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| légende = la [[forteresse Pierre-et-Paul]], le [[Le Cavalier de bronze (Falconet)|Cavalier de bronze]], la [[Grande Neva]], la [[Cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-Isaac]], le [[Palais de l'État-Major]] et le [[pont du Palais]].
| légende = la [[forteresse Pierre-et-Paul]], le [[Le Cavalier de bronze (Falconet)|Cavalier de bronze]], la [[Grande Neva]], la [[Cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-Isaac]], le [[Palais de l'État-Major]] et la [[Neva]].
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'''Saint-Pétersbourg''' (prononcé en [[français]] : {{MSAPI|/sɛ̃.pe.tɛʁs.buʁ/}}<ref>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref> ; en [[russe]] : {{langue|ru|Санкт-Петербу́рг}}, ''{{langue|ru-Latn|Sankt-Peterbourg}}'', {{MSAPI|sankt pʲɪtʲɪrˈburk}}<ref>Prononciation en [[russe]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref> {{prononciation|Ru-Sankt_Peterburg_Leningrad_Petrograd_Piter.ogg}}) est la deuxième [[ville]] de [[Russie]] par sa population, avec {{unité|5281579|habitants}} en [[2017]], après la capitale [[Moscou]]. Plus grande métropole septentrionale du monde, la ville est située dans le Nord-Ouest du pays sur le [[Delta (hydrologie)|delta]] de la [[Neva]], au fond du [[golfe de Finlande]], un espace maritime de la [[mer Baltique]]. Saint-Pétersbourg a le statut de [[ville fédérale de Russie]]. La ville est enclavée dans l'[[oblast de Léningrad]], mais en est administrativement indépendante. [[Capitale]] de l'[[Empire russe]] de [[1712]] jusqu'en {{Date|mars 1917}}, ainsi que de la Russie dirigée par les deux [[Gouvernement provisoire|gouvernements provisoires]] entre mars et {{date-|octobre 1917}}, Saint-Pétersbourg a conservé de cette époque un ensemble architectural unique. Deuxième port russe sur la mer Baltique après [[Primorsk (oblast de Léningrad)|Primorsk]], c'est aussi un centre majeur de l'industrie, de la recherche et de l'enseignement russe ainsi qu'un important centre culturel européen. Saint-Pétersbourg est la deuxième ville d'Europe par sa superficie et la quatrième par sa population après Istanbul, Moscou et Londres<!--<ref>{{Chapitre|langue=en|titre chapitre=List of European cities by population within city limits|titre ouvrage=Wikipedia|date=2023-01-06|lire en ligne=https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=List_of_European_cities_by_population_within_city_limits&oldid=1131944482|consulté le=2023-01-09}}</ref>-->.
'''Saint-Pétersbourg''' (prononcé en [[français]] : {{MSAPI|/sɛ̃.pe.tɛʁs.buʁ/}}<ref>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref> ; en [[russe]] : {{langue|ru|Санкт-Петербу́рг}}, ''{{langue|ru-Latn|Sankt-Peterbourg}}'', {{MSAPI|sankt pʲɪtʲɪrˈburk}}<ref>Prononciation en [[russe]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref> {{prononciation|Ru-Sankt_Peterburg_Leningrad_Petrograd_Piter.ogg}}) est la deuxième [[ville]] de [[Russie]] par sa population, avec {{unité|5281579|habitants}} en [[2017]], après la capitale [[Moscou]]. Saint-Pétersbourg change plusieurs fois d'appellation : elle est rebaptisée '''Pétrograd''' ({{langue|ru|Петроград}}) de [[1914]] à [[1924]], puis '''Léningrad''' ({{langue|ru|Ленинград}}) de [[1924]] à [[1991]], avant de retrouver son nom d'origine à la suite d'un référendum en 1991.


Plus grande métropole septentrionale du monde, la ville est située dans le Nord-Ouest du pays sur le [[Delta (hydrologie)|delta]] de la [[Neva]], au fond du [[golfe de Finlande]], un espace maritime de la [[mer Baltique]]. Saint-Pétersbourg a le statut de [[ville fédérale de Russie]]. La ville est enclavée dans l'[[oblast de Léningrad]], mais en est administrativement indépendante. [[Capitale]] de l'[[Empire russe]] de [[1712]] jusqu'en {{Date|mars 1917}}, ainsi que de la Russie dirigée par les deux [[Gouvernement provisoire|gouvernements provisoires]] entre mars et {{date-|octobre 1917}}, Saint-Pétersbourg a conservé de cette époque un ensemble architectural unique. Deuxième port russe sur la mer Baltique après [[Primorsk (oblast de Léningrad)|Primorsk]], c'est aussi un centre majeur de l'industrie, de la recherche et de l'enseignement russe ainsi qu'un important centre culturel européen. Saint-Pétersbourg est la deuxième ville d'Europe par sa superficie, la quatrième par sa population après [[Istanbul]], [[Moscou]] et [[Londres]] et la septième pour celle de son agglomération.
Saint-Pétersbourg est fondée en [[1703]] par le [[tsar]] [[Pierre Ier le Grand|Pierre le Grand]] dans une région disputée depuis longtemps au [[royaume de Suède]]<ref>[[Michel Heller]] : ''Histoire de la Russie et de son Empire'', {{2e}} partie; chap.3; 2015, Éd. Tempus Perrin, {{ISBN|978-2262051631}}</ref>. Par son urbanisme résolument moderne et son esthétique d'origine étrangère, la nouvelle ville devait permettre à la Russie d’« ouvrir une fenêtre sur l'Europe » et contribuer, selon le souhait du tsar, à hisser la Russie au rang des grandes puissances européennes. Le centre-ville, construit sur des directives des souverains russes, présente une architecture unique qui mélange des styles architecturaux ([[baroque]], [[Architecture néo-classique|néo-classique]]) adaptés de manière originale par des architectes. Ses canaux et ses rivières bordés de palais lui valent le surnom de « Venise de la Baltique »<ref>{{lien web |auteur1=Almaterra |titre=Périphrase, des mots pour le dire : Les Venise étrangères |url=http://almaterra.over-blog.com/article-19761974.html |site=blog.com |périodique=L'impossible dictionnaire |date=21-05-2008 |consulté le=05-08-2020}}.</ref>, tandis que ses colonnades ou son « ordonnancement de perspectives, de palais, de bâtiments, de parcs et d'avenues » celui de {{Citation|[[Palmyre du Nord]]}}<ref>[https://books.google.fr/books?id=mVoqAQAAIAAJ&pg=PA1288].</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=L'Express international|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ldweAQAAMAAJ}}.</ref>.


Saint-Pétersbourg est fondée en [[1703]] par le [[tsar]] [[Pierre Ier le Grand|Pierre le Grand]] dans une région disputée depuis longtemps au [[royaume de Suède]]<ref>[[Michel Heller]] : ''Histoire de la Russie et de son Empire'', {{2e}} partie; chap.3; 2015, Éd. Tempus Perrin, {{ISBN|978-2262051631}}</ref>. Par son urbanisme résolument moderne et son esthétique d'origine étrangère, la nouvelle ville devait permettre à la Russie d’« ouvrir une fenêtre sur l'Europe » et contribuer, selon le souhait du tsar, à hisser la Russie au rang des grandes puissances européennes. Le centre-ville, construit sur des directives des souverains russes, présente une architecture unique qui mélange des styles architecturaux ([[baroque]], [[Architecture néo-classique|néo-classique]]) adaptés de manière originale par des architectes. Ses canaux et ses rivières bordés de palais lui valent le surnom de « Venise de la Baltique »<ref>{{lien web |auteur1=Almaterra |titre=Périphrase, des mots pour le dire : Les Venise étrangères |url=http://almaterra.over-blog.com/article-19761974.html |site=blog.com |périodique=L'impossible dictionnaire |date=21-05-2008 |consulté le=05-08-2020}}.</ref>, tandis que ses colonnades ou son « ordonnancement de perspectives, de palais, de bâtiments, de parcs et d'avenues » celui de {{Citation|[[Palmyre du Nord]]}}<ref>[https://books.google.fr/books?id=mVoqAQAAIAAJ&pg=PA1288].</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=L'Express international|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ldweAQAAMAAJ}}.</ref>.
La ville est un important centre culturel européen et abrite le port de la mer Baltique le plus important de Russie. Le centre historique de la ville, avec ses {{formatnum:2300}} palais, ses magnifiques bâtiments et ses châteaux, figure depuis 1991 sur la liste du [[patrimoine mondial]] de [[UNESCO|l'UNESCO]] sous le terme collectif de Centre historique de Saint-Pétersbourg et ensembles monumentaux annexes<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=UNESCO Centre du patrimoine |nom=mondial |titre=Centre historique de Saint-Pétersbourg et ensembles monumentaux annexes |url=https://whc.unesco.org/fr/list/540/ |site=UNESCO Centre du patrimoine mondial |consulté le=2023-01-09}}</ref>. À cet égard, Saint-Pétersbourg n'est comparable au niveau mondial qu'à [[Venise]].


La ville est un important centre culturel européen et abrite le port de la mer Baltique le plus important de Russie. Le centre historique de la ville, avec ses {{formatnum:2300}} palais, ses magnifiques bâtiments et ses châteaux, figure depuis 1991 sur la liste du [[patrimoine mondial]] de [[UNESCO|l'UNESCO]] sous le terme collectif de Centre historique de Saint-Pétersbourg et ensembles monumentaux annexes<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=UNESCO Centre du patrimoine |nom=mondial |titre=Centre historique de Saint-Pétersbourg et ensembles monumentaux annexes |url=https://whc.unesco.org/fr/list/540/ |site=UNESCO Centre du patrimoine mondial |consulté le=2023-01-09}}</ref>. À cet égard, Saint-Pétersbourg n'est comparable au niveau mondial qu'à [[Venise]]. La ville abrite le plus haut gratte-ciel d'Europe, le [[Lakhta Center|Lakhta Centre]], qui mesure 462 mètres<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=lefigaro.fr |titre=Voici les 10 plus hauts gratte-ciel qui atteindront leur sommet en 2017 |url=https://immobilier.lefigaro.fr/article/voici-les-10-plus-hauts-gratte-ciel-qui-atteindront-leur-sommet-en-2017_f4f75e80-d26a-11e6-a9e9-ec8855ae56b6/ |site=Le Figaro |consulté le=2023-01-09}}</ref>.
Saint-Pétersbourg change plusieurs fois d'appellation : elle est rebaptisée '''Pétrograd''' ({{lang|ru|Петроград}}) de [[1914]] à [[1924]], puis '''Léningrad''' ({{lang|ru|Ленинград}}) de [[1924]] à [[1991]], avant de retrouver son nom d'origine à la suite d'un référendum en 1991.


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La ville abrite le plus haut gratte-ciel d'Europe, le [[Lakhta Center|Lakhta Centre]], qui mesure 462 mètres<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=lefigaro.fr |titre=Voici les 10 plus hauts gratte-ciel qui atteindront leur sommet en 2017 |url=https://immobilier.lefigaro.fr/article/voici-les-10-plus-hauts-gratte-ciel-qui-atteindront-leur-sommet-en-2017_f4f75e80-d26a-11e6-a9e9-ec8855ae56b6/ |site=Le Figaro |consulté le=2023-01-09}}</ref>.


== Nom ==
== Nom ==
Contrairement à ce qui est souvent supposé, le nom de la ville n'est pas donné par Pierre le Grand mais par son saint patron, l'apôtre [[Pierre (apôtre)|Simon Pierre]]. La forteresse est brièvement appelée ''Sankt-Pieterburch'', puis, comme la ville qui émerge un peu plus tard, ''Sankt Petersburg'', dans la littérature, elle est aussi appelée ''Paterburg'' ou ''Petropol''.
Contrairement à ce qui est souvent supposé, le nom de la ville n'est pas donné par [[Pierre Ier le Grand|Pierre le Grand]] mais par son saint patron, l'apôtre [[Pierre (apôtre)|Simon Pierre]]. La forteresse est brièvement appelée ''Sankt-Pieterburch'', puis, comme la ville qui émerge un peu plus tard, ''Sankt Petersburg'', dans la littérature, elle est aussi appelée ''Paterburg'' ou ''Petropol''.


Après le déclenchement de la [[Première Guerre mondiale]], le nom allemand est russifié en ''Petrograd'' le 18 août 1914. Après la mort de Lénine en 1924, la ville est rebaptisée ''Léningrad'' le 26 janvier 1924. Cela se produit à la demande de la direction du parti de Petrograd de l'époque ainsi qu'à, selon leurs déclarations, la demande des travailleurs qui pleuraient la mort de Lénine.
Après le déclenchement de la [[Première Guerre mondiale]], le nom allemand est russifié en ''Petrograd'' le 18 août 1914. Après la mort de [[Vladimir Ilitch Lénine|Lénine]] en 1924, la ville est rebaptisée ''Léningrad'' le 26 janvier 1924. Cela se produit à la demande de la direction du parti de Petrograd de l'époque ainsi qu'à, selon leurs déclarations, la demande des travailleurs qui pleuraient la mort de Lénine.


Le changement de nom renouvelé de la ville est justifié par le Comité central du [[Parti communiste de l'Union soviétique|PCUS]] par le fait que la [[révolution d'Octobre]] dirigée par Lénine avait commencé ici. Sur le plan de la politique symbolique, il y avait des raisons plus profondes : Saint-Pétersbourg avait représenté la Russie tsariste et avait été la ville modèle de l'empire tsariste. Même alors, Saint-Pétersbourg était la deuxième plus grande ville du pays ; cela signifiait un grand prestige pour le nouvel homonyme. Le changement de nom en Léningrad symbolisait le changement du système social et politique dans une place importante et était perçu comme tel.
Le changement de nom renouvelé de la ville est justifié par le Comité central du [[Parti communiste de l'Union soviétique|PCUS]] par le fait que la [[révolution d'Octobre]] dirigée par Lénine avait commencé ici. Sur le plan de la politique symbolique, il y avait des raisons plus profondes : Saint-Pétersbourg avait représenté la Russie tsariste et avait été la ville modèle de l'empire tsariste. Même alors, Saint-Pétersbourg était la deuxième plus grande ville du pays ; cela signifiait un grand prestige pour le nouvel homonyme. Le changement de nom en Léningrad symbolisait le changement du système social et politique dans une place importante et était perçu comme tel.
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== Géographie ==
== Géographie ==
{{Carte communes limitrophes
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=== Situation ===
=== Situation ===
[[Fichier:NevaRiverLabelled.PNG|vignette|gauche|Saint-Pétersbourg, la [[Neva]] et le [[lac Ladoga]].]]
[[Fichier:NevaRiverLabelled.PNG|vignette|gauche|Saint-Pétersbourg, la [[Neva]] et le [[lac Ladoga]].]]
[[Fichier:Trinity Bridge in Saint Petersburg.jpg|vignette|[[Pont de la Trinité]] sur la Neva.]]La ville de Saint-Pétersbourg se situe à {{unité|635|km}} au nord-ouest de [[Moscou]], à {{nombre|317|km}} à l'est-nord-est de [[Tallinn]] et à {{unité|300|km}} à l'est d'[[Helsinki]]. Elle est construite sur le delta [[marécage]]ux de la [[Neva]] au fond du [[golfe de Finlande]] en [[mer Baltique]]. La ville a une superficie de {{unité|606 km 2}} ({{unité|1431 km 2}} en incluant les agglomérations annexées par la ville en 1999 comme [[Peterhof]] et [[Pouchkine (ville)|Pouchkine]]), dont 10 % d'étendues d'eau. Elle s'étend sur 90 km du nord-ouest au sud-est. La ville compte {{nobr|42 îles}} et est construite de {{unité|2|à=4|mètres}} au-dessus du niveau de la mer. La [[nappe phréatique]] est très proche de la surface. Les rives du fleuve ont été consolidées à l'aide de [[Granite|pierres granitiques]] qui non seulement protègent la ville des eaux, mais également contribuent à lui donner son cachet. [[Alexandre Pouchkine]] écrit en parlant de Saint-Pétersbourg : {{citation|La Neva s’est habillée de granit<ref>[[Pouchkine]], [[Le Cavalier de bronze (poème)|''Le Cavalier de bronze'']], vers 38.</ref>.}}
[[Fichier:Trinity Bridge in Saint Petersburg.jpg|vignette|[[Pont de la Trinité]] sur la Neva.]]La ville de Saint-Pétersbourg se situe à {{unité|635|km}} au nord-ouest de [[Moscou]], à {{nombre|317|km}} à l'est-nord-est de [[Tallinn]] et à {{unité|300|km}} à l'est d'[[Helsinki]]. Elle est construite sur le delta [[marécage]]ux de la [[Neva]] au fond du [[golfe de Finlande]] en [[mer Baltique]]. La ville a une superficie de {{unité|606 km 2}} ({{unité|1431 km 2}} en incluant les agglomérations annexées par la ville en 1999 comme [[Peterhof]] et [[Pouchkine (ville)|Pouchkine]]), dont 10 % d'étendues d'eau. Elle s'étend sur 90&nbsp;km du nord-ouest au sud-est. La ville compte {{nobr|42 îles}} et est construite de {{unité|2|à=4|mètres}} au-dessus du niveau de la mer. La [[nappe phréatique]] est très proche de la surface. Les rives du fleuve ont été consolidées à l'aide de [[Granite|pierres granitiques]] qui non seulement protègent la ville des eaux, mais également contribuent à lui donner son cachet. [[Alexandre Pouchkine]] écrit en parlant de Saint-Pétersbourg : {{citation|La Neva s’est habillée de granit<ref>[[Pouchkine]], [[Le Cavalier de bronze (poème)|''Le Cavalier de bronze'']], vers 38.</ref>.}}


Du fait de sa faible élévation au-dessus du niveau de la mer, Saint-Pétersbourg est souvent victime d'[[inondation]]s. En [[2003]], les statistiques officielles décomptaient {{nobr|295 inondations}} depuis sa fondation, dont 44 depuis [[1980]]. Les inondations les plus sévères ont lieu en [[1824]] (elle aurait fait, selon les statistiques, de {{unité|200|à=500|victimes}}) et en [[1924]].
Du fait de sa faible élévation au-dessus du niveau de la mer, Saint-Pétersbourg est souvent victime d'[[inondation]]s. En [[2003]], les statistiques officielles décomptaient {{nobr|295 inondations}} depuis sa fondation, dont 44 depuis [[1980]]. Les inondations les plus sévères ont lieu en [[1824]] (elle aurait fait, selon les statistiques, de {{unité|200|à=500|victimes}}) et en [[1924]].


=== Hydrographie ===
=== Hydrographie ===
La longueur totale de tous les cours d'eau sur le territoire de Saint-Pétersbourg atteint 282 km et leur surface d'eau représente environ 7 % de la superficie totale de la ville. Au cours de l'existence de la ville, le réseau hydrologique a subi des changements importants. Sa construction dans un endroit bas marécageux a nécessité la construction de canaux et d'étangs de drainage. La terre draguée a été utilisée pour élever la surface. À la fin du {{s-|XIX}}, le delta de la Neva se composait de 48 rivières et canaux, formant 101 îles. Au fil du temps (au fur et à mesure de la construction de la ville), de nombreux réservoirs ont perdu leur valeur d'origine, se sont pollués et se sont remplis. Au {{s-|XX}}, à la suite du remblayage des canaux, canaux et embranchements, le nombre d'îles a été réduit à 42.
La longueur totale de tous les cours d'eau sur le territoire de Saint-Pétersbourg atteint 282&nbsp;km et leur surface d'eau représente environ {{Unité|10|%}} de la superficie totale de la ville{{Sfn|Gouvernement de Saint-Pétersbourg|2022|p=4}}. Au cours de l'existence de la ville, le réseau hydrologique a subi des changements importants. Sa construction dans un endroit bas marécageux a nécessité la construction de canaux et d'étangs de drainage. La terre draguée a été utilisée pour élever la surface. À la fin du {{s-|XIX}}, le delta de la Neva se composait de 48 rivières et canaux, formant 101 îles. Au fil du temps (au fur et à mesure de la construction de la ville), de nombreux réservoirs ont perdu leur valeur d'origine, se sont pollués et se sont remplis. Au {{s-|XX}}, à la suite du remblayage des canaux, canaux et embranchements, le nombre d'îles a été réduit à 42.


93 rivières et bras de rivières traversent Saint-Pétersbourg. La principale voie navigable de la ville est la [[Neva|rivière Neva]], qui se jette dans la [[Baie de la Néva|baie de la Neva]] du golfe de Finlande, qui appartient à la mer Baltique. La Neva est un fleuve très court ({{unité|74 km}} de long), mais son débit ({{unité|2510|m|3}}/s) en fait un des plus puissants d'Europe : en effet, la Neva collecte, via plusieurs lacs, les eaux d'un [[bassin versant]] de {{unité|218000|km|2}} (2/{{5e}} de la superficie de la [[France]]). À Saint-Pétersbourg, la Neva est large de {{nobr|600 mètres}} et la vitesse du courant est élevée. Sur les {{unité|74 km}} de son cours, 28 sont situés à l'intérieur des limites de la ville. Les branches les plus importantes du delta sont : [[Grande Neva]] et [[Petite Neva]], [[Grande Nevka]] et [[Petite Nevka]], [[Fontanka]], [[Moïka]], Yekateringofka, [[Krestovka (affluent de la Moyenne Nevka)|Krestovka]], [[Karpovka (rivière)|Karpovka]], Jdanovka, [[Smolenka (rivière)|Smolenka]], Priajka, [[Canal Kronverksky|détroit Kronverksky]]. Les principaux canaux sont le canal de la mer, le [[canal Obvodny]], le [[canal Griboïedov]], le [[canal Krioukov]]. Les principaux affluents de la Neva au sein de la ville sont, à gauche : Ijora, Slavïanka, Mourzinka, et à droite : [[Okhta]], Tchernaïa Retchka.
93 rivières et bras de rivières traversent Saint-Pétersbourg. La principale voie navigable de la ville est la [[Neva|rivière Neva]], qui se jette dans la [[Baie de la Néva|baie de la Neva]] du golfe de Finlande, qui appartient à la mer Baltique. La Neva est un fleuve très court ({{unité|74 km}} de long), mais son débit ({{unité|2510|m|3}}/s) en fait un des plus puissants d'Europe : en effet, la Neva collecte, via plusieurs lacs, les eaux d'un [[bassin versant]] de {{unité|218000|km|2}} (2/{{5e}} de la superficie de la [[France]]). À Saint-Pétersbourg, la Neva est large de {{nobr|600 mètres}} et la vitesse du courant est élevée. Sur les {{unité|74 km}} de son cours, 28 sont situés à l'intérieur des limites de la ville. Les branches les plus importantes du delta sont : [[Grande Neva]] et [[Petite Neva]], [[Grande Nevka]] et [[Petite Nevka]], [[Fontanka]], [[Moïka]], Yekateringofka, [[Krestovka (affluent de la Moyenne Nevka)|Krestovka]], [[Karpovka (rivière)|Karpovka]], Jdanovka, [[Smolenka (rivière)|Smolenka]], Priajka, [[Canal Kronverksky|détroit Kronverksky]]. Les principaux canaux sont le canal de la mer, le [[canal Obvodny]], le [[canal Griboïedov]], le [[canal Krioukov]]. Les principaux affluents de la Neva au sein de la ville sont, à gauche : Ijora, Slavïanka, Mourzinka, et à droite : [[Okhta]], Tchernaïa Retchka.
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Jusqu'au {{s-|XIX}}, les eaux peu profondes du [[golfe de Finlande]] arrivaient à recycler naturellement les effluents produits par la ville. D'ailleurs de nos jours, les eaux usées des {{nobr|5 millions}} d'habitants et des nombreuses industries ne représentent toujours que 2 % des eaux déversées par la Neva. Mais, au milieu du {{s-|XIX}}, une première épidémie de [[choléra]] et de [[typhus]] éclata à cause de la mauvaise qualité des eaux. En [[1908]], une épidémie de [[typhus]] fit {{unité|9000 victimes}}. Le problème fut réglé en [[1910]] par une modification du lieu de captage des eaux de la ville. Dans les [[années 1950]] et [[années 1960|1960]], l'accroissement rapide de la population remit le sujet à l'ordre du jour. Circonstance aggravante, les eaux de la Neva étaient alors très polluées avant même de pénétrer dans la ville : issues du lac Ladoga, elles étaient à la fois dégradées par les nombreuses usines installées sur le pourtour de ce lac et par la qualité médiocre des eaux des rivières alimentant le lac. Une usine de traitement fut construite à l'époque, mais, de nos jours, 25 à 30 % des eaux usées ne sont toujours pas traitées. Le [[golfe de Finlande]] abrite essentiellement des espèces d'eau douce et quelques espèces d'[[eau saumâtre]]. L'écosystème local est fortement menacé par les activités humaines.
Jusqu'au {{s-|XIX}}, les eaux peu profondes du [[golfe de Finlande]] arrivaient à recycler naturellement les effluents produits par la ville. D'ailleurs de nos jours, les eaux usées des {{nobr|5 millions}} d'habitants et des nombreuses industries ne représentent toujours que 2 % des eaux déversées par la Neva. Mais, au milieu du {{s-|XIX}}, une première épidémie de [[choléra]] et de [[typhus]] éclata à cause de la mauvaise qualité des eaux. En [[1908]], une épidémie de [[typhus]] fit {{unité|9000 victimes}}. Le problème fut réglé en [[1910]] par une modification du lieu de captage des eaux de la ville. Dans les [[années 1950]] et [[années 1960|1960]], l'accroissement rapide de la population remit le sujet à l'ordre du jour. Circonstance aggravante, les eaux de la Neva étaient alors très polluées avant même de pénétrer dans la ville : issues du lac Ladoga, elles étaient à la fois dégradées par les nombreuses usines installées sur le pourtour de ce lac et par la qualité médiocre des eaux des rivières alimentant le lac. Une usine de traitement fut construite à l'époque, mais, de nos jours, 25 à 30 % des eaux usées ne sont toujours pas traitées. Le [[golfe de Finlande]] abrite essentiellement des espèces d'eau douce et quelques espèces d'[[eau saumâtre]]. L'écosystème local est fortement menacé par les activités humaines.


[[Fichier:White Nights.jpg|vignette|[[Jour polaire|Nuit blanche]] sur la place de l'insurrection ({{lang|ru|Восстания}}) le 28 juin 2006 à {{heure|23}} (59,6° N).]]
[[Fichier:White Nights.jpg|vignette|[[Jour polaire|Nuit blanche]] sur la place de l'insurrection ({{langue|ru|Восстания}}) le 28 juin 2006 à {{heure|23}} (59,6° N).]]


Pour protéger Léningrad des inondations, le gouvernement soviétique a lancé en 1978 la construction du [[barrage de Saint-Pétersbourg]], long de {{unité|25 km}} : celui-ci barre tout le fond du golfe à {{unité|20 km}} au large, à la hauteur de l'île de [[Kotline]] sur laquelle est édifiée [[Kronstadt]]. Ces inondations ne sont pas liées aux périodes de hautes eaux de la Neva, mais à la pression exercée par les vents d'ouest sur les eaux du golfe qui empêchent les eaux du fleuve de s'écouler dans le golfe et qui, dans les cas extrêmes, les refoulent vers l'amont. Pour des raisons écologiques, la construction du barrage fut arrêtée à la fin des [[années 1980]] alors que la moitié nord était déjà achevée : on s'était rendu compte que le barrage perturbait fortement la circulation des eaux côtières et avait fortement fait baisser leur qualité en les rendant en partie stagnantes. On craignait à l'époque que tout le fond du golfe se transformât en marécage. La construction reprit en [[1990]] avec l'aide technique des Néerlandais, spécialistes reconnus dans ce domaine, et l'appui financier de la [[Banque européenne d'investissement]]. Dans la mesure où les menaces pour l'environnement existent toujours, le barrage reste un sujet très controversé chez les habitants de Saint-Pétersbourg.
Pour protéger Léningrad des inondations, le gouvernement soviétique a lancé en 1978 la construction du [[barrage de Saint-Pétersbourg]], long de {{unité|25 km}} : celui-ci barre tout le fond du golfe à {{unité|20 km}} au large, à la hauteur de l'île de [[Kotline]] sur laquelle est édifiée [[Kronstadt]]. Ces inondations ne sont pas liées aux périodes de hautes eaux de la Neva, mais à la pression exercée par les vents d'ouest sur les eaux du golfe qui empêchent les eaux du fleuve de s'écouler dans le golfe et qui, dans les cas extrêmes, les refoulent vers l'amont. Pour des raisons écologiques, la construction du barrage fut arrêtée à la fin des [[années 1980]] alors que la moitié nord était déjà achevée : on s'était rendu compte que le barrage perturbait fortement la circulation des eaux côtières et avait fortement fait baisser leur qualité en les rendant en partie stagnantes. On craignait à l'époque que tout le fond du golfe se transformât en marécage. La construction reprit en [[1990]] avec l'aide technique des Néerlandais, spécialistes reconnus dans ce domaine, et l'appui financier de la [[Banque européenne d'investissement]]. Dans la mesure où les menaces pour l'environnement existent toujours, le barrage reste un sujet très controversé chez les habitants de Saint-Pétersbourg.
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Saint-Pétersbourg se trouve à la même [[latitude]] que les villes d'[[Oslo]] et de Helsinki ainsi que du Sud des îles Shetland ou de l'[[Alaska]] ou de la pointe sud du [[Groenland]]. Elle bénéficie d'un [[climat continental]] humide caractérisé par de forts contrastes thermiques entre l'hiver et l'été. Les étés sont relativement chauds avec une température moyenne comprise entre 19 et {{tmp|22|°C}}, tandis qu'en hiver la température moyenne se situe entre -4 et {{tmp|-8|°C}}. La neige est présente {{nobr|123 jours}} par an. Les précipitations ({{unité|625 mm}} par an) sont particulièrement importantes durant l'été. Du fait de sa latitude très septentrionale, les nuits qui encadrent le [[solstice d'été]] ne sont jamais complètement obscures (« [[Jour polaire|nuits blanches]] »). Le record de température à Saint-Pétersbourg est de {{tmp|37.1|°C}} le {{nobr|7 août 2010}}.
Saint-Pétersbourg se trouve à la même [[latitude]] que les villes d'[[Oslo]] et de Helsinki ainsi que du Sud des îles Shetland ou de l'[[Alaska]] ou de la pointe sud du [[Groenland]]. Elle bénéficie d'un [[climat continental]] humide caractérisé par de forts contrastes thermiques entre l'hiver et l'été. Les étés sont relativement chauds avec une température moyenne comprise entre 19 et {{tmp|22|°C}}, tandis qu'en hiver la température moyenne se situe entre -4 et {{tmp|-8|°C}}. La neige est présente {{nobr|123 jours}} par an. Les précipitations ({{unité|625 mm}} par an) sont particulièrement importantes durant l'été. Du fait de sa latitude très septentrionale, les nuits qui encadrent le [[solstice d'été]] ne sont jamais complètement obscures (« [[Jour polaire|nuits blanches]] »). Le record de température à Saint-Pétersbourg est de {{tmp|37.1|°C}} le {{nobr|7 août 2010}}.


{{Climat
{{Relevé météo
|titre=Normales et records pour la période 1991-2020 à Saint-Pétersbourg
|titre=Normales et records pour la période 1991-2020 à Saint-Pétersbourg
|source =Погода и Климат<ref>{{Lien web |langue=ru |titre=平年値(年・月ごとの値) 主な要素 |url=http://www.pogodaiklimat.ru/climate/26063.htm |éditeur=Погода и Климат|consulté le=16 novembre 2021}}.</ref>[[NOAA]] (Ensoleillement)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=LENINGRAD/PULKOVO Climate Normals 1961–1990|url=https://www.ncei.noaa.gov/pub/data/normals/WMO/1961-1990/TABLES/REG_VI/RE/26063.TXT|éditeur=[[NOAA]]|consulté le=16 novembre 2021}}.</ref>
|source =Погода и Климат<ref>{{Lien web |langue=ru |titre=平年値(年・月ごとの値) 主な要素 |url=http://www.pogodaiklimat.ru/climate/26063.htm |éditeur=Погода и Климат|consulté le=16 novembre 2021}}.</ref>[[NOAA]] (Ensoleillement)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=LENINGRAD/PULKOVO Climate Normals 1961–1990|url=https://www.ncei.noaa.gov/pub/data/normals/WMO/1961-1990/TABLES/REG_VI/RE/26063.TXT|éditeur=[[NOAA]]|consulté le=16 novembre 2021}}.</ref>
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}}
}}


== Histoire ==
== Toponymie ==
Saint-Pétersbourg ne doit pas son nom à son fondateur, le [[tsar]] [[Pierre Ier le Grand|Pierre le Grand]], mais à l'[[Pierre (apôtre)|apôtre Pierre]]. Toutefois, la ville a reçu quatorze désignations différentes à l'origine ; les plus fréquentes sont : ''{{langue|ru-Latn|Sankt Piter-Bourkh}}'' ou ''{{langue|ru-Latn|Piter-Bourkh}}'' (dérivé du [[néerlandais]] ''{{langue|nl|Sint Pietersburg}}''), mais aussi ''{{langue|ru-Latn|Petropol}}'', voire ''{{langue|ru-Latn|Petropolis}}''<ref>Wladimir Berelowitch, Olga Medvedkova, ''Histoire de Saint-Pétersbourg'', {{p.}}27.</ref>. La forteresse, embryon de la ville, a porté brièvement le nom de ''Sankt-Pieterburch'', puis la ville a été renommée rapidement ''{{langue|ru-Latn|Sankt-Peterbourg}}''{{Note|group=alpha|{{ru-17-18|Санктъ-Петербургъ|m=oui}}.}} (avec une forte consonance allemande).[[Fichier:Znamenka.jpg|vignette|La [[perspective Nevski]] percée sous le règne d'Anne (photochrome de 1890).]]Au cours du {{s-|XX}}, la ville a été rebaptisée trois fois pour des raisons politiques :
{{Article général|Histoire de la Russie|Union des républiques socialistes soviétiques}}
* Tout d'abord, le {{date-|31 août 1914}}, un mois après l'entrée en guerre de la Russie dans le [[Première Guerre mondiale|conflit européen]], qui s'accompagne d'une poussée de [[nationalisme]] [[Slaves|slave]] et d'anti-germanisme, le nom de Saint-Pétersbourg, jugé trop allemand, est russifié en ''{{langue|ru-Latn|Petrograd}}'' (en cyrillique Петроградъ, littéralement : « la ville de Pierre »).
* En [[1924]], à la mort de [[Lénine]], la ville qui fut le théâtre de la [[révolution d'Octobre]] reçoit le nom du fondateur de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], devenant ainsi ''Léningrad'' ({{langue|ru|Ленинград}}) (littéralement : « la ville de Lénine »). D'un point de vue symbolique, des raisons plus profondes justifiaient ce changement : les appellations ''Saint-Pétersbourg'', puis ''Petrograd'', étaient rattachées au régime tsariste et à son statut de capitale impériale ; il convenait donc pour les révolutionnaires de faire table rase du passé. Elle était également la deuxième ville de la Russie, ce qui concourait à rehausser le prestige du fondateur et dirigeant du parti [[bolchevik]].
* Enfin, le {{date-|6 septembre 1991}}, peu avant la disparition de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], le changement de nom est soumis à un référendum populaire et le retour à son appellation d'origine, ''Saint-Pétersbourg'', est adopté à la majorité de 55 %<ref>{{ouvrage|auteur=Jean des Cars|titre=Saint-Pétersbourg, sur les pas des Tsars|éditeur=Perrin|année=2003|page=9|isbn=2-262-02067-1}}</ref>.


Le territoire administratif régional a gardé après un référendum le nom d'[[oblast de Léningrad]].
=== Toponymie ===
[[Fichier:Plan SPb 1705.JPG|vignette|Les débuts de la ville : plan de 1705.]]


Saint-Pétersbourg est également appelée familièrement « ''Piter'' » ({{langue|ru|Питер}}) par ses habitants. Pour les [[Russes]], c'est la {{Citation|capitale du Nord}} ({{langue|ru|северная столица}}, ''{{langue|ru-Latn|severnaïa stolitsa}}''). Par son histoire mouvementée au {{s-|XX}}, elle est également dénommée {{Citation|berceau / ville des trois révolutions}}, ({{langue|ru|колыбель / город трёх революций}}, ''{{langue|ru-Latn|kolybel / gorod triokh révolioutsi}}''). Elle est surnommée la « [[Palmyre du Nord]] » (en {{lang-ru|Пальмира Севера}}, ''{{langue|ru-Latn|Palmira Severa}}''), la « Palmyre septentrionale » (en {{lang-ru|Северная Пальмира}}, ''{{langue|ru-Latn|Severnaïa Palmira}}'') ou la « Palmyre finlandaise » (en {{lang-ru|Финская Пальмира}}, ''{{langue|ru-Latn|Finskaïa Palmira}}'').
Saint-Pétersbourg ne doit pas son nom à son fondateur, le [[tsar]] [[Pierre Ier le Grand|Pierre le Grand]], mais à l'[[Pierre (apôtre)|apôtre Pierre]]. Toutefois, la ville a reçu quatorze désignations différentes à l'origine ; les plus fréquentes sont : ''{{lang|ru-Latn|Sankt Piter-Bourkh}}'' ou ''{{lang|ru-Latn|Piter-Bourkh}}'' (dérivé du [[néerlandais]] ''{{lang|nl|Sint Pietersburg}}''), mais aussi ''{{lang|ru-Latn|Petropol}}'', voire ''{{lang|ru-Latn|Petropolis}}''<ref>Wladimir Berelowitch, Olga Medvedkova, ''Histoire de Saint-Pétersbourg'', {{p.}}27.</ref>. La forteresse, embryon de la ville, a porté brièvement le nom de ''Sankt-Pieterburch'', puis la ville a été renommée rapidement ''{{lang|ru-Latn|Sankt-Peterbourg}}''{{Note|group=alpha|{{ru-17-18|Санктъ-Петербургъ|m=oui}}.}} (avec une forte consonance allemande).


== Histoire ==
Au cours du {{s-|XX}}, la ville a été rebaptisée trois fois<ref>cf https://fr.rbth.com/histoire/79097-nom-ville-saint-petersbourg </ref> pour des raisons politiques :
{{Article général|Histoire de la Russie|Union des républiques socialistes soviétiques}}
* Tout d'abord, le {{date-|31 août 1914}}, un mois après l'entrée en guerre de la Russie dans le [[Première Guerre mondiale|conflit européen]], qui s'accompagne d'une poussée de [[nationalisme]] [[Slaves|slave]] et d'anti-germanisme, le nom de Saint-Pétersbourg, jugé trop allemand, est russifié en ''{{lang|ru-Latn|Petrograd}}'' (en cyrillique Петроградъ, littéralement : « la ville de Pierre »).
* En [[1924]], à la mort de [[Lénine]], la ville qui fut le théâtre de la [[révolution d'Octobre]] reçoit le nom du fondateur de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], devenant ainsi ''Léningrad'' ({{lang|ru|Ленинград}}) (littéralement : « la ville de Lénine »). D'un point de vue symbolique, des raisons plus profondes justifiaient ce changement : les appellations ''Saint-Pétersbourg'', puis ''Petrograd'', étaient rattachées au régime tsariste et à son statut de capitale impériale ; il convenait donc pour les révolutionnaires de faire table rase du passé. Elle était également la deuxième ville de la Russie, ce qui concourait à rehausser le prestige du fondateur et dirigeant du parti [[bolchevik]].
* Enfin, le {{date-|6 septembre 1991}}, peu avant la disparition de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], le changement de nom est soumis à un référendum populaire et le retour à son appellation d'origine, ''Saint-Pétersbourg'', est adopté à la majorité de 55 %<ref>{{ouvrage|auteur=Jean des Cars|titre=Saint-Pétersbourg, sur les pas des Tsars|éditeur=Perrin|année=2003|isbn=2-262-02067-1|page=9}}</ref>.

Le territoire administratif régional a gardé après un référendum le nom d'[[oblast de Léningrad]].

Saint-Pétersbourg est également appelée familièrement « ''Piter'' » ({{lang|ru|Питер}}) par ses habitants. Pour les [[Russes]], c'est la {{Citation|capitale du Nord}} ({{lang|ru|северная столица}}, ''{{lang|ru-Latn|severnaïa stolitsa}}''). Par son histoire mouvementée au {{s-|XX}}, elle est également dénommée {{Citation|berceau / ville des trois révolutions}}, ({{lang|ru|колыбель / город трёх революций}}, ''{{lang|ru-Latn|kolybel / gorod triokh révolioutsi}}''). Elle est surnommée la « [[Palmyre du Nord]] » (en {{lang-ru|Пальмира Севера}}, ''{{lang|ru-Latn|Palmira Severa}}''), la « Palmyre septentrionale » (en {{lang-ru|Северная Пальмира}}, ''{{lang|ru-Latn|Severnaïa Palmira}}'') ou la « Palmyre finlandaise » (en {{lang-ru|Финская Пальмира}}, ''{{lang|ru-Latn|Finskaïa Palmira}}'').


=== Une fenêtre sur l'Europe ===
=== Une fenêtre sur l'Europe ===
[[Fichier:Peter & Paul fortress in SPB.jpg|vignette|gauche|La [[forteresse Pierre-et-Paul]], le premier bâtiment construit.]]
[[Fichier:Peter & Paul fortress in SPB.jpg|vignette|gauche|La [[forteresse Pierre-et-Paul]], le premier bâtiment construit.]]
[[Fichier:Saint Petersburg 1776 map LOC g7064s ct001468.jpg|vignette|Plan de la ville en 1776 sous le règne de [[Catherine II]].]]
[[Fichier:Saint Petersburg 1776 map LOC g7064s ct001468.jpg|vignette|Plan de la ville en 1776 sous le règne de [[Catherine II]].]]
[[Fichier:Znamenka.jpg|vignette|La [[perspective Nevski]] percée sous le règne d'Anne (photochrome de 1890).]]
La fondation d'une nouvelle capitale fait partie de la série de réformes entreprises par le tsar [[Pierre Ier de Russie|Pierre le Grand]] pour faire de la Russie un pays moderne et une puissance européenne. Lorsque Pierre le Grand arrive au pouvoir, la Russie est un pays sans universités, sans scientifiques ni techniciens, placé sous la coupe d'une [[Église (institution)|Église]] et d'une noblesse terrienne particulièrement conservatrices. Dépourvue de marine et défendue par une armée sans cadres professionnels ni armements modernes, la Russie n'arrive pas à s'imposer face à ses puissants voisins que sont la Suède et l'Empire ottoman. Hormis ses [[Église (édifice)|églises]] et le [[Kremlin de Moscou|Kremlin]], Moscou est une ville de maisons en bois. De plus, Pierre le Grand n'apprécie pas Moscou pour ses traditions qu'il juge passéistes, notamment les « coins rouges », foyers religieux remplis d'icônes dans chaque maison moscovite, et certains de ses quartiers vétustes régulièrement victimes d'incendies.
La fondation d'une nouvelle capitale fait partie de la série de réformes entreprises par le tsar [[Pierre Ier de Russie|Pierre le Grand]] pour faire de la Russie un pays moderne et une puissance européenne. Lorsque Pierre le Grand arrive au pouvoir, la Russie est un pays sans universités, sans scientifiques ni techniciens, placé sous la coupe d'une [[Église (institution)|Église]] et d'une noblesse terrienne particulièrement conservatrices. Dépourvue de marine et défendue par une armée sans cadres professionnels ni armements modernes, la Russie n'arrive pas à s'imposer face à ses puissants voisins que sont la Suède et l'Empire ottoman. Hormis ses [[Église (édifice)|églises]] et le [[Kremlin de Moscou|Kremlin]], Moscou est une ville de maisons en bois. De plus, Pierre le Grand n'apprécie pas Moscou pour ses traditions qu'il juge passéistes, notamment les « coins rouges », foyers religieux remplis d'icônes dans chaque maison moscovite, et certains de ses quartiers vétustes régulièrement victimes d'incendies.


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=== La fondation ===
=== La fondation ===
Les circonstances du choix de l'emplacement de Saint-Pétersbourg sont l'objet d'un mythe qui attribue à Pierre le Grand un rôle central. Selon cette légende, le tsar visionnaire aurait choisi au premier coup d'œil d'implanter sa future capitale dans une région de marécages dépourvue d'habitants située à l'embouchure de la Neva. L'illustration la plus connue de la {{citation|capitale sortie du néant}} par la volonté créatrice d'un souverain inspiré se trouve dans le poème ''[[Le Cavalier de bronze (poème)|Le Cavalier de bronze]]'' d'[[Alexandre Pouchkine]] (1834).
[[Fichier:Plan SPb 1705.JPG|vignette|Les débuts de la ville : plan de 1705.]]Les circonstances du choix de l'emplacement de Saint-Pétersbourg sont l'objet d'un mythe qui attribue à Pierre le Grand un rôle central. Selon cette légende, le tsar visionnaire aurait choisi au premier coup d'œil d'implanter sa future capitale dans une région de marécages dépourvue d'habitants située à l'embouchure de la Neva. L'illustration la plus connue de la {{citation|capitale sortie du néant}} par la volonté créatrice d'un souverain inspiré se trouve dans le poème ''[[Le Cavalier de bronze (poème)|Le Cavalier de bronze]]'' d'[[Alexandre Pouchkine]] (1834).


En réalité, la région qui borde le cours inférieur de la Neva, l'[[Ingrie]], était déjà peuplée par des [[Finno-ougrien|Finno-Ougrien]]s qui vivaient depuis le {{s-|X}} essentiellement du travail de la terre. Au début du {{s-|XIV}}, la [[Suède]] et la [[république de Novgorod]] se disputèrent le contrôle de cette région. Une colonie suédoise, sans doute située sur l'emplacement de la ville, fut détruite en [[1301]]. Finalement, les deux puissances se mirent d'accord pour faire de la région une zone tampon dans laquelle aucune fortification ne pourrait être construite. Au cours des siècles suivants, la région servit de lieu de débarquement pour les navires empruntant la Neva et peut-être également de place commerciale. Ce dernier rôle est attesté à compter de 1611, date à laquelle les Suédois, profitant de leur suprématie du moment sur la région, construisent la [[Nyenskans|forteresse de Nyenschantz]] ainsi que la colonie voisine de Nyen, un peu plus tard. Toutes deux se trouvaient à l'emplacement actuel de Saint-Pétersbourg, sur la rive nord (c'est-à-dire droite) de la Neva. Il existe également des preuves que la Suède envisageait, au {{s-|XVII}}, la construction d'une ville d'une taille supérieure. Mais les Suédois subirent un revers cinglant au cours de la [[Première guerre du Nord|Première Guerre russo-suédoise]] ([[1656]]) et la ville et la forteresse furent détruites par les troupes russes.
En réalité, la région qui borde le cours inférieur de la Neva, l'[[Ingrie]], était déjà peuplée par des [[Finno-ougrien|Finno-Ougrien]]s qui vivaient depuis le {{s-|X}} essentiellement du travail de la terre. Au début du {{s-|XIV}}, la [[Suède]] et la [[république de Novgorod]] se disputèrent le contrôle de cette région. Une colonie suédoise, sans doute située sur l'emplacement de la ville, fut détruite en [[1301]]. Finalement, les deux puissances se mirent d'accord pour faire de la région une zone tampon dans laquelle aucune fortification ne pourrait être construite. Au cours des siècles suivants, la région servit de lieu de débarquement pour les navires empruntant la Neva et peut-être également de place commerciale. Ce dernier rôle est attesté à compter de 1611, date à laquelle les Suédois, profitant de leur suprématie du moment sur la région, construisent la [[Nyenskans|forteresse de Nyenschantz]] ainsi que la colonie voisine de Nyen, un peu plus tard. Toutes deux se trouvaient à l'emplacement actuel de Saint-Pétersbourg, sur la rive nord (c'est-à-dire droite) de la Neva. Il existe également des preuves que la Suède envisageait, au {{s-|XVII}}, la construction d'une ville d'une taille supérieure. Mais les Suédois subirent un revers cinglant au cours de la [[Première guerre du Nord|Première Guerre russo-suédoise]] ([[1656]]) et la ville et la forteresse furent détruites par les troupes russes.


La construction du premier édifice par les Russes se situe en [[1703]] après la conquête définitive de Nyenschantz par les troupes russes placées sous les ordres de Cheremetev durant la [[grande guerre du Nord]]. Nyenschantz avait été préventivement évacuée et partiellement détruite par les Suédois. La date officielle de la fondation de la ville est le {{date|16|mai|1703}} ({{date-|27 mai}} dans le [[calendrier grégorien]]) : ce jour-là, sur l'île des Lièvres (l'île Jänisaari en [[finnois]]), la première pierre de la [[forteresse Pierre-et-Paul]], du nom des saints patrons du tsar, est posée<ref>Ettore Lo Gato, ''Le mythe de Saint-Pétersbourg''.</ref>.
La construction du premier édifice par les Russes se situe en [[1703]] après la conquête définitive de Nyenkans (Nyenschantz) par les troupes russes placées sous les ordres de Cheremetev durant la [[grande guerre du Nord]]. Nyenschantz avait été préventivement évacuée et partiellement détruite par les Suédois{{Sfn|Lieven|2006|p=496}}. La date officielle de la fondation de la ville est le {{date|16|mai|1703}} ({{date-|27 mai}} dans le [[calendrier grégorien]]) : ce jour-là, sur l'île des Lièvres (l'île Jänisaari en [[finnois]]), la première pierre de la [[forteresse Pierre-et-Paul]], du nom des saints patrons du tsar, est posée<ref>Ettore Lo Gato, ''Le mythe de Saint-Pétersbourg''.</ref>.


[[Fichier:Marblepalace.jpg|thumb|left|[[Palais de Marbre (Saint-Pétersbourg)|Palais de Marbre]].]]
[[Fichier:Marblepalace.jpg|thumb|left|[[Palais de Marbre (Saint-Pétersbourg)|Palais de Marbre]].]]
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Les conditions de travail sont éprouvantes : on estime que des dizaines de milliers de travailleurs et de serfs trouvent la mort, victimes de la fièvre des marais (marais de l'[[Ingrie]]), du [[scorbut]], de la [[dysenterie]] ou tout simplement morts de faim ou d'épuisement. Une grande partie de la ville repose sur des [[pilotis]], mais les habitants ont coutume de dire que la ville est bâtie sur les squelettes de ses constructeurs. Au début, près de la moitié des ouvriers contraints à travailler réussissent à s'enfuir vers le nord-ouest. Les ouvriers qui sont rattrapés sont sévèrement punis{{refnec}}.
Les conditions de travail sont éprouvantes : on estime que des dizaines de milliers de travailleurs et de serfs trouvent la mort, victimes de la fièvre des marais (marais de l'[[Ingrie]]), du [[scorbut]], de la [[dysenterie]] ou tout simplement morts de faim ou d'épuisement. Une grande partie de la ville repose sur des [[pilotis]], mais les habitants ont coutume de dire que la ville est bâtie sur les squelettes de ses constructeurs. Au début, près de la moitié des ouvriers contraints à travailler réussissent à s'enfuir vers le nord-ouest. Les ouvriers qui sont rattrapés sont sévèrement punis{{refnec}}.


Les premières années, le chantier est menacé par un revers des armées russes face aux troupes suédoises qui ont pénétré profondément dans le pays : la défaite des Suédois à la [[bataille de Poltava]] en [[1709]] écarte finalement tout danger : la paix est signée en [[1721]].
Les premières années, le chantier est menacé par un revers des armées russes face aux troupes suédoises qui ont pénétré profondément dans le pays : la défaite des Suédois à la [[bataille de Poltava]] en [[1709]]{{Sfn|Lieven|2006|p=29}} écarte finalement tout danger : la paix est signée en [[1721]]{{Sfn|Lieven|2006|p=20}}.


[[Fichier:Makhayev, Kachalov - View of Neva Downstream between Winter Palace and Academy of Sciences 1753.jpg|thumb|upright=2.0|center|Eau-forte : Saint-Pétersbourg en 1753.]]
[[Fichier:Makhayev, Kachalov - View of Neva Downstream between Winter Palace and Academy of Sciences 1753.jpg|thumb|upright=2.0|center|Eau-forte : Saint-Pétersbourg en 1753.]]
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=== L'épanouissement ===
=== L'épanouissement ===
{{Voir aussi|Développement architectural de Saint-Pétersbourg avant 1917}}
{{Article connexe|Développement architectural de Saint-Pétersbourg avant 1917}}
[[Fichier:Marie palace.jpg|thumb|right|[[Palais Marie]] en 1849.]]
[[Fichier:Marie palace.jpg|thumb|right|[[Palais Marie]] en 1849.]]
[[Fichier:Stpeteskyline.jpg|thumb|left|[[Place Saint-Isaac]] à la fin du {{s-|XIX}} (vue depuis la [[cathédrale Saint-Isaac]].]]
[[Fichier:Stpeteskyline.jpg|thumb|left|[[Place Saint-Isaac]] à la fin du {{s-|XIX}} (vue depuis la [[cathédrale Saint-Isaac]].]]
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Pierre le Grand fait venir dès la fondation de la ville des artisans et ingénieurs de toute l'Europe, en particulier des Pays-Bas, pour faire de la ville un centre majeur des techniques et des sciences.
Pierre le Grand fait venir dès la fondation de la ville des artisans et ingénieurs de toute l'Europe, en particulier des Pays-Bas, pour faire de la ville un centre majeur des techniques et des sciences.


Après la mort de Pierre le Grand en [[1725]], l'enthousiasme des souverains russes pour la « fenêtre sur l'Occident » retombe. En [[1728]], d'après l'ordre de l'empereur [[Pierre II de Russie|{{nobr|Pierre {{II}}}}]], Moscou redevient la capitale. Mais en [[1730]] il meurt et, avec l'arrivée au pouvoir d'[[Anne Ire de Russie|Anne]], Saint-Pétersbourg retrouve la priorité. Elle redevient la capitale de l'Empire. Les travaux menés par Anne ont laissé une profonde empreinte : elle fait construire le centre-ville du quartier de Pétrograd sur la rive gauche de la Neva, côté Amirauté et fait tracer les grandes avenues : les perspectives [[perspective Nevski|Nevski]] et [[perspective Voznessenski|Voznessenski]] et la rue Gorokhovaïa. Pourtant, elle préfère Moscou où elle réside le plus fréquemment.
Après la mort de Pierre le Grand en [[1725]]{{Sfn|Lieven|2006|p=20}}, l'enthousiasme des souverains russes pour la « fenêtre sur l'Occident » retombe. En [[1728]], d'après l'ordre de l'empereur [[Pierre II de Russie|{{nobr|Pierre {{II}}}}]], Moscou redevient la capitale. Mais en [[1730]] il meurt et, avec l'arrivée au pouvoir d'[[Anne Ire de Russie|Anne]], Saint-Pétersbourg retrouve la priorité. Elle redevient la capitale de l'Empire. Les travaux menés par Anne ont laissé une profonde empreinte : elle fait construire le centre-ville du quartier de Pétrograd sur la rive gauche de la Neva, côté Amirauté et fait tracer les grandes avenues : les perspectives [[perspective Nevski|Nevski]] et [[perspective Voznessenski|Voznessenski]] et la rue Gorokhovaïa. Pourtant, elle préfère Moscou où elle réside le plus fréquemment.


Les impératrices [[Élisabeth Ire de Russie|Élisabeth]] (1741-1761) et surtout [[Catherine II de Russie|{{nobr|Catherine {{II}}}}]] renforcent la politique d'ouverture vers l'Europe occidentale et font venir à Saint-Pétersbourg des artistes et des architectes. Les prestigieux bâtiments qui ont forgé l'image de la ville sont construits sous le règne d'Élisabeth : elle fait ainsi édifier le [[palais d'Hiver]] et le [[couvent Smolny|monastère Smolny]]. Elle fait reconstruire le [[palais Catherine]], en ayant recours à l'architecte baroque d'origine italienne [[Bartolomeo Rastrelli]] qui réalise plusieurs des grands bâtiments de la ville.
Les impératrices [[Élisabeth Ire de Russie|Élisabeth]] (1741-1761) et surtout [[Catherine II de Russie|{{nobr|Catherine {{II}}}}]] renforcent la politique d'ouverture vers l'Europe occidentale et font venir à Saint-Pétersbourg des artistes et des architectes. Les prestigieux bâtiments qui ont forgé l'image de la ville sont construits sous le règne d'Élisabeth : elle fait ainsi édifier le [[palais d'Hiver]]{{Sfn|Lieven|2006|p=78}} et le [[couvent Smolny|monastère Smolny]]{{Sfn|Lieven|2006|p=79}}. Elle fait reconstruire le [[palais Catherine]], en ayant recours à l'architecte baroque d'origine italienne [[Bartolomeo Rastrelli]] qui réalise plusieurs des grands bâtiments de la ville{{Sfn|Lieven|2006|p=78}}.


{{nobr|Catherine {{II}}}} a joué le rôle décisif dans le destin urbanistique de Saint-Pétersbourg : trouvant le style « [[Architecture baroque|Baroque]] Rastrelli » trop vieillot, elle le limoge et recrute de jeunes architectes et sculpteurs au style [[néo-classicisme|néo-classique]] comme [[Jean-Baptiste Vallin de La Mothe]], [[Étienne Maurice Falconet]], [[Nicolas-François Gillet]] et [[Antonio Rinaldi (architecte)|Antonio Rinaldi]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Natalia Smirnova|titre=Saint-Pétersbourg ou l'enlèvement d'Europe|éditeur=Éditions Olizane|année=1999|passage=63|isbn=}}.</ref>. C'est une représentante du siècle des Lumières, au moins jusqu'à la Révolution française, et Catherine fait fortement progresser la culture et l'art. {{nobr|Catherine {{II}}}} crée {{nobr|25 établissements}} académiques ainsi que l'institut Smolny, la première école publique russe pour les filles. La [[Le Cavalier de bronze (statue)|statue équestre de Pierre le Grand]], monument emblématique de la ville, date également de son règne.
{{nobr|Catherine {{II}}}} a joué le rôle décisif dans le destin urbanistique de Saint-Pétersbourg : trouvant le style « [[Architecture baroque|Baroque]] Rastrelli » trop vieillot, elle le limoge et recrute de jeunes architectes et sculpteurs au style [[néo-classicisme|néo-classique]] comme [[Jean-Baptiste Vallin de La Mothe]], [[Étienne Maurice Falconet]], [[Nicolas-François Gillet]] et [[Antonio Rinaldi (architecte)|Antonio Rinaldi]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Natalia Smirnova|titre=Saint-Pétersbourg ou l'enlèvement d'Europe|éditeur=Éditions Olizane|année=1999|passage=63|isbn=}}.</ref>. C'est une représentante du siècle des Lumières, au moins jusqu'à la Révolution française, et Catherine fait fortement progresser la culture et l'art. {{nobr|Catherine {{II}}}} crée {{nobr|25 établissements}} académiques ainsi que l'institut Smolny, la première école publique russe pour les filles. La [[Le Cavalier de bronze (statue)|statue équestre de Pierre le Grand]], monument emblématique de la ville, date également de son règne.
[[Fichier:Gatchina palace. Painted porcelain.jpg|vignette|gauche|[[Palais Gatchina]], fin du {{s-|XIX}}.]]
[[Fichier:Gatchina palace. Painted porcelain.jpg|vignette|gauche|[[Palais Gatchina]], fin du {{s-|XIX}}.]]
À la fin du {{s-|XVIII}} et durant la première moitié du {{s-|XIX}}, la ville connaît un épanouissement, d'abord culturel, puis scientifique et technique. La première école de ballet russe est créée en [[1738]]. En [[1757]], c'est au tour de l'[[Académie impériale des beaux-arts]] dans laquelle sont formés encore aujourd'hui peintres, sculpteurs et architectes. Des universités et des bibliothèques sont créées : en [[1783]] s'ouvre le [[théâtre Mariinsky]], dans lequel seront joués les premiers opéras russes de [[Mikhaïl Glinka]]. En [[1804]], l'[[Académie du génie Nicolas]] est ouverte puis, en [[1819]], l'[[université d'État de Saint-Pétersbourg]].
À la fin du {{s-|XVIII}} et durant la première moitié du {{s-|XIX}}, la ville connaît un épanouissement, d'abord culturel, puis scientifique et technique. La première école de ballet russe est créée en [[1738]]. En [[1757]], c'est au tour de l'[[Académie impériale des beaux-arts]]{{Sfn|Lieven|2006|p=79}} dans laquelle sont formés encore aujourd'hui peintres, sculpteurs et architectes. Des universités et des bibliothèques sont créées : en [[1783]] s'ouvre le [[théâtre Mariinsky]], dans lequel seront joués les premiers opéras russes de [[Mikhaïl Glinka]]. En [[1804]], l'[[Académie du génie Nicolas]] est ouverte puis, en [[1819]], l'[[université d'État de Saint-Pétersbourg]].


L'[[abolition du servage de 1861]] par {{nobr|Alexandre {{II}}}} fait affluer dans la ville un grand nombre de paysans qui ne peuvent se nourrir sur les terres qui leur ont été attribuées. La population (en particulier ouvrière) augmente très rapidement en quelques années.
L'[[abolition du servage de 1861]] par {{nobr|Alexandre {{II}}}}{{Sfn|Lieven|2006|p=21}} fait affluer dans la ville un grand nombre de paysans qui ne peuvent se nourrir sur les terres qui leur ont été attribuées. La population (en particulier ouvrière) augmente très rapidement en quelques années.


Les écrivains et les intellectuels se réunissent dans des cercles littéraires et publient des dictionnaires et des revues. Parmi les principales revues, l’''Étoile polaire'' de Ryleïev et Bestouchev et ''[[Le Contemporain]]'' d'[[Alexandre Pouchkine]].
Les écrivains et les intellectuels se réunissent dans des cercles littéraires et publient des dictionnaires et des revues. Parmi les principales revues, l’''Étoile polaire'' de Ryleïev et Bestouchev et ''[[Le Contemporain]]'' d'[[Alexandre Pouchkine]].
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=== Soulèvements, attentats et révolutions ===
=== Soulèvements, attentats et révolutions ===
[[Fichier:Bloody Sunday Russia 1905.png|thumb|Le {{date-|22 janvier 1905}}, l'armée mitraille la foule assemblée devant le Palais d'hiver (reconstitution). Appelé « [[Dimanche rouge]] », l'événement lance la révolution de 1905.]]
[[Fichier:Bloody Sunday Russia 1905.png|thumb|Le {{date-|22 janvier 1905}}, l'armée mitraille la foule assemblée devant le Palais d'hiver (reconstitution). Appelé « [[Dimanche rouge]] », l'événement lance la révolution de 1905.]]
Les principales grèves, révoltes et révolutions de la période moderne de l’histoire russe, depuis l'[[insurrection décabriste]] en décembre [[1825]] jusqu’à la [[révolution russe]], ont lieu à Saint-Pétersbourg. À la fin du {{s-|XIX}}, les troubles et les petits soulèvements sont un phénomène fréquent dans la ville.
Les principales grèves, révoltes et révolutions de la période moderne de l’histoire russe, depuis l'[[insurrection décabriste]] en décembre [[1825]]{{Sfn|Lieven|2006|p=94}} jusqu’à la [[révolution russe]], ont lieu à Saint-Pétersbourg. À la fin du {{s-|XIX}}, les troubles et les petits soulèvements sont un phénomène fréquent dans la ville.
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-S53267, St. Petersburg, Newski-Prospekt.jpg|vignette|gauche|La [[perspective Nevski]] en 1901.]]
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-S53267, St. Petersburg, Newski-Prospekt.jpg|vignette|gauche|La [[perspective Nevski]] en 1901.]]
Celle-ci est le théâtre d’un grand nombre d’attentats contre des représentants de l'empereur et de l’administration russes, le plus connu étant l'[[Assassinat d'Alexandre II de Russie|assassinat]] d'[[Alexandre II de Russie|{{nobr|Alexandre {{II}}}}]] en {{date-|mars 1881}}. Port et ville industrielle importante<ref name="Mourmansk">Selon le ''Grand Atlas pour le {{XXIe}}'', édition Le Soir, {{p.|128-129}}.</ref>, sa population ouvrière est nombreuse et sensible aux idées socialistes dès la fin du {{s-|XIX}}.
Celle-ci est le théâtre d’un grand nombre d’attentats contre des représentants de l'empereur et de l’administration russes, le plus connu étant l'[[Assassinat d'Alexandre II de Russie|assassinat]] d'[[Alexandre II de Russie|{{nobr|Alexandre {{II}}}}]] en {{date-|mars 1881}}. Port et ville industrielle importante<ref name="Mourmansk">Selon le ''Grand Atlas pour le {{XXIe}}'', édition Le Soir, {{p.|128-129}}.</ref>, sa population ouvrière est nombreuse et sensible aux idées socialistes dès la fin du {{s-|XIX}}.


Des partis et associations révolutionnaires sont créés à Saint-Pétersbourg et réprimés de manière sanglante par la police. Le {{date-|20 janvier 1905}}, le [[pont égyptien]] [[Catastrophe de pont|s'effondre]] lors du passage d'un escadron de cavalerie. La [[Révolution russe de 1905|révolution de 1905]] se déclenche à Saint-Pétersbourg durant l’épisode du [[Dimanche rouge]]. À la suite de cette révolution, la deuxième douma de l’histoire de Russie est convoquée dans la ville. La [[Révolution de Février|révolution de février 1917]] a également lieu pour l’essentiel à Saint-Pétersbourg. Le signal de départ de la [[révolution d’Octobre]], la même année, est un coup de canon tiré par le croiseur {{navire|Aurore|croiseur}} ancré dans le port de Pétrograd. [[Lénine]] transfère la capitale à Moscou peu après.
Des partis et associations révolutionnaires sont créés à Saint-Pétersbourg et réprimés de manière sanglante par la police. Le {{date-|20 janvier 1905}}, le [[pont égyptien]] [[Catastrophe de pont|s'effondre]] lors du passage d'un escadron de cavalerie. La [[Révolution russe de 1905|révolution de 1905]] se déclenche à Saint-Pétersbourg durant l’épisode du [[Dimanche rouge]]{{Sfn|Lieven|2006|p=22}}. À la suite de cette révolution, la deuxième douma de l’histoire de Russie est convoquée dans la ville. La [[Révolution de Février|révolution de février 1917]] a également lieu pour l’essentiel à Saint-Pétersbourg. Le signal de départ de la [[révolution d’Octobre]], la même année, est un coup de canon tiré par le croiseur {{navire|Aurore|croiseur}} ancré dans le port de Pétrograd. [[Lénine]] transfère la capitale à Moscou peu après.


En [[1921]], le port voisin de [[Kronstadt]] est le centre d’une [[Révolte de Kronstadt|révolte armée de marins]] qui contestent le pouvoir [[bolchevik]]. Ce soulèvement est durement réprimé puis écrasé par l'[[armée rouge]] dirigée par [[Léon Trotski]].
En [[1921]], le port voisin de [[Kronstadt]] est le centre d’une [[Révolte de Kronstadt|révolte armée de marins]] qui contestent le pouvoir [[bolchevik]]. Ce soulèvement est durement réprimé puis écrasé par l'[[armée rouge]] dirigée par [[Léon Trotski]]{{Sfn|Suny|2006|p=10}}.
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La population de la ville qui avait atteint plus de {{nobr|2 millions}} d'habitants avant la révolution est divisée par trois : l'émigration (et l'élimination) de la noblesse, d'une grande partie de l'intelligentsia ainsi que des classes moyenne et aisée libèrent des milliers d'appartements au cœur de la ville qui sont rapidement transformés en appartements communautaires par les familles ouvrières venues de la périphérie. La famine due à la [[Guerre civile russe|guerre civile]] (1917-1923) chasse les habitants. La perte du statut de capitale entraîne le transfert de beaucoup d'emplois vers Moscou.
La population de la ville qui avait atteint plus de {{nobr|2 millions}} d'habitants avant la révolution est divisée par trois : l'émigration (et l'élimination) de la noblesse, d'une grande partie de l'intelligentsia ainsi que des classes moyenne et aisée libèrent des milliers d'appartements au cœur de la ville qui sont rapidement transformés en appartements communautaires par les familles ouvrières venues de la périphérie. La famine due à la [[Guerre civile russe|guerre civile]] (1917-1923) chasse les habitants. La perte du statut de capitale entraîne le transfert de beaucoup d'emplois vers Moscou.


Après la mort de Lénine en 1924, la ville est rebaptisée Léningrad. Le centre du pouvoir soviétique se déplace à Moscou. [[Staline]] écarte les dirigeants du parti communiste de Léningrad qui exercent encore une influence sur la direction de l’État soviétique : en décembre [[1934]], le responsable du parti à Léningrad, [[Sergueï Kirov]], est [[Assassinat de Sergueï Kirov|assassiné]] à l'[[Institut Smolny]]. L'assassinat sert de prétexte au déclenchement d'une féroce répression dans la région de Léningrad d'abord, puis dans toute l'[[URSS]] ([[Grandes Purges]]), qui va décimer l'élite historique du parti et la population soviétique et permettre à Staline d'asseoir sa dictature : l’ancien président du soviet de Léningrad [[Grigori Zinoviev]] est, avec [[Lev Kamenev]], l'une des victimes les plus connues.
Après la mort de Lénine en 1924, la ville est rebaptisée Léningrad. Le centre du pouvoir soviétique se déplace à Moscou. [[Staline]] écarte les dirigeants du parti communiste de Léningrad qui exercent encore une influence sur la direction de l’État soviétique : en décembre [[1934]], le responsable du parti à Léningrad, [[Sergueï Kirov]], est [[Assassinat de Sergueï Kirov|assassiné]] à l'[[Institut Smolny]]{{Sfn|Suny|2006|p=250}}. L'assassinat sert de prétexte au déclenchement d'une féroce répression dans la région de Léningrad d'abord, puis dans toute l'[[URSS]] ([[Grandes Purges]]), qui va décimer l'élite historique du parti et la population soviétique et permettre à Staline d'asseoir sa dictature : l’ancien président du soviet de Léningrad [[Grigori Zinoviev]] est, avec [[Lev Kamenev]], l'une des victimes les plus connues.


L’opposition entre Moscou et Léningrad se manifeste également à cette époque à travers la stratégie de développement de la ville. Le nouveau plan d’urbanisme de Léningrad prévoit de déplacer le centre de la ville autour de la nouvelle place de Moscou et de l’avenue de Moscou (''Moscou Prospekt''), au sud des quartiers historiques. La forme et les noms choisis sont destinés à nier le rôle historique de la ville et à la faire rentrer dans le rang des villes soviétiques. Le centre-ville hérité de l'ancien régime est laissé à l'abandon, les monuments religieux sont fermés ou reconvertis, et de nombreuses appellations sont modifiées (la [[perspective Nevski]] devient l'« avenue du {{date-|25 octobre}} »).
L’opposition entre Moscou et Léningrad se manifeste également à cette époque à travers la stratégie de développement de la ville. Le nouveau plan d’urbanisme de Léningrad prévoit de déplacer le centre de la ville autour de la nouvelle [[place de Moscou]] et de l’avenue de Moscou (''Moscou Prospekt''), au sud des quartiers historiques. La forme et les noms choisis sont destinés à nier le rôle historique de la ville et à la faire rentrer dans le rang des villes soviétiques. Le centre-ville hérité de l'ancien régime est laissé à l'abandon, les monuments religieux sont fermés ou reconvertis, et de nombreuses appellations sont modifiées (la [[perspective Nevski]] devient l'« avenue du {{date-|25 octobre}} »).


La [[Histoire de l'URSS sous Staline#La collectivisation des terres|campagne de collectivisation des terres]] (1929-1933) entraîne l'arrivée de centaines de milliers de paysans qui se font embaucher dans les usines locales. La population remonte à près de {{nobr|3 millions}} d'habitants à la veille de la [[Seconde Guerre mondiale]].
La [[Histoire de l'URSS sous Staline#La collectivisation des terres|campagne de collectivisation des terres]] (1929-1933) entraîne l'arrivée de centaines de milliers de paysans qui se font embaucher dans les usines locales. La population remonte à près de {{nobr|3 millions}} d'habitants à la veille de la [[Seconde Guerre mondiale]].
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[[Fichier:RIAN archive 178610 Moscow Avenue in Leningrad led to the front during the 1941-1945 Great Patriotic War.jpg|vignette|gauche|L'avenue de Moscou en décembre 1941.]]
[[Fichier:RIAN archive 178610 Moscow Avenue in Leningrad led to the front during the 1941-1945 Great Patriotic War.jpg|vignette|gauche|L'avenue de Moscou en décembre 1941.]]


Au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]], la prise de Léningrad fait partie des objectifs stratégiques assignés par Hitler aux armées allemandes. L'avance des troupes en territoire russe leur permet d'encercler presque complètement Léningrad à compter du {{date|8 septembre 1941}} avec l'aide des troupes finlandaises, qui sont revenues sur leur ancienne frontière en [[Carélie (province historique)|Carélie]]. Les Allemands renoncent à prendre d'assaut la ville, bien défendue par des lignes de tranchées et des obstacles antichars préparés dès {{date|juin 1941}} et par des troupes placées sous le commandement de [[Gueorgui Joukov|Joukov]]. Les Allemands décident de mettre le siège en coupant toutes les lignes d'approvisionnement en vivres et munitions en espérant ainsi affamer les trois millions d'habitants et les défenseurs. Le siège dure {{nobr|900 jours}}, mais la ville résiste jusqu'à son dégagement par les troupes russes en [[1944]]. Les pertes sont colossales : {{unité|500000 victimes}} militaires, mais surtout {{nobr|1,2 million}} de civils, morts de faim pour la plupart. Durant le siège, {{unité|150000 obus}} d'artillerie et {{unité|100000 bombes}} aériennes tombent sur la ville. Les objectifs visés sont les grandes entreprises, mais également les principaux monuments de la ville, les écoles, les dépôts de [[tramway]] ainsi que les quartiers résidentiels pour tenter de démoraliser la population. L'unique lien avec l'extérieur est assuré par la voie aérienne (mais les Allemands ont la maîtrise des airs) et par le sud du [[lac Ladoga]] dont les Soviétiques conservent la maîtrise. Sur ce dernier, durant l'hiver [[1941]], une route est tracée (en {{lang-ru|Дорога жизни}} la [[route de la vie]]) et une voie de chemin de fer est posée, mais une partie du parcours est sous le feu de l'artillerie allemande : sur trois camions tentant de forcer le blocus, un seul parvient en moyenne à Léningrad. Plus d'un million de personnes sont évacuées par ce chemin, pour la plupart des enfants. La première année, la famine est terrible et fait près de {{unité|500000 victimes}}. Les autorités de la ville sont mal préparées au siège et l'évacuation comme le ravitaillement sont désorganisés. Les attaques aériennes anéantissent une partie du stock de nourriture. Dès {{date|octobre 1941}}, les rations tombent à {{nobr|400 grammes}} de pain par travailleur, {{nobr|200 grammes}} pour les enfants et les femmes. Cette ration est à nouveau réduite en novembre respectivement à {{nobr|200 grammes}} et {{nobr|125 grammes}}. L'hiver est particulièrement froid avec des températures de {{température|-40|°C}} et les habitants manquent de combustible pour se chauffer. En {{date|janvier 1942}}, la famine est à son comble. Les gens tombent et meurent dans la rue sans que personne n'intervienne. Les morts ne sont plus enterrés. Le nombre de victimes civiles culmine en {{date-|janvier 1942}} avec près de {{unité|100000 décès}}. Le blocus est total jusqu'à ce que l'[[Opération Iskra|opération ''Iskra'']] desserre l'étau en {{date|janvier 1943}} : les [[Front de Léningrad|troupes soviétiques de Léningrad]] et celles du [[front de Volkhov]] [[Ordre de bataille lors de l’opération Iskra|réussissent après des combats acharnés]] à ouvrir un corridor au sud du [[lac Ladoga]], par lequel peut passer le ravitaillement à partir du {{date|18 janvier}} 1943. En {{date|janvier 1944}}, une offensive soviétique sur le [[front militaire|front sud]] permet de lever le blocus : une route terrestre est enfin ouverte. Durant l'été 1944, les troupes finlandaises sont à leur tour repoussées.
Au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]], la prise de Léningrad fait partie des objectifs stratégiques assignés par Hitler aux armées allemandes. L'avance des troupes en territoire russe leur permet d'encercler presque complètement Léningrad à compter du {{date|8 septembre 1941}}{{Sfn|Suny|2006|p=19}} avec l'aide des troupes finlandaises, qui sont revenues sur leur ancienne frontière en [[Carélie (province historique)|Carélie]]. Les Allemands renoncent à prendre d'assaut la ville, bien défendue par des lignes de tranchées et des obstacles antichars préparés dès {{date|juin 1941}} et par des troupes placées sous le commandement de [[Gueorgui Joukov|Joukov]]. Les Allemands décident de mettre le siège en coupant toutes les lignes d'approvisionnement en vivres et munitions en espérant ainsi affamer les trois millions d'habitants et les défenseurs. Le siège dure {{nobr|900 jours}}{{Sfn|Suny|2006|p=19}}, mais la ville résiste jusqu'à son dégagement par les troupes russes en [[1944]]. Les pertes sont colossales : {{unité|500000 victimes}} militaires, mais surtout {{nobr|1,2 million}} de civils, morts de faim pour la plupart. Durant le siège, {{unité|150000 obus}} d'artillerie et {{unité|100000 bombes}} aériennes tombent sur la ville. Les objectifs visés sont les grandes entreprises, mais également les principaux monuments de la ville, les écoles, les dépôts de [[tramway]] ainsi que les quartiers résidentiels pour tenter de démoraliser la population. L'unique lien avec l'extérieur est assuré par la voie aérienne (mais les Allemands ont la maîtrise des airs) et par le sud du [[lac Ladoga]] dont les Soviétiques conservent la maîtrise. Sur ce dernier, durant l'hiver [[1941]], une route est tracée (en {{lang-ru|Дорога жизни}} la [[route de la vie]]) et une voie de chemin de fer est posée, mais une partie du parcours est sous le feu de l'artillerie allemande : sur trois camions tentant de forcer le blocus, un seul parvient en moyenne à Léningrad. Plus d'un million de personnes sont évacuées par ce chemin, pour la plupart des enfants. La première année, la famine est terrible et fait près de {{unité|500000 victimes}}. Les autorités de la ville sont mal préparées au siège et l'évacuation comme le ravitaillement sont désorganisés. Les attaques aériennes anéantissent une partie du stock de nourriture. Dès {{date|octobre 1941}}, les rations tombent à {{nobr|400 grammes}} de pain par travailleur, {{nobr|200 grammes}} pour les enfants et les femmes. Cette ration est à nouveau réduite en novembre respectivement à {{nobr|200 grammes}} et {{nobr|125 grammes}}. L'hiver est particulièrement froid avec des températures de {{température|-40|°C}} et les habitants manquent de combustible pour se chauffer. En {{date|janvier 1942}}, la famine est à son comble. Les gens tombent et meurent dans la rue sans que personne n'intervienne. Les morts ne sont plus enterrés. Le nombre de victimes civiles culmine en {{date-|janvier 1942}} avec près de {{unité|100000 décès}}. Le blocus est total jusqu'à ce que l'[[Opération Iskra|opération ''Iskra'']] desserre l'étau en {{date|janvier 1943}} : les [[Front de Léningrad|troupes soviétiques de Léningrad]] et celles du [[front de Volkhov]] [[Ordre de bataille lors de l’opération Iskra|réussissent après des combats acharnés]] à ouvrir un corridor au sud du [[lac Ladoga]], par lequel peut passer le ravitaillement à partir du {{date|18 janvier}} 1943. En {{date|janvier 1944}}, une offensive soviétique sur le [[front militaire|front sud]] permet de lever le blocus : une route terrestre est enfin ouverte. Durant l'été 1944, les troupes finlandaises sont à leur tour repoussées.


=== L'après-guerre ===
=== L'après-guerre ===
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== Administration et politique ==
== Administration et politique ==
{{loupe|Politique à Saint-Pétersbourg|administration de la ville de Saint-Pétersbourg}}
{{article détaillé|Politique à Saint-Pétersbourg|administration de la ville de Saint-Pétersbourg}}

[[Fichier:Mariinsky Palace Saint Petersburg.jpg|thumb|left|[[Palais Marie|Hôtel de ville de Saint-Pétersbourg]].]]
=== Statut et sujet ===
Saint-Pétersbourg est le chef-lieu de l'[[oblast de Léningrad]] et du [[district fédéral du Nord-Ouest]]. Par ailleurs, la ville forme, tout comme Moscou, une région administrative (un [[Sujets fédéraux de Russie|sujet]]) à part entière. Le chef de l'exécutif est un [[gouverneur]] élu pour {{nobr|4 ans}} au [[suffrage universel]]. Le corps législatif, la douma de la ville, est composé de {{nobr|40 membres}} qui sont également élus pour {{nobr|4 ans}}. Sur le plan protocolaire, le chef de la Douma est situé au même rang que le gouverneur.
[[Fichier:Mariinsky Palace Saint Petersburg.jpg|thumb|[[Palais Marie|Hôtel de ville de Saint-Pétersbourg]].]]
Saint-Pétersbourg est le chef-lieu du [[district fédéral du Nord-Ouest]], et était jusqu'au {{Date|3 avril 2023}} la capitale de l'[[oblast de Léningrad]]<ref>{{Lien web |langue=ru |titre=Гатчина официально стала столицей Ленинградской области |traduction titre=Gatchina est officiellement devenue la capitale de l'oblast de Léningrad |url=https://www.interfax.ru/russia/894145 |site=[[Interfax]] |date=2023-04-03 |consulté le=2023-07-10}}</ref>. Par ailleurs, la ville forme, tout comme Moscou, une région administrative, dite une [[Ville fédérale de Russie|ville fédérale]], (un [[Sujets fédéraux de Russie|sujet]]) à part entière{{Sfn|Gouvernement de Saint-Pétersbourg|2022|p=4}}.

=== Autorités ===
Le chef de l'exécutif est un [[gouverneur]] élu pour {{nobr|4 ans}} au [[suffrage universel]]. Le corps législatif, la douma de la ville, est composé de {{nobr|40 membres}} qui sont également élus pour {{nobr|4 ans}}. Sur le plan protocolaire, le chef de la Douma est situé au même rang que le gouverneur.


En [[1996]], [[Vladimir Yakovlev]] remplace [[Anatoli Sobtchak]]. Il se présente comme un pragmatique sans attache idéologique. Sobtchak était au contraire un réformateur de la période post communiste, qui avait accumulé beaucoup de rancœurs contre lui du fait de ses positions libérales radicales. Il refuse à plusieurs reprises de licencier [[Vladimir Poutine]] accusé de corruption, quand celui-ci fait partie de l'équipe municipale. Poutine organise sans succès la campagne électorale de Sobtchak en 1996.
En [[1996]], [[Vladimir Yakovlev]] remplace [[Anatoli Sobtchak]]. Il se présente comme un pragmatique sans attache idéologique. Sobtchak était au contraire un réformateur de la période post communiste, qui avait accumulé beaucoup de rancœurs contre lui du fait de ses positions libérales radicales. Il refuse à plusieurs reprises de licencier [[Vladimir Poutine]] accusé de corruption, quand celui-ci fait partie de l'équipe municipale. Poutine organise sans succès la campagne électorale de Sobtchak en 1996.
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Le comité des mères des soldats de Saint-Pétersbourg s'est fait connaître pour son combat contre la guerre en Tchétchénie et contre la violence au sein des armées. En {{nobr|juillet 2006}}, le sommet annuel du [[Groupe des huit|G8]] a eu lieu dans la ville, alors que la Russie détenait la présidence tournante.
Le comité des mères des soldats de Saint-Pétersbourg s'est fait connaître pour son combat contre la guerre en Tchétchénie et contre la violence au sein des armées. En {{nobr|juillet 2006}}, le sommet annuel du [[Groupe des huit|G8]] a eu lieu dans la ville, alors que la Russie détenait la présidence tournante.


=== Tendances politiques ===
== La ville et ses monuments ==
{| class="wikitable centre" style="text-align:center"
{{Voir aussi|Styles architecturaux à Saint-Pétersbourg}}
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! scope="row" |[[Élection présidentielle russe de 2012|Présidentielle 2012]]<ref>{{Lien web |langue=ru |auteur=[[Commission électorale centrale de la fédération de Russie]] |titre=Сведения о проводящихся выборах и референдумах |url=https://web.archive.org/web/20140126025323/http://www.vybory.izbirkom.ru/region/region/izbirkom?action=show&root=1&tvd=100100031793509&vrn=100100031793505&region=0&global=1&sub_region=0&prver=0&pronetvd=null&vibid=100100031793509&type=227 |site=web.archive.org |date=2014-01-26 |consulté le=2024-01-13}}</ref>
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|ER}} |
|[[Russie unie|ER]]
|58.77
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|KPRF}} |
|[[Sans Étiquette|SE]]
|15.52
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|13.06
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|KPRF}} |
|[[SRZP]]
|6.61
| colspan="10" |''Victoire au premier tour''
|-
!Gouvernorale 2014<ref>{{Lien web |titre=Сведения о проводящихся выборах и референдумах |url=https://web.archive.org/web/20180609134753/http://www.st-petersburg.vybory.izbirkom.ru/region/region/st-petersburg?action=show&root=1&tvd=2782000586123&vrn=2782000586119&region=78&global=&sub_region=78&prver=0&pronetvd=null&vibid=2782000586123&type=222 |site=web.archive.org |date=2018-06-09 |consulté le=2024-01-15}}</ref>
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|ER}} |
|[[Russie unie|ER]]
|79,30
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|KPRF}} |
|[[KPRF]]
|9,37
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|LDPR}} |
|[[LDPR]]
|3,83
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|Rodina}} |
|[[Rodina]]
|2,36
| colspan="10" |''Victoire au premier tour''
|-
![[Élections législatives russes de 2016|Législative 2016]]<ref>{{Lien web |langue=ru |titre=Выборы депутатов Госдумы VII созыва - РИА Новости, 18.09.2016 |url=https://ria.ru/20160918/1476912507.html |site=РИА Новости |date=20160918T2137Z |consulté le=2024-01-13}}</ref>
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|ER}} |
|[[Russie unie|ER]]
|39,71
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|LDPR}} |
|[[LDPR]]
|11.36
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|KPRF}} |
|[[KPRF]]
|11.31
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|Iabloko}} |
|[[Iabloko]]
|9,08
| colspan="10" |''Tour unique''
|-
!Législative urbaine 2016<ref>{{Lien web |titre=Сведения о проводящихся выборах и референдумах |url=https://web.archive.org/web/20170729203202/http://www.st-petersburg.vybory.izbirkom.ru/region/st-petersburg?action=show&vrn=2782000678445&region=78&prver=0&pronetvd=0 |site=web.archive.org |date=2017-07-29 |consulté le=2024-01-15}}</ref>
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|ER}} |
|[[Russie unie|ER]]
|41,25
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|LDPR}} |
|[[LDPR]]
|12,40
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|KPRF}} |
|[[KPRF]]
|11,26
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|PR}} |
|[[Parti de la croissance|PR]]
|10,72
| colspan="10" |''Tour unique''
|-
! scope="row" |[[Élection présidentielle russe de 2018|Présidentielle 2018]]<ref>{{Lien web |langue=ru |auteur=[[Commission électorale centrale de la fédération de Russie]] |titre=Сведения о проводящихся выборах и референдумах |url=https://web.archive.org/web/20180324212827/http://www.vybory.izbirkom.ru/region/region/izbirkom?action=show&root=1&tvd=100100084849066&vrn=100100084849062&region=0&global=1&sub_region=0&prver=0&pronetvd=null&vibid=100100084849066&type=227 |site=web.archive.org |date=2018-03-24 |consulté le=2024-01-13}}</ref>
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|ER}} |
|[[Russie unie|ER]]
|75.01
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|KPRF}} |
|[[KPRF]]
|9.04
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|Indépendant}} |
|[[Initiative civile|GRANI]]
|4.33
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|LDPR}} |
|[[LDPR]]
|4.09
| colspan="10" |''Victoire au premier tour''
|-
![[Élection gouvernorale de 2019 à Saint-Pétersbourg|Gouvernorale 2019]]<ref>[http://www.st-petersburg.vybory.izbirkom.ru/region/st-petersburg?action=show&vrn=27820001217413&region=78&prver=0&pronetvd=null Commission électorale]</ref>{{,}}<ref>[http://www.st-petersburg.vybory.izbirkom.ru/region/region/st-petersburg?action=show&root=1&tvd=27820001217417&vrn=27820001217413&region=78&global=&sub_region=78&prver=0&pronetvd=null&vibid=27820001217417&type=234 Résultats détaillés]</ref>
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|Indépendant}} |
|SE{{note|groupe=alpha|texte=Candidature d'[[Alexandre Beglov]] officiellement [[sans étiquette|Indépendante]], soutenue par [[Russie unie]]}}
|64,43
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|SRZP}} |
|SRZP
|16,84
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|GP}} |
|[[Plateforme civique (Russie)|GP]]
|16,03
| colspan="3" |
| colspan="10" |''Victoire au premier tour''
|-
![[Élections législatives russes de 2021|Législative 2021]]<ref>{{Lien web |langue=ru |auteur=[[Commission électorale centrale de la fédération de Russie]] |titre=Сведения о проводящихся выборах и референдумах |url=https://web.archive.org/web/20220314093907/http://www.vybory.izbirkom.ru/region/region/izbirkom?action=show&root=0&tvd=100100225883177&vrn=100100225883172&region=0&global=&sub_region=0&prver=0&pronetvd=null&vibid=100100225883177&type=233 |site=web.archive.org |date=2022-03-14 |consulté le=2024-01-13}}</ref>
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|ER}} |
|[[Russie unie|ER]]
|34,99
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|KPRF}} |
|[[KPRF]]
|17,90
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|SRZP}} |
|[[SRZP]]
|10,79
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|NL}} |
|[[Nouvelles personnes|NL]]
|7,54
| colspan="10" |''Tour unique''
|-
!Législative urbaine 2021<ref>{{Ouvrage|langue=ru|titre=Résultats|éditeur=vestnik.spbik.spb.ru|lire en ligne=https://vestnik.spbik.spb.ru/matrial/210924/%D0%9C%D0%B0%D0%B6%D0%BE%D1%80%D0%B8%D1%82%D0%B0%D1%80%D0%BD%D1%8B%D0%B5%20%D0%BE%D0%BA%D1%80%D1%83%D0%B3%D0%B0%20%D1%81%D0%B2%D0%BE%D0%B4%D0%BD%D0%B0%D1%8F.xls}}</ref>
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|ER}} |
|[[Russie unie|ER]]
|33,29
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|KPRF}} |
|[[KPRF]]
|17,47
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|[[SRZP]]
|12,71
| {{Infobox Parti politique russe/couleurs|NL}} |
|[[Nouvelles personnes|NL]]
|10,05
| colspan="10" |''Victoire au premier tour''
|-
!
| colspan="22" |Notes : les législatives (fédérales et locales) sont des [[Système mixte|scrutins à système mixe]]. Seulement le résultat
à la proportionnelle est affichée, et non le nombre de sièges qui peut considérablement différer.
|}


=== Arrondissements ===
[[Fichier:Строгановский дворец (2).jpg|vignette|gauche|Exemple d’architecture de Saint-Pétersbourg : le [[Palais Stroganov|palais Stroganoff]].]]
{{Article détaillé|Divisions administratives de Saint-Pétersbourg}}
[[Fichier:Carte-centre-Saint-Petersbo.png|vignette|Carte du centre-ville et des principaux monuments.]]
Conforémemnt à loi de Saint-Pétersbourg du {{Date|25 juillet 2005}} {{N°|411-68}} {{Citation|Sur la structure territoriale de Saint-Pétersbourg}}, la ville de Saint-Pétersbourg est divisé en 18 [[Raïon (Russie)|raïons]] administratifs (arrondissements), qui sont les suivants{{Sfn|Gouvernement de Saint-Pétersbourg|2022|p=4}}:
Saint-Pétersbourg a été durant longtemps le siège du pouvoir impérial russe. Les empereurs y ont déployé le faste que leur permettait leur immense richesse dont on peut voir aujourd'hui de nombreux témoignages dans la ville. L'apparence majestueuse de Saint-Pétersbourg découle de la combinaison d'une grande variété de détails architecturaux : de longs boulevards rectilignes, des espaces majestueux, des parcs et des jardins, des grilles en métal forgé, des monuments et des sculptures décoratives. La Neva, les nombreux canaux et leurs quais habillés de [[granit]], ainsi que les ponts contribuent à donner à la ville une apparence unique qui frappe le visiteur. Dans le cadre du tricentenaire de la fondation de Saint-Pétersbourg (2004), de nombreux bâtiments ont été restaurés. Saint-Pétersbourg est un centre culturel d’importance mondiale, souvent appelé la « capitale culturelle » de la Russie. La ville compte {{unité|8464 sites}} du patrimoine culturel (monuments historiques et culturels), dont {{unité|4213 sites}} du patrimoine culturel d'importance fédérale, soit près de 10 % de tous les monuments protégés par l'État de la fédération de Russie. La ville possède aujourd'hui 250 musées. 15 % des constructions de Saint-Pétersbourg {{Incise|soit au total 2 400 immeubles}} sont sous la protection de l'[[UNESCO]] en tant que témoignage de l'histoire de l'architecture mondiale. Dans ce domaine, Saint-Pétersbourg n'est dépassé que par [[Venise]]. Mais la ville a des difficultés à faire face au coût d'entretien des monuments historiques. À côté du nombre, il faut restaurer en profondeur de nombreux immeubles qui ont été fortement dégradés durant la période soviétique et combattre la dégradation des façades engendrée par la pollution industrielle et la circulation automobile intense du centre-ville.
[[Fichier:Spb all districts 2005 abc rus.svg|vignette|Carte des districts de Saint-Pétersbourg.]]
{| class="wikitable"
|-
!
!Arrondissement
!Dénomination <br />française
!Pop légale<br /> {{date-|1 janvier 2023}}<ref name=":0">{{Estimations de population en Russie dès 2012}}</ref>
!superficie
!Remarques
|-
|1
|Admiralteïski
| align="right" |Arrond. Amirauté
| align="right" |155 981
| align="right" |13.82
|Centre historique
|-
|17
|Frounzenski
| align="right" |Arrond. Frounze
| align="right" |413 983
| align="right" |37.52
|
|-
|4
|Kalininski
| align="right" |Arrond. Kalinine
| align="right" |536 794
| align="right" |40.18
|
|-
|5
|Kirovski
| align="right" |Arrond. Kirov
| align="right" |335 774
| align="right" |47.46
|
|-
|6
|Kolpinski
| align="right" |Arrond. Kolpino
| align="right" |186 169
| align="right" |102.25
|depuis 1999
|-
|7
|Krasnogvardeïski
| align="right" |Arrond. Krasnaïa Gvardia
| align="right" |366 971
| align="right" |56.35
|
|-
|8
|Krasnosselski
| align="right" |Arrond. Krasnoïe Sélo
| align="right" |366 971
| align="right" |56.35
|
|-
|9
|[[Kronstadt]]
| align="right" |Arrond. Kronstadt
| align="right" |44 414
| align="right" |19.53
||depuis 1999
|-
|10
|Kourortni
| align="right" |Arrond. Kourortny
| align="right" |83 491
| align="right" |268.19
|
|-
|11
|Moskovski
| align="right" |Arrond. Moscou
| align="right" |335 221
| align="right" |73.07
|
|-
|12
|Nevski
| align="right" |Arrond. Neva
| align="right" |547 896
| align="right" |60,66
|
|-
|13
|Petrodvortsovi
| align="right" |Arrond. Petrodvorets
| align="right" |134 148
| align="right" |107.08
||depuis 1999
|-
|14
|Petrogradski
| align="right" |Arrond. Pétrograd
| align="right" |115 757
| align="right" |19h54
|Centre historique
|-
|15
|Primorski
| align="right" |Arrond. Primorski
| align="right" |699 243
| align="right" |109,90
|
|-
|16
|[[Pouchkine (ville)|Pouchkinski]]
| align="right" |Arrond. Pouchkine
| align="right" |263 732
| align="right" |240.09
|depuis 1999
|-
|18
|Centre
| align="right" |Arrond. central
| align="right" |200 654
| align="right" |17.77
|Centre historique
|-
|2
|Vassileostrovski
| align="right" |Arrond. Île Vassili
| align="right" |206 680
| align="right" |21.47
|Centre historique
|-
|3
|Vyborgski
| align="right" |Arrond. Vyborg
| align="right" |541 590
| align="right" |115.52
|
|}


=== Les canaux et les ponts ===
== Population et société ==
{{Voir aussi|Liste de ponts de Saint-Pétersbourg}}
[[Fichier:Zimny Canal in Saint-Peterburg.JPG|vignette|Le [[canal d'Hiver]], qui se jette dans la [[Neva]].]]
[[Fichier:Griboyedov Canal 2.jpg|vignette|gauche|[[Canal Griboïedov]].]]
[[Fichier:Close to Panteleymonovsky, St.Petersburg RUS.jpg|vignette|Maisons sur le [[Canal (voie d'eau)|canal]] Fontanka]]
Saint-Pétersbourg s'étendait à l'origine sur plus d'une centaine d'îles créées par les bras de la Neva, ses affluents et les canaux artificiels. Les principales sont l'île de Petrograd sur la rive droite, occupée par des quartiers ouvriers et à laquelle s'adossent la [[forteresse Pierre-et-Paul]] et l'[[île Vassilievski]], l'île la plus grande qui fait face au golfe et où se trouvent les principaux locaux de l'[[université de Saint-Pétersbourg]]. Au nord de ces deux îles, l'île de la Croix hébergeait le stade Kirov qui est maintenant en train d'être remplacé par un nouveau stade tandis que l'[[île Elaguine]] est un grand parc de loisirs. Les canaux qui formaient un damier dans l'île Vassilievski à l'imitation d'Amsterdam ont été comblés. Les canaux les plus connus sont situés sur la rive gauche. Il s'agit de trois canaux concentriques : la [[Fontanka]] le plus large situé à l'extérieur, les canaux [[Moïka]] et [[Canal Griboïedov|Griboïedov]] plus sinueux. Quelque 342 ponts de style architectural varié permettent la circulation ([[pont égyptien]], [[pont de la Banque]] et ses griffons, pont aux lions, [[pont du Palais]]…). Chaque nuit, lorsque la Neva est navigable (d'avril à novembre), les tabliers de vingt-deux ponts situés sur la Neva et les principaux canaux sont levés pour laisser passer les navires qui entrent et sortent de la [[mer Baltique]].

=== Principaux bâtiments ===
<gallery mode="packed" heights="150">
Spb 06-2012 Beloselsky Palace.jpg|[[Palais Belosselski-Belozerski]].
Улица Восстания (ночь).jpg|La rue Vosstaniya.
GtnPalace.jpg|[[Gatchina]].
</gallery>
* La [[forteresse Pierre-et-Paul]] occupe une position dominante sur la rive droite de la Neva en face du palais d'Hiver au centre de la ville. Sur l'autre rive de la Neva, la pointe (''strelka'') de l'[[île Vassilievski|île Vassilievsky]] est occupée par le bâtiment de l'[[Musée central de la Marine de Guerre|ancienne bourse]] (1805-1810) de style « [[Architecture néoclassique|renouveau grec]] » qui héberge aujourd'hui le musée de la marine russe. Un square occupe l'extrémité de l'île dans lequel se trouvent deux grandes [[Colonne rostrale|colonnes rostrales]] colorées décorées avec des proues de navires de guerre et des statues. Ce lieu est souvent utilisé pour des événements culturels, dont le [[Festival des nuits blanches]].
*Le [[monastère côtier Saint-Serge]].
* L'[[Amirauté de Saint-Pétersbourg|Amirauté]] ;
* [[Le Passage (Saint-Pétersbourg)|Le Passage]], une arcade commerciale ;
* Le [[théâtre Mariinsky]] (anciennement appelé le Kirov) ;
* La [[Gare de Saint-Pétersbourg-Finlande|gare de Finlande]] où [[Lénine]] arriva d'immigration le {{date|3|avril|1917}} pour diriger la [[révolution d'Octobre]] ;
* La [[Kresty|prison Kresty]] : l'immeuble Kresty (en forme de croix) est la plus grande prison d'Europe. L'administration veut le vendre pour une transformation en appartements (comme [[Boutyrskaïa]] à [[Moscou]]) ;
* La [[perspective Nevski]] longue de {{unité|4.5|km}} est la principale avenue de Saint-Pétersbourg : elle court du [[palais d'Hiver]] au [[monastère Saint-Alexandre-Nevski]]. C'est l'artère commerçante la plus animée de la ville et le centre de la vie culturelle et nocturne. On y trouve des galeries marchandes, des grands magasins ([[Gostiny Dvor (Saint-Pétersbourg)|Gostiny Dvor]]) aux styles architecturaux variés (l'[[Épicerie Elisseïev (Saint-Pétersbourg)|ancien magasin Élisseïev]], l'[[Immeuble de la compagnie Singer|ancien immeuble Singer ou Maison du livre]], tous deux de style [[Art nouveau]]) ainsi que plusieurs églises et palais (dont le [[palais Stroganov]] de [[Rastrelli]] de style baroque).

* Le [[Cavalier de bronze]], statue équestre monumentale de {{nobr|Pierre {{Ier}}}} commandée par {{nobr|Catherine {{II}}}} de Russie au sculpteur français [[Étienne Maurice Falconet|Falconet]], constitue un des symboles de la ville qui a inspiré un poème célèbre de [[Alexandre Pouchkine|Pouchkine]].

=== Résidences impériales près de Saint-Pétersbourg ===
* [[Peterhof]] ;
* [[Pouchkine (ville)|Tsarskoïe Selo]] (actuellement ville de Pouchkine), où se trouve le [[palais de Catherine]], est une des villes rattachées récemment à Saint-Pétersbourg ;
* [[Palais Constantin]] ;
* [[Palais de Pavlovsk|Pavlovsk]] ;
* [[Oranienbaum]] ;
* [[Gatchina]].
<gallery mode="packed">
Fichier:Pavlovsk palace.jpg|Palais de Pavlovsk.
Fichier:St.Petersburg Peterhof fountains.jpg|Peterhof.
Fichier:Мост у Константиновского дворца.jpg|Palais Constantin.
Fichier:Oranienbaum St. Petersburg Russia 01.JPG|Oranienbaum.
</gallery>

=== Édifices religieux ===
[[Fichier:Auferstehungskirche (Sankt Petersburg).JPG|vignette|redresse|gauche|[[Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé de Saint-Pétersbourg|Cathédrale Saint-Sauveur]].]]
[[Fichier:Saint Isaac's Cathedral in SPB.jpeg|vignette|La [[cathédrale Saint-Isaac]].]]
[[Fichier:Невский 32-34.jpg|vignette|Église catholique Sainte-Catherine, sur la perspective Nevski.]]
[[Fichier:Spb 06-2012 Palace Embankment various 09.jpg|vignette|Palais Vladimir.]]
[[Fichier:Spb datsan.jpg|vignette|Le [[temple bouddhiste de Saint-Pétersbourg]].]]
La ville compte de nombreux édifices religieux qui dans le centre historique sont de style baroque ou néo-classique (hormis la cathédrale Saint-Sauveur) et sont dépourvus de bulbes si caractéristiques des édifices traditionnels russes.
* La [[Cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg|cathédrale Pierre-et-Paul]] (1712-1732) située dans la forteresse éponyme noyau initial de la ville, est la première cathédrale en pierre de Saint-Pétersbourg. Sa flèche, qui culmine à {{nobr|132 mètres}} et au sommet de laquelle se tient un ange tenant une croix, est un des symboles de la ville. La plupart des tsars russes qui ont succédé à Pierre le Grand y sont enterrés ;
* La [[cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-Isaac]], œuvre de l'architecte français [[Auguste Ricard de Montferrand]] avec la collaboration de [[Vassili Stassov]], domine la ville. Elle fut consacrée en 1858. C'est un très vaste édifice de style néo-classique somptueusement décoré à l'intérieur. Haute de {{nobr|101,5 mètres}}, elle est visible à des dizaines de kilomètres dans le delta plat du fleuve [[Neva]] ;
* La [[Cathédrale Saint-Samson de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-Samson]], consacrée en 1740, une des plus anciennes cathédrales de la ville, située dans le [[district de Vyborg]] ;
* La [[Cathédrale Notre-Dame-de-Kazan de Saint-Pétersbourg|cathédrale Notre-Dame-de-Kazan]] (1801-1811) de André Voronikhine, inspirée de la basilique Saint-Pierre, est située sur la perspective Nevski et est dédiée à la victoire sur les armées de Napoléon ;
* La [[Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé]] (1883-1907) est le seul édifice construit selon le style architectural traditionnel russe. Elle a été édifiée sur le lieu de l'assassinat d'{{nobr|Alexandre {{II}}}}. Elle est entièrement recouverte de mosaïques à l'intérieur ;
* L'église [[Saint-Nicolas-des-Marins]] (1753-1762) est un bel exemple de l'art baroque importé d'Europe par le tsar [[Pierre Ier de Russie|{{nobr|Pierre {{Ier}}}}]]. Elle renferme dix icônes d'or offertes par [[Catherine II de Russie|{{nobr|Catherine {{II}}}}]] pour commémorer les dix plus belles victoires navales russes ;
* Le [[couvent Smolny]] coloré de bleu et de blanc est un chef-d'œuvre baroque de l'architecte italien [[Bartolomeo Rastrelli]] qui resta inachevé. Saint-Pétersbourg compte d'autres édifices baroques remarquables comme l'[[Église Syméon et Anne (Saint-Pétersbourg)|église Syméon et Anne]] (1731-1740), l'[[église Saint-Sampson]] (1728-1740) et la [[Cathédrale Saint-André de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-André]] (1764-1780) ;
* Le [[couvent Ioannovsky]], plus grand monastère de la ville et seul monastère stavropégique de la région, construit en 1900 sur les rives de la rivière [[Karpovka (rivière)|Karpovka]] ;
* On trouve de nombreuses églises néo-classiques, qui souvent dominent de vastes places telles que la [[cathédrale Saint-Vladimir de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-Vladimir]] (1769-1789), l'[[église Notre-Dame de Vladimir]] (1761-1783), la cathédrale de la Transfiguration (1827-1829) et la [[cathédrale de la Trinité (Saint-Pétersbourg)|cathédrale de la Trinité]] (1828-1835, endommagée par le feu en 2006) ces deux dernières de l'architecte Vladimir Stassov ;
* Le [[monastère Alexandre-Nevski]] a été construit pour abriter les restes du héros russe Alexandre Nevski. Il comprend deux cathédrales et cinq églises de plus petite taille de styles variés. C'est aujourd'hui un des trois principaux centres de formation religieux de Russie et c'est là que réside le métropolite de Saint-Pétersbourg. On trouve non loin le [[cimetière Tikhvine]] qui abrite les tombes des artistes les plus célèbres de la ville ([[César Cui]], [[Dostoïevski]], [[Mikhaïl Glinka]], [[Moussorgski]], [[Rimski-Korsakov]], [[Tchaïkovski]]) ;
* La [[cathédrale de la Trinité de la laure Saint-Alexandre-Nevski]] se trouve au centre de la laure et est une de ses deux cathédrales ;
* Il existe en plus de l'[[église Sainte-Catherine de Saint-Pétersbourg|église Sainte-Catherine]] de style baroque, sur la perspective Nevski, une autre église catholique, construite pour les Français au début du {{s-|XX}}, [[Église Notre Dame de Lourdes (Saint-Pétersbourg)|l'église Notre-Dame-de-Lourdes]] ;
* La [[Grande église du Palais d'Hiver]] est intégrée dans l'architecture du [[Palais d'Hiver]] de même que l'[[église de la Présentation de Jésus au Temple]]. Ce sont des chapelles palatines destinées à l'entourage de l'empereur et à sa famille ;
* Le [[temple bouddhiste de Saint-Pétersbourg]] est un édifice construit dans les années 1910 dans le style des monastères bouddhiques tibétains ;
* On remarque aussi plusieurs églises sur la perspective Nevski, comme l'[[église arménienne Sainte-Catherine]] (en [[Architecture néo-classique|style néo-classique]]), ou l'[[église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Saint-Pétersbourg|église luthérienne allemande]] (en [[style néo-roman]]) ;
* L'[[église du Sacré-Cœur de Saint-Pétersbourg]] (1907-1917), une église catholique ;
* L'[[Église de la Visitation (Saint-Pétersbourg)|église de la Visitation]] (1856-1879), une église catholique, architecte [[Nicolas Benois]] ;
* L'[[Église Syméon et Anne (Saint-Pétersbourg)|église Syméon et Anne]] ;
* L'[[Église de la Nativité du Christ (Saint-Pétersbourg)|église de la Nativité du Christ]], datant originellement du {{s-|XVIII}}, démolie en 1934, et réédifiée en 2017-2020 sur un socle historique ;
* La [[Grande synagogue chorale de Saint-Pétersbourg|grande synagogue chorale]] est la seconde plus grande [[synagogue]] d'Europe. Elle est restaurée grâce aux dons d'[[Edmond Safra]].

=== Les parcs et les palais ===
[[Fichier:General consulate of France in St.-Petersburg.jpg|vignette|Consulat général de France à Saint-Pétersbourg.]]

==== Le Consulat général de France ====
Le [[Consulat général de France à Saint-Pétersbourg|Consulat général de France]] est situé au 15, quai de la Moïka depuis 1972, dans un bâtiment néo-classique remanié par l'architecte [[A.C. Kolb]], en 1858, à la demande de son nouveau propriétaire, le général-major Seyffarth. C'est là qu'[[Honoré de Balzac]] avait séjourné en 1843. Le bâtiment a accueilli aussi d'autres artistes : le poète [[Piotr Viazemski]] dans les [[années 1860]], et dans les [[années 1890]], le peintre [[Arkadi Rylov|Arkady Alexandrovich Rylov]], qui sera plus tard une des figures du [[Réalisme socialiste soviétique|symbolisme soviétique]].

==== Le Jardin d'été ====
Le [[Jardin d'été (Saint-Pétersbourg)|Jardin d'été]] est un jardin public « [[Jardin français|à la française]] » situé au cœur de la ville. Premier jardin de Saint-Pétersbourg, il est réalisé entre les années [[1704]] et [[1719]] sur un plan esquissé par le tsar [[Pierre Ier de Russie|Pierre le Grand]]. Le parc est situé au bord de la [[Neva]], qui le longe au nord. Il est par ailleurs entouré par le [[canal des Cygnes]] à l'ouest, la [[Fontanka]] à l'est et la [[Moïka]] au sud.
[[Fichier:Letniy Sad.jpg|vignette|Allée du [[Jardin d'été (Saint-Pétersbourg)|Jardin d'été]].]]
[[Fichier:Вход в Летний сад.jpg|vignette|Le portail du Jardin d'été.]]

Le parc a été conçu par [[Jean-Baptiste Alexandre Le Blond|Le Blond]], [[Mikhaïl Zemtsov|Zemtsov]] et {{Lien|langue=ru|trad=Угрюмов, Иван Матвеевич|fr=Ivan Matveïev|texte=Matveïev}}. À l'époque, les jardins à la française sont à la mode : il est organisé en quadrilatères réguliers plantés d'arbres (initialement des arbustes et des parterres de fleurs) séparés par des allées. Des sculptures, que Pierre avait fait ramener d'Italie, représentent des personnages de la mythologie grecque et romaine. Des bals et des feux d'artifice y étaient organisés. Pierre le Grand y a fait édifier entre 1710 et 1714 son [[Palais d’Été (Saint-Pétersbourg)|palais d’Été]] ({{lang|ru|Летний дворец}}), un bâtiment modeste dans lequel il venait se délasser. En 1763, les berges de la Neva sont aménagées et recouvertes de [[granit]] : le [[quai du Palais]] longe le jardin qui est alors clôturé entre 1777 et 1784 par une grille, chef-d'œuvre de fer forgé qui constitue désormais un des emblèmes de la ville.

==== Le palais d’Été ====
Le [[Palais d’Été (Saint-Pétersbourg)|palais d’Été]] fut la première résidence estivale de Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg à partir des années 1710. Cet édifice ne ressemble guère à ce qu’on appelle généralement un palais. Simple bâtiment en maçonnerie à étage, couronné d’un haut toit couvert au début en tuiles et par la suite en fer-blanc, il s’assimile à la plupart des maisons cossues de l’époque<ref>[http://saint-petersbourg.org/Palais/palais_d_ete_de_pierre_le_grand Palais d'Été de Pierre le Grand], {{date-|13 juin 2015}}.</ref>.

== Saint-Pétersbourg, capitale culturelle ==

=== Musées ===
Saint-Pétersbourg est un centre culturel de premier plan. Destination touristique visitée chaque année par quelque trois millions de touristes étrangers, Saint-Pétersbourg propose notamment plus de 200 musées, tels que le célèbre [[musée de l'Ermitage]], le [[musée russe]] ou le musée d'art contemporain [[Erarta]].

Le Musée russe est un grand musée consacré aux beaux-arts russes. Les appartements de certains célèbres Pétersbourgeois, dont Alexandre Pouchkine, Fiodor Dostoïevski, Nikolaï Rimski-Korsakov, Fiodor Chaliapine, Alexander Blok, Vladimir Nabokov, Anna Akhmatova, Mikhail Zoshchenko, Joseph Brodsky, ainsi que certains ensembles de palais et de parcs de la banlieue sud et des monuments architecturaux remarquables tels que la cathédrale Saint-Isaac, ont également été transformés en musées publics.

La [[Musée d'Ethnographie et d'Anthropologie de l'Académie des sciences de Russie|Kunstkamera]], avec sa collection créée en 1714 par Pierre le Grand pour rassembler des curiosités du monde entier, est parfois considérée comme le premier musée de Russie, qui a évolué pour devenir l'actuel musée Pierre le Grand d'anthropologie et d'ethnographie. Le [[musée russe d'Ethnographie]], qui a été séparé du musée russe, est consacré aux cultures du peuple russe, de l'ex-Union soviétique et de l'empire russe.

Un certain nombre de musées donnent un aperçu de l'histoire soviétique de Saint-Pétersbourg, notamment le Musée du blocus, qui décrit le siège de Leningrad et le Musée d'histoire politique, qui explique de nombreuses caractéristiques autoritaires de l'URSS.

D'autres musées notables incluent le [[Musée central de la Marine de guerre|Musée Naval Central]], le [[Musée zoologique de Saint-Pétersbourg|Musée zoologique]], le [[Musée Fabergé de Saint-Pétersbourg|musée Fabergé]], le [[Musée Stieglitz des arts décoratifs et appliqués|Musée Stieglitz des arts décoratifs]], le Musée des chemins de fer russe, le [[Musée Souvorov]], le Musée du siège de Leningrad, le [[Erarta|Musée Erarta d'art contemporain]] - plus grand musée non gouvernemental d'art contemporain en Russie - , le Musée d'histoire de Saint-Pétersbourg dans la forteresse Pierre et Paul et le musée de l'artillerie, qui comprend non seulement des articles d'artillerie, mais aussi une énorme collection d'autres équipements militaires, uniformes et décorations. Le musée de l'[[Institut de métrologie Mendeléev]] possède des témoins uniques du développement de la [[métrologie]] : étalons historiques russes et étrangers, balances, instruments de mesure, [[autographe]]s et photos d'archive, livres du {{sp-|XVIII|au|XX}}.

=== Le musée de l'Ermitage ===
{{Article détaillé|Musée de l'Ermitage}}
[[Fichier:Winter Palace Panorama 2.jpg|vignette|Le palais d'Hiver qui abrite une partie du musée.]]
[[Fichier:Spb 06-2012 MichaelPalace.jpg|vignette|gauche|Le [[Musée russe]].]]
Le [[musée de l'Ermitage]], qui expose {{unité|60000|pièces}} dans près de {{unité|1000|salles}}, est un des plus grands musées du monde. Il occupe un ensemble monumental de six bâtiments construits le long de la Neva aux {{s2-|XVIII|XIX}}. En [[1764]], {{nobr|Catherine {{II}}}} commence à se constituer une collection privée de peintures en rachetant des milliers de tableaux dans toute l'Europe. Pour stocker ces tableaux, elle fait construire le Petit Ermitage puis le Vieil Ermitage. Les empereurs suivants ont poursuivi la politique d'agrandissement de la collection en la diversifiant à compter du début du {{s-|XIX}}. En [[1852]], une partie de la collection devient accessible au public. Le musée présente, à côté de nombreuses pièces de l’Antiquité, une collection d’œuvres d’art européen de la période classique qui compte parmi les plus belles au monde avec celles du [[musée du Louvre]] et du [[musée du Prado]]. Parmi les œuvres exposées figurent des peintures de maîtres néerlandais et français comme [[Rembrandt van Rijn|Rembrandt]], [[Peter Paul Rubens|Rubens]], [[Henri Matisse|Matisse]] et [[Paul Gauguin]]. On y trouve également deux œuvres de [[Léonard de Vinci]] ainsi que {{nobr|31 peintures}} de [[Pablo Picasso]]. Les bâtiments abritant le musée de l’Ermitage constituent un des principaux ensembles du centre de Saint-Pétersbourg, qui est classé au [[Liste du patrimoine mondial|patrimoine mondial]] de l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]].

=== La littérature ===
[[Fichier:Grab-dostojewsky.JPG|thumb|upright|left|Tombe de Dostoïevski à Saint-Pétersbourg. Les premiers mots des ''[[Les Frères Karamazov (roman)|Frères Karamazov]]'' y sont gravés.]]
[[Fichier:Spb 06-2017 img04 Spit of Vasilievsky Island.jpg|thumb|Le [[Musée central de la Marine de Guerre|musée naval]].]]
[[Fichier:RNB SPB.jpg|thumb|[[Bibliothèque nationale russe|Bibliothèque nationale]].]]

Saint-Pétersbourg, siège du pouvoir et foyer intellectuel de l'[[Empire russe]] durant deux siècles, a attiré les plus grands écrivains russes et leur a été une source d'inspiration majeure.

Le poème ''[[Le Cavalier de bronze (poème)|Le Cavalier de bronze]]'' de [[Alexandre Pouchkine|Pouchkine]] (1833), qui vécut une partie de sa vie dans la ville et y mourut, est la première œuvre connue qui prend pour thème Saint-Pétersbourg :

{{Citation bloc|Oui, je t’aime, cité, création de Pierre,<br />J’aime le morne aspect de ta vaste rivière,<br />J’aime tes dômes d’or où l’oiseau fait son nid,<br />Et tes grilles d’airain et tes quais de granit,<br />Mais ce qu’avant tout j’aime, ô cité d’espérance,<br />C’est de tes blanches nuits la douce transparence|[[Alexandre Pouchkine]]|Le Cavalier de bronze.}}

Le poème raconte l'histoire d'un employé, qui ayant perdu la raison à la suite d'une inondation de la Neva, dont a été victime sa fiancée, maudit le tsar qui a fondé la ville dans ce lieu inapproprié. À moitié fou, il croit que la statue de Pierre se réveille et qu'elle se lance à sa poursuite.

L'atmosphère fantastique de Saint-Pétersbourg, son irréalité, la folie de ses habitants sont des thèmes repris dans les ''[[Nouvelles de Pétersbourg]]'' de [[Nicolas Gogol]], qui passa plusieurs années malheureuses à Pétersbourg et écrit en [[1835]] dans ''[[La Perspective Nevski]]'' : {{Citation|Ici tout est mensonge, tout est rêve, tout est différent de ce qu'il paraît.}} Dostoïevski, qui a vécu une grande partie de sa vie d'adulte dans la ville, l'utilise comme toile de fond de plusieurs de ses œuvres : ''[[Les Pauvres Gens]]'', ''[[Le Double]]'', ''[[Les Nuits blanches]]'', ''[[L'Idiot]]'' et ''[[Crime et Châtiment]]''. Ses récits se déroulent aussi dans les quartiers populaires où vivent ouvriers et employés.

Les principaux écrivains du {{XXe siècle}} sont [[Vladimir Nabokov]], [[Andreï Biély]] (auteur du roman [[Symbolisme (art)|symboliste]] ''Pétersbourg'') et [[Ievgueni Zamiatine]] ainsi que la [[Frères Sérapion|fraternité Sérapion]]. [[Anna Akhmatova]] a joué un rôle majeur dans la poésie russe et a incarné la résistance des intellectuels de la ville à la dictature stalinienne : son recueil ''Requiem'' réunit des poèmes consacrés aux tragédies humaines durant la terreur stalinienne. [[Joseph Brodsky]] est un autre auteur pétersbourgeois important du {{s-|XX}}, [[prix Nobel de littérature]] (1987) : bien que vivant aux États-Unis, ses écrits anglais traitent de la société de Saint-Pétersbourg d'un point de vue très particulier créé par sa double position de natif et d'étranger.

Sous l'Empire, Pouchkine et Dostoïevski avaient été poursuivis et condamnés par le pouvoir ; après la [[révolution d'Octobre]], de nombreux auteurs originaires ou vivant à Petrograd (nouveau nom de Saint-Pétersbourg à l'époque) furent persécutés par le régime, assassinés, contraints de changer de métier ou d'émigrer.

=== Théâtres et salles de musique ===
[[Fichier:Spb 06-2012 MariinskyTheatre.jpg|thumb|Le théâtre Mariinsky.]]
[[Fichier:Tovstonogov Great Drama Theater 01.jpg|thumb|left|[[Théâtre Tovstonogov]].]]
La ville possède plus de {{nobr|40 théâtres}} et salles de musique. Le [[théâtre Mariinsky]] est une des salles d'opéra et de ballet les plus connues au monde. Il héberge le ''ballet Kirov''. Le [[théâtre Alexandra]] (ou Alexandrinski) a été fondé par l'impératrice {{nobr|Élisabeth {{Ire}}}} en [[1756]]. La troupe, de ce qui était le premier théâtre de Russie, était constituée à l'origine d'élèves de l'école des Cadets. Ce n'est qu'en [[1832]], que le théâtre s'installa dans le bâtiment prestigieux construit par l'architecte [[Carlo Rossi (architecte)|Carlo Rossi]].

De nombreux compositeurs ont vécu et travaillé dans la ville : [[Mikhaïl Glinka|Glinka]], [[Modeste Moussorgski|Moussorgski]], [[Nikolaï Rimski-Korsakov|Rimski-Korsakov]], [[Piotr Ilitch Tchaïkovski|Tchaïkovski]], [[Igor Stravinsky|Stravinsky]] et [[Dmitri Chostakovitch|Chostakovitch]]. La [[Symphonie nº 7 de Chostakovitch|symphonie {{n°|7}} de Chostakovitch]] a une importance particulière pour la ville. Chostakovitch commence à l'écrire à Léningrad pendant le terrible [[Siège de Léningrad|siège de 1941-1944]] et la termine à [[Samara (Russie)|Kouïbychev]], où il a été évacué. La première représentation eut lieu à Kouïbychev en {{date||mars|1942|en musique classique}}, mais la symphonie fut également jouée à Léningrad le {{date|9|août|1942|en musique classique}}, alors que le siège se poursuivait, malgré les risques pris par les spectateurs et les musiciens. La représentation fut retransmise en direct par la radio dans tout le pays. Cette symphonie devient à l'époque le symbole de la résistance et de la culture russe.

=== Le ballet ===
Saint-Pétersbourg est un des lieux les plus importants pour le développement du [[ballet]] en grande partie grâce aux danseurs et chorégraphes qui y ont vécu et exercé leur talent : [[Serge Diaghilev]], [[Marius Petipa]], [[Vaslav Nijinski]], [[Mathilde Kschessinska]], [[Anna Pavlova (danseuse)|Anna Pavlova]]. La ville possède sans doute la plus célèbre école de ballet du monde, l'[[Académie de ballet Vaganova]], dont la fondation remonte à [[1738]].

=== Cinéma ===
L’apparition de l’industrie du [[cinéma]] coïncide avec la fin de la période de l'épanouissement culturel de la ville. Les premiers studios de cinéma, [[Lenfilm]], ont été fondés à Saint-Pétersbourg en 1914 et restent depuis les années 1920 le plus grand studio de cinéma basé à Saint-Pétersbourg. Durant l’ère soviétique, pratiquement aucun film russe d’envergure internationale et aucune production étrangère ne furent tournés dans la ville. Depuis [[1990 au cinéma|1990]], parmi les films produits à Saint-Pétersbourg, on trouve essentiellement des adaptations de classiques de la littérature russe : une douzaine de films sont transposés d’''[[Anna Karénine]]''<ref>Les premières versions du temps du muet sont une version russe et une version française qui datent de [[1911 au cinéma|1911]], la première production occidentale tournée sur les lieux le fut en [[1997 au cinéma|1997]].</ref> ainsi que quelques adaptations de ''[[L'Idiot]]'', le roman de [[Dostoïevski]] (la première mise en scène russe remonte à 1910).

Quelques films retracent l’histoire de la ville. En dehors d’un grand nombre d'œuvres de propagande soviétique, il n’existe jusqu’à présent que peu d’œuvres : parmi celles-ci figurent le film ''[[Nous, les vivants (film, 1942)|Nous, les vivants]]'' (italien, [[1942 au cinéma|1942]]) qui est une adaptation du livre de [[Ayn Rand]] : ce récit de la révolution d’Octobre se veut une critique du [[fascisme]] italien. L’histoire de la fille du dernier tsar, [[Anastasia Nikolaïevna de Russie|Anastasia]], a été portée à l’écran à de nombreuses reprises. Les versions les plus connues sont celle de [[1956 au cinéma|1956]] avec [[Ingrid Bergman]] et la [[comédie musicale]] de [[Don Bluth]] ([[1997 au cinéma|1997]], américain), ancien chef dessinateur de [[Walt Disney Pictures]]. Cette comédie musicale porte autant sur l’histoire de la ville que sur son opulence esthétique. Les seuls films sur Saint-Pétersbourg ayant eu une audience internationale sont ''[[L'Arche russe]]'' qui retrace l’histoire de la ville et qui a été tourné en un seul [[plan séquence]] à l’Ermitage ainsi que le film ''[[la Chute (film, 2004)|La Chute]]'' (qui retrace l'histoire des derniers jours d'Hitler) dont une partie fut tournée à Saint-Pétersbourg, car certaines parties du centre-ville historique présentent de grandes ressemblances avec [[Berlin]]. Le film ''[[Les Poupées russes (film)|Les Poupées russes]]'' de [[Cédric Klapisch]] {{incise|partiellement tourné à Saint-Pétersbourg en [[2005 au cinéma|2005]]}} a connu un beau succès en France et au-delà.

La ville n’est que rarement le cadre de fictions qui ne soient pas des adaptations d’œuvres littéraires. Les fictions utilisent Saint-Pétersbourg pour l’arrière-plan impressionnant qu’elle fournit. Le film de [[James Bond]] ''[[GoldenEye]]'' ([[1995 au cinéma|1995]]) montre une ville quasiment post-apocalyptique. Le film britannique ''{{Lien|trad=Midnight in Saint Petersburg|Minuit à Saint-Pétersbourg}}'' ([[1996 au cinéma|1996]]) utilise à foison des scènes tournées au milieu des principaux monuments de Saint-Pétersbourg. Le film ''{{Lien|Onegin}}'' ([[1999 au cinéma|1999]] avec entre autres [[Liv Tyler]]) dont le scénario s’inspire du poème ''[[Eugène Onéguine]]'' de Pouchkine, délaisse le déroulement de l'histoire au profit de vues sur les monuments de Saint-Pétersbourg. ''[[La Maison Russie (film)|La Maison Russie]]'', un thriller d’espionnage avec [[Sean Connery]], [[Michelle Pfeiffer]] et [[Klaus Maria Brandauer]] donne de la ville une image romantique grâce à des prises de vue esthétisantes et une bande-son symphonique.

=== Musique ===
[[Fichier:Saint Petersburg Conservatory.jpg|thumb|left|[[Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg]].]]
Dans les [[années 1980]], à la suite de la disparition de la censure durant la ''perestroïka'', un courant rock très vivant s’est développé à Léningrad. De nombreux groupes de rock se sont formés sous l’égide du club de rock de Léningrad. Les courants artistiques ont pu s’épanouir librement dans la ville contrairement à Moscou où les libertés étaient plus surveillées. Ces groupes et leurs interprètes continuent aujourd’hui à exercer une influence sur la scène musicale russe. Ce sont notamment [[Aquarium (groupe)|Aquarium]] de [[Boris Grebenchtchikov]], [[Kino (groupe)|Kino]] de [[Viktor Tsoi]], [[Alissa]] de [[Konstantin Kintchev]], [[Zoopark]] avec [[Mike Naoumenko]] ou [[DDT (groupe)|DDT]] de [[Iouri Chevtchouk]] (d’[[Oufa]])<ref>Céline Bayou, [http://www.cairn.info/revue-le-courrier-des-pays-de-l-est-2006-6-p-36.htm « Le Rock russe, conquérir une liberté intérieure »], ''Le Courrier des Pays de l'Est'', {{numéro}}1058, 2006.</ref>.
[[Fichier:Palace Square, St. Petersburg, Russia.jpg|thumb|right|La place du Palais.]]
Cette musique s’inspire de la musique occidentale, mais possède des tonalités typiques que peut percevoir une oreille russe. Les textes des morceaux sont proches des textes des compositeurs de l’''Âge d’Argent'', période d’épanouissement culturel des [[années 1900]]-[[1910]] à Moscou et Saint-Pétersbourg.
=== Le festival des Nuits blanches ===
Au mois de juin (pendant deux à trois semaines) le soleil ne se couche quasiment pas : un festival international le [[Festival des nuits blanches]] est organisé durant ces « [[nuit blanche (manifestation culturelle)|nuits blanches]] » qui coïncident avec la fin de l'année scolaire. Des représentations musicales et théâtrales exceptionnelles sont organisées, mais également des spectacles plus populaires auxquels assistent un grand nombre d'habitants : concerts de musique de variétés, feux d'artifice, joute navale, etc. C'est aussi à cette occasion que se produisent les [[voiles écarlates]].

=== Sport ===
{{loupe|Sport à Saint-Pétersbourg}}
[[Fichier:Petrovskiy football stadium in SPB.jpg|thumb|left|Stade Petrovski.]]
La première compétition sportive a été organisée en [[1703]] par [[Pierre Ier de Russie|Pierre le Grand]], après la victoire de l'Empire sur la marine suédoise. Les jeux équestres ont été une longue tradition, populaire du temps des Tsars et de l'aristocratie, mais aussi pour les entraînements militaires.

Saint-Pétersbourg a abrité une partie du tournoi de football pendant les Jeux olympiques d'été de [[1980 en sport|1980]]. Les jeux Goodwill [[1994 en sport|1994]] ont été également organisés dans la ville.

Le [[stade Petrovski]] est un complexe sportif qui peut accueillir {{unité|21570|spectateurs}}.

Le [[stade Krestovski]], situé sur l'île du même nom, a été achevé en 2017 à la place de l'ancien [[stade Kirov]] (qui a compté jusqu'à {{nombre|110000|places}}). Base du club du [[Zénith Saint-Pétersbourg]] (auparavant au stade Petrovski) et de {{unité|68000|places}}, il a été construit pour accueillir des matchs de la [[Coupe du monde de football de 2018]] et accueillera la finale de l'[[Ligue des champions de l'UEFA 2020-2021|édition 2021 de la Ligue des champions]]<ref>{{lien web|url=http://sport24.lefigaro.fr/football/ligue-des-champions/fil-info/saint-petersbourg-accueillera-la-finale-de-la-ligue-des-champions-975276|titre=Saint-Pétersbourg accueillera la finale 2021|date=24 septembre 2019|website=[[Le Figaro (journal)|Le Figaro]]|consulté le=26 septembre 2019}}.</ref>.

Le club de football de la ville est le [[Zénith Saint-Pétersbourg]]. Fondé en 1925, le club a gagné 1 fois le championnat soviétique (1984) et 7 fois le championnat russe (2007, 2010, 2012, 2015, 2019, 2020 et 2021) et a remporté 4 fois la Coupe de Russie en 1999, 2010, 2016 et 2020. Le Zénith a également remporté la [[Coupe UEFA 2007-2008|Coupe UEFA 2007-08]] et la Super Coupe UEFA 2008.

L'équipe de basket-ball de longue date de la ville est le [[Spartak Saint-Pétersbourg (basket-ball)|Spartak Saint-Pétersbourg]] (anciennement Spartak Leningrad), qui connut son heure de gloire dans les années 1970. Depuis 2007 le [[Zénith Saint-Pétersbourg (basket-ball)|Zénith Saint-Pétersbourg]] est l'autre équipe de la ville, et celle qui connaît les meilleurs résultats.

Les équipes de hockey sur glace de la ville comprennent le [[SKA Saint-Pétersbourg]], le [[HK VMF Saint-Pétersbourg|HC VMF Saint-Pétersbourg]] qui font partie des meilleurs clubs russes.

La ville accueille également, de 1995 à 2022, le [[tournoi de tennis de Saint-Pétersbourg]].

En nautisme, la première compétition fut l'épreuve d'aviron de 1703 initiée par Pierre le Grand, après la victoire sur la flotte suédoise. Des événements de [[Nautisme|yachting]] ont été organisés par la marine russe depuis la fondation de la ville. Les clubs de yachting les plus prestigieux de la ville sont le St-Petersburg River Yacht Club et le Neva Yacht Club, ce dernier fondé en 1718 étant l'un des plus vieux yachts clubs du monde.

== Population ==
[[Fichier:Певческий мост.jpg|thumb|right|Centre-ville près du pont des Chanteurs sur la [[Moïka]].]]
[[Fichier:Певческий мост.jpg|thumb|right|Centre-ville près du pont des Chanteurs sur la [[Moïka]].]]
[[Fichier:Sankt-Petersburg Eremitage by night.JPG|thumb|left|Le palais d'Hiver de nuit.]]
[[Fichier:Sankt-Petersburg Eremitage by night.JPG|thumb|left|Le palais d'Hiver de nuit.]]
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Le taux de natalité de 13,6 pour mille en 2015 (contre 13,1 pour mille en 2014 et de 12,8 en 2013) est supérieur au taux de mortalité qui est de 11,9 pour mille (contre 11,7 pour mille en 2014 et de 12,0 en 2013) ; les personnes de plus de {{nobr|65 ans}} constituent plus de 15 % de la population et l’âge moyen est de plus de {{nobr|40 ans}}. Quant à l'espérance de vie, elle était de 69,83 ans pour les hommes en 2015 (contre de 78,83 ans pour les femmes), et de 74,42 ans pour l'ensemble de la population. Entre janvier et {{date-|juin 2014}}, il y eut {{unité|31816|naissances}} (contre seulement {{unité|30874}} l'année précédente) et {{Unité|29963|décès}} (contre {{unité|31074|décès}} l'année précédente). Cette nette reprise démographique illustre le mini baby-boom que connaît la ville depuis la crise économique de 2008-2009.
Le taux de natalité de 13,6 pour mille en 2015 (contre 13,1 pour mille en 2014 et de 12,8 en 2013) est supérieur au taux de mortalité qui est de 11,9 pour mille (contre 11,7 pour mille en 2014 et de 12,0 en 2013) ; les personnes de plus de {{nobr|65 ans}} constituent plus de 15 % de la population et l’âge moyen est de plus de {{nobr|40 ans}}. Quant à l'espérance de vie, elle était de 69,83 ans pour les hommes en 2015 (contre de 78,83 ans pour les femmes), et de 74,42 ans pour l'ensemble de la population. Entre janvier et {{date-|juin 2014}}, il y eut {{unité|31816|naissances}} (contre seulement {{unité|30874}} l'année précédente) et {{Unité|29963|décès}} (contre {{unité|31074|décès}} l'année précédente). Cette nette reprise démographique illustre le mini baby-boom que connaît la ville depuis la crise économique de 2008-2009.


Recensements (*) ou estimations de la population{{Résultats des recensements russes de 1897 à 2021}}{{,}}<ref name=":0" /> :
Recensements (*) ou estimations de la population<ref>{{Lien web |titre=Recensements et estimations de la population depuis 1897 |url=http://pop-stat.mashke.org/russia-cities.htm |site=pop-stat.mashke.org}} — {{Lien web |langue=ru |titre=Office fédéral de statistiques, ''Recensement de la population russe de 2010'' |url=http://www.gks.ru/free_doc/new_site/perepis2010/croc/perepis_itogi1612.htm |site=www.ru}} — {{Lien web |langue=ru |titre=Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au {{1er}} janvier 2012 |url=http://www.gks.ru/free_doc/doc_2012/bul_dr/mun_obr2012.rar |format=rar |site=gks.ru}} — {{Lien web |langue=ru |titre=Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au {{1er}} janvier 2013 |url=http://www.gks.ru/free_doc/doc_2013/bul_dr/mun_obr2013.rar |format=rar |site=gks.ru}}.</ref> :


{{Démographie
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== La ville et ses monuments ==
=== Arrondissements ===
{{Article connexe|Styles architecturaux à Saint-Pétersbourg}}
Saint-Pétersbourg est divisé en 20 districts administratifs :[[Fichier:Saint petersburg districts map thumb.png|thumb|left|Carte des districts de Saint-Pétersbourg.]]

{| class = "wikitable"
[[Fichier:Строгановский дворец (2).jpg|vignette|gauche|Exemple d’architecture de Saint-Pétersbourg : le [[Palais Stroganov|palais Stroganoff]].]]
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[[Fichier:Carte-centre-Saint-Petersbo.png|vignette|Carte du centre-ville et des principaux monuments.]]
!{{Numéro}} <br />(cf. carte)
Saint-Pétersbourg a été durant longtemps le siège du pouvoir impérial russe. Les empereurs y ont déployé le faste que leur permettait leur immense richesse dont on peut voir aujourd'hui de nombreux témoignages dans la ville. L'apparence majestueuse de Saint-Pétersbourg découle de la combinaison d'une grande variété de détails architecturaux : de longs boulevards rectilignes, des espaces majestueux, des parcs et des jardins, des grilles en métal forgé, des monuments et des sculptures décoratives. La Neva, les nombreux canaux et leurs quais habillés de [[granit]], ainsi que les ponts contribuent à donner à la ville une apparence unique qui frappe le visiteur. Dans le cadre du tricentenaire de la fondation de Saint-Pétersbourg (2004), de nombreux bâtiments ont été restaurés. Saint-Pétersbourg est un centre culturel d’importance mondiale, souvent appelé la « capitale culturelle » de la Russie. La ville compte {{unité|8464 sites}} du patrimoine culturel (monuments historiques et culturels), dont {{unité|4213 sites}} du patrimoine culturel d'importance fédérale, soit près de 10 % de tous les monuments protégés par l'État de la fédération de Russie. La ville possède aujourd'hui 250 musées. 15 % des constructions de Saint-Pétersbourg {{Incise|soit au total 2 400 immeubles}} sont sous la protection de l'[[UNESCO]] en tant que témoignage de l'histoire de l'architecture mondiale. Dans ce domaine, Saint-Pétersbourg n'est dépassé que par [[Venise]]. Mais la ville a des difficultés à faire face au coût d'entretien des monuments historiques. À côté du nombre, il faut restaurer en profondeur de nombreux immeubles qui ont été fortement dégradés durant la période soviétique et combattre la dégradation des façades engendrée par la pollution industrielle et la circulation automobile intense du centre-ville.
!Arrondissement

!Dénomination <br />française
=== Les canaux et les ponts ===
!Habitants <br /> {{date-|1 janvier 2004}}
{{Article connexe|Liste de ponts de Saint-Pétersbourg}}
!Habitants <br /> {{date-|1 janvier 2005}}
[[Fichier:Zimny Canal in Saint-Peterburg.JPG|vignette|Le [[canal d'Hiver]], qui se jette dans la [[Neva]].]]
!Remarques
[[Fichier:Griboyedov Canal 2.jpg|vignette|gauche|[[Canal Griboïedov]].]]
|-
[[Fichier:Close to Panteleymonovsky, St.Petersburg RUS.jpg|vignette|Maisons sur le [[Canal (voie d'eau)|canal]] Fontanka]]
|1
Saint-Pétersbourg s'étendait à l'origine sur plus d'une centaine d'îles créées par les bras de la Neva, ses affluents et les canaux artificiels. Les principales sont l'île de Petrograd sur la rive droite, occupée par des quartiers ouvriers et à laquelle s'adossent la [[forteresse Pierre-et-Paul]] et l'[[île Vassilievski]], l'île la plus grande qui fait face au golfe et où se trouvent les principaux locaux de l'[[université de Saint-Pétersbourg]]. Au nord de ces deux îles, l'île de la Croix hébergeait le stade Kirov qui est maintenant en train d'être remplacé par un nouveau stade tandis que l'[[île Elaguine]] est un grand parc de loisirs. Les canaux qui formaient un damier dans l'île Vassilievski à l'imitation d'Amsterdam ont été comblés. Les canaux les plus connus sont situés sur la rive gauche. Il s'agit de trois canaux concentriques : la [[Fontanka]] le plus large situé à l'extérieur, les canaux [[Moïka]] et [[Canal Griboïedov|Griboïedov]] plus sinueux. Quelque 342 ponts de style architectural varié permettent la circulation ([[pont égyptien]], [[pont de la Banque]] et ses griffons, pont aux lions, [[pont du Palais]]…). Chaque nuit, lorsque la Neva est navigable (d'avril à novembre), les tabliers de vingt-deux ponts situés sur la Neva et les principaux canaux sont levés pour laisser passer les navires qui entrent et sortent de la [[mer Baltique]].
|Admiralteïski

| align="right" |Arrond. Amirauté
=== Principaux bâtiments ===
| align="right" |{{unité|184400}}
<gallery mode="packed" heights="150">
| align="right" |{{unité|181704}}
Spb 06-2012 Beloselsky Palace.jpg|[[Palais Belosselski-Belozerski]].
|Centre historique
Улица Восстания (ночь).jpg|La rue Vosstaniya.
|-
GtnPalace.jpg|[[Gatchina]].
|2
</gallery>
|Frounzenski
* La [[forteresse Pierre-et-Paul]] occupe une position dominante sur la rive droite de la Neva en face du palais d'Hiver au centre de la ville. Sur l'autre rive de la Neva, la pointe (''strelka'') de l'[[île Vassilievski|île Vassilievsky]] est occupée par le bâtiment de l'[[Musée central de la Marine de Guerre|ancienne bourse]] (1805-1810) de style « [[Architecture néoclassique|renouveau grec]] » qui héberge aujourd'hui le musée de la marine russe. Un square occupe l'extrémité de l'île dans lequel se trouvent deux grandes [[Colonne rostrale|colonnes rostrales]] colorées décorées avec des proues de navires de guerre et des statues. Ce lieu est souvent utilisé pour des événements culturels, dont le [[Festival des nuits blanches]].
| align="right" |Arrond. Frounze
*Le [[monastère côtier Saint-Serge]].
| align="right" |{{unité|402700}}
* L'[[Amirauté de Saint-Pétersbourg|Amirauté]] ;
| align="right" |{{unité|398994}}
* [[Le Passage (Saint-Pétersbourg)|Le Passage]], une arcade commerciale ;
|
* Le [[théâtre Mariinsky]] (anciennement appelé le Kirov) ;
|-
* La [[Gare de Saint-Pétersbourg-Finlande|gare de Finlande]] où [[Lénine]] arriva d'immigration le {{date|3|avril|1917}} pour diriger la [[révolution d'Octobre]] ;
|3
* La [[Kresty|prison Kresty]] : l'immeuble Kresty (en forme de croix) est la plus grande prison d'Europe. L'administration veut le vendre pour une transformation en appartements (comme [[Boutyrskaïa]] à [[Moscou]]) ;
|Kalininski
* La [[perspective Nevski]] longue de {{unité|4.5|km}} est la principale avenue de Saint-Pétersbourg : elle court du [[palais d'Hiver]] au [[monastère Saint-Alexandre-Nevski]]. C'est l'artère commerçante la plus animée de la ville et le centre de la vie culturelle et nocturne. On y trouve des galeries marchandes, des grands magasins ([[Gostiny Dvor (Saint-Pétersbourg)|Gostiny Dvor]]) aux styles architecturaux variés (l'[[Épicerie Elisseïev (Saint-Pétersbourg)|ancien magasin Élisseïev]], l'[[Immeuble de la compagnie Singer|ancien immeuble Singer ou Maison du livre]], tous deux de style [[Art nouveau]]) ainsi que plusieurs églises et palais (dont le [[palais Stroganov]] de [[Rastrelli]] de style baroque).
| align="right" |Arrond. Kalinine
* Le [[Cavalier de bronze]], statue équestre monumentale de {{nobr|Pierre {{Ier}}}} commandée par {{nobr|Catherine {{II}}}} de Russie au sculpteur français [[Étienne Maurice Falconet|Falconet]], constitue un des symboles de la ville qui a inspiré un poème célèbre de [[Alexandre Pouchkine|Pouchkine]].
| align="right" |{{unité|467200}}

| align="right" |{{unité|464570}}
=== Résidences impériales près de Saint-Pétersbourg ===
|
* [[Peterhof]] ;
|-
* [[Pouchkine (ville)|Tsarskoïe Selo]] (actuellement ville de Pouchkine), où se trouve le [[palais de Catherine]], est une des villes rattachées récemment à Saint-Pétersbourg ;
|4
* [[Palais Constantin]] ;
|Kirovski
* [[Palais de Pavlovsk|Pavlovsk]] ;
| align="right" |Arrond. Kirov
* [[Oranienbaum]] ;
| align="right" |{{unité|336100}}
* [[Gatchina]].
| align="right" |{{unité|332413}}
<gallery mode="packed">
|
Fichier:Pavlovsk palace.jpg|Palais de Pavlovsk.
|-
Fichier:St.Petersburg Peterhof fountains.jpg|Peterhof.
|5
Fichier:Мост у Константиновского дворца.jpg|Palais Constantin.
|Kolpinski
Fichier:Oranienbaum St. Petersburg Russia 01.JPG|Oranienbaum.
| align="right" |Arrond. Kolpino
</gallery>
| align="right" |{{unité|174800}}

| align="right" |{{unité|176213}}
=== Édifices religieux ===
|depuis 1999
[[Fichier:Auferstehungskirche (Sankt Petersburg).JPG|vignette|redresse|gauche|[[Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé de Saint-Pétersbourg|Cathédrale Saint-Sauveur]].]]
|-
[[Fichier:Saint Isaac's Cathedral in SPB.jpeg|vignette|La [[cathédrale Saint-Isaac]].]]
|6
[[Fichier:Невский 32-34.jpg|vignette|Église catholique Sainte-Catherine, sur la perspective Nevski.]]
|Krasnogvardeïski
[[Fichier:Spb 06-2012 Palace Embankment various 09.jpg|vignette|Palais Vladimir.]]
| align="right" |Arrond. Krasnaïa Gvardia
[[Fichier:Spb datsan.jpg|vignette|Le [[temple bouddhiste de Saint-Pétersbourg]].]]
| align="right" |{{unité|330200}}
La ville compte de nombreux édifices religieux qui dans le centre historique sont de style baroque ou néo-classique (hormis la cathédrale Saint-Sauveur) et sont dépourvus de bulbes si caractéristiques des édifices traditionnels russes.
| align="right" |{{unité|327484}}
* La [[Cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg|cathédrale Pierre-et-Paul]] (1712-1732) située dans la forteresse éponyme noyau initial de la ville, est la première cathédrale en pierre de Saint-Pétersbourg. Sa flèche, qui culmine à {{nobr|132 mètres}} et au sommet de laquelle se tient un ange tenant une croix, est un des symboles de la ville. La plupart des tsars russes qui ont succédé à Pierre le Grand y sont enterrés ;
|
* La [[cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-Isaac]], œuvre de l'architecte français [[Auguste Ricard de Montferrand]] avec la collaboration de [[Vassili Stassov]], domine la ville. Elle fut consacrée en 1858. C'est un très vaste édifice de style néo-classique somptueusement décoré à l'intérieur. Haute de {{nobr|101,5 mètres}}, elle est visible à des dizaines de kilomètres dans le delta plat du fleuve [[Neva]] ;
|-
* La [[Cathédrale Saint-Samson de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-Samson]], consacrée en 1740, une des plus anciennes cathédrales de la ville, située dans le [[district de Vyborg]] ;
|7
* La [[Cathédrale Notre-Dame-de-Kazan de Saint-Pétersbourg|cathédrale Notre-Dame-de-Kazan]] (1801-1811) de André Voronikhine, inspirée de la basilique Saint-Pierre, est située sur la perspective Nevski et est dédiée à la victoire sur les armées de Napoléon ;
|Krasnoselski
* La [[Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé]] (1883-1907) est le seul édifice construit selon le style architectural traditionnel russe. Elle a été édifiée sur le lieu de l'assassinat d'{{nobr|Alexandre {{II}}}}. Elle est entièrement recouverte de mosaïques à l'intérieur ;
| align="right" |Arrond. Krasnoïe Sélo
* L'église [[Saint-Nicolas-des-Marins]] (1753-1762) est un bel exemple de l'art baroque importé d'Europe par le tsar [[Pierre Ier de Russie|{{nobr|Pierre {{Ier}}}}]]. Elle renferme dix icônes d'or offertes par [[Catherine II de Russie|{{nobr|Catherine {{II}}}}]] pour commémorer les dix plus belles victoires navales russes ;
| align="right" |{{unité|304300}}
* Le [[couvent Smolny]] coloré de bleu et de blanc est un chef-d'œuvre baroque de l'architecte italien [[Bartolomeo Rastrelli]] qui resta inachevé. Saint-Pétersbourg compte d'autres édifices baroques remarquables comme l'[[Église Syméon et Anne (Saint-Pétersbourg)|église Syméon et Anne]] (1731-1740), l'[[église Saint-Sampson]] (1728-1740) et la [[Cathédrale Saint-André de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-André]] (1764-1780) ;
| align="right" |{{unité|302890}}
* Le [[couvent Ioannovsky]], plus grand monastère de la ville et seul monastère stavropégique de la région, construit en 1900 sur les rives de la rivière [[Karpovka (rivière)|Karpovka]] ;
|
* On trouve de nombreuses églises néo-classiques, qui souvent dominent de vastes places telles que la [[cathédrale Saint-Vladimir de Saint-Pétersbourg|cathédrale Saint-Vladimir]] (1769-1789), l'[[église Notre-Dame de Vladimir]] (1761-1783), la cathédrale de la Transfiguration (1827-1829) et la [[cathédrale de la Trinité (Saint-Pétersbourg)|cathédrale de la Trinité]] (1828-1835, endommagée par le feu en 2006) ces deux dernières de l'architecte Vladimir Stassov ;
|-
* Le [[monastère Alexandre-Nevski]] a été construit pour abriter les restes du héros russe Alexandre Nevski. Il comprend deux cathédrales et cinq églises de plus petite taille de styles variés. C'est aujourd'hui un des trois principaux centres de formation religieux de Russie et c'est là que réside le métropolite de Saint-Pétersbourg. On trouve non loin le [[cimetière Tikhvine]] qui abrite les tombes des artistes les plus célèbres de la ville ([[César Cui]], [[Dostoïevski]], [[Mikhaïl Glinka]], [[Moussorgski]], [[Rimski-Korsakov]], [[Tchaïkovski]]) ;
|8
* La [[cathédrale de la Trinité de la laure Saint-Alexandre-Nevski]] se trouve au centre de la laure et est une de ses deux cathédrales ;
|[[Kronstadt]]
* Il existe en plus de l'[[église Sainte-Catherine de Saint-Pétersbourg|église Sainte-Catherine]] de style baroque, sur la perspective Nevski, une autre église catholique, construite pour les Français au début du {{s-|XX}}, [[Église Notre Dame de Lourdes (Saint-Pétersbourg)|l'église Notre-Dame-de-Lourdes]] ;
| align="right" |Arrond. Kronstadt
* La [[Grande église du Palais d'Hiver]] est intégrée dans l'architecture du [[Palais d'Hiver]] de même que l'[[église de la Présentation de Jésus au Temple]]. Ce sont des chapelles palatines destinées à l'entourage de l'empereur et à sa famille ;
| align="right" |{{unité|43100}}
* Le [[temple bouddhiste de Saint-Pétersbourg]] est un édifice construit dans les années 1910 dans le style des monastères bouddhiques tibétains ;
| align="right" |{{unité|42992}}
* On remarque aussi plusieurs églises sur la perspective Nevski, comme l'[[église arménienne Sainte-Catherine]] (en [[Architecture néo-classique|style néo-classique]]), ou l'[[église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Saint-Pétersbourg|église luthérienne allemande]] (en [[style néo-roman]]) ;
||depuis 1999
* L'[[église du Sacré-Cœur de Saint-Pétersbourg]] (1907-1917), une église catholique ;
|-
* L'[[Église de la Visitation (Saint-Pétersbourg)|église de la Visitation]] (1856-1879), une église catholique, architecte [[Nicolas Benois]] ;
|9
* L'[[Église Syméon et Anne (Saint-Pétersbourg)|église Syméon et Anne]] ;
|Kourortni
* L'[[Église de la Nativité du Christ (Saint-Pétersbourg)|église de la Nativité du Christ]], datant originellement du {{s-|XVIII}}, démolie en 1934, et réédifiée en 2017-2020 sur un socle historique ;
| align="right" |Arrond. Kourortny
* La [[Grande synagogue chorale de Saint-Pétersbourg|grande synagogue chorale]] est la seconde plus grande [[synagogue]] d'Europe. Elle est restaurée grâce aux dons d'[[Edmond Safra]].
| align="right" |{{unité|67100}}

| align="right" |{{unité|67235}}
=== Les parcs et les palais ===
|
[[Fichier:General consulate of France in St.-Petersburg.jpg|vignette|Consulat général de France à Saint-Pétersbourg.]]
|-

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==== Le Consulat général de France ====
|[[Lomonossov (ville)|Lomonossovsky]]
Le [[Consulat général de France à Saint-Pétersbourg|Consulat général de France]] est situé au 15, quai de la Moïka depuis 1972, dans un bâtiment néo-classique remanié par l'architecte [[A.C. Kolb]], en 1858, à la demande de son nouveau propriétaire, le général-major Seyffarth. C'est là qu'[[Honoré de Balzac]] avait séjourné en 1843. Le bâtiment a accueilli aussi d'autres artistes : le poète [[Piotr Viazemski]] dans les [[années 1860]], et dans les [[années 1890]], le peintre [[Arkadi Rylov|Arkady Alexandrovich Rylov]], qui sera plus tard une des figures du [[Réalisme socialiste soviétique|symbolisme soviétique]].
| align="right" |Arrond. Lomonossov

| align="right" |{{unité|37300}}
==== Le Jardin d'été ====
| align="right" |{{unité|37420}}
Le [[Jardin d'été (Saint-Pétersbourg)|Jardin d'été]] est un jardin public « [[Jardin français|à la française]] » situé au cœur de la ville. Premier jardin de Saint-Pétersbourg, il est réalisé entre les années [[1704]] et [[1719]] sur un plan esquissé par le tsar [[Pierre Ier de Russie|Pierre le Grand]]. Le parc est situé au bord de la [[Neva]], qui le longe au nord. Il est par ailleurs entouré par le [[canal des Cygnes]] à l'ouest, la [[Fontanka]] à l'est et la [[Moïka]] au sud.
||depuis 1999
[[Fichier:Letniy Sad.jpg|vignette|Allée du [[Jardin d'été (Saint-Pétersbourg)|Jardin d'été]].]]
|-
[[Fichier:Вход в Летний сад.jpg|vignette|Le portail du Jardin d'été.]]
|11

|Moskovski
Le parc a été conçu par [[Jean-Baptiste Alexandre Le Blond|Le Blond]], [[Mikhaïl Zemtsov|Zemtsov]] et {{Lien|langue=ru|trad=Угрюмов, Иван Матвеевич|fr=Ivan Matveïev|texte=Matveïev}}. À l'époque, les jardins à la française sont à la mode : il est organisé en quadrilatères réguliers plantés d'arbres (initialement des arbustes et des parterres de fleurs) séparés par des allées. Des sculptures, que Pierre avait fait ramener d'Italie, représentent des personnages de la mythologie grecque et romaine. Des bals et des feux d'artifice y étaient organisés. Pierre le Grand y a fait édifier entre 1710 et 1714 son [[Palais d’Été (Saint-Pétersbourg)|palais d’Été]] ({{langue|ru|Летний дворец}}), un bâtiment modeste dans lequel il venait se délasser. En 1763, les berges de la Neva sont aménagées et recouvertes de [[granit]] : le [[quai du Palais]] longe le jardin qui est alors clôturé entre 1777 et 1784 par une grille, chef-d'œuvre de fer forgé qui constitue désormais un des emblèmes de la ville.
| align="right" |Arrond. Moscou

| align="right" |{{unité|272400}}
==== Le palais d’Été ====
| align="right" |{{unité|268873}}
Le [[Palais d’Été (Saint-Pétersbourg)|palais d’Été]] fut la première résidence estivale de Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg à partir des années 1710. Cet édifice ne ressemble guère à ce qu’on appelle généralement un palais. Simple bâtiment en maçonnerie à étage, couronné d’un haut toit couvert au début en tuiles et par la suite en fer-blanc, il s’assimile à la plupart des maisons cossues de l’époque<ref>[http://saint-petersbourg.org/Palais/palais_d_ete_de_pierre_le_grand Palais d'Été de Pierre le Grand], {{date-|13 juin 2015}}.</ref>.
|

|-
== Saint-Pétersbourg, capitale culturelle ==
|12

|Nevski
=== Musées ===
| align="right" |Arrond. Neva
Saint-Pétersbourg est un centre culturel de premier plan. Destination touristique visitée chaque année par quelque trois millions de touristes étrangers, Saint-Pétersbourg propose notamment plus de 200 musées, tels que le célèbre [[musée de l'Ermitage]], le [[musée russe]] ou le musée d'art contemporain [[Erarta]].
| align="right" |{{unité|434500}}

| align="right" |{{unité|435097}}
Le Musée russe est un grand musée consacré aux beaux-arts russes. Les appartements de certains célèbres Pétersbourgeois, dont Alexandre Pouchkine, Fiodor Dostoïevski, Nikolaï Rimski-Korsakov, Fiodor Chaliapine, Alexander Blok, Vladimir Nabokov, Anna Akhmatova, Mikhail Zoshchenko, Joseph Brodsky, ainsi que certains ensembles de palais et de parcs de la banlieue sud et des monuments architecturaux remarquables tels que la cathédrale Saint-Isaac, ont également été transformés en musées publics.
|

|-
La [[Musée d'Ethnographie et d'Anthropologie de l'Académie des sciences de Russie|Kunstkamera]], avec sa collection créée en 1714 par Pierre le Grand pour rassembler des curiosités du monde entier, est parfois considérée comme le premier musée de Russie, qui a évolué pour devenir l'actuel musée Pierre le Grand d'anthropologie et d'ethnographie. Le [[musée russe d'Ethnographie]], qui a été séparé du musée russe, est consacré aux cultures du peuple russe, de l'ex-Union soviétique et de l'empire russe.
|13

|Pavlovski
Un certain nombre de musées donnent un aperçu de l'histoire soviétique de Saint-Pétersbourg, notamment le Musée du blocus, qui décrit le siège de Leningrad et le Musée d'histoire politique, qui explique de nombreuses caractéristiques autoritaires de l'URSS.
| align="right" |Arrond. Pavlovsk

| align="right" |{{unité|16100}}
D'autres musées notables incluent le [[Musée central de la Marine de guerre|Musée Naval Central]], le [[Musée zoologique de Saint-Pétersbourg|Musée zoologique]], le [[Musée Fabergé de Saint-Pétersbourg|musée Fabergé]], le [[Musée Stieglitz des arts décoratifs et appliqués|Musée Stieglitz des arts décoratifs]], le Musée des chemins de fer russe, le [[Musée Souvorov]], le Musée du siège de Leningrad, le [[Erarta|Musée Erarta d'art contemporain]] - plus grand musée non gouvernemental d'art contemporain en Russie - , le Musée d'histoire de Saint-Pétersbourg dans la forteresse Pierre et Paul et le musée de l'artillerie, qui comprend non seulement des articles d'artillerie, mais aussi une énorme collection d'autres équipements militaires, uniformes et décorations. Le musée de l'[[Institut de métrologie Mendeléev]] possède des témoins uniques du développement de la [[métrologie]] : étalons historiques russes et étrangers, balances, instruments de mesure, [[autographe]]s et photos d'archive, livres du {{sp-|XVIII|au|XX}}.
| align="right" |{{unité|16006}}

||depuis 1999
=== Le musée de l'Ermitage ===
|-
{{Article détaillé|Musée de l'Ermitage}}
|14
[[Fichier:Winter Palace Panorama 2.jpg|vignette|Le palais d'Hiver qui abrite une partie du musée.]]
|Petrodvortsovi
[[Fichier:Spb 06-2012 MichaelPalace.jpg|vignette|gauche|Le [[Musée russe]].]]
| align="right" |Arrond. Petrodvorets
Le [[musée de l'Ermitage]], qui expose {{unité|60000|pièces}} dans près de {{unité|1000|salles}}, est un des plus grands musées du monde. Il occupe un ensemble monumental de six bâtiments construits le long de la Neva aux {{s2-|XVIII|XIX}}. En [[1764]], {{nobr|Catherine {{II}}}} commence à se constituer une collection privée de peintures en rachetant des milliers de tableaux dans toute l'Europe. Pour stocker ces tableaux, elle fait construire le Petit Ermitage puis le Vieil Ermitage. Les empereurs suivants ont poursuivi la politique d'agrandissement de la collection en la diversifiant à compter du début du {{s-|XIX}}. En [[1852]], une partie de la collection devient accessible au public. Le musée présente, à côté de nombreuses pièces de l’Antiquité, une collection d’œuvres d’art européen de la période classique qui compte parmi les plus belles au monde avec celles du [[musée du Louvre]] et du [[musée du Prado]]. Parmi les œuvres exposées figurent des peintures de maîtres néerlandais et français comme [[Rembrandt van Rijn|Rembrandt]], [[Peter Paul Rubens|Rubens]], [[Henri Matisse|Matisse]] et [[Paul Gauguin]]. On y trouve également deux œuvres de [[Léonard de Vinci]] ainsi que {{nobr|31 peintures}} de [[Pablo Picasso]]. Les bâtiments abritant le musée de l’Ermitage constituent un des principaux ensembles du centre de Saint-Pétersbourg, qui est classé au [[Liste du patrimoine mondial|patrimoine mondial]] de l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]].
| align="right" |{{unité|76800}}

| align="right" |{{unité|77574}}
=== La littérature ===
||depuis 1999
[[Fichier:Grab-dostojewsky.JPG|thumb|upright|left|Tombe de Dostoïevski à Saint-Pétersbourg. Les premiers mots des ''[[Les Frères Karamazov (roman)|Frères Karamazov]]'' y sont gravés.]]
|-
[[Fichier:Spb 06-2017 img04 Spit of Vasilievsky Island.jpg|thumb|Le [[Musée central de la Marine de Guerre|musée naval]].]]
|15
[[Fichier:RNB SPB.jpg|thumb|[[Bibliothèque nationale russe|Bibliothèque nationale]].]]
|Petrogradski

| align="right" |Arrond. Pétrograd
Saint-Pétersbourg, siège du pouvoir et foyer intellectuel de l'[[Empire russe]] durant deux siècles, a attiré les plus grands écrivains russes et leur a été une source d'inspiration majeure.
| align="right" |{{unité|131500}}

| align="right" |{{unité|128469}}
Le poème ''[[Le Cavalier de bronze (poème)|Le Cavalier de bronze]]'' de [[Alexandre Pouchkine|Pouchkine]] (1833), qui vécut une partie de sa vie dans la ville et y mourut, est la première œuvre connue qui prend pour thème Saint-Pétersbourg :
|Centre historique

|-
{{Citation bloc|Oui, je t’aime, cité, création de Pierre,<br />J’aime le morne aspect de ta vaste rivière,<br />J’aime tes dômes d’or où l’oiseau fait son nid,<br />Et tes grilles d’airain et tes quais de granit,<br />Mais ce qu’avant tout j’aime, ô cité d’espérance,<br />C’est de tes blanches nuits la douce transparence|[[Alexandre Pouchkine]]|Le Cavalier de bronze.}}
|16

|Primorski
Le poème raconte l'histoire d'un employé, qui ayant perdu la raison à la suite d'une inondation de la Neva, dont a été victime sa fiancée, maudit le tsar qui a fondé la ville dans ce lieu inapproprié. À moitié fou, il croit que la statue de Pierre se réveille et qu'elle se lance à sa poursuite.
| align="right" |Arrond. Primorski

| align="right" |{{unité|397500}}
L'atmosphère fantastique de Saint-Pétersbourg, son irréalité, la folie de ses habitants sont des thèmes repris dans les ''[[Nouvelles de Pétersbourg]]'' de [[Nicolas Gogol]], qui passa plusieurs années malheureuses à Pétersbourg et écrit en [[1835]] dans ''[[La Perspective Nevski]]'' : {{Citation|Ici tout est mensonge, tout est rêve, tout est différent de ce qu'il paraît.}} Dostoïevski, qui a vécu une grande partie de sa vie d'adulte dans la ville, l'utilise comme toile de fond de plusieurs de ses œuvres : ''[[Les Pauvres Gens]]'', ''[[Le Double]]'', ''[[Les Nuits blanches]]'', ''[[L'Idiot]]'' et ''[[Crime et Châtiment]]''. Ses récits se déroulent aussi dans les quartiers populaires où vivent ouvriers et employés.
| align="right" |{{unité|401609}}

|
Les principaux écrivains du {{XXe siècle}} sont [[Vladimir Nabokov]], [[Andreï Biély]] (auteur du roman [[Symbolisme (art)|symboliste]] ''Pétersbourg'') et [[Ievgueni Zamiatine]] ainsi que la [[Frères Sérapion|fraternité Sérapion]]. [[Anna Akhmatova]] a joué un rôle majeur dans la poésie russe et a incarné la résistance des intellectuels de la ville à la dictature stalinienne : son recueil ''Requiem'' réunit des poèmes consacrés aux tragédies humaines durant la terreur stalinienne. [[Joseph Brodsky]] est un autre auteur pétersbourgeois important du {{s-|XX}}, [[prix Nobel de littérature]] (1987) : bien que vivant aux États-Unis, ses écrits anglais traitent de la société de Saint-Pétersbourg d'un point de vue très particulier créé par sa double position de natif et d'étranger.
|-

|17
Sous l'Empire, Pouchkine et Dostoïevski avaient été poursuivis et condamnés par le pouvoir ; après la [[révolution d'Octobre]], de nombreux auteurs originaires ou vivant à Petrograd (nouveau nom de Saint-Pétersbourg à l'époque) furent persécutés par le régime, assassinés, contraints de changer de métier ou d'émigrer.
|[[Pouchkine (ville)|Pouchkinski]]

| align="right" |Arrond. Pouchkine
=== Théâtres et salles de musique ===
| align="right" |{{unité|101000}}
[[Fichier:Spb 06-2012 MariinskyTheatre.jpg|thumb|Le théâtre Mariinsky.]]
| align="right" |{{unité|103009}}
[[Fichier:Tovstonogov Great Drama Theater 01.jpg|thumb|left|[[Théâtre Tovstonogov]].]]
|depuis 1999
La ville possède plus de {{nobr|40 théâtres}} et salles de musique. Le [[théâtre Mariinsky]] est une des salles d'opéra et de ballet les plus connues au monde. Il héberge le ''ballet Kirov''. Le [[théâtre Alexandra]] (ou Alexandrinski) a été fondé par l'impératrice {{nobr|Élisabeth {{Ire}}}} en [[1756]]. La troupe, de ce qui était le premier théâtre de Russie, était constituée à l'origine d'élèves de l'école des Cadets. Ce n'est qu'en [[1832]], que le théâtre s'installa dans le bâtiment prestigieux construit par l'architecte [[Carlo Rossi (architecte)|Carlo Rossi]].
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De nombreux compositeurs ont vécu et travaillé dans la ville : [[Mikhaïl Glinka|Glinka]], [[Modeste Moussorgski|Moussorgski]], [[Nikolaï Rimski-Korsakov|Rimski-Korsakov]], [[Piotr Ilitch Tchaïkovski|Tchaïkovski]], [[Igor Stravinsky|Stravinsky]] et [[Dmitri Chostakovitch|Chostakovitch]]. La [[Symphonie nº 7 de Chostakovitch|symphonie {{n°|7}} de Chostakovitch]] a une importance particulière pour la ville. Chostakovitch commence à l'écrire à Léningrad pendant le terrible [[Siège de Léningrad|siège de 1941-1944]] et la termine à [[Samara (Russie)|Kouïbychev]], où il a été évacué. La première représentation eut lieu à Kouïbychev en {{date||mars|1942|en musique classique}}, mais la symphonie fut également jouée à Léningrad le {{date|9|août|1942|en musique classique}}, alors que le siège se poursuivait, malgré les risques pris par les spectateurs et les musiciens. La représentation fut retransmise en direct par la radio dans tout le pays. Cette symphonie devient à l'époque le symbole de la résistance et de la culture russe.
|Centre

| align="right" |Arrond. central
=== Le ballet ===
| align="right" |{{unité|231100}}
Saint-Pétersbourg est un des lieux les plus importants pour le développement du [[ballet]] en grande partie grâce aux danseurs et chorégraphes qui y ont vécu et exercé leur talent : [[Serge Diaghilev]], [[Marius Petipa]], [[Vaslav Nijinski]], [[Mathilde Kschessinska]], [[Anna Pavlova (danseuse)|Anna Pavlova]]. La ville possède sans doute la plus célèbre école de ballet du monde, l'[[Académie de ballet Vaganova]], dont la fondation remonte à [[1738]].
| align="right" |{{unité|225821}}

|Centre historique
=== Cinéma ===
|-
L’apparition de l’industrie du [[cinéma]] coïncide avec la fin de la période de l'épanouissement culturel de la ville. Les premiers studios de cinéma, [[Lenfilm]], ont été fondés à Saint-Pétersbourg en 1914 et restent depuis les années 1920 le plus grand studio de cinéma basé à Saint-Pétersbourg. Durant l’ère soviétique, pratiquement aucun film russe d’envergure internationale et aucune production étrangère ne furent tournés dans la ville. Depuis [[1990 au cinéma|1990]], parmi les films produits à Saint-Pétersbourg, on trouve essentiellement des adaptations de classiques de la littérature russe : une douzaine de films sont transposés d’''[[Anna Karénine]]''<ref>Les premières versions du temps du muet sont une version russe et une version française qui datent de [[1911 au cinéma|1911]], la première production occidentale tournée sur les lieux le fut en [[1997 au cinéma|1997]].</ref> ainsi que quelques adaptations de ''[[L'Idiot]]'', le roman de [[Dostoïevski]] (la première mise en scène russe remonte à 1910).
|19

|Vassileostrovski
Quelques films retracent l’histoire de la ville. En dehors d’un grand nombre d'œuvres de propagande soviétique, il n’existe jusqu’à présent que peu d’œuvres : parmi celles-ci figurent le film ''[[Nous, les vivants (film, 1942)|Nous, les vivants]]'' (italien, [[1942 au cinéma|1942]]) qui est une adaptation du livre de [[Ayn Rand]] : ce récit de la révolution d’Octobre se veut une critique du [[fascisme]] italien. L’histoire de la fille du dernier tsar, [[Anastasia Nikolaïevna de Russie|Anastasia]], a été portée à l’écran à de nombreuses reprises. Les versions les plus connues sont celle de [[1956 au cinéma|1956]] avec [[Ingrid Bergman]] et la [[comédie musicale]] de [[Don Bluth]] ([[1997 au cinéma|1997]], américain), ancien chef dessinateur de [[Walt Disney Pictures]]. Cette comédie musicale porte autant sur l’histoire de la ville que sur son opulence esthétique. Les seuls films sur Saint-Pétersbourg ayant eu une audience internationale sont ''[[L'Arche russe]]'' qui retrace l’histoire de la ville et qui a été tourné en un seul [[plan séquence]] à l’Ermitage ainsi que le film ''[[la Chute (film, 2004)|La Chute]]'' (qui retrace l'histoire des derniers jours d'Hitler) dont une partie fut tournée à Saint-Pétersbourg, car certaines parties du centre-ville historique présentent de grandes ressemblances avec [[Berlin]]. Le film ''[[Les Poupées russes (film)|Les Poupées russes]]'' de [[Cédric Klapisch]] {{incise|partiellement tourné à Saint-Pétersbourg en [[2005 au cinéma|2005]]}} a connu un beau succès en France et au-delà.
| align="right" |Arrond. Île Vassili

| align="right" |{{unité|198700}}
La ville n’est que rarement le cadre de fictions qui ne soient pas des adaptations d’œuvres littéraires. Les fictions utilisent Saint-Pétersbourg pour l’arrière-plan impressionnant qu’elle fournit. Le film de [[James Bond]] ''[[GoldenEye]]'' ([[1995 au cinéma|1995]]) montre une ville quasiment post-apocalyptique. Le film britannique ''{{Lien|trad=Midnight in Saint Petersburg|Minuit à Saint-Pétersbourg}}'' ([[1996 au cinéma|1996]]) utilise à foison des scènes tournées au milieu des principaux monuments de Saint-Pétersbourg. Le film ''{{Lien|Onegin}}'' ([[1999 au cinéma|1999]] avec entre autres [[Liv Tyler]]) dont le scénario s’inspire du poème ''[[Eugène Onéguine]]'' de Pouchkine, délaisse le déroulement de l'histoire au profit de vues sur les monuments de Saint-Pétersbourg. ''[[La Maison Russie (film)|La Maison Russie]]'', un thriller d’espionnage avec [[Sean Connery]], [[Michelle Pfeiffer]] et [[Klaus Maria Brandauer]] donne de la ville une image romantique grâce à des prises de vue esthétisantes et une bande-son symphonique.
| align="right" |{{unité|196815}}

|Centre historique
=== Musique ===
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[[Fichier:Saint Petersburg Conservatory.jpg|thumb|left|[[Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg]].]]
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Dans les [[années 1980]], à la suite de la disparition de la censure durant la ''perestroïka'', un courant rock très vivant s’est développé à Léningrad. De nombreux groupes de rock se sont formés sous l’égide du club de rock de Léningrad. Les courants artistiques ont pu s’épanouir librement dans la ville contrairement à Moscou où les libertés étaient plus surveillées. Ces groupes et leurs interprètes continuent aujourd’hui à exercer une influence sur la scène musicale russe. Ce sont notamment [[Aquarium (groupe)|Aquarium]] de [[Boris Grebenchtchikov]], [[Kino (groupe)|Kino]] de [[Viktor Tsoi]], [[Alissa]] de [[Konstantin Kintchev]], [[Zoopark]] avec [[Mike Naoumenko]] ou [[DDT (groupe)|DDT]] de [[Iouri Chevtchouk]] (d’[[Oufa]])<ref>Céline Bayou, [http://www.cairn.info/revue-le-courrier-des-pays-de-l-est-2006-6-p-36.htm « Le Rock russe, conquérir une liberté intérieure »], ''Le Courrier des Pays de l'Est'', {{numéro}}1058, 2006.</ref>.
|Vyborgski
[[Fichier:Palace Square, St. Petersburg, Russia.jpg|thumb|right|La place du Palais.]]
| align="right" |Arrond. Vyborg
Cette musique s’inspire de la musique occidentale, mais possède des tonalités typiques que peut percevoir une oreille russe. Les textes des morceaux sont proches des textes des compositeurs de l’''Âge d’Argent'', période d’épanouissement culturel des [[années 1900]]-[[1910]] à Moscou et Saint-Pétersbourg.
| align="right" |{{unité|417300}}
=== Le festival des Nuits blanches ===
| align="right" |{{unité|414812}}
Au mois de juin (pendant deux à trois semaines) le soleil ne se couche quasiment pas : un festival international le [[Festival des nuits blanches]] est organisé durant ces « [[nuit blanche (manifestation culturelle)|nuits blanches]] » qui coïncident avec la fin de l'année scolaire. Des représentations musicales et théâtrales exceptionnelles sont organisées, mais également des spectacles plus populaires auxquels assistent un grand nombre d'habitants : concerts de musique de variétés, feux d'artifice, joute navale, etc. C'est aussi à cette occasion que se produisent les [[voiles écarlates]].
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|}
=== Sport ===
{{article détaillé|Sport à Saint-Pétersbourg}}
[[Fichier:Petrovskiy football stadium in SPB.jpg|thumb|left|Stade Petrovski.]]
La première compétition sportive a été organisée en [[1703]] par [[Pierre Ier de Russie|Pierre le Grand]], après la victoire de l'Empire sur la marine suédoise. Les jeux équestres ont été une longue tradition, populaire du temps des Tsars et de l'aristocratie, mais aussi pour les entraînements militaires.

Saint-Pétersbourg a abrité une partie du tournoi de football pendant les Jeux olympiques d'été de [[1980 en sport|1980]]. Les jeux Goodwill [[1994 en sport|1994]] ont été également organisés dans la ville.

Le [[stade Petrovski]] est un complexe sportif qui peut accueillir {{unité|21570|spectateurs}}.

Le [[stade Krestovski]], situé sur l'île du même nom, a été achevé en 2017 à la place de l'ancien [[stade Kirov]] (qui a compté jusqu'à {{nombre|110000|places}}). Base du club du [[Zénith Saint-Pétersbourg]] (auparavant au stade Petrovski) et de {{unité|68000|places}}, il a été construit pour accueillir des matchs de la [[Coupe du monde de football de 2018]] et devait accueillir la finale de l'[[Ligue des champions de l'UEFA 2020-2021|édition 2021 de la Ligue des champions]]<ref>{{lien web|url=http://sport24.lefigaro.fr/football/ligue-des-champions/fil-info/saint-petersbourg-accueillera-la-finale-de-la-ligue-des-champions-975276|titre=Saint-Pétersbourg accueillera la finale 2021|date=24 septembre 2019|website=[[Le Figaro (journal)|Le Figaro]]|consulté le=26 septembre 2019}}.</ref>.

Le club de football de la ville est le [[Zénith Saint-Pétersbourg]]. Fondé en 1925, le club a gagné 1 fois le championnat soviétique (1984) et 9 fois le championnat russe (2007, 2010, 2012, 2015, 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023) et a remporté 4 fois la Coupe de Russie en 1999, 2010, 2016 et 2020. Le Zénith a également remporté la [[Coupe UEFA 2007-2008|Coupe UEFA 2007-08]] et la Super Coupe UEFA 2008.

L'équipe de basket-ball de longue date de la ville est le [[Spartak Saint-Pétersbourg (basket-ball)|Spartak Saint-Pétersbourg]] (anciennement Spartak Leningrad), qui connut son heure de gloire dans les années 1970. Depuis 2007 le [[Zénith Saint-Pétersbourg (basket-ball)|Zénith Saint-Pétersbourg]] est l'autre équipe de la ville, et celle qui connaît les meilleurs résultats.

Les équipes de hockey sur glace de la ville comprennent le [[SKA Saint-Pétersbourg]], le [[HK VMF Saint-Pétersbourg|HC VMF Saint-Pétersbourg]] qui font partie des meilleurs clubs russes.

La ville accueille également, de 1995 à 2022, le [[tournoi de tennis de Saint-Pétersbourg]].

En nautisme, la première compétition fut l'épreuve d'aviron de 1703 initiée par Pierre le Grand, après la victoire sur la flotte suédoise. Des événements de [[Nautisme|yachting]] ont été organisés par la marine russe depuis la fondation de la ville. Les clubs de yachting les plus prestigieux de la ville sont le St-Petersburg River Yacht Club et le Neva Yacht Club, ce dernier fondé en 1718 étant l'un des plus vieux yachts clubs du monde.


== Économie ==
== Économie ==
{{Article général|Économie de la Russie}}
{{Article général|Économie de la Russie}}

=== Généralités ===
[[Fichier:Izmaylovsky Bridge SPB 01.jpg|thumb|left|Pont Izmaïlovski.]]
[[Fichier:Izmaylovsky Bridge SPB 01.jpg|thumb|left|Pont Izmaïlovski.]]
[[Fichier:Něvský prospekt.jpg|thumb|[[Perspective Nevski]], centre financier majeur.]]
[[Fichier:Něvský prospekt.jpg|thumb|[[Perspective Nevski]], centre financier majeur.]]
[[Fichier:Здание ЛМЗ.jpg|thumb|left|Établissement du fabricant de turbines LMZ sur la Neva.]]
[[Fichier:St Petersburg port scene.jpg|thumb|Le port de Saint-Pétersbourg (2003).]]
[[Fichier:St Petersburg port scene.jpg|thumb|Le port de Saint-Pétersbourg (2003).]]


Saint-Pétersbourg est un centre de communications et un site majeur de la recherche et de l'industrie russe. Comme dans une grande partie de la Russie, le tissu économique bénéficie depuis le début des [[années 2000]] de la prospérité financière qui découle de la hausse du prix des matières premières, mais le poids relatif de Saint-Pétersbourg dans l'économie russe et son rôle symbolique sont en constant déclin malgré la politique volontariste de l'équipe municipale de l'équipe du maire [[Anatoli Sobtchak]] (1991-1996) et l'appui des plus hauts dirigeants russes (Vladimir Poutine est un enfant de la ville). Saint-Pétersbourg a perdu son statut de deuxième capitale et tend à redevenir une simple capitale régionale<ref>Denis Eckert, ''Le monde russe'', 2005 {{ISBN|978-2-01-145965-7}}.</ref>.
Saint-Pétersbourg est un centre de communications et un site majeur de la recherche et de l'industrie russe. Comme dans une grande partie de la Russie, le tissu économique bénéficie depuis le début des [[années 2000]] de la prospérité financière qui découle de la hausse du prix des matières premières, mais le poids relatif de Saint-Pétersbourg dans l'économie russe et son rôle symbolique sont en constant déclin malgré la politique volontariste de l'équipe municipale de l'équipe du maire [[Anatoli Sobtchak]] (1991-1996) et l'appui des plus hauts dirigeants russes (Vladimir Poutine est un enfant de la ville). Saint-Pétersbourg a perdu son statut de deuxième capitale et tend à redevenir une simple capitale régionale<ref>Denis Eckert, ''Le monde russe'', 2005 {{ISBN|978-2-01-145965-7}}.</ref>.

Le produit intérieur brut de la ville s'est élevé selon [[Service fédéral des statistiques de l'État russe|Rosstat]] à {{Unité|9,440|milliards de roubles}} en 2021. Cela faisait d'elle le deuxième sujet par PIB après Moscou, et devançant l'[[oblast de Moscou]]. Elle est aussi le premier sujet en terme de PIB du [[district fédéral du Nord-Ouest]], et le PIB contribuait à {{Unité|7,79|%}} du PIB russe cette année là<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Service fédéral des statistiques de l'État russe]]|titre=Gross regional product by constituent entities of the Russian Federation (gross value added at basic prices)|date=2022|lire en ligne=https://rosstat.gov.ru/storage/mediabank/VRP_s_1998.xlsx|format électronique=xlsx|consulté le=15 janvier 2024}}</ref>.


=== Secteurs économiques ===
Le poids de l'industrie était traditionnellement important avec une part prépondérante liée au complexe militaro-industriel (plus de 70 % avant la ''perestroïka''<ref>Jean Radvanyi, ''La nouvelle Russie'', {{4e|édition}} {{ISBN|978-2-2003-5289-9}}.</ref>). Saint-Pétersbourg compte des entreprises rattachées à pratiquement toutes les branches d'activité, la [[construction navale]] et le secteur des machines-outils étant particulièrement bien représentés. Tous les [[brise-glace]]s atomiques et la majorité des sous-marins sont construits à Saint-Pétersbourg. Les principaux secteurs industriels également bien représentés sont l'électronique (essentiellement pour l'[[aéronautique]] et l'[[aérospatiale (discipline scientifique)|aérospatiale]]), les nouveaux matériaux, la production d'énergie (LMZ est un des plus gros fabricants de turbines du monde), l'appareillage médical, les secteurs de la santé et de la médecine préventive ainsi que l'ingénierie écologique. L'industrie automobile étrangère, qui détient une part croissante du marché russe, a installé, dans près de la moitié des cas, ses usines de montage dans la région, à l'instar de [[General Motors]] ou encore [[Scania]] pour l'assemblage, ou bien [[Continental AG]] pour la [[fabrication de pneumatiques]]. Saint-Pétersbourg, le [[Détroit (Michigan)|Détroit]] russe, a été retenu surtout grâce aux pressions et incitations des dirigeants russes. Plusieurs multinationales étrangères se sont également installées comme [[Wm. Wrigley Jr. Company|Wrigley]], [[Gillette Company|Gillette]], [[Rothmans]], [[Groupe SEB|SEB]], [[Unilever]], [[Japan Tobacco]] et [[The Coca-Cola Company|Coca-Cola]]. La [[brasserie Baltika]], entreprise locale fondée à parts égales par le [[Danemark|danois]] [[Carlsberg]] et l'[[Écosse|écossais]] [[Scottish & Newcastle]], a réalisé en 2005 près d'un milliard de chiffres d'affaires et est la plus grosse brasserie de Russie et la deuxième en taille d'Europe. La coentreprise créée en 1990 à Saint-Pétersbourg est rapidement devenue une entreprise importante pour la ville.
[[Fichier:Здание ЛМЗ.jpg|thumb|Établissement du fabricant de turbines LMZ sur la Neva.]]Le poids de l'industrie était traditionnellement important avec une part prépondérante liée au complexe militaro-industriel (plus de 70 % avant la ''perestroïka''<ref>Jean Radvanyi, ''La nouvelle Russie'', {{4e|édition}} {{ISBN|978-2-2003-5289-9}}.</ref>). Saint-Pétersbourg compte des entreprises rattachées à pratiquement toutes les branches d'activité, la [[construction navale]] et le secteur des machines-outils étant particulièrement bien représentés. Tous les [[brise-glace]]s atomiques et la majorité des sous-marins sont construits à Saint-Pétersbourg. Les principaux secteurs industriels également bien représentés sont l'électronique (essentiellement pour l'[[aéronautique]] et l'[[aérospatiale (discipline scientifique)|aérospatiale]]), les nouveaux matériaux, la production d'énergie (LMZ est un des plus gros fabricants de turbines du monde), l'appareillage médical, les secteurs de la santé et de la médecine préventive ainsi que l'ingénierie écologique. L'industrie automobile étrangère, qui détient une part croissante du marché russe, a installé, dans près de la moitié des cas, ses usines de montage dans la région, à l'instar de [[General Motors]] ou encore [[Scania]] pour l'assemblage, ou bien [[Continental AG]] pour la [[fabrication de pneumatiques]]. Saint-Pétersbourg, le [[Détroit (Michigan)|Détroit]] russe, a été retenu surtout grâce aux pressions et incitations des dirigeants russes. Plusieurs multinationales étrangères se sont également installées comme [[Wm. Wrigley Jr. Company|Wrigley]], [[Gillette Company|Gillette]], [[Rothmans]], [[Groupe SEB|SEB]], [[Unilever]], [[Japan Tobacco]] et [[The Coca-Cola Company|Coca-Cola]]. La [[brasserie Baltika]], entreprise locale fondée à parts égales par le [[Danemark|danois]] [[Carlsberg]] et l'[[Écosse|écossais]] [[Scottish & Newcastle]], a réalisé en 2005 près d'un milliard de chiffres d'affaires et est la plus grosse brasserie de Russie et la deuxième en taille d'Europe. La coentreprise créée en 1990 à Saint-Pétersbourg est rapidement devenue une entreprise importante pour la ville.


Des mesures fiscales ont permis d'attirer le siège de plusieurs grandes entreprises russes, essentiellement celles comportant une forte participation de l'État, ont délocalisé leur siège, situé auparavant à Moscou, sur les bords de la Neva. Ainsi les taxes de la filiale pétrolière de [[Gazprom]] « [[Gazprom Neft]] », la [[banque]] généraliste [[Vnechtorgbank]] (VTB), l'[[armateur]] [[Sovtorgflot]], la firme d'[[oléoduc]]s Transneftprodukt ou la [[compagnie aérienne]] [[Transaéro]] devraient dans le futur alimenter le budget municipal.
Des mesures fiscales ont permis d'attirer le siège de plusieurs grandes entreprises russes, essentiellement celles comportant une forte participation de l'État, ont délocalisé leur siège, situé auparavant à Moscou, sur les bords de la Neva. Ainsi les taxes de la filiale pétrolière de [[Gazprom]] « [[Gazprom Neft]] », la [[banque]] généraliste [[Vnechtorgbank]] (VTB), l'[[armateur]] [[Sovtorgflot]], la firme d'[[oléoduc]]s Transneftprodukt ou la [[compagnie aérienne]] [[Transaéro]] devraient dans le futur alimenter le budget municipal.
Ligne 1 256 : Ligne 1 396 :
[[Fichier:Metro SPB Line1 Kirovsky Zavod.jpg|thumb|left|[[Métro de Saint-Pétersbourg]].]]
[[Fichier:Metro SPB Line1 Kirovsky Zavod.jpg|thumb|left|[[Métro de Saint-Pétersbourg]].]]
La ville a cinq gares principales desservant diverses directions : les gares [[Gare de Saint-Pétersbourg-Baltique|Baltique]], [[Gare de Saint-Pétersbourg-Vitebsk|Vitebsk]], {{lien|langue=en | fr= gare du Ladoga |trad= Ladozhsky railway station| texte=Ladoga}}, [[Saint-Pétersbourg-Gare-de-Moscou|Moscou]] et de [[Gare de Saint-Pétersbourg-Finlande|Finlande]].
La ville a cinq gares principales desservant diverses directions : les gares [[Gare de Saint-Pétersbourg-Baltique|Baltique]], [[Gare de Saint-Pétersbourg-Vitebsk|Vitebsk]], {{lien|langue=en | fr= gare du Ladoga |trad= Ladozhsky railway station| texte=Ladoga}}, [[Saint-Pétersbourg-Gare-de-Moscou|Moscou]] et de [[Gare de Saint-Pétersbourg-Finlande|Finlande]].
Saint-Pétersbourg a des liaisons régulières avec [[Helsinki]] via [[Vyborg]] (du côté russe), [[Kouvola]] et Lahti (du côté finlandais) via le train rapide [[Allegro (train)|Allegro]] et Moscou, via le train rapide Spassan en 4 heures ou moins ou différents trains de nuits (comme l'Express, le Baltique express, le Léon Tolstoy et la Flèche Rouge)<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Passengers - Moscow — St-Petersburg|url=https://pass.rzd.ru/tickets/public/en?STRUCTURE_ID=704&refererPageId=4819&layer_name=e3-route&tfl=3&st0=Moscow&code0=2000000&dt0=15.10.2017&st1=St-Petersburg&code1=2004000&checkSeats=1|site=pass.rzd.ru|date=|consulté le=2017-10-15}}.</ref>.
Saint-Pétersbourg a des liaisons régulières avec [[Helsinki]] via [[Vyborg]] (du côté russe), [[Kouvola]] et Lahti (du côté finlandais) via le train rapide [[Allegro (train)|Allegro]] et Moscou, via le train rapide Sapssan en 4 heures ou moins ou différents trains de nuits (comme l'Express, le Baltique express, le Léon Tolstoy et la Flèche Rouge)<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Passengers - Moscow — St-Petersburg|url=https://pass.rzd.ru/tickets/public/en?STRUCTURE_ID=704&refererPageId=4819&layer_name=e3-route&tfl=3&st0=Moscow&code0=2000000&dt0=15.10.2017&st1=St-Petersburg&code1=2004000&checkSeats=1|site=pass.rzd.ru|date=|consulté le=2017-10-15}}.</ref>.


La [[Gare de Saint-Pétersbourg-Vitebsk|gare de Vitebsk]] ({{lang|ru|Витебский Вокзал}}) est la plus vieille gare de Saint-Pétersbourg, son architecture est de style [[Art nouveau]] (vitraux, boiseries dans certains salons) avec un ton jaune ocre et blanc. C'est de là que le premier train en provenance de [[Moscou]] arriva en {{date||septembre|1851}}. La [[Gare de Saint-Pétersbourg-Vitebsk|gare de Vitebsk]] a été restaurée (2001-2003) à l'occasion du tricentenaire de la création de Saint-Pétersbourg. Avant la Première Guerre mondiale, le Nord-Express allait directement de Saint-Pétersbourg jusqu'à [[Paris]]. Saint-Pétersbourg possède un réseau ferroviaire régional (« [[Elektritschka]] ») s'étendant très loin ; de l'oblast de Léningrad, il dessert certaines villes de l'[[oblast de Novgorod]], l'[[oblast de Pskov]] et la [[république de Carélie]].
La [[Gare de Saint-Pétersbourg-Vitebsk|gare de Vitebsk]] ({{langue|ru|Витебский Вокзал}}) est la plus vieille gare de Saint-Pétersbourg, son architecture est de style [[Art nouveau]] (vitraux, boiseries dans certains salons) avec un ton jaune ocre et blanc. C'est de là que le premier train en provenance de [[Moscou]] arriva en {{date||septembre|1851}}. La [[Gare de Saint-Pétersbourg-Vitebsk|gare de Vitebsk]] a été restaurée (2001-2003) à l'occasion du tricentenaire de la création de Saint-Pétersbourg. Avant la Première Guerre mondiale, le Nord-Express allait directement de Saint-Pétersbourg jusqu'à [[Paris]]. Saint-Pétersbourg possède un réseau ferroviaire régional (« [[Elektritschka]] ») s'étendant très loin ; de l'oblast de Léningrad, il dessert certaines villes de l'[[oblast de Novgorod]], l'[[oblast de Pskov]] et la [[république de Carélie]].


=== Tramways, trolleybus et bus ===
=== Tramways, trolleybus et bus ===
[[Fichier:Metro SPB Line1 Baltyskaya Pavilion.jpg|thumb|left|[[Baltiïskaïa (métro de Saint-Pétersbourg)|Station Baltiïskaïa]].]]
[[Fichier:Metro SPB Line1 Baltyskaya Pavilion.jpg|thumb|left|[[Baltiïskaïa (métro de Saint-Pétersbourg)|Station Baltiïskaïa]].]]


La ville de Saint-Pétersbourg possède un réseau d'autobus et de trolleybus développé. Le réseau de [[tramway de Saint-Pétersbourg]] était autrefois le plus important de la planète. Il comporte en [[2007]] {{unité|38|lignes}} et {{unité|220|km}} de voies. Depuis la libéralisation de l'économie russe, les autorités municipales ont choisi de privilégier les modes de transports individuels : plus de {{unité|120|km}} de lignes ont été supprimées depuis les [[années 1960]] pour faire de la place aux véhicules automobiles (surtout dans le centre-ville) et les investissements sont réduits au minimum. Le parc qui comprend près de {{unité|1000|voitures}} est vieillissant. Tramway et trolleybus transportent environ {{unité|475|millions}} de passagers par an dans les [[années 2000]]<ref>{{ru}} [http://www.electrotrans.spb.ru/ site officiel Gorelektrotrans].</ref>. Le tramway subit la concurrence de minibus privés (les « [[Marchroutka|marchroutkas]] ») qui assurent la desserte des mêmes lignes avec une meilleure fréquence mais à un coût supérieur. Ce mode de transport a capturé une part de marché importante du transport public de la ville.
La ville de Saint-Pétersbourg possède un réseau d'autobus et de trolleybus développé. Le réseau de [[tramway de Saint-Pétersbourg]] était autrefois le plus important de la planète. Il comporte en [[2007]] {{unité|38|lignes}} et {{unité|220|km}} de voies. Depuis la libéralisation de l'économie russe, les autorités municipales ont choisi de privilégier les modes de transports individuels : plus de {{unité|120|km}} de lignes ont été supprimées depuis les [[années 1960]] pour faire de la place aux véhicules automobiles (surtout dans le centre-ville) et les investissements sont réduits au minimum. Le parc qui comprend près de {{unité|1000|voitures}} est vieillissant. Tramway et trolleybus transportent environ {{unité|475|millions}} de passagers par an dans les [[années 2000]]<ref>{{ru}} [http://www.electrotrans.spb.ru/ site officiel Gorelektrotrans].</ref>. Le tramway subit la concurrence de minibus privés (les « [[marchroutka]]s ») qui assurent la desserte des mêmes lignes avec une meilleure fréquence mais à un coût supérieur. Ce mode de transport a capturé une part de marché importante du transport public de la ville.


[[Fichier:Gavana Univermag.JPG|thumb|left|Magasin « Gavanski ».]]
[[Fichier:Gavana Univermag.JPG|thumb|left|Magasin « Gavanski ».]]


=== Réseau routier ===
=== Réseau routier ===
Saint-Pétersbourg est desservie par douze axes routiers importants. Les embouteillages sont courants dans la ville en raison des volumes quotidiens de trafic de banlieue, du trafic interurbain et de la neige excessive en hiver. La construction d'autoroutes telles que le [[Ceinture périphérique de Saint-Pétersbourg|périphérique de Saint-Pétersbourg]], achevé en 2011, et la [[Rocade express ouest (Saint-Pétersbourg)|rocade express ouest]], achevée en 2017, a permis de réduire le trafic dans la ville. L'[[autoroute Moscou-Saint-Pétersbourg]] (M11) est une autoroute fédérale achevée en 2019 qui relie Saint-Pétersbourg à Moscou. La déviation vers l'est permettant d'éviter la traversée de la ville a été ouverte au transport en {{date||décembre|2005}}, la rocade express ouest en {{date||décembre|2016}}. Saint-Pétersbourg est également un important corridor de transport reliant la Scandinavie à la Russie et à l'Europe de l'Est. Depuis le périphérique part diverses routes vers le nord avec l'[[A181 (route russe)|A181]] vers la [[Frontière entre la Russie et la Finlande|Finlande]], l'[[A121 (route russe)|A121]] vers [[Sortavala]], vers [[Mourmansk]] avec la [[R21 (route russe)|R21]]. Au sud, Moscou peut être reliée par la M11 et aussi par la [[M10 (route russe)|M10]]. Au sud-ouest, la R23 se dirige vers [[Pskov]] et la [[Frontière entre la Biélorussie et la Russie|Biélorussie]], et et à l'ouest l'[[A180 (route russe)|A180]] part vers l'[[Frontière entre l'Estonie et la Russie|Estonie]].
Saint-Pétersbourg est desservie par douze axes routiers importants. Les embouteillages sont courants dans la ville en raison des volumes quotidiens de trafic de banlieue, du trafic interurbain et de la neige excessive en hiver. La construction d'autoroutes telles que le [[Ceinture périphérique de Saint-Pétersbourg|périphérique de Saint-Pétersbourg]], achevé en 2011, et la [[Rocade express ouest (Saint-Pétersbourg)|rocade express ouest]], achevée en 2017, a permis de réduire le trafic dans la ville. L'[[autoroute Moscou-Saint-Pétersbourg]] (M11) est une autoroute fédérale achevée en 2019 qui relie Saint-Pétersbourg à Moscou. La déviation vers l'est permettant d'éviter la traversée de la ville a été ouverte au transport en {{date||décembre|2005}}, la rocade express ouest en {{date||décembre|2016}}. Saint-Pétersbourg est également un important corridor de transport reliant la Scandinavie à la Russie et à l'Europe de l'Est. Depuis le périphérique part diverses routes vers le nord avec l'[[A181 (route russe)|A181]] vers la [[Frontière entre la Russie et la Finlande|Finlande]], l'[[A121 (route russe)|A121]] vers [[Sortavala]], vers [[Mourmansk]] avec la [[R21 (route russe)|R21]]. Au sud, Moscou peut être reliée par la M11 et aussi par la [[M10 (route russe)|M10]]. Au sud-ouest, la R23 se dirige vers [[Pskov]] et la [[Frontière entre la Biélorussie et la Russie|Biélorussie]], et à l'ouest l'[[A180 (route russe)|A180]] part vers l'[[Frontière entre l'Estonie et la Russie|Estonie]].


[[Fichier:Metro SPB Line5 Zvenigorodskaya main.jpg|thumb|right|La station [[Zvenigorodskaïa (métro de Saint-Pétersbourg)|Zvenigorodskaïa]].]]
[[Fichier:Metro SPB Line5 Zvenigorodskaya main.jpg|thumb|right|La station [[Zvenigorodskaïa (métro de Saint-Pétersbourg)|Zvenigorodskaïa]].]]
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=== Aéroport ===
=== Aéroport ===


La ville est desservie par l'[[Aéroport de Poulkovo|aéroport international de Poulkovo]], situé à environ 15 km au sud du centre-ville. Après Moscou, il s'agit de la deuxième plate-forme aéroportuaire de Russie, avec {{unité|19.6|millions}} de passagers en [[2019]]<ref>{{en}} [https://pulkovoairport.ru/en/about/ Site Internet institutionnel de l'aéroport de Pulkovo].</ref>. Il comprend depuis 2013 deux terminaux interconnectés.
La ville est desservie par l'[[Aéroport de Poulkovo|aéroport international de Poulkovo]], situé à environ 15&nbsp;km au sud du centre-ville. Après Moscou, il s'agit de la deuxième plate-forme aéroportuaire de Russie, avec {{unité|19.6|millions}} de passagers en [[2019]]<ref>{{en}} [https://pulkovoairport.ru/en/about/ Site Internet institutionnel de l'aéroport de Pulkovo].</ref>. Il comprend depuis 2013 deux terminaux interconnectés.


== Tourisme ==
== Tourisme ==
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Fichier:Pantserkruiser Aurora.jpg|<center>Le [[Croiseur Aurore|croiseur ''Aurore'']].</center>
Fichier:Pantserkruiser Aurora.jpg|<center>Le [[Croiseur Aurore|croiseur ''Aurore'']].</center>
Fichier:Alexandrinsky Theatre.jpg|<center>Le [[théâtre Alexandra]] sur la place Ostrovski.</center>
Fichier:Alexandrinsky Theatre.jpg|<center>Le [[théâtre Alexandra]] sur la place Ostrovski.</center>
Fichier:St. Nicola's Cathedral.JPG|<center>[[Cathédrale Saint-Nicolas-des-Marins de Saint-Pétersbourg| Cathédrale Saint-Nicolas-des-Marins]].</center>
Fichier:St. Nicola's Cathedral.JPG|<center>[[Cathédrale Saint-Nicolas-des-Marins de Saint-Pétersbourg|Cathédrale Saint-Nicolas-des-Marins]].</center>
Fichier:Singer House SPB 02.jpg|<center>[[Immeuble de la compagnie Singer|Immeuble Singer]].</center>
Fichier:Singer House SPB 02.jpg|<center>[[Immeuble de la compagnie Singer|Immeuble Singer]].</center>
Fichier:Angliyskaya Enbankment SPb.jpg|<center>[[Quai des Anglais]].</center>
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== Notes et références ==
== Notes et références ==

=== Notes ===
=== Notes ===

{{Références|groupe=alpha}}
{{Références|groupe=alpha}}


=== Références ===
=== Références ===
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== Voir aussi ==
{{références|taille=30|colonnes=2}}
{{Autres projets
| commons=Category:Saint Petersburg
| wiktionary=Saint-Pétersbourg
}}


== Bibliographie sommaire ==
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|auteurs=[[Yves Gauthier]]|titre=Saint-Pétersbourg|lieu=Paris|éditeur=Flammarion, coll. « Patrimoine »|année=2003|pages totales=247|isbn=2-08-011166-3}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteurs=[[Yves Gauthier]]|titre=Saint-Pétersbourg|lieu=Paris|éditeur=Flammarion, coll. « Patrimoine »|année=2003|pages totales=247|isbn=2-08-011166-3}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Wladimir Berelowitch|auteur2=Olga Medvedkova|titre=Histoire de Saint-Pétersbourg|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1996|isbn=978-2-213-59601-3}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Wladimir Berelowitch|auteur2=Olga Medvedkova|titre=Histoire de Saint-Pétersbourg|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1996|isbn=978-2-213-59601-3}}.
* Catherine Zerdoun et Karine Greth, ''Un grand week-end à Saint-Pétersbourg'', Paris, Hachette tourisme, 2009.
* Catherine Zerdoun et Karine Greth, ''Un grand week-end à Saint-Pétersbourg'', Paris, Hachette tourisme, 2009.
* [[Famille Van Dievoet|Albert van Dievoet]], « Monographies industrielles », « Éclairage électrique de Saint-Pétersbourg », dans ''L'expansion belge, revue mensuelle illustrée'', Bruxelles, {{date-|avril 1908}}, {{numéro|III}}, {{pp.|112-114}}.
* [[Famille Van Dievoet|Albert van Dievoet]], « Monographies industrielles », « Éclairage électrique de Saint-Pétersbourg », dans ''[[L'Expansion belge]], revue mensuelle illustrée'', Bruxelles, {{date-|avril 1908}}, {{numéro|III}}, {{pp.|112-114}}.
* [[Dominique Fernandez]], ''La magie blanche de Saint-Pétersbourg'', Paris : Gallimard, coll. « [[Découvertes Gallimard]] / Culture et société » ([[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (1re partie)|{{numéro|205}}]]), 2003 {{ISBN|2-07-042848-6}}.
* [[Dominique Fernandez]], ''La magie blanche de Saint-Pétersbourg'', Paris : Gallimard, coll. « [[Découvertes Gallimard]] / Culture et société » ([[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (1re partie)|{{numéro|205}}]]), 2003 {{ISBN|2-07-042848-6}}.
* [[Vladimir Fédorovski]], ''Le Roman de Saint-Pétersbourg ou les Amours au bord de la Neva'', Paris, Librairie générale française, 2003.
* [[Vladimir Fédorovski]], ''Le Roman de Saint-Pétersbourg ou les Amours au bord de la Neva'', Paris, Librairie générale française, 2003.
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* [[Wladimir Troubetzkoy]], ''Saint-Pétersbourg : mythe littéraire'', [[Presses universitaires de France]], 2003, {{ISBN|978-213051-5531}}.
* [[Wladimir Troubetzkoy]], ''Saint-Pétersbourg : mythe littéraire'', [[Presses universitaires de France]], 2003, {{ISBN|978-213051-5531}}.
* [http://search.library.yale.edu/catalog/13263164 Vladimir Baikov, ''The Leningrad Chronicles: from the postwar fifties to the "wild nineties"'' (Байков В.Д. Ленинградские хроники: от послевоенных 50-х до "лихих 90-х". М. Карамзин, 2017. - 486 с., илл. —)] {{ISBN|978-5-00071-516-1}}.
* [http://search.library.yale.edu/catalog/13263164 Vladimir Baikov, ''The Leningrad Chronicles: from the postwar fifties to the "wild nineties"'' (Байков В.Д. Ленинградские хроники: от послевоенных 50-х до "лихих 90-х". М. Карамзин, 2017. - 486 с., илл. —)] {{ISBN|978-5-00071-516-1}}.
*Série ''The Cambridge History of Russia :''
** {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Dominic|nom1=Lieven|responsabilité1=[[London School of Economics and Political Science]]|titre=The Cambridge History of Russia|volume=II|titre volume=Imperial Russia, 1689-1917|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2006|pages totales=806|isbn=978-0-521-81529-1|isbn10=0-521-81529-0|lire en ligne=http://www.cultorweb.com/eBooks/Storia/Cambridge%20Hist%20Russia/THE%20CAMBRIDGE%20HISTORY%20OF%20RUSSIA,%20Volume%20II%20-%20Imperial%20Russia,%201689-1917.pdf|consulté le=18 novembre 2023|plume=oui}}
** {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ronald Grigor|nom1=Suny|responsabilité1=[[University of Michigan]] et [[University of Chicago]]|titre=The Cambridge History of Russia|volume=III|titre volume=The Twentieth Century|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2006|pages totales=883|isbn=978-0-521-81144-6|isbn10=0-521-81144-9|lire en ligne=http://www.cultorweb.com/eBooks/Storia/Cambridge%20Hist%20Russia/THE%20CAMBRIDGE%20HISTORY%20OF%20RUSSIA,%20Volume%20III%20-%20The%20Twentieth%20Century.pdf|consulté le=18 novembre 2023|plume=oui}}

=== Documentation ===

* {{Ouvrage|langue=ru|auteur1=Gouvernement de Saint-Pétersbourg|lien auteur1=Gouvernement de Saint-Pétersbourg (depuis 1917)|titre=Rapport sur la situation environnementale à Saint-Pétersbourg en 2021|lieu=Saint-Pétersbourg|année=2022|pages totales=196|lire en ligne=https://web.archive.org/web/20230306121801/https://www.gov.spb.ru/static/writable/ckeditor/uploads/2022/06/27/05/%D0%94%D0%BE%D0%BA%D0%BB%D0%B0%D0%B4_2022_%D1%81%D0%BE%D0%B1%D1%80%D0%B0%D0%BD%D0%BD%D1%8B%D0%B9.pdf|consulté le=26 février 2024}}


== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* Géographie : [[Canal Kronverksky]] - [[Géographie politique de la mer Baltique|Pays de la mer Baltique]] - [[Kronstadt]] - [[Oblast de Léningrad]]
* '''Géographie'''
* Universités : [[Université d'État d'économie de Saint-Pétersbourg]]
** [[Canal Kronverksky]]
* Personnalités : [[Casimir Stanislaus Gzowski]] - [[Jean-Baptiste Alexandre Le Blond]] - [[Domenico Trezzini]] (architecte planificateur) - [[Grigori Perelman]] (mathématicien)
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* Architecture : [[Styles architecturaux à Saint-Pétersbourg]]
** [[Kronstadt]]
* [[Gueorgui Dmitrievitch Bohemski]], essayiste et historien du cinéma est né à Saint-Pétersbourg le {{date-|19 avril 1920}}.
** [[Oblast de Léningrad]]
* '''Universités'''
** [[Université d'État d'économie de Saint-Pétersbourg]]
* '''Personnalités'''
** [[Casimir Stanislaus Gzowski]]
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** [[Grigori Perelman]], mathématicien
* '''Architecture'''
** [[Styles architecturaux à Saint-Pétersbourg]]


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Version du 1 mai 2024 à 10:58

Saint-Pétersbourg
(ru) Санкт-Петербург
Blason de Saint-Pétersbourg
Héraldique
Drapeau de Saint-Pétersbourg
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de la Russie Russie
Région économique Nord-Ouest
District fédéral Nord-Ouest
Sujet fédéral Saint-Pétersbourg
Gouverneur Aleksandr Beglov (depuis 2019)
Code OKATO 40
Indicatif +7 812
Démographie
Gentilé Saint-Pétersbourgeois(e)
Population 5 383 890 hab. (2019)
Densité 3 837 hab./km2
Géographie
Coordonnées 59° 56′ 02″ nord, 30° 18′ 22″ est
Altitude m
Superficie 140 300 ha = 1 403 km2
Fuseau horaire UTC+03:00 (MSK)
Heure de Moscou
Cours d'eau Neva
Divers
Fondation 1703
Statut Ville depuis 1703
Capitale (1713 - 1918)
Ancien(s) nom(s) Pétrograd (1914-1924)
Léningrad (1924-1991)
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Russie
Voir sur la carte topographique de Russie
Saint-Pétersbourg
Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
Voir sur la carte topographique de Russie européenne
Saint-Pétersbourg
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Saint-Pétersbourg
Géolocalisation sur la carte : mer Baltique
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Saint-Pétersbourg
Liens
Site web www.gov.spb.ru

Saint-Pétersbourg (prononcé en français : /sɛ̃.pe.tɛʁs.buʁ/[1] ; en russe : Санкт-Петербу́рг, Sankt-Peterbourg, [sankt pʲɪtʲɪrˈburk][2] Écouter) est la deuxième ville de Russie par sa population, avec 5 281 579 habitants en 2017, après la capitale Moscou. Saint-Pétersbourg change plusieurs fois d'appellation : elle est rebaptisée Pétrograd (Петроград) de 1914 à 1924, puis Léningrad (Ленинград) de 1924 à 1991, avant de retrouver son nom d'origine à la suite d'un référendum en 1991.

Plus grande métropole septentrionale du monde, la ville est située dans le Nord-Ouest du pays sur le delta de la Neva, au fond du golfe de Finlande, un espace maritime de la mer Baltique. Saint-Pétersbourg a le statut de ville fédérale de Russie. La ville est enclavée dans l'oblast de Léningrad, mais en est administrativement indépendante. Capitale de l'Empire russe de 1712 jusqu'en , ainsi que de la Russie dirigée par les deux gouvernements provisoires entre mars et , Saint-Pétersbourg a conservé de cette époque un ensemble architectural unique. Deuxième port russe sur la mer Baltique après Primorsk, c'est aussi un centre majeur de l'industrie, de la recherche et de l'enseignement russe ainsi qu'un important centre culturel européen. Saint-Pétersbourg est la deuxième ville d'Europe par sa superficie, la quatrième par sa population après Istanbul, Moscou et Londres et la septième pour celle de son agglomération.

Saint-Pétersbourg est fondée en 1703 par le tsar Pierre le Grand dans une région disputée depuis longtemps au royaume de Suède[3]. Par son urbanisme résolument moderne et son esthétique d'origine étrangère, la nouvelle ville devait permettre à la Russie d’« ouvrir une fenêtre sur l'Europe » et contribuer, selon le souhait du tsar, à hisser la Russie au rang des grandes puissances européennes. Le centre-ville, construit sur des directives des souverains russes, présente une architecture unique qui mélange des styles architecturaux (baroque, néo-classique) adaptés de manière originale par des architectes. Ses canaux et ses rivières bordés de palais lui valent le surnom de « Venise de la Baltique »[4], tandis que ses colonnades ou son « ordonnancement de perspectives, de palais, de bâtiments, de parcs et d'avenues » celui de « Palmyre du Nord »[5],[6].

La ville est un important centre culturel européen et abrite le port de la mer Baltique le plus important de Russie. Le centre historique de la ville, avec ses 2 300 palais, ses magnifiques bâtiments et ses châteaux, figure depuis 1991 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO sous le terme collectif de Centre historique de Saint-Pétersbourg et ensembles monumentaux annexes[7]. À cet égard, Saint-Pétersbourg n'est comparable au niveau mondial qu'à Venise. La ville abrite le plus haut gratte-ciel d'Europe, le Lakhta Centre, qui mesure 462 mètres[8].

Nom

Contrairement à ce qui est souvent supposé, le nom de la ville n'est pas donné par Pierre le Grand mais par son saint patron, l'apôtre Simon Pierre. La forteresse est brièvement appelée Sankt-Pieterburch, puis, comme la ville qui émerge un peu plus tard, Sankt Petersburg, dans la littérature, elle est aussi appelée Paterburg ou Petropol.

Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, le nom allemand est russifié en Petrograd le 18 août 1914. Après la mort de Lénine en 1924, la ville est rebaptisée Léningrad le 26 janvier 1924. Cela se produit à la demande de la direction du parti de Petrograd de l'époque ainsi qu'à, selon leurs déclarations, la demande des travailleurs qui pleuraient la mort de Lénine.

Le changement de nom renouvelé de la ville est justifié par le Comité central du PCUS par le fait que la révolution d'Octobre dirigée par Lénine avait commencé ici. Sur le plan de la politique symbolique, il y avait des raisons plus profondes : Saint-Pétersbourg avait représenté la Russie tsariste et avait été la ville modèle de l'empire tsariste. Même alors, Saint-Pétersbourg était la deuxième plus grande ville du pays ; cela signifiait un grand prestige pour le nouvel homonyme. Le changement de nom en Léningrad symbolisait le changement du système social et politique dans une place importante et était perçu comme tel.

Populairement, même après le changement de nom (et toujours utilisé aujourd'hui), l'abréviation Piter (russe Питер) a continué à être utilisée comme surnom pour la ville.

La poétesse Anna Akhmatova écrivait en 1963 dans son poème sans héros, apparemment adressé à son bon ami Ossip Mandelstam, qui est victime des purges staliniennes : « Nous nous reverrons à Pétersbourg... ». Le prix Nobel de littérature Joseph Brodsky écrit en 1987 dans Memories of Leningrad :

« Leningrad, autant que je déteste ce nom pour la ville. [...] Cette ville est définitivement considérée par la nation comme Leningrad ; avec la vulgarité croissante de ce qu'il comprend, il devient de plus en plus Léningrad. De plus, pour l'oreille russe, « Leningrad » sonne aussi neutre que « construction » ou « saucisse ». Et pourtant je préfère dire 'Piter', car je me souviens de cette ville à une époque où elle ne ressemblait pas à 'Leningrad'.»

Au cours de l'effondrement de l'Union soviétique, un référendum en juin 1991 a conduit à une faible majorité en faveur du changement de nom en Saint-Pétersbourg. Le décret du met en œuvre cette volonté des électeurs. Dans le même temps, de nombreux ponts, rues, stations de métro et parcs sont à nouveau renommés. En relation avec des événements historiques, le nom « approprié » à l'événement est encore utilisé, par exemple « ville héros Léningrad » en mémoire de la guerre germano-soviétique de 1941 à 1945, appelée la « Grande Guerre patriotique » en Russie (Великая Отечественная война / Velikaïa Otetchestvennaïa voïna).

La zone administrative environnante (unité fédérale), l'oblast de Léningrad (en russe Leningradskaïa oblast) conserve l'ancien nom après une résolution du Soviet local.

La ville donne son nom au minéral leningradite, découvert sur la péninsule du Kamtchatka, depuis 1988-1990.

Géographie

Situation

Saint-Pétersbourg, la Neva et le lac Ladoga.
Pont de la Trinité sur la Neva.

La ville de Saint-Pétersbourg se situe à 635 km au nord-ouest de Moscou, à 317 km à l'est-nord-est de Tallinn et à 300 km à l'est d'Helsinki. Elle est construite sur le delta marécageux de la Neva au fond du golfe de Finlande en mer Baltique. La ville a une superficie de 606 km2 (1 431 km2 en incluant les agglomérations annexées par la ville en 1999 comme Peterhof et Pouchkine), dont 10 % d'étendues d'eau. Elle s'étend sur 90 km du nord-ouest au sud-est. La ville compte 42 îles et est construite de 2 à 4 mètres au-dessus du niveau de la mer. La nappe phréatique est très proche de la surface. Les rives du fleuve ont été consolidées à l'aide de pierres granitiques qui non seulement protègent la ville des eaux, mais également contribuent à lui donner son cachet. Alexandre Pouchkine écrit en parlant de Saint-Pétersbourg : « La Neva s’est habillée de granit[9]. »

Du fait de sa faible élévation au-dessus du niveau de la mer, Saint-Pétersbourg est souvent victime d'inondations. En 2003, les statistiques officielles décomptaient 295 inondations depuis sa fondation, dont 44 depuis 1980. Les inondations les plus sévères ont lieu en 1824 (elle aurait fait, selon les statistiques, de 200 à 500 victimes) et en 1924.

Hydrographie

La longueur totale de tous les cours d'eau sur le territoire de Saint-Pétersbourg atteint 282 km et leur surface d'eau représente environ 10 % de la superficie totale de la ville[10]. Au cours de l'existence de la ville, le réseau hydrologique a subi des changements importants. Sa construction dans un endroit bas marécageux a nécessité la construction de canaux et d'étangs de drainage. La terre draguée a été utilisée pour élever la surface. À la fin du XIXe siècle, le delta de la Neva se composait de 48 rivières et canaux, formant 101 îles. Au fil du temps (au fur et à mesure de la construction de la ville), de nombreux réservoirs ont perdu leur valeur d'origine, se sont pollués et se sont remplis. Au XXe siècle, à la suite du remblayage des canaux, canaux et embranchements, le nombre d'îles a été réduit à 42.

93 rivières et bras de rivières traversent Saint-Pétersbourg. La principale voie navigable de la ville est la rivière Neva, qui se jette dans la baie de la Neva du golfe de Finlande, qui appartient à la mer Baltique. La Neva est un fleuve très court (74 km de long), mais son débit (2 510 m3/s) en fait un des plus puissants d'Europe : en effet, la Neva collecte, via plusieurs lacs, les eaux d'un bassin versant de 218 000 km2 (2/5e de la superficie de la France). À Saint-Pétersbourg, la Neva est large de 600 mètres et la vitesse du courant est élevée. Sur les 74 km de son cours, 28 sont situés à l'intérieur des limites de la ville. Les branches les plus importantes du delta sont : Grande Neva et Petite Neva, Grande Nevka et Petite Nevka, Fontanka, Moïka, Yekateringofka, Krestovka, Karpovka, Jdanovka, Smolenka, Priajka, détroit Kronverksky. Les principaux canaux sont le canal de la mer, le canal Obvodny, le canal Griboïedov, le canal Krioukov. Les principaux affluents de la Neva au sein de la ville sont, à gauche : Ijora, Slavïanka, Mourzinka, et à droite : Okhta, Tchernaïa Retchka.

Îles

Saint-Pétersbourg compte de nos jours 42 îles. À l'origine, il y en avait un plus grand nombre, mais de nombreux canaux ont été comblés. Les plus grandes îles du delta de la Neva sont l'île Vassilievski, l'île Petrogradski, l'île Krestovski, l'île des Décembristes et l'île Elaguine. La plus grande île du golfe de Finlande est Kotline (qui abrite la ville de Cronstadt). Environ 800 ponts ont été jetés sur les plans d'eau de la ville (sans compter les ponts sur les territoires des entreprises industrielles), dont 218 piétons et 22 ponts-levis.

Problèmes environnementaux

Jusqu'au XIXe siècle, les eaux peu profondes du golfe de Finlande arrivaient à recycler naturellement les effluents produits par la ville. D'ailleurs de nos jours, les eaux usées des 5 millions d'habitants et des nombreuses industries ne représentent toujours que 2 % des eaux déversées par la Neva. Mais, au milieu du XIXe siècle, une première épidémie de choléra et de typhus éclata à cause de la mauvaise qualité des eaux. En 1908, une épidémie de typhus fit 9 000 victimes. Le problème fut réglé en 1910 par une modification du lieu de captage des eaux de la ville. Dans les années 1950 et 1960, l'accroissement rapide de la population remit le sujet à l'ordre du jour. Circonstance aggravante, les eaux de la Neva étaient alors très polluées avant même de pénétrer dans la ville : issues du lac Ladoga, elles étaient à la fois dégradées par les nombreuses usines installées sur le pourtour de ce lac et par la qualité médiocre des eaux des rivières alimentant le lac. Une usine de traitement fut construite à l'époque, mais, de nos jours, 25 à 30 % des eaux usées ne sont toujours pas traitées. Le golfe de Finlande abrite essentiellement des espèces d'eau douce et quelques espèces d'eau saumâtre. L'écosystème local est fortement menacé par les activités humaines.

Nuit blanche sur la place de l'insurrection (Восстания) le 28 juin 2006 à 23 h (59,6° N).

Pour protéger Léningrad des inondations, le gouvernement soviétique a lancé en 1978 la construction du barrage de Saint-Pétersbourg, long de 25 km : celui-ci barre tout le fond du golfe à 20 km au large, à la hauteur de l'île de Kotline sur laquelle est édifiée Kronstadt. Ces inondations ne sont pas liées aux périodes de hautes eaux de la Neva, mais à la pression exercée par les vents d'ouest sur les eaux du golfe qui empêchent les eaux du fleuve de s'écouler dans le golfe et qui, dans les cas extrêmes, les refoulent vers l'amont. Pour des raisons écologiques, la construction du barrage fut arrêtée à la fin des années 1980 alors que la moitié nord était déjà achevée : on s'était rendu compte que le barrage perturbait fortement la circulation des eaux côtières et avait fortement fait baisser leur qualité en les rendant en partie stagnantes. On craignait à l'époque que tout le fond du golfe se transformât en marécage. La construction reprit en 1990 avec l'aide technique des Néerlandais, spécialistes reconnus dans ce domaine, et l'appui financier de la Banque européenne d'investissement. Dans la mesure où les menaces pour l'environnement existent toujours, le barrage reste un sujet très controversé chez les habitants de Saint-Pétersbourg.

Climat

Saint-Pétersbourg se trouve à la même latitude que les villes d'Oslo et de Helsinki ainsi que du Sud des îles Shetland ou de l'Alaska ou de la pointe sud du Groenland. Elle bénéficie d'un climat continental humide caractérisé par de forts contrastes thermiques entre l'hiver et l'été. Les étés sont relativement chauds avec une température moyenne comprise entre 19 et 22 °C, tandis qu'en hiver la température moyenne se situe entre -4 et −8 °C. La neige est présente 123 jours par an. Les précipitations (625 mm par an) sont particulièrement importantes durant l'été. Du fait de sa latitude très septentrionale, les nuits qui encadrent le solstice d'été ne sont jamais complètement obscures (« nuits blanches »). Le record de température à Saint-Pétersbourg est de 37,1 °C le 7 août 2010.

Normales et records pour la période 1991-2020 à Saint-Pétersbourg
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −7,2 −7,6 −4 1,7 7,2 12,2 15,3 13,9 9,4 4,1 −0,9 −4,5 3,3
Température moyenne (°C) −4,8 −5 −1 5,2 11,5 16,1 19,1 17,4 12,4 6,2 0,9 −2,5 6,3
Température maximale moyenne (°C) −2,5 −2,4 2,3 9,5 16,3 20,5 23,3 21,4 15,9 8,7 2,8 −0,5 9,6
Record de froid (°C)
date du record
−35,9
1883
−35,2
1956
−29,9
1883
−21,8
1881
−6,6
1885
0,1
1930
4,9
1968
1,3
1966
−3,1
1976
−12,9
1920
−22,2
1890
−34,4
1978
−35,9
1883
Record de chaleur (°C)
date du record
8,7
2007
10,2
1989
15,3
2015
25,3
2000
33
2014
35,9
2021
35,3
2010
37,1
2010
30,4
1992
21
1889
12,3
1967
10,9
2006
37,1
2010
Ensoleillement (h) 22 54 125 180 260 276 267 213 129 70 27 13 1 636
Précipitations (mm) 46 36 36 37 47 69 84 87 57 64 56 51 670
dont neige (cm) 15 19 14 1 0 0 0 0 0 0 3 9 61
Record de pluie en 24 h (mm)
date du record
23
1955
23
1990
26
1971
29
1991
56
1916
44
2004
69
2002
76
1947
34
1912
37
2003
31
2010
28
2009
76
1947
Nombre de jours avec précipitations 9 7 10 13 16 18 17 17 20 20 16 10 173
Humidité relative (%) 86 84 79 69 65 69 71 76 80 83 86 87 78
Nombre de jours avec neige 25 23 16 8 1 0,1 0 0 0,1 5 16 23 117
Nombre de jours d'orage 0,1 0 0 0,2 2 4 5 3 1 0,2 0,1 0,03 16
Nombre de jours avec brouillard 2 2 3 2 1 0,3 0,2 1 2 2 2 2 20
Source : Погода и Климат[11]NOAA (Ensoleillement)[12]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
−2,5
−7,2
46
 
 
 
−2,4
−7,6
36
 
 
 
2,3
−4
36
 
 
 
9,5
1,7
37
 
 
 
16,3
7,2
47
 
 
 
20,5
12,2
69
 
 
 
23,3
15,3
84
 
 
 
21,4
13,9
87
 
 
 
15,9
9,4
57
 
 
 
8,7
4,1
64
 
 
 
2,8
−0,9
56
 
 
 
−0,5
−4,5
51
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Toponymie

Saint-Pétersbourg ne doit pas son nom à son fondateur, le tsar Pierre le Grand, mais à l'apôtre Pierre. Toutefois, la ville a reçu quatorze désignations différentes à l'origine ; les plus fréquentes sont : Sankt Piter-Bourkh ou Piter-Bourkh (dérivé du néerlandais Sint Pietersburg), mais aussi Petropol, voire Petropolis[13]. La forteresse, embryon de la ville, a porté brièvement le nom de Sankt-Pieterburch, puis la ville a été renommée rapidement Sankt-Peterbourg[a] (avec une forte consonance allemande).

La perspective Nevski percée sous le règne d'Anne (photochrome de 1890).

Au cours du XXe siècle, la ville a été rebaptisée trois fois pour des raisons politiques :

  • Tout d'abord, le , un mois après l'entrée en guerre de la Russie dans le conflit européen, qui s'accompagne d'une poussée de nationalisme slave et d'anti-germanisme, le nom de Saint-Pétersbourg, jugé trop allemand, est russifié en Petrograd (en cyrillique Петроградъ, littéralement : « la ville de Pierre »).
  • En 1924, à la mort de Lénine, la ville qui fut le théâtre de la révolution d'Octobre reçoit le nom du fondateur de l'URSS, devenant ainsi Léningrad (Ленинград) (littéralement : « la ville de Lénine »). D'un point de vue symbolique, des raisons plus profondes justifiaient ce changement : les appellations Saint-Pétersbourg, puis Petrograd, étaient rattachées au régime tsariste et à son statut de capitale impériale ; il convenait donc pour les révolutionnaires de faire table rase du passé. Elle était également la deuxième ville de la Russie, ce qui concourait à rehausser le prestige du fondateur et dirigeant du parti bolchevik.
  • Enfin, le , peu avant la disparition de l'URSS, le changement de nom est soumis à un référendum populaire et le retour à son appellation d'origine, Saint-Pétersbourg, est adopté à la majorité de 55 %[14].

Le territoire administratif régional a gardé après un référendum le nom d'oblast de Léningrad.

Saint-Pétersbourg est également appelée familièrement « Piter » (Питер) par ses habitants. Pour les Russes, c'est la « capitale du Nord » (северная столица, severnaïa stolitsa). Par son histoire mouvementée au XXe siècle, elle est également dénommée « berceau / ville des trois révolutions », (колыбель / город трёх революций, kolybel / gorod triokh révolioutsi). Elle est surnommée la « Palmyre du Nord » (en russe : Пальмира Севера, Palmira Severa), la « Palmyre septentrionale » (en russe : Северная Пальмира, Severnaïa Palmira) ou la « Palmyre finlandaise » (en russe : Финская Пальмира, Finskaïa Palmira).

Histoire

Une fenêtre sur l'Europe

La forteresse Pierre-et-Paul, le premier bâtiment construit.
Plan de la ville en 1776 sous le règne de Catherine II.

La fondation d'une nouvelle capitale fait partie de la série de réformes entreprises par le tsar Pierre le Grand pour faire de la Russie un pays moderne et une puissance européenne. Lorsque Pierre le Grand arrive au pouvoir, la Russie est un pays sans universités, sans scientifiques ni techniciens, placé sous la coupe d'une Église et d'une noblesse terrienne particulièrement conservatrices. Dépourvue de marine et défendue par une armée sans cadres professionnels ni armements modernes, la Russie n'arrive pas à s'imposer face à ses puissants voisins que sont la Suède et l'Empire ottoman. Hormis ses églises et le Kremlin, Moscou est une ville de maisons en bois. De plus, Pierre le Grand n'apprécie pas Moscou pour ses traditions qu'il juge passéistes, notamment les « coins rouges », foyers religieux remplis d'icônes dans chaque maison moscovite, et certains de ses quartiers vétustes régulièrement victimes d'incendies.

La création de Saint-Pétersbourg va permettre à Pierre de disposer d'un véritable port en eaux libres qui lui permet de créer une marine de guerre et de commercer facilement avec les autres pays d'Europe. Sa création doit lui permettre également de disposer d'une capitale moderne, semblable aux villes européennes qu'il a pu découvrir durant la Grande Ambassade. Il s'agit d’« ouvrir une fenêtre sur l'Europe »[15] source de progrès et de modernité, selon la formule attribuée au voyageur et écrivain italien Francesco Algarotti (1736).

La fondation

Les débuts de la ville : plan de 1705.

Les circonstances du choix de l'emplacement de Saint-Pétersbourg sont l'objet d'un mythe qui attribue à Pierre le Grand un rôle central. Selon cette légende, le tsar visionnaire aurait choisi au premier coup d'œil d'implanter sa future capitale dans une région de marécages dépourvue d'habitants située à l'embouchure de la Neva. L'illustration la plus connue de la « capitale sortie du néant » par la volonté créatrice d'un souverain inspiré se trouve dans le poème Le Cavalier de bronze d'Alexandre Pouchkine (1834).

En réalité, la région qui borde le cours inférieur de la Neva, l'Ingrie, était déjà peuplée par des Finno-Ougriens qui vivaient depuis le Xe siècle essentiellement du travail de la terre. Au début du XIVe siècle, la Suède et la république de Novgorod se disputèrent le contrôle de cette région. Une colonie suédoise, sans doute située sur l'emplacement de la ville, fut détruite en 1301. Finalement, les deux puissances se mirent d'accord pour faire de la région une zone tampon dans laquelle aucune fortification ne pourrait être construite. Au cours des siècles suivants, la région servit de lieu de débarquement pour les navires empruntant la Neva et peut-être également de place commerciale. Ce dernier rôle est attesté à compter de 1611, date à laquelle les Suédois, profitant de leur suprématie du moment sur la région, construisent la forteresse de Nyenschantz ainsi que la colonie voisine de Nyen, un peu plus tard. Toutes deux se trouvaient à l'emplacement actuel de Saint-Pétersbourg, sur la rive nord (c'est-à-dire droite) de la Neva. Il existe également des preuves que la Suède envisageait, au XVIIe siècle, la construction d'une ville d'une taille supérieure. Mais les Suédois subirent un revers cinglant au cours de la Première Guerre russo-suédoise (1656) et la ville et la forteresse furent détruites par les troupes russes.

La construction du premier édifice par les Russes se situe en 1703 après la conquête définitive de Nyenkans (Nyenschantz) par les troupes russes placées sous les ordres de Cheremetev durant la grande guerre du Nord. Nyenschantz avait été préventivement évacuée et partiellement détruite par les Suédois[16]. La date officielle de la fondation de la ville est le ( dans le calendrier grégorien) : ce jour-là, sur l'île des Lièvres (l'île Jänisaari en finnois), la première pierre de la forteresse Pierre-et-Paul, du nom des saints patrons du tsar, est posée[17].

Palais de Marbre.

Pierre le Grand ne semble pas avoir projeté, dès le début, de faire de la forteresse le noyau d'une ville de plus grande taille et a fortiori de sa future capitale. La fonction de la forteresse Pierre-et-Paul était en premier lieu de reprendre le rôle de Nyenschantz, c'est-à-dire de protéger l'accès à l'embouchure de la Neva, mais cette fois au bénéfice des Russes. L'endroit était peu propice à la création d'une ville. Une grande partie des environs n'était pas cultivable. Le delta était fréquemment sujet à des inondations : celles-ci feront à plusieurs reprises de nombreuses victimes parmi les habitants de la ville.

En dépit de ce contexte défavorable, Pierre le Grand choisit finalement en 1706 d'y construire sa nouvelle capitale, sans doute parce que l'emplacement de Saint-Pétersbourg en fait un bon port maritime le plus souvent libre des glaces et bien relié au réseau fluvial de la Russie. Les armoiries de la ville, qui représentent un sceptre, une ancre de marine et un grappin de péniche illustrent bien ces motivations. Le deuxième atout de cet emplacement est la proximité de l'Europe occidentale, que Pierre le Grand souhaite utiliser pour moderniser la Russie. Une fois ses intentions arrêtées, Pierre y consacre une grande partie des ressources de la Russie.

Les conditions de travail sont éprouvantes : on estime que des dizaines de milliers de travailleurs et de serfs trouvent la mort, victimes de la fièvre des marais (marais de l'Ingrie), du scorbut, de la dysenterie ou tout simplement morts de faim ou d'épuisement. Une grande partie de la ville repose sur des pilotis, mais les habitants ont coutume de dire que la ville est bâtie sur les squelettes de ses constructeurs. Au début, près de la moitié des ouvriers contraints à travailler réussissent à s'enfuir vers le nord-ouest. Les ouvriers qui sont rattrapés sont sévèrement punis[réf. nécessaire].

Les premières années, le chantier est menacé par un revers des armées russes face aux troupes suédoises qui ont pénétré profondément dans le pays : la défaite des Suédois à la bataille de Poltava en 1709[18] écarte finalement tout danger : la paix est signée en 1721[19].

Eau-forte : Saint-Pétersbourg en 1753.

En 1712, la Cour, les ambassades et le sénat sont transférés dans la nouvelle capitale. Pour peupler Saint-Pétersbourg, Pierre le Grand donne l'ordre aux principales familles nobles de Moscou de s'installer dans la nouvelle ville. Celles-ci sont contraintes d'emménager avec toute leur maisonnée dans des constructions dont l'apparence et les dimensions sont imposées et qui sont construites à leurs frais. Tous les habitants sont contraints de planter des arbres. Dès 1714, 50 000 logements sont occupés ; Saint-Pétersbourg est la première ville de Russie à disposer d'une police municipale et d'un système de couvre-feu qui fonctionne. Le centre-ville est éclairé la nuit.

L'épanouissement

Palais Marie en 1849.
Place Saint-Isaac à la fin du XIXe siècle (vue depuis la cathédrale Saint-Isaac.

Pierre le Grand fait venir dès la fondation de la ville des artisans et ingénieurs de toute l'Europe, en particulier des Pays-Bas, pour faire de la ville un centre majeur des techniques et des sciences.

Après la mort de Pierre le Grand en 1725[19], l'enthousiasme des souverains russes pour la « fenêtre sur l'Occident » retombe. En 1728, d'après l'ordre de l'empereur Pierre II, Moscou redevient la capitale. Mais en 1730 il meurt et, avec l'arrivée au pouvoir d'Anne, Saint-Pétersbourg retrouve la priorité. Elle redevient la capitale de l'Empire. Les travaux menés par Anne ont laissé une profonde empreinte : elle fait construire le centre-ville du quartier de Pétrograd sur la rive gauche de la Neva, côté Amirauté et fait tracer les grandes avenues : les perspectives Nevski et Voznessenski et la rue Gorokhovaïa. Pourtant, elle préfère Moscou où elle réside le plus fréquemment.

Les impératrices Élisabeth (1741-1761) et surtout Catherine II renforcent la politique d'ouverture vers l'Europe occidentale et font venir à Saint-Pétersbourg des artistes et des architectes. Les prestigieux bâtiments qui ont forgé l'image de la ville sont construits sous le règne d'Élisabeth : elle fait ainsi édifier le palais d'Hiver[20] et le monastère Smolny[21]. Elle fait reconstruire le palais Catherine, en ayant recours à l'architecte baroque d'origine italienne Bartolomeo Rastrelli qui réalise plusieurs des grands bâtiments de la ville[20].

Catherine II a joué le rôle décisif dans le destin urbanistique de Saint-Pétersbourg : trouvant le style « Baroque Rastrelli » trop vieillot, elle le limoge et recrute de jeunes architectes et sculpteurs au style néo-classique comme Jean-Baptiste Vallin de La Mothe, Étienne Maurice Falconet, Nicolas-François Gillet et Antonio Rinaldi[22]. C'est une représentante du siècle des Lumières, au moins jusqu'à la Révolution française, et Catherine fait fortement progresser la culture et l'art. Catherine II crée 25 établissements académiques ainsi que l'institut Smolny, la première école publique russe pour les filles. La statue équestre de Pierre le Grand, monument emblématique de la ville, date également de son règne.

Palais Gatchina, fin du XIXe siècle.

À la fin du XVIIIe siècle et durant la première moitié du XIXe siècle, la ville connaît un épanouissement, d'abord culturel, puis scientifique et technique. La première école de ballet russe est créée en 1738. En 1757, c'est au tour de l'Académie impériale des beaux-arts[21] dans laquelle sont formés encore aujourd'hui peintres, sculpteurs et architectes. Des universités et des bibliothèques sont créées : en 1783 s'ouvre le théâtre Mariinsky, dans lequel seront joués les premiers opéras russes de Mikhaïl Glinka. En 1804, l'Académie du génie Nicolas est ouverte puis, en 1819, l'université d'État de Saint-Pétersbourg.

L'abolition du servage de 1861 par Alexandre II[23] fait affluer dans la ville un grand nombre de paysans qui ne peuvent se nourrir sur les terres qui leur ont été attribuées. La population (en particulier ouvrière) augmente très rapidement en quelques années.

Les écrivains et les intellectuels se réunissent dans des cercles littéraires et publient des dictionnaires et des revues. Parmi les principales revues, l’Étoile polaire de Ryleïev et Bestouchev et Le Contemporain d'Alexandre Pouchkine.

Le complexe du musée de l'Ermitage. De gauche à droite : théâtre de l'ErmitageVieil ErmitagePetit Ermitagepalais d'Hiver (le Nouvel Ermitage n'est pas visible derrière le Vieil Ermitage).

Soulèvements, attentats et révolutions

Le , l'armée mitraille la foule assemblée devant le Palais d'hiver (reconstitution). Appelé « Dimanche rouge », l'événement lance la révolution de 1905.

Les principales grèves, révoltes et révolutions de la période moderne de l’histoire russe, depuis l'insurrection décabriste en décembre 1825[24] jusqu’à la révolution russe, ont lieu à Saint-Pétersbourg. À la fin du XIXe siècle, les troubles et les petits soulèvements sont un phénomène fréquent dans la ville.

La perspective Nevski en 1901.

Celle-ci est le théâtre d’un grand nombre d’attentats contre des représentants de l'empereur et de l’administration russes, le plus connu étant l'assassinat d'Alexandre II en . Port et ville industrielle importante[25], sa population ouvrière est nombreuse et sensible aux idées socialistes dès la fin du XIXe siècle.

Des partis et associations révolutionnaires sont créés à Saint-Pétersbourg et réprimés de manière sanglante par la police. Le , le pont égyptien s'effondre lors du passage d'un escadron de cavalerie. La révolution de 1905 se déclenche à Saint-Pétersbourg durant l’épisode du Dimanche rouge[26]. À la suite de cette révolution, la deuxième douma de l’histoire de Russie est convoquée dans la ville. La révolution de février 1917 a également lieu pour l’essentiel à Saint-Pétersbourg. Le signal de départ de la révolution d’Octobre, la même année, est un coup de canon tiré par le croiseur Aurore ancré dans le port de Pétrograd. Lénine transfère la capitale à Moscou peu après.

En 1921, le port voisin de Kronstadt est le centre d’une révolte armée de marins qui contestent le pouvoir bolchevik. Ce soulèvement est durement réprimé puis écrasé par l'armée rouge dirigée par Léon Trotski[27].

Léningrad

Lénine et Trotski au milieu des soldats de l'Armée rouge ayant combattu à Kronstadt, le 22 mars 1921 à Moscou.

La population de la ville qui avait atteint plus de 2 millions d'habitants avant la révolution est divisée par trois : l'émigration (et l'élimination) de la noblesse, d'une grande partie de l'intelligentsia ainsi que des classes moyenne et aisée libèrent des milliers d'appartements au cœur de la ville qui sont rapidement transformés en appartements communautaires par les familles ouvrières venues de la périphérie. La famine due à la guerre civile (1917-1923) chasse les habitants. La perte du statut de capitale entraîne le transfert de beaucoup d'emplois vers Moscou.

Après la mort de Lénine en 1924, la ville est rebaptisée Léningrad. Le centre du pouvoir soviétique se déplace à Moscou. Staline écarte les dirigeants du parti communiste de Léningrad qui exercent encore une influence sur la direction de l’État soviétique : en décembre 1934, le responsable du parti à Léningrad, Sergueï Kirov, est assassiné à l'Institut Smolny[28]. L'assassinat sert de prétexte au déclenchement d'une féroce répression dans la région de Léningrad d'abord, puis dans toute l'URSS (Grandes Purges), qui va décimer l'élite historique du parti et la population soviétique et permettre à Staline d'asseoir sa dictature : l’ancien président du soviet de Léningrad Grigori Zinoviev est, avec Lev Kamenev, l'une des victimes les plus connues.

L’opposition entre Moscou et Léningrad se manifeste également à cette époque à travers la stratégie de développement de la ville. Le nouveau plan d’urbanisme de Léningrad prévoit de déplacer le centre de la ville autour de la nouvelle place de Moscou et de l’avenue de Moscou (Moscou Prospekt), au sud des quartiers historiques. La forme et les noms choisis sont destinés à nier le rôle historique de la ville et à la faire rentrer dans le rang des villes soviétiques. Le centre-ville hérité de l'ancien régime est laissé à l'abandon, les monuments religieux sont fermés ou reconvertis, et de nombreuses appellations sont modifiées (la perspective Nevski devient l'« avenue du  »).

La campagne de collectivisation des terres (1929-1933) entraîne l'arrivée de centaines de milliers de paysans qui se font embaucher dans les usines locales. La population remonte à près de 3 millions d'habitants à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Le siège de Léningrad

Tania Savitcheva, 12 ans, a noté les décès des membres de sa famille. Sa dernière note dit : « Tous morts, je suis toute seule. ».
L'avenue de Moscou en décembre 1941.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la prise de Léningrad fait partie des objectifs stratégiques assignés par Hitler aux armées allemandes. L'avance des troupes en territoire russe leur permet d'encercler presque complètement Léningrad à compter du [29] avec l'aide des troupes finlandaises, qui sont revenues sur leur ancienne frontière en Carélie. Les Allemands renoncent à prendre d'assaut la ville, bien défendue par des lignes de tranchées et des obstacles antichars préparés dès et par des troupes placées sous le commandement de Joukov. Les Allemands décident de mettre le siège en coupant toutes les lignes d'approvisionnement en vivres et munitions en espérant ainsi affamer les trois millions d'habitants et les défenseurs. Le siège dure 900 jours[29], mais la ville résiste jusqu'à son dégagement par les troupes russes en 1944. Les pertes sont colossales : 500 000 victimes militaires, mais surtout 1,2 million de civils, morts de faim pour la plupart. Durant le siège, 150 000 obus d'artillerie et 100 000 bombes aériennes tombent sur la ville. Les objectifs visés sont les grandes entreprises, mais également les principaux monuments de la ville, les écoles, les dépôts de tramway ainsi que les quartiers résidentiels pour tenter de démoraliser la population. L'unique lien avec l'extérieur est assuré par la voie aérienne (mais les Allemands ont la maîtrise des airs) et par le sud du lac Ladoga dont les Soviétiques conservent la maîtrise. Sur ce dernier, durant l'hiver 1941, une route est tracée (en russe : Дорога жизни la route de la vie) et une voie de chemin de fer est posée, mais une partie du parcours est sous le feu de l'artillerie allemande : sur trois camions tentant de forcer le blocus, un seul parvient en moyenne à Léningrad. Plus d'un million de personnes sont évacuées par ce chemin, pour la plupart des enfants. La première année, la famine est terrible et fait près de 500 000 victimes. Les autorités de la ville sont mal préparées au siège et l'évacuation comme le ravitaillement sont désorganisés. Les attaques aériennes anéantissent une partie du stock de nourriture. Dès , les rations tombent à 400 grammes de pain par travailleur, 200 grammes pour les enfants et les femmes. Cette ration est à nouveau réduite en novembre respectivement à 200 grammes et 125 grammes. L'hiver est particulièrement froid avec des températures de −40 °C et les habitants manquent de combustible pour se chauffer. En , la famine est à son comble. Les gens tombent et meurent dans la rue sans que personne n'intervienne. Les morts ne sont plus enterrés. Le nombre de victimes civiles culmine en avec près de 100 000 décès. Le blocus est total jusqu'à ce que l'opération Iskra desserre l'étau en  : les troupes soviétiques de Léningrad et celles du front de Volkhov réussissent après des combats acharnés à ouvrir un corridor au sud du lac Ladoga, par lequel peut passer le ravitaillement à partir du 1943. En , une offensive soviétique sur le front sud permet de lever le blocus : une route terrestre est enfin ouverte. Durant l'été 1944, les troupes finlandaises sont à leur tour repoussées.

L'après-guerre

Léningrad se retrouve après la Seconde Guerre mondiale dans une situation paradoxale. D'un côté, la ville devient le symbole de la résistance soviétique aux envahisseurs et des souffrances endurées par le pays, d'un autre côté, cette période est marquée jusqu'aux années 1950 et au-delà par les luttes de pouvoir entre les fonctionnaires de Moscou et de Léningrad. La reconstruction de la ville est une question de prestige pour l'Union soviétique. Aussi en très peu de temps, un million d'ouvriers se mettent à reconstruire la ville avec la volonté de restaurer les édifices les plus prestigieux. En 1945, Léningrad se voit décerner le titre de « ville héroïque ».

Après-guerre, de nouveaux quartiers sont édifiés : le volume de logements construits culmine en 1963. Par contre, le 250e anniversaire de la ville en 1953 est repoussé car à cette époque, la lutte de pouvoir avec Moscou est toujours en cours et une célébration de ce type aurait pu être mal interprétée. Par ailleurs, la mort récente de Staline s'accommodait mal d'une fête. La célébration a finalement lieu en 1957 sous Nikita Khrouchtchev sans mentionner qu'il s'agit en fait du 254e anniversaire.

Au cours des années suivantes, la ville conserve son rôle de grande ville industrielle et de centre scientifique majeur de l'Union soviétique. Mais il est clair à cette époque que le centre politique et culturel se trouve désormais à Moscou. La population avait été marquée par les événements de la guerre et une grande partie de ses habitants s'y étaient installés après-guerre, aussi leur attachement à Léningrad était de plus en plus faible.

En 1988, un incendie à l'Académie des sciences détruisit près d'un million d'ouvrages stockés dans la bibliothèque. En 1989, le centre-ville est déclaré zone protégée.

Le Saint-Pétersbourg contemporain

L'ancien immeuble de la compagnie Singer, actuellement « Maison du livre », la plus grande librairie de la ville, le long de la perspective Nevski.
La cathédrale Notre-Dame-de-Kazan.
La perspective Nevski de nuit.
Le bâtiment de l'Amirauté à Saint-Pétersbourg

Le 12 juin 1991, les habitants de la ville se sont prononcés par référendum pour que la ville retrouve son nom originel ce qui devient effectif le 6 septembre 1991. Toutefois, la région a gardé son nom soviétique (l'oblast de Léningrad).

Durant la tentative de putsch contre le président Boris Eltsine en octobre 1993, le maire de Saint-Pétersbourg Anatoli Sobtchak rassemble les partisans de la démocratie pour manifester devant le palais d'Hiver contre les putschistes.

En 1991, la superficie de la ville de Saint-Pétersbourg augmente considérablement par intégration des villes satellites de Kolpino, Krasnoïe Selo, Pouchkine, Lomonossov, Pavlovsk, Kronstadt, Peterhof, Sestroretsk et Zelenogorsk. Ces villes sont désormais considérées comme des quartiers de Saint-Pétersbourg et ne font plus partie du territoire de l'oblast de Léningrad.

Le 27 mai 2003, les fêtes du 300e anniversaire de la fondation de la ville sont célébrées. À cette occasion, des quartiers de la vieille ville et plusieurs palais sont restaurés. La ville se retrouve pour la première fois depuis longtemps au centre de l'attention du monde entier. Comme les rénovations avaient surtout concerné les façades et certains édifices prestigieux, des critiques soulignèrent qu'il s'agissait d'une restauration à la manière des villages de Potemkine. Toutefois, ces critiques cessèrent par la suite, car les travaux se poursuivirent après le jubilé et continuent encore aujourd'hui en partie grâce à des investisseurs privés.

Le , une attaque terroriste kamikaze à la bombe dans le métro de Saint-Pétersbourg fait 14 morts et 51 blessés.

Administration et politique

Statut et sujet

Hôtel de ville de Saint-Pétersbourg.

Saint-Pétersbourg est le chef-lieu du district fédéral du Nord-Ouest, et était jusqu'au la capitale de l'oblast de Léningrad[30]. Par ailleurs, la ville forme, tout comme Moscou, une région administrative, dite une ville fédérale, (un sujet) à part entière[10].

Autorités

Le chef de l'exécutif est un gouverneur élu pour 4 ans au suffrage universel. Le corps législatif, la douma de la ville, est composé de 40 membres qui sont également élus pour 4 ans. Sur le plan protocolaire, le chef de la Douma est situé au même rang que le gouverneur.

En 1996, Vladimir Yakovlev remplace Anatoli Sobtchak. Il se présente comme un pragmatique sans attache idéologique. Sobtchak était au contraire un réformateur de la période post communiste, qui avait accumulé beaucoup de rancœurs contre lui du fait de ses positions libérales radicales. Il refuse à plusieurs reprises de licencier Vladimir Poutine accusé de corruption, quand celui-ci fait partie de l'équipe municipale. Poutine organise sans succès la campagne électorale de Sobtchak en 1996.

Iakovlev ne se représente pas aux élections d'octobre 2003.

Depuis 2018, le gouverneur est Aleksandr Beglov.

Le comité des mères des soldats de Saint-Pétersbourg s'est fait connaître pour son combat contre la guerre en Tchétchénie et contre la violence au sein des armées. En juillet 2006, le sommet annuel du G8 a eu lieu dans la ville, alors que la Russie détenait la présidence tournante.

Tendances politiques

Scrutin 1er tour 2d tour
1er % 2e % 3e % 4e % 1er % 2e % 3e % 4e %
Présidentielle 2012[31] ER 58.77 SE 15.52 KPRF 13.06 SRZP 6.61 Victoire au premier tour
Gouvernorale 2014[32] ER 79,30 KPRF 9,37 LDPR 3,83 Rodina 2,36 Victoire au premier tour
Législative 2016[33] ER 39,71 LDPR 11.36 KPRF 11.31 Iabloko 9,08 Tour unique
Législative urbaine 2016[34] ER 41,25 LDPR 12,40 KPRF 11,26 PR 10,72 Tour unique
Présidentielle 2018[35] ER 75.01 KPRF 9.04 GRANI 4.33 LDPR 4.09 Victoire au premier tour
Gouvernorale 2019[36],[37] SE[b] 64,43 SRZP 16,84 GP 16,03 Victoire au premier tour
Législative 2021[38] ER 34,99 KPRF 17,90 SRZP 10,79 NL 7,54 Tour unique
Législative urbaine 2021[39] ER 33,29 KPRF 17,47 SRZP 12,71 NL 10,05 Victoire au premier tour
Notes : les législatives (fédérales et locales) sont des scrutins à système mixe. Seulement le résultat

à la proportionnelle est affichée, et non le nombre de sièges qui peut considérablement différer.

Arrondissements

Conforémemnt à loi de Saint-Pétersbourg du no 411-68 « Sur la structure territoriale de Saint-Pétersbourg », la ville de Saint-Pétersbourg est divisé en 18 raïons administratifs (arrondissements), qui sont les suivants[10]:

Carte des districts de Saint-Pétersbourg.
Arrondissement Dénomination
française
Pop légale
[40]
superficie Remarques
1 Admiralteïski Arrond. Amirauté 155 981 13.82 Centre historique
17 Frounzenski Arrond. Frounze 413 983 37.52
4 Kalininski Arrond. Kalinine 536 794 40.18
5 Kirovski Arrond. Kirov 335 774 47.46
6 Kolpinski Arrond. Kolpino 186 169 102.25 depuis 1999
7 Krasnogvardeïski Arrond. Krasnaïa Gvardia 366 971 56.35
8 Krasnosselski Arrond. Krasnoïe Sélo 366 971 56.35
9 Kronstadt Arrond. Kronstadt 44 414 19.53 depuis 1999
10 Kourortni Arrond. Kourortny 83 491 268.19
11 Moskovski Arrond. Moscou 335 221 73.07
12 Nevski Arrond. Neva 547 896 60,66
13 Petrodvortsovi Arrond. Petrodvorets 134 148 107.08 depuis 1999
14 Petrogradski Arrond. Pétrograd 115 757 19h54 Centre historique
15 Primorski Arrond. Primorski 699 243 109,90
16 Pouchkinski Arrond. Pouchkine 263 732 240.09 depuis 1999
18 Centre Arrond. central 200 654 17.77 Centre historique
2 Vassileostrovski Arrond. Île Vassili 206 680 21.47 Centre historique
3 Vyborgski Arrond. Vyborg 541 590 115.52

Population et société

Centre-ville près du pont des Chanteurs sur la Moïka.
Le palais d'Hiver de nuit.
Le quai des Anglais.
Saint-Pétersbourg de jour.

Saint-Pétersbourg est la quatrième ville la plus peuplée d'Europe, la ville la plus peuplée sur la mer Baltique, ainsi que la ville la plus septentrionale du monde avec plus d'un million d'habitants. Selon le recensement de Rosstat 2017, la population de Saint-Pétersbourg est de 5 281 579 habitants, soit environ 3,6% de la population totale de la Russie.

Depuis sa fondation, la ville connaît de grands contrastes sociaux. Depuis la perestroïka et la dissolution de l'Union soviétique, ceux-ci se sont encore renforcés. Les gens qui mendient ou vendent leurs dernières possessions, ne sont certes plus visibles dans le centre-ville depuis le jubilé de 2003, mais font partie du paysage quotidien des quartiers périphériques. Environ 15 % de la population continue à vivre dans les kommunalkas, ces appartements communautaires dans lesquels plusieurs familles doivent partager un appartement comportant une seule cuisine et une seule salle de bains et ne disposent que d'une seule pièce en propre. Lorsque des nouveaux quartiers furent construits à la périphérie de Saint-Pétersbourg dans les années 1950-1980, près d’un demi-million de familles purent emménager dans des appartements neufs et environ 100 000 appartements en ville furent achetés par des familles appartenant à la classe moyenne. Bien que l’activité économique et sociale soit concentrée dans le centre historique, la partie la plus riche de la ville, la majorité de la population vit dans les quartiers périphériques.

L'emménagement à Saint-Pétersbourg n'est autorisé que si on dispose d'un logement et d'un travail ou si on épouse un habitant[réf. nécessaire]. Les organisations internationales du travail estiment qu'il y avait 16 000 enfants des rues en 2000. La ville qui était autrefois connue pour son caractère multiculturel est aujourd'hui dominée, selon les statistiques officielles, par les Russes « ethniques » qui représenteraient 89,1 % de la population. On compte par ailleurs 2,1 % de Juifs, 1,9 % d'Ukrainiens, 1,9 % de Biélorusses et de petits groupes de Tatars, Caucasiens, Ouzbeks, Caréliens et Finnois.

En dépit de l'athéisme prôné par le régime soviétique, on estimait en 2004 que seulement 10 % de la population était athée. La majorité est de confession orthodoxe russe, en se répartissant entre les courants réformateur et conservateur. Les bâtiments religieux appartiennent en grande majorité à l'État. Pierre le Grand avait interdit à Saint-Pétersbourg les tours à bulbe aussi n'existe-t-il dans toute la ville qu'un seul monument d'avant-guerre doté de tours de ce type : il s'agit de l'église de la Résurrection édifiée sur le lieu de l'assassinat d'Alexandre II. Les très nombreux édifices religieux construits ces dernières années dans les quartiers périphériques comportent des tours à bulbes. En 1914, la communauté tatare de Crimée implantée sur la rive nord de la Neva fit construire la mosquée de Saint-Pétersbourg. À proximité du théâtre Mariinsky se trouve une synagogue construite en 2003 dans un style oriental. C'est la troisième synagogue d'Europe par sa taille.

Évolution démographique

Perspective Nevski.
Graphique : historique de la population de Saint-Pétersbourg.

Au cours du XXe siècle, la population de Saint-Pétersbourg connaît des fluctuations dramatiques. Celle-ci passe de 2,4 millions en 1916 à moins de 740 000 en 1920 à la suite de la révolution d’Octobre de 1917 et de la guerre civile russe. Les ressortissants des principales minorités d’Allemands, Polonais, Finnois, Estoniens et Lituaniens sont pratiquement tous expulsés de Léningrad par le gouvernement soviétique dans les années 1930. Entre 1918 et les années 1990, le gouvernement soviétique nationalise les appartements et oblige les habitants à vivre dans des appartements communautaires. Dans les années 1930, ce type de logement est le lot de près de 68 % des habitants de la ville, la plus forte proportion de toutes les villes russes. De 1941 à 1943, la population chute de 3 millions à moins de 700 000 à la suite du décès de plus d’un million de ses habitants durant le siège de Léningrad, le solde étant imputable aux évacuations. Après la fin du siège, la population revient à son niveau antérieur, mais ceux qui emménagent viennent majoritairement d’autres régions de l’Union soviétique. La ville absorbe près de 3 millions de nouveaux habitants au cours des années 1950 et sa population monte jusqu’à 5 millions dans les années 1980. De 1991 à 2006, la population diminue pour arriver au nombre actuel de 4,6 millions et une proportion croissante de la population vit dans les quartiers périphériques.

Le taux de natalité de 13,6 pour mille en 2015 (contre 13,1 pour mille en 2014 et de 12,8 en 2013) est supérieur au taux de mortalité qui est de 11,9 pour mille (contre 11,7 pour mille en 2014 et de 12,0 en 2013) ; les personnes de plus de 65 ans constituent plus de 15 % de la population et l’âge moyen est de plus de 40 ans. Quant à l'espérance de vie, elle était de 69,83 ans pour les hommes en 2015 (contre de 78,83 ans pour les femmes), et de 74,42 ans pour l'ensemble de la population. Entre janvier et , il y eut 31 816 naissances (contre seulement 30 874 l'année précédente) et 29 963 décès (contre 31 074 décès l'année précédente). Cette nette reprise démographique illustre le mini baby-boom que connaît la ville depuis la crise économique de 2008-2009.

Recensements (*) ou estimations de la population[41],[40] :

Évolution démographique
1725 1750 1800 1846 1852 1858 1864 1867 1873
75 000150 000300 000336 000485 000520 100539 100667 000842 900
1881 1886 1891 1897* 1901 1908 1910 1915 1920
876 600928 6001 035 4001 264 9201 439 0001 678 0001 962 0002 318 000722 000
1926* 1936 1939* 1944 1959* 1970* 1979* 1989* 2002*
1 616 1182 739 8003 015 1882 559 0002 899 9553 512 9744 072 5284 460 4244 661 219
2006 2010* 2012 2013 2014 2015 2016 - -
4 580 6204 879 5564 953 2195 028 0005 131 9425 191 6905 225 690--

Démographie

Structure par âge
Année 0-14 ans 15-64 ans + 65 ans
2010 12,0 % 74,0 % 14,0 %
2015 13,1 % 71,4 % 15,5 %
2016 13,7 % 70,4 % 15,9 %
Âge médian en 2010
Ensemble Hommes Femmes
40,4 36,6 44,4
Année Population Naissances annuelles Décès annuels Solde naturel annuel Taux de natalité (‰) Taux de mortalité (‰) Solde naturel (‰) Indice de fécondité
1970 3 949 501 51 359 37 279 14 080 12,7 9,2 3,5
1975 4 418 000 60 509 44 577 15 932 13,8 10,2 3,6
1980 4 635 200 63 887 53 839 10 048 13,7 11,6 2,1
1985 4 844 200 70 669 59 518 11 151 14,5 12,2 2,3
1990 5 002 444 54 322 61 534 -7 212 10,9 12,3 -1,4 1,40
1991 5 007 469 46 570 62 715 -16 245 9,3 12,6 -3,3 1,23
1992 4 986 405 37 796 67 181 -29 385 7,6 13,5 -5,9 1,03
1993 4 942 891 32 336 85 687 -53 351 6,6 17,4 -10,8 0,91
1994 4 881 563 34 563 83 647 -49 084 7,1 17,2 -10,1 1,00
1995 4 845 407 33 841 76 723 -42 882 7,0 15,9 -8,9 0,99
1996 4 820 213 31 551 68 022 -37 471 6,6 14,1 -7,5 0,93
1997 4 806 641 31 482 63 764 -32 282 6,6 13,3 -6,7 0,93
1998 4 783 982 31 235 65 031 -33 796 6,5 13,6 -7,1 0,92
1999 4 770 897 29 438 72 463 -43 025 6,2 15,2 -9,0 0,86
2000 4 741 923 31 970 76 396 -44 426 6,8 16,2 -9,4 0,93
2001 4 714 844 33 579 76 174 -42 415 7,2 16,2 -9,0 0,98
2002 4 661 219 37 213 76 568 -39 355 8,0 16,4 -8,4 1,06
2003 4 656 474 40 194 77 634 -37 440 8,7 16,7 -8,0 1,14
2004 4 624 083 40 859 74 567 -33 708 8,9 16,2 -7,3 1,14
2005 4 600 000 39 462 73 371 -33 909 8,6 16,0 -7,4 1,08
2006 4 580 620 40 093 70 046 -29 953 8,7 15,3 -6,6 1,08
2007 4 571 184 42 975 67 569 -24 594 9,4 14,8 -5,4 1,14
2008 4 568 047 47 455 66 709 -19 254 10,4 14,6 -4,2 1,23
2009 4 581 854 52 097 64 919 -12 822 11,3 14,1 -2,8 1,33
2010 4 879 566 55 613 65 472 -9 859 11,5 13,5 -2,0 1,38
2011 4 899 344 57 004 61 665 -4 661 11,7 12,7 -1,0 1,38
2012 4 953 219 62 343 61 910 433 12,6 12,5 0,1 1,48
2013 5 028 000 64 374 60 491 3 883 12,8 12,0 0,8 1,48
2014 5 131 942 67 215 60 222 6 993 13,1 11,7 1,4 1,52
2015 5 191 690 70 725 62 013 8 712 13,6 11,9 1,7 1,59
2016 5 225 690 72 879 61 459 11 420 13,9 11,7 2,2 1,63
2017 66 558 60 591 5 967 12,6 11,5 1,1 1,50
2018 63 871 59 424 4 447 11,9 11,1 0,8 1,47
2019 58 990 59 192 - 484 11.0 11.0 0.0 1,40

La ville et ses monuments

Exemple d’architecture de Saint-Pétersbourg : le palais Stroganoff.
Carte du centre-ville et des principaux monuments.

Saint-Pétersbourg a été durant longtemps le siège du pouvoir impérial russe. Les empereurs y ont déployé le faste que leur permettait leur immense richesse dont on peut voir aujourd'hui de nombreux témoignages dans la ville. L'apparence majestueuse de Saint-Pétersbourg découle de la combinaison d'une grande variété de détails architecturaux : de longs boulevards rectilignes, des espaces majestueux, des parcs et des jardins, des grilles en métal forgé, des monuments et des sculptures décoratives. La Neva, les nombreux canaux et leurs quais habillés de granit, ainsi que les ponts contribuent à donner à la ville une apparence unique qui frappe le visiteur. Dans le cadre du tricentenaire de la fondation de Saint-Pétersbourg (2004), de nombreux bâtiments ont été restaurés. Saint-Pétersbourg est un centre culturel d’importance mondiale, souvent appelé la « capitale culturelle » de la Russie. La ville compte 8 464 sites du patrimoine culturel (monuments historiques et culturels), dont 4 213 sites du patrimoine culturel d'importance fédérale, soit près de 10 % de tous les monuments protégés par l'État de la fédération de Russie. La ville possède aujourd'hui 250 musées. 15 % des constructions de Saint-Pétersbourg — soit au total 2 400 immeubles — sont sous la protection de l'UNESCO en tant que témoignage de l'histoire de l'architecture mondiale. Dans ce domaine, Saint-Pétersbourg n'est dépassé que par Venise. Mais la ville a des difficultés à faire face au coût d'entretien des monuments historiques. À côté du nombre, il faut restaurer en profondeur de nombreux immeubles qui ont été fortement dégradés durant la période soviétique et combattre la dégradation des façades engendrée par la pollution industrielle et la circulation automobile intense du centre-ville.

Les canaux et les ponts

Le canal d'Hiver, qui se jette dans la Neva.
Canal Griboïedov.
Maisons sur le canal Fontanka

Saint-Pétersbourg s'étendait à l'origine sur plus d'une centaine d'îles créées par les bras de la Neva, ses affluents et les canaux artificiels. Les principales sont l'île de Petrograd sur la rive droite, occupée par des quartiers ouvriers et à laquelle s'adossent la forteresse Pierre-et-Paul et l'île Vassilievski, l'île la plus grande qui fait face au golfe et où se trouvent les principaux locaux de l'université de Saint-Pétersbourg. Au nord de ces deux îles, l'île de la Croix hébergeait le stade Kirov qui est maintenant en train d'être remplacé par un nouveau stade tandis que l'île Elaguine est un grand parc de loisirs. Les canaux qui formaient un damier dans l'île Vassilievski à l'imitation d'Amsterdam ont été comblés. Les canaux les plus connus sont situés sur la rive gauche. Il s'agit de trois canaux concentriques : la Fontanka le plus large situé à l'extérieur, les canaux Moïka et Griboïedov plus sinueux. Quelque 342 ponts de style architectural varié permettent la circulation (pont égyptien, pont de la Banque et ses griffons, pont aux lions, pont du Palais…). Chaque nuit, lorsque la Neva est navigable (d'avril à novembre), les tabliers de vingt-deux ponts situés sur la Neva et les principaux canaux sont levés pour laisser passer les navires qui entrent et sortent de la mer Baltique.

Principaux bâtiments

Résidences impériales près de Saint-Pétersbourg

Édifices religieux

Cathédrale Saint-Sauveur.
La cathédrale Saint-Isaac.
Église catholique Sainte-Catherine, sur la perspective Nevski.
Palais Vladimir.
Le temple bouddhiste de Saint-Pétersbourg.

La ville compte de nombreux édifices religieux qui dans le centre historique sont de style baroque ou néo-classique (hormis la cathédrale Saint-Sauveur) et sont dépourvus de bulbes si caractéristiques des édifices traditionnels russes.

Les parcs et les palais

Consulat général de France à Saint-Pétersbourg.

Le Consulat général de France

Le Consulat général de France est situé au 15, quai de la Moïka depuis 1972, dans un bâtiment néo-classique remanié par l'architecte A.C. Kolb, en 1858, à la demande de son nouveau propriétaire, le général-major Seyffarth. C'est là qu'Honoré de Balzac avait séjourné en 1843. Le bâtiment a accueilli aussi d'autres artistes : le poète Piotr Viazemski dans les années 1860, et dans les années 1890, le peintre Arkady Alexandrovich Rylov, qui sera plus tard une des figures du symbolisme soviétique.

Le Jardin d'été

Le Jardin d'été est un jardin public « à la française » situé au cœur de la ville. Premier jardin de Saint-Pétersbourg, il est réalisé entre les années 1704 et 1719 sur un plan esquissé par le tsar Pierre le Grand. Le parc est situé au bord de la Neva, qui le longe au nord. Il est par ailleurs entouré par le canal des Cygnes à l'ouest, la Fontanka à l'est et la Moïka au sud.

Allée du Jardin d'été.
Le portail du Jardin d'été.

Le parc a été conçu par Le Blond, Zemtsov et Matveïev (ru). À l'époque, les jardins à la française sont à la mode : il est organisé en quadrilatères réguliers plantés d'arbres (initialement des arbustes et des parterres de fleurs) séparés par des allées. Des sculptures, que Pierre avait fait ramener d'Italie, représentent des personnages de la mythologie grecque et romaine. Des bals et des feux d'artifice y étaient organisés. Pierre le Grand y a fait édifier entre 1710 et 1714 son palais d’Été (Летний дворец), un bâtiment modeste dans lequel il venait se délasser. En 1763, les berges de la Neva sont aménagées et recouvertes de granit : le quai du Palais longe le jardin qui est alors clôturé entre 1777 et 1784 par une grille, chef-d'œuvre de fer forgé qui constitue désormais un des emblèmes de la ville.

Le palais d’Été

Le palais d’Été fut la première résidence estivale de Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg à partir des années 1710. Cet édifice ne ressemble guère à ce qu’on appelle généralement un palais. Simple bâtiment en maçonnerie à étage, couronné d’un haut toit couvert au début en tuiles et par la suite en fer-blanc, il s’assimile à la plupart des maisons cossues de l’époque[42].

Saint-Pétersbourg, capitale culturelle

Musées

Saint-Pétersbourg est un centre culturel de premier plan. Destination touristique visitée chaque année par quelque trois millions de touristes étrangers, Saint-Pétersbourg propose notamment plus de 200 musées, tels que le célèbre musée de l'Ermitage, le musée russe ou le musée d'art contemporain Erarta.

Le Musée russe est un grand musée consacré aux beaux-arts russes. Les appartements de certains célèbres Pétersbourgeois, dont Alexandre Pouchkine, Fiodor Dostoïevski, Nikolaï Rimski-Korsakov, Fiodor Chaliapine, Alexander Blok, Vladimir Nabokov, Anna Akhmatova, Mikhail Zoshchenko, Joseph Brodsky, ainsi que certains ensembles de palais et de parcs de la banlieue sud et des monuments architecturaux remarquables tels que la cathédrale Saint-Isaac, ont également été transformés en musées publics.

La Kunstkamera, avec sa collection créée en 1714 par Pierre le Grand pour rassembler des curiosités du monde entier, est parfois considérée comme le premier musée de Russie, qui a évolué pour devenir l'actuel musée Pierre le Grand d'anthropologie et d'ethnographie. Le musée russe d'Ethnographie, qui a été séparé du musée russe, est consacré aux cultures du peuple russe, de l'ex-Union soviétique et de l'empire russe.

Un certain nombre de musées donnent un aperçu de l'histoire soviétique de Saint-Pétersbourg, notamment le Musée du blocus, qui décrit le siège de Leningrad et le Musée d'histoire politique, qui explique de nombreuses caractéristiques autoritaires de l'URSS.

D'autres musées notables incluent le Musée Naval Central, le Musée zoologique, le musée Fabergé, le Musée Stieglitz des arts décoratifs, le Musée des chemins de fer russe, le Musée Souvorov, le Musée du siège de Leningrad, le Musée Erarta d'art contemporain - plus grand musée non gouvernemental d'art contemporain en Russie - , le Musée d'histoire de Saint-Pétersbourg dans la forteresse Pierre et Paul et le musée de l'artillerie, qui comprend non seulement des articles d'artillerie, mais aussi une énorme collection d'autres équipements militaires, uniformes et décorations. Le musée de l'Institut de métrologie Mendeléev possède des témoins uniques du développement de la métrologie : étalons historiques russes et étrangers, balances, instruments de mesure, autographes et photos d'archive, livres du XVIIIe au XXe siècle.

Le musée de l'Ermitage

Le palais d'Hiver qui abrite une partie du musée.
Le Musée russe.

Le musée de l'Ermitage, qui expose 60 000 pièces dans près de 1 000 salles, est un des plus grands musées du monde. Il occupe un ensemble monumental de six bâtiments construits le long de la Neva aux XVIIIe et XIXe siècles. En 1764, Catherine II commence à se constituer une collection privée de peintures en rachetant des milliers de tableaux dans toute l'Europe. Pour stocker ces tableaux, elle fait construire le Petit Ermitage puis le Vieil Ermitage. Les empereurs suivants ont poursuivi la politique d'agrandissement de la collection en la diversifiant à compter du début du XIXe siècle. En 1852, une partie de la collection devient accessible au public. Le musée présente, à côté de nombreuses pièces de l’Antiquité, une collection d’œuvres d’art européen de la période classique qui compte parmi les plus belles au monde avec celles du musée du Louvre et du musée du Prado. Parmi les œuvres exposées figurent des peintures de maîtres néerlandais et français comme Rembrandt, Rubens, Matisse et Paul Gauguin. On y trouve également deux œuvres de Léonard de Vinci ainsi que 31 peintures de Pablo Picasso. Les bâtiments abritant le musée de l’Ermitage constituent un des principaux ensembles du centre de Saint-Pétersbourg, qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

La littérature

Tombe de Dostoïevski à Saint-Pétersbourg. Les premiers mots des Frères Karamazov y sont gravés.
Le musée naval.
Bibliothèque nationale.

Saint-Pétersbourg, siège du pouvoir et foyer intellectuel de l'Empire russe durant deux siècles, a attiré les plus grands écrivains russes et leur a été une source d'inspiration majeure.

Le poème Le Cavalier de bronze de Pouchkine (1833), qui vécut une partie de sa vie dans la ville et y mourut, est la première œuvre connue qui prend pour thème Saint-Pétersbourg :

« Oui, je t’aime, cité, création de Pierre,
J’aime le morne aspect de ta vaste rivière,
J’aime tes dômes d’or où l’oiseau fait son nid,
Et tes grilles d’airain et tes quais de granit,
Mais ce qu’avant tout j’aime, ô cité d’espérance,
C’est de tes blanches nuits la douce transparence »

— Alexandre Pouchkine, Le Cavalier de bronze.

Le poème raconte l'histoire d'un employé, qui ayant perdu la raison à la suite d'une inondation de la Neva, dont a été victime sa fiancée, maudit le tsar qui a fondé la ville dans ce lieu inapproprié. À moitié fou, il croit que la statue de Pierre se réveille et qu'elle se lance à sa poursuite.

L'atmosphère fantastique de Saint-Pétersbourg, son irréalité, la folie de ses habitants sont des thèmes repris dans les Nouvelles de Pétersbourg de Nicolas Gogol, qui passa plusieurs années malheureuses à Pétersbourg et écrit en 1835 dans La Perspective Nevski : « Ici tout est mensonge, tout est rêve, tout est différent de ce qu'il paraît. » Dostoïevski, qui a vécu une grande partie de sa vie d'adulte dans la ville, l'utilise comme toile de fond de plusieurs de ses œuvres : Les Pauvres Gens, Le Double, Les Nuits blanches, L'Idiot et Crime et Châtiment. Ses récits se déroulent aussi dans les quartiers populaires où vivent ouvriers et employés.

Les principaux écrivains du XXe siècle sont Vladimir Nabokov, Andreï Biély (auteur du roman symboliste Pétersbourg) et Ievgueni Zamiatine ainsi que la fraternité Sérapion. Anna Akhmatova a joué un rôle majeur dans la poésie russe et a incarné la résistance des intellectuels de la ville à la dictature stalinienne : son recueil Requiem réunit des poèmes consacrés aux tragédies humaines durant la terreur stalinienne. Joseph Brodsky est un autre auteur pétersbourgeois important du XXe siècle, prix Nobel de littérature (1987) : bien que vivant aux États-Unis, ses écrits anglais traitent de la société de Saint-Pétersbourg d'un point de vue très particulier créé par sa double position de natif et d'étranger.

Sous l'Empire, Pouchkine et Dostoïevski avaient été poursuivis et condamnés par le pouvoir ; après la révolution d'Octobre, de nombreux auteurs originaires ou vivant à Petrograd (nouveau nom de Saint-Pétersbourg à l'époque) furent persécutés par le régime, assassinés, contraints de changer de métier ou d'émigrer.

Théâtres et salles de musique

Le théâtre Mariinsky.
Théâtre Tovstonogov.

La ville possède plus de 40 théâtres et salles de musique. Le théâtre Mariinsky est une des salles d'opéra et de ballet les plus connues au monde. Il héberge le ballet Kirov. Le théâtre Alexandra (ou Alexandrinski) a été fondé par l'impératrice Élisabeth Ire en 1756. La troupe, de ce qui était le premier théâtre de Russie, était constituée à l'origine d'élèves de l'école des Cadets. Ce n'est qu'en 1832, que le théâtre s'installa dans le bâtiment prestigieux construit par l'architecte Carlo Rossi.

De nombreux compositeurs ont vécu et travaillé dans la ville : Glinka, Moussorgski, Rimski-Korsakov, Tchaïkovski, Stravinsky et Chostakovitch. La symphonie no 7 de Chostakovitch a une importance particulière pour la ville. Chostakovitch commence à l'écrire à Léningrad pendant le terrible siège de 1941-1944 et la termine à Kouïbychev, où il a été évacué. La première représentation eut lieu à Kouïbychev en , mais la symphonie fut également jouée à Léningrad le , alors que le siège se poursuivait, malgré les risques pris par les spectateurs et les musiciens. La représentation fut retransmise en direct par la radio dans tout le pays. Cette symphonie devient à l'époque le symbole de la résistance et de la culture russe.

Le ballet

Saint-Pétersbourg est un des lieux les plus importants pour le développement du ballet en grande partie grâce aux danseurs et chorégraphes qui y ont vécu et exercé leur talent : Serge Diaghilev, Marius Petipa, Vaslav Nijinski, Mathilde Kschessinska, Anna Pavlova. La ville possède sans doute la plus célèbre école de ballet du monde, l'Académie de ballet Vaganova, dont la fondation remonte à 1738.

Cinéma

L’apparition de l’industrie du cinéma coïncide avec la fin de la période de l'épanouissement culturel de la ville. Les premiers studios de cinéma, Lenfilm, ont été fondés à Saint-Pétersbourg en 1914 et restent depuis les années 1920 le plus grand studio de cinéma basé à Saint-Pétersbourg. Durant l’ère soviétique, pratiquement aucun film russe d’envergure internationale et aucune production étrangère ne furent tournés dans la ville. Depuis 1990, parmi les films produits à Saint-Pétersbourg, on trouve essentiellement des adaptations de classiques de la littérature russe : une douzaine de films sont transposés d’Anna Karénine[43] ainsi que quelques adaptations de L'Idiot, le roman de Dostoïevski (la première mise en scène russe remonte à 1910).

Quelques films retracent l’histoire de la ville. En dehors d’un grand nombre d'œuvres de propagande soviétique, il n’existe jusqu’à présent que peu d’œuvres : parmi celles-ci figurent le film Nous, les vivants (italien, 1942) qui est une adaptation du livre de Ayn Rand : ce récit de la révolution d’Octobre se veut une critique du fascisme italien. L’histoire de la fille du dernier tsar, Anastasia, a été portée à l’écran à de nombreuses reprises. Les versions les plus connues sont celle de 1956 avec Ingrid Bergman et la comédie musicale de Don Bluth (1997, américain), ancien chef dessinateur de Walt Disney Pictures. Cette comédie musicale porte autant sur l’histoire de la ville que sur son opulence esthétique. Les seuls films sur Saint-Pétersbourg ayant eu une audience internationale sont L'Arche russe qui retrace l’histoire de la ville et qui a été tourné en un seul plan séquence à l’Ermitage ainsi que le film La Chute (qui retrace l'histoire des derniers jours d'Hitler) dont une partie fut tournée à Saint-Pétersbourg, car certaines parties du centre-ville historique présentent de grandes ressemblances avec Berlin. Le film Les Poupées russes de Cédric Klapisch — partiellement tourné à Saint-Pétersbourg en 2005 — a connu un beau succès en France et au-delà.

La ville n’est que rarement le cadre de fictions qui ne soient pas des adaptations d’œuvres littéraires. Les fictions utilisent Saint-Pétersbourg pour l’arrière-plan impressionnant qu’elle fournit. Le film de James Bond GoldenEye (1995) montre une ville quasiment post-apocalyptique. Le film britannique Minuit à Saint-Pétersbourg (en) (1996) utilise à foison des scènes tournées au milieu des principaux monuments de Saint-Pétersbourg. Le film Onegin (1999 avec entre autres Liv Tyler) dont le scénario s’inspire du poème Eugène Onéguine de Pouchkine, délaisse le déroulement de l'histoire au profit de vues sur les monuments de Saint-Pétersbourg. La Maison Russie, un thriller d’espionnage avec Sean Connery, Michelle Pfeiffer et Klaus Maria Brandauer donne de la ville une image romantique grâce à des prises de vue esthétisantes et une bande-son symphonique.

Musique

Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg.

Dans les années 1980, à la suite de la disparition de la censure durant la perestroïka, un courant rock très vivant s’est développé à Léningrad. De nombreux groupes de rock se sont formés sous l’égide du club de rock de Léningrad. Les courants artistiques ont pu s’épanouir librement dans la ville contrairement à Moscou où les libertés étaient plus surveillées. Ces groupes et leurs interprètes continuent aujourd’hui à exercer une influence sur la scène musicale russe. Ce sont notamment Aquarium de Boris Grebenchtchikov, Kino de Viktor Tsoi, Alissa de Konstantin Kintchev, Zoopark avec Mike Naoumenko ou DDT de Iouri Chevtchouk (d’Oufa)[44].

La place du Palais.

Cette musique s’inspire de la musique occidentale, mais possède des tonalités typiques que peut percevoir une oreille russe. Les textes des morceaux sont proches des textes des compositeurs de l’Âge d’Argent, période d’épanouissement culturel des années 1900-1910 à Moscou et Saint-Pétersbourg.

Le festival des Nuits blanches

Au mois de juin (pendant deux à trois semaines) le soleil ne se couche quasiment pas : un festival international le Festival des nuits blanches est organisé durant ces « nuits blanches » qui coïncident avec la fin de l'année scolaire. Des représentations musicales et théâtrales exceptionnelles sont organisées, mais également des spectacles plus populaires auxquels assistent un grand nombre d'habitants : concerts de musique de variétés, feux d'artifice, joute navale, etc. C'est aussi à cette occasion que se produisent les voiles écarlates.

Sport

Stade Petrovski.

La première compétition sportive a été organisée en 1703 par Pierre le Grand, après la victoire de l'Empire sur la marine suédoise. Les jeux équestres ont été une longue tradition, populaire du temps des Tsars et de l'aristocratie, mais aussi pour les entraînements militaires.

Saint-Pétersbourg a abrité une partie du tournoi de football pendant les Jeux olympiques d'été de 1980. Les jeux Goodwill 1994 ont été également organisés dans la ville.

Le stade Petrovski est un complexe sportif qui peut accueillir 21 570 spectateurs.

Le stade Krestovski, situé sur l'île du même nom, a été achevé en 2017 à la place de l'ancien stade Kirov (qui a compté jusqu'à 110 000 places). Base du club du Zénith Saint-Pétersbourg (auparavant au stade Petrovski) et de 68 000 places, il a été construit pour accueillir des matchs de la Coupe du monde de football de 2018 et devait accueillir la finale de l'édition 2021 de la Ligue des champions[45].

Le club de football de la ville est le Zénith Saint-Pétersbourg. Fondé en 1925, le club a gagné 1 fois le championnat soviétique (1984) et 9 fois le championnat russe (2007, 2010, 2012, 2015, 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023) et a remporté 4 fois la Coupe de Russie en 1999, 2010, 2016 et 2020. Le Zénith a également remporté la Coupe UEFA 2007-08 et la Super Coupe UEFA 2008.

L'équipe de basket-ball de longue date de la ville est le Spartak Saint-Pétersbourg (anciennement Spartak Leningrad), qui connut son heure de gloire dans les années 1970. Depuis 2007 le Zénith Saint-Pétersbourg est l'autre équipe de la ville, et celle qui connaît les meilleurs résultats.

Les équipes de hockey sur glace de la ville comprennent le SKA Saint-Pétersbourg, le HC VMF Saint-Pétersbourg qui font partie des meilleurs clubs russes.

La ville accueille également, de 1995 à 2022, le tournoi de tennis de Saint-Pétersbourg.

En nautisme, la première compétition fut l'épreuve d'aviron de 1703 initiée par Pierre le Grand, après la victoire sur la flotte suédoise. Des événements de yachting ont été organisés par la marine russe depuis la fondation de la ville. Les clubs de yachting les plus prestigieux de la ville sont le St-Petersburg River Yacht Club et le Neva Yacht Club, ce dernier fondé en 1718 étant l'un des plus vieux yachts clubs du monde.

Économie

Généralités

Pont Izmaïlovski.
Perspective Nevski, centre financier majeur.
Le port de Saint-Pétersbourg (2003).

Saint-Pétersbourg est un centre de communications et un site majeur de la recherche et de l'industrie russe. Comme dans une grande partie de la Russie, le tissu économique bénéficie depuis le début des années 2000 de la prospérité financière qui découle de la hausse du prix des matières premières, mais le poids relatif de Saint-Pétersbourg dans l'économie russe et son rôle symbolique sont en constant déclin malgré la politique volontariste de l'équipe municipale de l'équipe du maire Anatoli Sobtchak (1991-1996) et l'appui des plus hauts dirigeants russes (Vladimir Poutine est un enfant de la ville). Saint-Pétersbourg a perdu son statut de deuxième capitale et tend à redevenir une simple capitale régionale[46].

Le produit intérieur brut de la ville s'est élevé selon Rosstat à 9,440 milliards de roubles en 2021. Cela faisait d'elle le deuxième sujet par PIB après Moscou, et devançant l'oblast de Moscou. Elle est aussi le premier sujet en terme de PIB du district fédéral du Nord-Ouest, et le PIB contribuait à 7,79 % du PIB russe cette année là[47].

Secteurs économiques

Établissement du fabricant de turbines LMZ sur la Neva.

Le poids de l'industrie était traditionnellement important avec une part prépondérante liée au complexe militaro-industriel (plus de 70 % avant la perestroïka[48]). Saint-Pétersbourg compte des entreprises rattachées à pratiquement toutes les branches d'activité, la construction navale et le secteur des machines-outils étant particulièrement bien représentés. Tous les brise-glaces atomiques et la majorité des sous-marins sont construits à Saint-Pétersbourg. Les principaux secteurs industriels également bien représentés sont l'électronique (essentiellement pour l'aéronautique et l'aérospatiale), les nouveaux matériaux, la production d'énergie (LMZ est un des plus gros fabricants de turbines du monde), l'appareillage médical, les secteurs de la santé et de la médecine préventive ainsi que l'ingénierie écologique. L'industrie automobile étrangère, qui détient une part croissante du marché russe, a installé, dans près de la moitié des cas, ses usines de montage dans la région, à l'instar de General Motors ou encore Scania pour l'assemblage, ou bien Continental AG pour la fabrication de pneumatiques. Saint-Pétersbourg, le Détroit russe, a été retenu surtout grâce aux pressions et incitations des dirigeants russes. Plusieurs multinationales étrangères se sont également installées comme Wrigley, Gillette, Rothmans, SEB, Unilever, Japan Tobacco et Coca-Cola. La brasserie Baltika, entreprise locale fondée à parts égales par le danois Carlsberg et l'écossais Scottish & Newcastle, a réalisé en 2005 près d'un milliard de chiffres d'affaires et est la plus grosse brasserie de Russie et la deuxième en taille d'Europe. La coentreprise créée en 1990 à Saint-Pétersbourg est rapidement devenue une entreprise importante pour la ville.

Des mesures fiscales ont permis d'attirer le siège de plusieurs grandes entreprises russes, essentiellement celles comportant une forte participation de l'État, ont délocalisé leur siège, situé auparavant à Moscou, sur les bords de la Neva. Ainsi les taxes de la filiale pétrolière de Gazprom « Gazprom Neft », la banque généraliste Vnechtorgbank (VTB), l'armateur Sovtorgflot, la firme d'oléoducs Transneftprodukt ou la compagnie aérienne Transaéro devraient dans le futur alimenter le budget municipal.

Le gravier, le grès, l'argile et la tourbe sont extraits sur le territoire de la ville. En revanche, l'agriculture ne joue aucun rôle dans l'économie locale. À 80 km de Saint-Pétersbourg, dans la ville de Sosnovy Bor, se trouve une grande centrale nucléaire qui produit 50 % de l'énergie électrique consommée dans la région.

Les infrastructures portuaires de Saint-Pétersbourg en font le premier port commercial de Russie et couvrent près de 25 % du transit marchand de la Russie.

Saint-Pétersbourg était le port principal de la flotte de l'Union soviétique et une grande partie des navires de combat et des sous-marins se trouvent encore aujourd'hui dans le port militaire de la ville. Le premier bateau à moteur à propulsion diesel, le Vandal, construit en 1903 à Rybinsk, était basé à Saint-Pétersbourg. Avant la perestroïka, le complexe militaro-industriel représentait 80 % de l'économie de la ville.

Quelques entreprises connues dans le monde entier depuis la période soviétique sont originaires de Saint-Pétersbourg et y ont leur siège comme : l’éditeur Prospekt Nauki, renommé pour ses publications scientifiques, le combinat optique, dont l'appareil Lomo LC-A à la qualité optique médiocre est à l'origine d'un phénomène artistique original : la lomographie. Et le fleuron de l’industrie horlogère soviétique l’usine de montres de Petrodvorets qui produit les fameuses montres Raketa.

Le tourisme joue un rôle croissant dans l'économie de Saint-Pétersbourg. Selon l'UNESCO, la ville fait partie des 10 destinations préférées des vacanciers.

Transport

Plan du Métro de Saint-Pétersbourg.

La ville est un des principaux nœuds de communications du pays. C'est le centre du réseau routier et ferroviaire régional et il dispose d'un port maritime vital pour la Russie (le delta de la Neva, au fond du golfe de Finlande, offre une ouverture maritime à la Russie sur la mer Baltique). La ville, qui constitue le terminus de la voie d'eau Volga-Baltique qui relie la Baltique avec la mer Noire, compte plusieurs ports fluviaux (dans le delta de la Neva).

Saint-Pétersbourg est une ville où le transport en commun est plutôt développé. Le développement de l'ensemble portuaire fait partie des priorités du pays depuis l'indépendance des pays baltes, dont les ports captent aujourd'hui une partie substantielle des flux de marchandises. À moyen terme, le réseau de métro doit être étendu d'une quarantaine de kilomètres et une ligne de RER passant par la gare de Saint-Pétersbourg doit être construite pour soulager le réseau de bus, tramway et métro.

Métro

Station Volkovskaïa.
Gare de Finlande.
Station perspective Nevski.

La ville est desservie par un réseau de métro entièrement souterrain inauguré en 1955. En raison de la nature marécageuse du terrain, il a été nécessaire de creuser le tunnel dans la couche de granite située à grande profondeur : c'est le métro le plus profond du monde[49] puisqu'il descend jusqu'à 90 mètres de profondeur. Il compte actuellement cinq lignes dont les 67 stations s'étendent sur 113,5 km de réseau (distance moyenne entre les stations 1 800 mètres) et transporte quotidiennement plus de 3,43 millions de passagers[50]. Les plus anciennes stations du réseau sont décorées de manière somptueuse (marbre, œuvres d'art, lustres), en particulier les stations Avtovo et Narvskaïa. Ces deux stations font partie la ligne Kirovsko-Vyborgskaïa (en russe : Кировско-Выборгская) qui présente de nombreuses œuvres artistiques, dont des sculptures, des vitraux et des peintures murales. Ces deux stations sont classées dans les 100 plus impressionnantes stations de métro du monde.

Trains

Métro de Saint-Pétersbourg.

La ville a cinq gares principales desservant diverses directions : les gares Baltique, Vitebsk, Ladoga (en), Moscou et de Finlande. Saint-Pétersbourg a des liaisons régulières avec Helsinki via Vyborg (du côté russe), Kouvola et Lahti (du côté finlandais) via le train rapide Allegro et Moscou, via le train rapide Sapssan en 4 heures ou moins ou différents trains de nuits (comme l'Express, le Baltique express, le Léon Tolstoy et la Flèche Rouge)[51].

La gare de Vitebsk (Витебский Вокзал) est la plus vieille gare de Saint-Pétersbourg, son architecture est de style Art nouveau (vitraux, boiseries dans certains salons) avec un ton jaune ocre et blanc. C'est de là que le premier train en provenance de Moscou arriva en . La gare de Vitebsk a été restaurée (2001-2003) à l'occasion du tricentenaire de la création de Saint-Pétersbourg. Avant la Première Guerre mondiale, le Nord-Express allait directement de Saint-Pétersbourg jusqu'à Paris. Saint-Pétersbourg possède un réseau ferroviaire régional (« Elektritschka ») s'étendant très loin ; de l'oblast de Léningrad, il dessert certaines villes de l'oblast de Novgorod, l'oblast de Pskov et la république de Carélie.

Tramways, trolleybus et bus

Station Baltiïskaïa.

La ville de Saint-Pétersbourg possède un réseau d'autobus et de trolleybus développé. Le réseau de tramway de Saint-Pétersbourg était autrefois le plus important de la planète. Il comporte en 2007 38 lignes et 220 km de voies. Depuis la libéralisation de l'économie russe, les autorités municipales ont choisi de privilégier les modes de transports individuels : plus de 120 km de lignes ont été supprimées depuis les années 1960 pour faire de la place aux véhicules automobiles (surtout dans le centre-ville) et les investissements sont réduits au minimum. Le parc qui comprend près de 1 000 voitures est vieillissant. Tramway et trolleybus transportent environ 475 millions de passagers par an dans les années 2000[52]. Le tramway subit la concurrence de minibus privés (les « marchroutkas ») qui assurent la desserte des mêmes lignes avec une meilleure fréquence mais à un coût supérieur. Ce mode de transport a capturé une part de marché importante du transport public de la ville.

Magasin « Gavanski ».

Réseau routier

Saint-Pétersbourg est desservie par douze axes routiers importants. Les embouteillages sont courants dans la ville en raison des volumes quotidiens de trafic de banlieue, du trafic interurbain et de la neige excessive en hiver. La construction d'autoroutes telles que le périphérique de Saint-Pétersbourg, achevé en 2011, et la rocade express ouest, achevée en 2017, a permis de réduire le trafic dans la ville. L'autoroute Moscou-Saint-Pétersbourg (M11) est une autoroute fédérale achevée en 2019 qui relie Saint-Pétersbourg à Moscou. La déviation vers l'est permettant d'éviter la traversée de la ville a été ouverte au transport en , la rocade express ouest en . Saint-Pétersbourg est également un important corridor de transport reliant la Scandinavie à la Russie et à l'Europe de l'Est. Depuis le périphérique part diverses routes vers le nord avec l'A181 vers la Finlande, l'A121 vers Sortavala, vers Mourmansk avec la R21. Au sud, Moscou peut être reliée par la M11 et aussi par la M10. Au sud-ouest, la R23 se dirige vers Pskov et la Biélorussie, et à l'ouest l'A180 part vers l'Estonie.

La station Zvenigorodskaïa.

Port de commerce

Le commerce extérieur est un atout majeur de Saint-Pétersbourg[25], la ville est donc reliée à d'autres villes d'Europe. Une ligne de ferry dessert Kaliningrad. D’autres liaisons existent avec Stockholm, Helsinki, Kiel, Rostock, Lübeck, Sassnitz et d’autres ports de la mer Baltique. Les principaux avant-ports de Saint-Pétersbourg se trouvent à Oust-Louga et Vyssotsk.

Aéroport

La ville est desservie par l'aéroport international de Poulkovo, situé à environ 15 km au sud du centre-ville. Après Moscou, il s'agit de la deuxième plate-forme aéroportuaire de Russie, avec 19,6 millions de passagers en 2019[53]. Il comprend depuis 2013 deux terminaux interconnectés.

Tourisme

Le tourisme d'affaires joue un rôle important dans l'économie tout comme celui intérieur de toute la Russie en plus de celui associé aux visiteurs des pays étrangers. Cela prend ainsi une place importante dans le secteur des services et se reflète sur l'activité, la vitalité économique. La ville possède un imposant patrimoine historique et culturel créant alors un produit touristique de choix et fait du tourisme une base de l'économie urbaine. D'ailleurs, Saint-Pétersbourg a pris la 10e place à la fin de l'année 2012 (2010 - 7e place) parmi les villes touristiques les plus visitées et populaires d'Europe (et la 20e dans le monde).

En 2016, Saint-Pétersbourg a été visité par 6,9 millions de touristes (le nombre de ressortissants étrangers qui sont arrivés à Saint-Pétersbourg à travers les points de passage du district fédéral du Nord-Ouest en 2016, est élevé à 2 847 200 personnes (principalement des touristes de Finlande, de l'Allemagne, des États-Unis, de la Suède et de la France[54]. La ville compte au moins 358 petits et grands hôtels (dont les fameux « Grand Hôtel Europe », « Astoria », « Saint-Pétersbourg Corinthia », « Baltic », « Pulkovo », « Saint-Pétersbourg », « Moscou », « Russie », « Octobre », « Azimut Hotel Sank Petersburg » et d'autres) et en incluant les chambres d'hôtes cela peut en représenter 27 000 chambres. Avec l'introduction d'un nouveau port de mer à l'ouest de l'île Vassilievski et de l'abolition du régime des visas pour les visites à court terme de touristes, la ville est devenue l'un des centres du tourisme de croisière en Europe. Ainsi 457 000 croisiéristes ont visité la capitale du Nord en 2016[55].

En , Saint-Pétersbourg a reçu le prix prestigieux de la World Travel Awards du domaine de l'industrie du tourisme dans la catégorie « Destination chef de file en tant que ville culturelle mondiale » (World’s Leading Cultural City Destination) 2016 et dans les sources de langue russe elle a été baptisée « capitale touristique du monde »[56],[57],[58].

Toujours selon le site officiel gouvernemental de la ville[59], les touristes en 2015 y ayant séjourné une nuit représentaient 4 %, deux nuits 11 %, trois nuits 16 %, quatre nuits 22 %, cinq nuits 15 %, six nuits 7 %, sept nuits 9 % et plus de sept 16 % ; puis pour ce qui est des sommes dépensées par jour, 55 % du budget des touristes était de 0 à 100 euros, tandis que 32 % d'entre eux dépensaient de 100 à 250 euros, 9 % de 250 à 500 euros et 4 % de visiteurs aisés portaient à des débours de 500 euros et plus.

Enseignement et recherche

Bâtiment de l'Académie des beaux-arts.

Historiquement, Saint-Pétersbourg était le centre scientifique de la Russie : c'est dans cette ville qu'ont été créées au XVIIIe siècle les grandes institutions scientifiques russes, sous l'impulsion de Pierre le Grand et de Catherine II. Aujourd'hui, la ville est toujours, à côté de Moscou, le plus important centre d'enseignement supérieur et de recherche scientifique. Il y a à Saint-Pétersbourg 120 universités, grandes écoles et écoles techniques supérieures. Parmi celles-ci, 43 sont publiques, 22 militaires et 50 gérées par le privé mais avec des diplômes reconnus par l'État. Les plus connues sont l'université de Saint-Pétersbourg, l'université d'économie, l'université polytechnique, l'université Herzen, l'Académie des beaux-arts, le Conservatoire Rimski-Korsakov, l'université technique du génie militaire et l'Académie militaire de logistique et transport.

Dans la ville, 600 000 habitants se consacrent à l'enseignement et à la recherche, dont environ 340 000 étudiants. Plusieurs prix Nobel ont été attribués à des personnalités vivant ou travaillant dans la ville : le dernier à être récompensé est Jores Alferov, prix Nobel de physique en 2000.

Panorama

Place du Palais.

Personnalités liées à Saint-Pétersbourg

Piotr Ilitch Tchaïkovski.
Vladimir Poutine.
Dmitri Medvedev.

Morts à Saint-Pétersbourg

Autres personnalités de Saint-Pétersbourg

Galerie

Jumelages

La ville de Saint-Pétersbourg entretient des relations de coopération avec[61] :

Carte
Jumelages et partenariats de Saint-Pétersbourg.Voir et modifier les données sur Wikidata
Jumelages et partenariats de Saint-Pétersbourg.Voir et modifier les données sur Wikidata
VillePaysPériode
Aarhus[62]Danemarkdepuis
AdanaTurquie
Addis-AbebaÉthiopiedepuis
Alexandrie[62]Égyptedepuis
Almaty[62]Kazakhstandepuis
Anvers[62]Belgiquedepuis
Aqaba[62]Jordaniedepuis
Astana[62]Kazakhstandepuis
Bakou[63],[62],[64]Azerbaïdjandepuis
Bangkok[62]Thaïlandedepuis le
Barcelone[62]Espagnedepuis
Bethléem[62],[65]Palestinedepuis
Bichkek[62]Kirghizistandepuis
Bizerte[62]Tunisiedepuis
Bombay[62]Indedepuis
Bordeaux[66],[62]Francedepuis
BudapestHongriedepuis
Buenos Aires[62]Argentinedepuis
CasablancaMaroc
Chengdu[67]Chinedepuis
Colombo[62]Sri Lankadepuis
commune de Stockholm[62]Suèdedepuis
Constanța[62]Roumaniedepuis
Cracovie[62],[68]Pologne -
Daegu[69],[62]Corée du Suddepuis le
Daugavpils[70],[71],[62]Lettoniedepuis le
Debrecen[62],[72]Hongriedepuis
DjeddahArabie saoudite
Douchanbé[62]Tadjikistandepuis
Dresde[62],[73]Allemagnedepuis
Erevan[62]Arméniedepuis le
Gagaouzie[62]Moldaviedepuis
Gdańsk[74],[62],[75]Polognedepuis le
Guadalajara[62]Mexiquedepuis
GuadalajaraMexique
Gênes[62]Italiedepuis
Göteborg[62]Suèdedepuis
Hambourg[62],[76]Allemagnedepuis
Haïfa[62]Israëldepuis
Haïphong[62]Viêt Namdepuis
Helsinki[62]Finlandedepuis
Hô Chi Minh-Ville[62]Viêt Namdepuis
Incheon[62]Corée du Suddepuis
Ispahan[62]Irandepuis
Istanbul[62]Turquiedepuis
Johannesbourg[77]Afrique du Suddepuis
Kaunas[62],[78]Lituanie -
Kharkiv[62]Ukrainedepuis
Khartoum[62]Soudandepuis
Kiev[79],[62]Ukraine -
Kotka[62]Finlandedepuis
Košice[62]Slovaquiedepuis
Krasnoïarsk[80],[81]Russiedepuis
La Havane[62]Cubadepuis
Le Cap[82]Afrique du Suddepuis
Le Havre[83],[84],[85]Francedepuis
Le Pirée[62]Grècedepuis
Limassol[62]Chypredepuis
Los Angeles[62],[86],[87]États-Unisdepuis
LvivUkraine
Lyon[62]Francedepuis
ManamaBahreïndepuis
Manchester[62]Royaume-Unidepuis
Mar del Plata[62]Argentinedepuis
Maribor[62]Slovéniedepuis
Mikkeli[62]Finlandedepuis
Milan[88],[62]Italie -
Minsk[62]Biélorussiedepuis
Montevideo[62]Uruguaydepuis
Mykolaïv[82]Ukrainedepuis le
Nampo[62]Corée du Norddepuis
NessebarBulgarie
Netanya[89]Israëldepuis
Nice[62]Francedepuis le
Och[62]Kirghizistandepuis
Odessa[62],[90]Ukraine -
Osaka[62]Japondepuis
Oslo[62]Norvègedepuis
Oulan-Bator[62]Mongoliedepuis
Paris[62]Francedepuis
Plovdiv[91],[62]Bulgariedepuis
Porto Alegre[92],[93]Brésildepuis le
Prague[62],[94]Tchéquie -
Pusan[62]Corée du Suddepuis
Pékin[62]Chinedepuis
Qingdao[62]Chinedepuis
Québec[62]Canadadepuis
ReinickendorfAllemagne
Riga[62]Lettoniedepuis
Rio de Janeiro[62]Brésildepuis
Rishon LeZion[95]Israëldepuis le
Rotterdam[62]Pays-Basdepuis
Santiago de Cuba[62]Cubadepuis
Shanghai[62]Chinedepuis le
SofiaBulgarie
SousseTunisie
St. Petersburg[62]États-Unisdepuis
Stavanger[62]Norvègedepuis
Sébastopol[82]Ukrainedepuis
TachkentOuzbékistandepuis
Tallinn[62],[96]Estonie -
Tampere[62]Finlandedepuis
Tbilissi[82]Géorgiedepuis
Thessalonique[62]Grècedepuis
Turin[62]Italiedepuis
Turku[97],[98],[62],[99]Finlandedepuis
Téhéran[62]Irandepuis
VarnaBulgarie
Varsovie[82],[100]Pologne -
Venise[77],[62],[101]Italiedepuis
Ville de Melbourne[62]Australiedepuis
Vilnius[102],[62],[103]Lituanie -
Wenzhou[104],[105]Chinedepuis
Xi'anChinedepuis
Zagreb[62]Croatiedepuis
Édimbourg[62],[106]Royaume-Unidepuis

Notes et références

Notes

  1. En orthographe précédant la réforme de 1917-1918 : Санктъ-Петербургъ.
  2. Candidature d'Alexandre Beglov officiellement Indépendante, soutenue par Russie unie

Références

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Voir aussi

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Bibliographie

Documentation

Articles connexes

Liens externes