] qui est parvenue à lever les sommes de 268 147 et 391 694 euros<ref>''[https://fr.ulule.com/comme-convenu/ Comme convenu]'', sur Ulule.fr</ref>{{,}}<ref>''[https://fr.ulule.com/comme-convenu-2/ Comme convenu - tome 2]'', sur Ulule.fr</ref> pour la publication papier des deux tomes de sa bande dessinée ''[[Comme convenu]]'', d'abord publiée en ligne sous forme de blog-bd. Le record dans le domaine pour les pays anglophones est le financement d'une version nouvelle imprimée du webcomic ''The Order of the Stick'', par Rich Burlew, qui a atteint 1 254 120 dollars<ref>''[https://www.kickstarter.com/projects/599092525/the-order-of-the-stick-reprint-drive The Order of the stick]'', sur Kickstarter.</ref>.


Il existe aussi des projets financés par micro-paiements réguliers, comme ''Le secret des cailloux qui brillent'', lancé en 2016 par [[Thomas Mathieu]]<ref>''[http://lesecretdescaillouxquibrillent.com/ Le secret des cailloux qui brillent]''</ref>.
Il existe aussi des projets financés par micro-paiements réguliers, comme ''Le secret des cailloux qui brillent'', lancé en 2016 par [[Thomas Mathieu]]<ref>''[http://lesecretdescaillouxquibrillent.com/ Le secret des cailloux qui brillent]''</ref>.


Pour sa série [[Pepper&Carrot]], [[David Revoy]] diffuse tout son contenu sous [[licence libre]] [[Creative Commons Attribution]], en précisant qu'il a été produit avec des [[Logiciel libre|logiciels libres]]. En contrepartie il fait un appel aux dons à travers la plateforme [[Patreon]]. Son succès motive l'éditeur Glénat à publier son travail en version papier, sans verser de salaire ni de [[Droit d'auteur en France|droit d'auteur]] mais en participant aux dons<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Quentin Girard|titre=Droits d'auteur : ambiance poivrée dans la BD|périodique=Libération.fr|date=09/09/2016|issn=|lire en ligne=http://next.liberation.fr/culture-next/2016/09/09/droits-d-auteur-ambiance-poivree-dans-la-bd_1491147|consulté le=2017-07-07|pages=}}</ref>.
Pour sa série [[Pepper&Carrot]], [[David Revoy]] diffuse tout son contenu sous [[licence libre]] [[Creative Commons Attribution]], en précisant qu'il a été produit avec des [[Logiciel libre|logiciels libres]]. En contrepartie il fait un appel aux dons à travers la plateforme [[Patreon]]. Son succès motive l'éditeur [[Glénat]] à publier son travail en version papier, sans verser de salaire ni de [[Droit d'auteur en France|droit d'auteur]] mais en participant aux dons<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Quentin Girard|titre=Droits d'auteur : ambiance poivrée dans la BD|périodique=Libération.fr|date=09/09/2016|issn=|lire en ligne=http://next.liberation.fr/culture-next/2016/09/09/droits-d-auteur-ambiance-poivree-dans-la-bd_1491147|consulté le=2017-07-07|pages=}}</ref>.

== Genres ==
La bande dessinée en ligne permet de développer des créations dans tous les genres : journal (blog de [[Lewis Trondheim]], aventure, humour qui sont des genres habituels en bande dessinée sur support papier mais aussi des thématiques plus rares comme la [[vulgarisation]] scientifique ([[Tu mourras moins bête…]] de Marion Montaigne édité ensuite en livre et adapté en dessin animé ou les travaux diffusés par l'éditeur [[JKX Comics]] fondé par trois [[doctorant]]s américains en science de l'[[Université du Wisconsin à Madison]]).


== Récompenses ==
== Récompenses ==
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{références|colonnes=2}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{article|auteur=La Rédaction|périodique=lemonde.fr|date=27/01/2009|titre=Revue de blog BD spécial festival d'Angoulême|url=https://www.lemonde.fr/livres/article/2009/01/27/special-festival-d-angouleme_1147342_3260.html}}
* {{article|auteur=La Rédaction|périodique=lemonde.fr|date=27/01/2009|titre=Revue de blog BD spécial festival d'Angoulême|url=https://www.lemonde.fr/livres/article/2009/01/27/special-festival-d-angouleme_1147342_3260.html}}
* {{ouvrage|auteur=Julien Baudry|titre=Cases-pixels : Une histoire de la BD numérique en France. Nouvelle édition|éditeur=Presses universitaires François-Rabelais|lieu=Tours|année=2018|ISBN=9782869067035|url=http://books.openedition.org/pufr/15654}}.
* {{article|auteur=Garfield Benjamin|titre=La toile fractale : complexité et contrainte dans les webcomics|périodique=Hybrid|numéro=5|date=18/12/2018|consulté le=12 août 2020|url=http://www.hybrid.univ-paris8.fr/lodel/index.php?id=1017}}
* {{lien web|auteur=Julien Falgas|titre=BD et numérique : une expérience du récit audiovisuel à taille humaine |site=[[The Conversation (média)|The Conversation]]|date=22 juin 2016|url=https://theconversation.com/bd-et-numerique-une-experience-du-recit-audiovisuel-a-taille-humaine-61294}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Bande dessinée et numérique|éditeur=CNRS Éditions|date=2016|isbn=978-2-271-08759-1|isbn2=978-2-271-12213-1|doi=10.4000/books.editionscnrs.20586|lire en ligne=http://books.openedition.org/editionscnrs/20586}}

=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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* [[Bande dessinée]]
* [[Bande dessinée]]
* [[Bande dessinée interactive]]
* [[Bande dessinée interactive]]
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* [[dmoz:World/Fran%c3%a7ais/Arts/Bande_dessin%c3%a9e/En_ligne/| Bande dessinée en ligne sur l'Open Directory]]
* [[dmoz:World/Fran%c3%a7ais/Arts/Bande_dessin%c3%a9e/En_ligne/| Bande dessinée en ligne sur l'Open Directory]]
* {{lien web|langue=it|titre=Fumetto digitale|site=[[Encyclopédie Treccani]]|url=http://www.treccani.it/enciclopedia/fumetto-digitale_%28Lessico-del-XXI-Secolo%29/}}
* {{lien brisé|consulté le=2017-08-01|url=http://www.labo-nt2.uqam.ca/recherches/dossier/webcomics|titre=Dossier thématique NT2: webcomics}}
* {{lien brisé|consulté le=2017-08-01|url=http://www.labo-nt2.uqam.ca/recherches/dossier/webcomics|titre=Dossier thématique NT2: webcomics}}


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Dernière version du 14 mai 2024 à 02:06

Une bande dessinée en ligne (webcomic en anglais) est une bande dessinée proposée sur Internet. Les bandes dessinées en ligne sont comparables aux bandes dessinées auto-éditées, dans la mesure où quiconque peut en créer et en publier une. Les bandes dessinées en lignes étant parfois structurées comme un blog, il est possible de rencontrer l'expression « blog BD » pour les désigner.

Précurseurs anglophones[modifier | modifier le code]

La première bande dessinée accessible via un réseau informatique est Witches and Stitches d'Eric Millikin diffusée en 1985 via Compuserve[1]. Viennent ensuite[2] T.H.E. Fox (1986), Where the Buffalo Roam (1991), Netboy (1993), Docteur Fun (1993), NetComics Weekly (1994, poursuivi jusqu'en 1999 en anglais et jusque 2001 en finnois). En 1995, Argon Zark! et Kevin & Kell font leur apparition. Les parutions de ces deux webcomics se poursuivent en 2007.

Argon Zark! de Charley Parker est sans conteste la première bande dessinée créée spécifiquement pour paraitre sur Internet[3] :

Tous ces caractères désignent Argon Zark! comme le maitre-étalon des bandes dessinées en ligne en ultérieures.

Les bandes dessinées en ligne sont à l'origine souvent liées à l'esprit libertaire qui a inspiré les premiers pas de l'Internet, et donc au partage gratuit. La question de la rentabilité, et donc d'un marché pour ce type de bande dessinée, est complexe.

Débuts hésitants sur le web francophone[modifier | modifier le code]

Enthousiasme tardif et de courte durée[modifier | modifier le code]

En 1997, la bande dessinée interactive fait ses premiers pas[4]. Après des tentatives coûteuses de réalisation du CD-rom, c'est Internet qui accueille la bande dessinée qui s'y trouve à son aise alors que la technologie laisse encore peu de place à l'animation ou au son et privilégie les images légères à télécharger. Le festival d'Angoulême consacre des conférences à cette union, ainsi que 8 postes informatiques en accès libre[5]. La même année, Luz fait figure de précurseur avec Ramon et Pedro[6] : produite par Multimania et publiée par Wanadoo, cette série intégrait du son, de l'animation et de l'interactivité ; hormis les 5 premiers épisodes, les suivants étaient réservés aux abonnés de Wanadoo.

Dès 1998, certains auteurs de Fluide glacial publient dans la rubrique @Fluide du site du magazine, qui a donné naissance au webzine @Fluidz en 2000. C'est aussi cette année-là que naît la première communauté d'auteurs de bande dessinée amateurs : BDAmateur.

En 1999 le site de publication Coconino World[7] ouvre ses portes pour publier aussi bien de jeunes auteurs issus des formations de bande dessinée d'Angoulême, que des trésors du patrimoine de la bande dessinée et de l'image narrative.

En 2000, un annuaire ouvre ses pages pour référencer la production en ligne francophone, c'est le futur Abdel-INN[8]. C'est cette même année que fleurissent les bandes dessinées interactives, propulsées par des startups Internet : notamment John Lecrocheur[9] en France ou L'Oreille coupée au Canada[10].

Ravages de la bulle Internet[modifier | modifier le code]

En 2001, les éditions Dupuis investissent plus de 2 millions de francs dans I/O Interactifs, les créateurs de John Lecrocheur, afin d'en détenir 51 %[11]. Quelques années plus tard, I/O Interactifs disparaissent d'Internet, avec la série qui les avait fait connaitre et les premiers épisodes d'une nouvelle série dont la parution avait débuté. Cet exemple illustre l'impact de l'explosion de la bulle Internet sur les premières initiatives professionnelles en matière de bande dessinée en ligne.

À cette même période, tous les indicateurs sont au beau fixe pour la bande dessinée traditionnelle : chaque année la production et les ventes atteignent de nouveaux records, comme l'attestent les bilans de l'association des critiques de bande dessinée[12]. Les quelques auteurs professionnels qui s'intéressent alors à une création en lien avec Internet (à l'image d'Yslaire qui change d'éditeur pour se consacrer à ses activités multimédia[13]) s'en détournent progressivement. Les maisons d'édition adoptent une position attentiste, à la fois curieux de l'intérêt potentiel du public pour ce nouveau support et inquiets de la protection des droits d'auteurs[14]. Internet n'offre alors aucune opportunité de publication, c'est pourquoi l'essentiel de la production est l'œuvre d'auteurs amateurs. Ces derniers publient principalement des planches scannées, bien que quelques-uns s'emploient à explorer d'autres voies dans une démarche qualifiable d'underground.

En 2001, Lapin de Phiip marque l'avènement du premier webcomic quotidien francophone. Cette série est rejointe par plusieurs autres, autour d'une ligne éditoriale d'humour absurde, certaines sont traduites de l'anglais (Red Meat, Bigger than cheese, Oglaf, Les Céréales du dimanche matin…) et d'autres sont des créations francophones originales (Les philosophes, La Dissonance des corps…) [15] Le webcomic Lapin présente d'ailleurs quelques originalités par rapport au modèle anglophone, notamment le fait qu'il soit en lecture verticale et qu'il soit fait en photomontage (les premières années, Lapin est aujourd'hui dessiné). La verticalité et le photomontage ont d'ailleurs influencé d'autres webcomics du portail Lapin, ainsi, il en est de même pour les philosophes qui existe depuis 2008 (une bande dessinée d'humour absurde autour de la philosophie)[16]. Tout comme pour Lapin, la tendance semble d'aller du photomontage intégral au dessin sommaire.

En 2002, l'annuaire des BD en ligne devient Abdel-INN, se voulant une « auberge espagnole » de tous les récits graphiques en ligne[17], il accorde une place importante aux commentaires et aux contributions du public.

En 2003 Magelis propose aux visiteurs de la Fête de l'Internet de créer et publier leur bande dessinée en ligne[18].

En octobre de la même année démarre un des premiers projets de traduction informatisée de BD en ligne, avec Megatokyo[19], de Fred Gallagher.

Structuration du marché anglophone[modifier | modifier le code]

Dès la fin des années 1990, les webcomics se sont multipliés, conjointement à la démocratisation d'Internet dans les pays anglosaxons. Ce type de contenu a su prendre les devant sur d'autres multimédias (vidéo, jeu en ligne…), qui nécessitaient des réseaux plus véloces et s'avéraient donc plus onéreux à déployer dans les premières années de développement d'Internet.

En 2000 Scott McCloud a dressé le bilan du marché du comic anglosaxon[20], suggérant que le webcomic était la solution à la crise traversée par son grand-frère. Depuis plusieurs années, le comic est fragilisé économiquement par une crise de son réseau de distribution et par une marginalisation de son public[21]. Le webcomic semble bel et bien avoir bénéficié de cette mauvaise santé, en servant de salut à des auteurs qui ne trouvaient aucun débouché pour leur création dans le secteur traditionnel. Des publics variés se sont tournés vers ce contenu en ligne, exempt de l'image puérile que véhicule le comic de super héros.

En 2001 parait When I am a king de Demian5[22] qui consacre les idées défendues par McCloud autour de ce qu'il appelle « infinite canvas » (traduit en « toile infinie ») : un récit en ligne peut s'étendre à l'horizontale et à la verticale dans des dimensions virtuellement infinies, contrairement à un récit limité par l'espace de la page de papier. Pour autant les théories de McCloud ne suffisent pas à couvrir tout l'éventail des possibles, puisqu'il élude notamment les apports possibles du son, de l'animation ou de l'interactivité, ainsi que celui de l'instantanéité offerte par la publication sur Internet[23].

2005, année charnière[modifier | modifier le code]

Dans le monde[modifier | modifier le code]

En 2005, le constat est dressé : Internet s'est doté d'un système éditorial propre, pour l'édition de bandes dessinées[24]. Les pays anglosaxons et asiatiques sont montrés du doigt.

Asie[modifier | modifier le code]

Les Japonais et les Coréens lisent des e-manga et des e-manhwa. En Corée, la bande dessinée en ligne représente près d'un quart du marché de la bande dessinée. Ces populations lisent non seulement sur ordinateur, mais aussi — et surtout — sur téléphone mobile. La console de jeux vidéo PSP de Sony bénéficie également d'une offre de bande dessinée en téléchargement.

En Corée, le SICAF fait la part belle aux Digital cartoons à partir de 2006 avec plusieurs milliers d'euros de prix mis en jeux pour l'ensemble des récits récompensés.

Au Japon en 2009, le chiffre d'affaires annuel de vente de mangas numérisés atteint les 200 millions d'euros[25]. Le manga sur téléphone mobile représente alors 10 % du marché des mangas[26].

Monde anglosaxon[modifier | modifier le code]

La bande dessinée XKCD.

Le webcomic Penny Arcade, lancé en 1998, vit des dons de ses lecteurs, de la publicité et de la vente de produits dérivés. Le portail Modern Tales de Joey Manley est rentable avec ses 100 000 abonnés. Aux États-Unis, un Will Eisner Award représente les webcomics et récompense Mom's Cancer de Brian Fies.

Le webcomic se développe, porté par le succès de séries telles que PvP Online de Scott Kurtz, Penny Arcade ou Inverloch. Certains auteurs explorent la publication destinée aux consoles portables, avec des récits tels que NYC2123 conçu pour être lu sur PSP[27]

L'éditeur DC Comics lance en 2007 un portail d'édition de webcomics afin de publier de nouveaux talents venus d'Internet : Zuda Comics[28]. Le rééquilibrage progressif du marché des comics en direction des webcomics débouche sur un chiffre d'affaires de 300 millions de dollars pour le marché du comics numérique en 2009[25]. Certains auteurs indépendants vivent de leur création : le webcomic XKCD, avec 500 000 pages vues par jour fait vivre 3 personnes[29].

Webcomics publié en livre[modifier | modifier le code]

Quelques exemples de webcomics publié sur papiers : 8-Bit Theater de sprite-comic, Applegeeks, Aoi House, Alpha Shade, Asheron's Call, Bunny, Nukees de Keenspot, Least I Could Do, Loxie & Zoot, Maliki, Megatokyo, Mom's Cancer, The Brick Testament, Buttercup Festival, Buzzer Beater, Cat and Girl, Chugworth Academy, Ctrl+Alt+Del, Cyanide and Happiness, Death to the Extremist, Diesel Sweeties, Dominic Deegan, Dork Tower, The Adventures of Dr. McNinja, Earthsong, El Goonish Shive, Errant Story, Erfworld, Faux Pas, Fetus-X : FreakAngels de Warren Ellis, Get Your War On, Girl Genius, Girly de Radio Comix, Greystone Inn de Brad Guigar, Hsu and Chan, I Drew This de Keenspot, Lesbian Pirates From Outer Space, Jack, The Joy of Tech, Jerkcity, Kevin and Kell, Narbonic, Nodwick, Oh My Gods!, The Order of the Stick, Ozy and Millie, PartiallyClips, Penny and Aggie, Piled Higher and Deeper, The Perry Bible Fellowship, PvP, Real Life, Red Meat, Rice Boy, Sam and Fuzzy, Sarah's Scribbles, Starslip, The Suburban Jungle, This Modern World, Toothpaste for Dinner, User Friendly, Van Von Hunter, Venus Envy, VG Cats, Wigu, xkcd, Penguin loves Mevetc.

L'exception francophone[modifier | modifier le code]

L'année 2005 marque le réveil de l'Internet francophone. Dargaud ouvre l'espace Read Box destiné à pré-publier des albums (ou des extraits d'albums)[15]… Mais cela n'est rien face au bouleversement amené par Frantico et les blogs BD[30].

Dès septembre se tient le premier Festival des blogs BD[31]. Celui-ci consacre une nouvelle génération d'auteurs pour qui Internet est un lieu naturel de publication. Si nombre de ces auteurs escomptent séduire une maison d'édition, dans la foulée de l'illustre Frantico, certains se servent du blog comme un espace de publication et une fin en soi.

En 2006, Frantico est soupçonné d'être un autre pseudonyme de Laurent Chabosy, alias Lewis Trondheim au moment où ce dernier est consacré par le grand prix de la ville d'Angoulême et qu'il était également nommé pour le Prix du meilleur premier album avec Le blog de Frantico[32]. Cette révélation ne coupe pas court pour autant aux espoirs des blogueurs. Parmi eux Lewis Trondheim édite Allan Barte avec Le Journal du lutin[33] qui raconte la vie d'un enfant de 8 ans à la manière d'un blog à la première personne. D'autres suivent chez différents éditeurs : Libre comme un poney sauvage de Lisa Mandel en 2006

Le journal d'un remplaçant de Martin Vidberg, Paris est une mélopée de Monsieur le chien et Maliki broie la vie en rose de Souillon en 2007… Le Festival des blogs BD signe sa troisième édition et le blog semble bel et bien être devenu une filière de nouveaux auteurs, pour les éditeurs traditionnels qui trouvent en Internet un excellent outil pour mesurer le potentiel des planches qui y sont publiées. Certains auteurs ne manquent pas pour autant de mettre en place leurs propres projets éditoriaux à l'image des Miniblogs[34] qui consistent en de minuscules albums de bande dessinée à la fin desquels une adresse Web permet au lecteur de poursuivre son expérience sur Internet.

Contrairement aux autres régions du monde, sur l'Internet francophone la bande dessinée reste résolument tournée vers la tradition du papier.

Évolution récente chez les francophones[modifier | modifier le code]

Période de maturation[modifier | modifier le code]

À partir de 2005, trois postures cohabitent sur l'Internet francophone :

  • la poursuite du phénomène des blogs BD comme support de publication et de promotion individuelle ;
  • l'utilisation d'Internet comme tremplin collectif vers l'édition papier ;
  • la recherche d'opportunités nouvelles, inspirées par les exemples étrangers, de publier des bandes dessinées conçues spécifiquement pour Internet.

En 2005, Phiip crée les Lapin Éditions, ou les Éditions Lapin, qui ont vocation à publier les webcomics du portail lapin. Le premier sorti sera Lapin 1, je suis un lapin version papier de Lapin (Comic Strip), suivi de Plus Fort que le Fromage, traduction de Bigger Than Cheeses de Desmond Seah. Les éditions lapins se sont récemment diversifiées pour proposer à la vente des calendriers, t-shirts et autres goodies inspirés des webcomics du portail. En parallèle, une forte augmentation de la fréquentation est à remarquer sur le portail : Lapin et les autres webcomics hébergés (Red Meat, Les Philosophes…) ont été vus par plus de 10 millions de visiteurs uniques fin 2009[35]. Une véritable communauté s'est créée autour du portail Lapin.

Depuis 2006, BlogsBD.fr est la porte d'entrée vers les blogs BD[36], qui restent la principale forme de bande dessinée en ligne francophone. En janvier 2008, le Prix Révélation blog voit le jour à l'occasion du festival d'Angouleme. Il s'agit de récompenser les lauréats par l'opportunité d'éditer un projet sous forme d'album papier[37]. Les blogueurs les plus célèbres tels que Boulet ou Pénélope Jolicoeur culminent à 30 000 connexions quotidiennes[38], Miss Gally atteint 10 000 visiteurs par jour[39].

En 2007, 30joursdebd.com réunit plusieurs dizaines d'auteurs autour de l'idée de publier une planche par jour afin d'être repéré par un éditeur[40], représentant ainsi la tradition d'une bande dessinée en ligne tournée vers l'édition papier.

À l’initiative de Lewis Trondheim, président de la 34e édition du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, La Maison des Auteurs d’Angoulême a accueilli les 24h de la bande dessinée les 23 et . Cet exercice de style est inspiré du 24 hour comics day imaginé par Scott McCloud en 2004, il consiste - durant une journée par an - pour les auteurs de bande dessinée de par le monde à dessiner 24 planches en 24 heures ; le statut de McCloud dans le milieu des webcomics a conduit nombre d'auteurs à participer directement en ligne. Dans ce même esprit les planches réalisées à Angoulême ont été publiées en direct sur Internet avant d'être réunies en recueil. Le succès de l'initiative a conduit à sa reconduction pour 2008.

En également, le portail d'hébergement Webcomics.fr ouvre ses portes avec l'idée de permettre aux auteurs de « publier des bandes dessinées sur Internet aussi simplement qu'on tient un blog ». Le , il permet ainsi aux participants francophones du 24 hour comics day de publier leurs planches sur Internet[41]. Auparavant, en , un autre portail d'hébergement Webamag.eu naissait pour accueillir gratuitement aussi des auteurs. Après des débuts intimistes, le portail est devenu le parrain officiel des « 24 hours comics days » de Saint-Lô.[réf. nécessaire]

En grandpapier est lancé[42]. Ce site qui compte plus de 350 auteurs fait suite à deux expériences éditoriales en ligne précédentes, le journal de l'employé du Moi, sorte de blogs bd avant l'heure, qui vit le jour dès 2001. Et le site 40075km comics en 2005, ouvert à participation et gratuit qui exista un an et axé sur publication de webcomics sur la thématique du déplacement. A la fermeture en 2006 une sélection de 70 auteurs donna le livre 40075km comics[43]. Grandpapier organise chaque année depuis 2008 ses propres 24h de la bande dessinée ainsi que de temps à autre des projets de collectifs où le site fait office de plate-forme de prépublication.

En , la maison d'édition Foolstrip ouvre ses portes. Elle se définit comme « la première maison d'édition de BD en ligne ». Avec 3 séries à son ouverture, elle rémunère effectivement ses auteurs à hauteur de 200 euros la planche hebdomadaire[44],[45].

En parait le premier numéro d'El Coyote, journal BD en ligne à parution mensuelle regroupant des auteurs traditionnels comme Cromwell ou Riff et des blogueurs comme Tanxxx ou Poipoi.[réf. nécessaire] En parait le premier numéro de Comic Strip Magazine, un magazine culturel gratuit qui publie de nombreux auteurs de BD issus de la blogosphère. Une version iPhone est lancée quelques mois plus tard.[réf. nécessaire] En , les éditions Ego comme x lancent la nouvelle version de leur site, et publient gratuitement en ligne divers titres de leur catalogue ainsi que des archives inédites de leurs auteurs (Fabrice Neaud, Aristophane, Freddy Nadolny Poustochkine, Simon Hureau…).[réf. nécessaire]

En 2009 Anthony Rageul publie sa première version de Prise de tête, bande dessinée numérique explorant différentes possibilités d’interaction[46],[47].

2010 : le marché balbutiant de la BD numérique[modifier | modifier le code]

Face au succès de l'iPhone en France, plusieurs acteurs sont apparus pour décliner la bande dessinée sur smartphone, avec une visibilité croissante fin 2009 : Aquafadas et sa plateforme Ave!Comics, MobiLire, Forecomm, BDTouch[48] ou encore Choyooz[26]. Souvent indépendants des éditeurs, tous s'appuient sur le développement d'une visionneuse destiné à faciliter la lecture de bande dessinée sur écrans. Les visionneuses s'appuient souvent sur des effets visuels et sonores pour contrebalancer le petit format des écrans de téléphones[49]. Le terme bande dessinée numérique se généralise pour désigner ces bandes dessinées vendues sous la forme d'applications au sein de l'AppStore ou de l'Android market. Reprenant les termes du rapport annuel de l'ACBD en 2009, la presse souligne l'état « balbutiant » du marché de la bande dessinée numérique.

L'essentiel de la production relève en effet de l'adaptation sur support numérique d'albums issus des fonds des éditeurs BD. L'Homme de Washington, une aventure de Lucky Luke fait figure de pionnier en décembre 2008 lorsqu'il paraît conjointement sur papier et sous forme d'application pour téléphone mobile[50]. Avec 50 000 euros de chiffre d'affaires, cet album valide le modèle économique d'Aquafadas qui lève 1.2 million d'euros en novembre 2009[51].

L'idée d'une bande dessinée numérique de création est néanmoins bien présente : « c'est le passage de l'adaptation à la création de BD conçues pour le Net qui signera l'émergence d'un marché. »[52] La série Bludzee de Lewis Trondheim fait figure d'exemple et d'exception en s'appuyant sur le support numérique pour diffuser des strips quotidiens en 19 langues par le biais d'une application mobile. En janvier 2010, Bludzee figure dans le top 50 des applications iPhone les plus téléchargées[26]. Pour soutenir la création originale, une « fabrique d'auteurs » est en projet à Bordeaux sous le parrainage de Lewis Trondheim sous la forme d'une pépinière destinée à une trentaine d'auteurs[53].

Quelques acteurs misent sur le web plutôt que sur les applications mobiles. DigiBiDi propose de la bd à la demande depuis 2009 : il est possible d'acheter ou de louer pour quelques jours l'accès à une version numérique d'un album papier[54]. Les marchands de presse numérisée LeKiosque.fr ou Relay.com se positionnent également sur ce créneau de la BD à la demande[55]. En 2010 apparaît l'édition de BD en ligne communautaire avec Manolosanctis et Sandawe[56] : le premier se veut un YouTube de la bande dessinée avec l'édition papier à la clé pour les projets les plus plébiscités[57], le second applique le modèle du crowdsourcing à la bande dessinée en proposant aux lecteurs d'investir financièrement pour produire des albums.

Début 2010, des auteurs indépendants s'approprient eux aussi le web avec des objectifs divers. Fred Boot offre une seconde vie à son album Gordo, un singe contre l'Amérique en le publiant sur Internet après que l'éditeur ait échoué à le promouvoir et à le vendre en librairie[58]. Thomas Cadène lance le feuilleton Les Autres Gens avec plus d'une soixantaine de dessinateurs : pour 2,79  par mois les lecteurs sont invités à suivre en ligne quotidiennement une « bédénovela » dans la plus pure tradition télévisuelle[59] ; le concept attire 5000 lecteurs durant le premier mois gratuit[60]. Lancé sans le soutien d'éditeurs, même si Dupuis publiera une dizaine de recueils papier tirés des Autres Gens, ce projet de soap quotidien finira par épuiser l'initiateur (et scénariste principal), mais aura tout de même connu une moyenne de 1200 abonnés[61].

Quant à Moon, il explore le potentiel interactif du support numérique avec son blog BD Bleuh[62].

Outre les partenariats et cessions de droits aux divers prestataires techniques, certains éditeurs s'efforcent de se positionner sur le marché de la BD numérique. Soleil Productions a diffusé en 2009 le premier album de Lanfeust Odyssey en version numérique sur leur propre plateforme avec un résultat mitigé (11 000 achats numériques contre 300 000 albums vendus[52]). Delcourt mise pour sa part sur la création originale en s'associant en 2009 les services de Yannick Lejeune, ingénieur en informatique et instigateur du Festival des blogs BD, en tant qu'éditeur externe et directeur de collection chargé du numérique[63].

Quant au groupe Média-Participations (Dargaud, Dupuis, Kana, Lombard), numéro 1 européen de la bande dessinée, il a racheté Anuman Interactive en 2009[52] et ouvre une plateforme de diffusion de BD en ligne. Cette plateforme, nommée izneo, propose depuis fin mars 2010 des bandes dessinées en streaming, en accès permanent ou pour une durée de 10 jours[50]. D'autres éditeurs depuis ont rejoint la plateforme (Bamboo, Casterman, Cinebook, Delcourt, Circonflexe, Fei, Fleurus, Fluide glacial, Grand Angle, Jungle, Lucky Comics, manolosanctis, Mosquito).

Un millier d'auteurs de bande dessinée ont signé une pétition intitulée « l'appel du numérique » pour protester contre le manque de concertation dans l'élaboration de tels projets par les éditeurs[64].

En 2020, trois auteurs de BD créent un site web, qui utilise le principe du cadavre exquis en bande dessinée, pour réaliser des histoires à plusieurs. Ce contenu est diffusé sous licence libre Creative Commons.

Monétisation[modifier | modifier le code]

Depuis quelques années, l'abonnement numérique à des livres révolutionnent petit à petit le marché du livre. La bande dessinée n'y échappe pas avec la sortie d'une offre comparable, mais entièrement consacrée à la BD avec la plateforme Iznéo[65]. YouScribe[66] a aussi rejoint le mouvement en proposant depuis octobre 2014 plusieurs centaines d'albums accessibles dans sa formule d'abonnement aux ebooks. Ce nouveau moyen de consommation de la bande dessinée permet de profiter d'une offre illimitée en payant seulement quelques euros par mois (souvent 10 euros).

Le crowdfunding est un mode de financement possible pour la bande dessinée en ligne, mais il est souvent postérieur à la publication en ligne et destiné à la production d'une édition papier des webcomics ou blogs bd.

On peut citer l'exemple de la dessinatrice Laurel qui est parvenue à lever les sommes de 268 147 et 391 694 euros[67],[68] pour la publication papier des deux tomes de sa bande dessinée Comme convenu, d'abord publiée en ligne sous forme de blog-bd. Le record dans le domaine pour les pays anglophones est le financement d'une version nouvelle imprimée du webcomic The Order of the Stick, par Rich Burlew, qui a atteint 1 254 120 dollars[69].

Il existe aussi des projets financés par micro-paiements réguliers, comme Le secret des cailloux qui brillent, lancé en 2016 par Thomas Mathieu[70].

Pour sa série Pepper&Carrot, David Revoy diffuse tout son contenu sous licence libre Creative Commons Attribution, en précisant qu'il a été produit avec des logiciels libres. En contrepartie il fait un appel aux dons à travers la plateforme Patreon. Son succès motive l'éditeur Glénat à publier son travail en version papier, sans verser de salaire ni de droit d'auteur mais en participant aux dons[71].

Genres[modifier | modifier le code]

La bande dessinée en ligne permet de développer des créations dans tous les genres : journal (blog de Lewis Trondheim, aventure, humour qui sont des genres habituels en bande dessinée sur support papier mais aussi des thématiques plus rares comme la vulgarisation scientifique (Tu mourras moins bête… de Marion Montaigne édité ensuite en livre et adapté en dessin animé ou les travaux diffusés par l'éditeur JKX Comics fondé par trois doctorants américains en science de l'Université du Wisconsin à Madison).

Récompenses[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Shaenon Garrity, « The History of Webcomics », The Comics Journal,‎ (lire en ligne)
  2. Page "webcomics" sur Wikipedia en anglais
  3. Page "Argon Zark!" sur Wikipedia en anglais
  4. Premiers pas de la BD interactive, Le Monde, 20 janvier 1997.
  5. Premiers pas de la BD interactive - Au Festival d'Angoulême., Le Monde, 20 janvier 1997
  6. L'éléphant contre la souris., Le Monde, 20 janvier 1997
  7. Coconino, les bulles crèvent l'écran, Sud Ouest dimanche, 14 décembre 2003
  8. Neuvième art, Le Figaro – Planète web, 12 juin 2000
  9. Sélection digitale. L'an II de la techno-fiction., Libération, 10 mars 2000.
  10. Le tueur avait-il l'oreille coupée ?, Le Monde des livres, 23 janvier 2004.
  11. Les Éditions Dupuis investissent dans un producteur de contenus en ligne., La Tribune, 6 février 2001.
  12. ACBD - Grand Prix de la Critique de Bande Dessinée - Accueil
  13. GUIDE - Sélection digitale. Strips à la mode.com. Les sites de BD pullulent sur l'Internet., Libération, 28 janvier 2000
  14. La fin du livre ?, Trends/Tendances, .
  15. a et b La Toile fait des bulles., Le Figaro, 25 janvier 2005.
  16. Les Philosophes, par -nico
  17. L’auberge à bande dessinée, Le Monde Des Livres, 28 janvier 2005
  18. Fête de l'Internet - un déluge d'initiatives., Le Figaro, 11 mars 2003
  19. Megatokyo
  20. McCloud, Scott (2000). Réinventer la bande dessinée, Paris, Vertige Graphic, 2002 (ISBN 2-908981-58-0), traduit de l'anglais : Reinventing Comics, New York: Paradox Press. (ISBN 0-06-095350-0)
  21. Comics : les superhéros américains assiégés, Le Figaro, 9 août 2005.
  22. Le tombeur pharaon., Liberation, 18 mai 2001.
  23. Dessin sur toile., Libération livres, 24 janvier 2002.
  24. Internet, mobiles, consoles : la BD envahit l’univers numérique, Le Figaro, 10 août 2005
  25. a et b LaBD s'installe sur Internet, Le Firago, 29 janvier 2010
  26. a b et c Les bulles s'éclatent en ligne, Enjeux Les Echos, .
  27. La BD fait doucement son trou sur le web… mais par la bande, 24 heures, 14 octobre 2006.
  28. « BD en ligne : DC Comics veut stimuler les créateurs méconnus »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), VNUNet France, 11 juillet 2007.
  29. XKCD, une Case en plus, Libération, 21 novembre 2009
  30. Bulles de blogs, Libération, 27 mai 2005.
  31. Des blogueurs qui planchent, Libération, 9 septembre 2005
  32. Chef de crayon, Libération, 25 janvier 2007
  33. Des bulles plein les blogs, L'Express, 1 décembre 2005.
  34. Les blogueurs font leur trou, La Charente Libre, 13 octobre 2006.
  35. « http://lapin.org/index.html?post%2F2010%2F01%2F19%2FLapin.org-%3A-histoire-et-statistiques »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  36. www.blogsbd.fr : case départ, Micro Hebdo, 15 février 2007
  37. Les blogs BD s'illustrent dans l'édition, Ouest-France, 13 janvier 2008.
  38. Des dessinateurs de BD délaissent la planche pour la Toile, Le Monde, 23 février 2008.
  39. Miss Gally, auteure de BD en état de grâce, Ouest-France, 20 septembre 2008.
  40. Les premiers pas de Ced et Shuky dans la BD., Ouest-France, 29 octobre 2007
  41. 24 planches de BD en 24 heures, à Saint-Lô, Ouest-France, 21 octobre 2007.
  42. http://www.graphivore.be/--grand-papier---des-recits-d-auteurs--dessines-au-quotidien--news-1339.html
  43. « 40075km comics » [livre], sur l'employé du Moi (consulté le ).
  44. Le Bon filon de la BD sur Internet, Le Parisien économie, 17 décembre 2007.
  45. Foolstrip dessine le visage numérique de la BD de demain, Le Monde, 18 juillet 2008
  46. « Entretien jeune recherche en bande dessinée : Anthony Rageul », sur phylacterium.fr, .
  47. « La bande dessinée saisie par le numérique : formes et enjeux du récit reconfiguré par l'interactivité par Anthony Rageul : Thèse de doctorat en Arts plastiques », sur theses.fr, Paris 10,
  48. Des bulles sur le net : la BD s'empare du numérique, AFP, 22 janvier 2010
  49. La BD anime ses bulles sur les mobiles, 01net 13 mars 2009.
  50. a et b Le numéro un européen de la BD se dessine un avenir numérique, La Tribune, 27 janvier 2010.
  51. Levées de fonds en série dans l'édition sur téléphone mobile, Les Echos, 26 novembre 2009.
  52. a b et c Balbutiant mais prometteur marché du numérique, Le Monde des livres, 29 janvier 2010.
  53. Nouveaux espaces de la création, Sud Ouest, 18 décembre 2009.
  54. Des bandes dessinées à lire sur le Net, Ouest-France, .
  55. LeKiosque.fr lance la BD à la demande, 01net, 23 décembre 2008.
  56. Numérique, Internet révèle les jeunes auteurs, Charente Libre, 30 janvier 2010.
  57. Edition de BD en ligne - Manolosanctis; Cliquez, c'est édité!, L'Entreprise, .
  58. une BD qui s'offre une seconde chance sur le Net, 01net, 8 mars 2010
  59. La bulle payante déboule sur le Net, Libération, 16 mars 2010
  60. "Les autres gens", la BD en ligne débarque, Le Point, 30 mars 2010.
  61. L'auteur aurait intérêt à être piraté, interview par Guillaume Ledit, Owni, 21 mai 2011
  62. vu sur le www; Le croissant croqué de Moon, Libération, 28 janvier 2010
  63. Lire une BD sur le portable, pas si simple !, Ouest-France, 30 janvier 2010
  64. Salon du livre de Paris : l'art de sauver les meubles, Le Monde des Livres, 2 avril 2010.
  65. « Les BD en abonnement chez Iznéo », sur izneo.com
  66. « L'offre de BD en abonnement de chez YouScribe », sur youscribe.com,
  67. Comme convenu, sur Ulule.fr
  68. Comme convenu - tome 2, sur Ulule.fr
  69. The Order of the stick, sur Kickstarter.
  70. Le secret des cailloux qui brillent
  71. Quentin Girard, « Droits d'auteur : ambiance poivrée dans la BD », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]