« Agence impériale » : différence entre les versions

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{{Infobox Organisation2
[[Image:KunaichoM1102.jpg|thumb|300px|Agence de la famille impériale, [[Kōkyo]] [[Tokyo]]]]
|image=KunaichoM1102.jpg
L''''Agence impériale''', '''Agence de la famille impériale''' ou {{japonais|'''''Kunaichō'''''|宮内庁}} est une agence gouvernementale [[Japon|japonaise]] chargée de la gestion administrative de la [[Maison impériale du Japon]]. Son nom japonais signifie « administration [des affaires] intérieures du palais ». Elle conserve le {{japonais|[[Sceau impérial du Japon|sceau impérial privé]]|御璽|gyoji}} et le {{japonais|[[Sceau d'État du Japon|sceau d'État]]|国璽|kokuji}} et organise la réception des ambassadeurs en visite officielle au palais. Elle est dirigée par un {{japonais|Grand Sénéchal|宮内庁 長官|''Kunaichō Chōkan''|littéralement « secrétaire de l'Agence impériale »}} nommé et démis de ses fonctions par décision du [[Cabinet du Japon]], il est assisté par un Vice-Grand Sénéchal. Elle est située à [[Tōkyō]] sur le domaine du [[Kōkyo|Palais imperial]].
|légende=Agence de la Maison impériale, [[palais impérial de Tokyo]]}}
L{{'}}'''Agence impériale''', '''Agence de la Maison impériale''' ou {{japonais|'''''Kunaichō'''''|宮内庁}} est une agence gouvernementale [[japon]]aise chargée de la gestion administrative de la [[Maison impériale du Japon]]. Son nom [[japonais]] signifie « administration [des affaires] intérieures du palais ». Elle conserve tant le {{japonais|[[Sceau impérial du Japon|sceau impérial privé]]|御璽|gyoji}} que le {{japonais|[[Sceau d'État du Japon|sceau d'État]]|国璽|kokuji}}, et organise la réception des ambassadeurs en visite officielle au palais. Elle est dirigée par un {{japonais|grand sénéchal|宮内庁 長官|''Kunaichō Chōkan''|littéralement « secrétaire de l'Agence impériale »}} nommé et démis de ses fonctions par décision du [[Cabinet du Japon]] ; il est assisté par un vice-grand sénéchal. Elle est située à [[Tokyo]] sur le domaine du [[Palais impérial de Tokyo|palais impérial]].


== Histoire ==
== Histoire ==
Les premières traces d’une institution similaire se trouveraient dans le [[code de Taihō]] édicté en [[701]] sous l'empereur [[Mommu]]. Néanmoins, l'institution actuelle remonte à [[1889]] elle fut créée en tant que {{japonais|ministère|宮内省|Kunaishō}}, bien qu'elle soit alors indépendante du gouvernement et de tout contrôle du [[Cabinet du Japon|Cabinet]] ou de la [[Diète du Japon|Diète]]. Le ministre assistait l’empereur pour les affaires relevant de sa compétence, ceci sans en référer au Parlement. Il avait sous ses ordres 6 200 personnes, à la veille de la [[Seconde Guerre mondiale]]. En [[1947]], le ministère fut transformé en {{japonais|Bureau|宮内府|Kunaifu}} sous la supervision directe du [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]], son personnel fut réduit à 1 500 personnes. Le {{date|1er|juin|1949}}, il devint sous le nom de ''Kunaichō'' une agence externe du Bureau du premier ministre qui venait alors d'être créé. En [[2001]], l'Agence fut rattachée au [[Bureau du Cabinet du Japon|Bureau du Cabinet]].
Les premières traces d’une institution similaire se trouveraient dans le [[code de Taihō]] édicté en [[701]] sous l'[[Empereur du Japon|empereur]] [[Monmu]]. Néanmoins, l'institution actuelle remonte au tout début de l'[[ère Meiji]] ([[1868]] [[1912]]). En [[1869]], le nouveau pouvoir, issu de la [[Restauration de Meiji|révolution de Meiji]], crée le {{japonais|ministère de la Maison impériale|宮内省|Kunaishō}}. Cet organe ministériel était indépendant du [[gouvernement de Meiji]] ; le ministre assistait l’[[Empereur du Japon|empereur]] pour les affaires relevant de sa compétence, ceci sans en référer au [[Diète du Japon|Parlement]]. Il avait sous ses ordres {{unité|6200|personnes}} à la veille de la [[Seconde Guerre mondiale]]. En [[1947]], le ministère fut transformé en {{japonais|Bureau|宮内府|Kunaifu}} sous la supervision directe du [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]], son personnel fut réduit à {{unité|1500|personnes}}. Le {{date|1 juin 1949}}, il devint, sous le nom de ''Kunaichō'', une agence externe du Bureau du Premier ministre qui venait alors d'être créé. En [[2001]], l'Agence fut rattachée au [[Bureau du Cabinet (Japon)|bureau du Cabinet]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=James L. Huffman|titre=Modern Japan|sous-titre={{langue|en|An Encyclopedia of History, Culture, and Nationalism}}|traduction titre=Une encyclopédie de l'histoire, de la culture et du nationalisme|éditeur=Routledge|lieu=[[Hoboken (New Jersey)|Hoboken]]|année=2013|volume=2031|collection={{langue|en|Garland reference library of the humanities}}|pages totales=352|passage=88-89|année première édition=1998|format=Livre électronique|isbn=9781135634902|isbn2=1135634904|oclc=862610788}}.</ref>.


== Rôle et composition ==
== Rôle et composition ==
{{Politique du Japon}}
L'Agence organise les activités officielles des membres de la [[Maison impériale du Japon|famille impériale]] et leurs déplacements. Elle est responsable en matière de sécurité, santé, menus et besoins domestiques. Elle veille à ce que les règles concernant le maintien de la lignée soient respectées.
L'Agence organise les activités officielles des membres de la [[Maison impériale du Japon|famille impériale]] et leurs déplacements. Elle est responsable en matière de sécurité, santé, menus et besoins domestiques. Elle veille à ce que les règles concernant le maintien de la lignée soient respectées.


Elle gère et entretient les résidences et tombeaux impériaux, quelques autres propriétés d'État liées à la famille impériale, ainsi que l’accès au public des parties visitables. Parmi les propriétés gérées se trouve la ferme d'où proviennent le lait, la viande et les œufs servis au palais. Située à l'origine à [[Narita]], elle s'est déplacée dans la [[préfecture de Tochigi]] lors de la construction de l'[[Aéroport international de Narita|aéroport]].
Elle administre les résidences et tombeaux impériaux, quelques autres propriétés d'État liées à la famille impériale, ainsi que l’accès au public des parties visitables. Parmi les propriétés gérées se trouve la ferme d'où proviennent le lait, la viande et les œufs servis au palais. Située à l'origine à [[Narita]], elle s'est déplacée dans la [[préfecture de Tochigi]] lors de la construction de l'[[Aéroport international de Narita|aéroport]].


Elle organise les événements annuels tels que la lecture de poèmes par l’empereur devant un public choisi pendant la période du Nouvel An.
Elle organise les événements annuels tels que la lecture de poèmes par l’empereur devant un public choisi pendant la période du Nouvel An.
Elle préserve des éléments de la culture impériale traditionnelle : [[gagaku]], [[kemari]], [[horohiki]] (parade d’[[étendard (bannière)|étendards]]), [[dakyu]] (sorte de [[polo]]), [[goryo ukai]] ([[pêche au cormoran]]).
Elle préserve des éléments de la culture impériale traditionnelle : [[gagaku]], ''[[kemari]]'', ''[[horohiki]]'' (parade d’[[étendard (bannière)|étendards]]), ''[[dakyu]]'' (sorte de [[polo]]), ''[[goryo ukai]]'' ([[pêche au cormoran]]).


Ses subdivisions sont :
Ses subdivisions sont :
* le {{japonais|'''Secrétariat du Grand Sénéchal'''|長官 官房|''Chōkan Kanbō''}} : composante fonctionnelle et administrative, elle comprend :
* le {{japonais|'''Secrétariat du Grand Sénéchal'''|長官 官房|''Chōkan Kanbō''}} : composante fonctionnelle et administrative, elle comprend :
** la <u>Division du Secrétariat</u> avec le Bureau de la Recherche et de la Planification. Elle assure aussi la gestion du courrier, puisque l'agence dispose de son propre bureau de poste,
** la {{souligner|Division du Secrétariat}} avec le Bureau de la Recherche et de la Planification. Elle assure aussi la gestion du courrier, puisque l'agence dispose de son propre bureau de poste ;
** la <u>Division des Affaires générales</u> avec le Bureau de la Presse et des Relations publiques,
** la {{souligner|Division des Affaires générales}} avec le Bureau de la Presse et des Relations publiques ;
** la <u>Division des Affaires des Maisons des Princes impériaux</u> réunissant les superviseurs des différentes maisons princières,
** la {{souligner|Division des Affaires des Maisons des Princes impériaux}} réunissant les superviseurs des différentes maisons princières ;
** la <u>Division des Comptes</u> dirigé par le Trésorier de la Maison impériale,
** la {{souligner|Division des Comptes}} dirigé par le Trésorier de la Maison impériale ;
** la <u>Division des Requêtes</u>,
** la {{souligner|Division des Requêtes}} ;
** l'<u>Hôpital de la Maison impériale</u> dans lequel tous les enfants de la famille régnante naissent en règle générale et où tous ses membres sont soignés, il est dirigé par le Superviseur médical de la Maison impériale,
** l'{{souligner|Hôpital de la Maison impériale}} dans lequel tous les enfants de la famille régnante naissent en règle générale et où tous ses membres sont soignés, il est dirigé par le superviseur médical de la Maison impériale ;
* le {{japonais|'''Bureau des Chambellans'''|侍従職|''Jijū-shoku''}} : réunissant les collaborateurs et aides domestiques directes de l'[[Empereur du Japon|Empereur]] et de l'[[Kōgō|Impératrice]], ainsi que de leurs enfants mineurs ou de leurs filles avant leur mariage, ils sont chargés d'organiser leur vie quotidienne tout en étant responsables de la garde des deux sceaux du [[Japon]]. Sous la direction d'un {{japonais|Grand Chambellan|侍従長|''Jijūchō''|littéralement « chef des chambellans », fonction créée en [[1871]]}}, il comprend des titres et offices remontant pour la plupart au {{VIIIe siècle}} :
* le {{japonais|'''Bureau des Chambellans'''|侍従職|''Jijū-shoku''}} : réunissant les collaborateurs et aides domestiques directes de l'[[Empereur du Japon|empereur]] et de l'[[Impératrice du Japon|impératrice]], ainsi que de leurs enfants mineurs ou de leurs filles avant leur mariage, ils sont chargés d'organiser leur vie quotidienne tout en étant responsables de la garde des deux sceaux du [[Japon]]. Sous la direction d'un {{japonais|Grand Chambellan|侍従長|''Jijūchō''|littéralement « chef des chambellans », fonction créée en [[1871]]}}, il comprend des titres et offices remontant pour la plupart au {{VIIIe siècle}} :
** supervisés par le Grand Chambellan et plus directement par un Vice-Grand Chambellan : les {{japonais|Chambellans|侍従|''Jijū''|littéralement « serviteurs de compagnie »}} qui sont les collaborateurs, conseillers et domestiques de l'empereur, ils le secondent également dans la supervision de l'éducation de ses enfants (l'actuel empereur, alors qu'il était encore prince héritier, fut le premier à décider de conserver ses enfants auprès de lui et à participer directement à leur éducation plutôt que de les confier totalement à des chambellans),
** supervisés par le grand chambellan et plus directement par un vice-grand chambellan : les {{japonais|Chambellans|侍従|''Jijū''|littéralement « serviteurs de compagnie »}} qui sont les collaborateurs, conseillers et domestiques de l'empereur, ils le secondent également dans la supervision de l'éducation de ses enfants (l'empereur [[Akihito]], alors qu'il était encore [[Prince héritier du Japon|prince héritier]], fut le premier à décider de conserver ses enfants auprès de lui et à participer directement à leur éducation plutôt que de les confier totalement à des chambellans) ;
** supervisées par la {{japonais|Première dame de compagnie|女官長|''Jokanchō''|littéralement « chef des dames de compagnie »}} : les {{japonais|Dames de compagnies|女官|''Jokan''|littéralement « officier féminin »}}, collaboratrices, conseillères et domestiques de l'impératrice et de ses filles,
** supervisées par la {{japonais|Première dame de compagnie|女官長|''Jokanchō''|littéralement « chef des dames de compagnie »}} : les {{japonais|Dames de compagnies|女官|''Jokan''|littéralement « officier féminin »}}, collaboratrices, conseillères et domestiques de l'impératrice et de ses filles ;
** supervisés par le {{japonais|Médecin personnel en chef|侍医長|''Jiichō''}}, les {{japonais|Médecins personnels|侍医|''Jii''|littéralement « médecin serviteur »}} chargés du suivi médical du couple impérial,
** supervisés par le {{japonais|Médecin personnel en chef|侍医長|''Jiichō''}}, les {{japonais|Médecins personnels|侍医|''Jii''|littéralement « médecin serviteur »}} chargés du suivi médical du couple impérial ;
* le {{japonais|'''Bureau du Tōgū'''|東宮職|''Tōgū-shoku''}} : dirigé par le {{japonais|Grand Chambellan du Tōgū|東宮侍従長|''Tōgū Jijūchō''}}, il reprend la même organisation et les mêmes fonctions que le Bureau des Chambellans pour le [[Kōtaishi|Prince héritier]], son épouse et leurs enfants mineurs ou leurs filles non encore mariées. On y retrouve donc les chambellans secondant l'héritier du trône et participant à l'éducation des enfants, les dames de compagnie de la princesse héritière et de ses filles, et leurs médecins particuliers,
* le {{japonais|'''Bureau du Tōgū'''|東宮職|''Tōgū-shoku''}} : dirigé par le {{japonais|Grand Chambellan du Tōgū|東宮侍従長|''Tōgū Jijūchō''}}, il reprend la même organisation et les mêmes fonctions que le Bureau des Chambellans pour le [[Prince héritier du Japon|prince héritier]], son épouse et leurs enfants mineurs ou leurs filles non encore mariées. On y retrouve donc les chambellans secondant l'héritier du trône et participant à l'éducation des enfants, les dames de compagnie de la princesse héritière et de ses filles, et leurs médecins particuliers ;
* le {{japonais|'''Bureau des Cérémonies'''|式部職|''Shikibu-shoku''}} : gère, sous la direction d'un {{japonais|Grand Maître des Cérémonies|式部官長|''Shikibu Kanchō''}}, le protocole, l'organisation des rituels traditionnels et les réceptions officielles. Il est divisé en deux secteurs confiés chacun à un Vice-Grand Maître des Cérémonies :
* le {{japonais|'''Bureau des Cérémonies'''|式部職|''Shikibu-shoku''}} : gère, sous la direction d'un {{japonais|Grand Maître des Cérémonies|式部官長|''Shikibu Kanchō''}}, le protocole, l'organisation des rituels traditionnels et les réceptions officielles. Il est divisé en deux secteurs confiés chacun à un Vice-Grand Maître des Cérémonies :
** un chargé des cérémonies à proprement parler (traditionnelles ou officielles), de la musique (avec un département de la Musique performant tant du [[gagaku]], ou musique de cour traditionnelle, que de la musique classique occidentale) et des chasses au canard sauvage,
** un chargé des cérémonies à proprement parler (traditionnelles ou officielles), de la musique (avec un département de la Musique performant tant du [[gagaku]], ou musique de cour traditionnelle, que de la musique classique occidentale) et des chasses au canard sauvage ;
** le second chargé de l'organisation des visites officielles à l'étranger des membres de la famille impériale et l'accueil des hôtes impériaux. Les ambassadeurs en visite officielle peuvent d'ailleurs choisir d’être conduits en voiture depuis l’ambassade ou en carrosse depuis la [[gare de Tokyo]], toute proche. La plupart optent, pour plus de commodités, pour la seconde solution.
** le second chargé de l'organisation des visites officielles à l'étranger des membres de la famille impériale et l'accueil des hôtes impériaux. Les ambassadeurs en visite officielle peuvent d'ailleurs choisir d’être conduits en voiture depuis l’ambassade ou en carrosse depuis la [[gare de Tokyo]], toute proche. La plupart optent, pour plus de commodités, pour la seconde solution.
* deux départements techniques dirigés par un {{japonais|Directeur général|長|''chō''}} chacun :
* deux départements techniques dirigés par un {{japonais|Directeur général|長|''chō''}} chacun :
** le {{japonais|<u>Département des Archives et Mausolées</u>|書陵部|''Sho-Ryō-bu''}} qui gère le patrimoine historique de la [[Maison impériale du Japon|famille impériale]] avec trois divisions : « Division des Archives », « Division de la Compilation » et « Division des Tombes et Mausolées » (relayée par des bureaux régionaux dans les cinq sanctuaires impériaux de Tama à [[Hachiōji]] près de [[Tōkyō]], Momoyama dans l'arrondissement de [[Fushimi-ku|Fushimi]], Tsukinowa dans celui de [[Higashiyama-ku|Higashiyama]] à [[Kyōto]], Unebi à [[Kashihara]] près de [[Nara]] et Furuichi à [[Habikino]] près d'[[Ōsaka]])
** le {{japonais|{{souligner|Département des Archives et Mausolées}}|書陵部|''Sho-Ryō-bu''}} qui gère le patrimoine historique de la [[Maison impériale du Japon|famille impériale]] avec trois divisions : « Division des Archives », « Division de la Compilation » et « Division des Tombes et Mausolées » (relayée par des bureaux régionaux dans les cinq [[Sanctuaire shinto|sanctuaires]] impériaux de Tama à [[Hachiōji]] près de [[Tokyo]], Momoyama dans l'[[Arrondissements de Kyoto|arrondissement]] de [[Fushimi-ku|Fushimi]], Tsukinowa dans celui de [[Higashiyama-ku|Higashiyama]] à [[Kyoto]], Unebi à [[Kashihara]] près de [[Nara]] et Furuichi à [[Habikino]] près d'[[Osaka]])
** le {{japonais|<u>Département de Maintenance et des Travaux</u>|管理部|''Kanri-bu''}} qui s'assure de l'entretien et de la gestion des biens matériels tant mobiliers que immobiliers, fonciers ou techniques, avec quatre divisions : « Division de l'administration des travaux », « Division des jardins », « Division de la cuisine impériale » et « Division des véhicules et chevaux ». Y sont également rattachés le {{japonais|Surintendant du [[Kōkyo|Palais impérial]]|宮殿 管理官|Kyūden Kanrikan}} et les bureaux chargés de l'entretien des [[villa impériale de Nasu|villas impériales de Nasu]] ([[Nasu (Tochigi)|Nasu]], [[district de Nasu]], [[préfecture de Tochigi|Tochigi]]), [[villa impériale de Suzaki|Suzaki]] ([[Shimoda]], [[préfecture de Shizuoka|Shizuoka]]) et [[villa impériale de Hayama|Hayama]] ([[Hayama]], [[district de Miura]], [[préfecture de Kanagawa|Kanagawa]]) et la résidence du prince héritier du [[Palais du Tōgū]].
** le {{japonais|{{souligner|Département de Maintenance et des Travaux}}|管理部|''Kanri-bu''}} qui s'assure de l'entretien et de la gestion des biens matériels tant mobiliers qu'immobiliers, fonciers ou techniques, avec quatre divisions : « Division de l'administration des travaux », « Division des jardins », « Division de la cuisine impériale » et « Division des véhicules et chevaux ». Y sont également rattachés le {{japonais|Surintendant du [[Palais impérial de Tokyo|Palais impérial]]|宮殿 管理官|Kyūden Kanrikan}} et les bureaux chargés de l'entretien des [[villa impériale de Nasu|villas impériales de Nasu]] ([[Nasu (Tochigi)|Nasu]], [[district de Nasu]], [[préfecture de Tochigi|Tochigi]]), [[villa impériale de Suzaki|Suzaki]] ([[Shimoda]], [[préfecture de Shizuoka|Shizuoka]]) ,[[villa impériale de Hayama|Hayama]] ([[Hayama]], [[district de Miura]], [[préfecture de Kanagawa|Kanagawa]]) et la résidence du prince héritier : le [[Palais du Tōgū]].
* des organes annexes :
* des organes annexes :
** le {{japonais|Trésor du [[Shōsō-in]]|正倉院 宝物|''Shōsō-in Takaramono''}} du temple [[bouddhisme|bouddhiste]] [[Tōdai-ji]] à [[Nara]] (de nombreuses pièces et parchemins surtout religieux datant parfois du {{VIIIe siècle}}),
** le {{japonais|Trésor du [[Shōsō-in]]|正倉院 宝物|''Shōsō-in Takaramono''}} du [[Liste de temples bouddhistes au Japon|temple]] [[bouddhisme|bouddhiste]] [[Tōdai-ji]] à [[Nara]] (de nombreuses pièces et parchemins surtout religieux datant parfois du {{s|VIII}}),
** la {{japonais|[[Ferme d'élevage impériale]]|御料 牧場|Goryō Bokujō}} d'[[Utsunomiya]] ([[préfecture de Tochigi|Tochigi]]),
** la {{japonais|[[Ferme d'élevage impériale]]|御料 牧場|Goryō Bokujō}} d'[[Utsunomiya]] ([[préfecture de Tochigi|Tochigi]]),
* le Bureau local de [[Kyōto]] (qui n'a pas perdu son statut de ville de résidence impériale) gère les propriétés héritées de l'ancienne [[Cour impériale de Kyōto|Cour impériale de la ville]] : les palais du [[Kyōto-gosho]] (ancien palais impérial), [[Palais Ōmiya de Kyōto|Ōmiya]] et [[Sentō-gosho|Sentō]], et les [[villa impériale de Katsura|villas impériales de Katsura]] et de [[villa impériale de Shugakuin|Shugakuin]], ainsi que les environs des sanctuaires impériaux de Momoyama, Tsukinowa, Unebi et Furuichi.
* le Bureau local de [[Kyoto]] (qui n'a pas perdu son statut de ville de résidence impériale) gère les propriétés héritées de l'ancienne [[Cour impériale de Kyōto|Cour impériale de la ville]] : les palais du [[Kyōto-gosho]] (ancien palais impérial), [[Palais Ōmiya|Ōmiya]] et [[Palais impérial Sentō|Sentō]], et les [[villa impériale de Katsura|villas impériales de Katsura]] et de [[villa impériale Shugakuin|Shugakuin]], ainsi que les environs des [[Sanctuaire shinto|sanctuaires]] impériaux de Momoyama, Tsukinowa, Unebi et Furuichi.


== Critiques ==
== Critiques ==
L'Agence, dont la gestion est jugée bureaucratique et opaque, est souvent accusée d'isoler la famille impériale (en tentant notamment d'empêcher que des informations sur leur état de santé ne soient diffusées auprès du grand public, ou en limitant au maximum les autorisations de fouilles archéologiques sur les importantes propriétés qu'elle a à gérer ou de recherches dans ses archives, s'attirant les reproches fréquents des historiens qui se retrouvent ainsi privés d'une mine importante de renseignements sur le passé de la civilisation japonaise) et de lui imposer un mode de vie rigide et dépassé qui poussent certains de ses membres à entrer en dépressions chroniques ou à avoir de graves problèmes de santé dues au stress. Ce fut le cas à plusieurs reprises notamment pour l'[[Michiko Shōda|impératrice Michiko]], du fait de la pression de l'étiquette, des médias et, selon Reuters, l'attitude de sa belle-mère et de certains officiels conservateurs de l'Agence impériale qui n'aurait jamais accepté l'accession d'une « roturière » à la fonction de souveraine consort. Elle a ainsi tout d'abord perdu la voix pendant sept mois dans les [[années 1960]] puis de nouveau à l'automne [[1993]]. Plus tard, l'impératrice a dû annuler plusieurs de ses obligations officielles au printemps [[2007]], souffrant alors d'ulcères buccaux, de saignements de nez et d'hémorragies intestinales, dus, selon ses médecins, au « stress psychologique »<ref>{{en}} [http://www.smh.com.au/news/World/Japan-Empress-Michiko-ill/2007/03/06/1173166699533.html Reuters, « Japan Empress Michiko ill », ''The Sydney Morning Herald'', 06/03/2007]</ref>.
L'Agence, dont la gestion est jugée bureaucratique et opaque, est souvent accusée d'isoler la famille impériale (en tentant notamment d'empêcher que des informations sur leur état de santé ne soient diffusées auprès du grand public, ou en limitant au maximum les autorisations de fouilles archéologiques sur les importantes propriétés qu'elle a à gérer ou de recherches dans ses archives, s'attirant les reproches fréquents des historiens qui se retrouvent ainsi privés d'une mine importante de renseignements sur le passé de la civilisation japonaise) et de lui imposer un mode de vie rigide et dépassé qui poussent certains de ses membres à entrer en dépressions chroniques ou à avoir de graves problèmes de santé dus au stress. Ce fut le cas à plusieurs reprises notamment pour l'[[Michiko Shōda|impératrice Michiko]], du fait de la pression de l'étiquette, des médias et, selon Reuters, l'attitude de sa belle-mère et de certains officiels conservateurs de l'Agence impériale qui n'auraient jamais accepté l'accession d'une « roturière » à la fonction de souveraine consort. Elle a ainsi tout d'abord perdu la voix pendant sept mois dans les [[années 1960]] puis de nouveau à l'automne [[1993]]. Plus tard, l'impératrice a dû annuler plusieurs de ses obligations officielles au printemps [[2007]], souffrant alors d'ulcères buccaux, de saignements de nez et d'hémorragies intestinales, dus, selon ses médecins, au « stress psychologique »<ref>{{en}} [http://www.smh.com.au/news/World/Japan-Empress-Michiko-ill/2007/03/06/1173166699533.html Reuters, « Japan Empress Michiko ill », ''The Sydney Morning Herald'', 06/03/2007]</ref>.


Mais c'est surtout l'attitude de l'Agence à l'égard de l'actuelle princesse héritière, [[Masako Owada]], et les pressions exercées sur elle pour qu'elle donne à la monarchie japonaise un héritier qui a entraîné le plus de protestations au sein des observateurs et du grand public. Cette dernière souffre d'une grave dépression nerveuse, qui l'a poussé à ne plus remplir de rôle officiel au côté de son époux et à être totalement absente de la scène publique pendant plus d'un an et demi entre [[décembre]] [[2003]] et [[juillet]] [[2005]]<ref>{{en}} [http://www.highbeam.com/doc/1P1-111235304.html K. Kamoshida, « Japanese Crown Princess Masako and Crown Prince Naruhito Visit Aichi Expo », 20/07/2005]</ref>. L'état de santé de la princesse pousse même son époux à s'en prendre directement à l'Agence impériale lorsque celle-ci, en [[mai]] [[2004]], refuse, en raison justement de sa fragilité, qu'elle l'accompagne dans un voyage officiel aux [[Pays-Bas]] : « La princesse Masako, après avoir abandonné son travail de diplomate pour entrer dans la maison impériale, a été grandement affectée d'apprendre qu'elle n'était pas autorisée à voyager à l'étranger pour un long moment [...] Il y a eu des évènements qui ont été à l'encontre de la carrière et de la personnalité de la princesse Masako »<ref>{{en}} [http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9D03E4DF103FF933A15756C0A9629C8B63 J. Brooke, « Japan Crown Prince Complains Wife Is Stifled by Palace Guard », ''The New York Times'', 20/05/2004]</ref>. Cette déclaration vaudra d'ailleurs à [[Naruhito]] d'être critiqué par son père et son frère. Quoi qu'il en soit, de plus en plus de voix s'élèvent pour une réforme non seulement de la loi de succession pour permettre aux femmes d'arriver au pouvoir mais aussi du mode de fonctionnement de l'institution impériale<ref>{{en}} [http://www.time.com/time/asia/covers/501060904/story.html J. FREDERICK, « ''The Future of Japan's Monarchy'' », ''Time Asia Magazine'', 28/08/2008]</ref>.
Mais c'est surtout l'attitude de l'Agence à l'égard de l'actuelle impératrice, [[Masako Owada|Masako]], et les pressions exercées sur elle pour qu'elle donne à la monarchie japonaise un héritier qui a entraîné le plus de protestations au sein des observateurs et du grand public. Cette dernière souffre d'une grave dépression nerveuse, qui l'a poussée à ne plus remplir de rôle officiel au côté de son époux et à être totalement absente de la scène publique pendant plus d'un an et demi entre {{date||décembre|2003}} et {{date||juillet|2005}}<ref>{{en}} [http://www.highbeam.com/doc/1P1-111235304.html K. Kamoshida, « Japanese Crown Princess Masako and Crown Prince Naruhito Visit Aichi Expo », 20/07/2005]</ref>. L'état de santé de la princesse pousse même son époux à s'en prendre directement à l'Agence impériale lorsque celle-ci, en {{date||mai|2004}}, refuse, en raison justement de sa fragilité, qu'elle l'accompagne dans un voyage officiel aux [[Pays-Bas]] : « La princesse Masako, après avoir abandonné son travail de diplomate pour entrer dans la maison impériale, a été grandement affectée d'apprendre qu'elle n'était pas autorisée à voyager à l'étranger pour un long moment [] Il y a eu des évènements qui ont été à l'encontre de la carrière et de la personnalité de la princesse Masako »<ref>{{en}} [https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9D03E4DF103FF933A15756C0A9629C8B63 J. Brooke, « Japan Crown Prince Complains Wife Is Stifled by Palace Guard », ''The New York Times'', 20/05/2004]</ref>. Cette déclaration vaudra d'ailleurs à [[Naruhito]] d'être critiqué par son père et son frère. Quoi qu'il en soit, de plus en plus de voix s'élèvent pour une réforme non seulement de la loi de succession pour permettre aux femmes d'arriver au pouvoir {{Référence souhaitée | mais aussi du mode de fonctionnement de l'institution impériale }}<ref>{{harvsp|Frederick|2008}}</ref>.


== Références ==
== Sources ==
=== Références ===
{{Références}}
{{Références}}
=== Bibliographie ===
* {{article|langue=en|url=http://www.time.com/time/asia/covers/501060904/story.html|prénom1=J. |nom1=Frederick|titre=The Future of Japan's Monarchy|périodique=Time Asia Magazine|jour= 28|mois=août|année=2008}}


== Voir aussi ==
== Annexes ==
{{Autres projets|Commons=Category:Imperial Household Agency}}
{{Autres projets|Commons=Category:Imperial Household Agency}}
=== Articles connexes ===
[[Empereur du Japon]]
*[[Empereur du Japon]]
| [[Akihito]] | [[Shoda Michiko|Michiko]]
** [[Akihito]]
** [[Shoda Michiko|Michiko]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
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Agence impériale
Agence de la Maison impériale, palais impérial de Tokyo
Histoire
Fondation
Prédécesseur
宮内府 (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Cadre
Type
Maison royale, agence externe (Bureau du premier ministre du Japon) ( - ), bureau du gouvernementVoir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique
Bureau du gouvernementVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
Organisation
Organisations mères
Bureau du premier ministre du Japon (d) ( - )
Bureau du Cabinet (depuis le )Voir et modifier les données sur Wikidata
Sites web
Identifiants
OpenCorporates

L'Agence impériale, Agence de la Maison impériale ou Kunaichō (宮内庁?) est une agence gouvernementale japonaise chargée de la gestion administrative de la Maison impériale du Japon. Son nom japonais signifie « administration [des affaires] intérieures du palais ». Elle conserve tant le sceau impérial privé (御璽, gyoji?) que le sceau d'État (国璽, kokuji?), et organise la réception des ambassadeurs en visite officielle au palais. Elle est dirigée par un grand sénéchal (宮内庁 長官, Kunaichō Chōkan?, littéralement « secrétaire de l'Agence impériale ») nommé et démis de ses fonctions par décision du Cabinet du Japon ; il est assisté par un vice-grand sénéchal. Elle est située à Tokyo sur le domaine du palais impérial.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les premières traces d’une institution similaire se trouveraient dans le code de Taihō édicté en 701 sous l'empereur Monmu. Néanmoins, l'institution actuelle remonte au tout début de l'ère Meiji (18681912). En 1869, le nouveau pouvoir, issu de la révolution de Meiji, crée le ministère de la Maison impériale (宮内省, Kunaishō?). Cet organe ministériel était indépendant du gouvernement de Meiji ; le ministre assistait l’empereur pour les affaires relevant de sa compétence, ceci sans en référer au Parlement. Il avait sous ses ordres 6 200 personnes à la veille de la Seconde Guerre mondiale. En 1947, le ministère fut transformé en Bureau (宮内府, Kunaifu?) sous la supervision directe du Premier ministre, son personnel fut réduit à 1 500 personnes. Le , il devint, sous le nom de Kunaichō, une agence externe du Bureau du Premier ministre qui venait alors d'être créé. En 2001, l'Agence fut rattachée au bureau du Cabinet[1].

Rôle et composition[modifier | modifier le code]

L'Agence organise les activités officielles des membres de la famille impériale et leurs déplacements. Elle est responsable en matière de sécurité, santé, menus et besoins domestiques. Elle veille à ce que les règles concernant le maintien de la lignée soient respectées.

Elle administre les résidences et tombeaux impériaux, quelques autres propriétés d'État liées à la famille impériale, ainsi que l’accès au public des parties visitables. Parmi les propriétés gérées se trouve la ferme d'où proviennent le lait, la viande et les œufs servis au palais. Située à l'origine à Narita, elle s'est déplacée dans la préfecture de Tochigi lors de la construction de l'aéroport.

Elle organise les événements annuels tels que la lecture de poèmes par l’empereur devant un public choisi pendant la période du Nouvel An. Elle préserve des éléments de la culture impériale traditionnelle : gagaku, kemari, horohiki (parade d’étendards), dakyu (sorte de polo), goryo ukai (pêche au cormoran).

Ses subdivisions sont :

  • le Secrétariat du Grand Sénéchal (長官 官房, Chōkan Kanbō?) : composante fonctionnelle et administrative, elle comprend :
    • la Division du Secrétariat avec le Bureau de la Recherche et de la Planification. Elle assure aussi la gestion du courrier, puisque l'agence dispose de son propre bureau de poste ;
    • la Division des Affaires générales avec le Bureau de la Presse et des Relations publiques ;
    • la Division des Affaires des Maisons des Princes impériaux réunissant les superviseurs des différentes maisons princières ;
    • la Division des Comptes dirigé par le Trésorier de la Maison impériale ;
    • la Division des Requêtes ;
    • l'Hôpital de la Maison impériale dans lequel tous les enfants de la famille régnante naissent en règle générale et où tous ses membres sont soignés, il est dirigé par le superviseur médical de la Maison impériale ;
  • le Bureau des Chambellans (侍従職, Jijū-shoku?) : réunissant les collaborateurs et aides domestiques directes de l'empereur et de l'impératrice, ainsi que de leurs enfants mineurs ou de leurs filles avant leur mariage, ils sont chargés d'organiser leur vie quotidienne tout en étant responsables de la garde des deux sceaux du Japon. Sous la direction d'un Grand Chambellan (侍従長, Jijūchō?, littéralement « chef des chambellans », fonction créée en 1871), il comprend des titres et offices remontant pour la plupart au VIIIe siècle :
    • supervisés par le grand chambellan et plus directement par un vice-grand chambellan : les Chambellans (侍従, Jijū?, littéralement « serviteurs de compagnie ») qui sont les collaborateurs, conseillers et domestiques de l'empereur, ils le secondent également dans la supervision de l'éducation de ses enfants (l'empereur Akihito, alors qu'il était encore prince héritier, fut le premier à décider de conserver ses enfants auprès de lui et à participer directement à leur éducation plutôt que de les confier totalement à des chambellans) ;
    • supervisées par la Première dame de compagnie (女官長, Jokanchō?, littéralement « chef des dames de compagnie ») : les Dames de compagnies (女官, Jokan?, littéralement « officier féminin »), collaboratrices, conseillères et domestiques de l'impératrice et de ses filles ;
    • supervisés par le Médecin personnel en chef (侍医長, Jiichō?), les Médecins personnels (侍医, Jii?, littéralement « médecin serviteur ») chargés du suivi médical du couple impérial ;
  • le Bureau du Tōgū (東宮職, Tōgū-shoku?) : dirigé par le Grand Chambellan du Tōgū (東宮侍従長, Tōgū Jijūchō?), il reprend la même organisation et les mêmes fonctions que le Bureau des Chambellans pour le prince héritier, son épouse et leurs enfants mineurs ou leurs filles non encore mariées. On y retrouve donc les chambellans secondant l'héritier du trône et participant à l'éducation des enfants, les dames de compagnie de la princesse héritière et de ses filles, et leurs médecins particuliers ;
  • le Bureau des Cérémonies (式部職, Shikibu-shoku?) : gère, sous la direction d'un Grand Maître des Cérémonies (式部官長, Shikibu Kanchō?), le protocole, l'organisation des rituels traditionnels et les réceptions officielles. Il est divisé en deux secteurs confiés chacun à un Vice-Grand Maître des Cérémonies :
    • un chargé des cérémonies à proprement parler (traditionnelles ou officielles), de la musique (avec un département de la Musique performant tant du gagaku, ou musique de cour traditionnelle, que de la musique classique occidentale) et des chasses au canard sauvage ;
    • le second chargé de l'organisation des visites officielles à l'étranger des membres de la famille impériale et l'accueil des hôtes impériaux. Les ambassadeurs en visite officielle peuvent d'ailleurs choisir d’être conduits en voiture depuis l’ambassade ou en carrosse depuis la gare de Tokyo, toute proche. La plupart optent, pour plus de commodités, pour la seconde solution.
  • deux départements techniques dirigés par un Directeur général (, chō?) chacun :
    • le Département des Archives et Mausolées (書陵部, Sho-Ryō-bu?) qui gère le patrimoine historique de la famille impériale avec trois divisions : « Division des Archives », « Division de la Compilation » et « Division des Tombes et Mausolées » (relayée par des bureaux régionaux dans les cinq sanctuaires impériaux de Tama à Hachiōji près de Tokyo, Momoyama dans l'arrondissement de Fushimi, Tsukinowa dans celui de Higashiyama à Kyoto, Unebi à Kashihara près de Nara et Furuichi à Habikino près d'Osaka)
    • le Département de Maintenance et des Travaux (管理部, Kanri-bu?) qui s'assure de l'entretien et de la gestion des biens matériels tant mobiliers qu'immobiliers, fonciers ou techniques, avec quatre divisions : « Division de l'administration des travaux », « Division des jardins », « Division de la cuisine impériale » et « Division des véhicules et chevaux ». Y sont également rattachés le Surintendant du Palais impérial (宮殿 管理官, Kyūden Kanrikan?) et les bureaux chargés de l'entretien des villas impériales de Nasu (Nasu, district de Nasu, Tochigi), Suzaki (Shimoda, Shizuoka) ,Hayama (Hayama, district de Miura, Kanagawa) et la résidence du prince héritier : le Palais du Tōgū.
  • des organes annexes :
  • le Bureau local de Kyoto (qui n'a pas perdu son statut de ville de résidence impériale) gère les propriétés héritées de l'ancienne Cour impériale de la ville : les palais du Kyōto-gosho (ancien palais impérial), Ōmiya et Sentō, et les villas impériales de Katsura et de Shugakuin, ainsi que les environs des sanctuaires impériaux de Momoyama, Tsukinowa, Unebi et Furuichi.

Critiques[modifier | modifier le code]

L'Agence, dont la gestion est jugée bureaucratique et opaque, est souvent accusée d'isoler la famille impériale (en tentant notamment d'empêcher que des informations sur leur état de santé ne soient diffusées auprès du grand public, ou en limitant au maximum les autorisations de fouilles archéologiques sur les importantes propriétés qu'elle a à gérer ou de recherches dans ses archives, s'attirant les reproches fréquents des historiens qui se retrouvent ainsi privés d'une mine importante de renseignements sur le passé de la civilisation japonaise) et de lui imposer un mode de vie rigide et dépassé qui poussent certains de ses membres à entrer en dépressions chroniques ou à avoir de graves problèmes de santé dus au stress. Ce fut le cas à plusieurs reprises notamment pour l'impératrice Michiko, du fait de la pression de l'étiquette, des médias et, selon Reuters, l'attitude de sa belle-mère et de certains officiels conservateurs de l'Agence impériale qui n'auraient jamais accepté l'accession d'une « roturière » à la fonction de souveraine consort. Elle a ainsi tout d'abord perdu la voix pendant sept mois dans les années 1960 puis de nouveau à l'automne 1993. Plus tard, l'impératrice a dû annuler plusieurs de ses obligations officielles au printemps 2007, souffrant alors d'ulcères buccaux, de saignements de nez et d'hémorragies intestinales, dus, selon ses médecins, au « stress psychologique »[2].

Mais c'est surtout l'attitude de l'Agence à l'égard de l'actuelle impératrice, Masako, et les pressions exercées sur elle pour qu'elle donne à la monarchie japonaise un héritier qui a entraîné le plus de protestations au sein des observateurs et du grand public. Cette dernière souffre d'une grave dépression nerveuse, qui l'a poussée à ne plus remplir de rôle officiel au côté de son époux et à être totalement absente de la scène publique pendant plus d'un an et demi entre et [3]. L'état de santé de la princesse pousse même son époux à s'en prendre directement à l'Agence impériale lorsque celle-ci, en , refuse, en raison justement de sa fragilité, qu'elle l'accompagne dans un voyage officiel aux Pays-Bas : « La princesse Masako, après avoir abandonné son travail de diplomate pour entrer dans la maison impériale, a été grandement affectée d'apprendre qu'elle n'était pas autorisée à voyager à l'étranger pour un long moment […] Il y a eu des évènements qui ont été à l'encontre de la carrière et de la personnalité de la princesse Masako »[4]. Cette déclaration vaudra d'ailleurs à Naruhito d'être critiqué par son père et son frère. Quoi qu'il en soit, de plus en plus de voix s'élèvent pour une réforme non seulement de la loi de succession pour permettre aux femmes d'arriver au pouvoir mais aussi du mode de fonctionnement de l'institution impériale[réf. souhaitée][5].

Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) James L. Huffman, Modern Japan : An Encyclopedia of History, Culture, and Nationalism [« Une encyclopédie de l'histoire, de la culture et du nationalisme »], vol. 2031, Hoboken, Routledge, coll. « Garland reference library of the humanities », (1re éd. 1998), 352 p., Livre électronique (ISBN 9781135634902 et 1135634904, OCLC 862610788), p. 88-89.
  2. (en) Reuters, « Japan Empress Michiko ill », The Sydney Morning Herald, 06/03/2007
  3. (en) K. Kamoshida, « Japanese Crown Princess Masako and Crown Prince Naruhito Visit Aichi Expo », 20/07/2005
  4. (en) J. Brooke, « Japan Crown Prince Complains Wife Is Stifled by Palace Guard », The New York Times, 20/05/2004
  5. Frederick 2008

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) J. Frederick, « The Future of Japan's Monarchy », Time Asia Magazine,‎ (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]