« Manga café » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
typographie ; mise en forme
 
(48 versions intermédiaires par 23 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{à sourcer|date=juin 2012}}
{{à sourcer|date=juin 2012}}
[[Fichier :Manga Kissa 5 (6021168063).jpg|thumb|right|Un manga café à Tokyo.]]
Un {{Japonais|'''manga café'''|漫画喫茶|Manga kissa|}} est à l'origine un café où on peut lire des mangas en libre-service au [[Japon]].
Un {{Japonais|'''manga café'''|漫画喫茶|manga kissa}} est au [[Japon]] un [[cybercafé]] avec des cabines individuelles où on peut lire des mangas en libre-service.


Le terme japonais ''kissa'' est une abréviation du mot {{japonais|''kissaten''|喫茶店}} qui signifie « [[salon de thé]] » ou « café »<ref>{{ja}} [https://id.ndl.go.jp/auth/ndlsh/00566007 喫茶店], Web NDL Authorities</ref>{{,}}<ref>{{mul|en|ja}} {{japonais|''New Japanese-English Dictionary''|新和英大辞典|Shin wa-ei daijiten}}, Kenkyūsha, {{5e}} édition.</ref>.
Le terme japonais fait référence à un {{Japonais|''salon de thé''|喫茶店|Kisaten|}} et non à un café. Le choix de traduction "manga café" est fait par analogie avec les "cybercafés" ou "café internet".


== Description ==
== Description ==
[[Fichier :Manboo,mangahiriba, Internet cafe.jpg|thumb|upright|Entrée d’un manga café à Tokyo.]]
Un manga café ou ''manga kissa'' est à l'origine un café où on peut lire des mangas en libre-service au Japon. Avec l'arrivée d'[[internet]], les manga cafés ont multiplié les services proposés pour devenir des cybercafés. Les services proposés varient selon les manga cafés mais l'accès à internet, une bibliothèque de mangas, et des boissons à volonté sont les services de base. Les manga cafés seraient d'abord apparus à [[Nagoya]] avant de connaître un boom à la fin des années [[1970]]. Le climat concurrentiel a favorisé l'apparition de services très divers et parfois très originaux.


La plupart des mangas cafés possèdent une grande quantité de [[manga]]s ({{formatnum:1000}} – {{formatnum:30000}} mangas) et des magazines. Si tous proposent des boissons, certains mettent également à disposition des snacks et des glaces, payants à l'unité<ref name="Nippon"/>.Certains permettent également: d’acheter des repas complets de type instantané, permettent aux clients de recharger leur téléphone et d’imprimer à partir de leur ordinateur personnel<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Gianni Simone|titre=Tokyo Geek's Guide : Manga, Anime, Gaming, Cosplay, Toys, Idols & More : The Ultimate Guide to Japan's Otaku Culture|éditeur=[[Tuttle Publishing]]|date=11 juil. 2017|pages totales=144|isbn=978-1-4629-1970-3|lire en ligne=https://books.google.ca/books?id=QEQ4DwAAQBAJ&pg=PT229&dq=manga+cafe}}</ref>. L'accès aux ordinateurs se fait le plus souvent dans des cabines pour une ou deux personnes. Ces cabines contiennent chacune un fauteuil, une télévision, un lecteur de DVD, une console de jeux vidéo<ref name="Nippon"/>.
Avec l'arrivée d'[[internet]], les manga café ont multiplié les services proposés pour devenir des [[cybercafé]]s. L'accès se fait de façon forfaitaire avec paiement à la durée, tous les services étant inclus et accessibles à volonté. Les services proposés varient selon les "manga cafés" mais l'accès à internet, une bibliothèque de manga, et des boissons à volonté sont les services de base.


Si certains ''Manga kissa'' de quartier sont indépendants, beaucoup sont des enseignes nationales, comme Space Create<ref>{{ja}} [https://jiqoo.jp/cont_en Space Create]</ref>, Gera Gera<ref>{{ja}} [http://www.geragera.co.jp/ Gera Gera]</ref>, ou bien {{nobr|Manboo !}}<ref>{{ja}} [http://www.manboo.co.jp/manboo.php Manboo !]</ref>. Ce sont ces chaines de café qui offrent le plus de prestations : en plus des livres ou d'un ordinateur, vous pouvez par exemple trouver un espace pour jouer aux fléchettes, au billard ou au ping-pong.
Les "mangas cafés" seraient d'abord apparus à [[Nagoya]] avant de connaître un boom à la fin des années [[1970]]. Le climat concurrentiel a favorisé l'apparition de services très divers et parfois très originaux.


== Sociologie ==
La plupart des "mangas café" possèdent une grande quantité de [[manga]]s ({{formatnum:1000}} – {{formatnum:30000}} mangas) et des magazines. Si tous proposent des boissons, certains mettent également à disposition des snacks et des glaces. L'accès aux ordinateurs se fait le plus souvent dans des cabines pour une ou deux personnes. On peut également souvent y regarder la télévision, des DVD et jouer à des consoles de jeux. Ces services sont très répandus.
[[Fichier :Manga Kissa 2 (6020913381).jpg|thumb|upright|Une cabine individuelle.]]
Les ''manga-kissa'' se trouvent dans la plupart des grandes villes japonaises, plus particulièrement dans les quartiers avec une vie nocturne tels que [[Shinjuku]] ou [[Shibuya]] à [[Tōkyō]]. Beaucoup de manga cafés sont ouverts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Leurs tarifs souvent plus bas qu'une chambre d'hôtel en font une solution d'hébergement pour des personnes ayant raté leur dernier train<ref name="Nippon"/>. La présence de [[douches]] et de [[futon]]s, et la vente de rasoirs et brosses à dents dans les cafés ouverts toute la nuit permet des conditions de confort proches de celles d'un [[hôtel]]<ref name="Nippon"/>.


Ce rôle d'hôtel des mangas cafés a permis l'apparition des {{Japonais|{{Citation |réfugiés des netcafés}}|ネットカフェ難民||}}. Il s'agit de personnes souvent travailleurs journaliers ou chômeurs qui dorment dans les manga cafés parce qu'ils ne gagnent pas suffisamment d'argent pour louer un appartement. Ces réfugiés sont considérés comme symptomatiques des difficultés de la population la plus pauvre du Japon depuis les réformes économiques de [[Jun'ichirō Koizumi |Koizumi]]. Le phénomène attire en tant que tel l'attention des médias japonais et est abondamment étudié en sociologie.
Beaucoup de "mangas cafés" sont ouverts 24/24. Leurs tarifs souvent plus bas qu'une chambre d'hôtel en font une solution d'hébergement pour des personnes ayant raté leur dernier train. La présence de [[douches]] et de [[futon]]s dans les cafés ouverts toute la nuit permet des conditions de confort proches de ceux d'un [[hôtel]].


En 2007, on estimait qu’il y avait {{unité |5400 sans-abris}} qui se logent dans les manga cafés. La moitié d’entre eux auraient un emploi temporaire et le quart n’auraient pas d’emplois<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Survey: 5,400 Live in Internet, Manga Cafes in Japan|url=https://www.animenewsnetwork.com/news/2007-08-28/survey-5-400-live-in-internet-manga-cafes-in-japan|site=Anime News Network|consulté le=2019-11-22}}</ref>.
Ce rôle d'hôtel des mangas cafés a permis l'apparition des {{Japonais|"réfugiés des netcafés"|ネットカフェ難民||}}. Il s'agit de personnes souvent travailleurs journaliers ou chômeurs qui dorment dans les "mangas cafés" parce qu'ils ne gagnent pas suffisamment d'argent pour louer un appartement. Ces "réfugiés" sont considérés comme symptomatiques des difficultés de la population la plus pauvre du Japon depuis les réformes économiques de [[Koizumi]]. Le phénomène attire en tant que tel l'attention des médias japonais et est abondamment étudié en sociologie.


En 2018, on estime que tous les jours, les manga cafés ont {{unité |15000 clients}} qui dorment sur place. De ses {{unité |15000 clients}}, on estime que {{formatnum:4000}} d’entre-deux sont sans-abris, {{formatnum:3000}} d’entre eux n’auraient pas également d’emploi stable. Le même sondage indiquait que {{nobr |37,1 %}} des clients sont des voyageurs ou des travailleurs qui se servent des mangas cafés pour remplacer les hôtels et que {{nobr |25,8 %}} des répondants sont des sans-abris qui se servent des mangas cafés comme option de logement<ref>{{Article |langue=en-US |prénom1=Sakura |nom1=Murakami |titre=Tokyo's internet cafe 'refugees' number 4,000, survey says |périodique=The Japan Times Online |date=2018-01-29 |issn=0447-5763 |lire en ligne=https://www.japantimes.co.jp/news/2018/01/29/national/social-issues/internet-cafe-refugees-3000-tokyo-survey-says/ |consulté le=2019-11-22 }}</ref>.
Les ''manga-kissa'' se trouvent dans la plupart des grandes villes japonaises, plus particulièrement dans les quartiers avec une vie nocturne tels que [[Shinjuku]] ou [[Shibuya]] à [[Tōkyō]].


== Prestations ==
== Prix ==
L'accès se fait de façon forfaitaire avec paiement à la durée, tous les services étant inclus et accessibles à volonté. Il est souvent nécessaire d’effectuer une inscription préalable nécessitant la présentation d’une pièce d’identité. Le paiement se fait généralement avant utilisation et un supplément sera demandé à la fin si la durée initialement prévue est dépassée<ref name="Nippon">[http://www.nippon.com/fr/features/jg00008/ Le « manga kissa », un café aux multiples possibilités], Nippon.com, le 24 mai 2015</ref>.


Le tarif par heure moyen est de 100 à {{Unité|400|yens}}, soit 0,70 à {{Unité|3.00|euros}} en 2015<ref name="Nippon"/>. Les chaînes Gera Gera et Manboo ! offrent des tarifs nuits autour de {{Unité|2200|yens}} les douze heures alors que Space Create est un peu plus cher avec {{Unité|3000|yens}}<ref>{{Lien web|langue=|titre=Manga café|url=https://fugujapon.com/manga-cafe-hotel-pas-cher/|site=Fugujapon|date=|consulté le=}}</ref>.
* Tarif par heure (130 – {{Unité|500|¥}}, soit 0,90 – {{Unité|3.50|€}} par heure)

* La majorité des cybercafés sont ouverts 7j/7, 24h/24
== Lieux similaires ==
* Dans la plupart de ces cybercafés, il y a des cabines individuelles, qui contiennent chacune un fauteuil, une télévision, un lecteur de DVD, une console de jeux vidéo et un ordinateur connecté à Internet.
Des lieux ayant pour thème principal les mangas ainsi que les besoins de base telle que dormir ou manger qui sont similaires au manga café existent au Japon.
* Pour ceux ouvert 24h/24 on pourra y trouver douches et parfois [[solarium]](s).

=== Le manga hôtel ===
Le manga hôtel est un hôtel de type [[Hôtel capsule|capsule]] qui offre la possibilité de lire des mangas à volonté avec la nuit d’hébergement. Certains d’entre eux offrent les mangas dans d’autres langues que le japonais. Comme le manga café, le manga hôtel offre la possibilité de lire des mangas, d’avoir des prises électriques et de louer un espace, ici muni d’un lit. Toutefois, les mangas hôtels peuvent également offrir des douches, des pyjamas, des [[pantoufle]]s, des cintres et un coffre-fort privé. Il est également possible d’acheter des mangas sur place<ref name=":0">{{Lien web|langue=en|titre=Manga Art Hotel Tokyo welcomes foreign guests with over 5,000 manga, including English editions|url=https://japantoday.com/category/features/travel/manga-art-hotel-tokyo-welcomes-foreign-guests-with-over-5-000-manga-including-english-editions|site=Japan Today|consulté le=2019-11-22}}</ref>.

Depuis 2019, notamment, on retrouve le Manga Art Hôtel à Tokyo qui est un manga hôtel<ref name=":0" />.

=== Les cafés collaboratifs ===
Les cafés collaboratifs ou anime café sont des cafés dont le thème tourne autour d’un manga ou d’un anime. Ses cafés offrent des repas et des objets de collection relatifs aux personnages d’une série anime ou d’un manga qui sont exclusifs à cette collaboration. C’est également un lieu où les fans d’un manga peuvent se rencontrer et faire des échanges d’objets liés à un manga ou une série qui fait partie de cette collaboration<ref name=":1">{{Lien web|langue=en|titre=Latest My Hero Academia Café Has a Fall Festival Theme|url=https://www.animenewsnetwork.com/interest/2019-11-02/latest-my-hero-academia-cafe-has-a-fall-festival-theme/.152849|site=Anime News Network|consulté le=2019-11-22}}</ref>. Voici quelques exemples cafés collaboratifs qui ont eu lieu: My Hero Academia<ref name=":1" />, Card Captor Sakura: Clear Card<ref>{{Lien web|langue=en|titre=New Cardcaptor Sakura: Clear Card Café Opens in Tokyo in April|url=https://www.animenewsnetwork.com/interest/2018-04-19/new-cardcaptor-sakura-clear-card-cafe-opens-in-tokyo-in-april/.130341|site=Anime News Network|consulté le=2019-11-22}}</ref>, Sailor Moon<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Sailor Moon 'Girls Night Out' Café Opens in 6 Cities From October|url=https://www.animenewsnetwork.com/interest/2019-10-06/sailor-moon-girls-night-out-cafe-opens-in-6-cities-from-october/.151587|site=Anime News Network|consulté le=2019-11-22}}</ref>, Puella Magi Madoka Magica<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Madoka Magica Café Menu in Akihabara Unveiled|url=https://www.animenewsnetwork.com/interest/2011-10-27/madoka-magica-cafe-menu-in-akihabara-unveiled|site=Anime News Network|consulté le=2019-11-22}}</ref> et Cowboy Beebop<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Cowboy Bebop Café Serves the Infamously Bad Food From the Series|url=https://www.animenewsnetwork.com/interest/2018-05-21/cowboy-bebop-cafe-serves-the-infamously-bad-food-from-the-series/.131789|site=Anime News Network|consulté le=2019-11-22}}</ref>.


== Hors du Japon ==
== Hors du Japon ==


En {{date||juillet|2006}}, un manga café avec un concept légèrement modifié et simplifié pour s'orienter principalement sur l'offre manga, a ouvert à [[Paris]], en [[France]]; c'est le premier manga café européen.
En {{date||juillet|2006}}, un manga café avec un concept légèrement modifié et simplifié pour s'orienter principalement sur l'offre manga, a ouvert à [[Paris]], en [[France]], c'est le premier manga café européen. Depuis le {{date|19|octobre|2008}}, à [[Toulouse]], une [[bibliothèque]] de manga et cyber café, s'inspirant du concept japonais a ouvert. Enfin, un manga et cyber café du même genre a ouvert à la fin de 2011 à Lyon place Vendôme, le ''Hinata Kissa''.


Depuis 2010, un manga café a également ouvert ses portes en Belgique, plus précisément à Braine l'Alleud dans le Brabant Wallon, le ''Cat's Eye Manga Café'' qui vient de fêter ses 2 ans d'existence. Début 2013 le plus grand manga café de Belgique ({{unité|230|m|2}}) ouvre ses portes à Bruxelles. Il s'agit de ''Otako - Manga Café''.
Depuis le {{date|19|octobre|2008}}, à [[Toulouse]], une [[bibliothèque]] de manga et cyber café, s'inspirant du concept japonais est ouvert .
Enfin, un manga et cyber café du même genre à ouvert en fin 2011 à Lyon place Vendôme, le "Hinata Kissa" qui vient de fêter ses 1 an .


En 2011, le premier manga café en [[Amérique du Nord]], ''O-Taku Manga Lounge'', a ouvert ses portes à Montréal, Canada, témoignant de l'intérêt croissant pour le manga et la [[culture japonaise]]. En 2013, un manga café ouvre ses portes à [[Sherbrooke]], Québec, Canada: ''L'Oeil de Chat''. En plus de pouvoir lire des mangas sur place, en échange d’un paiement, les gens peuvent manger des mets japonais comme du riz vapeur, des [[Rāmen|ramens]], des fèves [[edamame]]s et de la soupe [[miso]] tous préparés sur place. Les gens peuvent également boire du thé à volonté en même temps que de lire des mangas. Ce concept, à l’exception du fait de pouvoir dormir, se rapproche de la possibilité de manger et de boire du café manga japonais<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Mystea s'associe à l'Oeil de Chat - AFFAIRES - Affaires - Estrieplus.com - Le journal Internet|url=http://www.estrieplus.com/contenu-commerce_sherbrooke_mystea_oeil_de_chat-1555-29080.html|site=www.estrieplus.com|consulté le=2019-11-22}}</ref>.
Depuis 2010, un manga café a également ouvert ses portes en Belgique, plus précisément à Braine l'Alleud dans le Brabant Wallon, le "Cat's Eye Manga Café" qui vient de fêter ses 2 ans d'existence.


Début 2013 le plus grand manga café de Belgique (230m²) ouvre ses portes à Bruxelles. Il s'agit de "Otako - Manga Café"
En 2014, le premier manga café d'Algérie, le ''HB Manga Kissa'', ouvre ses portes à Alger{{refnec}}.


== Voir aussi ==
== Références ==
{{Références}}


=== Articles connexes ===
== Articles connexes ==
{{Autres projets|commons=Category:Manga cafés}}
* [[Manhwabang]], l'équivalent [[corée]]n.
* [[Manhwabang]], l'équivalent [[corée]]n.
* [[Kashibonya]], l'ancêtre du manga café
* [[Kashibonya]], l'ancêtre du manga café
Ligne 44 : Ligne 59 :
{{Portail|Animation et bande dessinée asiatiques|Café|Japon}}
{{Portail|Animation et bande dessinée asiatiques|Café|Japon}}


[[Catégorie:Lexique des mangas et animes]]
[[Catégorie:Lexique des mangas et anime]]
[[Catégorie:Vie quotidienne au Japon]]
[[Catégorie:Vie quotidienne au Japon]]
[[Catégorie:Sciences de l'information et des bibliothèques]]
[[Catégorie:Sciences de l'information et des bibliothèques]]

Dernière version du 4 mai 2024 à 17:26

Un manga café à Tokyo.

Un manga café (漫画喫茶, manga kissa?) est au Japon un cybercafé avec des cabines individuelles où on peut lire des mangas en libre-service.

Le terme japonais kissa est une abréviation du mot kissaten (喫茶店?) qui signifie « salon de thé » ou « café »[1],[2].

Description[modifier | modifier le code]

Entrée d’un manga café à Tokyo.

Un manga café ou manga kissa est à l'origine un café où on peut lire des mangas en libre-service au Japon. Avec l'arrivée d'internet, les manga cafés ont multiplié les services proposés pour devenir des cybercafés. Les services proposés varient selon les manga cafés mais l'accès à internet, une bibliothèque de mangas, et des boissons à volonté sont les services de base. Les manga cafés seraient d'abord apparus à Nagoya avant de connaître un boom à la fin des années 1970. Le climat concurrentiel a favorisé l'apparition de services très divers et parfois très originaux.

La plupart des mangas cafés possèdent une grande quantité de mangas (1 000 – 30 000 mangas) et des magazines. Si tous proposent des boissons, certains mettent également à disposition des snacks et des glaces, payants à l'unité[3].Certains permettent également: d’acheter des repas complets de type instantané, permettent aux clients de recharger leur téléphone et d’imprimer à partir de leur ordinateur personnel[4]. L'accès aux ordinateurs se fait le plus souvent dans des cabines pour une ou deux personnes. Ces cabines contiennent chacune un fauteuil, une télévision, un lecteur de DVD, une console de jeux vidéo[3].

Si certains Manga kissa de quartier sont indépendants, beaucoup sont des enseignes nationales, comme Space Create[5], Gera Gera[6], ou bien Manboo ![7]. Ce sont ces chaines de café qui offrent le plus de prestations : en plus des livres ou d'un ordinateur, vous pouvez par exemple trouver un espace pour jouer aux fléchettes, au billard ou au ping-pong.

Sociologie[modifier | modifier le code]

Une cabine individuelle.

Les manga-kissa se trouvent dans la plupart des grandes villes japonaises, plus particulièrement dans les quartiers avec une vie nocturne tels que Shinjuku ou Shibuya à Tōkyō. Beaucoup de manga cafés sont ouverts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Leurs tarifs souvent plus bas qu'une chambre d'hôtel en font une solution d'hébergement pour des personnes ayant raté leur dernier train[3]. La présence de douches et de futons, et la vente de rasoirs et brosses à dents dans les cafés ouverts toute la nuit permet des conditions de confort proches de celles d'un hôtel[3].

Ce rôle d'hôtel des mangas cafés a permis l'apparition des « réfugiés des netcafés » (ネットカフェ難民?). Il s'agit de personnes souvent travailleurs journaliers ou chômeurs qui dorment dans les manga cafés parce qu'ils ne gagnent pas suffisamment d'argent pour louer un appartement. Ces réfugiés sont considérés comme symptomatiques des difficultés de la population la plus pauvre du Japon depuis les réformes économiques de Koizumi. Le phénomène attire en tant que tel l'attention des médias japonais et est abondamment étudié en sociologie.

En 2007, on estimait qu’il y avait 5 400 sans-abris qui se logent dans les manga cafés. La moitié d’entre eux auraient un emploi temporaire et le quart n’auraient pas d’emplois[8].

En 2018, on estime que tous les jours, les manga cafés ont 15 000 clients qui dorment sur place. De ses 15 000 clients, on estime que 4 000 d’entre-deux sont sans-abris, 3 000 d’entre eux n’auraient pas également d’emploi stable. Le même sondage indiquait que 37,1 % des clients sont des voyageurs ou des travailleurs qui se servent des mangas cafés pour remplacer les hôtels et que 25,8 % des répondants sont des sans-abris qui se servent des mangas cafés comme option de logement[9].

Prix[modifier | modifier le code]

L'accès se fait de façon forfaitaire avec paiement à la durée, tous les services étant inclus et accessibles à volonté. Il est souvent nécessaire d’effectuer une inscription préalable nécessitant la présentation d’une pièce d’identité. Le paiement se fait généralement avant utilisation et un supplément sera demandé à la fin si la durée initialement prévue est dépassée[3].

Le tarif par heure moyen est de 100 à 400 yens, soit 0,70 à 3,00 euros en 2015[3]. Les chaînes Gera Gera et Manboo ! offrent des tarifs nuits autour de 2 200 yens les douze heures alors que Space Create est un peu plus cher avec 3 000 yens[10].

Lieux similaires[modifier | modifier le code]

Des lieux ayant pour thème principal les mangas ainsi que les besoins de base telle que dormir ou manger qui sont similaires au manga café existent au Japon.

Le manga hôtel[modifier | modifier le code]

Le manga hôtel est un hôtel de type capsule qui offre la possibilité de lire des mangas à volonté avec la nuit d’hébergement. Certains d’entre eux offrent les mangas dans d’autres langues que le japonais. Comme le manga café, le manga hôtel offre la possibilité de lire des mangas, d’avoir des prises électriques et de louer un espace, ici muni d’un lit. Toutefois, les mangas hôtels peuvent également offrir des douches, des pyjamas, des pantoufles, des cintres et un coffre-fort privé. Il est également possible d’acheter des mangas sur place[11].

Depuis 2019, notamment, on retrouve le Manga Art Hôtel à Tokyo qui est un manga hôtel[11].

Les cafés collaboratifs[modifier | modifier le code]

Les cafés collaboratifs ou anime café sont des cafés dont le thème tourne autour d’un manga ou d’un anime. Ses cafés offrent des repas et des objets de collection relatifs aux personnages d’une série anime ou d’un manga qui sont exclusifs à cette collaboration. C’est également un lieu où les fans d’un manga peuvent se rencontrer et faire des échanges d’objets liés à un manga ou une série qui fait partie de cette collaboration[12]. Voici quelques exemples cafés collaboratifs qui ont eu lieu: My Hero Academia[12], Card Captor Sakura: Clear Card[13], Sailor Moon[14], Puella Magi Madoka Magica[15] et Cowboy Beebop[16].

Hors du Japon[modifier | modifier le code]

En , un manga café avec un concept légèrement modifié et simplifié pour s'orienter principalement sur l'offre manga, a ouvert à Paris, en France, c'est le premier manga café européen. Depuis le , à Toulouse, une bibliothèque de manga et cyber café, s'inspirant du concept japonais a ouvert. Enfin, un manga et cyber café du même genre a ouvert à la fin de 2011 à Lyon place Vendôme, le Hinata Kissa.

Depuis 2010, un manga café a également ouvert ses portes en Belgique, plus précisément à Braine l'Alleud dans le Brabant Wallon, le Cat's Eye Manga Café qui vient de fêter ses 2 ans d'existence. Début 2013 le plus grand manga café de Belgique (230 m2) ouvre ses portes à Bruxelles. Il s'agit de Otako - Manga Café.

En 2011, le premier manga café en Amérique du Nord, O-Taku Manga Lounge, a ouvert ses portes à Montréal, Canada, témoignant de l'intérêt croissant pour le manga et la culture japonaise. En 2013, un manga café ouvre ses portes à Sherbrooke, Québec, Canada: L'Oeil de Chat. En plus de pouvoir lire des mangas sur place, en échange d’un paiement, les gens peuvent manger des mets japonais comme du riz vapeur, des ramens, des fèves edamames et de la soupe miso tous préparés sur place. Les gens peuvent également boire du thé à volonté en même temps que de lire des mangas. Ce concept, à l’exception du fait de pouvoir dormir, se rapproche de la possibilité de manger et de boire du café manga japonais[17].

En 2014, le premier manga café d'Algérie, le HB Manga Kissa, ouvre ses portes à Alger[réf. nécessaire].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (ja) 喫茶店, Web NDL Authorities
  2. (en + ja) New Japanese-English Dictionary (新和英大辞典, Shin wa-ei daijiten?), Kenkyūsha, 5e édition.
  3. a b c d e et f Le « manga kissa », un café aux multiples possibilités, Nippon.com, le 24 mai 2015
  4. (en) Gianni Simone, Tokyo Geek's Guide : Manga, Anime, Gaming, Cosplay, Toys, Idols & More : The Ultimate Guide to Japan's Otaku Culture, Tuttle Publishing, , 144 p. (ISBN 978-1-4629-1970-3, lire en ligne)
  5. (ja) Space Create
  6. (ja) Gera Gera
  7. (ja) Manboo !
  8. (en) « Survey: 5,400 Live in Internet, Manga Cafes in Japan », sur Anime News Network (consulté le )
  9. (en-US) Sakura Murakami, « Tokyo's internet cafe 'refugees' number 4,000, survey says », The Japan Times Online,‎ (ISSN 0447-5763, lire en ligne, consulté le )
  10. « Manga café », sur Fugujapon
  11. a et b (en) « Manga Art Hotel Tokyo welcomes foreign guests with over 5,000 manga, including English editions », sur Japan Today (consulté le )
  12. a et b (en) « Latest My Hero Academia Café Has a Fall Festival Theme », sur Anime News Network (consulté le )
  13. (en) « New Cardcaptor Sakura: Clear Card Café Opens in Tokyo in April », sur Anime News Network (consulté le )
  14. (en) « Sailor Moon 'Girls Night Out' Café Opens in 6 Cities From October », sur Anime News Network (consulté le )
  15. (en) « Madoka Magica Café Menu in Akihabara Unveiled », sur Anime News Network (consulté le )
  16. (en) « Cowboy Bebop Café Serves the Infamously Bad Food From the Series », sur Anime News Network (consulté le )
  17. « Mystea s'associe à l'Oeil de Chat - AFFAIRES - Affaires - Estrieplus.com - Le journal Internet », sur www.estrieplus.com (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :