« Carl Diem » : différence entre les versions

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{{paronyme|Carpe diem}}
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'''Carl Diem''' est un universitaire [[Allemagne|allemand]], pédagogue et théoricien du [[sport]] et de l'[[éducation physique et sportive|éducation physique]], né le [[24 juin]] [[1882]] à [[Wurtzbourg]] et décédé le [[17 décembre]] [[1962]] à [[Cologne]], dont l'action a été déterminante pour le développement du sport allemand et de l'[[Jeux olympiques |olympisme]]. Cependant, bien qu'il n'ait pas été mis en cause à la [[Campagne d'Allemagne (1945)|Libération]], son attitude pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] donne toujours lieu à controverse.
'''Carl Diem''' est un universitaire [[Allemagne|allemand]], pédagogue et théoricien du [[sport]] et de l'[[éducation physique et sportive|éducation physique]], né le {{date|24 juin 1882}} à [[Wurtzbourg]] et décédé le {{date|17 décembre 1962}} à [[Cologne]], dont l'action a été déterminante pour le développement du sport allemand et de l'[[Jeux olympiques|olympisme]]. Cependant, bien qu'il n'ait pas été mis en cause à la [[Campagne d'Allemagne (1945)|Libération]], son attitude pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] donne toujours lieu à controverse.


== Biographie ==
== Biographie ==


Carl Diem naît le 24 juin 1882 à [[Wurtzbourg]] et sa famille s’installe 5 ans plus tard à Berlin où elle vit modestement. Après une scolarité débutée à l'École française, il fréquente le Friedrich Werder Gymnase mais, à la suite du décès prématuré de son père, il doit abandonner ses études pour entrer en 1900 comme apprenti dans une usine de textile. Il envisage ensuite une carrière militaire et fait son service de 1904 à 1905 à Berlin au {{2e|régiment}} de gardes à pied<ref name="SF">Carl Diem (1882-1962), Sportfunktionär</ref> où il obtient le grade de caporal (Gefreiter).
Carl Diem naît le 24 juin 1882 à [[Wurtzbourg]] et sa famille s’installe 5 ans plus tard à Berlin où elle vit modestement. Après une scolarité débutée à l'École française, il fréquente le Friedrich Werder Gymnase mais, à la suite du décès prématuré de son père, il doit abandonner ses études pour entrer en 1900 comme apprenti dans une usine de textile. Il envisage ensuite une carrière militaire et fait son service de 1904 à 1905 à Berlin au {{2e|régiment}} de gardes à pied<ref name="SF">Carl Diem (1882-1962), Sportfunktionär</ref> où il obtient le grade de caporal ({{lang|de|''Gefreiter''}}).


Il s'engage dans l'[[Deutsches Heer|armée allemande]] le {{1er}} août 1914 avec le grade de Vize-Feldwebel et sert en [[Bataille des Frontières|Belgique]] et en [[Première bataille de la Marne|France]]. Grièvement blessé à [[Bataille de Guise|Saint-Quentin]], il récupère suffisamment pour participer aux batailles de [[Bataille des monts de Champagne|Champagne]] et d'[[Seconde bataille de la Marne|Argonne]] où il gagne ses galons de sergent (Unteroffizier). Il se marie en 1930 avec une jeune chargée de cours de l'[[Université de Berlin]], Liselott Bail, qui lui succède à la direction de la Sport Hochschule de Cologne après son décès le 17 décembre 1962 à Cologne. Le couple a quatre enfants (1931, 1932, 1935 et 1941)<ref>Franz Lotz: ''Eine Frau für jedes Wetter – Zum 70. Geburtstag von Liselott Diem'', Zeitschrift DTS, 1976/18 S.18</ref>.
Il s'engage dans l'[[Deutsches Heer|armée allemande]] le {{1er}} août 1914 avec le grade de Vize-Feldwebel et sert en [[Bataille des Frontières|Belgique]] et en [[Première bataille de la Marne|France]]. Grièvement blessé à [[Bataille de Guise|Saint-Quentin]], il récupère suffisamment pour participer aux batailles de [[Bataille des monts de Champagne|Champagne]] et d'[[Seconde bataille de la Marne|Argonne]] où il gagne ses galons de sergent ({{lang|de|''Unteroffizier''}}). Il se marie en 1930 avec une jeune chargée de cours de l'[[Université Humboldt de Berlin|Université de Berlin]], Liselott Bail, qui lui succède à la direction de la {{lang|de|''Sport Hochschule''}} de Cologne après son décès le 17 décembre 1962 à Cologne. Le couple a quatre enfants (1931, 1932, 1935 et 1941), dont Gudrun, épouse de [[Jules Vuillemin]]<ref>Franz Lotz: ''Eine Frau für jedes Wetter – Zum 70. Geburtstag von Liselott Diem'', Zeitschrift DTS, 1976/18 S.18</ref>.


=== Le sport et le journalisme allemands ===
=== Le sport et le journalisme allemands ===
[[Fichier:Princeton 4389405427 f7fa01de4f o.jpg|thumb|<center>Diem (à droite) à Princeton en 1913</center>]]
[[Fichier:Princeton 4389405427 f7fa01de4f o.jpg|vignette|<center>Diem (à droite) à Princeton en 1913</center>]]
Alors que le {{Lien|fr=turnen|lang=de|trad=Turnen}} est tout puissant en Allemagne à la fin du {{s-|XIX|e}}, Carl Diem reste extérieur à ce grand mouvement gymnique nationaliste et participe au développement du sport selon le modèle anglo-saxon. Pratiquant très tôt des activités d'endurance, en particulier la [[course de fond]] il crée en 1899 le club sportif Marcomannia<ref group="N">C'est-à-dire « Fraternité »</ref> de Berlin. En 1903 il est secrétaire de la [[Fédération allemande d'athlétisme]] fondée à Berlin cinq ans plus tôt et est à l'origine l’année suivante de la fédération des associations sportives de Berlin (VBAV) qu’il préside jusqu’en 1920. En 1906 il est entraîneur de la délégation allemande aux [[Jeux olympiques intercalaires de 1906|Jeux intercalaires d’Athènes]] dont il assure aussi la couverture journalistique. De 1907 à 1913 il est président de la Fédération allemande d'athlétisme et [[rédacteur en chef]] chez {{Lien|fr=Scherl-Verlag|lang=de|trad=August Scherl}} qui publie {{Lien|fr=Sport im Bild|lang=de|trad=Sport im Bild}}, premier hebdomadaire sportif allemand fondé en 1895. Il organise alors le premier [[course de relais|relais pédestre]] Potsdam-Berlin en 1908.
Alors que la [[gymnastique]] est tout puissante en Allemagne à la fin du {{s-|XIX|e}}, Carl Diem reste extérieur à ce grand mouvement gymnique nationaliste et participe au développement du sport selon le modèle anglo-saxon. Pratiquant très tôt des activités d'endurance, en particulier la [[course de fond]] il crée en 1899 le club sportif Marcomannia<ref group="N">C'est-à-dire « Fraternité »</ref> de Berlin. En 1903 il est secrétaire de la [[Fédération allemande d'athlétisme]] fondée à Berlin cinq ans plus tôt et est à l'origine l’année suivante de la fédération des associations sportives de Berlin (VBAV) qu’il préside jusqu’en 1920. En 1906 il est entraîneur de la délégation allemande aux [[Jeux olympiques intercalaires de 1906|Jeux intercalaires d’Athènes]] dont il assure aussi la couverture journalistique. De 1907 à 1913 il est président de la Fédération allemande d'athlétisme et [[rédacteur en chef]] chez [[August Scherl]] qui publie {{Lien|langue=de|trad=Sport im Bild|fr=Sport im Bild}}, premier hebdomadaire sportif allemand fondé en 1895. Il organise alors le premier [[course de relais|relais pédestre]] Potsdam-Berlin en 1908.


En 1912 il est chef de la délégation des athlètes et journalistes aux [[Jeux olympiques d'été de 1912|Jeux olympiques de Stockholm]] et créé même année le ''Sport Badge Reich''. L’année suivante, en 1913, nommé secrétaire général du comité d’organisation des Jeux olympiques de Berlin prévus en 1916, il rencontre pour la première fois [[Pierre de Coubertin]]. Il est envoyé en mission d’études aux États-Unis et participe en 1914 au [[Congrès olympique]] à Paris. En 1922, il créé les ''Deutsche Kampfspiele'', Jeux olympiques nationaux pour la période où l'Allemagne reste exclue des Jeux olympiques (1920-1924)<ref name="p915">Carl Diem and the Olympics, {{p.|915}}</ref>. De 1917 à 1933 il est secrétaire général du ''Comité de l'éducation physique du Reich'' (DRAfL)<ref>Carl Diem and the Olympics, {{p.|914}}</ref>. Il organise la première conférence allemande sur l'éducation physique à Berlin en 1924 et l’année suivante il est promu secrétaire du [[Deutscher Olympischer Sportbund|Comité olympique allemand]]. Il est chef de mission aux [[Jeux olympiques d'hiver de 1928|Jeux d’Hiver]] à Saint-Moritz et à [[Jeux olympiques d'été de 1928|ceux d’été]] à Amsterdam.
En 1912 il est chef de la délégation des athlètes et journalistes aux [[Jeux olympiques d'été de 1912|Jeux olympiques de Stockholm]] et crée la même année le ''Sport Badge Reich''. L’année suivante, en 1913, nommé secrétaire général du comité d’organisation des Jeux olympiques de Berlin prévus en 1916, il rencontre pour la première fois [[Pierre de Coubertin]]. Il est envoyé en mission d’études aux États-Unis et participe en 1914 au [[Congrès olympique]] à Paris. En 1922, il crée les ''{{lang|de|Deutsche Kampfspiele}}'', Jeux olympiques nationaux pour la période où l'Allemagne reste exclue des Jeux olympiques (1920-1924)<ref name="p915">Carl Diem and the Olympics, {{p.|915}}</ref>. De 1917 à 1933 il est secrétaire général du ''Comité de l'éducation physique du Reich'' (DRAfL)<ref>Carl Diem and the Olympics, {{p.|914}}</ref>. Il organise la première conférence allemande sur l'éducation physique à Berlin en 1924 et l’année suivante il est promu secrétaire du [[Deutscher Olympischer Sportbund|Comité olympique allemand]]. Il est chef de mission aux [[Jeux olympiques d'hiver de 1928|Jeux d’Hiver]] à Saint-Moritz et à [[Jeux olympiques d'été de 1928|ceux d’été]] à Amsterdam.


=== Carrière scientifique ===
=== Carrière scientifique ===
[[Image:Universität Berlin, 1900.png|thumb|<center>L'université de Berlin<br>au début du {{s-|XX|e}}</center>]]
[[Image:Universität Berlin, 1900.png|vignette|<center>L'université de Berlin<br>au début du {{s-|XX|e}}</center>]]
Dès 1920 il contribue à la création de l'{{Lien|fr=Institut de l'éducation physique et l'hygiène scolaire|lang=de|trad=Deutsche Hochschule für Leibesübungen}} de l'[[Université Humboldt de Berlin|Université de Berlin]] et en 1921 il est nommé docteur honoraire de la Faculté de médecine. De 1924 à 1930 il est à l’origine de nombreuses initiatives : conférence sur l'éducation physique de la femme, mémorandum au [[Reichstag (République de Weimar)|Reichstag]] sur la séance quotidienne de gymnastique pour les scolaires, formation de professeur de gymnastique à Berlin, missions d’études au Japon, Chine, États-Unis. De 1930 à 1933 il est chargé de cours à l'Université de Berlin et en 1932, chef de mission aux [[Jeux olympiques d'été de 1932|jeux olympiques de Los Angeles]], il donne des conférences à l'[[Université de Californie à Los Angeles|Université de cette ville]].
Dès 1920 il contribue à la création de l'{{Lien|langue=de|trad=Deutsche Hochschule für Leibesübungen|fr=Institut de l'éducation physique et l'hygiène scolaire}} de l'[[Université Humboldt de Berlin|Université de Berlin]] et en 1921 il est nommé docteur honoraire de la Faculté de médecine. De 1924 à 1930 il est à l’origine de nombreuses initiatives : conférence sur l'éducation physique de la femme, mémorandum au [[Reichstag (République de Weimar)|Reichstag]] sur la séance quotidienne de gymnastique pour les scolaires, formation de professeur de gymnastique à Berlin, missions d’études au Japon, Chine, États-Unis. De 1930 à 1933 il est chargé de cours à l'Université de Berlin et en 1932, chef de mission aux [[Jeux olympiques d'été de 1932|jeux olympiques de Los Angeles]], il donne des conférences à l'[[Université de Californie à Los Angeles|Université de cette ville]].


En 1937 il relance les fouilles allemandes du stade antique d'[[Olympie]]<ref>Carl Diem and the Olympics, {{p.|913}}</ref>. Il dirige l'Institut international olympique (IOI) de Berlin de 1938 à 1945. En 1940 il est nommé membre de l'Institut allemand d'archéologie à la suite des fouilles entreprises sur le site d’Olympie. Dès 1938 il est à l’origine du projet de création de l'Académie olympique en Grèce, projet qu’il renouvelle en 1948. De 1945 à 1947 il est directeur de l'Institut de l'éducation physique et l'hygiène scolaire à l'Université de Berlin avec titre de [[Maître de conférences]] puis, en 1947, de la {{Lien|fr=Sport Hochschule de Cologne|lang=de|trad=Deutsche Sporthochschule Köln}} dont il est co-fondateur. Il est nommé professeur honoraire de l'[[Université de Cologne]] en 1948.
En 1937 il relance les fouilles allemandes du stade antique d'[[Olympie]]<ref>''Carl Diem and the Olympics'', {{p.|913}}</ref>. Il dirige l'Institut international olympique (IOI) de Berlin de 1938 à 1945. En 1940 il est nommé membre de l'Institut allemand d'archéologie à la suite des fouilles entreprises sur le site d’Olympie. Dès 1938 il est à l’origine du projet de création de l'Académie olympique en Grèce, projet qu’il renouvelle en 1948. De 1945 à 1947 il est directeur de l'Institut de l'éducation physique et l'hygiène scolaire à l'Université de Berlin avec titre de [[Maître de conférences]] puis, en 1947, de la [[Université allemande du sport de Cologne|Sport Hochschule de Cologne]] dont il est cofondateur. Il est nommé professeur honoraire de l'[[Université de Cologne]] en 1948.


=== Les Jeux olympiques de Berlin et le nazisme ===
=== Les Jeux olympiques de Berlin et le nazisme ===
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 102-05459, Winterolympiade, Theodor Lewald und Carl Diem.jpg|thumb|upright=0.7|<center>Jeux d'Hiver de 1936<br>Lewald et Diem (à droite)</center>]]
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 102-05459, Winterolympiade, Theodor Lewald und Carl Diem.jpg|vignette|upright=0.7|<center>Jeux d'Hiver de 1936<br>Lewald et Diem (à droite)</center>]]
En 1930, il reçoit le Congrès olympique à Berlin et l’année suivante il est nommé secrétaire du Comité d'organisation des [[Jeux olympiques d'été de 1936|Jeux olympiques de 1936]] présidé par [[Theodor Lewald]]<ref group="N">Celui-ci est un demi-juif de confession protestante</ref>. Peu de temps après la prise du pouvoir par le [[nazisme]], il est classé politiquement peu fiable du fait de ses attaches familiales et ses sympathies avec des athlètes, universitaires et dirigeants juifs<ref group="N">Ses beaux-parents et son ami Lewald étant d'origine juive, il est sommé d'adhérer au parti pour lever ces ambiguïtés. Il aurait alors refusé cette proposition, entraînant sa mise à l'écart</ref> et mis officiellement en congé de l'Université<ref name="SF"/>. Hitler semblant se désintéresser des Jeux, Theodor Lewald s'applique à démontrer leur intérêt pour la propagande à [[Joseph Goebbels]] qu'il parvient à convaincre. Diem et Lewald sauvent leurs postes au comité d'organisation des [[Jeux olympiques d'été de 1936|Jeux de Berlin]], renommés par le ''Reichssportführer'', [[Hans von Tschammer und Osten]]<ref>Carl Diem Sportwissenschaftler, Sportfunktionär</ref>. En 1934 Diem fait adopter le protocole olympique du relais de la flamme.
En 1930, il reçoit le Congrès olympique à Berlin et l’année suivante il est nommé secrétaire du Comité d'organisation des [[Jeux olympiques d'été de 1936|Jeux olympiques de 1936]] présidé par [[Theodor Lewald]]<ref group="N">Celui-ci est un demi-juif de confession protestante</ref>. Peu de temps après la prise du pouvoir par le [[nazisme]], il est classé politiquement peu fiable du fait de ses attaches familiales et ses sympathies avec des athlètes, universitaires et dirigeants juifs<ref group="N">Ses beaux-parents et son ami Lewald étant d'origine juive, il est sommé d'adhérer au parti pour lever ces ambiguïtés. Il aurait alors refusé cette proposition, entraînant sa mise à l'écart</ref> et mis officiellement en congé de l'Université<ref name="SF"/>. Hitler semblant se désintéresser des Jeux, Theodor Lewald s'applique à démontrer leur intérêt pour la propagande à [[Joseph Goebbels]] qu'il parvient à convaincre. Diem et Lewald sauvent leurs postes au comité d'organisation des [[Jeux olympiques d'été de 1936|Jeux de Berlin]], renommés par le ''{{lang|de|Reichssportführer}}'', [[Hans von Tschammer und Osten]]<ref>Carl Diem Sportwissenschaftler, Sportfunktionär</ref>. Carl Diem, initialement théoricien du sport, proche des idéaux aristocratiques, patriotiques et pacifistes de [[Pierre de Coubertin]], avait déjà mis en place un relais à la torche lors des ''{{lang|de|Deutsche Kampfspiele}}'', alternatives germaniques aux JO, en 1922<ref group="N">Les Deutschen Kampfspiele furent des jeux créés en 1922 à la suite du refus de laisser les athlètes allemands participer aux J.O d'Anvers et à ceux de Paris</ref>. En 1934, Diem fait adopter le [[cérémonies olympiques|protocole olympique]] du [[relais de la flamme olympique|relais de la flamme]]<ref>{{Lien web |auteur=William Audureau|titre=Le relais de la flamme olympique est-il une invention des nazis ?|url=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/05/05/le-relais-de-la-flamme-olympique-est-il-une-invention-des-nazis_6231597_4355770.html|site=LeMonde.fr, [[les décodeurs]]|date=2024-05-05|consulté le=2024-05-05}}</ref>.


Il travaille alors sous l'autorité de Theodor Lewald<ref name="p915" /> avec des moyens accrus et un salaire décent. Le relais de la flamme est mis en œuvre pour la première fois en 1936 lors des Jeux olympiques de [[Berlin]]<ref>Carl Diem and the Olympics, {{p.|916-917}}</ref>. Son utilisation par Goebbels pour la [[propagande]] du [[Troisième Reich]] fait naître par la suite des controverses sur l'opportunité de perpétuer cette pratique et l'implication de Diem fait toujours l'objet de débats<ref>Carl Diem and the Olympics, {{p.|921}}</ref>. Celui-ci est ensuite nommé chef des relations extérieures du [[Fédération nationale-socialiste pour l'éducation physique|Haut-Commissaire aux Sports]] (DRL/NSRL) jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale où cette organisation nazie est dissoute. En 1938, Diem réussit à transférer le centre de l’Olympisme de Lausanne à Berlin avec la création d'un Institut international olympique dont il devient directeur<ref>Carl Diem and the Olympics, {{p.|918-919}}</ref>.
Il travaille alors sous l'autorité de Theodor Lewald<ref name="p915" /> avec des moyens accrus et un salaire décent. Le [[relais de la flamme olympique]] est mis en œuvre pour la première fois en 1936 lors des Jeux olympiques de [[Berlin]]<ref>''Carl Diem and the Olympics'', {{p.|916-917}}</ref>. Son utilisation par Goebbels pour la [[propagande]] du [[Troisième Reich]] fait naître par la suite des controverses sur l'opportunité de perpétuer cette pratique et l'implication de Diem fait toujours l'objet de débats<ref>''Carl Diem and the Olympics'', {{p.|921}}</ref>. Celui-ci est ensuite nommé chef des relations extérieures du [[Fédération nationale-socialiste pour l'éducation physique|Haut-Commissaire aux Sports]] (DRL/NSRL) jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale où cette organisation nazie est dissoute. En 1938, Diem réussit à transférer le centre de l’Olympisme de Lausanne à Berlin avec la création d'un Institut international olympique dont il devient directeur<ref>Carl Diem and the Olympics, {{p.|918-919}}</ref>.


=== La « dénazification » du sport allemand ===
=== La « dénazification » du sport allemand ===
[[Fichier:Deutsche Sporthochschule Köln, Haupteingang.jpg|thumb|<center>La faculté des sports de Cologne fondée en 1947</center>]]
[[Fichier:Deutsche Sporthochschule Köln, Haupteingang.jpg|vignette|<center>La faculté des sports de Cologne fondée en 1947</center>]]


Diem n'est pas inquiété par les alliés occidentaux après la chute du nazisme et sa reconnaissance universitaire contribue largement à la réinsertion du sport allemand dans le contexte international. Dès 1948, en l'absence de toute équipe allemande, il est invité d'honneur des [[Jeux olympiques d'été de 1948|Jeux olympiques de Londres]] puis en 1949 de la [[Gymnaestrada|Lingiade]]. De 1949 à 1953 il est conseiller du ministère fédéral du sport et premier président de la ''Fédération de Gymnastique du Rhin''. En 1952 il est chef de délégation olympique de la jeunesse à [[Jeux olympiques d'été de 1952|Helsinki]]<ref name="DN">Carl Diem and the Denazification of German Sport, {{p.|61}},62</ref>. Jusqu'à sa mort en 1962 Diem reste un théoricien et un fonctionnaire important des sports au sein de la [[République fédérale d'Allemagne]] (RFA).
Diem n'est pas inquiété par les alliés occidentaux après la chute du nazisme et sa reconnaissance universitaire contribue largement à la réinsertion du sport allemand dans le contexte international. Dès 1948, en l'absence de toute équipe allemande, il est invité d'honneur des [[Jeux olympiques d'été de 1948|Jeux olympiques de Londres]] puis en 1949 de la [[Gymnaestrada|Lingiade]]. De 1949 à 1953 il est conseiller du ministère fédéral du sport et premier président de la ''Fédération de Gymnastique du Rhin''. En 1952 il est chef de délégation olympique de la jeunesse à [[Jeux olympiques d'été de 1952|Helsinki]]<ref name="DN">Carl Diem and the Denazification of German Sport, {{p.|61}},62</ref>. Jusqu'à sa mort en 1962 Diem reste un théoricien et un fonctionnaire important des sports au sein de la [[République fédérale d'Allemagne]] (RFA).


Dès 1945 il est nommé [[maître de conférences]] à l'Université de Berlin et responsable de l'''Institut pour l'éducation physique et l'hygiène de l'école''. Nommé en 1947 avec l'appui des Alliés à la direction de la nouvelle Sport Hochschule de Cologne, il y est à l'origine avec sa femme Liselott<ref group="N">Celle-ci lui succède après son décès à la direction de l'institut</ref> d'une méthodologie d'initiation sportive à l'école puis du nouveau {{Lien|fr=modèle sportif|lang=de|trad=Trimm-dich-Pfad}} de l'Allemagne de l'Ouest pour la pratique d'entretien des adultes qu'il baptise ''Trimm dich''. Ce modèle s'étend à l'Europe<ref group="N">Il gagne la France à partir de 1972 sous le vocable de ''Sport pour tous''</ref> après les [[Jeux olympiques d'été de 1968|Jeux olympiques de Mexico]] et la candidature de Munich aux [[Jeux olympiques d'été de 1972|Jeux olympiques de 1972]].
Dès 1945 il est nommé [[maître de conférences]] à l'Université de Berlin et responsable de l'''Institut pour l'éducation physique et l'hygiène de l'école''. Nommé en 1947 avec l'appui des Alliés à la direction de la nouvelle {{lang|de|Sport Hochschule}} de Cologne, il y est à l'origine avec sa femme Liselott<ref group="N">Celle-ci lui succède après son décès à la direction de l'institut</ref> d'une méthodologie d'initiation sportive à l'école puis du nouveau modèle sportif de l'Allemagne de l'Ouest pour la pratique d'entretien des adultes qu'il baptise ''{{lang|de|Trimm dich}}''. Ce modèle s'étend à l'Europe<ref group="N">Il gagne la France à partir de 1972 sous le vocable de ''Sport pour tous''</ref> après les [[Jeux olympiques d'été de 1968|Jeux olympiques de Mexico]] et la candidature de Munich aux [[Jeux olympiques d'été de 1972|Jeux olympiques de 1972]].


== Publications ==
== Publications ==
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*''Vereine und Verbände für Leibesübungen (Verwaltungswesen). Unter Mitarb. von..''. Berlin : Weidmann, 1923 ;
*''Vereine und Verbände für Leibesübungen (Verwaltungswesen). Unter Mitarb. von..''. Berlin : Weidmann, 1923 ;
*''Theorie der Gymnastik''. Berlin : Weidmann, 1930 ;
*''Theorie der Gymnastik''. Berlin : Weidmann, 1930 ;
*''Olympische Flamme.''. Berlin 1936 : , ;
*''Olympische Flamme.''. Berlin 1936 ;
*''Asiatische Reiterspiele: Ein Beitrag zur Kulturgeschichte der Völker''. Berlin : Deutscher Archiv-verlag , 1941 ;
*''Asiatische Reiterspiele: Ein Beitrag zur Kulturgeschichte der Völker''. Berlin : Deutscher Archiv-verlag , 1941 ;
*''Der läufer von Marathon : erzählung'' (Mit zwei kartenskizzen) Leipzig : P. Reclam Jun., 1941 ;
*''Der läufer von Marathon : erzählung'' (Mit zwei kartenskizzen) Leipzig : P. Reclam Jun., 1941 ;
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Dès 1933 il est conseiller des gouvernements [[Turquie|turcs]] puis [[Bulgarie|bulgares]] pour élaborer une politique de la jeunesse et des sports à l’école et membre correspondant de l'Académie américaine de l'éducation physique. En 1954 il est conseiller du gouvernement [[Islande|islandais]] sur les mêmes questions, puis du gouvernement [[Inde|indien]] en 1955, du gouvernement de l'union de l'[[Afrique du Sud]] en 1960 et de celui d’[[Argentine]] en 1961. De 1959 à 1961 il est conseiller du Comité olympique japonais pour les [[Jeux olympiques d'été de 1964|Jeux de Tokyo]].
Dès 1933 il est conseiller des gouvernements [[Turquie|turcs]] puis [[Bulgarie|bulgares]] pour élaborer une politique de la jeunesse et des sports à l’école et membre correspondant de l'Académie américaine de l'éducation physique. En 1954 il est conseiller du gouvernement [[Islande|islandais]] sur les mêmes questions, puis du gouvernement [[Inde|indien]] en 1955, du gouvernement de l'union de l'[[Afrique du Sud]] en 1960 et de celui d’[[Argentine]] en 1961. De 1959 à 1961 il est conseiller du Comité olympique japonais pour les [[Jeux olympiques d'été de 1964|Jeux de Tokyo]].


En 1956, membre de la délégation allemande pour les [[Jeux olympiques d'été de 1956|Jeux de Melbourne]], il se voit décerner le [[Ordre olympique|Certificat olympique]]<ref group="N">En 1975 cette distinction est remplacée par l'Ordre olympique</ref> par le [[Comité international olympique]] (CIO). En 1960, invité d'honneur aux [[Jeux olympiques d'été de 1960|Jeux de Rome]], il est co-fondateur du ''Conseil mondial pour l'éducation physique et du sport'' devenu depuis ''Conseil International de l’Éducation Physique et du Sport'' (CIEPES). L’année suivante il est nommé [[docteur honoris causa]] du George Williams College de [[Chicago]] et citoyen d'honneur d'Olympie où il est à l'origine de la première session de l'[[Académie internationale olympique]] (IOA)<ref>Carl Diem and the Olympics, {{p.|920}}</ref>.
En 1956, membre de la délégation allemande pour les [[Jeux olympiques d'été de 1956|Jeux de Melbourne]], il se voit décerner le [[Ordre olympique|Certificat olympique]]<ref group="N">En 1975 cette distinction est remplacée par l'Ordre olympique</ref> par le [[Comité international olympique]] (CIO). En 1960, invité d'honneur aux [[Jeux olympiques d'été de 1960|Jeux de Rome]], il est cofondateur du ''Conseil mondial pour l'éducation physique et du sport'' devenu depuis ''Conseil International de l’Éducation Physique et du Sport'' (CIEPES). L’année suivante il est nommé [[docteur honoris causa]] du George Williams College de [[Chicago]] et citoyen d'honneur d'Olympie où il est à l'origine de la première session de l'[[Académie internationale olympique]] (IOA)<ref>Carl Diem and the Olympics, {{p.|920}}</ref>.


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Fichier:Olympic gold medal.jpg|<center>[[Ordre olympique|Certificat olympique]] (1956)</center>
|<center>[[Ordre olympique|Certificat olympique]] (1956)</center>
Fichier:Gr Verdienstkreuz BVK.jpg|<center>[[Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne|Grande Croix du Mérite de la RFA]] (1958)</center>
Fichier:Gr Verdienstkreuz BVK.jpg|<center>[[Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne|Grande Croix du Mérite de la RFA]] (1958)</center>
Fichier:Stamps of Germany (BRD) 1968, MiNr 565.jpg|<center>Timbre à l'effigie de Carl Diem (1968)</center>
Fichier:Gedenktafel_Olympischer_Platz_4_(West)_Carl_Diem.jpg|<center>Plaque à Carl Diem (Berlin, place Olympique)</center>
Fichier:Gedenktafel_Olympischer_Platz_4_(West)_Carl_Diem.jpg|<center>Plaque à Carl Diem (Berlin, place Olympique)</center>
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== Controverses ==
== Controverses ==
[[Fichier:Relais 1936.jpg|thumb|<center>Jeux de Berlin (1936)<br>arrivée de la flamme</center>]]
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En dépit de sa reconnaissance internationale, la contribution de Diem à la réussite des Jeux de 1936 et son usage par la propagande du III{{e}} Reich<ref>Voir {{Dr}} Carl Diem</ref> font de lui une personnalité ambigüe et très controversée. Sa participation postérieure à la presse nazie, sa conférence de propagande de 1941<ref>{{ouvrage|auteur=Carl Diem|lien auteur1= Carl Diem |année=1943|titre=L’idée olympique dans la nouvelle Europe|éditeur=Institut Terramare|lieu=Berlin|isbn=|bnf=}}</ref> en France occupée<ref group="N">Le ton en est donnée d'emblée : ''Les jeux olympiques sont nés d'une époque héroïque. Ils n'avaient rien de pacifique''. Or ''à l'époque moderne revit cet esprit militaire des jeux olympiques'' et c'est à la nouvelle Europe menée par l'Allemagne qu'il revient de modeler l'avenir de l'olympisme. Et ''nous nous permettons de penser, nous autres Allemands de cette nouvelle Europe qu'elle sera une Europe où régnera la paix, la liberté, l'amitié, bref le vrai terrain des jeux olympiques.''</ref> et, surtout, son ré-engagement tardif dans la [[Wehrmacht]] à plus de 60 ans comme officier d'ordonnance de {{Lien|fr=Karl Halt|lang=de|trad=Karl Ritter von Halt}} avec le grade d'adjudant (Brigadeadjutant) contribuent fortement à alimenter l'argumentation de ses détracteurs.
En dépit de sa reconnaissance internationale, la contribution de Diem à la réussite des Jeux de 1936 et son usage par la propagande du III{{e}} Reich<ref>Voir {{Dr}} Carl Diem</ref> font de lui une personnalité ambigüe et très controversée. Sa participation postérieure à la presse nazie, sa conférence de propagande de 1941<ref>{{Ouvrage|auteur1=Carl Diem|titre=L’idée olympique dans la nouvelle Europe|lieu=Berlin|éditeur=Institut Terramare|année=1943}}</ref> en France occupée<ref group="N">Le ton en est donnée d'emblée : « Les jeux olympiques sont nés d'une époque héroïque. Ils n'avaient rien de pacifique ». Or « à l'époque moderne revit cet esprit militaire des jeux olympiques » et c'est à la nouvelle Europe menée par l'Allemagne qu'il revient de modeler l'avenir de l'olympisme. Et « nous nous permettons de penser, nous autres Allemands de cette nouvelle Europe qu'elle sera une Europe où régnera la paix, la liberté, l'amitié, bref le vrai terrain des jeux olympiques. »</ref> et, surtout, son ré-engagement tardif dans la [[Wehrmacht]] à plus de 60 ans comme officier d'ordonnance de [[Karl Halt]] avec le grade d'adjudant ({{lang|de|''Brigadeadjutant''}}) contribuent fortement à alimenter l'argumentation de ses détracteurs.


Ceux-ci ne manquent de souligner également son comportement lors de la [[Bataille de Berlin|prise de Berlin]] par les troupes soviétiques où il contribue à galvaniser, le 18 mars 1945, les jeunes recrues issues des [[Jeunesses hitlériennes|Hitler Jugend]] pour la défense armée du stade olympique<ref name="DN"/>. Certains estiment enfin que, compte-tenu de ses fonctions et ses attaches antérieures, il n'a pu ignorer les persécutions des athlètes juifs dès 1934 et après 1943 l'existence de la [[Shoah]] sans pour autant prendre ses distances vis à vis du pouvoir.
Ceux-ci ne manquent de souligner également son comportement lors de la [[Bataille de Berlin|prise de Berlin]] par les troupes soviétiques où il contribue à galvaniser, le 18 mars 1945, les jeunes recrues issues des [[Jeunesses hitlériennes|Hitler Jugend]] pour la défense armée du stade olympique<ref name="DN"/>. Certains estiment enfin que, compte tenu de ses fonctions et ses attaches antérieures, il n'a pu ignorer les persécutions des athlètes juifs dès 1934 et après 1943 l'existence de la [[Shoah]] sans pour autant prendre ses distances vis-à-vis du pouvoir.


Aussi, si la Grand-croix de l'[[Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne]] lui est décerné en 1956, si en 1962 {{lien|Willi Daume|trad= Willi Daume |lang=de}} {{incise|autre grand de la renaissance du sport ouest-allemand après la guerre et autre proche du {{Abréviation discrète|CIO|Comité international olympique}}}} le qualifie de ''la plus créative et ambitieuse personnalité du sport moderne'', et si la République fédérale d'Allemagne lui consacre un timbre à l'occasion des Jeux olympiques de Mexico, sa réhabilitation est loin d'être acquise aujourd'hui dans toute l'opinion allemande et des grandes villes, comme [[Munich]] après 1972, [[Wurtzbourg]] ou même [[Cologne]] plus récemment, hésitent toujours à donner ou laisser son nom à un de leurs lieux publics ou à une de leurs installations sportives<ref name="SF"/>.
Aussi, si la Grand-croix de l'[[Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne]] lui est décerné en 1956, si en 1962 {{Lien|langue=de|trad=Willi Daume|fr=Willi Daume}} {{incise|autre grand de la renaissance du sport ouest-allemand après la guerre et autre proche du {{Abréviation discrète|CIO|Comité international olympique}}}} le qualifie de « la plus créative et ambitieuse personnalité du sport moderne », et si la République fédérale d'Allemagne lui consacre un timbre à l'occasion des Jeux olympiques de Mexico, sa réhabilitation est loin d'être acquise aujourd'hui dans toute l'opinion allemande et des grandes villes, comme [[Munich]] après 1972, [[Wurtzbourg]] ou même [[Cologne]] plus récemment, hésitent toujours à donner ou laisser son nom à un de leurs lieux publics ou à une de leurs installations sportives<ref name="SF"/>.


== Notes et références ==
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== Bibliographie ==
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=== Bibliographie ===
* {{lien web|url= http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/DiemCarl/|titre= Carl Diem
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Sportwissenschaftler, Sportfunktionär|consulté le=26 mai 2014}} {{plume}}
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* Voir également les articles '''Carl Diem''' sur Wikipédia en allemand et en anglais.


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Carl Diem
Biographie
Naissance
Décès
(à 80 ans)
À Cologne (RFA)
Nationalité
Activité
Conjoint
Liselott Diem (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Gudrun Vuillemin-Diem (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Conflit
Distinction

Carl Diem est un universitaire allemand, pédagogue et théoricien du sport et de l'éducation physique, né le à Wurtzbourg et décédé le à Cologne, dont l'action a été déterminante pour le développement du sport allemand et de l'olympisme. Cependant, bien qu'il n'ait pas été mis en cause à la Libération, son attitude pendant la Seconde Guerre mondiale donne toujours lieu à controverse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Carl Diem naît le 24 juin 1882 à Wurtzbourg et sa famille s’installe 5 ans plus tard à Berlin où elle vit modestement. Après une scolarité débutée à l'École française, il fréquente le Friedrich Werder Gymnase mais, à la suite du décès prématuré de son père, il doit abandonner ses études pour entrer en 1900 comme apprenti dans une usine de textile. Il envisage ensuite une carrière militaire et fait son service de 1904 à 1905 à Berlin au 2e régiment de gardes à pied[1] où il obtient le grade de caporal (Gefreiter).

Il s'engage dans l'armée allemande le 1er août 1914 avec le grade de Vize-Feldwebel et sert en Belgique et en France. Grièvement blessé à Saint-Quentin, il récupère suffisamment pour participer aux batailles de Champagne et d'Argonne où il gagne ses galons de sergent (Unteroffizier). Il se marie en 1930 avec une jeune chargée de cours de l'Université de Berlin, Liselott Bail, qui lui succède à la direction de la Sport Hochschule de Cologne après son décès le 17 décembre 1962 à Cologne. Le couple a quatre enfants (1931, 1932, 1935 et 1941), dont Gudrun, épouse de Jules Vuillemin[2].

Le sport et le journalisme allemands[modifier | modifier le code]

Diem (à droite) à Princeton en 1913

Alors que la gymnastique est tout puissante en Allemagne à la fin du XIXe siècle, Carl Diem reste extérieur à ce grand mouvement gymnique nationaliste et participe au développement du sport selon le modèle anglo-saxon. Pratiquant très tôt des activités d'endurance, en particulier la course de fond il crée en 1899 le club sportif Marcomannia[N 1] de Berlin. En 1903 il est secrétaire de la Fédération allemande d'athlétisme fondée à Berlin cinq ans plus tôt et est à l'origine l’année suivante de la fédération des associations sportives de Berlin (VBAV) qu’il préside jusqu’en 1920. En 1906 il est entraîneur de la délégation allemande aux Jeux intercalaires d’Athènes dont il assure aussi la couverture journalistique. De 1907 à 1913 il est président de la Fédération allemande d'athlétisme et rédacteur en chef chez August Scherl qui publie Sport im Bild (de), premier hebdomadaire sportif allemand fondé en 1895. Il organise alors le premier relais pédestre Potsdam-Berlin en 1908.

En 1912 il est chef de la délégation des athlètes et journalistes aux Jeux olympiques de Stockholm et crée la même année le Sport Badge Reich. L’année suivante, en 1913, nommé secrétaire général du comité d’organisation des Jeux olympiques de Berlin prévus en 1916, il rencontre pour la première fois Pierre de Coubertin. Il est envoyé en mission d’études aux États-Unis et participe en 1914 au Congrès olympique à Paris. En 1922, il crée les Deutsche Kampfspiele, Jeux olympiques nationaux pour la période où l'Allemagne reste exclue des Jeux olympiques (1920-1924)[3]. De 1917 à 1933 il est secrétaire général du Comité de l'éducation physique du Reich (DRAfL)[4]. Il organise la première conférence allemande sur l'éducation physique à Berlin en 1924 et l’année suivante il est promu secrétaire du Comité olympique allemand. Il est chef de mission aux Jeux d’Hiver à Saint-Moritz et à ceux d’été à Amsterdam.

Carrière scientifique[modifier | modifier le code]

L'université de Berlin
au début du XXe siècle

Dès 1920 il contribue à la création de l'Institut de l'éducation physique et l'hygiène scolaire (de) de l'Université de Berlin et en 1921 il est nommé docteur honoraire de la Faculté de médecine. De 1924 à 1930 il est à l’origine de nombreuses initiatives : conférence sur l'éducation physique de la femme, mémorandum au Reichstag sur la séance quotidienne de gymnastique pour les scolaires, formation de professeur de gymnastique à Berlin, missions d’études au Japon, Chine, États-Unis. De 1930 à 1933 il est chargé de cours à l'Université de Berlin et en 1932, chef de mission aux jeux olympiques de Los Angeles, il donne des conférences à l'Université de cette ville.

En 1937 il relance les fouilles allemandes du stade antique d'Olympie[5]. Il dirige l'Institut international olympique (IOI) de Berlin de 1938 à 1945. En 1940 il est nommé membre de l'Institut allemand d'archéologie à la suite des fouilles entreprises sur le site d’Olympie. Dès 1938 il est à l’origine du projet de création de l'Académie olympique en Grèce, projet qu’il renouvelle en 1948. De 1945 à 1947 il est directeur de l'Institut de l'éducation physique et l'hygiène scolaire à l'Université de Berlin avec titre de Maître de conférences puis, en 1947, de la Sport Hochschule de Cologne dont il est cofondateur. Il est nommé professeur honoraire de l'Université de Cologne en 1948.

Les Jeux olympiques de Berlin et le nazisme[modifier | modifier le code]

Jeux d'Hiver de 1936
Lewald et Diem (à droite)

En 1930, il reçoit le Congrès olympique à Berlin et l’année suivante il est nommé secrétaire du Comité d'organisation des Jeux olympiques de 1936 présidé par Theodor Lewald[N 2]. Peu de temps après la prise du pouvoir par le nazisme, il est classé politiquement peu fiable du fait de ses attaches familiales et ses sympathies avec des athlètes, universitaires et dirigeants juifs[N 3] et mis officiellement en congé de l'Université[1]. Hitler semblant se désintéresser des Jeux, Theodor Lewald s'applique à démontrer leur intérêt pour la propagande à Joseph Goebbels qu'il parvient à convaincre. Diem et Lewald sauvent leurs postes au comité d'organisation des Jeux de Berlin, renommés par le Reichssportführer, Hans von Tschammer und Osten[6]. Carl Diem, initialement théoricien du sport, proche des idéaux aristocratiques, patriotiques et pacifistes de Pierre de Coubertin, avait déjà mis en place un relais à la torche lors des Deutsche Kampfspiele, alternatives germaniques aux JO, en 1922[N 4]. En 1934, Diem fait adopter le protocole olympique du relais de la flamme[7].

Il travaille alors sous l'autorité de Theodor Lewald[3] avec des moyens accrus et un salaire décent. Le relais de la flamme olympique est mis en œuvre pour la première fois en 1936 lors des Jeux olympiques de Berlin[8]. Son utilisation par Goebbels pour la propagande du Troisième Reich fait naître par la suite des controverses sur l'opportunité de perpétuer cette pratique et l'implication de Diem fait toujours l'objet de débats[9]. Celui-ci est ensuite nommé chef des relations extérieures du Haut-Commissaire aux Sports (DRL/NSRL) jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale où cette organisation nazie est dissoute. En 1938, Diem réussit à transférer le centre de l’Olympisme de Lausanne à Berlin avec la création d'un Institut international olympique dont il devient directeur[10].

La « dénazification » du sport allemand[modifier | modifier le code]

La faculté des sports de Cologne fondée en 1947

Diem n'est pas inquiété par les alliés occidentaux après la chute du nazisme et sa reconnaissance universitaire contribue largement à la réinsertion du sport allemand dans le contexte international. Dès 1948, en l'absence de toute équipe allemande, il est invité d'honneur des Jeux olympiques de Londres puis en 1949 de la Lingiade. De 1949 à 1953 il est conseiller du ministère fédéral du sport et premier président de la Fédération de Gymnastique du Rhin. En 1952 il est chef de délégation olympique de la jeunesse à Helsinki[11]. Jusqu'à sa mort en 1962 Diem reste un théoricien et un fonctionnaire important des sports au sein de la République fédérale d'Allemagne (RFA).

Dès 1945 il est nommé maître de conférences à l'Université de Berlin et responsable de l'Institut pour l'éducation physique et l'hygiène de l'école. Nommé en 1947 avec l'appui des Alliés à la direction de la nouvelle Sport Hochschule de Cologne, il y est à l'origine avec sa femme Liselott[N 5] d'une méthodologie d'initiation sportive à l'école puis du nouveau modèle sportif de l'Allemagne de l'Ouest pour la pratique d'entretien des adultes qu'il baptise Trimm dich. Ce modèle s'étend à l'Europe[N 6] après les Jeux olympiques de Mexico et la candidature de Munich aux Jeux olympiques de 1972.

Publications[modifier | modifier le code]

Carl Diem a laissé 60 000 lettres et 12 000 pages de journaux accessibles aux archives Carl et Liselott Diem à l'Université du Sport de Cologne.

Parmi ses publications :

  • Zur Neugestaltung der Körpererziehung : Ein Aufriss der Tagesfragen. Berlin : Weidmann, 1922 ;
  • Vereine und Verbände für Leibesübungen (Verwaltungswesen). Unter Mitarb. von... Berlin : Weidmann, 1923 ;
  • Theorie der Gymnastik. Berlin : Weidmann, 1930 ;
  • Olympische Flamme.. Berlin 1936 ;
  • Asiatische Reiterspiele: Ein Beitrag zur Kulturgeschichte der Völker. Berlin : Deutscher Archiv-verlag , 1941 ;
  • Der läufer von Marathon : erzählung (Mit zwei kartenskizzen) Leipzig : P. Reclam Jun., 1941 ;
  • Das trojanische Reiterspiel ... Berlin : Deutscher Archiv-verlag , 1942 ;
  • Der olympische Gedanke im neuen Europa. Berlin : Terramare Institut, 1942 ;
  • Körpererziehung bei Goethe. Frankfurt am Main, 1948 ;
  • Lord Byron als Sportsmann. Köln, 1950 ;
  • Weltgeschichte des Sports und der Leibeserziehung. Stuttgart : Cotta, 1960 ;
  • Gedanken zur Sportgeschichte. Schorndorf bei Stuttgart : K. Hofmann, 1965 ;
  • Ein Leben für den Sport : Erinnerungen aus d. Nachlass Ratingen ; Kastellaun ; Düsseldorf : Henn, 1974 ;
  • ...

Deux de ses ouvrages sont traduits et édités en français :

  • L'idée olympique dans la nouvelle Europe, Inst. Terramare, 1943 - 53 pages.
  • L'idée olympique: discours et essais, Hofmann, 1969 - 132 pages ;

Reconnaissances et activités internationales[modifier | modifier le code]

Dès 1933 il est conseiller des gouvernements turcs puis bulgares pour élaborer une politique de la jeunesse et des sports à l’école et membre correspondant de l'Académie américaine de l'éducation physique. En 1954 il est conseiller du gouvernement islandais sur les mêmes questions, puis du gouvernement indien en 1955, du gouvernement de l'union de l'Afrique du Sud en 1960 et de celui d’Argentine en 1961. De 1959 à 1961 il est conseiller du Comité olympique japonais pour les Jeux de Tokyo.

En 1956, membre de la délégation allemande pour les Jeux de Melbourne, il se voit décerner le Certificat olympique[N 7] par le Comité international olympique (CIO). En 1960, invité d'honneur aux Jeux de Rome, il est cofondateur du Conseil mondial pour l'éducation physique et du sport devenu depuis Conseil International de l’Éducation Physique et du Sport (CIEPES). L’année suivante il est nommé docteur honoris causa du George Williams College de Chicago et citoyen d'honneur d'Olympie où il est à l'origine de la première session de l'Académie internationale olympique (IOA)[12].

Controverses[modifier | modifier le code]

Jeux de Berlin (1936)
arrivée de la flamme

En dépit de sa reconnaissance internationale, la contribution de Diem à la réussite des Jeux de 1936 et son usage par la propagande du IIIe Reich[13] font de lui une personnalité ambigüe et très controversée. Sa participation postérieure à la presse nazie, sa conférence de propagande de 1941[14] en France occupée[N 8] et, surtout, son ré-engagement tardif dans la Wehrmacht à plus de 60 ans comme officier d'ordonnance de Karl Halt avec le grade d'adjudant (Brigadeadjutant) contribuent fortement à alimenter l'argumentation de ses détracteurs.

Ceux-ci ne manquent de souligner également son comportement lors de la prise de Berlin par les troupes soviétiques où il contribue à galvaniser, le 18 mars 1945, les jeunes recrues issues des Hitler Jugend pour la défense armée du stade olympique[11]. Certains estiment enfin que, compte tenu de ses fonctions et ses attaches antérieures, il n'a pu ignorer les persécutions des athlètes juifs dès 1934 et après 1943 l'existence de la Shoah sans pour autant prendre ses distances vis-à-vis du pouvoir.

Aussi, si la Grand-croix de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne lui est décerné en 1956, si en 1962 Willi Daume (de) — autre grand de la renaissance du sport ouest-allemand après la guerre et autre proche du CIO — le qualifie de « la plus créative et ambitieuse personnalité du sport moderne », et si la République fédérale d'Allemagne lui consacre un timbre à l'occasion des Jeux olympiques de Mexico, sa réhabilitation est loin d'être acquise aujourd'hui dans toute l'opinion allemande et des grandes villes, comme Munich après 1972, Wurtzbourg ou même Cologne plus récemment, hésitent toujours à donner ou laisser son nom à un de leurs lieux publics ou à une de leurs installations sportives[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. C'est-à-dire « Fraternité »
  2. Celui-ci est un demi-juif de confession protestante
  3. Ses beaux-parents et son ami Lewald étant d'origine juive, il est sommé d'adhérer au parti pour lever ces ambiguïtés. Il aurait alors refusé cette proposition, entraînant sa mise à l'écart
  4. Les Deutschen Kampfspiele furent des jeux créés en 1922 à la suite du refus de laisser les athlètes allemands participer aux J.O d'Anvers et à ceux de Paris
  5. Celle-ci lui succède après son décès à la direction de l'institut
  6. Il gagne la France à partir de 1972 sous le vocable de Sport pour tous
  7. En 1975 cette distinction est remplacée par l'Ordre olympique
  8. Le ton en est donnée d'emblée : « Les jeux olympiques sont nés d'une époque héroïque. Ils n'avaient rien de pacifique ». Or « à l'époque moderne revit cet esprit militaire des jeux olympiques » et c'est à la nouvelle Europe menée par l'Allemagne qu'il revient de modeler l'avenir de l'olympisme. Et « nous nous permettons de penser, nous autres Allemands de cette nouvelle Europe qu'elle sera une Europe où régnera la paix, la liberté, l'amitié, bref le vrai terrain des jeux olympiques. »

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Carl Diem (1882-1962), Sportfunktionär
  2. Franz Lotz: Eine Frau für jedes Wetter – Zum 70. Geburtstag von Liselott Diem, Zeitschrift DTS, 1976/18 S.18
  3. a et b Carl Diem and the Olympics, p. 915
  4. Carl Diem and the Olympics, p. 914
  5. Carl Diem and the Olympics, p. 913
  6. Carl Diem Sportwissenschaftler, Sportfunktionär
  7. William Audureau, « Le relais de la flamme olympique est-il une invention des nazis ? », sur LeMonde.fr, les décodeurs, (consulté le )
  8. Carl Diem and the Olympics, p. 916-917
  9. Carl Diem and the Olympics, p. 921
  10. Carl Diem and the Olympics, p. 918-919
  11. a et b Carl Diem and the Denazification of German Sport, p. 61,62
  12. Carl Diem and the Olympics, p. 920
  13. Voir Dr Carl Diem
  14. Carl Diem, L’idée olympique dans la nouvelle Europe, Berlin, Institut Terramare,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]