« Guerre de Croatie » : différence entre les versions

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{{Infobox Conflit militaire
{{Infobox Conflit militaire
| image = Croatian War of Independence collage.jpg
| image = Croatian War of Independence collage.jpg
| légende = Dans le sens des aiguilles d'une montre en partant du haut : la rue centrale de [[Dubrovnik]], le ''Stradun'' lors du [[Siège de Dubrovnik|siège de la ville]] ; le château d'eau de [[Vukovar]] détruit arborant le [[Drapeau de la Croatie|drapeau croate]] ; soldats de l'[[Forces terrestres de la république de Croatie|armée croate]] se préparant à détruire un char [[République serbe de Krajina|serbe]] ; le cimetière de la ville de [[Vukovar]] ; char [[T-54]] serbe détruit sur la route de [[Drniš]].
| légende = Dans le sens des aiguilles d'une montre en partant du haut : la rue centrale de [[Dubrovnik]], le ''Stradun'' lors du [[Siège de Dubrovnik|siège de la ville]] ; le château d'eau de [[Vukovar]] détruit arborant le [[Drapeau de la Croatie|drapeau croate]] ; soldats de l'[[Forces terrestres de la république de Croatie|armée croate]] se préparant à détruire un char [[République serbe de Krajina|serbe]] ; le cimetière de la ville de [[Vukovar]] ; char [[T-54]] serbe détruit sur la route de [[Drniš]].
| conflit = Guerre de Croatie
| conflit = Guerre de Croatie
| guerre = [[Guerres de Yougoslavie]]
| guerre = [[Guerres de Yougoslavie]]
| date = 17 août 1990 - 12 novembre 1995<br/><small>({{Durée|17|08|1990|12|11|1995}})</small>{{#tag:ref|Il n'y eut jamais de déclaration de guerre officielle. Les premiers affrontements armés furent l'incident de [[Pakrac]] le {{1er}} mars 1991<ref name="NYTimes-Pakrac-3Mar1991"/> et l'[[incident des lacs de Plitvice]] le 31 mars 1991 où eurent lieu les premières pertes<ref name="NYTimes-Plitvice-31Mar1991"/>. La dernière grande opération militaire fut l'[[opération Tempête]] qui eut lieu du 4 au 8 août 1995<ref name="LATimes-Storm-Complete"/>. Formellement les hostilités cessèrent avec les accords d'[[Erdut]] complétés par les [[accords de Dayton]] en novembre 1995<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95"/>.|group="A"}}
| date = 17 août 1991 - 12 novembre 1995<br/><small>({{Durée|17|08|1991|12|11|1995}})</small>{{#tag:ref|Il n'y eut jamais de déclaration de guerre officielle. Les premiers affrontements armés furent l'incident de [[Pakrac]] le {{1er}} mars 1991<ref name="NYTimes-Pakrac-3Mar1991"/> et l'[[incident des lacs de Plitvice]] le 31 mars 1991 où eurent lieu les premières pertes<ref name="NYTimes-Plitvice-31Mar1991"/>. La dernière grande opération militaire fut l'[[opération Tempête]] qui eut lieu du 4 au 8 août 1995<ref name="LATimes-Storm-Complete"/>. Formellement les hostilités cessèrent avec les accords d'[[Erdut]] complétés par les [[accords de Dayton]] en novembre 1995<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95"/>.|group="A"}}
| lieu = [[Croatie]]{{#tag:ref|Il y eut également quelques affrontements en [[Bosnie-Herzégovine]], particulièrement à la fin 1994 et au début 1995.|group="A"}}
| lieu = [[Croatie]]{{#tag:ref|Il y eut également quelques affrontements en [[Bosnie-Herzégovine]], particulièrement à la fin 1994 et au début 1995.|group="A"}}
| issue = Victoire [[Croatie|croate]]
| issue = Victoire [[Croatie|croate]]
* Les forces croates reprennent le contrôle de la [[République serbe de Krajina]];
* Les forces croates reprennent le contrôle de la [[République serbe de Krajina]];
* Les avancées bosniaques et croates en [[Bosnie-Herzégovine]] menèrent à la fin de la [[guerre de Bosnie-Herzégovine]].
* Les avancées bosniaques et croates en [[Bosnie-Herzégovine]] menèrent à la fin de la [[guerre de Bosnie-Herzégovine]].
| casus = [[Incident des lacs de Plitvice]]<br>Déclaration d'indépendance de la Croatie
| territoires = Le gouvernement croate prend le contrôle de la majorité des territoires croates occupés par les rebelles serbes, le reste étant contrôlé par l'[[Force de protection des Nations Unies|ATNUSO]]{{#tag:ref|Trois mois après la défaite militaire de la [[République serbe de Krajina]] lors de l'opération Tempête<ref name="LATimes-Storm-Complete"/>, les accords d'Erdut soutenus par l'ONU furent signés entre les autorités serbes et croates le 12 novembre 1995<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95"/>. L'accord prévoyait une période de transition de deux ans, par la suite allongée d'un an au cours duquel les territoires occupés par l'ONU devaient être transférés au gouvernement croate. Les casques bleus se retirèrent en 1998<ref name="NYTimes-UNTAES-16Jan98"/>.|group="A"}}.
| territoires = Le gouvernement croate prend le contrôle de la majorité des territoires croates occupés par les rebelles serbes, le reste étant contrôlé par l'[[Force de protection des Nations Unies|ATNUSO]]{{#tag:ref|Trois mois après la défaite militaire de la [[République serbe de Krajina]] lors de l'opération Tempête<ref name="LATimes-Storm-Complete"/>, les accords d'Erdut soutenus par l'ONU furent signés entre les autorités serbes et croates le 12 novembre 1995<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95"/>. L'accord prévoyait une période de transition de deux ans, par la suite allongée d'un an au cours duquel les territoires occupés par l'ONU devaient être transférés au gouvernement croate. Les casques bleus se retirèrent en 1998<ref name="NYTimes-UNTAES-16Jan98"/>.|group="A"}}.
| combattants1 = {{République serbe de Krajina}}{{#tag:ref|Initialement, les régions autonomes de [[Kninska Krajina]], de [[Slavonie|Slavonie occidentale]] et [[Slavonie orientale|orientale]] combattaient séparément contre le gouvernement croate. Le 19 décembre 1991, les régions sont intégrées au sein de la [[République serbe de Krajina]]<ref name="EE-CIS-book">{{Ouvrage |langue=en |titre=Eastern Europe and the Commonwealth of Independent States |lieu=Londres |éditeur=[[Routledge]] |année=1998 |pages totales=1004 |passage=272-278 |isbn=1-85743-058-1 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=qmN95fFocsMC |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>.|group="A"|name="sao2rsk"}}
[[Fichier:Logo of the JNA.svg|20px|Yugoslav People's Army]] [[Armée populaire yougoslave]] (JNA)<br /><small>(contrôlée par la {{Drapeau|Serbia|1991|size=10px}} [[République de Serbie (1990-2006)|Serbie]])</small>{{#tag:ref|Après que les anciennes républiques yougoslaves eurent déclaré leur indépendance, le Monténégro et la Serbie formèrent la [[République fédérale de Yougoslavie]] le 27 avril 1992. Les unités de la JNA furent démantelées peu après<ref name="LATimes-FRY-Created">{{Article |périodique=The Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1992-04-28/news/mn-977_1_yugoslavia-republic-transform |titre=Two Republics Transform Selves Into a New, Smaller Yugoslavia |éditeur=[[Associated Press]] |jour=28 |mois=avril |année=1992 |consulté le=7 janvier 2011}}</ref>. Les unités de la JNA composées de serbes participèrent aux opérations tout au long de l'année 1991 et jusqu'en mai 1992 aux côtés de la république serbe de Krajina<ref name="NYTimes-Jan3-Ceasefire"/>.|group="A"|name="SFR-Yugoslavia"}}<br /><small>(1991-92)</small>
| combattants1 = {{République serbe de Krajina}}{{#tag:ref|Initialement, les régions autonomes de [[Kninska Krajina]], de [[Slavonie|Slavonie occidentale]] et [[Slavonie orientale|orientale]] combattaient séparément contre le gouvernement croate. Le 19 décembre 1991, les régions sont intégrées au sein de la [[République serbe de Krajina]]<ref name="EE-CIS-book">{{Ouvrage |langue=en |titre=Eastern Europe and the Commonwealth of Independent States |lieu=Londres |éditeur=[[Routledge]] |année=1998 |pages totales=1004 |passage=272-278 |isbn=1-85743-058-1 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=qmN95fFocsMC |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>.|group="A"|name="sao2rsk"}}
[[Fichier:Logo of the JNA.svg|20px|Yugoslav People's Army]] [[Armée populaire yougoslave]] (JNA)<br /><small>(contrôlée par la {{Drapeau|Serbia|1991|size=10}} [[République de Serbie (1990-2006)|Serbie]])</small>{{#tag:ref|Après que les anciennes républiques yougoslaves eurent déclaré leur indépendance, le Monténégro et la Serbie formèrent la [[République fédérale de Yougoslavie]] le 27 avril 1992. Les unités de la JNA furent démantelées peu après<ref name="LATimes-FRY-Created">{{Article |périodique=The Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1992-04-28/news/mn-977_1_yugoslavia-republic-transform |titre=Two Republics Transform Selves Into a New, Smaller Yugoslavia |éditeur=[[Associated Press]] |jour=28 |mois=avril |année=1992 |consulté le=7 janvier 2011}}</ref>. Les unités de la JNA composées de serbes participèrent aux opérations tout au long de l'année 1991 et jusqu'en mai 1992 aux côtés de la république serbe de Krajina<ref name="NYTimes-Jan3-Ceasefire"/>.|group="A"|name="SFR-Yugoslavia"}}<br /><small>(1991-92)</small>
{{République serbe de Bosnie}}{{#tag:ref|Entre 1992 et 1994, la république serbe de Bosnie fut parfois impliquée dans les opérations militaires en Croatie, principalement en fournissant du matériel et du ravitaillement. Il y eut également des bombardements aériens à partir de la base aérienne de [[Mahovljani]] près de [[Banja Luka]] et de manière plus importante des bombardements d'artillerie sur les villes croates de [[Slavonski Brod]], [[Županja (ville)|Županja]] et [[Dubrovnik]]<ref name="SeattleTimes-SB-Artillery">{{Article |périodique=[[The Seattle Times]]|url=http://community.seattletimes.nwsource.com/archive/?date=19920716&slug=1502415 |titre=Serb Artillery Hits Refugees - At Least 8 Die As Shells Hit Packed Stadium |date=16 juillet 1992|consulté le=23 décembre 2010|auteur=Peter Maass}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Dubrovnik-Artillery-17Aug95"/>.|group="A"|name="bosnia-1992-1994"}}<br /><small>(1992-95)</small>
{{République serbe de Bosnie}}{{#tag:ref|Entre 1992 et 1994, la république serbe de Bosnie fut parfois impliquée dans les opérations militaires en Croatie, principalement en fournissant du matériel et du ravitaillement. Il y eut également des bombardements aériens à partir de la base aérienne de [[Mahovljani]] près de [[Banja Luka]] et de manière plus importante des bombardements d'artillerie sur les villes croates de [[Slavonski Brod]], [[Županja (ville)|Županja]] et [[Dubrovnik]]<ref name="SeattleTimes-SB-Artillery">{{Article |périodique=[[The Seattle Times]]|url=http://community.seattletimes.nwsource.com/archive/?date=19920716&slug=1502415 |titre=Serb Artillery Hits Refugees - At Least 8 Die As Shells Hit Packed Stadium |date=16 juillet 1992|consulté le=23 décembre 2010|auteur=Peter Maass}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Dubrovnik-Artillery-17Aug95"/>.|group="A"|name="bosnia-1992-1994"}}<br /><small>(1992-95)</small>
| combattants2 = {{République de Croatie}}{{#tag:ref|Le 25 juin 1991, le parlement croate proclame l'indépendance de la Croatie à la suite d'un référendum tenu en mai<ref name="NYTimes-Declaration-26June1991"/>. La décision fut suspendue durant trois mois<ref name="NYTimes-Suspension-29June1991"/> et devint effective le 8 octobre 1991<ref name="Sabor-Independence-8Oct1991"/>.|group="A"|name="Croatia-Yugoslavia"}}<br/>
| combattants2 = {{République de Croatie}}{{#tag:ref|Le 25 juin 1991, le parlement croate proclame l'indépendance de la Croatie à la suite d'un référendum tenu en mai<ref name="NYTimes-Declaration-26June1991"/>. La décision fut suspendue durant trois mois<ref name="NYTimes-Suspension-29June1991"/> et devint effective le 8 octobre 1991<ref name="Sabor-Independence-8Oct1991"/>.|group="A"|name="Croatia-Yugoslavia"}}<br/>
{{République de Bosnie-Herzégovine}}{{#tag:ref|La Bosnie-Herzégovine joua un rôle important à la fin de la guerre en 1994-1995. À la suite des accords de Washington, l'armée croate était autorisée à pénétrer en Bosnie-Herzégovine ce qui lui permit de flanquer [[Knin]], la capitale de la république serbe de Krajina<ref name="NYT-WashingtonAgreement-19Mar1994"/>.|group="A"|name="bosnia-1994-1995"}}<br /><small>(1995)</small><br />'''''Soutiens:'''''<br />{{Argentine}}<ref>{{Site web
{{République de Bosnie-Herzégovine}}{{#tag:ref|La Bosnie-Herzégovine joua un rôle important à la fin de la guerre en 1994-1995. À la suite des accords de Washington, l'armée croate était autorisée à pénétrer en Bosnie-Herzégovine ce qui lui permit de flanquer [[Knin]], la capitale de la république serbe de Krajina<ref name="NYT-WashingtonAgreement-19Mar1994"/>.|group="A"|name="bosnia-1994-1995"}}<br /><small>(1995)</small>
| commandant1 = {{Drapeau|Serbia|1991}}[[Fichier:Flag of FR Yugoslavia.svg|22px]] [[Slobodan Milošević]]<br />[[Fichier:Flag of Serbian Krajina (1991).svg|22px]] [[Milan Babić]]<br />[[Fichier:Flag of Serbian Krajina (1991).svg|22px]] [[Goran Hadžić]]<br />[[Fichier:Flag of Serbian Krajina (1991).svg|22px]] [[Milan Martić]]<br />[[Fichier:Flag of Serbian Krajina (1991).svg|22px]] [[Mile Mrkšić]]<br />[[Fichier:Logo of the JNA.svg|22px|Yugoslav People's Army]] [[Veljko Kadijević]]<br />{{Drapeau|Serbia|1991}} [[Jovica Stanišić]]<br />{{Drapeau|Serbia|1991}} {{lien|Franko Simatović}}<br />[[Fichier:Flag of Republika Srpska.svg|22px]] [[Radovan Karadžić]]<br />[[Fichier:Flag of Republika Srpska.svg|22px]] [[Ratko Mladić]]
|url= http://seprin.info/2014/05/29/militares-argentinos-por-el-mundo-los-heroes-no-reconocidos/
| commandant2 = {{Drapeau|Croatia}} [[Franjo Tuđman]]<br />{{Drapeau|Croatia}} {{Lien|trad=Gojko Šušak|fr=Gojko Šušak|texte=Gojko Šušak}}<br />{{Drapeau|Croatia}} {{Lien|trad=Anton Tus|fr=Anton Tus|texte=Anton Tus}}<br />{{Drapeau|Croatia}} {{Lien|trad=Janko Bobetko|fr=Janko Bobetko|texte=Janko Bobetko}}<br />{{Drapeau|Croatia}} {{Lien|trad=Zvonimir Červenko|fr=Zvonimir Červenko|texte=Zvonimir Červenko}}<br />{{Drapeau|Croatia}} {{Lien|trad=Petar Stipetić|fr=Petar Stipetić|texte=Petar Stipetić}}<br />{{Drapeau|Croatia}} [[Zvonimir Skender]]<br />{{Drapeau|Bosnia and Herzegovina|1992}} [[Atif Dudaković]]
|titre= Militares Argentinos por el mundo, los héroes no reconocidos
| pertes1 = <small>Sources serbes :</small>
|publication= seprin.info
|date= 29 Mai 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{Site web
|url= https://www.lagaceta.com.ar/nota/94584/argentina/armas-argentina-pararon-guerra-croacia.html
|titre= Las armas Argentinas pararon la guerra de Croacia
|publication= ''La gaceta'' Tucumán
|date= 9 Novembre 2004}}</ref>{{,}}<ref>{{Site web
|url= https://www.lanacion.com.ar/politica/como-se-usaron-los-fal-en-croacia-nid125868
|titre= Cómo se usaron los FAL en Croacia
|publication= La Nación
|date= 26 Janvier 1999}}</ref>{{Vatican}}<ref>{{Site web|url=https://www.monde-diplomatique.fr/1996/11/CARROZZO/5919|titre=Le Vatican et l’ex-Yougoslavie|publication=[[Monde Diplomatique]]}}</ref><br />{{Iran}}<ref>{{Site web|url=https://www.nytimes.com/1996/04/24/world/a-secret-arms-deal-between-iran-and-croatia-comes-to-light.html|titre=A Secret Arms Deal Between Iran and Croatia Comes to Light|publication= The New York Times|Date=24 Avril 1996}}</ref>
| commandant1 = {{Drapeau|Serbia|1991}}[[Fichier:Flag of FR Yugoslavia.svg|22px]] [[Slobodan Milošević]]<br />[[Fichier:Flag of Serbian Krajina (1991).svg|22px]] [[Milan Babić]]<br />[[Fichier:Flag of Serbian Krajina (1991).svg|22px]] [[Goran Hadžić]]<br />[[Fichier:Flag of Serbian Krajina (1991).svg|22px]] [[Milan Martić]]<br />[[Fichier:Flag of Serbian Krajina (1991).svg|22px]] [[Mile Mrkšić]]<br />[[Fichier:Logo of the JNA.svg|22px|Yugoslav People's Army]] [[Veljko Kadijević]]<br />{{Drapeau|Serbia|1991}} [[Jovica Stanišić]]<br />{{Drapeau|Serbia|1991}} [[Franko Simatović]]<br />[[Fichier:Flag of Republika Srpska.svg|22px]] [[Radovan Karadžić]]<br />[[Fichier:Flag of Republika Srpska.svg|22px]] [[Ratko Mladić]]
| commandant2 = {{Drapeau|Croatia}} [[Franjo Tuđman]]<br />{{Drapeau|Croatia}} [[Gojko Šušak]]<br />{{Drapeau|Croatia}} [[Anton Tus]]<br />{{Drapeau|Croatia}} [[Janko Bobetko]]<br />{{Drapeau|Croatia}} [[Zvonimir Červenko]]<br />{{Drapeau|Croatia}} [[Petar Stipetić]]<br />{{Drapeau|Croatia}} [[Zvonimir Skender]]<br />{{Drapeau|Bosnia and Herzegovina|1992}} [[Atif Dudaković]]
| pertes1 = <small>Sources serbes :</small>
* {{formatnum:7501}}{{#tag:ref|{{nombre|6222|tués}} dans la région de Krajina selon Dražen Živić<ref name="Genocide in Bosnia and the failure of international justice"/> et {{nombre|1279|soldats}} de l'armée yougoslave selon des documents officiels yougoslaves.|group="A"|name="Krajina victims"}}- {{nombre|8039|tués}} ou disparus<ref name="war-memorial1"/>{{,}}<ref name="Meštrović77">Meštrović 1996, p. 77</ref>
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** {{formatnum:5603}} combattants<br /><small>([[République serbe de Krajina|SVK]]: {{formatnum:4324}}<br />[[Armée populaire yougoslave|JNA]]: {{formatnum:1279}})</small>
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<small>Sources internationales :</small>
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| pertes2 = <small>Sources croates :</small>
| pertes2 = <small>Sources croates :</small>
* {{nombre|13583|tués}} ou disparus<ref name="index-11Dec03">{{lien web |url=http://www.index.hr/vijesti/clanak/utjecaj-srbijanske-agresije-na-stanovnistvo-hrvatske-/175515.aspx |titre=Utjecaj srbijanske agresije na stanovništvo Hrvatske ("Effects of Serbian aggression on population of Croatia") |langue=hr |jour=11 |mois=décembre |année=2003 |consulté le=23 décembre 2010 |site=Index.hr |éditeur=Index promocija d.o.o.}}</ref>
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*({{nombre|10668|morts}} confirmées, {{formatnum:2915}} disparus)
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La '''guerre de Croatie''' est un élément marquant de la [[dislocation de la Yougoslavie]] qui scelle l'effondrement de la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie]]. Elle s'est déroulée du {{date|17 août 1990}} au {{date|12 novembre 1995}}. Elle oppose la [[Croatie]], qui a proclamé son indépendance le [[25 juin|25]] [[Juin 1991|juin]] [[1991]] à l'[[Armée populaire yougoslave]] (JNA) et à la [[marine militaire yougoslave]] (JRM) sous le contrôle du gouvernement fédéral de Belgrade. Ce dernier ne contrôlait plus, à ce moment, que la [[Serbie]], le [[Monténégro]] et des [[Serbes]] de [[Bosnie-Herzégovine]] et de Croatie : selon son point de vue, la [[république socialiste de Croatie]] avait « fait [[sécession]] » tandis que du point de vue croate, il s'agit d'une '''guerre d'indépendance''', également désignée par les expressions '''guerre patriotique''' ({{lang|hr|''Domovinski rat''}}) ou '''agression de la [[Grande Serbie]]'''<ref name="HRV-name-VSA-Bilandžija"/>{{,}}<ref>{{lien web |url=http://www.croatianhistory.net/etf/et112.html |titre=The period of Croatia within ex-Yugoslavia (1918-1941, 1945-1991) |auteur=Darko Zubrinic |année=1995 |site=croatianhistory.net |consulté le=30 janvier 2011}}</ref>». Dans les sources serbes, on parle de '''Guerre en Croatie''' ({{lang|sr|''Rat u Hrvatskoj''}})<ref name="B92-RUH">{{lien brisé|titre=Srbija-Hrvatska, temelj stabilnosti ("Serbia-Croatia, foundation of stability |langue=sr |url=http://www.b92.net/info/emisije/kaziprst.php?yyyy=2010&mm=11&nav_id=470273 |éditeur=[[B92]] |jour=4 |mois=novembre |année=2010 |consulté le=22 décembre 2010}}</ref>.
La '''guerre de Croatie''' est un élément marquant de la [[dislocation de la Yougoslavie]] qui scelle l'effondrement de la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie]]. Elle s'est déroulée du {{date|17 août 1991}} au {{date|12 novembre 1995}}. Elle oppose la [[Croatie]], qui a proclamé son indépendance le [[25 juin|25]] [[Juin 1991|juin]] [[1991]] à l'[[Armée populaire yougoslave]] (JNA) y compris la [[marine militaire yougoslave]] (JRM) sous le contrôle du gouvernement fédéral de Belgrade. Ce dernier ne contrôlait plus, à ce moment, que la [[Serbie]], le [[Monténégro]] et des [[Serbes]] de [[Bosnie-Herzégovine]] et de Croatie : selon son point de vue, la [[république socialiste de Croatie]] avait « fait [[sécession (politique)|sécession]] » tandis que du point de vue croate, il s'agit d'une '''[[guerre d'indépendance]]''', également désignée par les expressions '''guerre patriotique''' ({{lang|hr|''Domovinski rat''}}) ou '''agression de la [[Grande Serbie]]'''<ref name="VSA-Bilandzija"/>{{,}}<ref name="Darko Zubrinic">{{lien web |url=http://www.croatianhistory.net/etf/et112.html |titre=The period of Croatia within ex-Yugoslavia (1918-1941, 1945-1991) |auteur=Darko Zubrinic |année=1995 |site=croatianhistory.net |consulté le=30 janvier 2011}}</ref>». Dans les sources serbes, on parle de '''guerre en Croatie''' ({{lang|sr|''Rat u Hrvatskoj''}})<ref name="B92-RUH">{{lien brisé|titre=Srbija-Hrvatska, temelj stabilnosti ("Serbia-Croatia, foundation of stability |langue=sr |url=http://www.b92.net/info/emisije/kaziprst.php?yyyy=2010&mm=11&nav_id=470273 |éditeur=[[B92]] |jour=4 |mois=novembre |année=2010 |consulté le=22 décembre 2010}}</ref>.


Au début, la guerre oppose des civils : les forces de police croates et des milices Serbes vivant dans la [[république socialiste de Croatie]], qui veulent rester au sein de la Yougoslavie. Comme la JNA est de moins en moins communiste et fédérale, et de plus en plus nationaliste serbe, de nombreuses unités de cette dernière assistent les milices Serbes combattant en Croatie<ref name="NYTimes-Otkos10"/>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Milan Martić verdict |url=http://www.icty.org/x/cases/martic/cis/en/cis_martic_en.pdf |éditeur=TPIY |jour=26 |mois=juin |année=2009 |consulté le=11 septembre 2010 |citation=Le tribunal a démontré que le président de la Serbie, Slobodan Milošević avait secrètement soutenu la préservation de la région autonome de Krajina au sein d'une Yougoslavie fédérale. Cette région devait évidemment être une province peuplée par des Serbes. Cet État devait être créé grâce à des incidents provoqués par des forces paramilitaires qui forceraient la JNA à intervenir. Initialement, la JNA devait intervenir pour séparer les deux parties en présence mais par la suite, la JNA sécuriserait les territoires du futur État serbe }}</ref>{{,}}<ref name="Annex IV">{{lien brisé|titre=Final report of the United Nations Commission of Experts established pursuant to security council resolution 780 (1992), Annex IV - The policy of ethnic cleansing|éditeur=[[ONU]]|jour=28|mois=décembre|année=1994|url=http://www.ess.uwe.ac.uk/comexpert/anx/IV.htm|consulté le=19 mars 2011}}</ref>.
Au début, la guerre oppose des civils : les forces de police croates et des milices serbes vivant dans la [[république socialiste de Croatie]], qui veulent rester au sein de la Yougoslavie. Comme la JNA est de moins en moins communiste et fédérale, et de plus en plus nationaliste serbe, de nombreuses unités de cette dernière assistent les milices serbes combattant en Croatie<ref name="NYTimes-Otkos10"/>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Milan Martić verdict |url=http://www.icty.org/x/cases/martic/cis/en/cis_martic_en.pdf |éditeur=TPIY |jour=26 |mois=juin |année=2009 |consulté le=11 septembre 2010 |citation=Le tribunal a démontré que le président de la Serbie, Slobodan Milošević avait secrètement soutenu la préservation de la région autonome de Krajina au sein d'une Yougoslavie fédérale. Cette région devait évidemment être une province peuplée par des Serbes. Cet État devait être créé grâce à des incidents provoqués par des forces paramilitaires qui forceraient la JNA à intervenir. Initialement, la JNA devait intervenir pour séparer les deux parties en présence mais par la suite, la JNA sécuriserait les territoires du futur État serbe }}</ref>{{,}}<ref name="Annex IV">{{lien brisé|titre=Final report of the United Nations Commission of Experts established pursuant to security council resolution 780 (1992), Annex IV - The policy of ethnic cleansing|éditeur=[[ONU]]|jour=28|mois=décembre|année=1994|url=http://www.ess.uwe.ac.uk/comexpert/anx/IV.htm|consulté le=19 mars 2011}}</ref>.


Puis la JNA tente de mettre fin à la sécession de la Croatie en envahissant son territoire tandis que la [[Marine militaire yougoslave|JRM]] bloque les côtes et [[Mine marine|mine]] certains chenaux ou ports<ref name="Kadijević134-135">Kadijević 1993, {{p.|134-135}}</ref>{{,}}<ref name="Bjelajac-Žunec-241">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|241}}</ref>. L'échec de ce projet pousse les forces serbes à conquérir en Croatie le maximum de territoires ayant une majorité ou une forte minorité serbe<ref>{{lien web |titre=Milan Babić verdict |url=http://www.icty.org/x/cases/babic/cis/en/cis_babic_en.pdf |éditeur=TPIY |jour=26 |mois=juin |année=2009 |consulté le=11 septembre 2010 }}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Borders-Redraw"/>{{,}}<ref name="NYTimes-Iceland" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=hr|prénom1=Ivan|nom1=Strižić|titre=Bitka za Slunj-obrana i oslobađanje grada Slunja i općina Rakovice, Cetingrada, Saborsko i Plitvička Jezera od velikosrbske agresije|lieu=Zagreb|éditeur=Naklada Hrvoje|année=2007|pages totales=887|passage=124|isbn=978-953-95750-0-5}}</ref> et à y établir la [[République serbe de Krajina]] (RSK). Ceci, joint à la fondation d'une [[République serbe de Bosnie|entité similaire]] en [[Bosnie-Herzégovine]], sera interprété par les Croates et les [[Bosniaques]] comme une volonté de créer une « [[Grande Serbie]] » à leur détriment<ref name="NYTimes-Presidency-RumpYugPlan" />. En 2007, le [[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] (TPIY) condamnera [[Milan Martić]], un des dirigeants serbes en Croatie, pour ses liens avec [[Slobodan Milošević]] en vue de créer un « État serbe unifié »<ref name="icty martic">{{lien web |titre=Milan Martić sentenced to 35 years for crimes against humanity and war crimes |url=http://www.icty.org/sid/8870 |éditeur=International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia |jour=12 |mois=juin |année=2007 |consulté le=24 août 2010 }}</ref>.À la fin de l'année 1991, la majeure partie de la Croatie est touchée par la guerre, avec de nombreuses villes et villages lourdement endommagés par les combats<ref name="NYT-JNA-offensive" /> et le reste faisant face à l'afflux de centaines de milliers de réfugiés<ref name="Guardian-BosnianRefugees-1992" />.
Puis la JNA tente de mettre fin à la sécession de la Croatie en envahissant son territoire tandis que la [[Marine militaire yougoslave|JRM]] bloque les côtes et [[Mine marine|mine]] certains chenaux ou ports<ref name="Kadijević134-135">Kadijević 1993, {{p.|134-135}}</ref>{{,}}<ref name="Bjelajac-Žunec-241">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|241}}</ref>. L'échec de ce projet pousse les forces serbes à conquérir en Croatie le maximum de territoires ayant une majorité ou une forte minorité serbe<ref>{{lien web |titre=Milan Babić verdict |url=http://www.icty.org/x/cases/babic/cis/en/cis_babic_en.pdf |éditeur=TPIY |jour=26 |mois=juin |année=2009 |consulté le=11 septembre 2010 }}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Borders-Redraw"/>{{,}}<ref name="NYTimes-Iceland" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=hr|prénom1=Ivan|nom1=Strižić|titre=Bitka za Slunj-obrana i oslobađanje grada Slunja i općina Rakovice, Cetingrada, Saborsko i Plitvička Jezera od velikosrbske agresije|lieu=Zagreb|éditeur=Naklada Hrvoje|année=2007|pages totales=887|passage=124|isbn=978-953-95750-0-5}}</ref> et à y établir la [[République serbe de Krajina]] (RSK). Ceci, joint à la fondation d'une [[République serbe de Bosnie|entité similaire]] en [[Bosnie-Herzégovine]], sera interprété par les Croates et les [[Bosniaques]] comme une volonté de créer une « [[Grande Serbie]] » à leur détriment<ref name="NYTimes-Presidency-RumpYugPlan" />. En 2007, le [[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] (TPIY) condamnera [[Milan Martić]], un des dirigeants serbes en Croatie, pour ses liens avec [[Slobodan Milošević]] en vue de créer un « État serbe unifié »<ref name="icty martic">{{lien web |titre=Milan Martić sentenced to 35 years for crimes against humanity and war crimes |url=http://www.icty.org/sid/8870 |éditeur=International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia |jour=12 |mois=juin |année=2007 |consulté le=24 août 2010 }}</ref>. À la fin de l'année 1991, la majeure partie de la Croatie est touchée par la guerre, avec de nombreuses villes et villages lourdement endommagés par les combats<ref name="NYT-JNA-offensive" /> et le reste faisant face à l'afflux de centaines de milliers de réfugiés<ref name="Guardian-BosnianRefugees-1992" />.


En {{date-|janvier 1992}}, un [[cessez-le-feu]] est conclu puis la Croatie est reconnue par la communauté internationale<ref name="NYTimes-Germany-23Dec91" />{{,}}<ref name="NYT-UN-membership" />. Les [[lignes de front]] se stabilisent, la [[Force de protection des Nations Unies]] (UNPROFOR) est déployée et les combats n'éclateront plus que de façon sporadiques les trois années suivantes. La RSK contrôle alors {{unité|13913|kilomètres}} carrés, c'est-à-dire un quart de la Croatie<ref name="Profil-RSK-Dokumenti" />.
En {{date-|janvier 1992}}, un [[cessez-le-feu]] est conclu puis la Croatie est reconnue par la communauté internationale<ref name="NYTimes-Germany-23Dec91" />{{,}}<ref name="NYT-UN-membership" />. Les lignes de front se stabilisent, la [[Force de protection des Nations Unies]] (UNPROFOR) est déployée et les combats n'éclateront plus que de façon sporadiques les trois années suivantes. La RSK contrôle alors {{unité|13913|kilomètres}} carrés, c'est-à-dire un quart de la Croatie<ref name="Profil-RSK-Dokumenti" />.


En 1995, la Croatie lance deux offensives majeures, les opérations [[Opération Éclair|''Éclair'']] et [[Opération Tempête|''Tempête'']]<ref name="LATimes-Storm-Complete" />{{,}}<ref name="NYTimes-Flash-May2" />, qui lui permettent de reconquérir les territoires qui ne sont pas sous son contrôle, mettant ainsi fin à la guerre en sa faveur. L'[[Administration transitoire des Nations unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem occidental]] (UNTAES) est pacifiquement réintégrée au sein de la Croatie en 1998<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95" />{{,}}<ref name="NYTimes-UNTAES-16Jan98" />. Sur les crimes commis par les Croates pendant cette offensive, la cour d'appel du TPIY, le {{date-|16 novembre 2012}}, reconnaîtra non coupables <ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Résumé de l'arrêt du 16 novembre 2012 de la Chambre d'appel du TPIY acquittant les généraux croate Ante Gotovina et Mladen Markač des charges pesant contre eux. |url=http://www.icty.org/x/cases/gotovina/acjug/fr/121116_summary_fr.pdf |site=Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie |date=16 novembre 2012 |consulté le= }}</ref> de toutes les charges pesant contre eux les généraux croates [[Ante Gotovina]] et {{Lien|langue=en|fr=Mladen Markač}}, cassant ainsi le verdict de première instance selon lequel ils auraient fait partie d'un groupe militaire et politique croate dont l'objectif aurait été d'[[expulser]] les Serbes de [[Krajina]] hors de Croatie en {{date-|août 1995}}<ref name="gotovina judgement">{{lien web |titre=Judgement Summary for Gotovina et al. |url=http://www.icty.org/x/cases/gotovina/tjug/en/110415_summary.pdf |lieu=Haag |éditeur=TPIY |date=15 avril 2011 |consulté le=15 avril 2011 }}</ref>.
En 1995, la Croatie lance deux offensives majeures, les opérations [[Opération Éclair|''Éclair'']] et [[Opération Tempête|''Tempête'']]<ref name="LATimes-Storm-Complete" />{{,}}<ref name="NYTimes-Flash-May2" />, qui lui permettent de reconquérir les territoires qui ne sont pas sous son contrôle, mettant ainsi fin à la guerre en sa faveur. L'[[Administration transitoire des Nations unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem occidental]] (UNTAES) est pacifiquement réintégrée au sein de la Croatie en 1998<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95" />{{,}}<ref name="NYTimes-UNTAES-16Jan98" />. Sur les crimes commis par les Croates pendant cette offensive, la cour d'appel du TPIY, le {{date-|16 novembre 2012}}, reconnaîtra non coupables <ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Résumé de l'arrêt du 16 novembre 2012 de la Chambre d'appel du TPIY acquittant les généraux croate Ante Gotovina et Mladen Markač des charges pesant contre eux. |url=http://www.icty.org/x/cases/gotovina/acjug/fr/121116_summary_fr.pdf |site=Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie |date=16 novembre 2012 }}</ref> de toutes les charges pesant contre eux les généraux croates [[Ante Gotovina]] et {{Lien|langue=en|fr=Mladen Markač}}, cassant ainsi le verdict de première instance selon lequel ils auraient fait partie d'un groupe militaire et politique croate dont l'objectif aurait été d'[[expulser]] les Serbes de [[Krajina]]{{Lequel|date=août 2020}} hors de Croatie en {{date-|août 1995}}<ref name="gotovina judgement">{{lien web |titre=Judgement Summary for Gotovina et al. |url=http://www.icty.org/x/cases/gotovina/tjug/en/110415_summary.pdf |lieu=Haag |éditeur=TPIY |date=15 avril 2011 |consulté le=15 avril 2011 }}</ref>.


Cependant, la plus grande partie de la Croatie est dévastée, avec un quart de son économie détruite, et l'ONU estime les dégâts à environ 37 milliards de dollars<ref name="Europe-Review-2003" />. Le nombre de morts est estimé à {{formatnum:20000}} pour les deux camps<ref name="autogenerated3" /> et il y a eu des réfugiés de chaque côté, les Croates principalement au début de la guerre et les Serbes vers la fin. Depuis lors, la Serbie et la Croatie se sont réconciliées en partie<ref name="UNHCR-Croatia-Serbia-Refugees2010" />{{,}}<ref name="BBC-Josipović-Belgrade-2010" />, mais les blessures de la guerre persistent.
Cependant, la plus grande partie de la Croatie est dévastée, avec un quart de son économie détruite, et l'ONU estime les dégâts à environ {{nombre|37|milliards}} de dollars<ref name="Europe-Review-2003" />. Le nombre de morts est estimé à {{formatnum:20000}} pour les deux camps<ref name="autogenerated3" /> et il y a eu des réfugiés de chaque côté, les Croates principalement au début de la guerre et les Serbes vers la fin. Depuis lors, la Serbie et la Croatie se sont réconciliées en partie<ref name="UNHCR-Croatia-Serbia-Refugees2010" />{{,}}<ref name="BBC-Josipović-Belgrade-2010" />, mais les blessures de la guerre persistent.


== Contexte ==
== Contexte ==
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La guerre en Croatie est le résultat de la montée des nationalismes dans les années 1980 qui mène à la dislocation de la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie]]. La crise s'aggrave avec l'effondrement du [[Bloc de l'Est]] à la fin de la [[Guerre froide]], symbolisé par la chute du [[mur de Berlin]] en 1989. En Yougoslavie, le parti communiste, officiellement appelé [[ligue des communistes de Yougoslavie]] perd sa base idéologique<ref name="Pešić-USIP-LCY-potency">{{Article |éditeur=[[Institut des États-Unis pour la paix]] |url=http://www.usip.org/publications/serbian-nationalism-and-origins-yugoslav-crisis |titre=Serbian Nationalism and the Origins of the Yugoslav Crisis |auteur=[[Vesna Pešić]] |périodique=Peaceworks |numéro=8 |passage=12 |mois=avril |année=1996 |consulté le=10 décembre 2010}}</ref>.
La guerre en Croatie est le résultat de la montée des nationalismes dans les années 1980 qui mène à la dislocation de la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie]]. La crise s'aggrave avec l'effondrement du [[Bloc de l'Est]] à la fin de la [[Guerre froide]], symbolisé par la chute du [[mur de Berlin]] en 1989. En Yougoslavie, le parti communiste, officiellement appelé [[ligue des communistes de Yougoslavie]] perd sa base idéologique<ref name="Pešić-USIP-LCY-potency">{{Article |éditeur=[[Institut des États-Unis pour la paix]] |url=http://www.usip.org/publications/serbian-nationalism-and-origins-yugoslav-crisis |titre=Serbian Nationalism and the Origins of the Yugoslav Crisis |auteur=[[Vesna Pešić]] |périodique=Peaceworks |numéro=8 |passage=12 |mois=avril |année=1996 |consulté le=10 décembre 2010}}</ref>.


Dans les années 1980, les mouvements sécessionnistes [[albanais (peuple)|albanais]] au [[Kosovo]] et en [[République socialiste de Serbie|Serbie]] entraînent la répression de la majorité albanaise dans les provinces du sud de la Serbie<ref name="NYTimes-Kosovo-Repression">{{Article |périodique=[[The New York Times]] |url=http://topics.nytimes.com/top/news/international/countriesandterritories/serbia/kosovo/index.html |titre=Kosovo |date=23 juillet 2010 |consulté le=10 décembre 2010}}</ref>. Les [[République socialiste de Slovénie|républiques socialistes de Slovénie]] et de [[République socialiste de Croatie|Croatie]], plus prospères, aspirent à une plus large décentralisation et à la démocratisation<ref name="NYT-Croatia-Prosperity-1985">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1985/12/08/world/yugoslav-republic-jealously-guards-its-gains.html |titre=Yugoslav republic jealously guards its gains |auteur=Henry Kamm |date=8 décembre 1985|consulté le=10 décembre 2010}}</ref>. La Serbie, dirigée par [[Slobodan Milošević]], reste attachée à la centralisation et au pouvoir d'un parti unique, le parti communiste yougoslave. Milošević met d'ailleurs fin à l'autonomie du [[Kosovo]] et de la [[Voïvodine]]<ref name="NYTimes-Kosovo-Repression"/>{{,}}<ref name="Time-Kosovo-Primer">{{lien web |éditeur=[[Time (magazine)|Time]] |url=http://www.time.com/time/daily/special/kosovo/primer.html |titre=A Kosovo Primer |consulté le=10 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="RFERL-Vojvodina-Autonomy">{{lien web |éditeur=[[Radio Free Europe/Radio Liberty]] |url=http://www.rferl.org/content/Serbias_Vojvodina_Regains_Autonomy/1904999.html |titre=Serbia's Vojvodina Regains Autonomy |date=15 décembre 2009 |consulté le=10 décembre 2010}}</ref>.
Dans les années 1980, les mouvements sécessionnistes [[albanais (peuple)|albanais]] au [[Kosovo]] et en [[République socialiste de Serbie|Serbie]] entraînent la répression de la majorité albanaise dans les provinces du sud de la Serbie<ref name="NYTimes-Kosovo-Repression">{{Article |périodique=[[The New York Times]] |url=http://topics.nytimes.com/top/news/international/countriesandterritories/serbia/kosovo/index.html |titre=Kosovo |date=23 juillet 2010 |consulté le=10 décembre 2010}}</ref>. Les [[République socialiste de Slovénie|républiques socialistes de Slovénie]] et de [[République socialiste de Croatie|Croatie]], plus prospères, aspirent à une plus large décentralisation et à la démocratisation<ref name="NYT-Croatia-Prosperity-1985">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1985/12/08/world/yugoslav-republic-jealously-guards-its-gains.html |titre=Yugoslav republic jealously guards its gains |auteur=Henry Kamm |date=8 décembre 1985|consulté le=10 décembre 2010}}</ref>. La Serbie, dirigée par [[Slobodan Milošević]], reste attachée à la centralisation et au pouvoir d'un parti unique, le parti communiste yougoslave. Milošević met d'ailleurs fin à l'autonomie du [[Kosovo]] et de la [[Voïvodine]]<ref name="NYTimes-Kosovo-Repression"/>{{,}}<ref name="Time-Kosovo-Primer">{{lien web |éditeur=[[Time (magazine)|Time]] |url=http://www.time.com/time/daily/special/kosovo/primer.html |titre=A Kosovo Primer |consulté le=10 décembre 2010|brisé le = 2024-02-25}}</ref>{{,}}<ref name="RFERL-Vojvodina-Autonomy">{{lien web |éditeur=[[Radio Free Europe/Radio Liberty]] |url=http://www.rferl.org/content/Serbias_Vojvodina_Regains_Autonomy/1904999.html |titre=Serbia's Vojvodina Regains Autonomy |date=15 décembre 2009 |consulté le=10 décembre 2010}}</ref>.


Comme la Slovénie et la Croatie tentent d'obtenir une plus large autonomie au sein de la fédération, sous la forme d'une [[Confédération (organisation politique)|confédération]] ou d'une indépendance complète, les idées nationalistes commencent à se développer au sein des cercles communistes dirigeants. L'accession au pouvoir de Milošević s'asseoit sur des discours en faveur d'une Yougoslavie unifiée où tous les pouvoirs seraient centralisés à [[Belgrade]]<ref name="Guštin-Confederation-1990">{{Article |auteur=Damijan Guštin |éditeur=Hrvatski institut za povijest |url=http://hrcak.srce.hr/index.php?show=clanak&id_clanak_jezik=42896 |langue=hr |titre=Slovenija, saveznica Hrvatske tijekom razlaza s jugoslavenskom državom (od "nenačelne koalicije" do raspada vojnog saveza 1989.-1991.) ("Slovenia - Ally of Croatia at the Break-up of the Yugoslav State: from "unprincipled Coalition" to the Breakdown of the military Alliance, 1989-1991)") |jour={{1er}} |mois=juin |année=2008 |périodique=Časopis za suvremenu povijest |volume=40 |numéro=1 |passage=91-93 |issn=0590-9597 |consulté le=10 décembre 2010}}</ref>. Lors de la commémoration du {{600e}} anniversaire de la [[bataille de Kosovo Polje]] le {{date-|28 juin 1989}}, il avance que si les « batailles et les querelles » actuelles sont pacifiques, la possibilité qu'elles deviennent violentes n'est pas exclue<ref name="Guardian-Gazimestan">{{Article |périodique=[[The Guardian]] |url=http://www.guardian.co.uk/world/2001/jul/01/balkans.warcrimes |titre=Tyrant's defeat marks Serbs' day of destiny |auteur=Tim Judah |jour={{1er}} |mois=juillet |année=2001 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>. La situation politique s'aggrave lorsque le futur président du [[parti radical serbe]], [[Vojislav Šešelj]], visite les États-Unis en 1989 et reçoit le titre honorifique de [[voïvode]] ([[duc]]) des mains de [[Momčilo Đujić]], un chef des [[Armée yougoslave de la patrie|Chetniks]] de la [[Seconde Guerre mondiale]] au cours d'une commémoration de la [[bataille de Kosovo Polje]]<ref>{{lien web |url=http://www.icty.org/x/cases/seselj/ind/en/ses-ii030115e.pdf |titre=Vojislav Seselj indictment |date=15 janvier 2003|éditeur=[[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] |consulté le=8 octobre 2010}}</ref>. Des années plus tard, le chef des Serbes de Croatie, [[Milan Babić]], assure que Momčilo Đujić a financièrement soutenu les Serbes de Croatie dans les années 1990<ref name="ICTY-Milosevic-Transcript">{{lien web |url=http://www.icty.org/x/cases/slobodan_milosevic/trans/en/021204IT.htm |titre=Slobodan Milosevic Transcript, case NO. IT-94-1-T |date=4 décembre 2002 |consulté le=27 janvier 2011}}</ref>.
Comme la Slovénie et la Croatie tentent d'obtenir une plus large autonomie au sein de la fédération, sous la forme d'une [[Confédération (organisation politique)|confédération]] ou d'une indépendance complète, les idées nationalistes commencent à se développer au sein des cercles communistes dirigeants. L'accession au pouvoir de Milošević s'asseoit sur des discours en faveur d'une Yougoslavie unifiée où tous les pouvoirs seraient centralisés à [[Belgrade]]<ref name="Guštin-Confederation-1990">{{Article |auteur=Damijan Guštin |éditeur=Hrvatski institut za povijest |url=http://hrcak.srce.hr/index.php?show=clanak&id_clanak_jezik=42896 |langue=hr |titre=Slovenija, saveznica Hrvatske tijekom razlaza s jugoslavenskom državom (od "nenačelne koalicije" do raspada vojnog saveza 1989.-1991.) ("Slovenia - Ally of Croatia at the Break-up of the Yugoslav State: from "unprincipled Coalition" to the Breakdown of the military Alliance, 1989-1991)") |jour={{1er}} |mois=juin |année=2008 |périodique=Časopis za suvremenu povijest |volume=40 |numéro=1 |passage=91-93 |issn=0590-9597 |consulté le=10 décembre 2010}}</ref>. Lors de la commémoration du {{600e}} anniversaire de la [[bataille de Kosovo Polje]] le {{date-|28 juin 1989}}, il avance que si les « batailles et les querelles » actuelles sont pacifiques, la possibilité qu'elles deviennent violentes n'est pas exclue<ref name="Guardian-Gazimestan">{{Article |périodique=[[The Guardian]] |url=http://www.guardian.co.uk/world/2001/jul/01/balkans.warcrimes |titre=Tyrant's defeat marks Serbs' day of destiny |auteur=Tim Judah |jour={{1er}} |mois=juillet |année=2001 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>. La situation politique s'aggrave lorsque le futur président du [[parti radical serbe]], [[Vojislav Šešelj]], visite les États-Unis en 1989 et reçoit le titre honorifique de [[voïvode]] ([[duc]]) des mains de [[Momčilo Đujić]], un chef des [[Armée yougoslave de la patrie|Chetniks]] de la [[Seconde Guerre mondiale]] au cours d'une commémoration de la [[bataille de Kosovo Polje]]<ref>{{lien web |url=http://www.icty.org/x/cases/seselj/ind/en/ses-ii030115e.pdf |titre=Vojislav Seselj indictment |date=15 janvier 2003|éditeur=[[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] |consulté le=8 octobre 2010}}</ref>. Des années plus tard, le chef des [[Serbes de Croatie]], [[Milan Babić]], assure que Momčilo Đujić a financièrement soutenu les Serbes de Croatie dans les années 1990<ref name="ICTY-Milosevic-Transcript">{{lien web |url=http://www.icty.org/x/cases/slobodan_milosevic/trans/en/021204IT.htm |titre=Slobodan Milosevic Transcript, case NO. IT-94-1-T |date=4 décembre 2002 |consulté le=27 janvier 2011}}</ref>.


En {{date-|mars 1989}}, la crise redouble d'intensité après l'adoption d'amendements à la constitution serbe, qui permettent au gouvernement serbe de reprendre le contrôle total des provinces autonomes du Kosovo et de Voïvodine. Jusqu'à présent, certaines décisions politiques sont prises au sein de ces provinces et elles disposent du droit de vote à l'élection du [[Président de la République fédérative socialiste de Yougoslavie]] (six voix pour les différentes républiques et deux pour les régions autonomes)<ref>{{lien web |titre=A Country Study: Yugoslavia (Former): Political Innovation and the 1974 Constitution (chapter 4) |url=http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/yutoc.html#yu0130 |éditeur=The Library of Congress |consulté le=27 janvier 2011}}</ref>. La Serbie, gouvernée par Slobodan Milošević obtient trois des huit voix et la quatrième est celle du [[République socialiste de Monténégro|Monténégro]] dont le gouvernement a échappé à un coup d'État en {{date-|octobre 1988}}<ref>{{Article |prénom1=Henry |nom1=Kamm |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=940DE2DC1239F93AA35753C1A96E948260&scp=26&sq=Montenegro+protest&st=nyt |titre=Yugoslav Police Fight Off A Siege In Provincial City |périodique=New York Times |date=9 octobre 1988 |consulté le=2 février 2010}}</ref> mais est tombé en {{date-|janvier 1989}}<ref>{{Article |éditeur=[[Reuters]] |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=950DE7D9123FF931A25752C0A96F948260&scp=2&sq=Titograd&st=nyt |titre=Leaders of a Republic In Yugoslavia Resign |périodique=The New York Times |date=12 janvier 1989 |consulté le=7 février 2010}}</ref>. Une fois acquis le contrôle par la Serbie de quatre des huit votes fédéraux, elle est en mesure de bloquer les décisions n'allant pas dans son sens et rend le système administratif inefficace. Cette situation énerve les autres républiques (Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine et Macédoine) qui appellent à une réforme de la fédération yougoslave<ref name="Frucht433">{{Harvsp|Frucht|2005 |p=433}}</ref>.
En {{date-|mars 1989}}, la crise redouble d'intensité après l'adoption d'amendements à la constitution serbe, qui permettent au gouvernement serbe de reprendre le contrôle total des provinces autonomes du Kosovo et de Voïvodine. Jusqu'à présent, certaines décisions politiques sont prises au sein de ces provinces et elles disposent du droit de vote à l'élection du [[Président de la République fédérative socialiste de Yougoslavie]] (six voix pour les différentes républiques et deux pour les régions autonomes)<ref>{{lien web |titre=A Country Study: Yugoslavia (Former): Political Innovation and the 1974 Constitution (chapter 4) |url=http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/yutoc.html#yu0130 |éditeur=The Library of Congress |consulté le=27 janvier 2011}}</ref>. La Serbie, gouvernée par Slobodan Milošević obtient trois des huit voix et la quatrième est celle du [[République socialiste de Monténégro|Monténégro]] dont le gouvernement a échappé à un coup d'État en {{date-|octobre 1988}}<ref>{{Article |prénom1=Henry |nom1=Kamm |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=940DE2DC1239F93AA35753C1A96E948260&scp=26&sq=Montenegro+protest&st=nyt |titre=Yugoslav Police Fight Off A Siege In Provincial City |périodique=New York Times |date=9 octobre 1988 |consulté le=2 février 2010}}</ref> mais est tombé en {{date-|janvier 1989}}<ref>{{Article |éditeur=[[Reuters]] |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=950DE7D9123FF931A25752C0A96F948260&scp=2&sq=Titograd&st=nyt |titre=Leaders of a Republic In Yugoslavia Resign |périodique=The New York Times |date=12 janvier 1989 |consulté le=7 février 2010}}</ref>. Une fois acquis le contrôle par la Serbie de quatre des huit votes fédéraux, elle est en mesure de bloquer les décisions n'allant pas dans son sens et rend le système administratif inefficace. Cette situation énerve les autres républiques (Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine et Macédoine) qui appellent à une réforme de la fédération yougoslave<ref name="Frucht433">{{Harvsp|Frucht|2005 |p=433}}</ref>.
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Les premières élections libres en [[élections législatives croates de 1990|Croatie]] et en Slovénie sont prévues quelques mois plus tard<ref name="NYTimes-Elections1-HRV1990">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1990/04/23/world/evolution-in-europe-yugoslavia-hopes-for-free-vote-in-90.html |titre=EVOLUTION IN EUROPE; Yugoslavia Hopes for Free Vote in '90 |jour=23 |mois=avril |année=1990 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Le premier tour des élections en Croatie a lieu le {{date-|22 avril}} et le second le {{date-|6 mai}}<ref name="NYTimes-Elections2-HRV1990">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1990/05/09/world/evolution-in-europe-conservatives-win-in-croatia.html |titre=EVOLUTION IN EUROPE; Conservatives Win in Croatia |jour=9 |mois=mai |année=1990 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Le HDZ base sa campagne sur la question d'une plus grande autonomie pour la Croatie en s'opposant à l'idéologie centraliste yougoslave, alimentant le sentiment au sein de la population croate que seul le {{citation|HDZ pouvait protéger la Croatie des aspirations de Slobodan Milošević en vue de créer une [[Grande Serbie]]}}. Il remporte les élections (suivi par les communistes réformés du [[Parti social-démocrate de Croatie]] d'[[Ivica Račan]]) et doit mettre en place un nouveau [[Gouvernement de la République de Croatie|gouvernement croate]]<ref name="NYTimes-Elections2-HRV1990"/>.
Les premières élections libres en [[élections législatives croates de 1990|Croatie]] et en Slovénie sont prévues quelques mois plus tard<ref name="NYTimes-Elections1-HRV1990">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1990/04/23/world/evolution-in-europe-yugoslavia-hopes-for-free-vote-in-90.html |titre=EVOLUTION IN EUROPE; Yugoslavia Hopes for Free Vote in '90 |jour=23 |mois=avril |année=1990 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Le premier tour des élections en Croatie a lieu le {{date-|22 avril}} et le second le {{date-|6 mai}}<ref name="NYTimes-Elections2-HRV1990">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1990/05/09/world/evolution-in-europe-conservatives-win-in-croatia.html |titre=EVOLUTION IN EUROPE; Conservatives Win in Croatia |jour=9 |mois=mai |année=1990 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Le HDZ base sa campagne sur la question d'une plus grande autonomie pour la Croatie en s'opposant à l'idéologie centraliste yougoslave, alimentant le sentiment au sein de la population croate que seul le {{citation|HDZ pouvait protéger la Croatie des aspirations de Slobodan Milošević en vue de créer une [[Grande Serbie]]}}. Il remporte les élections (suivi par les communistes réformés du [[Parti social-démocrate de Croatie]] d'[[Ivica Račan]]) et doit mettre en place un nouveau [[Gouvernement de la République de Croatie|gouvernement croate]]<ref name="NYTimes-Elections2-HRV1990"/>.


L'atmosphère est électrique en 1990, particulièrement dans la période précédant les élections. Le {{date-|13 mai 1990}}, [[Émeutes du match de football Dinamo Zagreb-Étoile rouge de Belgrade|un match de football est organisé à Zagreb]] entre le [[Dinamo Zagreb]] et l'[[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge de Belgrade]]. Le match dégénère en émeute entre les supporters et la police<ref>{{lien web |url=http://dalje.com/en-sports/video--day-when-maksimir-stadium-went-up-in-flames/257791 |titre=Day When Maksimir Stadium Went up in Flames |éditeur=Dalje.com |date=13 mai 2009 |consulté le=19 janvier 2011}}</ref>.
L'atmosphère est électrique en 1990, particulièrement dans la période précédant les élections. Le {{date-|13 mai 1990}}, [[Émeutes du match de football Dinamo Zagreb-Étoile rouge de Belgrade|un match de football est organisé à Zagreb]] entre le [[Dinamo Zagreb]] et l'[[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge de Belgrade]]. Le match dégénère en émeute entre les supporters et la police<ref>{{lien web |url=http://dalje.com/en-sports/video--day-when-maksimir-stadium-went-up-in-flames/257791 |titre=Day When Maksimir Stadium Went up in Flames |éditeur=Dalje.com |date=13 mai 2009 |consulté le=19 janvier 2011|brisé le = 2024-02-25}}</ref>.


Le {{date-|30 mai 1990}}, le nouveau [[Sabor|parlement croate]] tient sa première session. Le président Tuđman annonce la rédaction d'une nouvelle constitution (ratifiée à la fin de l'année) et des changements économiques, politiques et sociaux. La minorité serbe s'inquiète pour ses droits dans ce nouvel État à majorité croate<ref name="icty babic2"/>. En 1991, elle représente 12,2 % de la population mais est sur-représentée dans les postes administratifs dont la police : 17,7 % sont Serbes. Cette proportion encore plus importante lors des années précédentes a créé le sentiment que les Serbes sont les gardiens du régime communiste<ref name="Bjelajac-Žunec-239"/>. Après l'accession au pouvoir du HDZ, certains Serbes employés dans la police et l'administration sont remplacés par des Croates<ref>{{lien web |url=http://www.britannica.com/EBchecked/topic/143561/Croatia/223957/Croatia-in-Yugoslavia-1945-91?anchor=ref476690 |titre=Croatia in Yugoslavia, 1945-91 |site=[[Encyclopædia Britannica]] |éditeur=[[Encyclopædia Britannica, Inc.]] |consulté le=18 novembre 2010}}</ref>.
Le {{date-|30 mai 1990}}, le nouveau [[Sabor|parlement croate]] tient sa première session. Le président Tuđman annonce la rédaction d'une nouvelle constitution (ratifiée à la fin de l'année) et des changements économiques, politiques et sociaux. La minorité serbe s'inquiète pour ses droits dans ce nouvel État à majorité croate<ref name="icty babic2"/>. En 1991, elle représente 12,2 % de la population mais est sur-représentée dans les postes administratifs dont la police : 17,7 % sont Serbes. Cette proportion encore plus importante lors des années précédentes a créé le sentiment que les Serbes sont les gardiens du régime communiste<ref name="Bjelajac-Žunec-239"/>. Après l'accession au pouvoir du HDZ, certains Serbes employés dans la police et l'administration sont remplacés par des Croates<ref>{{lien web |url=http://www.britannica.com/EBchecked/topic/143561/Croatia/223957/Croatia-in-Yugoslavia-1945-91?anchor=ref476690 |titre=Croatia in Yugoslavia, 1945-91 |site=[[Encyclopædia Britannica]] |éditeur=[[Encyclopædia Britannica, Inc.]] |consulté le=18 novembre 2010}}</ref>.


D'après le [[recensement]] de 1991 en Croatie, le pourcentage de personnes se déclarant serbes est de 12 % contre 78 % se déclarant croates<ref name="Vjesnik-Census-1991-2001">{{Article |périodique=[[Vjesnik]] |éditeur=Narodne novine d.d. |url=http://www.vjesnik.hr/html/2002/06/11/Clanak.asp?r=tem&c=2 |titre=U Hrvatskoj živi oko 202 tisuće Srba ("Approximately 202 thousand Serbs live in Croatia") |langue=hr |auteur=Dada Zečić |jour=11 |mois=juin |année=2002 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|22 décembre 1990}}, le parlement de Croatie ratifie la nouvelle constitution qui fait évoluer le statut des Serbes de "composante de la nation" à "minorité nationale"<ref name="NYTimes-Constitution-HRV1990"/>. Cette décision alimente l'extrémisme des Serbes de Croatie car elle semble renier les droits qui leur avaient été accordés par la précédente constitution socialiste<ref name="Pešić-USIP-Serb-rights">{{Article |éditeur=[[Institut des États-Unis pour la paix]] |url=http://www.usip.org/publications/serbian-nationalism-and-origins-yugoslav-crisis |titre=Serbian Nationalism and the Origins of the Yugoslav Crisis |auteur=[[Vesna Pešić]] |périodique=Peaceworks |numéro=8 |passage=11, 26 |mois=avril |année=1996 |consulté le=10 décembre 2010}}</ref>. Cependant la constitution définit la Croatie comme l'"État national des Croates et un État des membres d'autres nations et des minorités qui sont ses citoyens : Serbes […] à qui les mêmes droits sont accordés qu'aux citoyens Croates…"<ref name="icty babic2"/>.
D'après le [[recensement]] de 1991 en Croatie, le pourcentage de personnes se déclarant serbes est de 12 % contre 78 % se déclarant croates<ref name="Vjesnik-Census-1991-2001">{{Article |périodique={{Lien|trad=Vjesnik|fr=Vjesnik|texte=Vjesnik}} |éditeur=Narodne novine d.d. |url=http://www.vjesnik.hr/html/2002/06/11/Clanak.asp?r=tem&c=2 |titre=U Hrvatskoj živi oko 202 tisuće Srba ("Approximately 202 thousand Serbs live in Croatia") |langue=hr |auteur=Dada Zečić |jour=11 |mois=juin |année=2002 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|22 décembre 1990}}, le parlement de Croatie ratifie la nouvelle constitution qui fait évoluer le statut des Serbes de "composante de la nation" à "minorité nationale"<ref name="NYTimes-Constitution-HRV1990"/>. Cette décision alimente l'extrémisme des Serbes de Croatie car elle semble renier les droits qui leur avaient été accordés par la précédente constitution socialiste<ref name="Pešić-USIP-Serb-rights">{{Article |éditeur=[[Institut des États-Unis pour la paix]] |url=http://www.usip.org/publications/serbian-nationalism-and-origins-yugoslav-crisis |titre=Serbian Nationalism and the Origins of the Yugoslav Crisis |auteur=[[Vesna Pešić]] |périodique=Peaceworks |numéro=8 |passage=11, 26 |mois=avril |année=1996 |consulté le=10 décembre 2010}}</ref>. Cependant la constitution définit la Croatie comme l'"État national des Croates et un État des membres d'autres nations et des minorités qui sont ses citoyens : Serbes […] à qui les mêmes droits sont accordés qu'aux citoyens Croates…"<ref name="icty babic2"/>.


=== Soulèvement populaire et demande d'autonomie ===
=== Soulèvement populaire et demande d'autonomie ===
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En {{date-|août 1990}}, un référendum, non reconnu, concernant la question de la « souveraineté et de l'autonomie » des Serbes en Croatie est soumis dans les régions à majorité serbe près de la frontière de la [[Bosnie-Herzégovine]]<ref name="NYTimes-Minority-AUG1990">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1990/08/07/world/serb-minority-seek-role-in-a-separate-croatia.html |auteur=Chuck Sudetic |titre=Serb Minority Seek Role in a Separate Croatia |jour=7 |mois=août |année=1990 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Son objectif est de valider l'opposition à des modifications constitutionnelles. Le gouvernement croate tente d'empêcher la tenue du référendum en envoyant la police dans les commissariats des régions serbes pour saisir {{lesquelles|les armes}}. Lors de la [[Révolution des Rondins]], les Serbes des territoires du Sud de la Croatie près de Knin bloquent les routes vers les zones touristiques de Dalmatie<ref name="NYTimes-Log-19AUG1990">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1990/08/19/world/roads-sealed-as-yugoslav-unrest-mounts.html |éditeur=[[Reuters]] |titre=Roads Sealed as Yugoslav Unrest Mounts |jour=19 |mois=août |année=1990 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Log-20AUG1990">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1990/08/20/world/armed-serbs-guard-highways-in-croatia-during-référendum.html?ref=croatia |titre=Armed Serbs Guard Highways in Croatia During référendum |jour=20 |mois=août |année=1990 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Par la suite, lors du procès de Milan Martić, Milan Babić avance qu'il a été trompé par Martić dans le déclenchement de la « Révolution » et que la totalité de la guerre en Croatie est de la responsabilité de Martić et a été orchestrée par Belgrade<ref>{{lien web |url=http://www.iwpr.net/?p=tri&s=f&o=259675&apc_state=henftri259753 |titre=IWPR news report: Martic "Provoked" Croatian Conflict |site=iwpr.net |éditeur=Institute for War and Peace Reporting |jour=17 |mois=février |année=2006 |consulté le=7 février 2010}}</ref>. Cette affirmation est confirmée par une interview de Martić publiée en 1991<ref name="NYTimes-MarticInterview-19AUG1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/08/20/world/truce-in-croatia-on-edge-of-collapse.html |titre=Truce in Croatia on Edge of Collapse |auteur=Chuck Sudetic |jour=19 |mois=août |année=1991 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. Babić confirme qu'en {{date-|juillet 1991}}, Milošević a pris le contrôle de l'armée populaire yougoslave (JNA)<ref name="Babic transcript">{{lien web |url=http://www.icty.org/x/cases/martic/trans/en/060217IT.htm |titre=Milan Babić Transcript |éditeur=TPIY |jour=17 |mois=février |année=2006 |consulté le=10 janvier 2011}}</ref>. Le gouvernement croate répond au blocage des routes en envoyant des unités spéciales de police par hélicoptère sur la zone mais celles-ci sont interceptées par des avions de chasse de l'armée de l'air yougoslave et doivent repartir vers [[Zagreb]]. Les Serbes abattent des arbres et utilisent des bulldozers pour bloquer les routes et isoler des villes comme Knin ou [[Benkovac]] près de la [[Mer Adriatique|côte Adriatique]]. Le {{date-|18 août 1990}}, le journal serbe ''[[Večernje novosti]]'' écrit que près de {{citation|deux millions de Serbes étaient prêts à se rendre en Croatie pour se battre<ref name="NYTimes-Log-19AUG1990"/>}}.
En {{date-|août 1990}}, un référendum, non reconnu, concernant la question de la « souveraineté et de l'autonomie » des Serbes en Croatie est soumis dans les régions à majorité serbe près de la frontière de la [[Bosnie-Herzégovine]]<ref name="NYTimes-Minority-AUG1990">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1990/08/07/world/serb-minority-seek-role-in-a-separate-croatia.html |auteur=Chuck Sudetic |titre=Serb Minority Seek Role in a Separate Croatia |jour=7 |mois=août |année=1990 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Son objectif est de valider l'opposition à des modifications constitutionnelles. Le gouvernement croate tente d'empêcher la tenue du référendum en envoyant la police dans les commissariats des régions serbes pour saisir {{lesquelles|les armes}}. Lors de la [[Révolution des Rondins]], les Serbes des territoires du Sud de la Croatie près de Knin bloquent les routes vers les zones touristiques de Dalmatie<ref name="NYTimes-Log-19AUG1990">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1990/08/19/world/roads-sealed-as-yugoslav-unrest-mounts.html |éditeur=[[Reuters]] |titre=Roads Sealed as Yugoslav Unrest Mounts |jour=19 |mois=août |année=1990 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Log-20AUG1990">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1990/08/20/world/armed-serbs-guard-highways-in-croatia-during-référendum.html?ref=croatia |titre=Armed Serbs Guard Highways in Croatia During référendum |jour=20 |mois=août |année=1990 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Par la suite, lors du procès de Milan Martić, Milan Babić avance qu'il a été trompé par Martić dans le déclenchement de la « Révolution » et que la totalité de la guerre en Croatie est de la responsabilité de Martić et a été orchestrée par Belgrade<ref>{{lien web |url=http://www.iwpr.net/?p=tri&s=f&o=259675&apc_state=henftri259753 |titre=IWPR news report: Martic "Provoked" Croatian Conflict |site=iwpr.net |éditeur=Institute for War and Peace Reporting |jour=17 |mois=février |année=2006 |consulté le=7 février 2010}}</ref>. Cette affirmation est confirmée par une interview de Martić publiée en 1991<ref name="NYTimes-MarticInterview-19AUG1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/08/20/world/truce-in-croatia-on-edge-of-collapse.html |titre=Truce in Croatia on Edge of Collapse |auteur=Chuck Sudetic |jour=19 |mois=août |année=1991 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. Babić confirme qu'en {{date-|juillet 1991}}, Milošević a pris le contrôle de l'armée populaire yougoslave (JNA)<ref name="Babic transcript">{{lien web |url=http://www.icty.org/x/cases/martic/trans/en/060217IT.htm |titre=Milan Babić Transcript |éditeur=TPIY |jour=17 |mois=février |année=2006 |consulté le=10 janvier 2011}}</ref>. Le gouvernement croate répond au blocage des routes en envoyant des unités spéciales de police par hélicoptère sur la zone mais celles-ci sont interceptées par des avions de chasse de l'armée de l'air yougoslave et doivent repartir vers [[Zagreb]]. Les Serbes abattent des arbres et utilisent des bulldozers pour bloquer les routes et isoler des villes comme Knin ou [[Benkovac]] près de la [[Mer Adriatique|côte Adriatique]]. Le {{date-|18 août 1990}}, le journal serbe ''[[Večernje novosti]]'' écrit que près de {{citation|deux millions de Serbes étaient prêts à se rendre en Croatie pour se battre<ref name="NYTimes-Log-19AUG1990"/>}}.


Immédiatement après le référendum sur l'indépendance de la Slovénie et la proclamation de la nouvelle constitution croate, l'armée populaire yougoslave annonce qu'une nouvelle doctrine de défense serait appliquée à travers le territoire. L'ancienne doctrine en vigueur sous [[Josip Broz Tito|Tito]] qui prévoyait que chaque république maintiendrait une [[Défense territoriale|force de défense territoriale]] ({{lang-hr|Teritorijalna obrana}}) (TO) était remplacée par un système de défense centralisé. Les républiques perdraient leur rôle dans les questions de maintien de l'ordre et leur TO seraient désarmées et placées sous le contrôle du quartier-général de la JNA à Belgrade<ref name="Slovenian-Army-TO1990">{{lien web |éditeur=[[Forces armées slovènes]] |url=http://www.slovenskavojska.si/en/about-the-slovenian-armed-forces/history/ |titre=History-Territorial Defence |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Dans le cas de la TO croate, cela ne changeait pas grand-chose car la JNA avait déjà confisqué les armes à la veille des élections parlementaires en {{date-|mai 1990}}<ref name="Bjelajac-Žunec-237-240">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|237}}, 240</ref>. Un ultimatum est lancé pour demander le désarmement et la dissolution de toutes les forces militaires jugées illégales par les autorités yougoslaves. Comme l'ultimatum initial ne précise pas quelles forces sont illégales, les autorités centrales yougoslaves précisent que la demande vise explicitement les forces armées officielles de Croatie<ref name="NYTimes-Disarming-TO1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/01/20/world/defiant-yugoslav-republics-brace-for-assault.html |titre=Defiant Yugoslav Republics Brace for Assault |éditeur=Associated Press |jour=20 |mois=janvier |année=1991 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Clarification-TO1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/01/22/world/yugoslavia-warns-croatia-to-disarm-its-forces.html |auteur=Chuck Sudetic |titre=Yugoslavia Warns Croatia to Disarm Its Forces |jour=22 |mois=janvier |année=1991 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Les autorités croates refusent et l'armée yougoslave retire l'ultimatum six jours après son émission<ref name="NYTimes-Refusal-TO1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/01/25/world/defiant-croatian-republic-refuses-to-disarm-paramilitary-police.html |auteur=Chuck Sudetic |titre=Defiant Croatian Republic Refuses to Disarm Paramilitary Police |jour=25 |mois=janvier |année=1991 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Withdrawn-TO1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/01/27/world/confrontation-in-yugoslavia-headed-off.html |titre=Confrontation in Yugoslavia Headed Off |auteur=Chuck Sudetic |jour=27 |mois=janvier |année=1991 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>.
Immédiatement après le référendum sur l'indépendance de la Slovénie et la proclamation de la nouvelle constitution croate, l'armée populaire yougoslave annonce qu'une nouvelle doctrine de défense serait appliquée à travers le territoire. L'ancienne doctrine en vigueur sous [[Josip Broz Tito|Tito]] qui prévoyait que chaque république maintiendrait une [[Défense territoriale|force de défense territoriale]] ({{lang-hr|Teritorijalna obrana}}) (TO) était remplacée par un système de défense centralisé. Les républiques perdraient leur rôle dans les questions de maintien de l'ordre et leur TO seraient désarmées et placées sous le contrôle du quartier-général de la JNA à Belgrade<ref name="Slovenian-Army-TO1990">{{lien web |éditeur=[[Forces armées slovènes]] |url=http://www.slovenskavojska.si/en/about-the-slovenian-armed-forces/history/ |titre=History-Territorial Defence |consulté le=11 décembre 2010|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. Dans le cas de la TO croate, cela ne changeait pas grand-chose car la JNA avait déjà confisqué les armes à la veille des élections parlementaires en {{date-|mai 1990}}<ref name="Bjelajac-Žunec-237-240">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|237}}, 240</ref>. Un ultimatum est lancé pour demander le désarmement et la dissolution de toutes les forces militaires jugées illégales par les autorités yougoslaves. Comme l'ultimatum initial ne précise pas quelles forces sont illégales, les autorités centrales yougoslaves précisent que la demande vise explicitement les forces armées officielles de Croatie<ref name="NYTimes-Disarming-TO1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/01/20/world/defiant-yugoslav-republics-brace-for-assault.html |titre=Defiant Yugoslav Republics Brace for Assault |éditeur=Associated Press |jour=20 |mois=janvier |année=1991 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Clarification-TO1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/01/22/world/yugoslavia-warns-croatia-to-disarm-its-forces.html |auteur=Chuck Sudetic |titre=Yugoslavia Warns Croatia to Disarm Its Forces |jour=22 |mois=janvier |année=1991 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Les autorités croates refusent et l'armée yougoslave retire l'ultimatum six jours après son émission<ref name="NYTimes-Refusal-TO1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/01/25/world/defiant-croatian-republic-refuses-to-disarm-paramilitary-police.html |auteur=Chuck Sudetic |titre=Defiant Croatian Republic Refuses to Disarm Paramilitary Police |jour=25 |mois=janvier |année=1991 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Withdrawn-TO1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/01/27/world/confrontation-in-yugoslavia-headed-off.html |titre=Confrontation in Yugoslavia Headed Off |auteur=Chuck Sudetic |jour=27 |mois=janvier |année=1991 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>.


== Forces militaires en présence ==
== Forces militaires en présence ==
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La JNA trouve son origine dans les organisations de [[Armée populaire de libération et détachements de Partisans de Yougoslavie|partisans]] opposés aux [[Axe Rome-Berlin-Tokyo|forces de l'Axe]] durant la [[Front yougoslave de la Seconde Guerre mondiale|guerre de résistance de 1941-1945]]. Le succès des partisans mène la JNA à baser la plus grande partie de sa stratégie sur la [[guérilla|guerre de guérilla]] vis-à-vis soit de l'[[OTAN]] ou du [[Pacte de Varsovie]] d'autant plus que le manque de matériel la placerait dans une position difficile dans le cas d'un autre type de guerre. Cette approche mène à la mise en place d'un [[Défense territoriale|système de défense territoriale]]<ref name="Istorija20veka-2-2006">{{Article |éditeur=Institut za savremenu istoriju |lieu=Belgrade |url=http://scindeks-clanci.nb.rs/data/pdf/0352-3160/2006/0352-31600602087R.pdf |titre=Vežba Avala-Jugoslovenska odbrana od Varšavskog pakta 1968. godine ("The Avala exercise-Yugoslav defense from the Warsaw Pact in 1968") |langue=sr |auteur=Aleksandar Radić |périodique=Istorija 20. veka |année=2006 |numéro=2 |issn=0352-3160 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>.
La JNA trouve son origine dans les organisations de [[Armée populaire de libération et détachements de Partisans de Yougoslavie|partisans]] opposés aux [[Axe Rome-Berlin-Tokyo|forces de l'Axe]] durant la [[Front yougoslave de la Seconde Guerre mondiale|guerre de résistance de 1941-1945]]. Le succès des partisans mène la JNA à baser la plus grande partie de sa stratégie sur la [[guérilla|guerre de guérilla]] vis-à-vis soit de l'[[OTAN]] ou du [[Pacte de Varsovie]] d'autant plus que le manque de matériel la placerait dans une position difficile dans le cas d'un autre type de guerre. Cette approche mène à la mise en place d'un [[Défense territoriale|système de défense territoriale]]<ref name="Istorija20veka-2-2006">{{Article |éditeur=Institut za savremenu istoriju |lieu=Belgrade |url=http://scindeks-clanci.nb.rs/data/pdf/0352-3160/2006/0352-31600602087R.pdf |titre=Vežba Avala-Jugoslovenska odbrana od Varšavskog pakta 1968. godine ("The Avala exercise-Yugoslav defense from the Warsaw Pact in 1968") |langue=sr |auteur=Aleksandar Radić |périodique=Istorija 20. veka |année=2006 |numéro=2 |issn=0352-3160 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>.


Sur le papier, la JNA apparaît comme une force puissante avec {{formatnum:2000}} [[char d'assaut|chars]] et 300 [[Avion à réaction|avions à réaction]] (tous produits localement ou en [[Union soviétique]]). Cependant, en 1991, la plupart de ces équipements ont plus de 30 ans et le matériel se compose principalement de chars [[T-54/55]] et d'appareils de type [[MiG-21]]<ref name="Western European Union107">Western European Union 1986, {{p.|107}}</ref>. La JNA déploie également environ 300 chars [[M-84]] (une version locale du [[T-72]] soviétique) et un grand nombre d'[[avion d'attaque au sol|avions d'attaque au sol]] tel que les [[Soko G-4 Super Galeb]] et les [[Soko J-22 Orao]] dont l'armement inclut des missiles guidés [[AGM-65 Maverick]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Alastair |nom1=Finlan |titre=The Collapse of Yugoslavia, 1991-1999 |éditeur=[[Osprey Publishing]] |année=2004 |pages totales=96 |passage=20-21 |isbn=1-84176-805-7 |isbn2=9781841768052 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=Y7mwpWxqXIUC}}</ref>. De même, des équipements rustiques comme les missiles anti-chars [[AT-5 Spandrel|AT-5]] ou les missiles anti-aériens comme le [[9K34 Strela-3|texte=SA-14]] sont disponibles en grand nombre et sont conçus pour détruire des armements bien plus perfectionnés. Avant la guerre, la JNA comptait {{formatnum:169000}} réguliers dont {{formatnum:70000}} officiers. Les combats en Slovénie débouchèrent sur un grand nombre de désertions et l'armée fit appel aux réserves serbes. Environ {{formatnum:100000}} d'entre eux évitent la [[conscription]] et les autres se révèlent peu efficaces. La JNA doit donc compter sur les forces paramilitaires<ref name="NYTimes-Troop-Shortages">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/23/world/brutal-impasse-yugoslav-war-special-report-yugoslav-ethnic-hatreds-raise-fears.html |titre=Yugoslav Ethnic Hatreds Raise Fears of a War Without an End |auteur=Stephen Engelberg |jour=23 |mois=décembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Ces unités paramilitaires comme les Aigles blancs, la Garde serbe, la Dušan Silni et la Garde volontaire serbe qui se distinguent par leurs exactions et les massacres vis-à-vis des Croates et des civils non-Serbes sont de plus en plus utilisées par les forces yougoslaves et serbes<ref name="B92-Lovas">{{lien web |titre=69 hrvatskih civila ubijeno u Lovasu u oktobru 1991. ("69 Croatian civilians killed in Lovas in October 1991") |langue=sr |url=http://www.b92.net/info/dokumenti/index.php?nav_id=466651 |éditeur=B92 |date=20 octobre 2010 |consulté le=22 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="un"/>. On peut également citer l'emploi de mercenaires, principalement russes, par la RSK<ref name="UN-Foreign-fighters">{{lien web |éditeur=United Nations |url=http://www.un.org/documents/ga/docs/50/plenary/a50-390add1.htm |titre=Use of mercenaries as a means of violating human rights and impeding the exercise of the right of peoples to self-determination - Note by the Secretary-General |date=29 août 1995 |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>. Avec le retrait des forces de la JNA en 1992, les unités sont réorganisées en tant qu'armée de Serbie Krajina mais celle-ci conserve l'organisation de la JNA<ref name="NYTimes-Jan3-Ceasefire">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1992/01/03/world/yugoslav-factions-agree-to-un-plan-to-halt-civil-war.html |titre=Yugoslav Factions Agree to U.N. Plan to Halt Civil War |auteur=Chuck Sudetic |jour=3 |mois=janvier |année=1992 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="hrw1"/>.
Sur le papier, la JNA apparaît comme une force puissante avec {{formatnum:2000}} [[char d'assaut|chars]] et 300 [[Avion à réaction|avions à réaction]] (tous produits localement ou en [[Union soviétique]]). Cependant, en 1991, la plupart de ces équipements ont plus de 30 ans et le matériel se compose principalement de chars [[T-54/55]] et d'appareils de type [[Mikoyan-Gourevitch MiG-21|MiG-21]]<ref name="Western European Union107">Western European Union 1986, {{p.|107}}</ref>. La JNA déploie également environ 300 chars [[M-84]] (une version locale du [[T-72]] soviétique) et un grand nombre d'[[avion d'attaque au sol|avions d'attaque au sol]] tel que les [[Soko G-4 Super Galeb]] et les [[Soko J-22 Orao]] dont l'armement inclut des missiles guidés [[AGM-65 Maverick]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Alastair |nom1=Finlan |titre=The Collapse of Yugoslavia, 1991-1999 |éditeur=[[Osprey Publishing]] |année=2004 |pages totales=96 |passage=20-21 |isbn=1-84176-805-7 |isbn2=9781841768052 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=Y7mwpWxqXIUC}}</ref>. De même, des équipements rustiques comme les missiles anti-chars [[9M113 Konkurs|AT-5]] ou les missiles anti-aériens comme le [[9K34 Strela-3|texte=SA-14]] sont disponibles en grand nombre et sont conçus pour détruire des armements bien plus perfectionnés. Avant la guerre, la JNA comptait {{formatnum:169000}} réguliers dont {{formatnum:70000}} officiers. Les combats en Slovénie débouchèrent sur un grand nombre de désertions et l'armée fit appel aux réserves serbes. Environ {{formatnum:100000}} d'entre eux évitent la [[conscription]] et les autres se révèlent peu efficaces. La JNA doit donc compter sur les forces paramilitaires<ref name="NYTimes-Troop-Shortages">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/23/world/brutal-impasse-yugoslav-war-special-report-yugoslav-ethnic-hatreds-raise-fears.html |titre=Yugoslav Ethnic Hatreds Raise Fears of a War Without an End |auteur=Stephen Engelberg |jour=23 |mois=décembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Ces unités paramilitaires comme les Aigles blancs, la Garde serbe, la Dušan Silni et la Garde volontaire serbe qui se distinguent par leurs exactions et les massacres vis-à-vis des Croates et des civils non-Serbes sont de plus en plus utilisées par les forces yougoslaves et serbes<ref name="B92-Lovas">{{lien web |titre=69 hrvatskih civila ubijeno u Lovasu u oktobru 1991. ("69 Croatian civilians killed in Lovas in October 1991") |langue=sr |url=http://www.b92.net/info/dokumenti/index.php?nav_id=466651 |éditeur=B92 |date=20 octobre 2010 |consulté le=22 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="un"/>. On peut également citer l'emploi de mercenaires, principalement russes, par la RSK<ref name="UN-Foreign-fighters">{{lien web |éditeur=United Nations |url=http://www.un.org/documents/ga/docs/50/plenary/a50-390add1.htm |titre=Use of mercenaries as a means of violating human rights and impeding the exercise of the right of peoples to self-determination - Note by the Secretary-General |date=29 août 1995 |consulté le=23 janvier 2011|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. Avec le retrait des forces de la JNA en 1992, les unités sont réorganisées en tant qu'armée de Serbie Krajina mais celle-ci conserve l'organisation de la JNA<ref name="NYTimes-Jan3-Ceasefire">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1992/01/03/world/yugoslav-factions-agree-to-un-plan-to-halt-civil-war.html |titre=Yugoslav Factions Agree to U.N. Plan to Halt Civil War |auteur=Chuck Sudetic |jour=3 |mois=janvier |année=1992 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="hrw1"/>.


En 1991, le corps des officiers de la JNA est dominé par les Serbes et les [[Monténégrins]]. Ainsi, 60 % des officiers sont issus de ces deux nationalités même si elles ne représentent que 38 % de la population de la Yougoslavie<ref name="Bjelajac-Žunec-239">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|239}}</ref>. En 1991, la JNA reçoit l'ordre de Slobodan Milošević et de Borisav Jović d'« éliminer complètement les Croates et les Slovènes de l'armée »<ref name="Jović-icty-statement"/>.
En 1991, le corps des officiers de la JNA est dominé par les Serbes et les [[Monténégrins]]. Ainsi, 60 % des officiers sont issus de ces deux nationalités même si elles ne représentent que 38 % de la population de la Yougoslavie<ref name="Bjelajac-Žunec-239">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|239}}</ref>. En 1991, la JNA reçoit l'ordre de Slobodan Milošević et de Borisav Jović d'« éliminer complètement les Croates et les Slovènes de l'armée »<ref name="Jović-icty-statement"/>.
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{{Article connexe|Forces armées de la république de Croatie}}
{{Article connexe|Forces armées de la république de Croatie}}
[[Fichier:Serb T-55 Battle of the Barracks.JPG|vignette|Lors de la [[bataille des casernes]], les Croates s'emparèrent d'équipements militaire qui leur faisait cruellement défaut.]]
[[Fichier:Serb T-55 Battle of the Barracks.JPG|vignette|Lors de la [[bataille des casernes]], les Croates s'emparèrent d'équipements militaire qui leur faisait cruellement défaut.]]
Les [[Forces terrestres de la république de Croatie|forces militaires croates]] sont dans un bien plus mauvais état que celles des Serbes. Dans les premiers mois de la guerre, le manque d'unités fait que c'est la police croate qui doit combattre. La garde nationale croate ({{lang-hr |Zbor narodne garde}}), la nouvelle force croate est formée le {{date-|11 avril 1991}} et se transforme progressivement en une [[armée croate]] ({{lang-hr |Hrvatska vojska}}) à partir de mars/{{date-|avril 1992}}<ref name="EE-CIS-book"/>. L'armement manque cruellement et de nombreuses unités n'ont pas d'armes ou seulement des fusils de la Seconde Guerre mondiale. L'armée croate ne dispose que d'une poignée de chars dont des [[T-34]] issus des surplus de l'après-guerre et ses forces aériennes sont dans un état encore plus dramatique car elles ne comptent que quelques [[biplan]]s [[Antonov An-2|An-2]] d'épandage agricole qui ont été convertis en bombardiers artisanaux<ref name="An2-Mader">{{Article |auteur=Georg Mader |éditeur=Aerospace Publishing |lieu=Londres |titre=Croatia's embargoed air force |année=2006 |périodique=World Air Power Journal |volume=24 |numéro=Printemps |passage=145 |isbn=1-874023-66-2}}</ref>. Cependant, le moral est très élevé car les soldats défendent leur pays et leurs familles et, combattant dans des territoires familiers, ils se révèlent être une force redoutable<ref name="Blaskovich5">{{Harvsp|Blaskovich|1997|p=5}}</ref>{{,}}<ref name="Frucht562">{{Harvsp|Frucht|2005|p=562}}</ref>.
Les [[Forces terrestres de la république de Croatie|forces militaires croates]] sont dans un bien plus mauvais état que celles des Serbes. Dans les premiers mois de la guerre, le manque d'unités fait que c'est la police croate qui doit combattre. La garde nationale croate ({{lang-hr |Zbor narodne garde}}), la nouvelle force croate est formée le {{date-|11 avril 1991}} et se transforme progressivement en une [[armée croate]] ({{lang-hr |Hrvatska vojska}}) à partir de mars/{{date-|avril 1992}}<ref name="EE-CIS-book"/>. L'armement manque cruellement et de nombreuses unités n'ont pas d'armes ou seulement des fusils de la Seconde Guerre mondiale. L'armée croate ne dispose que d'une poignée de chars dont des [[T-34]] issus des surplus de l'après-guerre et ses forces aériennes sont dans un état encore plus dramatique car elles ne comptent que quelques [[biplan (avion)|biplan]]s [[Antonov An-2|An-2]] d'épandage agricole qui ont été convertis en bombardiers artisanaux<ref name="An2-Mader">{{Article |auteur=Georg Mader |éditeur=Aerospace Publishing |lieu=Londres |titre=Croatia's embargoed air force |année=2006 |périodique=World Air Power Journal |volume=24 |numéro=Printemps |passage=145 |isbn=1-874023-66-2}}</ref>. Cependant, le moral est très élevé car les soldats défendent leur pays et leurs familles et, combattant dans des territoires familiers, ils se révèlent être une force redoutable<ref name="Blaskovich5">{{Harvsp|Blaskovich|1997|p=5}}</ref>{{,}}<ref name="Frucht562">{{Harvsp|Frucht|2005|p=562}}</ref>.


En {{date-|août 1991}}, l'armée croate possède moins de 20 [[brigade]]s. Après la [[mobilisation]] générale d'octobre, la taille de l'armée passe à 60 brigades et 37 bataillons à la fin de l'année<ref name="NigelThomas-YugoslavWars">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Nigel |nom1=Thomas |titre=The Yugoslav Wars |sous-titre=Slovenia & Croatia 1991-95 |éditeur=[[Osprey Publishing]] |année=2006 |pages totales= |passage=21-25 |isbn=1-84176-963-0 |isbn2=9781841769639 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=G5Px01NrM7QC}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Mobilization-6Oct1991"/>. En 1991-1992, la Croatie est également soutenue par {{nombre|456|soldats}} étrangers, principalement britanniques (139), français (69) et allemands (55)<ref name="Nacional-Foreign-fighters">{{lien web |éditeur=[[Nacional (magazine)|Nacional]] |url=http://www.nacional.hr/clanak/72091/zivot-nakon-rata-za-tudu-domovinu |titre=Život nakon rata za tuđu domovinu ("Life after a war for a foreign homeland") |langue=hr |auteur=Berislav Jelinić |date=24 novembre 2009 |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>. La [[bataille des casernes|capture des casernes de la JNA]] entre septembre et décembre permet de résoudre partiellement la pénurie d'équipement, notamment en récupérant la plupart de l'armement confisqué aux [[défense territoriale|forces de défense territoriale]] en 1990. En 1995, l'équilibre des forces a significativement évolué. Les forces serbes en Croatie et en Bosnie-Herzégovine sont capables d'aligner environ {{nombre|130000|hommes}} tandis que l'armée croate, le [[conseil de défense croate]] ({{lang-hr |Hrvatsko vijeće obrane}}) et l'[[armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine]] peuvent déployer environ {{nombre|250000|hommes}} et 570 chars<ref name="Ramet-3Yugoslavias-452"/>{{,}}<ref name="NYTimes-Croatia-MilitProd">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1994/11/05/world/arms-trafficking-to-bosnia-goes-on-despite-embargo.html |titre=Arms Trafficking to Bosnia Goes On Despite Embargo |auteur=Roger Cohen |jour=5 |mois=novembre |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>.
En {{date-|août 1991}}, l'armée croate possède moins de 20 [[brigade]]s. Après la [[mobilisation]] générale d'octobre, la taille de l'armée passe à 60 brigades et 37 bataillons à la fin de l'année<ref name="NigelThomas-YugoslavWars">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Nigel |nom1=Thomas |titre=The Yugoslav Wars |sous-titre=Slovenia & Croatia 1991-95 |éditeur=[[Osprey Publishing]] |année=2006 |passage=21-25 |isbn=1-84176-963-0 |isbn2=9781841769639 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=G5Px01NrM7QC}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Mobilization-6Oct1991"/>. En 1991-1992, la Croatie est également soutenue par {{nombre|456|soldats}} étrangers, principalement britanniques (139), français (69) et allemands (55)<ref name="Nacional-Foreign-fighters">{{lien web |éditeur=[[Nacional (magazine)|Nacional]] |url=http://www.nacional.hr/clanak/72091/zivot-nakon-rata-za-tudu-domovinu |titre=Život nakon rata za tuđu domovinu ("Life after a war for a foreign homeland") |langue=hr |auteur=Berislav Jelinić |date=24 novembre 2009 |consulté le=23 janvier 2011|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. La [[bataille des casernes|capture des casernes de la JNA]] entre septembre et décembre permet de résoudre partiellement la pénurie d'équipement, notamment en récupérant la plupart de l'armement confisqué aux [[défense territoriale|forces de défense territoriale]] en 1990. En 1995, l'équilibre des forces a significativement évolué. Les forces serbes en Croatie et en Bosnie-Herzégovine sont capables d'aligner environ {{nombre|130000|hommes}} tandis que l'armée croate, le [[conseil de défense croate]] ({{lang-hr |Hrvatsko vijeće obrane}}) et l'[[armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine]] peuvent déployer environ {{nombre|250000|hommes}} et 570 chars<ref name="Ramet-3Yugoslavias-452"/>{{,}}<ref name="NYTimes-Croatia-MilitProd">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1994/11/05/world/arms-trafficking-to-bosnia-goes-on-despite-embargo.html |titre=Arms Trafficking to Bosnia Goes On Despite Embargo |auteur=Roger Cohen |jour=5 |mois=novembre |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>.


== Déroulement de la guerre ==
== Déroulement de la guerre ==
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En avril, les Serbes de Croatie commencent à former des mouvements de sécession. La question de l'influence du gouvernement serbe de Milošević dans la formation de ce mouvement reste discutée. Puis la république serbe de Krajina est proclamée dans les territoires croates avec une forte population serbe. Le gouvernement croate envoie des unités de police spéciale pour rétablir l'ordre. Le {{date-|9 avril 1991}}, le président croate Tuđman demande que les forces spéciales de policiers soient renommées ''Zbor Narodne Garde'' (Garde nationale) ce qui marque le début d'une force armée spécifique à la Croatie<ref name="EE-CIS-book" />. Les nouvelles unités sont présentées lors d'une parade militaire devant le [[stade Kranjčević]]eva à Zagreb, le {{date-|28 mai 1991}}<ref name="OSRH-Kranjčevićeva-1991">{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://www.osrh.hr/data/krono_en.html|titre=osrh.hr }}</ref>.
En avril, les Serbes de Croatie commencent à former des mouvements de sécession. La question de l'influence du gouvernement serbe de Milošević dans la formation de ce mouvement reste discutée. Puis la république serbe de Krajina est proclamée dans les territoires croates avec une forte population serbe. Le gouvernement croate envoie des unités de police spéciale pour rétablir l'ordre. Le {{date-|9 avril 1991}}, le président croate Tuđman demande que les forces spéciales de policiers soient renommées ''Zbor Narodne Garde'' (Garde nationale) ce qui marque le début d'une force armée spécifique à la Croatie<ref name="EE-CIS-book" />. Les nouvelles unités sont présentées lors d'une parade militaire devant le [[stade Kranjčević]]eva à Zagreb, le {{date-|28 mai 1991}}<ref name="OSRH-Kranjčevićeva-1991">{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://www.osrh.hr/data/krono_en.html|titre=osrh.hr }}</ref>.


Le {{date-|15 mai}}, la Constitution de la Yougoslavie prévoit que le croate [[Stjepan Mesić]] devienne le représentant de la présidence tournante de Yougoslavie. La Serbie, soutenue par le Kosovo, le Monténégro et la Voïvodine, dont les votes sont contrôlés par les Serbes, bloque cette nomination, laissant la Yougoslavie sans chef d'État et commandant en chef<ref name="Pike-2005-10-20">{{lien web |auteur=John Pike |url=http://www.globalsecurity.org/military/world/war/croatia.htm |titre=Serbo-Croatian War |éditeur=GlobalSecurity.org |date=20 octobre 2005 |consulté le=7 février 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Presidency-16May1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/05/16/world/new-crisis-grips-yugoslavia-over-rotation-of-leadership.html |titre=New Crisis Grips Yugoslavia Over Rotation of Leadership |auteur=Celestine Bohlen |jour=16 |mois=mai |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>. Un nouveau vote deux jours plus tard échoue également. [[Ante Marković]], premier ministre de Yougoslavie, propose la nomination d'un comité possédant les pouvoirs présidentiels<ref name="NYTimes-Presidency-18May1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/05/18/world/yugoslavia-fails-to-fill-presidency.html |titre=Yugoslavia Fails to Fill Presidency |auteur=Celestine Bohlen |jour=18 |mois=mai |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>. Cependant, cette proposition est immédiatement rejetée par la Croatie car inconstitutionnelle<ref name="NYTimes-Panel-19May1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/05/19/world/croatia-rejects-a-yugoslav-panel.html |titre=CROATIA REJECTS A YUGOSLAV PANEL |auteur=Chuck Sudetic |jour=19 |mois=mai |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>. La crise est résolue au bout de six semaines avec la nomination du Croate [[Stipe Mesić]]. Dans le même temps, l'armée fédérale et les forces de défense territoriales restent sous le contrôle des autorités fédérales de Milošević.
Le {{date-|15 mai}}, la Constitution de la Yougoslavie prévoit que le croate [[Stjepan Mesić]] devienne le représentant de la présidence tournante de Yougoslavie. La Serbie, soutenue par le Kosovo, le Monténégro et la Voïvodine, dont les votes sont contrôlés par les Serbes, bloque cette nomination, laissant la Yougoslavie sans chef d'État et commandant en chef<ref name="Pike-2005-10-20">{{lien web |auteur=John Pike |url=http://www.globalsecurity.org/military/world/war/croatia.htm |titre=Serbo-Croatian War |éditeur=GlobalSecurity.org |date=20 octobre 2005 |consulté le=7 février 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Presidency-16May1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/05/16/world/new-crisis-grips-yugoslavia-over-rotation-of-leadership.html |titre=New Crisis Grips Yugoslavia Over Rotation of Leadership |auteur=Celestine Bohlen |jour=16 |mois=mai |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>. Un nouveau vote deux jours plus tard échoue également. [[Ante Marković]], premier ministre de Yougoslavie, propose la nomination d'un comité possédant les pouvoirs présidentiels<ref name="NYTimes-Presidency-18May1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/05/18/world/yugoslavia-fails-to-fill-presidency.html |titre=Yugoslavia Fails to Fill Presidency |auteur=Celestine Bohlen |jour=18 |mois=mai |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>. Cependant, cette proposition est immédiatement rejetée par la Croatie car inconstitutionnelle<ref name="NYTimes-Panel-19May1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/05/19/world/croatia-rejects-a-yugoslav-panel.html |titre=CROATIA REJECTS A YUGOSLAV PANEL |auteur=Chuck Sudetic |jour=19 |mois=mai |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>. La crise est résolue au bout de six semaines avec la nomination du Croate [[Stjepan Mesić|Stipe Mesić]]. Dans le même temps, l'armée fédérale et les forces de défense territoriales restent sous le contrôle des autorités fédérales de Milošević.


==== Déclaration d'indépendance ====
==== Déclaration d'indépendance ====
Le {{date|19|mai|1991}}, les autorités croates organisent un référendum sur l'indépendance avec l'option de rester au sein d'une Yougoslavie avec une plus large autonomie<ref name="LATimes-ECstlye-YU">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1991-07-16/news/mn-2455_1_croatia-calls |titre=Croatia Calls for EC-Style Yugoslavia |jour=16 |mois=juillet |année=1991 |consulté le=20 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NN-référendum-02May1991">{{Article |périodique=Narodne Novine |éditeur=Narodne Novine d.d. |url=http://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/254259.html |titre=ODLUKA o raspisu référenduma ("DECISION on référendum") |langue=hr |jour=2 |mois=mai |année=1991 |consulté le=3 janvier 2011}}</ref>. Les autorités locales serbes appellent à un [[boycott]] qui est largement suivi par les Serbes de Croatie. 94 % de votants se prononcent en faveur de l'indépendance<ref name="NYTimes-référendum-20May1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/05/20/world/croatia-votes-for-sovereignty-and-confederation.html |titre=Croatia Votes for Sovereignty and Confederation |auteur=Chuck Sudetic |jour=20 |mois=mai |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>, la Croatie proclame son indépendance et révoque son appartenance à la Yougoslavie le {{date|25|juin|1991}}<ref name="NYTimes-Declaration-26June1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/06/26/world/2-yugoslav-states-vote-independence-to-press-demands.html |titre=2 YUGOSLAV STATES VOTE INDEPENDENCE TO PRESS DEMANDS |auteur=Chuck Sudetic |jour=26 |mois=juin |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NN-Declaration-25June1991">{{Article |périodique=Narodne Novine |éditeur=Narodne Novine d.d. |url=http://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/1991_06_31_875.html |titre=DEKLARACIJA o proglašenju suverene i samostalne Republike Hrvatske ("DECLARATION on proclamation of sovereign and independent Republic of Croatia") |langue=hr |jour=25 |mois=juin |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>.
Le {{date|19|mai|1991}}, les autorités croates organisent un référendum sur l'indépendance avec l'option de rester au sein d'une Yougoslavie avec une plus large autonomie<ref name="LATimes-ECstlye-YU">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1991-07-16/news/mn-2455_1_croatia-calls |titre=Croatia Calls for EC-Style Yugoslavia |jour=16 |mois=juillet |année=1991 |consulté le=20 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NN-référendum-02May1991">{{Article |périodique=Narodne Novine |éditeur=Narodne Novine d.d. |url=http://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/254259.html |titre=ODLUKA o raspisu référenduma ("DECISION on référendum") |langue=hr |jour=2 |mois=mai |année=1991 |consulté le=3 janvier 2011}}</ref>. Les autorités locales serbes appellent à un [[boycott]] qui est largement suivi par les Serbes de Croatie. 94 % de votants se prononcent en faveur de l'indépendance<ref name="NYTimes-référendum-20May1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/05/20/world/croatia-votes-for-sovereignty-and-confederation.html |titre=Croatia Votes for Sovereignty and Confederation |auteur=Chuck Sudetic |jour=20 |mois=mai |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>, la Croatie proclame son indépendance et révoque son appartenance à la Yougoslavie le {{date|25|juin|1991}}<ref name="NYTimes-Declaration-26June1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/06/26/world/2-yugoslav-states-vote-independence-to-press-demands.html |titre=2 YUGOSLAV STATES VOTE INDEPENDENCE TO PRESS DEMANDS |auteur=Chuck Sudetic |jour=26 |mois=juin |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NN-Declaration-25June1991">{{Article |périodique=Narodne Novine |éditeur=Narodne Novine d.d. |url=http://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/1991_06_31_875.html |titre=DEKLARACIJA o proglašenju suverene i samostalne Republike Hrvatske ("DECLARATION on proclamation of sovereign and independent Republic of Croatia") |langue=hr |jour=25 |mois=juin |année=1991 |consulté le=12 décembre 2010}}</ref>.
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| bgcolor=#75B040 width=93.24%|<center><font color=white>'''93,24 %'''</font></center>
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| style="color: #f66; text-align: center;" | '''Contre'''
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En {{date-|août 1991}}, la ville frontière de Vukovar est attaquée et la [[bataille de Vukovar]] commence<ref name="NYTimes-Vukovar-24Aug1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/08/24/world/fighting-may-unravel-yugoslav-truce.html |titre=Fighting May Unravel Yugoslav Truce |auteur=Chuck Sudetic |jour=24 |mois=août |année=1991 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Vukovar-26Aug1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/08/26/world/new-croatia-strife-after-bonn-warning.html |titre=New Croatia Strife After Bonn Warning |auteur=Chuck Sudetic |jour=26 |mois=août |année=1991 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. La Slavonie orientale est lourdement touchée tout au long de cette période avec la formation de lignes de front autour d'[[Osijek]] et de [[Vinkovci]] en parallèle à l'encerclement de Vukovar<ref>{{Article |url=https://www.nytimes.com/1991/08/23/world/croatia-angrily-sets-deadline-on-truce.html |périodique=New York Times |titre=Croatia Angrily Sets Deadline on Truce |jour=23 |mois=août |année=1991 |auteur=Chuck Sudetic |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>.
En {{date-|août 1991}}, la ville frontière de Vukovar est attaquée et la [[bataille de Vukovar]] commence<ref name="NYTimes-Vukovar-24Aug1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/08/24/world/fighting-may-unravel-yugoslav-truce.html |titre=Fighting May Unravel Yugoslav Truce |auteur=Chuck Sudetic |jour=24 |mois=août |année=1991 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Vukovar-26Aug1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/08/26/world/new-croatia-strife-after-bonn-warning.html |titre=New Croatia Strife After Bonn Warning |auteur=Chuck Sudetic |jour=26 |mois=août |année=1991 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. La Slavonie orientale est lourdement touchée tout au long de cette période avec la formation de lignes de front autour d'[[Osijek]] et de [[Vinkovci]] en parallèle à l'encerclement de Vukovar<ref>{{Article |url=https://www.nytimes.com/1991/08/23/world/croatia-angrily-sets-deadline-on-truce.html |périodique=New York Times |titre=Croatia Angrily Sets Deadline on Truce |jour=23 |mois=août |année=1991 |auteur=Chuck Sudetic |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>.


En septembre, les troupes serbes encerclent complètement la ville de Vukovar. Les troupes croates se retranchent dans la ville et résistent aux assauts des troupes d'élites mécanisées de la JNA<ref name="JL-elite-troops">{{Article |périodique=Jutarnji list |éditeur=Europapress Holding |url=http://www.jutarnji.hr/vukovar-18-11-1991---4004-branitelja--81-884-agresora/162600/ |langue=hr |titre=Vukovar 18.11.1991.: 4004 branitelja, 81.884 agresora ("Vukovar 18.11.1991: 4004 defenders, 81.884 aggressors") |auteur=Vlado Vurušić |jour=18 |mois=novembre |année=2006 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref> et des paramilitaires serbes<ref name="B92-Lovas"/>{{,}}<ref name="BBC-paramilitaries">{{lien web |éditeur=[[BBC]] |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/2988304.stm |titre=Vukovar massacre: What happened |auteur=Gabriel Partos |date=13 juin 2003 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. La population croate fuit massivement la ville. Les estimations des victimes du siège varient entre {{formatnum:1798}} et {{formatnum:5000}}<ref name="un">{{lien brisé|titre=Final report of the United Nations Commission of Experts, established pursuant to UN Security Council resolution 780 (1992), Annex III.A Special forces ; S/1994/674/Add.2 (Vol. IV) |date=27 mai 1994 |url=http://www.ess.uwe.ac.uk/comexpert/anx/III-A.htm#IV.B.21 Special Forces |consulté le=20 octobre 2010 |éditeur=School of Humanities, Languages and Social Sciences (UWE)}}</ref>. {{nombre|22000|personnes}} furent expulsés après la prise de la ville<ref name="NYTimes-Vukovar-19Nov2001">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/2001/11/19/world/15000-recall-siege-of-vukovar-in-1991.html |titre=15,000 Recall Siege of Vukovar in 1991 |jour=19 |mois=novembre |année=2001 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>.
En septembre, les troupes serbes encerclent complètement la ville de Vukovar. Les troupes croates se retranchent dans la ville et résistent aux assauts des troupes d'élite mécanisées de la JNA<ref name="JL-elite-troops">{{Article |périodique=Jutarnji list |éditeur=Europapress Holding |url=http://www.jutarnji.hr/vukovar-18-11-1991---4004-branitelja--81-884-agresora/162600/ |langue=hr |titre=Vukovar 18.11.1991.: 4004 branitelja, 81.884 agresora ("Vukovar 18.11.1991: 4004 defenders, 81.884 aggressors") |auteur=Vlado Vurušić |jour=18 |mois=novembre |année=2006 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref> et des paramilitaires serbes<ref name="B92-Lovas"/>{{,}}<ref name="BBC-paramilitaries">{{lien web |éditeur=[[BBC]] |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/2988304.stm |titre=Vukovar massacre: What happened |auteur=Gabriel Partos |date=13 juin 2003 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. La population croate fuit massivement la ville. Les estimations des victimes du siège varient entre {{formatnum:1798}} et {{formatnum:5000}}<ref name="un">{{lien brisé|titre=Final report of the United Nations Commission of Experts, established pursuant to UN Security Council resolution 780 (1992), Annex III.A Special forces ; S/1994/674/Add.2 (Vol. IV) |date=27 mai 1994 |url=http://www.ess.uwe.ac.uk/comexpert/anx/III-A.htm#IV.B.21 Special Forces |consulté le=20 octobre 2010 |éditeur=School of Humanities, Languages and Social Sciences (UWE)}}</ref>. {{nombre|22000|personnes}} furent expulsés après la prise de la ville<ref name="NYTimes-Vukovar-19Nov2001">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/2001/11/19/world/15000-recall-siege-of-vukovar-in-1991.html |titre=15,000 Recall Siege of Vukovar in 1991 |jour=19 |mois=novembre |année=2001 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>.


Le {{date-|3 octobre}}, la marine yougoslave reprend son blocus des principaux ports de Croatie. Cette action suit plusieurs mois d'immobilisme des forces de la JNA et coïncide avec la fin de l'opération ''Coast-91'' au cours de laquelle l'armée yougoslave a échoué à prendre le contrôle de la côte pour couper l'accès de la Dalmatie au reste de la Croatie<ref name="NYTimes-NavalBlockade-4Oct1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/10/04/world/navy-blockade-of-croatia-is-renewed.html |titre=Navy Blockade of Croatia Is Renewed |auteur=Chuck Sudetic |jour=3 |mois=octobre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|5 octobre}}, le président Tuđman fait un discours dans lequel il appelle l'ensemble de la population à se mobiliser contre l'"impérialisme de la Grande Serbie" poursuivi par la JNA et les forces paramilitaires serbes<ref name="NYTimes-Mobilization-6Oct1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/10/06/world/shells-still-fall-on-croatian-towns-despite-truce.html |titre=Shells Still Fall on Croatian Towns Despite Truce |auteur=Chuck Sudetic |jour=6 |mois=octobre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|7 octobre}}, l'armée de l'air yougoslave attaque les bâtiments gouvernementaux à Zagreb<ref name="NYTimes-BanskiDvoriRaid-8Oct1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/10/08/world/yugoslav-planes-attack-croatian-presidential-palace.html |titre=Yugoslav Planes Attack Croatian Presidential Palace |jour=8 |mois=octobre |année=1991 |consulté le=13 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="LATimes-BanskiDvoriRaid-8Oct1991">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1991-10-08/news/mn-151_1_civil-war |titre=Croatia Leader's Palace Attacked |jour=8 |mois=octobre |année=1991 |auteur=Carol J. Williams |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>. Le jour suivant, après l'expiration du moratoire de trois mois, le parlement croate coupe ses derniers liens avec la Yougoslavie<ref name="Sabor-Independence-8Oct1991">{{lien web |site=Official web site of the Parliament of Croatia |éditeur=[[Parlement de Croatie]] |url=http://www.sabor.hr/Default.aspx?art=20091&sec=2462 |titre=Ceremonial session of the Croatian Parliament on the occasion of the Day of Independence of the Republic of Croatia (Zagreb, 7 octobre 2004) |date=7 octobre 2004 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Le bombardement des bureaux gouvernementaux et le [[siège de Dubrovnik]] qui commence en octobre<ref name="Bjelajac-Žunec-249-250">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|249-250}}</ref> mènent à la mise en place de sanctions contre la Serbie par l'[[Union européenne]]<ref name="NYTimes-Dubrovnik-9Nov1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/09/world/old-city-totters-in-yugoslav-siege.html |auteur=David Binder |titre=Old City Totters in Yugoslav Siege |jour=9 |mois=novembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-EUSanctions-9Nov1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/09/world/european-nations-declare-sanctions-against-belgrade.html |titre=European Nations Declare Sanctions Against Belgrade |auteur=Alan Riding |jour=9 |mois=novembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. L'attention des médias internationaux se concentre sur les dommages causés à l'[[héritage culturel]] de Dubrovnik et les inquiétudes concernant les populations civiles passent au second plan<ref>{{Article |auteur=Joseph Pearson |titre=Dubrovnik's Artistic Patrimony, and its Role in War Reporting |année=1991 |périodique=European History Quarterly |volume=40 |numéro=2 |passage=197-216}}</ref>. Ainsi, le quartier historique classé au [[Patrimoine mondial]] de l'[[UNESCO]] est la cible de plus de 650 tirs d'artillerie<ref name="UNHCR-Dubrovnik-650">{{lien brisé|éditeur=Minorities at Risk |url=http://www.unhcr.org/refworld/country,,,CHRON,HRV,,469f387dc,0.html |titre=Chronology for Serbs in Croatia |année=2004 |consulté le=5 janvier 2011}}</ref>.
Le {{date-|3 octobre}}, la marine yougoslave reprend son blocus des principaux ports de Croatie. Cette action suit plusieurs mois d'immobilisme des forces de la JNA et coïncide avec la fin de l'opération ''Coast-91'' au cours de laquelle l'armée yougoslave a échoué à prendre le contrôle de la côte pour couper l'accès de la Dalmatie au reste de la Croatie<ref name="NYTimes-NavalBlockade-4Oct1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/10/04/world/navy-blockade-of-croatia-is-renewed.html |titre=Navy Blockade of Croatia Is Renewed |auteur=Chuck Sudetic |jour=3 |mois=octobre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|5 octobre}}, le président Tuđman fait un discours dans lequel il appelle l'ensemble de la population à se mobiliser contre l'"impérialisme de la Grande Serbie" poursuivi par la JNA et les forces paramilitaires serbes<ref name="NYTimes-Mobilization-6Oct1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/10/06/world/shells-still-fall-on-croatian-towns-despite-truce.html |titre=Shells Still Fall on Croatian Towns Despite Truce |auteur=Chuck Sudetic |jour=6 |mois=octobre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|7 octobre}}, l'armée de l'air yougoslave attaque les bâtiments gouvernementaux à Zagreb<ref name="NYTimes-BanskiDvoriRaid-8Oct1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/10/08/world/yugoslav-planes-attack-croatian-presidential-palace.html |titre=Yugoslav Planes Attack Croatian Presidential Palace |jour=8 |mois=octobre |année=1991 |consulté le=13 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="LATimes-BanskiDvoriRaid-8Oct1991">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1991-10-08/news/mn-151_1_civil-war |titre=Croatia Leader's Palace Attacked |jour=8 |mois=octobre |année=1991 |auteur=Carol J. Williams |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>. Le jour suivant, après l'expiration du moratoire de trois mois, le parlement croate coupe ses derniers liens avec la Yougoslavie<ref name="Sabor-Independence-8Oct1991">{{lien web |site=Official web site of the Parliament of Croatia |éditeur=[[Parlement de Croatie]] |url=http://www.sabor.hr/Default.aspx?art=20091&sec=2462 |titre=Ceremonial session of the Croatian Parliament on the occasion of the Day of Independence of the Republic of Croatia (Zagreb, 7 octobre 2004) |date=7 octobre 2004 |consulté le=16 décembre 2010|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. Le bombardement des bureaux gouvernementaux et le [[siège de Dubrovnik]] qui commence en octobre<ref name="Bjelajac-Žunec-249-250">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|249-250}}</ref> mènent à la mise en place de sanctions contre la Serbie par l'[[Union européenne]]<ref name="NYTimes-Dubrovnik-9Nov1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/09/world/old-city-totters-in-yugoslav-siege.html |auteur=David Binder |titre=Old City Totters in Yugoslav Siege |jour=9 |mois=novembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-EUSanctions-9Nov1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/09/world/european-nations-declare-sanctions-against-belgrade.html |titre=European Nations Declare Sanctions Against Belgrade |auteur=Alan Riding |jour=9 |mois=novembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. L'attention des médias internationaux se concentre sur les dommages causés à l'[[héritage culturel]] de Dubrovnik et les inquiétudes concernant les populations civiles passent au second plan<ref>{{Article |auteur=Joseph Pearson |titre=Dubrovnik's Artistic Patrimony, and its Role in War Reporting |année=1991 |périodique=European History Quarterly |volume=40 |numéro=2 |passage=197-216}}</ref>. Ainsi, le quartier historique classé au [[Patrimoine mondial]] de l'[[UNESCO]] est la cible de plus de 650 tirs d'artillerie<ref name="UNHCR-Dubrovnik-650">{{lien brisé|éditeur=Minorities at Risk |url=http://www.unhcr.org/refworld/country,,,CHRON,HRV,,469f387dc,0.html |titre=Chronology for Serbs in Croatia |année=2004 |consulté le=5 janvier 2011}}</ref>.


==== Paroxysme du conflit ====
==== Paroxysme du conflit ====
[[Fichier:Lovas1.jpg|gauche|vignette|Photos des victimes du massacre de Lovas]]
[[Fichier:Lovas1.jpg|gauche|vignette|Photos des victimes du massacre de Lovas]]
En réponse à l'avancée du {{5e}} corps de la JNA à travers la [[Save (Danube)|Save]] vers [[Pakrac]] et en direction du nord dans la [[Slavonie]] occidentale<ref name="Bjelajac-Žunec-245">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|245}}</ref>, l'armée croate lance alors une contre-attaque au début de {{date-|novembre 1991}}, sa première offensive majeure de la guerre. L'opération ''Otkos 10'' permet à la Croatie de reprendre une zone comprise entre les montagnes Bilogora et Papuk<ref name="NYTimes-Otkos10">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/04/world/army-rushes-to-take-a-croatian-town.html |titre=Army Rushes to Take a Croatian Town |auteur=Chuck Sudetic |date=4 novembre 1991|consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="Vjesnik-Otkos-Orkan">{{Article |titre="Orkan" i "Otkos" raspršili velikosrpske planove (""Otkos" and "Orkan" disperse plans of a Greater Serbia") |langue=hr |url=http://www.vjesnik.hr/Pdf/2005%5C12%5C24%5C34A34.PDF |périodique=[[Vjesnik]] |éditeur=Narodne Novine d.d. |auteur=Željko Krušelj |jour=24 |mois=décembre |année=2005 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Après cinq jours d'attaque, l'armée croate a repris environ {{unité|270|km|2}}<ref name="Vjesnik-Otkos-Orkan"/>.
En réponse à l'avancée du {{5e}} corps de la JNA à travers la [[Save (Danube)|Save]] vers [[Pakrac]] et en direction du nord dans la [[Slavonie]] occidentale<ref name="Bjelajac-Žunec-245">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|245}}</ref>, l'armée croate lance alors une contre-attaque au début de {{date-|novembre 1991}}, sa première offensive majeure de la guerre. L'opération ''Otkos 10'' permet à la Croatie de reprendre une zone comprise entre les montagnes Bilogora et Papuk<ref name="NYTimes-Otkos10">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/04/world/army-rushes-to-take-a-croatian-town.html |titre=Army Rushes to Take a Croatian Town |auteur=Chuck Sudetic |date=4 novembre 1991|consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="Vjesnik-Otkos-Orkan">{{Article |titre="Orkan" i "Otkos" raspršili velikosrpske planove (""Otkos" and "Orkan" disperse plans of a Greater Serbia") |langue=hr |url=http://www.vjesnik.hr/Pdf/2005%5C12%5C24%5C34A34.PDF |périodique={{Lien|trad=Vjesnik|fr=Vjesnik|texte=Vjesnik}} |éditeur=Narodne Novine d.d. |auteur=Željko Krušelj |jour=24 |mois=décembre |année=2005 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Après cinq jours d'attaque, l'armée croate a repris environ {{unité|270|km|2}}<ref name="Vjesnik-Otkos-Orkan"/>.


En octobre et début novembre, la situation pour les Croates de Vukovar devient de plus en plus désespérée<ref name="NYT-JNA-offensive">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/10/18/world/yugoslavia-army-begins-offensive.html |titre=Yugoslavia Army Begins Offensive |jour=18 |mois=octobre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYT-JNA-escalation">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/03/world/observers-blame-serb-led-army-for-escalating-war-in-croatia.html |titre=Observers Blame Serb-Led Army For Escalating War in Croatia |jour=3 |mois=décembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref> et le {{date-|18 novembre 1991}}, la ville tombe aux mains des Serbes après un siège de trois mois<ref name="NYT-Vukovar-Captured">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/18/world/croats-concede-danube-town-s-loss.html |titre=Croats Concede Danube Town's Loss |auteur=Chuck Sudetic |jour=18 |mois=novembre |année=1991 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. Ces derniers commettent le [[massacre de Vukovar]], à savoir l'assassinat méthodique de {{nombre|240|blessés}} de l'hôpital de Vukovar, jetés dans une fosse commune sur la plaine d'Ovčara (parmi eux se trouve un volontaire français, Jean-Michel Nicolier)<ref>{{Lien web|langue=|titre=Envoyé spécial - Qui a tué le «Français de Vukovar » ? ( In French ) by Julien Tridat|url=https://www.youtube.com/watch?v=izUoMIAlxE4|site=|date=|consulté le=}}</ref>. Les survivants sont emmenés dans des camps d'internement comme celui d'Ovčara, de Velepromet ou de Sremska Mitrovica<ref name="AI-camps">{{lien web |éditeur=[[Amnesty International]] |url=http://repository.forcedmigration.org/pdf/?pid=fmo:850 |titre=Yugoslavia - further reports of torture |date=mars 1992 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. La ville de Vukovar est presque entièrement détruite. Au cours des {{nombre|87|jours}} de siège, entre {{formatnum:8000}} et {{formatnum:9000}} obus sont tirés chaque jour sur la ville<ref name="EmbassyWashington-Vukovar">{{Article |éditeur=Embassy of the Republic of Croatia, Washington DC, USA |url=http://us.mvp.hr/Portals/US/Bulletin%202.47.pdf |titre=Prime Minister Ivo Sanader: "Vukovar Defended Itself and Croatia" |jour=18 |mois=novembre |année=2005 |périodique=Weekly bulletin |volume=2 |numéro=47 | passage=6 |consulté le=5 janvier 2011}}</ref>. Les massacres de Lovas, d'Erdut et de Škabrnja qui ont lieu au même moment ont largement été éclipsés par la chute de Vukovar<ref name="CNN-Škabrnja"/>.
En octobre et début novembre, la situation pour les Croates de Vukovar devient de plus en plus désespérée<ref name="NYT-JNA-offensive">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/10/18/world/yugoslavia-army-begins-offensive.html |titre=Yugoslavia Army Begins Offensive |jour=18 |mois=octobre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYT-JNA-escalation">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/03/world/observers-blame-serb-led-army-for-escalating-war-in-croatia.html |titre=Observers Blame Serb-Led Army For Escalating War in Croatia |jour=3 |mois=décembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref> et le {{date-|18 novembre 1991}}, la ville tombe aux mains des Serbes après un siège de trois mois<ref name="NYT-Vukovar-Captured">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/18/world/croats-concede-danube-town-s-loss.html |titre=Croats Concede Danube Town's Loss |auteur=Chuck Sudetic |jour=18 |mois=novembre |année=1991 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. Ces derniers commettent le [[massacre de Vukovar]], à savoir l'assassinat méthodique de {{nombre|240|blessés}} de l'hôpital de Vukovar, jetés dans une fosse commune sur la plaine d'Ovčara (parmi eux se trouve un volontaire français, Jean-Michel Nicolier)<ref>{{Lien web|titre=Envoyé spécial - Qui a tué le «Français de Vukovar » ? ( In French ) by Julien Tridat|url=https://www.youtube.com/watch?v=izUoMIAlxE4}}</ref>. Les survivants sont emmenés dans des camps d'internement comme celui d'Ovčara, de Velepromet ou de Sremska Mitrovica<ref name="AI-camps">{{lien web |éditeur=[[Amnesty International]] |url=http://repository.forcedmigration.org/pdf/?pid=fmo:850 |titre=Yugoslavia - further reports of torture |date=mars 1992 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. La ville de Vukovar est presque entièrement détruite. Au cours des {{nombre|87|jours}} de siège, entre {{formatnum:8000}} et {{formatnum:9000}} obus sont tirés chaque jour sur la ville<ref name="EmbassyWashington-Vukovar">{{Article |éditeur=Embassy of the Republic of Croatia, Washington DC, USA |url=http://us.mvp.hr/Portals/US/Bulletin%202.47.pdf |titre=Prime Minister Ivo Sanader: "Vukovar Defended Itself and Croatia" |jour=18 |mois=novembre |année=2005 |périodique=Weekly bulletin |volume=2 |numéro=47 | passage=6 |consulté le=5 janvier 2011}}</ref>. Les massacres de Lovas, d'Erdut et de Škabrnja qui ont lieu au même moment ont largement été éclipsés par la chute de Vukovar<ref name="CNN-Škabrnja"/>.


Le {{date-|14 novembre}}, le blocus naval des ports de Dalmatie est menacé par des navires civils. La confrontation culmine lors de la bataille des détroits, lorsque l'artillerie côtière endommage ou coule de nombreux navires yougoslaves<ref name="Nacional-Vessels-1991">{{lien web |éditeur=NCL Media Grupa d.o.o. |url=http://www.nacional.hr/clanak/47102/bitka-za-jedrenjak-jadran |titre=Bitka za jedrenjak 'Jadran' ("Battle for 'Jadran' sailing ship") |langue=hr |auteur=Eduard Šoštarić |date=8 juillet 2008 |consulté le=25 janvier 2011}}</ref>. Après la bataille, les opérations navales yougoslaves sont limitées au sud de la [[mer Adriatique]]<ref name="SD-Naval-15Nov2004">{{Article |périodique=[[Slobodna Dalmacija]] |éditeur=Europapress Holding |url=http://arhiv.slobodnadalmacija.hr/20041115/temedana01.asp |titre=Admiral Letica je naredio: Raspali! ("Admiral Letica ordered: Fire!") |langue=hr |auteur=Stjepan Bernardić |jour=15 |mois=novembre |année=2004 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Les forces croates font de nouvelles avancées dans la seconde moitié de décembre lors de l'opération ''Orkan 91'' qui permet de reprendre environ {{unité|1440|km|2}}, mais un [[cessez-le-feu]] durable est sur le point d'être signé<ref name="Vjesnik-Otkos-Orkan"/>. La fin de l'opération marque la fin de six mois d'intenses combats qui ont coûté la vie à près de {{nombre|10000|personnes}} et en ont déplacé plusieurs dizaines de milliers<ref name="merger">{{Article |titre=Fighting in Bosnia Eases Under Truce |url=http://select.nytimes.com/gst/abstract.html?res=F0061FF6355A0C738EDDAF0894DB494D81&scp=26&sq=Croatia%201991%2010.000%20dead&st=cse |périodique=New York Times |auteur=Chuck Sudetic |jour=20 |mois=juin |année=1993 |consulté le=14 décembre 2010}}</ref>.
Le {{date-|14 novembre}}, le blocus naval des ports de Dalmatie est menacé par des navires civils. L'affrontement culmine lors de la bataille des détroits, lorsque l'artillerie côtière endommage ou coule de nombreux navires yougoslaves<ref name="Nacional-Vessels-1991">{{lien web |éditeur=NCL Media Grupa d.o.o. |url=http://www.nacional.hr/clanak/47102/bitka-za-jedrenjak-jadran |titre=Bitka za jedrenjak 'Jadran' ("Battle for 'Jadran' sailing ship") |langue=hr |auteur=Eduard Šoštarić |date=8 juillet 2008 |consulté le=25 janvier 2011|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. Après la bataille, les opérations navales yougoslaves sont limitées au sud de la [[mer Adriatique]]<ref name="SD-Naval-15Nov2004">{{Article |périodique={{lien|Slobodna Dalmacija}} |éditeur=Europapress Holding |url=http://arhiv.slobodnadalmacija.hr/20041115/temedana01.asp |titre=Admiral Letica je naredio: Raspali! ("Admiral Letica ordered: Fire!") |langue=hr |auteur=Stjepan Bernardić |jour=15 |mois=novembre |année=2004 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Les forces croates font de nouvelles avancées dans la seconde moitié de décembre lors de l'opération ''Orkan 91'' qui permet de reprendre environ {{unité|1440|km|2}}, mais un [[cessez-le-feu]] durable est sur le point d'être signé<ref name="Vjesnik-Otkos-Orkan"/>. La fin de l'opération marque la fin de six mois d'intenses combats qui ont coûté la vie à près de {{nombre|10000|personnes}} et en ont déplacé plusieurs dizaines de milliers<ref name="merger">{{Article |titre=Fighting in Bosnia Eases Under Truce |url=http://select.nytimes.com/gst/abstract.html?res=F0061FF6355A0C738EDDAF0894DB494D81&scp=26&sq=Croatia%201991%2010.000%20dead&st=cse |périodique=New York Times |auteur=Chuck Sudetic |jour=20 |mois=juin |année=1993 |consulté le=14 décembre 2010}}</ref>.


Le {{date-|19 décembre}}, la Croatie est officiellement [[Reconnaissance diplomatique|reconnue]] par l'[[Islande]]<ref name="NYTimes-Iceland">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/20/world/croatia-clashes-rise-mediators-pessimistic.html |titre=Croatia Clashes Rise; Mediators Pessimistic |jour=19 |mois=décembre |année=1993 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref> puis par l'Allemagne quatre jours plus tard<ref name="NYTimes-Germany-23Dec91">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/24/world/slovenia-and-croatia-get-bonn-s-nod.html |titre=Slovenia and Croatia Get Bonn's Nod |auteur=Stephen Kinzer |jour=24 |mois=décembre |année=1993 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|26 décembre 1991}}, la présidence fédérale dominée par les Serbes annonce des plans pour une Yougoslavie réduite qui inclurait les territoires capturés à la Croatie durant la guerre<ref name="NYTimes-Presidency-RumpYugPlan">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/27/world/serb-led-presidency-drafts-plan-for-new-and-smaller-yugoslavia.html |titre=Serb-Led Presidency Drafts Plan For New and Smaller Yugoslavia |jour=27 |mois=décembre |année=1993 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Dans la seconde moitié de l'année 1991, tous les partis démocratiques croates se rassemblent pour former un gouvernement d'unité nationale avec [[Franjo Gregurić]] comme premier ministre.
Le {{date-|19 décembre}}, la Croatie est officiellement [[Reconnaissance diplomatique|reconnue]] par l'[[Islande]]<ref name="NYTimes-Iceland">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/20/world/croatia-clashes-rise-mediators-pessimistic.html |titre=Croatia Clashes Rise; Mediators Pessimistic |jour=19 |mois=décembre |année=1993 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref> puis par l'Allemagne quatre jours plus tard<ref name="NYTimes-Germany-23Dec91">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/24/world/slovenia-and-croatia-get-bonn-s-nod.html |titre=Slovenia and Croatia Get Bonn's Nod |auteur=Stephen Kinzer |jour=24 |mois=décembre |année=1993 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|26 décembre 1991}}, la présidence fédérale dominée par les Serbes annonce des plans pour une Yougoslavie réduite qui inclurait les territoires capturés à la Croatie durant la guerre<ref name="NYTimes-Presidency-RumpYugPlan">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/27/world/serb-led-presidency-drafts-plan-for-new-and-smaller-yugoslavia.html |titre=Serb-Led Presidency Drafts Plan For New and Smaller Yugoslavia |jour=27 |mois=décembre |année=1993 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Dans la seconde moitié de l'année 1991, tous les partis démocratiques croates se rassemblent pour former un gouvernement d'unité nationale avec [[Franjo Gregurić]] comme premier ministre.
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L'armée yougoslave a fait des milliers de prisonniers durant la guerre en Croatie et ces derniers sont internés dans des camps en Serbie, en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro. Les forces croates ont également fait des prisonniers et les deux camps acceptent plusieurs [[échange de prisonniers|échanges de prisonniers]] ; la plupart sont libérés à la fin de l'année 1992. Les prisons serbes incluent le camp de [[Sremska Mitrovica]], de [[Stajićevo]] et de [[Torak (Žitište)|Begejci]] en Serbie, et de [[Kotor|Morinj]] au Monténégro<ref name="camp"/>. Le principal camp croate se trouve à [[Split]]<ref name="camp">{{lien brisé|titre=Final report of the United Nations Commission of Experts, established pursuant to the UN Security Council Resolution 780 (1992), Annex VIII-Prison camps; Under the Direction of: M. Cherif Bassiouni; S/1994/674/Add.2 (Vol. IV) |date=27 mai 1994 |url=http://www.ess.uwe.ac.uk/comexpert/ANX/VIII-01.htm#III Annex VIII: Prison camps |consulté le=20 octobre 2010 |éditeur=School of Humanities, Languages and Social Sciences (UWE)}}</ref>.
L'armée yougoslave a fait des milliers de prisonniers durant la guerre en Croatie et ces derniers sont internés dans des camps en Serbie, en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro. Les forces croates ont également fait des prisonniers et les deux camps acceptent plusieurs [[échange de prisonniers|échanges de prisonniers]] ; la plupart sont libérés à la fin de l'année 1992. Les prisons serbes incluent le camp de [[Sremska Mitrovica]], de [[Stajićevo]] et de [[Torak (Žitište)|Begejci]] en Serbie, et de [[Kotor|Morinj]] au Monténégro<ref name="camp"/>. Le principal camp croate se trouve à [[Split]]<ref name="camp">{{lien brisé|titre=Final report of the United Nations Commission of Experts, established pursuant to the UN Security Council Resolution 780 (1992), Annex VIII-Prison camps; Under the Direction of: M. Cherif Bassiouni; S/1994/674/Add.2 (Vol. IV) |date=27 mai 1994 |url=http://www.ess.uwe.ac.uk/comexpert/ANX/VIII-01.htm#III Annex VIII: Prison camps |consulté le=20 octobre 2010 |éditeur=School of Humanities, Languages and Social Sciences (UWE)}}</ref>.


Les opérations militaires en Croatie continuent de façon intermittente et sur une plus petite échelle. Les Croates organisent plusieurs actions pour lever le siège de Dubrovnik et d'autres cités croates (Šibenik, Zadar et Gospić). Parmi les affrontements les plus violents figurent l'incident du plateau Miljevci (entre [[Krka]] et [[Drniš]]) les 21 et {{date-|22 juin 1992}}<ref name="NYT-Miljevci-24Jun1992">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1992/06/24/world/croatian-troops-hit-serbian-area.html |titre=Croatian Troops Hit Serbian Area |périodique=The New York Times |auteur=Michael T. Kaufman |jour=24 |mois=juin |année=1992 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>, l'opération ''Jaguar'' sur la colline Križ près de [[Bibinje]] et de Zadar, le {{date-|22 mai 1992}}, et une série d'actions militaires autour de Dubrovnik comme l'opération ''Tigar'' entre le {{1er}} et le {{date-|13 juillet 1992}}<ref name="NYT-Dubrovnik-15Jul1992">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1992/07/15/world/the-walls-and-the-will-of-dubrovnik.html |titre=The Walls and the Will of Dubrovnik |périodique=The New York Times |auteur=Michael T. Kaufman |date=15 juillet 1992 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>, à [[Konavle]] entre le 20 et le {{date-|24 septembre}}, et à Vlaštica entre le 22 et le {{date-|25 septembre}}. Les combats près de Dubrovnik sont suivis par le repli des troupes de la JNA de Konavle au mois d'octobre. La péninsule de la Prevlaka contrôlant l'entrée des [[bouches de Kotor]] est démilitarisée et occupée par la FORPRONU tandis que le reste de Konavle est rendu aux autorités croates<ref name="UN-UNMOP-Background">{{lien web |url=http://www.un.org/en/peacekeeping/missions/past/unmop/background.html |titre=Prevlaka Peninsula-UNMOP-Background |éditeur=[[United Nations]] |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>.
Les opérations militaires en Croatie continuent de façon intermittente et sur une plus petite échelle. Les Croates organisent plusieurs actions pour lever le siège de Dubrovnik et d'autres cités croates (Šibenik, Zadar et Gospić). Parmi les affrontements les plus violents figurent l'incident du plateau Miljevci (entre [[Krka (Croatie)|Krka]] et [[Drniš]]) les 21 et {{date-|22 juin 1992}}<ref name="NYT-Miljevci-24Jun1992">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1992/06/24/world/croatian-troops-hit-serbian-area.html |titre=Croatian Troops Hit Serbian Area |périodique=The New York Times |auteur=Michael T. Kaufman |jour=24 |mois=juin |année=1992 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>, l'opération ''Jaguar'' sur la colline Križ près de [[Bibinje]] et de Zadar, le {{date-|22 mai 1992}}, et une série d'actions militaires autour de Dubrovnik comme l'opération ''Tigar'' entre le {{1er}} et le {{date-|13 juillet 1992}}<ref name="NYT-Dubrovnik-15Jul1992">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1992/07/15/world/the-walls-and-the-will-of-dubrovnik.html |titre=The Walls and the Will of Dubrovnik |périodique=The New York Times |auteur=Michael T. Kaufman |date=15 juillet 1992 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>, à [[Konavle]] entre le 20 et le {{date-|24 septembre}}, et à Vlaštica entre le 22 et le {{date-|25 septembre}}. Les combats près de Dubrovnik sont suivis par le repli des troupes de la JNA de Konavle au mois d'octobre. La péninsule de la Prevlaka contrôlant l'entrée des [[bouches de Kotor]] est démilitarisée et occupée par la FORPRONU tandis que le reste de Konavle est rendu aux autorités croates<ref name="UN-UNMOP-Background">{{lien web |url=http://www.un.org/en/peacekeeping/missions/past/unmop/background.html |titre=Prevlaka Peninsula-UNMOP-Background |éditeur=[[Organisation des Nations unies|United Nations]] |consulté le=17 décembre 2010|brisé le = 2024-02-25}}</ref>.


=== 1993 : Progrès militaires croates ===
=== 1993 : Progrès militaires croates ===
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Alors que l'opération ''Maslenica'' est en cours, les forces croates attaquent les positions serbes à environ {{unité|130|km}} à l'est. Elles avancent jusqu'au [[lac de Peruća]] et s'emparent du barrage hydroélectrique, le {{date-|28 janvier 1993}}, peu après que les miliciens serbes ont chassé les casques bleus chargés de sa protection<ref name="NYT-Peruca-29Jan92">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9F0CEFDC173CF93AA15752C0A965958260&pagewanted=all |titre=Battle for Dam in Croatia Grows, Ousting U.N. Force |auteur=John Darnton |jour=29 |mois=janvier |année=1992 |consulté le=21 janvier 2011}}</ref>. Les forces de l'ONU sont présentes sur le site depuis l'été 1992. Elles ont découvert que les Serbes ont installé entre {{unité/2 |35 |et=37 |t}} d'explosifs en sept endroits du barrage d'une manière qui empêche le désamorçage ; les charges sont donc laissées en place<ref name="NYT-Peruca-29Jan92"/>{{,}}<ref name="NYT-35tons-29Jan92">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9F0CE4DB133EF933A05752C0A965958260&scp=10&sq=maslenica&st=cse |titre=Croats Rush Work on Crumbling Dam |auteur=John Darnton |jour=29 |mois=janvier |année=1992 |consulté le=21 janvier 2011}}</ref>. Avant de se replier, les Serbes font exploser trois charges représentant {{unité|5|t}} d'explosifs dans le but de détruire le barrage et d'inonder la zone en aval<ref name="NYT-35tons-29Jan92"/>{{,}}<ref name="LATimes-Peruca-30Jan93">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1993-01-30/news/mn-1902_1_dam-croats-lake |titre=Croats Rush to Drain Massive Lake Behind Dam |auteur=Carol J. Williams |jour=30 |mois=janvier |année=1993 |consulté le=13 décembre 2010}}</ref>. La catastrophe est empêchée par Mark Nicholas Gray, alors lieutenant des [[Royal Marines]] et observateur de l'ONU sur le site. Il outrepasse les ordres et baisse le niveau d'eau dans le réservoir, qui retient {{unité|0.54|km|3}} d'eau, avant que le barrage ne soit détruit. Son action permet de sauver les vies de {{nombre|20000|personnes}} qui auraient pu périr noyées<ref name="Independent-Peruca-Gray">{{Article |périodique=The Independent |url=https://www.independent.co.uk/news/uk/unsung-army-officer-saved-20000-lives-1601273.html |titre=Unsung army officer saved 20,000 lives |auteur=Tom Wilkie |jour=16 |mois=septembre |année=1995 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>.
Alors que l'opération ''Maslenica'' est en cours, les forces croates attaquent les positions serbes à environ {{unité|130|km}} à l'est. Elles avancent jusqu'au [[lac de Peruća]] et s'emparent du barrage hydroélectrique, le {{date-|28 janvier 1993}}, peu après que les miliciens serbes ont chassé les casques bleus chargés de sa protection<ref name="NYT-Peruca-29Jan92">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9F0CEFDC173CF93AA15752C0A965958260&pagewanted=all |titre=Battle for Dam in Croatia Grows, Ousting U.N. Force |auteur=John Darnton |jour=29 |mois=janvier |année=1992 |consulté le=21 janvier 2011}}</ref>. Les forces de l'ONU sont présentes sur le site depuis l'été 1992. Elles ont découvert que les Serbes ont installé entre {{unité/2 |35 |et=37 |t}} d'explosifs en sept endroits du barrage d'une manière qui empêche le désamorçage ; les charges sont donc laissées en place<ref name="NYT-Peruca-29Jan92"/>{{,}}<ref name="NYT-35tons-29Jan92">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9F0CE4DB133EF933A05752C0A965958260&scp=10&sq=maslenica&st=cse |titre=Croats Rush Work on Crumbling Dam |auteur=John Darnton |jour=29 |mois=janvier |année=1992 |consulté le=21 janvier 2011}}</ref>. Avant de se replier, les Serbes font exploser trois charges représentant {{unité|5|t}} d'explosifs dans le but de détruire le barrage et d'inonder la zone en aval<ref name="NYT-35tons-29Jan92"/>{{,}}<ref name="LATimes-Peruca-30Jan93">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1993-01-30/news/mn-1902_1_dam-croats-lake |titre=Croats Rush to Drain Massive Lake Behind Dam |auteur=Carol J. Williams |jour=30 |mois=janvier |année=1993 |consulté le=13 décembre 2010}}</ref>. La catastrophe est empêchée par Mark Nicholas Gray, alors lieutenant des [[Royal Marines]] et observateur de l'ONU sur le site. Il outrepasse les ordres et baisse le niveau d'eau dans le réservoir, qui retient {{unité|0.54|km|3}} d'eau, avant que le barrage ne soit détruit. Son action permet de sauver les vies de {{nombre|20000|personnes}} qui auraient pu périr noyées<ref name="Independent-Peruca-Gray">{{Article |périodique=The Independent |url=https://www.independent.co.uk/news/uk/unsung-army-officer-saved-20000-lives-1601273.html |titre=Unsung army officer saved 20,000 lives |auteur=Tom Wilkie |jour=16 |mois=septembre |année=1995 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>.


L'[[opération de la poche de Medak]] a lieu dans un saillant au sud de [[Gospić]], les 9 et {{date-|17 septembre}}. L'offensive est menée par l'armée croate afin de faire stopper les tirs d'artillerie serbes dans la région autour de Gospić<ref name="NYT-Medak-3Dec2002">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/2002/12/03/world/croatia-protects-a-general-charged-with-war-crimes.html?pagewanted=2 |titre=Croatia Protects a General Charged With War Crimes |auteur=Daniel Simpson |jour=3 |mois=décembre |année=2002 |consulté le=21 janvier 2011}}</ref>. L'opération fait reculer l'artillerie serbe mais est entachée par des crimes de guerre. Le TPIY accuse les officiers croates {{Lien|langue=en|fr=Janko Bobetko}}, [[Rahim Ademi]] et [[Mirko Norac]] pour des crimes de guerre commis lors de l'offensive<ref name="CT/MO/1015e">{{lien web |date={{1er}} novembre 2005 |url=http://www.un.org/icty/pressreal/2005/p1015-e.htm |titre=CT/MO/1015e-RAHIM ADEMI AND MIRKO NORAC CASE TRANSFERRED TO CROATIA |consulté le=12 août 2008 |citation=Aujourd'hui, {{1er}} novembre 2005, l'affaire Rahim Ademi et Mirko Norac a été officiellement transférée aux autorités croates par le TPIY. C'est la première affaire dans laquelle des personnes déjà condamnées par le TPIY sont déférées en Croatie. C'est la seule affaire, parmi les 10, où le tribunal a demandé le transfert en Croatie.}}</ref>. Norac est par la suite reconnu coupable par un tribunal croate<ref name="BBC_May_2008">{{lien web |date30 mai 2008 |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7427641.stm |titre=Croatia jails war crimes general |éditeur=BBC |consulté le=12 août 2008 |citation=Il fut condamné à sept ans de prison pour ne pas avoir empêché ses soldats de tuer et de torturer des Serbes en 1993... L'acte d'accusation incluait le meurtre de 28 civils et de cinq prisonniers dont certains avaient été torturés.}}</ref>. L'opération est arrêtée du fait de la pression internationale et un accord est trouvé dans lequel les troupes croates reviennent à leurs positions antérieures au {{date-|9 septembre}} et le saillant est occupé par les soldats de l'ONU. Les événements qui suivent restent controversés car les autorités canadiennes ont avancé que l'armée croate a affronté de manière intermittente les troupes canadiennes du [[Princess Patricia's Canadian Light Infantry]] qui se déployaient dans le saillant<ref name="PPCLI">{{Article |éditeur=[[Canadian Forces Land Force Command]] |auteur=Lee Windsor |titre=Professionalism Under Fire |périodique=The Army Doctrine and Training Bulletin |année=2001 | volume=4 |numéro=3 |passage=20-27 |url=http://www.army.forces.gc.ca/caj/documents/vol_04/iss_3/CAJ_vol4.3_08_e.pdf}}</ref>. Les témoignages du ministre de la défense croate et des officiers des Nations unies lors du procès Ademi-Norac nient que la bataille ait eu lieu<ref name="Nacional-Medak-Canada">{{Article |périodique=Nacional |url=http://www.nacional.hr/clanak/10445/kanadani-odlikovani-za-laznu-bitku |titre=Kanađani odlikovani za lažnu bitku ("Canadians decorated for fictitious battle") |langue=hr |jour=11 |mois=décembre |année=2002 |consulté le=25 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref name="Canada-Com-Medak-myth">{{lien web |site=Canada.com |éditeur=Postmedia News |url=http://www.canada.com/ottawacitizen/news/story.html?id=bf494a0f-2b8a-4b31-9b5a-a71ddf1f78a2 |titre=Medak Pocket battle 'a myth' |date=20 septembre 2007 |consulté le=25 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref name="NovaTV-Medak-Canada">{{lien web |site=dnevnik.hr |éditeur=Nova TV |url=http://dnevnik.hr/vijesti/hrvatska/policajac-un-a-cijeli-medacki-dzep-bio-planski-unisten.html |titre=Policajac UN-a: Cijeli Medački džep bio planski uništen ("UN Police Officer: Entire Medak Pocket was Destroyed on Purpose") |langue=hr |date=21 février 2008 |consulté le=25 janvier 2011 |citation=Upitan o navodnom sukobu Hrvatske vojske i kanadskog bataljuna McGuinnes je rekao da je do razmjene vatre došlo jednom ili dva puta, ali da ozlijeđenih nije bilo. [Questionné sur un prétendu affrontement entre l'armée croate et le bataillon canadien, Mac Guinness écrivit que des tirs avaient été échangés mais qu'il n'y avait eu aucune victime]}}</ref>{{,}}<ref name="NovaTV-Medak-Canada">{{lien web |site=dnevnik.hr |éditeur=Nova TV |url=http://dnevnik.hr/vijesti/hrvatska/pukovnik-unprofor-a-hv-se-nije-sukobio-s-plavim-kacigama-2.html |titre=Pukovnik UNPROFOR-a: HV se nije sukobio s plavim kacigama ("UNPROFOR colonel: Croatian army did not clash with the blue helmets") |langue=hr |date=20 février 2008 |consulté le=25 janvier 2011}}</ref>.
L'[[opération de la poche de Medak]] a lieu dans un saillant au sud de [[Gospić]], les 9 et {{date-|17 septembre}}. L'offensive est menée par l'armée croate afin de faire stopper les tirs d'artillerie serbes dans la région autour de Gospić<ref name="NYT-Medak-3Dec2002">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/2002/12/03/world/croatia-protects-a-general-charged-with-war-crimes.html?pagewanted=2 |titre=Croatia Protects a General Charged With War Crimes |auteur=Daniel Simpson |jour=3 |mois=décembre |année=2002 |consulté le=21 janvier 2011}}</ref>. L'opération fait reculer l'artillerie serbe mais est entachée par des crimes de guerre. Le TPIY accuse les officiers croates {{Lien|langue=en|fr=Janko Bobetko}}, [[Rahim Ademi]] et [[Mirko Norac]] pour des crimes de guerre commis lors de l'offensive<ref name="CT/MO/1015e">{{lien web |date={{1er}} novembre 2005 |url=http://www.un.org/icty/pressreal/2005/p1015-e.htm |titre=CT/MO/1015e-RAHIM ADEMI AND MIRKO NORAC CASE TRANSFERRED TO CROATIA |consulté le=12 août 2008 |citation=Aujourd'hui, {{1er}} novembre 2005, l'affaire Rahim Ademi et Mirko Norac a été officiellement transférée aux autorités croates par le TPIY. C'est la première affaire dans laquelle des personnes déjà condamnées par le TPIY sont déférées en Croatie. C'est la seule affaire, parmi les 10, où le tribunal a demandé le transfert en Croatie.|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. Norac est par la suite reconnu coupable par un tribunal croate<ref name="BBC_May_2008">{{lien web |date=30 mai 2008 |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7427641.stm |titre=Croatia jails war crimes general |éditeur=BBC |consulté le=12 août 2008 |citation=Il fut condamné à sept ans de prison pour ne pas avoir empêché ses soldats de tuer et de torturer des Serbes en 1993... L'acte d'accusation incluait le meurtre de 28 civils et de cinq prisonniers dont certains avaient été torturés.}}</ref>. L'opération est arrêtée du fait de la pression internationale et un accord est trouvé dans lequel les troupes croates reviennent à leurs positions antérieures au {{date-|9 septembre}} et le saillant est occupé par les soldats de l'ONU. Les événements qui suivent restent controversés car les autorités canadiennes ont avancé que l'armée croate a affronté de manière intermittente les troupes canadiennes du [[Princess Patricia's Canadian Light Infantry]] qui se déployaient dans le saillant<ref name="PPCLI">{{Article |éditeur=[[Canadian Forces Land Force Command]] |auteur=Lee Windsor |titre=Professionalism Under Fire |périodique=The Army Doctrine and Training Bulletin |année=2001 | volume=4 |numéro=3 |passage=20-27 |url=http://www.army.forces.gc.ca/caj/documents/vol_04/iss_3/CAJ_vol4.3_08_e.pdf}}</ref>. Les témoignages du ministre de la défense croate et des officiers des Nations unies lors du procès Ademi-Norac nient que la bataille ait eu lieu<ref name="Nacional-Medak-Canada">{{Article |périodique=Nacional |url=http://www.nacional.hr/clanak/10445/kanadani-odlikovani-za-laznu-bitku |titre=Kanađani odlikovani za lažnu bitku ("Canadians decorated for fictitious battle") |langue=hr |jour=11 |mois=décembre |année=2002 |consulté le=25 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref name="Canada-Com-Medak-myth">{{lien web |site=Canada.com |éditeur=Postmedia News |url=http://www.canada.com/ottawacitizen/news/story.html?id=bf494a0f-2b8a-4b31-9b5a-a71ddf1f78a2 |titre=Medak Pocket battle 'a myth' |date=20 septembre 2007 |consulté le=25 janvier 2011|brisé le = 2024-02-25}}</ref>{{,}}<ref name="NovaTV-Medak-Canada">{{lien web |site=dnevnik.hr |éditeur=Nova TV |url=http://dnevnik.hr/vijesti/hrvatska/policajac-un-a-cijeli-medacki-dzep-bio-planski-unisten.html |titre=Policajac UN-a: Cijeli Medački džep bio planski uništen ("UN Police Officer: Entire Medak Pocket was Destroyed on Purpose") |langue=hr |date=21 février 2008 |consulté le=25 janvier 2011 |citation=Upitan o navodnom sukobu Hrvatske vojske i kanadskog bataljuna McGuinnes je rekao da je do razmjene vatre došlo jednom ili dva puta, ali da ozlijeđenih nije bilo. [Questionné sur un prétendu affrontement entre l'armée croate et le bataillon canadien, Mac Guinness écrivit que des tirs avaient été échangés mais qu'il n'y avait eu aucune victime]}}</ref>{{,}}<ref name="NovaTV-Medak-Canada 2">{{lien web |site=dnevnik.hr |éditeur=Nova TV |url=http://dnevnik.hr/vijesti/hrvatska/pukovnik-unprofor-a-hv-se-nije-sukobio-s-plavim-kacigama-2.html |titre=Pukovnik UNPROFOR-a: HV se nije sukobio s plavim kacigama ("UNPROFOR colonel: Croatian army did not clash with the blue helmets") |langue=hr |date=20 février 2008 |consulté le=25 janvier 2011}}</ref>.


Le {{date-|18 février}}, les autorités croates signent les accords de Daruvar avec les chefs serbes locaux de Slavonie occidentale. L'objectif de cet accord secret est de normaliser la vie des populations civiles vivant près de la ligne de front. Cependant, les autorités de Knin apprennent cela et arrêtent les signataires serbes<ref>{{lien web |titre=MARTIC OWED HIS FAME TO THE KNIN ROADBLOCKS |url=http://www.sense-agency.com/icty/martic-owed-his-fame-to-the-knin-roadblocks.29.html?cat_id=1&news_id=9441 |éditeur=Sense-Agency |date=16 janvier 2006 |consulté le=11 septembre 2010}}</ref>. En {{date-|juin 1993}}, les Serbes commencent à voter lors d'un référendum sur l'intégration de la Krajina au sein de la [[République serbe de Bosnie]]<ref name="merger"/>. Milan Martić, agissant en tant que ministre de l'Intérieur de la RSK, déclare dans une lettre adressée, le {{date-|3 avril}}, à l'assemblée de la république serbe de Bosnie, que cette fusion de « deux États serbes était un prélude à l'établissement d'un État de tous les Serbes ». Le {{date-|21 janvier 1994}}, il avance qu'il « accélérera le processus d'unification et qu'il transmettra le relais à Slobodan Milošević » s'il est élu à la présidence de la RSK<ref>{{lien web |titre=The Prosecutor vs. Milan Martic (paragraph 335-336) |url=http://www.icty.org/x/cases/martic/tjug/en/070612.pdf |éditeur=TPIY |date=12 juin 2007 |consulté le=7 octobre 2010 |citation=Les efforts pour unifier la Krajina croate et la Krajina bosniaque continuèrent jusqu'en 1995. Les preuves montrent que la direction de la RSK cherchait une alliance sinon une intégration au sein de la république serbe de Bosnie et que Milan Martić était en faveur d'une telle fusion. Dans une lettre datée du 3 avril 1993 écrite au nom des « Serbes de RSK », Milan Martic militait pour une fusion de « deux États serbes en prélude à l'établissement d'un État de tous les Serbes ». De plus, le tribunal rappelle les preuves concernant l'opération Koridor 92. Le 21 janvier 1994, durant la campagne pour la présidence de la RSK, il avança qu'il « accélérerait le processus d'unification et qu'il transmettrait le relais à Slobodan Milošević ».}}</ref>.
Le {{date-|18 février}}, les autorités croates signent les accords de Daruvar avec les chefs serbes locaux de Slavonie occidentale. L'objectif de cet accord secret est de normaliser la vie des populations civiles vivant près de la ligne de front. Cependant, les autorités de Knin apprennent cela et arrêtent les signataires serbes<ref>{{lien web |titre=MARTIC OWED HIS FAME TO THE KNIN ROADBLOCKS |url=http://www.sense-agency.com/icty/martic-owed-his-fame-to-the-knin-roadblocks.29.html?cat_id=1&news_id=9441 |éditeur=Sense-Agency |date=16 janvier 2006 |consulté le=11 septembre 2010|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. En {{date-|juin 1993}}, les Serbes commencent à voter lors d'un référendum sur l'intégration de la Krajina au sein de la [[République serbe de Bosnie]]<ref name="merger"/>. Milan Martić, agissant en tant que ministre de l'Intérieur de la RSK, déclare dans une lettre adressée, le {{date-|3 avril}}, à l'assemblée de la république serbe de Bosnie, que cette fusion de « deux États serbes était un prélude à l'établissement d'un État de tous les Serbes ». Le {{date-|21 janvier 1994}}, il avance qu'il « accélérera le processus d'unification et qu'il transmettra le relais à Slobodan Milošević » s'il est élu à la présidence de la RSK<ref>{{lien web |titre=The Prosecutor vs. Milan Martic (paragraph 335-336) |url=http://www.icty.org/x/cases/martic/tjug/en/070612.pdf |éditeur=TPIY |date=12 juin 2007 |consulté le=7 octobre 2010 |citation=Les efforts pour unifier la Krajina croate et la Krajina bosniaque continuèrent jusqu'en 1995. Les preuves montrent que la direction de la RSK cherchait une alliance sinon une intégration au sein de la république serbe de Bosnie et que Milan Martić était en faveur d'une telle fusion. Dans une lettre datée du 3 avril 1993 écrite au nom des « Serbes de RSK », Milan Martic militait pour une fusion de « deux États serbes en prélude à l'établissement d'un État de tous les Serbes ». De plus, le tribunal rappelle les preuves concernant l'opération Koridor 92. Le 21 janvier 1994, durant la campagne pour la présidence de la RSK, il avança qu'il « accélérerait le processus d'unification et qu'il transmettrait le relais à Slobodan Milošević ».}}</ref>.
Ces intentions sont contrées par la résolution 871 du [[Conseil de sécurité des Nations unies]] en {{date-|octobre 1993}} où les Nations unies affirment pour la première fois que les zones protégées des Nations unies (entre autres les zones contrôlées par la RSK) font partie intégrante de la république de Croatie<ref>{{lien brisé|titre=UN Security Council resolution 871 (1993) on the situation in Former Yugoslavia |url=http://www.ohr.int/other-doc/un-res-bih/default.asp?content_id=7106 |date=3 octobre 1993 |consulté le=11 septembre 2010 |citation=7. Souligne l'importance qu'il attache, en tant que première étape vers la mise en œuvre du plan de maintien de la paix des Nations unies pour la République de Croatie, au processus de rétablissement de l'autorité de la République de Croatie dans les « zones roses », et dans ce contexte, appelle à la réactivation de la Commission mixte établie sous la présidence de la FORPRONU ; 8. Prie instamment toutes les parties et autres intéressés de coopérer avec la FORPRONU pour conclure et appliquer un accord sur des mesures de confiance, notamment le rétablissement de l'alimentation en électricité et en eau et des voies de communication dans toutes les régions de la République de Croatie, et souligne dans ce contexte, l'importance qu'il attache à l'ouverture de la voie ferrée reliant Zagreb et Split, de la route entre Zagreb et Zupanja et du pipeline pétrolier de l'Adriatique, ainsi qu'à l'assurance d'un trafic ininterrompu dans le détroit de Maslenica et qu'au rétablissement de l'alimentation en électricité et en eau de toutes les régions de la République de Croatie, y compris les Zones protégées des Nations unies;}}</ref>.
Ces intentions sont contrées par la résolution 871 du [[Conseil de sécurité des Nations unies]] en {{date-|octobre 1993}} où les Nations unies affirment pour la première fois que les zones protégées des Nations unies (entre autres les zones contrôlées par la RSK) font partie intégrante de la république de Croatie<ref>{{lien brisé|titre=UN Security Council resolution 871 (1993) on the situation in Former Yugoslavia |url=http://www.ohr.int/other-doc/un-res-bih/default.asp?content_id=7106 |date=3 octobre 1993 |consulté le=11 septembre 2010 |citation=7. Souligne l'importance qu'il attache, en tant que première étape vers la mise en œuvre du plan de maintien de la paix des Nations unies pour la République de Croatie, au processus de rétablissement de l'autorité de la République de Croatie dans les « zones roses », et dans ce contexte, appelle à la réactivation de la Commission mixte établie sous la présidence de la FORPRONU ; 8. Prie instamment toutes les parties et autres intéressés de coopérer avec la FORPRONU pour conclure et appliquer un accord sur des mesures de confiance, notamment le rétablissement de l'alimentation en électricité et en eau et des voies de communication dans toutes les régions de la République de Croatie, et souligne dans ce contexte, l'importance qu'il attache à l'ouverture de la voie ferrée reliant Zagreb et Split, de la route entre Zagreb et Zupanja et du pipeline pétrolier de l'Adriatique, ainsi qu'à l'assurance d'un trafic ininterrompu dans le détroit de Maslenica et qu'au rétablissement de l'alimentation en électricité et en eau de toutes les régions de la République de Croatie, y compris les Zones protégées des Nations unies;}}</ref>.


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=== 1994: Érosion du soutien pour la Krajina ===
=== 1994: Érosion du soutien pour la Krajina ===
[[Fichier:Western Bosnia 1994.png|vignette|Carte de la poche de Bihać]]
[[Fichier:Western Bosnia 1994.png|vignette|Carte de la poche de Bihać]]
En 1992, les Croates et les Bosniaques entament un conflit en Bosnie-Herzégovine tout en combattant contre les Serbes de Bosnie. La guerre oppose initialement le [[Conseil de défense croate]] et les troupes de volontaires croates à l'[[Armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine]], mais en 1994, l'armée croate a déployé entre {{formatnum:3000}} et {{nombre|5000|hommes}} sur le terrain<ref name="NYT-Troops-in-Bosnia">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/02/04/world/un-security-council-warns-croatia-on-troops-in-bosnia.html |titre=U.N. Security Council Warns Croatia on Troops in Bosnia |périodique=The New York Times |auteur=Paul Lewis |jour=4 |mois=février |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>. Sous la pression des États-Unis<ref name="LAT-USpressure-WashAgr">{{Article |url=http://articles.latimes.com/1994-02-25/news/mn-27191_1_bosnian-muslims |titre=Croats, Muslims Summoned to U.S. for Talks |périodique=Los Angeles Times |auteur=Doyle McManus |jour=25 |mois=février |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>, les belligérants acceptent un cessez-le-feu à la fin du mois de {{date-|février 1994}}<ref name="NYT-Bosnia-Croatia-truce">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/02/24/world/croats-and-muslims-reach-truce-to-end-the-other-bosnia-conflict.html |titre=Croats and Muslims Reach Truce To End the Other Bosnia Conflict |périodique=The New York Times |auteur=William E. Schmidt |jour=24 |mois=février |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref> qui est suivi d'une rencontre entre les représentants bosniaques, croates et le Secrétaire d'État américain [[Warren Christopher]] à [[Washington, D.C.]], le {{date-|26 février 1994}}<ref name="NYT-Warren-27Feb1994">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/02/27/world/christopher-hears-demands-of-2-warring-bosnia-sides.html |titre=Christopher Hears Demands Of 2 Warring Bosnia Sides |périodique=The New York Times |jour=27 |mois=février |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|4 mars}}, Franjo Tuđman accepte l'accord prévoyant la création d'une [[Fédération de Bosnie-et-Herzégovine]] et une alliance entre le gouvernement bosniaque et les Croates de Bosnie. L'accord prévoit la mise en place d'une confédération souple entre la Croatie et la nouvelle fédération, ce qui permet à la Croatie d'envoyer des troupes en Bosnie-Herzégovine<ref name="NYT-WashingtonAgreement-19Mar1994">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/03/19/world/muslims-and-bosnian-croats-give-birth-to-a-new-federation.html |titre=Muslims and Bosnian Croats Give Birth to a New Federation |auteur=Steven Greenhouse |périodique=The New York Times |jour=18 |mois=mars |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYT-WashingtonAgreement-05Mar1994">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/03/05/world/croatian-leader-backs-pact-by-bosnia-s-muslims-and-croats.html |titre=Croatian Leader Backs Pact by Bosnia's Muslims and Croats |auteur=Stephen Kinzer |périodique=The New York Times |jour=4 |mois=mars |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>. Cela entraîne le démantèlement de la [[République d'Herceg-Bosna]] et réduit le nombre de belligérants en Bosnie de trois à deux<ref>{{lien web |titre=Bosnia and Herzegovina-Background |url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/bk.html |éditeur=[[Central Intelligence Agency]] |consulté le=11 septembre 2010 |citation=La déclaration de souveraineté de la Bosnie-Herzégovine en octobre 1991 fut suivie par une déclaration d'indépendance vis-à-vis de l'ancienne Yougoslavie le 3 mars 1992 après une référendum boycotté par les Serbes. Les Serbes de Bosnie soutenus par la Serbie et le Monténégro voisins répondirent par une résistance armée visant à diviser la république selon des critères ethniques et à regrouper les territoires tenus par les Serbes afin de former une « Grande Serbie ». En mars 1994, les Bosniaques et les Croates réduisirent le nombre de belligérants de trois à deux en créant une fédération conjointe entre les Croates de Bosnie et les Bosniaques.}}</ref>.
En 1992, les Croates et les Bosniaques entament un conflit en Bosnie-Herzégovine tout en combattant contre les Serbes de Bosnie. La guerre oppose initialement le [[Conseil de défense croate]] et les troupes de volontaires croates à l'[[Armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine]], mais en 1994, l'armée croate a déployé entre {{formatnum:3000}} et {{nombre|5000|hommes}} sur le terrain<ref name="NYT-Troops-in-Bosnia">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/02/04/world/un-security-council-warns-croatia-on-troops-in-bosnia.html |titre=U.N. Security Council Warns Croatia on Troops in Bosnia |périodique=The New York Times |auteur=Paul Lewis |jour=4 |mois=février |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>. Sous la pression des États-Unis<ref name="LAT-USpressure-WashAgr">{{Article |url=http://articles.latimes.com/1994-02-25/news/mn-27191_1_bosnian-muslims |titre=Croats, Muslims Summoned to U.S. for Talks |périodique=Los Angeles Times |auteur=Doyle McManus |jour=25 |mois=février |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>, les belligérants acceptent un cessez-le-feu à la fin du mois de {{date-|février 1994}}<ref name="NYT-Bosnia-Croatia-truce">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/02/24/world/croats-and-muslims-reach-truce-to-end-the-other-bosnia-conflict.html |titre=Croats and Muslims Reach Truce To End the Other Bosnia Conflict |périodique=The New York Times |auteur=William E. Schmidt |jour=24 |mois=février |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref> qui est suivi d'une rencontre entre les représentants bosniaques, croates et le Secrétaire d'État américain [[Warren Christopher]] à [[Washington, D.C.]], le {{date-|26 février 1994}}<ref name="NYT-Warren-27Feb1994">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/02/27/world/christopher-hears-demands-of-2-warring-bosnia-sides.html |titre=Christopher Hears Demands Of 2 Warring Bosnia Sides |périodique=The New York Times |jour=27 |mois=février |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|4 mars}}, Franjo Tuđman accepte l'accord prévoyant la création d'une [[Fédération de Bosnie-et-Herzégovine]] et une alliance entre le gouvernement bosniaque et les Croates de Bosnie. L'accord prévoit la mise en place d'une confédération souple entre la Croatie et la nouvelle fédération, ce qui permet à la Croatie d'envoyer des troupes en Bosnie-Herzégovine<ref name="NYT-WashingtonAgreement-19Mar1994">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/03/19/world/muslims-and-bosnian-croats-give-birth-to-a-new-federation.html |titre=Muslims and Bosnian Croats Give Birth to a New Federation |auteur=Steven Greenhouse |périodique=The New York Times |jour=18 |mois=mars |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYT-WashingtonAgreement-05Mar1994">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/03/05/world/croatian-leader-backs-pact-by-bosnia-s-muslims-and-croats.html |titre=Croatian Leader Backs Pact by Bosnia's Muslims and Croats |auteur=Stephen Kinzer |périodique=The New York Times |jour=4 |mois=mars |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>. Cela entraîne le démantèlement de la [[République d'Herceg-Bosna]] et réduit le nombre de belligérants en Bosnie de trois à deux<ref>{{lien web |titre=Bosnia and Herzegovina-Background |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/bosnia-and-herzegovina |éditeur=[[Central Intelligence Agency]] |consulté le=11 septembre 2010 |citation=La déclaration de souveraineté de la Bosnie-Herzégovine en octobre 1991 fut suivie par une déclaration d'indépendance vis-à-vis de l'ancienne Yougoslavie le 3 mars 1992 après un référendum boycotté par les Serbes. Les Serbes de Bosnie soutenus par la Serbie et le Monténégro voisins répondirent par une résistance armée visant à diviser la république selon des critères ethniques et à regrouper les territoires tenus par les Serbes afin de former une « Grande Serbie ». En mars 1994, les Bosniaques et les Croates réduisirent le nombre de belligérants de trois à deux en créant une fédération conjointe entre les Croates de Bosnie et les Bosniaques.}}</ref>.


À la fin 1994, l'armée croate intervient à plusieurs reprises en Bosnie : entre le {{1er}} et le {{date-|3 novembre}} dans l'opération ''Cincar'' près de [[Kupres]]<ref name="NYT-Cincar-4Nov1994">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/11/04/world/bosnian-army-and-croats-drive-serbs-out-of-a-town.html |titre=Bosnian Army and Croats Drive Serbs Out of a Town |périodique=The New York Times |auteur=Chuck Sudetic |jour=4 |mois=novembre |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>, et le {{date-|29 novembre}} lors de l'opération Winter '94 près de [[Dinara]] et [[Livno]]<ref name="NYT-Winter94-12Jan1995">{{Article |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=990CE1DB173AF931A25752C0A963958260 |titre=Croatia Is Set to End Mandate Of U.N. Force on Its Territory |périodique=The New York Times |auteur=Roger Cohen |jour=12 |mois=janvier |année=1995 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="Burg and Shoup331">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Steven L. |nom1=Burg |prénom2=Paul S. |nom2=Shoup |titre=The War in Bosnia-Herzegovina |sous-titre=Ethnic Conflict and International Intervention |éditeur=M. E. Sharpe |année=2000 |pages totales=499 |passage=331 |isbn=1-56324-309-1 |isbn2=9781563243097 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=-4eKmp_qu_QC}}</ref>. Ces opérations sont destinées à soulager la région de [[Bihać]] assiégée et à approcher la capitale de RSK, Knin, de trois côtés<ref name="Ramet-3Yugoslavias-452">{{Harvsp|Ramet|2006|p=452}}</ref>.
À la fin 1994, l'armée croate intervient à plusieurs reprises en Bosnie : entre le {{1er}} et le {{date-|3 novembre}} dans l'opération ''Cincar'' près de [[Kupres]]<ref name="NYT-Cincar-4Nov1994">{{Article |url=https://www.nytimes.com/1994/11/04/world/bosnian-army-and-croats-drive-serbs-out-of-a-town.html |titre=Bosnian Army and Croats Drive Serbs Out of a Town |périodique=The New York Times |auteur=Chuck Sudetic |jour=4 |mois=novembre |année=1994 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>, et le {{date-|29 novembre}} lors de l'opération Winter '94 près de [[Dinara]] et [[Livno]]<ref name="NYT-Winter94-12Jan1995">{{Article |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=990CE1DB173AF931A25752C0A963958260 |titre=Croatia Is Set to End Mandate Of U.N. Force on Its Territory |périodique=The New York Times |auteur=Roger Cohen |jour=12 |mois=janvier |année=1995 |consulté le=17 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="Burg and Shoup331">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Steven L. |nom1=Burg |prénom2=Paul S. |nom2=Shoup |titre=The War in Bosnia-Herzegovina |sous-titre=Ethnic Conflict and International Intervention |éditeur=M. E. Sharpe |année=2000 |pages totales=499 |passage=331 |isbn=1-56324-309-1 |isbn2=9781563243097 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=-4eKmp_qu_QC}}</ref>. Ces opérations sont destinées à soulager la région de [[Bihać]] assiégée et à approcher la capitale de RSK, Knin, de trois côtés<ref name="Ramet-3Yugoslavias-452">{{Harvsp|Ramet|2006|p=452}}</ref>.
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La Krajina continue le siège de [[Bihać]] avec le soutien de l'[[Armée de la République serbe de Bosnie]]<ref>{{Article |titre=CONFLICT IN THE BALKANS: IN CROATIA; Balkan War May Spread Into Croatia |url=https://www.nytimes.com/1994/12/02/world/conflict-in-the-balkans-in-croatia-balkan-war-may-spread-into-croatia.html?scp=1&sq=krajina%20biha%C4%87%201994&st=cse |périodique=The New York Times |auteur=Roger Cohen |jour=12 |mois=décembre |année=1994 |consulté le=13 octobre 2010}}</ref>. Michael Williams, un membre de la force onusienne déclare que lorsque le village de [[Vedro Polje (Bosanski Petrovac)|Vedro Polje]] à l'ouest de Bihać est tombé aux mains des Serbes de Croatie, cela signifie que le siège entre dans sa phase finale. Il ajoute que ces derniers organisent d'importants tirs d'artillerie contre la ville de [[Velika Kladuša]] au nord de l'enclave de Bihać. Les analystes militaires occidentaux avancent que dans l'arsenal [[Missile surface-air|anti-aérien]] serbe entourant la poche de Bihać en territoire croate, il y a des [[S-75 Dvina]] dont le niveau de sophistication suggère qu'ils aient été récemment fournis par Belgrade<ref>{{Article |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9F01E4DF1330F93BA15752C1A962958260&&scp=2&sq=krajina%20biha%C4%87%201994&st=cse |titre=Hard-Fought Ground |périodique=The New York Times |auteur=Roger Cohen |jour=28 |mois=octobre |année=1994 |consulté le=13 octobre 2010}}</ref>. En réponse à la situation, le Conseil de Sécurité vote la résolution 958 qui autorise les appareils de l'[[OTAN]] déployés dans le cadre de l'[[opération Deny Flight]] à opérer en Croatie. Le {{date-|21 novembre}}, l'OTAN attaque l'aéroport d'[[Udbina]] contrôlé par les Serbes de Croatie et détruit temporairement les pistes. L'OTAN poursuit ses bombardements dans la zone, et le {{date-|23 novembre}}, elle détruit une batterie de missiles anti-aériens près de [[Dvor]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Mark |nom1=Bucknam |titre=Responsibility of Command |lieu=Maxwell Air Force Base |éditeur=Air University Press |année=2003 |pages totales=407 |passage=182-83 |isbn=1-58566-115-5 |oclc=52199670}}</ref>.
La Krajina continue le siège de [[Bihać]] avec le soutien de l'[[Armée de la République serbe de Bosnie]]<ref>{{Article |titre=CONFLICT IN THE BALKANS: IN CROATIA; Balkan War May Spread Into Croatia |url=https://www.nytimes.com/1994/12/02/world/conflict-in-the-balkans-in-croatia-balkan-war-may-spread-into-croatia.html?scp=1&sq=krajina%20biha%C4%87%201994&st=cse |périodique=The New York Times |auteur=Roger Cohen |jour=12 |mois=décembre |année=1994 |consulté le=13 octobre 2010}}</ref>. Michael Williams, un membre de la force onusienne déclare que lorsque le village de [[Vedro Polje (Bosanski Petrovac)|Vedro Polje]] à l'ouest de Bihać est tombé aux mains des Serbes de Croatie, cela signifie que le siège entre dans sa phase finale. Il ajoute que ces derniers organisent d'importants tirs d'artillerie contre la ville de [[Velika Kladuša]] au nord de l'enclave de Bihać. Les analystes militaires occidentaux avancent que dans l'arsenal [[Missile surface-air|anti-aérien]] serbe entourant la poche de Bihać en territoire croate, il y a des [[S-75 Dvina]] dont le niveau de sophistication suggère qu'ils aient été récemment fournis par Belgrade<ref>{{Article |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9F01E4DF1330F93BA15752C1A962958260&&scp=2&sq=krajina%20biha%C4%87%201994&st=cse |titre=Hard-Fought Ground |périodique=The New York Times |auteur=Roger Cohen |jour=28 |mois=octobre |année=1994 |consulté le=13 octobre 2010}}</ref>. En réponse à la situation, le Conseil de Sécurité vote la résolution 958 qui autorise les appareils de l'[[OTAN]] déployés dans le cadre de l'[[opération Deny Flight]] à opérer en Croatie. Le {{date-|21 novembre}}, l'OTAN attaque l'aéroport d'[[Udbina]] contrôlé par les Serbes de Croatie et détruit temporairement les pistes. L'OTAN poursuit ses bombardements dans la zone, et le {{date-|23 novembre}}, elle détruit une batterie de missiles anti-aériens près de [[Dvor]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Mark |nom1=Bucknam |titre=Responsibility of Command |lieu=Maxwell Air Force Base |éditeur=Air University Press |année=2003 |pages totales=407 |passage=182-83 |isbn=1-58566-115-5 |oclc=52199670}}</ref>.


En 1995, l'armée croate a développé une force de combat efficace centrée sur huit brigades d'élite. De même l'armée a été réorganisée autour des vétérans. Cette organisation fait que lors des dernières campagnes, l'armée croate emploie une variante de la [[blitzkrieg]] avec les brigades d'élite perçant les lignes ennemies tandis que les autres unités tiennent leurs positions avant d'encercler les unités adverses<ref name="NigelThomas-YugoslavWars"/>{{,}}<ref name="Ramet-3Yugoslavias-452"/>. Pour renforcer ses forces, la Croatie engagea la société Military Professional Resources Inc. (MPRI) en {{date-|septembre 1994}} pour entraîner ses officiers<ref name="Globalsecurity-MPRI">{{lien web |url=http://www.globalsecurity.org/intell/ops/croatia.htm |titre=Croatia - Operation Storm 1995 |éditeur=GlobalSecurity.org |consulté le=17 janvier 2011}}</ref>. Débutant en {{date-|janvier 1995}}, les activités de la MPRI impliquent quinze conseillers et sont contrôlées par le Département d'État américain qui s'assure qu'elles ne violent pas l'embargo sur les armes<ref name="HuffingtonPost-MPRI-Shoyster">{{lien web |url=http://www.huffingtonpost.com/david-isenberg/mpri-couldnt-read-minds-l_b_688000.html |titre=MPRI Couldn't Read Minds: Let's Sue Them |site=[[The Huffington Post]] |auteur=David Isenberg |date=19 août 2010 |consulté le=17 janvier 2011}}</ref>.
En 1995, l'armée croate a développé une force de combat efficace centrée sur huit brigades d'élite. De même l'armée a été réorganisée autour des vétérans. Cette organisation fait que lors des dernières campagnes, l'armée croate emploie une variante de la [[blitzkrieg]] avec les brigades d'élite perçant les lignes ennemies tandis que les autres unités tiennent leurs positions avant d'encercler les unités adverses<ref name="NigelThomas-YugoslavWars"/>{{,}}<ref name="Ramet-3Yugoslavias-452"/>. Pour renforcer ses forces, la Croatie engagea la société Military Professional Resources Inc. (MPRI) en {{date-|septembre 1994}} pour entraîner ses officiers<ref name="Globalsecurity-MPRI">{{lien web |url=http://www.globalsecurity.org/intell/ops/croatia.htm |titre=Croatia - Operation Storm 1995 |éditeur=GlobalSecurity.org |consulté le=17 janvier 2011}}</ref>. Débutant en {{date-|janvier 1995}}, les activités de la MPRI impliquent quinze conseillers et sont contrôlées par le Département d'État américain qui s'assure qu'elles ne violent pas l'embargo sur les armes<ref name="HuffingtonPost-MPRI-Shoyster">{{lien web |url=http://www.huffingtonpost.com/david-isenberg/mpri-couldnt-read-minds-l_b_688000.html |titre=MPRI Couldn't Read Minds: Let's Sue Them |site=[[HuffPost|The Huffington Post]] |auteur=David Isenberg |date=19 août 2010 |consulté le=17 janvier 2011}}</ref>.


=== 1995 : Offensive croate et fin de la guerre ===
=== 1995 : Offensive croate et fin de la guerre ===
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[[Fichier:Map 49 - Croatia - Operation Oluja, 4-8 August 1995.jpg|vignette|Carte de l'[[Opération Tempête]]]]
[[Fichier:Map 49 - Croatia - Operation Oluja, 4-8 August 1995.jpg|vignette|Carte de l'[[Opération Tempête]]]]
Les efforts de paix internationaux se poursuivent avec la création d'un nouveau plan appelé Z-4 qui est présenté aux autorités de la Krajina et de Croatie. Initialement, les Croates restent muets et les Serbes refusent catégoriquement la proposition<ref name="NYTimes-Z4-created">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/01/31/world/croatian-serbs-won-t-even-look-at-plan-for-limited-autonomy.html |titre=Croatian Serbs Won't Even Look At Plan for Limited Autonomy |jour=31 |mois=janvier |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Alors que la date limite du déploiement de la FORPRONU approche, une nouvelle mission de maintien de la paix est proposée avec un mandat étendu pour pouvoir patrouiller le long des frontières internationalement reconnues de la Croatie. Les Serbes s'y opposent également et des chars se déploient de Serbie dans l'est de la Croatie<ref name="NYTimes-UNCRO-Mar14">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/03/14/world/croatia-s-serbs-balk-at-a-new-un-role.html |titre=Croatia's Serbs Balk at a New U.N. Role |auteur=Raymond Bonner |jour=14 |mois=mars |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Un accord est finalement trouvé et la nouvelle mission de l'ONU est approuvée par la résolution 981 du conseil de sécurité de l'ONU le {{date-|31 mars}}. A la dernière minute, le ministre des Affaires étrangères croate {{Lien|langue=en|fr=Mate Granić}} réclame que le terme de ''Croatie'' soit ajouté au nom de l'opération. L'expression "Opération des Nations unies pour le rétablissement de la confiance en Croatie" (ONURC) est finalement adoptée<ref name="NYTimes-UNCRO-Mar31">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/04/01/world/un-votes-to-keep-its-troops-in-balkans-for-8-more-months.html |titre=U.N. Votes to Keep Its Troops In Balkans for 8 More Months |auteur=Christopher S. Wren |jour={{1er}} |mois=avril |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>.
Les efforts de paix internationaux se poursuivent avec la création d'un nouveau plan appelé Z-4 qui est présenté aux autorités de la Krajina et de Croatie. Initialement, les Croates restent muets et les Serbes refusent catégoriquement la proposition<ref name="NYTimes-Z4-created">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/01/31/world/croatian-serbs-won-t-even-look-at-plan-for-limited-autonomy.html |titre=Croatian Serbs Won't Even Look At Plan for Limited Autonomy |jour=31 |mois=janvier |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Alors que la date limite du déploiement de la FORPRONU approche, une nouvelle mission de maintien de la paix est proposée avec un mandat étendu pour pouvoir patrouiller le long des frontières internationalement reconnues de la Croatie. Les Serbes s'y opposent également et des chars se déploient de Serbie dans l'est de la Croatie<ref name="NYTimes-UNCRO-Mar14">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/03/14/world/croatia-s-serbs-balk-at-a-new-un-role.html |titre=Croatia's Serbs Balk at a New U.N. Role |auteur=Raymond Bonner |jour=14 |mois=mars |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Un accord est finalement trouvé et la nouvelle mission de l'ONU est approuvée par la résolution 981 du conseil de sécurité de l'ONU le {{date-|31 mars}}. À la dernière minute, le ministre des Affaires étrangères croate {{Lien|langue=en|fr=Mate Granić}} réclame que le terme de ''Croatie'' soit ajouté au nom de l'opération. L'expression "Opération des Nations unies pour le rétablissement de la confiance en Croatie" (ONURC) est finalement adoptée<ref name="NYTimes-UNCRO-Mar31">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/04/01/world/un-votes-to-keep-its-troops-in-balkans-for-8-more-months.html |titre=U.N. Votes to Keep Its Troops In Balkans for 8 More Months |auteur=Christopher S. Wren |jour={{1er}} |mois=avril |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>.


Les violences reprennent au début du mois de {{date-|mai 1995}}. La RSK perd le soutien du gouvernement serbe de Belgrade en partie du fait de la pression internationale. Au même moment, l'[[opération Éclair]] de la Croatie permet de reprendre tous les territoires occupés en Slavonie occidentale<ref name="NYTimes-Flash-May2">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/05/02/world/croatia-hits-area-rebel-serbs-hold-crossing-un-lines.html |titre=CROATIA HITS AREA REBEL SERBS HOLD, CROSSING U.N. LINES |auteur=Roger Cohen |jour=2 |mois=mai |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. En représailles, les forces serbes bombardent [[Zagreb]] avec des missiles tuant 7 civils et en blessant 175 autres<ref name="NYTimes-Zagreb-May3">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/05/03/world/rebel-serbs-shell-croatian-capital.html |titre=REBEL SERBS SHELL CROATIAN CAPITAL |auteur=Roger Cohen |jour=3 |mois=mai |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Zagreb-May4">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/05/04/world/rebel-serbs-pound-zagreb-for-second-day.html |titre=Rebel Serbs Pound Zagreb for Second Day |auteur=Roger Cohen |date=4 mai 1995|consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. L'armée yougoslave répond à l'offensive par une démonstration de force et envoie des chars à la frontière croate pour semble-t-il éviter une attaque de la Slavonie orientale<ref name="NYTimes-Tanks-May7">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/05/07/world/serbia-moves-tanks-to-croatia-border.html |titre=Serbia Moves Tanks to Croatia Border |auteur=Roger Cohen |jour=7 |mois=mai |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>.
Les violences reprennent au début du mois de {{date-|mai 1995}}. La RSK perd le soutien du gouvernement serbe de Belgrade en partie du fait de la pression internationale. Au même moment, l'[[opération Éclair]] de la Croatie permet de reprendre tous les territoires occupés en Slavonie occidentale<ref name="NYTimes-Flash-May2">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/05/02/world/croatia-hits-area-rebel-serbs-hold-crossing-un-lines.html |titre=CROATIA HITS AREA REBEL SERBS HOLD, CROSSING U.N. LINES |auteur=Roger Cohen |jour=2 |mois=mai |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. En représailles, les forces serbes bombardent [[Zagreb]] avec des missiles tuant 7 civils et en blessant 175 autres<ref name="NYTimes-Zagreb-May3">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/05/03/world/rebel-serbs-shell-croatian-capital.html |titre=REBEL SERBS SHELL CROATIAN CAPITAL |auteur=Roger Cohen |jour=3 |mois=mai |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-Zagreb-May4">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/05/04/world/rebel-serbs-pound-zagreb-for-second-day.html |titre=Rebel Serbs Pound Zagreb for Second Day |auteur=Roger Cohen |date=4 mai 1995|consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. L'armée yougoslave répond à l'offensive par une démonstration de force et envoie des chars à la frontière croate pour semble-t-il éviter une attaque de la Slavonie orientale<ref name="NYTimes-Tanks-May7">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/05/07/world/serbia-moves-tanks-to-croatia-border.html |titre=Serbia Moves Tanks to Croatia Border |auteur=Roger Cohen |jour=7 |mois=mai |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>.


Durant les mois qui suivent, les efforts internationaux se concentrent sur les {{citation|zones protégées par les Nations unies}}, peu efficaces, mises en place en Bosnie-Herzégovine et sur la mise en place d'un cessez-le-feu plus durable en Croatie. Les deux questions se rejoignent, en {{date-|juillet 1995}}, lorsque plusieurs zones protégées dans l'est de la Bosnie-Herzégovine sont [[Massacre de Srebrenica|envahies]] et que celle de [[Bihać]] est menacée<ref>{{lien web |url=https://www.independent.co.uk/news/world/croats-ready-to-hurl-troops-into-battle-of-bihac-1593388.html |titre=Croats ready to hurl troops into battle of Bihać |éditeur=Independent |auteur=Tony Barber |date=28 octobre 1995 |consulté le=13 octobre 2010}}</ref>. En 1994, la Croatie a déjà indiqué qu'elle ne permettrait pas la prise de Bihać<ref name="Ramet-3Yugoslavias-452"/> et la nouvelle confiance dans la capacité militaire de la Croatie à reprendre les zones occupées poussae les autorités croates à ne plus accepter de cessez-le-feu ; les territoires occupés seraient réintégrés au sein de la Croatie<ref name="LATimes-Analysis-Aug1">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1995-08-01/news/mn-30190_1_balkan-war |titre=Balkan War Looms as Croatia Widens Its Reach |auteur=William D. Montalbano |jour={{1er}} |mois=août |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Ces développements et l'accord de Washington, un cessez-le-feu signé en Bosnie-Herzégovine, mène à une nouvelle rencontre entre les présidents de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, le {{date-|22 juillet}}, lors de laquelle la résolution de Split est adoptée. Dans celle-ci, la Bosnie-Herzégovine invite la Croatie à fournir un soutien militaire, particulièrement dans la zone de Bihać. La Croatie accepte et se prépare à une intervention armée<ref name="NYTimes-SplitDeclaration-23Jul1995">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/07/23/world/croatia-to-assist-bosnia.html |titre=Croatia to Assist Bosnia |jour=23 |mois=juillet |année=1995 |consulté le=2 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref>: {{Ouvrage |langue=en |prénom1=William |nom1=Shawcross |titre=Deliver Us From Evil : Peacekeepers, Warlords and a World of Endless Conflict |éditeur=[[Simon & Schuster]] |année=2001 |pages totales=448 |passage=175 |isbn=0-7432-2577-5 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=J1JDeZeDlxkC}}</ref>.
Pendant les mois qui suivent, les efforts internationaux se concentrent sur les {{citation|zones protégées par les Nations unies}}, peu efficaces, mises en place en Bosnie-Herzégovine et sur la mise en place d'un cessez-le-feu plus durable en Croatie. Les deux questions se rejoignent, en {{date-|juillet 1995}}, lorsque plusieurs zones protégées dans l'est de la Bosnie-Herzégovine sont [[Massacre de Srebrenica|envahies]] et que celle de [[Bihać]] est menacée<ref>{{lien web |url=https://www.independent.co.uk/news/world/croats-ready-to-hurl-troops-into-battle-of-bihac-1593388.html |titre=Croats ready to hurl troops into battle of Bihać |éditeur=Independent |auteur=Tony Barber |date=28 octobre 1995 |consulté le=13 octobre 2010}}</ref>. En 1994, la Croatie a déjà indiqué qu'elle ne permettrait pas la prise de Bihać<ref name="Ramet-3Yugoslavias-452"/> et la nouvelle confiance dans la capacité militaire de la Croatie à reprendre les zones occupées poussae les autorités croates à ne plus accepter de cessez-le-feu ; les territoires occupés seraient réintégrés au sein de la Croatie<ref name="LATimes-Analysis-Aug1">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1995-08-01/news/mn-30190_1_balkan-war |titre=Balkan War Looms as Croatia Widens Its Reach |auteur=William D. Montalbano |jour={{1er}} |mois=août |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Ces développements et l'accord de Washington, un cessez-le-feu signé en Bosnie-Herzégovine, mène à une nouvelle rencontre entre les présidents de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, le {{date-|22 juillet}}, lors de laquelle la résolution de Split est adoptée. Dans celle-ci, la Bosnie-Herzégovine invite la Croatie à fournir un soutien militaire, particulièrement dans la zone de Bihać. La Croatie accepte et se prépare à une intervention armée<ref name="NYTimes-SplitDeclaration-23Jul1995">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/07/23/world/croatia-to-assist-bosnia.html |titre=Croatia to Assist Bosnia |jour=23 |mois=juillet |année=1995 |consulté le=2 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref>: {{Ouvrage |langue=en |prénom1=William |nom1=Shawcross |titre=Deliver Us From Evil : Peacekeepers, Warlords and a World of Endless Conflict |éditeur=[[Simon & Schuster]] |année=2001 |pages totales=448 |passage=175 |isbn=0-7432-2577-5 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=J1JDeZeDlxkC}}</ref>.


Entre le 25 et le {{date-|30 juillet}}, l'armée croate et le conseil de défense croate attaquent les territoires tenus par les Serbes au nord du mont [[Dinara]], capturant [[Bosansko Grahovo]] et [[Glamoč]] durant l'opération Summer '95. Cette offensive ouvre la voie à la reprise des territoires occupés autour de Knin car elle a permis de couper les dernières voies de ravitaillement entre Banja Luka et Knin<ref name="NYTimes-Summer95-30Jul1995">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=990CE7D9143FF933A05754C0A963958260 |auteur=Alan Cowell |titre=Croatia Presses Offensive Against Serbs |jour=30 |mois=juillet |année=1995 |consulté le=30 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|5 août}}, la Croatie déclenche l'[[opération Tempête]] dont l'objectif est de reprendre la quasi-totalité des territoires occupés de Croatie à l'exception d'une petite bande de terre le long du [[Danube]] éloignée du gros des territoires contestés. L'offensive, impliquant {{nombre|100000|soldats}} croates, est la plus importante bataille terrestre en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale<ref name="NYTimes-100000-Soldiers">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/08/08/opinion/the-croatian-offensive.html |titre=The Croatian Offensive |jour=8 |mois=août |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. L'opération ''Tempête'' remplit ses objectifs et s'achève le {{date-|8 août}}<ref name="LATimes-Storm-Complete">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1995-08-08/news/mn-32662_1_serb-refugees |titre=Croats Declare Victory, End Blitz |auteur=Dean E. Murphy |jour=8 |mois=août |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>.
Entre le 25 et le {{date-|30 juillet}}, l'armée croate et le conseil de défense croate attaquent les territoires tenus par les Serbes au nord du mont [[Dinara]], capturant [[Bosansko Grahovo]] et [[Glamoč]] durant l'opération Summer '95. Cette offensive ouvre la voie à la reprise des territoires occupés autour de Knin car elle a permis de couper les dernières voies de ravitaillement entre Banja Luka et Knin<ref name="NYTimes-Summer95-30Jul1995">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=990CE7D9143FF933A05754C0A963958260 |auteur=Alan Cowell |titre=Croatia Presses Offensive Against Serbs |jour=30 |mois=juillet |année=1995 |consulté le=30 décembre 2010}}</ref>. Le {{date-|5 août}}, la Croatie déclenche l'[[opération Tempête]] dont l'objectif est de reprendre la quasi-totalité des territoires occupés de Croatie à l'exception d'une petite bande de terre le long du [[Danube]] éloignée du gros des territoires contestés. L'offensive, impliquant {{nombre|100000|soldats}} croates, est la plus importante bataille terrestre en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale<ref name="NYTimes-100000-Soldiers">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/08/08/opinion/the-croatian-offensive.html |titre=The Croatian Offensive |jour=8 |mois=août |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. L'opération ''Tempête'' remplit ses objectifs et s'achève le {{date-|8 août}}<ref name="LATimes-Storm-Complete">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1995-08-08/news/mn-32662_1_serb-refugees |titre=Croats Declare Victory, End Blitz |auteur=Dean E. Murphy |jour=8 |mois=août |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>.


[[Fichier:Martic-order1995.jpg|vignette|gauche|Document émis par le Conseil suprême de la défense de la [[République serbe de Krajina|RSK]] du 4 août 1995, ordonnant l'évacuation des civils.]]
[[Fichier:Martic-order1995.jpg|vignette|gauche|Document émis par le Conseil suprême de la défense de la [[République serbe de Krajina|RSK]] du 4 août 1995, ordonnant l'évacuation des civils.]]
De nombreux civils des zones occupées fuient durant l'offensive ou immédiatement après son achèvement, dans ce qui est par la suite décrit selon des termes allant d'expulsion à évacuation planifiée<ref name="LATimes-Storm-Complete"/>. Les sources serbes de Krajina (documents du QG de la protection civile de RSK publiés par Kovačević<ref name="Kovačević and Linta93-94">{{Ouvrage |langue=sr |prénom1=Drago |nom1=Kovačević |prénom2=Miodrag |nom2=Linta |titre=Kavez : Krajina u dogovorenom ratu ("Cage : Krajina in an Arranged War") |lieu=Belgrade |éditeur=Srpski demokratski forum |année=2003 |pages totales= |passage=93-94 |isbn=86-83759-04-0 |isbn2=9788683759040 |lire en ligne=https://books.google.se/books?id=_wTcAAAACAAJ}}</ref>, Sekulić<ref>{{Ouvrage |langue=sr |prénom1=Milisav |nom1=Sekulić |titre=Knin je pao u Beogradu ("Knin Fell in Belgrade |éditeur=Nidda Verlag") |année=2000 |pages totales= |passage=171-246 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.se/books?id=W0L_GAAACAAJ |id=UDK: 3 355.45(497.5-074)"1991/1995"}}</ref> et Vrcelj<ref>{{Ouvrage |langue=sr |prénom1=Marko |nom1=Vrcelj |titre=Rat za Srpsku Krajinu : 1991-1995 ("War for Serbian Krajina : 1991-1995") |lieu=Belgrade |éditeur=Srpsko kulturno društvo "Zora" |année=2002 |pages totales= |passage=212-222 |isbn=978-86-83809-06-6 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=O24tAQAAIAAJ}}</ref>) confirment que l'évacuation des Serbes est organisée et a été planifiée à l'avance<ref name="HJSociety-Knin-Evacuation">{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://www.henryjacksonsociety.org/stories.asp?id=558|titre=Marko Attila Hoare }}</ref>{{,}}<ref>Barić, Nikica: Srpska pobuna u Hrvatskoj 1990.-1995., Golden marketing. Tehnička knjiga, Zagreb, 2005</ref>. Selon [[Amnesty International]], l'opération entraîne le nettoyage ethnique de près de {{formatnum:200000}} Serbes de Croatie, le meurtre et la torture de soldats et de civils serbes, et le pillage des propriétés serbes<ref name="amnesty2005">{{lien web |url=https://www.amnesty.org/en/library/info/EUR64/002/2005 |titre=Croatia: "Operation Storm" - still no justice ten years on |éditeur=[[Amnesty International]] |date=26 août 2005 |consulté le=27 janvier 2011}}</ref>. D'un autre côté, le TPIY conclut que seuls {{nombre|20000|personnes}} furent déportées<ref name="gotovina judgement"/>. La [[BBC]] évoque {{formatnum:200000}} réfugiés serbes<ref>{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/europe/4747379.stm |titre=Evicted Serbs remember Storm |auteur=Matt Prodger |lien auteur1=Matt Prodger |éditeur=BBC |site=BBC News Online |date=5 août 2005 |consulté le=23 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="storm anniversary">{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/4125640.stm |titre=Croatia marks Storm anniversary |éditeur=BBC News |date=5 août 2005 |consulté le=23 décembre 2010}}</ref>. Les réfugiés croates exilés en 1991 sont finalement autorisés à rentrer chez eux. Pour la seule année 1996, environ {{formatnum:85000}} Croates retournent dans l'ancienne Krajina et en Slavonie occidentale selon les estimations du Comité américain sur les réfugiés<ref>{{lien web |url=http://www.refugees.org/countryreports.aspx?id=822 |titre=World Refugee Survey-Croatia |éditeur=U.S. Committee for Refugees and Immigrants |consulté le=19 novembre 2010}}</ref>.
De nombreux civils des zones occupées fuient durant l'offensive ou immédiatement après son achèvement, dans ce qui est par la suite décrit selon des termes allant d'expulsion à évacuation planifiée<ref name="LATimes-Storm-Complete"/>. Les sources serbes de Krajina (documents du QG de la protection civile de RSK publiés par Kovačević<ref name="Kovačević and Linta93-94">{{Ouvrage |langue=sr |prénom1=Drago |nom1=Kovačević |prénom2=Miodrag |nom2=Linta |titre=Kavez : Krajina u dogovorenom ratu ("Cage : Krajina in an Arranged War") |lieu=Belgrade |éditeur=Srpski demokratski forum |année=2003 |passage=93-94 |isbn=86-83759-04-0 |isbn2=9788683759040 |lire en ligne=https://books.google.se/books?id=_wTcAAAACAAJ}}</ref>, Sekulić<ref>{{Ouvrage |langue=sr |prénom1=Milisav |nom1=Sekulić |titre=Knin je pao u Beogradu ("Knin Fell in Belgrade |éditeur=Nidda Verlag") |année=2000 |passage=171-246 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.se/books?id=W0L_GAAACAAJ |id=UDK: 3 355.45(497.5-074)"1991/1995"}}</ref> et Vrcelj<ref>{{Ouvrage |langue=sr |prénom1=Marko |nom1=Vrcelj |titre=Rat za Srpsku Krajinu : 1991-1995 ("War for Serbian Krajina : 1991-1995") |lieu=Belgrade |éditeur=Srpsko kulturno društvo "Zora" |année=2002 |passage=212-222 |isbn=978-86-83809-06-6 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=O24tAQAAIAAJ}}</ref>) confirment que l'évacuation des Serbes est organisée et a été planifiée à l'avance<ref name="HJSociety-Knin-Evacuation">{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://www.henryjacksonsociety.org/stories.asp?id=558|titre=Marko Attila Hoare }}</ref>{{,}}<ref>Barić, Nikica: Srpska pobuna u Hrvatskoj 1990.-1995., Golden marketing. Tehnička knjiga, Zagreb, 2005</ref>. Selon [[Amnesty International]], l'opération entraîne le nettoyage ethnique de près de {{formatnum:200000}} Serbes de Croatie, le meurtre et la torture de soldats et de civils serbes, et le pillage des propriétés serbes<ref name="amnesty2005">{{lien web |url=https://www.amnesty.org/en/library/info/EUR64/002/2005 |titre=Croatia: "Operation Storm" - still no justice ten years on |éditeur=[[Amnesty International]] |date=26 août 2005 |consulté le=27 janvier 2011|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. D'un autre côté, le TPIY conclut que seuls {{nombre|20000|personnes}} furent déportées<ref name="gotovina judgement"/>. La [[BBC]] évoque {{formatnum:200000}} réfugiés serbes<ref>{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/europe/4747379.stm |titre=Evicted Serbs remember Storm |auteur=Matt Prodger |lien auteur1=Matt Prodger |éditeur=BBC |site=BBC News Online |date=5 août 2005 |consulté le=23 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="storm anniversary">{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/4125640.stm |titre=Croatia marks Storm anniversary |éditeur=BBC News |date=5 août 2005 |consulté le=23 décembre 2010}}</ref>. Les réfugiés croates exilés en 1991 sont finalement autorisés à rentrer chez eux. Pour la seule année 1996, environ {{formatnum:85000}} Croates retournent dans l'ancienne Krajina et en Slavonie occidentale selon les estimations du Comité américain sur les réfugiés<ref>{{lien web |url=http://www.refugees.org/countryreports.aspx?id=822 |titre=World Refugee Survey-Croatia |éditeur=U.S. Committee for Refugees and Immigrants |consulté le=19 novembre 2010}}</ref>.


Dans les mois qui suivent, il y a encore des attaques intermittentes, principalement des tirs d'artillerie, depuis les territoires tenus par les Serbes de Bosnie contre Dubrovnik et ailleurs<ref name="NYTimes-Dubrovnik-Artillery-17Aug95">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/08/17/world/dubrovnik-finds-hint-of-deja-vu-in-serbian-artillery.html |titre=Dubrovnik Finds Hint of Deja Vu in Serbian Artillery |auteur=Raymond Bonner |jour=17 |mois=août |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. La dernière zone contrôlée par les Serbes en Croatie, la Slavonie orientale, doit faire face à la possibilité d'une confrontation militaire avec la Croatie. Une telle possibilité est plusieurs fois avancée par Franjo Tuđman dans les semaines qui suivent la fin de l'opération ''Tempête''<ref name="NYTimes-Slavonia-retaking-27Aug95">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/08/27/world/croatia-s-president-pledges-to-retake-serb-held-enclave.html |titre=Croatia's President Pledges To Retake Serb-Held Enclave |jour=27 |mois=août |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. La menace est renforcée par les mouvements de troupes dans la région à la mi-octobre<ref name="NYTimes-Slavonia-troops-15Oct95">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/10/17/world/croatia-reported-to-move-troops-to-disputed-serb-region.html |titre=Croatia Reported to Move Troops to Disputed Serb Region |auteur=Chris Hedges |jour=15 |mois=octobre |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>, de même que par la menace antérieure d'une intervention militaire si un accord n'est pas trouvé avant la fin du mois<ref name="NYTimes-Slavonia-intervention-15Oct95">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/11/05/world/croatian-president-again-threatent-attack.html |éditeur=[[Reuters]] |titre=Croatian President Again Threatent Attack |jour=5 |mois=novembre |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. De nouveaux affrontements sont évités, le {{date-|12 novembre}}, lors de la signature des accords d'Erdut par le ministre de la Défense de la RSK, Milan Milanović<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95"/>{{,}}<ref name="USIP-Erdut-Agreement">{{lien web |éditeur=[[Institut des États-Unis pour la paix]] |url=http://www.usip.org/files/file/resources/collections/peace_agreements/croatia_erdut_11121995.pdf |titre=The Erdut Agreement |date=12 novembre 1995 |consulté le=17 janvier 2011}}</ref> après qu'il a reçu des instructions de Belgrade<ref name="COE-CroatiaReport-Milanović">{{lien web |éditeur=[[Conseil de l'Europe]] |url=http://assembly.coe.int/Main.asp?link=/Documents/WorkingDocs/Doc96/EDOC7510.htm |titre=Croatia's request for membership of the Council of Europe - Report |auteur=[[René van der Linden]] |date=29 mars 1996 |consulté le=17 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref name="ICTY-Milošević-trial-Milanović">{{lien web |éditeur=International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia |url=http://www.icty.org/x/cases/slobodan_milosevic/trans/en/031015ED.htm |titre=Slobodan Milošević trial - Transcript |passage=27555-27556 |date=15 octobre 2003 |consulté le=17 janvier 2011}}</ref>. L'accord prévoit que la dernière zone occupée doit être rétrocédée à la Croatie après une période de transition de deux ans<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/11/13/world/serbs-in-croatia-resolve-key-issue-by-giving-up-land.html |titre=SERBS IN CROATIA RESOLVE KEY ISSUE BY GIVING UP LAND |auteur=Chris Hedges |jour=12 |mois=novembre |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. L'accord prévoit également le retrait de la mission de l'ONURC et son remplacement par une nouvelle force de maintien de la paix pour faire appliquer l'accord. La nouvelle mission appelée Administration transitoire des Nations unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem occidental (ATNUSO) est mise en place par la résolution 1037 de l'ONU du {{date-|15 janvier 1996}}. La période transitoire est par la suite allongée d'un an. Le {{date-|15 janvier 1998}}, le mandat de l'ATNUSO expire et la Croatie reprend le contrôle complet de la région<ref name="NYTimes-UNTAES-16Jan98">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1998/01/16/world/an-ethnic-morass-is-returned-to-croatia.html |titre=An Ethnic Morass Is Returned to Croatia |auteur=Chris Hedges |jour=16 |mois=janvier |année=1998 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Alors que l'ATNUSO remplace l'ONURC, la péninsule de Prevlaka, auparavant sous le contrôle de l'ONURC est placée sous l'autorité de la Mission d'Observation des Nations unies à Prevlaka (MONUP). La MONUP est créée par la résolution 1038 du {{date-|15 janvier 1996}} et se termine le {{date-|15 décembre 2002}}<ref name="UN-UNMOP-Background"/>.
Dans les mois qui suivent, il y a encore des attaques intermittentes, principalement des tirs d'artillerie, depuis les territoires tenus par les Serbes de Bosnie contre Dubrovnik et ailleurs<ref name="NYTimes-Dubrovnik-Artillery-17Aug95">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/08/17/world/dubrovnik-finds-hint-of-deja-vu-in-serbian-artillery.html |titre=Dubrovnik Finds Hint of Deja Vu in Serbian Artillery |auteur=Raymond Bonner |jour=17 |mois=août |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. La dernière zone contrôlée par les Serbes en Croatie, la Slavonie orientale, doit faire face à la possibilité d'un affrontement militaire avec la Croatie. Une telle possibilité est plusieurs fois avancée par Franjo Tuđman dans les semaines qui suivent la fin de l'opération ''Tempête''<ref name="NYTimes-Slavonia-retaking-27Aug95">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/08/27/world/croatia-s-president-pledges-to-retake-serb-held-enclave.html |titre=Croatia's President Pledges To Retake Serb-Held Enclave |jour=27 |mois=août |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. La menace est renforcée par les mouvements de troupes dans la région à la mi-octobre<ref name="NYTimes-Slavonia-troops-15Oct95">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/10/17/world/croatia-reported-to-move-troops-to-disputed-serb-region.html |titre=Croatia Reported to Move Troops to Disputed Serb Region |auteur=Chris Hedges |jour=15 |mois=octobre |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>, de même que par la menace antérieure d'une intervention militaire si un accord n'est pas trouvé avant la fin du mois<ref name="NYTimes-Slavonia-intervention-15Oct95">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/11/05/world/croatian-president-again-threatent-attack.html |éditeur=[[Reuters]] |titre=Croatian President Again Threatent Attack |jour=5 |mois=novembre |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. De nouveaux affrontements sont évités, le {{date-|12 novembre}}, lors de la signature des accords d'Erdut par le ministre de la Défense de la RSK, Milan Milanović<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95"/>{{,}}<ref name="USIP-Erdut-Agreement">{{lien web |éditeur=[[Institut des États-Unis pour la paix]] |url=http://www.usip.org/files/file/resources/collections/peace_agreements/croatia_erdut_11121995.pdf |titre=The Erdut Agreement |date=12 novembre 1995 |consulté le=17 janvier 2011}}</ref> après qu'il a reçu des instructions de Belgrade<ref name="COE-CroatiaReport-Milanović">{{lien web |éditeur=[[Conseil de l'Europe]] |url=http://assembly.coe.int/Main.asp?link=/Documents/WorkingDocs/Doc96/EDOC7510.htm |titre=Croatia's request for membership of the Council of Europe - Report |auteur=[[René van der Linden]] |date=29 mars 1996 |consulté le=17 janvier 2011|brisé le = 2024-02-25}}</ref>{{,}}<ref name="ICTY-Milošević-trial-Milanović">{{lien web |éditeur=International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia |url=http://www.icty.org/x/cases/slobodan_milosevic/trans/en/031015ED.htm |titre=Slobodan Milošević trial - Transcript |passage=27555-27556 |date=15 octobre 2003 |consulté le=17 janvier 2011}}</ref>. L'accord prévoit que la dernière zone occupée doit être rétrocédée à la Croatie après une période de transition de deux ans<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1995/11/13/world/serbs-in-croatia-resolve-key-issue-by-giving-up-land.html |titre=SERBS IN CROATIA RESOLVE KEY ISSUE BY GIVING UP LAND |auteur=Chris Hedges |jour=12 |mois=novembre |année=1995 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. L'accord prévoit également le retrait de la mission de l'ONURC et son remplacement par une nouvelle force de maintien de la paix pour faire appliquer l'accord. La nouvelle mission appelée Administration transitoire des Nations unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem occidental (ATNUSO) est mise en place par la résolution 1037 de l'ONU du {{date-|15 janvier 1996}}. La période transitoire est par la suite allongée d'un an. Le {{date-|15 janvier 1998}}, le mandat de l'ATNUSO expire et la Croatie reprend le contrôle complet de la région<ref name="NYTimes-UNTAES-16Jan98">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1998/01/16/world/an-ethnic-morass-is-returned-to-croatia.html |titre=An Ethnic Morass Is Returned to Croatia |auteur=Chris Hedges |jour=16 |mois=janvier |année=1998 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Alors que l'ATNUSO remplace l'ONURC, la péninsule de Prevlaka, auparavant sous le contrôle de l'ONURC est placée sous l'autorité de la Mission d'Observation des Nations unies à Prevlaka (MONUP). La MONUP est créée par la résolution 1038 du {{date-|15 janvier 1996}} et se termine le {{date-|15 décembre 2002}}<ref name="UN-UNMOP-Background"/>.


=== Guerre civile ou guerre d'indépendance ? ===
=== Guerre civile ou guerre d'indépendance ? ===
[[Fichier:Croatian War of Independence Memorial, Zagreb.JPG|vignette|Mémorial de la Guerre d'indépendance croate à Zagreb]]
[[Fichier:Croatian War of Independence Memorial, Zagreb.JPG|vignette|Mémorial de la Guerre d'indépendance croate à Zagreb]]
Si le terme appliqué à la guerre directement traduit du [[croate]] est ''Guerre de la Patrie'' (''Domovinski rat'')<ref name="HRV-name-CWI">{{Article |url=http://hrcak.srce.hr/index.php?show=clanak&id_clanak_jezik=40171&lang=en |langue=hr |titre=Branitelji benkovačkog kraja u domovinskom ratu ("Croatian War Veterans of the Benkovac Area in the Croatian War of Independence") |éditeur=Ivo Pilar Institute of Social Sciences |périodique=Društvena istraživanja |issn=1330-0288 |auteur=Josip Čerina |mois=juillet |année=2008 |volume=17 |numéro=3 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>, l'expression ''Guerre d'indépendance croate'' s'est imposée pour les événements de la guerre en Yougoslavie s'étant déroulés en Croatie<ref name="CWI-name-Guardian">{{Article |url=http://www.guardian.co.uk/world/2010/apr/02/serbian-war-crimes-bosnic-gloucester |titre=Serbian war crimes suspect Mile Bosnic arrested in Gloucester |périodique=[[The Guardian]] |auteur=Amy Fallon |jour=2 |mois=avril |année=2010 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYT-name-CWI">{{Article |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=990CE1DB173AF931A25752C0A963958260 |titre=Croatia Is Set to End Mandate Of U.N. Force on Its Territory |périodique=The New York Times |auteur=Roger Cohen |jour=12 |mois=janvier |année=1995 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="BBC-name-CWI">{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/6162474.stm |titre=Croatia marks massacre in Vukovar |éditeur=BBC |site=BBC News Online |jour=18 |mois=novembre |année=2006 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="ABC-name-CWI">{{lien web |url=http://www.abc.net.au/news/events/the-real-captain-dragan/ |titre=The real captain Dragan |éditeur=ABC News (Australie) |auteur=Trevor Bormann |date=28 septembre 2010 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Les expressions ''Guerre de Croatie'' ou ''Guerre serbo-croate'' sont également apparues avec les changements politiques et militaires<ref name="NYT-JNA-escalation"/> et complètent les expressions plus générales comme la ''Guerre en Yougoslavie''<ref name="NYTimes-Suspension-29June1991"/>{{,}}<ref name="B92-RUH"/>. En Croatie, l'appellation officielle est "Guerre de la Patrie", et est la plus utilisée mais l'expression ''Agression de la Grande Serbie'' ({{lang-hr |Velikosrpska agresija}}) est largement employée par les médias durant le conflit<ref name="HRV-name-VSA-Bilandžija">{{Article |url=http://hrcak.srce.hr/index.php?show=clanak&id_clanak_jezik=65472 |langue=hr |titre=Hrvatska vojska u međunarodnim odnosima ("Croatian Army in International Relations") |éditeur=Croatian Sociological Association and Jesenski & Turk Publishing House |périodique=Polemos: časopis za interdisciplinarna istraživanja rata i mira |issn=1331-5595 |auteur=Mirko Bilandžić |mois=juillet |année=2008 |volume=11 |numéro=22 |consulté le=21 décembre 2010}}</ref>.
Si le terme appliqué à la guerre directement traduit du [[croate]] est ''Guerre de la Patrie'' (''Domovinski rat'')<ref name="HRV-name-CWI">{{Article |url=http://hrcak.srce.hr/index.php?show=clanak&id_clanak_jezik=40171&lang=en |langue=hr |titre=Branitelji benkovačkog kraja u domovinskom ratu ("Croatian War Veterans of the Benkovac Area in the Croatian War of Independence") |éditeur=Ivo Pilar Institute of Social Sciences |périodique=Društvena istraživanja |issn=1330-0288 |auteur=Josip Čerina |mois=juillet |année=2008 |volume=17 |numéro=3 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>, l'expression ''Guerre d'indépendance croate'' s'est imposée pour les événements de la guerre en Yougoslavie s'étant déroulés en Croatie<ref name="CWI-name-Guardian">{{Article |url=http://www.guardian.co.uk/world/2010/apr/02/serbian-war-crimes-bosnic-gloucester |titre=Serbian war crimes suspect Mile Bosnic arrested in Gloucester |périodique=[[The Guardian]] |auteur=Amy Fallon |jour=2 |mois=avril |année=2010 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYT-name-CWI">{{Article |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=990CE1DB173AF931A25752C0A963958260 |titre=Croatia Is Set to End Mandate Of U.N. Force on Its Territory |périodique=The New York Times |auteur=Roger Cohen |jour=12 |mois=janvier |année=1995 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="BBC-name-CWI">{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/6162474.stm |titre=Croatia marks massacre in Vukovar |éditeur=BBC |site=BBC News Online |jour=18 |mois=novembre |année=2006 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="ABC-name-CWI">{{lien web |url=http://www.abc.net.au/news/events/the-real-captain-dragan/ |titre=The real captain Dragan |éditeur=ABC News (Australie) |auteur=Trevor Bormann |date=28 septembre 2010 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Les expressions ''Guerre de Croatie'' ou ''Guerre serbo-croate'' sont également apparues avec les changements politiques et militaires<ref name="NYT-JNA-escalation"/> et complètent les expressions plus générales comme la ''Guerre en Yougoslavie''<ref name="NYTimes-Suspension-29June1991"/>{{,}}<ref name="B92-RUH"/>. En Croatie, l'appellation officielle est "Guerre de la Patrie", et est la plus utilisée mais l'expression ''Agression de la Grande Serbie'' ({{lang-hr |Velikosrpska agresija}}) est largement employée par les médias durant le conflit<ref name="VSA-Bilandzija">{{Article |url=http://hrcak.srce.hr/index.php?show=clanak&id_clanak_jezik=65472 |langue=hr |titre=Hrvatska vojska u međunarodnim odnosima ("Croatian Army in International Relations") |éditeur=Croatian Sociological Association and Jesenski & Turk Publishing House |périodique=Polemos: časopis za interdisciplinarna istraživanja rata i mira |issn=1331-5595 |auteur=Mirko Bilandžić |mois=juillet |année=2008 |volume=11 |numéro=22 |consulté le=21 décembre 2010}}</ref>.


Deux visions contradictoires du conflit existent selon que l'on considère la guerre comme ayant été [[Guerre civile|civile]] ou [[guerre|internationale]]. La vision dominante en Serbie est celle d'une double guerre civile dans la région : une entre les Croates et les Serbes vivant en Croatie et une autre entre la République fédérale de Yougoslavie et la Croatie faisant partie de la fédération<ref name="Bjelajac-Žunec-238-239">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|238-239}}</ref>{{,}}<ref name="Welt-17Oct2009">{{Article |site=Die Welt Online |url=https://www.welt.de/die-welt/politik/article4876711/Warum-sollte-Serbien-Mladic-schuetzen.html |titre=Warum sollte Serbien Mladic schützen ? ("Why should Serbia protect Mladic ?") |périodique=[[Die Welt]] |auteur=Daniel Böhmer |jour=17 |mois=octobre |année=2009 |consulté le=16 décembre 2010 |langue=de |citation=Boris Tadic: "''Eine Täterrolle für Serbien muss ich ablehnen. Das war ein Bürgerkrieg, und daran war jeder beteiligt. Wir alle müssen uns unserer Verantwortung stellen''" (Traduction : "Je refuse le rôle de criminel pour la Serbie. Il s'agissait d'une guerre civile et tout le monde y était impliqué. Nous devons tous prendre nos responsabilités.")}}</ref>. La vision prédominante en Croatie et chez la plupart des experts internationaux, dont le TPIY, est celle d'un conflit international, une [[Crime d'agression|guerre d'agression]] menée par les vestiges de la Yougoslavie et la Serbie contre la Croatie et soutenue par les Serbes de Croatie<ref name="Bjelajac-Žunec-238-239"/>{{,}}<ref name="ICTY-Tadic">{{lien web |titre=PROSECUTOR v. DUSKO TADIC a/k/a "DULE" |url=http://www.icty.org/x/cases/tadic/acdec/en/51002723.htm |éditeur=TPIY |date=5 octobre 1995 |consulté le=19 janvier 2011 |citation=Le conflit armé dans l'ancienne Yougoslavie commença peu après la déclaration d'indépendance de la Slovénie et de la Croatie le 25 juin 1991 entre les forces militaires de la Fédération de Yougoslavie et la Croatie et la Slovénie. Un tel conflit armé doit évidemment être considéré comme interne car les déclarations d'indépendance furent suspendues durant trois mois par l'intervention de la commission européenne. Après l'expiration de ce délai, la Slovénie proclama son indépendance le 7 octobre 1991 et la Croatie le fit le lendemain. Par conséquent le conflit dans l'ancienne Yougoslavie doit être considéré comme international à partir du 8 octobre 1991 car l'indépendance de ces deux États était définitive à partir de cette date.}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Final Report of the Commission of Experts Established Pursuant to Security Council Resolution 780 (1992) - General Conclusions and Recommendations |url=http://www.his.com/~twarrick/commxyu5.htm#V |date=27 mai 1994 |éditeur=United Nations |langue=en |consulté le=7 septembre 2011}}</ref>. Ni la Croatie ni la Yougoslavie n'ont formellement [[déclaration de guerre|déclaré la guerre]] à l'autre<ref name="NYT-undeclared-08Jan1992">{{Article |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9E0CE6D8153DF93BA35752C0A964958260 |titre=U.N.'s Yugoslavia Envoy Says Rising War-Weariness Led to the Cease-Fire |périodique=The New York Times |auteur=David Binder |jour=8 |mois=janvier |année=1992 |consulté le=18 janvier 2011}}</ref>. À la différence de la position serbe selon laquelle une déclaration de guerre est inutile car il s'agit d'une guerre civile<ref name="Bjelajac-Žunec-238-239"/>, la raison pour laquelle les Croates ne déclarent pas la guerre est que Tuđman croit la Croatie incapable de s'opposer directement à la JNA et espère éviter une guerre générale<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Laura |nom1=Silber |prénom2=Allan |nom2=Little |titre=The Death of Yugoslavia |lieu=London |éditeur=[[Penguin Books]] |année=1996 |pages totales=400 |passage=170 |isbn=0-14-026168-0 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=mJNpAAAAMAAJ}}</ref>.
Deux visions contradictoires du conflit existent selon que l'on considère la guerre comme ayant été [[Guerre civile|civile]] ou [[guerre|internationale]]. La vision dominante en Serbie est celle d'une double guerre civile dans la région : une entre les Croates et les Serbes vivant en Croatie et une autre entre la République fédérale de Yougoslavie et la Croatie faisant partie de la fédération<ref name="Bjelajac-Žunec-238-239">Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, {{p.|238-239}}</ref>{{,}}<ref name="Welt-17Oct2009">{{Article |site=Die Welt Online |url=https://www.welt.de/die-welt/politik/article4876711/Warum-sollte-Serbien-Mladic-schuetzen.html |titre=Warum sollte Serbien Mladic schützen ? ("Why should Serbia protect Mladic ?") |périodique=[[Die Welt]] |auteur=Daniel Böhmer |jour=17 |mois=octobre |année=2009 |consulté le=16 décembre 2010 |langue=de |citation=Boris Tadic: "''Eine Täterrolle für Serbien muss ich ablehnen. Das war ein Bürgerkrieg, und daran war jeder beteiligt. Wir alle müssen uns unserer Verantwortung stellen''" (Traduction : "Je refuse le rôle de criminel pour la Serbie. Il s'agissait d'une guerre civile et tout le monde y était impliqué. Nous devons tous prendre nos responsabilités.")}}</ref>. La vision prédominante en Croatie et chez la plupart des experts internationaux, dont le TPIY, est celle d'un conflit international, une [[Crime d'agression|guerre d'agression]] menée par les vestiges de la Yougoslavie et la Serbie contre la Croatie et soutenue par les Serbes de Croatie<ref name="Bjelajac-Žunec-238-239"/>{{,}}<ref name="ICTY-Tadic">{{lien web |titre=PROSECUTOR v. DUSKO TADIC a/k/a "DULE" |url=http://www.icty.org/x/cases/tadic/acdec/en/51002723.htm |éditeur=TPIY |date=5 octobre 1995 |consulté le=19 janvier 2011 |citation=Le conflit armé dans l'ancienne Yougoslavie commença peu après la déclaration d'indépendance de la Slovénie et de la Croatie le 25 juin 1991 entre les forces militaires de la Fédération de Yougoslavie et la Croatie et la Slovénie. Un tel conflit armé doit évidemment être considéré comme interne car les déclarations d'indépendance furent suspendues durant trois mois par l'intervention de la commission européenne. Après l'expiration de ce délai, la Slovénie proclama son indépendance le 7 octobre 1991 et la Croatie le fit le lendemain. Par conséquent le conflit dans l'ancienne Yougoslavie doit être considéré comme international à partir du 8 octobre 1991 car l'indépendance de ces deux États était définitive à partir de cette date.}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Final Report of the Commission of Experts Established Pursuant to Security Council Resolution 780 (1992) - General Conclusions and Recommendations |url=http://www.his.com/~twarrick/commxyu5.htm#V |date=27 mai 1994 |éditeur=United Nations |langue=en |consulté le=7 septembre 2011}}</ref>. Ni la Croatie ni la Yougoslavie n'ont formellement [[déclaration de guerre|déclaré la guerre]] à l'autre<ref name="NYT-undeclared-08Jan1992">{{Article |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9E0CE6D8153DF93BA35752C0A964958260 |titre=U.N.'s Yugoslavia Envoy Says Rising War-Weariness Led to the Cease-Fire |périodique=The New York Times |auteur=David Binder |jour=8 |mois=janvier |année=1992 |consulté le=18 janvier 2011}}</ref>. À la différence de la position serbe selon laquelle une déclaration de guerre est inutile car il s'agit d'une guerre civile<ref name="Bjelajac-Žunec-238-239"/>, la raison pour laquelle les Croates ne déclarent pas la guerre est que Tuđman croit la Croatie incapable de s'opposer directement à la JNA et espère éviter une guerre générale<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Laura |nom1=Silber |prénom2=Allan |nom2=Little |titre=The Death of Yugoslavia |lieu=London |éditeur=[[Penguin Books]] |année=1996 |pages totales=400 |passage=170 |isbn=0-14-026168-0 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=mJNpAAAAMAAJ}}</ref>.
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[[Fichier:Masovna grobnica Memorijalno groblje 221208.jpg|vignette|Mémorial de guerre abritant 938 tombes des victimes du siège de Vukovar]]
[[Fichier:Masovna grobnica Memorijalno groblje 221208.jpg|vignette|Mémorial de guerre abritant 938 tombes des victimes du siège de Vukovar]]
[[Fichier:Stajicevo Livade-stables.jpg|vignette|L'ancien camp de [[Stajićevo]] en Serbie était l'un des lieux d'internement des prisonniers de guerre et des civils croates durant la guerre.]]
[[Fichier:Stajicevo Livade-stables.jpg|vignette|L'ancien camp de [[Stajićevo]] en Serbie était l'un des lieux d'internement des prisonniers de guerre et des civils croates durant la guerre.]]
La plupart des sources avancent le nombre de {{nombre|20000|morts}} pour les deux camps<ref name="autogenerated3">{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/3095774.stm |titre=Presidents apologise over Croatian war |éditeur=BBC |site=BBC News Online |date=10 septembre 2003 |consulté le=7 février 2010}}</ref>{{,}}<ref name="setimes1">{{lien web |url=http://www.setimes.com/cocoon/setimes/xhtml/en_GB/features/setimes/features/2008/11/20/feature-01 |titre=Serbia to respond to Croatian genocide charges with countersuit at ICJ |périodique=SETimes.com |éditeur=Southeast European Times |date=20 novembre 2008 |consulté le=7 février 2010}}</ref>{{,}}<ref name="tehrantimes1">{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://www.tehrantimes.com/index_View.asp?code=182811|titre=[[Tehran Times]] }}</ref>. Dražen Živić, chercheur associé à l'Institut des sciences sociales "Ivo Pilar", déclare que les pertes croates sont de {{nombre|15970|morts}} ou disparus dont {{nombre|8147|soldats}} et {{formatnum:6605}} civils<ref name="index-11Dec03">{{lien web |url=http://www.index.hr/vijesti/clanak/utjecaj-srbijanske-agresije-na-stanovnistvo-hrvatske-/175515.aspx |titre=Utjecaj srbijanske agresije na stanovništvo Hrvatske ("Effects of Serbian aggression on population of Croatia") |langue=hr |jour=11 |mois=décembre |année=2003 |consulté le=23 décembre 2010 |site=Index.hr |éditeur=Index promocija d.o.o.}}</ref>. Les chiffres officiels croates de 1996 avancent {{nombre|12000|tués}} et {{nombre|35000|blessés}}<ref name="Darko Zubrinic"/>. Goldstein parle de {{nombre|13583|tués}} ou disparus<ref name="Goldstein256"/>. Environ {{nombre|2400|personnes}} ont été portées disparues durant la guerre<ref name="ICRC-Missing-2010">{{lien web |url=http://www.icrc.org/eng/resources/documents/news-release/2010/croatia-serbia-news-2010-11-04.htm |titre=Croatia/Serbia: more action needed to find missing persons |éditeur=International Committee of the Red Cross |date=4 novembre 2010 |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>. En 2010, la Croatie compte encore {{formatnum:1997}} disparus durant le conflit<ref name="HTV-Missing-2010">{{lien web |url=http://www.hrt.hr/index.php?id=48&tx_ttnews%5Bcat%5D=189&tx_ttnews%5Btt_news%5D=85186&tx_ttnews%5BbackPid%5D=48&cHash=17692b2040 |titre=Sjećanje na nestale u Domovinskom ratu ("Remembering wartime missing persons") |langue=hr |éditeur=Croatian Radiotelevision |date=30 août 2010 |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>. En 2009, il y a {{nombre|52000|personnes}} en Croatie handicapés à la suite de leur participation aux combats<ref name="GS-HRVI-2009">{{Article |périodique=[[Glas Slavonije]] |éditeur=Glas Slavonije d.d. |url=http://www.glas-slavonije.hr/vijest.asp?rub=1&ID_VIJESTI=116366 |titre=HZMO: Invalidsku mirovinu primaju 45.703 hrvatska ratna vojna invalida ("Croatian Retirement Insurance Institute: Disability check received by 45,703 persons formerly serving with Croatian military") |langue=hr |auteur=Vesna Roller |jour=7 |mois=novembre |année=2008 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. Ce chiffre inclut les personnes physiquement handicapées du fait de leurs blessures mais également les personnes dont la santé a été affectée par leur implication dans la guerre comme des victimes de [[Diabète sucré|diabète]], de [[maladie cardio-vasculaire]] et de [[trouble de stress post-traumatique]] (SSPT). Dans la plupart des cas, le handicap résulte non pas d'une blessure mais d'une santé détériorée ou d'un SSPT<ref name="SD-HRVI-2009">{{Article |éditeur=Europapress Holding |périodique=[[Slobodna Dalmacija]] |url=http://www.slobodnadalmacija.hr/Hrvatska/tabid/66/articleType/ArticleView/articleId/59188/Default.aspx |titre=U protekle tri godine novih 8 tisuća invalida Domovinskog rata ("Extra 8 thousand disabled persons due to the Homeland War in the past three years") |langue=hr |auteur=S. Dukić |jour=23 |mois=juin |année=2009 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. En 2010, le nombre de SSPT lié à la guerre est de {{formatnum:32000}}<ref name="SD-PTSD-2010">{{Article |périodique=Slobodna Dalmacija |éditeur=Europapress Holding |url=http://www.slobodnadalmacija.hr/Hrvatska/tabid/66/articleType/ArticleView/articleId/119968/Default.aspx |titre=Oboljeli od PTSP-a: Blokirat ćemo sve domove zdravlja ("PTSD patients: We shall block all primary healthcare facilities | langue=hr |auteur=Stanislav Soldo |jour=30 |mois=octobre |année=2010 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>.
La plupart des sources avancent le nombre de {{nombre|20000|morts}} pour les deux camps<ref name="autogenerated3">{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/3095774.stm |titre=Presidents apologise over Croatian war |éditeur=BBC |site=BBC News Online |date=10 septembre 2003 |consulté le=7 février 2010}}</ref>{{,}}<ref name="setimes1">{{lien web |url=http://www.setimes.com/cocoon/setimes/xhtml/en_GB/features/setimes/features/2008/11/20/feature-01 |titre=Serbia to respond to Croatian genocide charges with countersuit at ICJ |périodique=SETimes.com |éditeur=Southeast European Times |date=20 novembre 2008 |consulté le=7 février 2010}}</ref>{{,}}<ref name="tehrantimes1">{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://www.tehrantimes.com/index_View.asp?code=182811|titre=[[Tehran Times]] }}</ref>. Dražen Živić, chercheur associé à l'Institut des sciences sociales "Ivo Pilar", déclare que les pertes croates sont de {{nombre|15970|morts}} ou disparus dont {{nombre|8147|soldats}} et {{formatnum:6605}} civils<ref name="index-11Dec03" />. Les chiffres officiels croates de 1996 avancent {{nombre|12000|tués}} et {{nombre|35000|blessés}}<ref name="Darko Zubrinic"/>. Goldstein parle de {{nombre|13583|tués}} ou disparus{{refnec}}. Environ {{nombre|2400|personnes}} ont été portées disparues durant la guerre<ref name="ICRC-Missing-2010">{{lien web |url=http://www.icrc.org/eng/resources/documents/news-release/2010/croatia-serbia-news-2010-11-04.htm |titre=Croatia/Serbia: more action needed to find missing persons |éditeur=International Committee of the Red Cross |date=4 novembre 2010 |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>. En 2010, la Croatie compte encore {{formatnum:1997}} disparus durant le conflit<ref name="HTV-Missing-2010">{{lien web |url=http://www.hrt.hr/index.php?id=48&tx_ttnews%5Bcat%5D=189&tx_ttnews%5Btt_news%5D=85186&tx_ttnews%5BbackPid%5D=48&cHash=17692b2040 |titre=Sjećanje na nestale u Domovinskom ratu ("Remembering wartime missing persons") |langue=hr |éditeur=Croatian Radiotelevision |date=30 août 2010 |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>. En 2009, il y a {{nombre|52000|personnes}} en Croatie handicapés à la suite de leur participation aux combats<ref name="GS-HRVI-2009">{{Article |périodique={{Lien|trad=Glas Slavonije|fr=Glas Slavonije|texte=Glas Slavonije}} |éditeur=Glas Slavonije d.d. |url=http://www.glas-slavonije.hr/vijest.asp?rub=1&ID_VIJESTI=116366 |titre=HZMO: Invalidsku mirovinu primaju 45.703 hrvatska ratna vojna invalida ("Croatian Retirement Insurance Institute: Disability check received by 45,703 persons formerly serving with Croatian military") |langue=hr |auteur=Vesna Roller |jour=7 |mois=novembre |année=2008 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. Ce chiffre inclut les personnes physiquement handicapées du fait de leurs blessures mais également les personnes dont la santé a été affectée par leur implication dans la guerre comme des victimes de [[Diabète sucré|diabète]], de [[maladie cardio-vasculaire]] et de [[trouble de stress post-traumatique]] (SSPT). Dans la plupart des cas, le handicap résulte non pas d'une blessure mais d'une santé détériorée ou d'un SSPT<ref name="SD-HRVI-2009">{{Article |éditeur=Europapress Holding |périodique={{lien|Slobodna Dalmacija}} |url=http://www.slobodnadalmacija.hr/Hrvatska/tabid/66/articleType/ArticleView/articleId/59188/Default.aspx |titre=U protekle tri godine novih 8 tisuća invalida Domovinskog rata ("Extra 8 thousand disabled persons due to the Homeland War in the past three years") |langue=hr |auteur=S. Dukić |jour=23 |mois=juin |année=2009 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. En 2010, le nombre de SSPT lié à la guerre est de {{formatnum:32000}}<ref name="SD-PTSD-2010">{{Article |périodique=Slobodna Dalmacija |éditeur=Europapress Holding |url=http://www.slobodnadalmacija.hr/Hrvatska/tabid/66/articleType/ArticleView/articleId/119968/Default.aspx |titre=Oboljeli od PTSP-a: Blokirat ćemo sve domove zdravlja ("PTSD patients: We shall block all primary healthcare facilities | langue=hr |auteur=Stanislav Soldo |jour=30 |mois=octobre |année=2010 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>.


Au total, la guerre entraîne {{formatnum:500000}} réfugiés<ref>{{Harvsp|Frucht|2005 |p=439}}</ref>. Entre {{formatnum:196000}}<ref name="HRW-196000">{{lien web |éditeur=Human Rights Watch |url=https://www.hrw.org/en/reports/1995/10/01/civil-and-political-rights-croatia |titre=Civil and Political Rights in Croatia |date={{1er}} octobre 1995 |consulté le=23 décembre 2010 |passage=62 |citation=En mars 1995, le gouvernement croate fournissait des abris à {{formatnum:189000}} réfugiés de Bosnie et à {{nombre|196000|personnes}} déplacés au sein de la Croatie en 1991 et après.}}</ref>, {{formatnum:221000}}<ref name="ictj"/> et {{formatnum:247000}} (en 1993)<ref name=hri/> Croates et non-Serbes sont déplacés durant la guerre de la province de Krajina et des territoires frontaliers. L'[[Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe]] (OSCE) avance en 2006 que {{nombre|221000|personnes}} sont déplacés et {{formatnum:218000}} sont rentrés chez eux<ref name="ictj" />. La majorité est déplacée lors des combats initiaux et des offensives de la JNA en 1991 et 1992<ref name="NYT-UNPROFOR-Expulsions92"/>{{,}}<ref name="NYTimes-14Dec1991-Refugees">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1991-12-14/news/mn-185_1 |titre=Serbian Refugees Uneasy in the Role of Occupiers |auteur=Carol J. Williams |jour=14 |mois=décembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Environ {{nombre|150000|Croates}} de la république serbe de Bosnie et de Serbie ont obtenu la citoyenneté croate depuis 1991<ref name="Dominelli163">Dominelli 2007, {{p.|163}}</ref> et la plupart ont été expulsés<ref name="Independent-Hrtkovci-24Aug1992">{{Article |url=https://www.independent.co.uk/news/world/europe/cleansing-row-prompts-crisis-in-vojvodina-1542202.html |titre='Cleansing' row prompts crisis in Vojvodina |auteur=Marcus Tanner |périodique=The Independent |jour=24 |mois=août |année=1992 |consulté le=19 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref name="NYT-Hrtkovci-26Jul1992">{{Article |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9E0CE7DE153CF935A15754C0A964958260&scp=1&sq=hrtkovci&st=cse |titre=Serbs Force An Exodus From Plain |auteur=Chuck Sudetic |périodique=The New York Times |jour=26 |mois=juillet |année=1992 |consulté le=19 janvier 2011}}</ref>.
Au total, la guerre entraîne {{formatnum:500000}} réfugiés<ref>{{Harvsp|Frucht|2005 |p=439}}</ref>. Entre {{formatnum:196000}}<ref name="HRW-196000">{{lien web |éditeur=Human Rights Watch |url=https://www.hrw.org/en/reports/1995/10/01/civil-and-political-rights-croatia |titre=Civil and Political Rights in Croatia |date={{1er}} octobre 1995 |consulté le=23 décembre 2010 |passage=62 |citation=En mars 1995, le gouvernement croate fournissait des abris à {{formatnum:189000}} réfugiés de Bosnie et à {{nombre|196000|personnes}} déplacées au sein de la Croatie en 1991 et après.}}</ref>, {{formatnum:221000}}<ref name="ictj"/> et {{formatnum:247000}} (en 1993)<ref name=hri/> Croates et non-Serbes sont déplacés durant la guerre de la province de Krajina et des territoires frontaliers. L'[[Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe]] (OSCE) avance en 2006 que {{nombre|221000|personnes}} sont déplacées et {{formatnum:218000}} sont rentrées chez elles<ref name="ictj" />. La majorité est déplacée lors des combats initiaux et des offensives de la JNA en 1991 et 1992<ref name="NYT-UNPROFOR-Expulsions92"/>{{,}}<ref name="NYTimes-14Dec1991-Refugees">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1991-12-14/news/mn-185_1 |titre=Serbian Refugees Uneasy in the Role of Occupiers |auteur=Carol J. Williams |jour=14 |mois=décembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Environ {{nombre|150000|Croates}} de la république serbe de Bosnie et de Serbie ont obtenu la citoyenneté croate depuis 1991<ref name="Dominelli163">Dominelli 2007, {{p.|163}}</ref> et la plupart ont été expulsés<ref name="Independent-Hrtkovci-24Aug1992">{{Article |url=https://www.independent.co.uk/news/world/europe/cleansing-row-prompts-crisis-in-vojvodina-1542202.html |titre='Cleansing' row prompts crisis in Vojvodina |auteur=Marcus Tanner |périodique=The Independent |jour=24 |mois=août |année=1992 |consulté le=19 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref name="NYT-Hrtkovci-26Jul1992">{{Article |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9E0CE7DE153CF935A15754C0A964958260&scp=1&sq=hrtkovci&st=cse |titre=Serbs Force An Exodus From Plain |auteur=Chuck Sudetic |périodique=The New York Times |jour=26 |mois=juillet |année=1992 |consulté le=19 janvier 2011}}</ref>.


L'organisation non gouvernementale Veritas basée à Belgrade liste {{nombre|6780|tués}} et disparus de la république serbe de Krajina dont {{nombre|4324|soldats}} et {{formatnum:2344}} civils. La plupart d'entre eux sont tués ou portés disparus en 1991 ({{formatnum:2442}}) et en 1995 ({{formatnum:2394}}). La plupart des morts ont eu lieu dans le nord de la Dalmatie ({{formatnum:1632}})<ref name="war-memorial1">{{lien web |url=http://www.war-memorial.net/mem_det.asp?ID=164 |titre=Killed and missing persons from the territories of Republic Croatia and former Republic of Serb Krayina &#124; the Polynational War Memorial |périodique=Polynational War Memorial |consulté le=7 février 2010}}</ref>. La JNA reconnaît officiellement {{nombre|1279|tués}} au combat durant la guerre. Le nombre véritable est probablement bien plus grand car les pertes sont systématiquement sous-évaluées. Dans un cas, les rapports officiels avancent deux blessés légers après un engagement mais selon l'officier de renseignements de l'unité, les pertes ont été de {{nombre|50|tués}} et {{nombre|150|blessés}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Stjepan Gabriel |nom1=Meštrović |titre=Genocide After Emotion |sous-titre=The Postemotional Balkan War |lieu=London/New York |éditeur=[[Routledge]] |année=1996 |pages totales=225 |passage=77-78 |isbn=0-415-12294-5 |lire en ligne=https://books.google.se/books?id=xGShXjNZzEsC |consulté le=7 février 2010}}</ref>.
L'organisation non gouvernementale Veritas basée à Belgrade liste {{nombre|6780|tués}} et disparus de la république serbe de Krajina dont {{nombre|4324|soldats}} et {{formatnum:2344}} civils. La plupart d'entre eux sont tués ou portés disparus en 1991 ({{formatnum:2442}}) et en 1995 ({{formatnum:2394}}). La plupart des morts ont eu lieu dans le nord de la Dalmatie ({{formatnum:1632}})<ref name="war-memorial1">{{lien web |url=http://www.war-memorial.net/mem_det.asp?ID=164 |titre=Killed and missing persons from the territories of Republic Croatia and former Republic of Serb Krayina &#124; the Polynational War Memorial |périodique=Polynational War Memorial |consulté le=7 février 2010}}</ref>. La JNA reconnaît officiellement {{nombre|1279|tués}} au combat durant la guerre. Le nombre véritable est probablement bien plus grand car les pertes sont systématiquement sous-évaluées. Dans un cas, les rapports officiels avancent deux blessés légers après un engagement mais selon l'officier de renseignements de l'unité, les pertes ont été de {{nombre|50|tués}} et {{nombre|150|blessés}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Stjepan Gabriel |nom1=Meštrović |titre=Genocide After Emotion |sous-titre=The Postemotional Balkan War |lieu=London/New York |éditeur=[[Routledge]] |année=1996 |pages totales=225 |passage=77-78 |isbn=0-415-12294-5 |lire en ligne=https://books.google.se/books?id=xGShXjNZzEsC |consulté le=7 février 2010}}</ref>.
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[[Fichier:NE PRILAZITE - NA OVOM PODRUCJU JE VELIKA OPASNOST OD MINA (Hrvatska, 7 Travanj 2007).jpg|vignette|Panneau indiquant un champ de mines]]
[[Fichier:NE PRILAZITE - NA OVOM PODRUCJU JE VELIKA OPASNOST OD MINA (Hrvatska, 7 Travanj 2007).jpg|vignette|Panneau indiquant un champ de mines]]
Les chiffres officiels sur les dommages de guerre publiés en Croatie en 1996 avancent la destruction de {{formatnum:180000}} habitations, de 25 % de l'économie croate et de 27 milliards de dollars de dégâts<ref name="Darko Zubrinic"/>. L{{'}}''Europe Review 2003/04'' estime les dommages de la guerre à 37 milliards de dollars répartis entre les infrastructures détruites, les pertes économiques et les coûts liés aux réfugiés tandis que le PIB a baissé de 21 % durant la période<ref name="Europe-Review-2003">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=World of Information |titre=Europe Review |éditeur=Kogan Page |année=2003 |pages totales= |passage=75 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=Hwi0s3I5jLEC&pg= |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. {{formatnum:2423}} sites culturels dont 495 structures sacrées sont détruites ou endommagées<ref name="Vjesnik-Damage-2010">{{Article |périodique=Vjesnik |éditeur=Narodne Novine d.d. |url=http://limun.hr/main.aspx?id=629117&Page=1 |titre=Beskrajna obnova od rata ("Endless reconstruction after the war") |langue=hr |auteur=Maja Sajler Garmaz |jour=21 |mois=décembre |année=1991 |consulté le=20 janvier 2011}}</ref>. La guerre impose un fardeau économique supplémentaire lié aux dépenses militaires. En 1994, la Croatie est entrée ''de facto'' dans une économie de guerre et les dépenses militaires représentent 60 % du budget national<ref>: {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Europa Publications Limited |prénom1=Marko |nom1=Milivojević |titre=Eastern Europe and the Commonwealth of Independent States |lieu=Londres |éditeur=[[Routledge]] |année=1998 |pages totales=1004 |passage=280 |isbn=1-85743-058-1 |isbn2=9781857430585 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=qmN95fFocsMC |titre chapitre=Croatia - The Economy}}</ref>.
Les chiffres officiels sur les dommages de guerre publiés en Croatie en 1996 avancent la destruction de {{formatnum:180000}} habitations, de 25 % de l'économie croate et de {{nombre|27|milliards}} de dollars de dégâts<ref name="Darko Zubrinic"/>. L{{'}}''Europe Review 2003/04'' estime les dommages de la guerre à {{nombre|37|milliards}} de dollars répartis entre les infrastructures détruites, les pertes économiques et les coûts liés aux réfugiés tandis que le PIB a baissé de 21 % durant la période<ref name="Europe-Review-2003">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=World of Information |titre=Europe Review |éditeur=Kogan Page |année=2003 |passage=75 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=Hwi0s3I5jLEC&pg= |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. {{formatnum:2423}} sites culturels dont 495 structures sacrées sont détruites ou endommagées<ref name="Vjesnik-Damage-2010">{{Article |périodique=Vjesnik |éditeur=Narodne Novine d.d. |url=http://limun.hr/main.aspx?id=629117&Page=1 |titre=Beskrajna obnova od rata ("Endless reconstruction after the war") |langue=hr |auteur=Maja Sajler Garmaz |jour=21 |mois=décembre |année=1991 |consulté le=20 janvier 2011}}</ref>. La guerre impose un fardeau économique supplémentaire lié aux dépenses militaires. En 1994, la Croatie est entrée ''de facto'' dans une économie de guerre et les dépenses militaires représentent 60 % du budget national<ref>: {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Europa Publications Limited |prénom1=Marko |nom1=Milivojević |titre=Eastern Europe and the Commonwealth of Independent States |lieu=Londres |éditeur=[[Routledge]] |année=1998 |pages totales=1004 |passage=280 |isbn=1-85743-058-1 |isbn2=9781857430585 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=qmN95fFocsMC |titre chapitre=Croatia - The Economy}}</ref>.


Les dépenses yougoslaves et serbes sont encore plus disproportionnées. Le projet de budget fédéral pour 1992 alloue 81 % des fonds à l'effort de guerre serbe<ref name="NYTimes-21Dec1991-81percent">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9D0CE4DA1431F932A15751C1A967958260 |titre=YUGOSLAV BREAKUP GAINS MOMENTUM |auteur=Chuck Sudetic |jour=21 |mois=décembre |année=1991 |consulté le=20 janvier 2011}}</ref>. Comme la Croatie et la Slovénie, les républiques yougoslaves les plus développées représentent une part significative des recettes fédérales, la Yougoslavie commence, à partir de 1992, à imprimer de grandes quantités de monnaie pour financer les opérations gouvernementales. Cela entraîne l'un des pires épisodes d'[[hyperinflation]] de l'histoire : entre {{date-|octobre 1993}} et {{date-|janvier 1995}}, la Yougoslavie, alors composée de la Serbie et du Monténégro, subit une hyperinflation de {{unité|5|e=15|%}}<ref name="WSJ-08May2009-hyperinflation">{{Article |périodique=[[The Wall Street Journal]] |url=http://blogs.wsj.com/economics/2009/05/08/hyper-hyper-inflation/ |titre=Hyper Hyper-Inflation |auteur=Bob Davis |jour=8 |mois=mai |année=2009 |consulté le=20 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=The Worst Episode of Hyperinflation in History: Yugoslavia 1993-94 |url=http://www.sjsu.edu/faculty/watkins/hyper.htm#YUGO |éditeur=[[San Jose State University]] |consulté le=20 janvier 2011}}</ref>.
Les dépenses yougoslaves et serbes sont encore plus disproportionnées. Le projet de budget fédéral pour 1992 alloue 81 % des fonds à l'effort de guerre serbe<ref name="NYTimes-21Dec1991-81percent">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9D0CE4DA1431F932A15751C1A967958260 |titre=YUGOSLAV BREAKUP GAINS MOMENTUM |auteur=Chuck Sudetic |jour=21 |mois=décembre |année=1991 |consulté le=20 janvier 2011}}</ref>. Comme la Croatie et la Slovénie, les républiques yougoslaves les plus développées représentent une part significative des recettes fédérales, la Yougoslavie commence, à partir de 1992, à imprimer de grandes quantités de monnaie pour financer les opérations gouvernementales. Cela entraîne l'un des pires épisodes d'[[hyperinflation]] de l'histoire : entre {{date-|octobre 1993}} et {{date-|janvier 1995}}, la Yougoslavie, alors composée de la Serbie et du Monténégro, subit une hyperinflation de {{unité|5|e=15|%}}<ref name="WSJ-08May2009-hyperinflation">{{Article |périodique=[[The Wall Street Journal]] |url=http://blogs.wsj.com/economics/2009/05/08/hyper-hyper-inflation/ |titre=Hyper Hyper-Inflation |auteur=Bob Davis |jour=8 |mois=mai |année=2009 |consulté le=20 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=The Worst Episode of Hyperinflation in History: Yugoslavia 1993-94 |url=http://www.sjsu.edu/faculty/watkins/hyper.htm#YUGO |éditeur=[[San Jose State University]] |consulté le=20 janvier 2011}}</ref>.


De nombreuses cités croates sont bombardées par l'artillerie, les missiles et l'aviation des forces de la JNA et de la RSK. Les villes les plus touchées sont Vukovar, Slavonski Brod (dans les montagnes de Vučjak)<ref>{{lien web |url=http://www.hic.hr/ZZ-spomenar24.htm |consulté le=27 janvier 2011 |site=Hrvatski spomenar |éditeur=Hrvatski Informativni Centar |titre=Dogodilo se 31. kolovoza ("Happened on August 31") |langue=hr}}</ref> et [[Županja (Croatie)|Županja]] (durant plus de {{nombre|1000|jours}})<ref name="zupanja">{{lien web |url=http://www.hic.hr/dom/397/dom06.htm |consulté le=27 janvier 2011 |site=Hrvatski spomenar |éditeur=Hrvatski Informativni Centar |titre=Dogodilo se 26. listopada ("Happened on October 26") |langue=hr}}</ref>{{,}}<ref name="Hrvatsko kulturno vijeće">{{lien web |url=http://hakave.org/index.php?option=com_content&view=article&id=5652:strah-od-istine&catid=44:prilozi-graana&Itemid=82 |éditeur=Hrvatsko kulturno vijeće |titre=Strah od istine ("Fear of the Truth") |langue=hr |auteur=Zdravko Tomac |lien auteur1=Zdravko Tomac |date=15 janvier 2010 |consulté le=7 février 2010 |site=Portal of Croatian Cultural Council}}</ref> Vinkovci, Osijek, [[Nova Gradiška]], [[Novska]], [[Daruvar]], [[Pakrac]], Šibenik, [[Sisak]], Dubrovnik, Zadar, Gospić, Karlovac et Zagreb<ref name="NYT-JNA-offensive"/>{{,}}<ref name="NYTimes-20Oct1991-attacks">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/10/20/world/aid-convoy-falls-victim-in-croatia.html |titre=Aid Convoy Falls Victim in Croatia |auteur=Chuck Sudetic |jour=20 |mois=octobre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre=Croatia Fighting Worsens as Zagreb Suburb Is Hit |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9F0CE7DC1138F931A2575AC0A965958260&sec=&spon=&scp=2&sq=shelling%20croatia%201992&st=cse |périodique=New York Times |jour=11 |mois=septembre |année=1993 |consulté le=7 octobre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-5Nov1991-attacks">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/05/world/yugoslav-battles-rage-on-eve-of-talks.html |titre=Yugoslav Battles Rage on Eve of Talks |auteur=Chuck Sudetic |jour=5 |mois=novembre |année=1993 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-7Nov1991-attacks">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/07/world/yugoslav-fighting-breaks-cease-fire.html |titre=YUGOSLAV FIGHTING BREAKS CEASE-FIRE |auteur=Chuck Sudetic |jour=7 |mois=novembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-31Dec1991-attacks">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1992/01/01/world/un-envoy-wins-yugoslav-peace-move.html |titre=U.N. Envoy Wins Yugoslav Peace Move |auteur=Chuck Sudetic |jour={{1er}} |mois=janvier |année=1992 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Les tirs d'artillerie sur Vukovar sont particulièrement sévères car la ville reçoit près d'un million d'obus<ref name="NYT-Vukovar-million">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1994/03/04/opinion/abroad-at-home-a-lesson-too-late.html |auteur=Anthony Lewis |titre=Abroad at Home; A Lesson Too Late |jour=4 |mois=mars |année=1994 |consulté le=5 janvier 2011}}</ref> mais d'autres villes sont également lourdement visées. Slavonski Brod n'a jamais été directement attaquée par les chars ou l'infanterie, mais la cité et les villages alentour sont touchés par plus de {{formatnum:11600}} obus d'artillerie et 130 bombes aériennes entre 1991 et 1992<ref name="SlavonskiBrod-Bombardment">{{Article |auteur=Antun Jelić |éditeur=BMJ Group |titre=Child casualties in a Croatian community during the 1991-2 war |année=1994 |mois=décembre |périodique=Archives of Disease in Childhood |volume=71 |numéro=6 |passage=540 |pmc=1030096 |issn=0003-9888 |consulté le=5 janvier 2011 |pmid=7726618 | doi=10.1136/adc.71.6.540}}</ref>.
De nombreuses cités croates sont bombardées par l'artillerie, les missiles et l'aviation des forces de la JNA et de la RSK. Les villes les plus touchées sont Vukovar, Slavonski Brod (dans les montagnes de Vučjak)<ref>{{lien web |url=http://www.hic.hr/ZZ-spomenar24.htm |consulté le=27 janvier 2011 |site=Hrvatski spomenar |éditeur=Hrvatski Informativni Centar |titre=Dogodilo se 31. kolovoza ("Happened on August 31") |langue=hr|brisé le = 2024-02-25}}</ref> et [[Županja (Croatie)|Županja]] (durant plus de {{nombre|1000|jours}})<ref name="zupanja">{{lien web |url=http://www.hic.hr/dom/397/dom06.htm |consulté le=27 janvier 2011 |site=Hrvatski spomenar |éditeur=Hrvatski Informativni Centar |titre=Dogodilo se 26. listopada ("Happened on October 26") |langue=hr|brisé le = 2024-02-25}}</ref>{{,}}<ref name="Hrvatsko kulturno vijeće">{{lien web |url=http://hakave.org/index.php?option=com_content&view=article&id=5652:strah-od-istine&catid=44:prilozi-graana&Itemid=82 |éditeur=Hrvatsko kulturno vijeće |titre=Strah od istine ("Fear of the Truth") |langue=hr |auteur=Zdravko Tomac |lien auteur1=Zdravko Tomac |date=15 janvier 2010 |consulté le=7 février 2010 |site=Portal of Croatian Cultural Council}}</ref> Vinkovci, Osijek, [[Nova Gradiška]], [[Novska]], [[Daruvar]], [[Pakrac]], Šibenik, [[Sisak]], Dubrovnik, Zadar, Gospić, Karlovac et Zagreb<ref name="NYT-JNA-offensive"/>{{,}}<ref name="NYTimes-20Oct1991-attacks">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/10/20/world/aid-convoy-falls-victim-in-croatia.html |titre=Aid Convoy Falls Victim in Croatia |auteur=Chuck Sudetic |jour=20 |mois=octobre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre=Croatia Fighting Worsens as Zagreb Suburb Is Hit |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9F0CE7DC1138F931A2575AC0A965958260&sec=&spon=&scp=2&sq=shelling%20croatia%201992&st=cse |périodique=New York Times |jour=11 |mois=septembre |année=1993 |consulté le=7 octobre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-5Nov1991-attacks">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/05/world/yugoslav-battles-rage-on-eve-of-talks.html |titre=Yugoslav Battles Rage on Eve of Talks |auteur=Chuck Sudetic |jour=5 |mois=novembre |année=1993 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-7Nov1991-attacks">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/11/07/world/yugoslav-fighting-breaks-cease-fire.html |titre=YUGOSLAV FIGHTING BREAKS CEASE-FIRE |auteur=Chuck Sudetic |jour=7 |mois=novembre |année=1991 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="NYTimes-31Dec1991-attacks">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1992/01/01/world/un-envoy-wins-yugoslav-peace-move.html |titre=U.N. Envoy Wins Yugoslav Peace Move |auteur=Chuck Sudetic |jour={{1er}} |mois=janvier |année=1992 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>. Les tirs d'artillerie sur Vukovar sont particulièrement sévères car la ville reçoit près d'un million d'obus<ref name="NYT-Vukovar-million">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1994/03/04/opinion/abroad-at-home-a-lesson-too-late.html |auteur=Anthony Lewis |titre=Abroad at Home; A Lesson Too Late |jour=4 |mois=mars |année=1994 |consulté le=5 janvier 2011}}</ref> mais d'autres villes sont également lourdement visées. Slavonski Brod n'a jamais été directement attaquée par les chars ou l'infanterie, mais la cité et les villages alentour sont touchés par plus de {{formatnum:11600}} obus d'artillerie et 130 bombes aériennes entre 1991 et 1992<ref name="SlavonskiBrod-Bombardment">{{Article |auteur=Antun Jelić |éditeur=BMJ Group |titre=Child casualties in a Croatian community during the 1991-2 war |année=1994 |mois=décembre |périodique=Archives of Disease in Childhood |volume=71 |numéro=6 |passage=540 |pmc=1030096 |issn=0003-9888 |consulté le=5 janvier 2011 |pmid=7726618 | doi=10.1136/adc.71.6.540}}</ref>.


Environ 2 millions de mines sont posées dans diverses régions de Croatie durant la guerre. La plupart des champs de mines sont posés sans plan et sans enregistrement de l'emplacement<ref name="Milmed-Mines">{{Article |auteur=S. Soldo |éditeur=Association of Military Surgeons of the United States |url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10050574 |titre=Injuries caused by antipersonnel mines in Croatian Army soldiers on the East Slavonia front during the 1991-1992 war in Croatia |année=1999 |mois=février |périodique=Military Medicine |volume=164 |numéro=2 |passage=141-4 |pmid=10050574 |issn=1930-613X |consulté le=17 janvier 2011}}</ref>. Une décennie après la guerre, en 2005, il y avait encore environ {{formatnum:250000}} mines enterrées le long de l'ancienne ligne de front et certaines parties des frontières internationales, particulièrement près de Bihać, et autour de certaines anciennes installations de la JNA<ref name="Hanson-96">{{Harvsp|Hanson|Greenberg|Barton|McGuinness|2000|p=96}}</ref>. En 2007, les zones minées ou supposément minées représentent environ {{unité|1000|km|2}} soit 2 % du territoire croate<ref name="BBC-Mines-2007">{{lien web |éditeur=BBC |site=BBC News Online |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/6701517.stm |titre=Croatian bees sniff out landmines |auteur=Nicholas Walton |date=30 mai 2007 |consulté le=17 janvier 2010}}</ref>. Plus de {{nombre|1900|personnes}} sont tuées ou blessées par des mines en Croatie depuis le début de la guerre dont plus de 500 après la fin du conflit<ref name="HCR-MVA-2010">{{lien web |éditeur=Croatian Mine Action Centre |url=http://www.hcr.hr/en/aktualnostCijela.asp?ID=1245 |titre=Mine victims assistance (MVA) |année=2010 |consulté le=17 janvier 2010}}</ref>. Entre 1998 et 2005, la Croatie dépense 214 millions de dollars dans divers programmes de déminage<ref name="ICRC-Mines-2005">{{lien web |éditeur=International Committee of Red Cross |url=http://www.icrc.org/eng/resources/documents/misc/croatia-mines-300905.htm |titre=Croatia: safe playgrounds in danger zones |auteur=Marcin Monko |date=30 septembre 2005 |consulté le=17 janvier 2010}}</ref>. En 2009, tous les champs de mines restants et les zones suspectées de contenir des mines ou des munitions non explosées sont clairement marqués, mais le déminage est lent ; on estime qu'il faudra encore {{nombre|50|ans}} pour nettoyer toutes les zones<ref name="EUObserver-mines-2009">{{lien web |éditeur=[[EUobserver]] |url=http://euobserver.com/886/28527 |titre=Croatian region calls for EU aid on landmines |date=10 août 2009 |auteur=Valentina Pop |consulté le=17 janvier 2010}}</ref>.
Environ {{nombre|2|millions}} de mines sont posées dans diverses régions de Croatie durant la guerre. La plupart des champs de mines sont posés sans plan et sans enregistrement de l'emplacement<ref name="Milmed-Mines">{{Article |auteur=S. Soldo |éditeur=Association of Military Surgeons of the United States |url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10050574 |titre=Injuries caused by antipersonnel mines in Croatian Army soldiers on the East Slavonia front during the 1991-1992 war in Croatia |année=1999 |mois=février |périodique=Military Medicine |volume=164 |numéro=2 |passage=141-4 |pmid=10050574 |issn=1930-613X |consulté le=17 janvier 2011}}</ref>. Une décennie après la guerre, en 2005, il y avait encore environ {{formatnum:250000}} mines enterrées le long de l'ancienne ligne de front et certaines parties des frontières internationales, particulièrement près de Bihać, et autour de certaines anciennes installations de la JNA<ref name="Hanson-96">{{Harvsp|Hanson|Greenberg|Barton|McGuinness|2000|p=96}}</ref>. En 2007, les zones minées ou supposément minées représentent environ {{unité|1000|km|2}} soit 2 % du territoire croate<ref name="BBC-Mines-2007">{{lien web |éditeur=BBC |site=BBC News Online |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/6701517.stm |titre=Croatian bees sniff out landmines |auteur=Nicholas Walton |date=30 mai 2007 |consulté le=17 janvier 2010}}</ref>. Plus de {{nombre|1900|personnes}} sont tuées ou blessées par des mines en Croatie depuis le début de la guerre dont plus de 500 après la fin du conflit<ref name="HCR-MVA-2010">{{lien web |éditeur=Croatian Mine Action Centre |url=http://www.hcr.hr/en/aktualnostCijela.asp?ID=1245 |titre=Mine victims assistance (MVA) |année=2010 |consulté le=17 janvier 2010}}</ref>. Entre 1998 et 2005, la Croatie dépense {{nombre|214|millions}} de dollars dans divers programmes de déminage<ref name="ICRC-Mines-2005">{{lien web |éditeur=International Committee of Red Cross |url=http://www.icrc.org/eng/resources/documents/misc/croatia-mines-300905.htm |titre=Croatia: safe playgrounds in danger zones |auteur=Marcin Monko |date=30 septembre 2005 |consulté le=17 janvier 2010|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. En 2009, tous les champs de mines restants et les zones suspectées de contenir des mines ou des munitions non explosées sont clairement marqués, mais le déminage est lent ; on estime qu'il faudra encore {{nombre|50|ans}} pour nettoyer toutes les zones<ref name="EUObserver-mines-2009">{{lien web |éditeur=[[EUobserver]] |url=http://euobserver.com/886/28527 |titre=Croatian region calls for EU aid on landmines |date=10 août 2009 |auteur=Valentina Pop |consulté le=17 janvier 2010}}</ref>.


=== Crimes de guerre et TPIY ===
=== Crimes de guerre et TPIY ===
{{Article connexe|Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie}}
{{Article connexe|Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie}}
Le [[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] (TPIY) est établi par la résolution 872 de l'ONU adoptée le {{date-|25 mai 1993}}. Le tribunal a le pouvoir de juger les personnes accusées de crimes contre le [[droit international humanitaire]], de violation de la [[Conventions de Genève|convention de Genève]] et des [[Droit des conflits armés|lois de la guerre]], de [[génocide]] et de [[crime contre l'humanité|crimes contre l'humanité]] commis dans les territoires de l'ancienne Yougoslavie depuis le {{date-|1 janvier 1991}}<ref name="icty-powers">{{lien web |titre=Statute of the Tribunal |url=http://www.icty.org/sid/135 |éditeur=[[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] |année=2009 |mois=septembre |consulté le=19 janvier 2011}}</ref>. Les accusés du TPIY vont des simples soldats aux premiers ministres et présidents. Parmi les accusés de haut-rang figurent Slobodan Milošević (président de la [[République socialiste de Serbie]] et de la [[République fédérale de Yougoslavie|république de Serbie]]), Milan Babić (président de la RSK), [[Ratko Mladić]] (général de la JNA), [[Ante Gotovina]] (général de l'armée croate, acquitté en 2012)<ref name="icty establishment">{{lien web |titre=About the ICTY |url=http://www.icty.org/sections/AbouttheICTY |éditeur=International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia |consulté le=19 décembre 2010}}</ref> et Franjo Tuđman (président de la Croatie) décédé en 1999 alors que les procureurs préparent sa mise en accusation<ref>{{Article |nom1=Simons |prénom1=Marlise |titre=U.N. Court Convicts Two Croatian Generals of War Crimes and Frees a Third |url=https://www.nytimes.com/2011/04/16/world/europe/16hague.html |périodique=New York Times |jour=15 |mois=avril |année=2011}}</ref>. Selon Marko Attila Hoare, un ancien employé du TPIY, une équipe d'enquête travaille sur plusieurs hauts responsables serbes dont [[Veljko Kadijević]], [[Blagoje Adžić]], [[Borisav Jović]], [[Branko Kostić]] et [[Momir Bulatović]]. Cependant, après l'intervention de [[Carla Del Ponte]], ces travaux sont rejetés et l'accusation se limite à Milošević ainsi la plupart de ces individus ne sont jamais jugés<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://www.henryjacksonsociety.org/stories.asp?id=298|titre=Attila Hoare }}</ref>.
Le [[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] (TPIY) est établi par la résolution 872 de l'ONU adoptée le {{date-|25 mai 1993}}. Le tribunal a le pouvoir de juger les personnes accusées de crimes contre le [[droit international humanitaire]], de violation de la [[Conventions de Genève|convention de Genève]] et des [[Droit des conflits armés|lois de la guerre]], de [[génocide]] et de [[crime contre l'humanité|crimes contre l'humanité]] commis dans les territoires de l'ancienne Yougoslavie depuis le {{date-|1 janvier 1991}}<ref name="icty-powers">{{lien web |titre=Statute of the Tribunal |url=http://www.icty.org/sid/135 |éditeur=[[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] |année=2009 |mois=septembre |consulté le=19 janvier 2011}}</ref>. Les accusés du TPIY vont des simples soldats aux premiers ministres et présidents. Parmi les accusés de haut-rang figurent Slobodan Milošević (président de la [[République socialiste de Serbie]] et de la [[République fédérale de Yougoslavie|république de Serbie]]), Milan Babić (président de la RSK), [[Ratko Mladić]] (général de la JNA), [[Ante Gotovina]] (général de l'armée croate, acquitté en 2012)<ref name="icty establishment">{{lien web |titre=About the ICTY |url=http://www.icty.org/sections/AbouttheICTY |éditeur=International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia |consulté le=19 décembre 2010|brisé le = 2024-02-25}}</ref> et Franjo Tuđman (président de la Croatie) décédé en 1999 alors que les procureurs préparent sa mise en accusation<ref>{{Article |nom1=Simons |prénom1=Marlise |titre=U.N. Court Convicts Two Croatian Generals of War Crimes and Frees a Third |url=https://www.nytimes.com/2011/04/16/world/europe/16hague.html |périodique=New York Times |jour=15 |mois=avril |année=2011}}</ref>. Selon Marko Attila Hoare, un ancien employé du TPIY, une équipe d'enquête travaille sur plusieurs hauts responsables serbes dont [[Veljko Kadijević]], [[Blagoje Adžić]], [[Borisav Jović]], [[Branko Kostić]] et [[Momir Bulatović]]. Cependant, après l'intervention de [[Carla Del Ponte]], ces travaux sont rejetés et l'accusation se limite à Milošević ainsi la plupart de ces individus ne sont jamais jugés<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://www.henryjacksonsociety.org/stories.asp?id=298|titre=Attila Hoare }}</ref>.


{{Citation bloc |Entre 1991 et 1995, Martić tient des positions de ministre de l'intérieur, de la défense et de président de la « Région Autonome de Serbie Krajina » auto-proclamée (SAO Krajina), qui est par la suite renommée « République de Serbie Krajina » (RSK). Il est reconnu coupable d'avoir participé à une entreprise criminelle commune avec Milošević dont l'objectif était de créer un État serbe unifié à travers une campagne systématique de crimes contre les populations non-serbes habitant dans des territoires de Croatie et de Bosnie-Herzégovine devant faire partie de cet État''<ref name="icty martic"/>. |Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, dans son verdict contre Milan Martić}}
{{Citation bloc |Entre 1991 et 1995, Martić tient des positions de ministre de l'intérieur, de la défense et de président de la « Région Autonome de Serbie Krajina » auto-proclamée (SAO Krajina), qui est par la suite renommée « République de Serbie Krajina » (RSK). Il est reconnu coupable d'avoir participé à une entreprise criminelle commune avec Milošević dont l'objectif était de créer un État serbe unifié à travers une campagne systématique de crimes contre les populations non-serbes habitant dans des territoires de Croatie et de Bosnie-Herzégovine devant faire partie de cet État<ref name="icty martic"/>. |Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, dans son verdict contre Milan Martić}}


[[Fichier:Vukovaruins.JPG|vignette|[[Vukovar]] après le [[Bataille de Vukovar|siège]]]]
[[Fichier:Vukovaruins.JPG|vignette|[[Vukovar]] après le [[Bataille de Vukovar|siège]]]]
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En 2011, le TPIY a condamné sept officiels du côté serbo-monténégrin et deux du côté croate.
En 2011, le TPIY a condamné sept officiels du côté serbo-monténégrin et deux du côté croate.


[[Milan Martić]] reçoit la peine la plus lourde avec {{nombre|35|ans}} de prison<ref>{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/6743607.stm |titre=Serb leader jailed for war crimes |éditeur=BBC |site=BBC News Online |jour=10 |mois=mars |année=2006 |consulté le=20 décembre 2010}}</ref>. Babić est condamné à {{nombre|13|ans}}. Il exprime ses remords pour son rôle dans la guerre et demande à ses « frères » croates de le pardonner<ref>{{Article |url=http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/obituaries/article739400.ece |titre=Milan Babic-Former dentist who founded the doomed Serb Republic of Krajina and initiated 'ethnic cleansing' |périodique=[[The Times]] |jour=10 |mois=mars |année=2006 |consulté le=20 décembre 2010}}</ref>. Un nombre significatif d'hôpitaux et d'abris marqués du signe de la [[Emblèmes de la Croix-Rouge|croix rouge]] ont été la cible des forces serbes<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://www.icrc.org/eng/resources/documents/misc/57jpjf.htm|titre=Roy W. Gutman }}</ref>.
[[Milan Martić]] reçoit la peine la plus lourde avec {{nombre|35|ans}} de prison<ref>{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/6743607.stm |titre=Serb leader jailed for war crimes |éditeur=BBC |site=BBC News Online |jour=10 |mois=mars |année=2006 |consulté le=20 décembre 2010}}</ref>. Babić est condamné à {{nombre|13|ans}}. Il exprime ses remords pour son rôle dans la guerre et demande à ses « frères » croates de lui pardonner<ref>{{Article |url=http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/obituaries/article739400.ece |titre=Milan Babic-Former dentist who founded the doomed Serb Republic of Krajina and initiated 'ethnic cleansing' |périodique=[[The Times]] |jour=10 |mois=mars |année=2006 |consulté le=20 décembre 2010}}</ref>. Un nombre significatif d'hôpitaux et d'abris marqués du signe de la [[Emblèmes de la Croix-Rouge|croix rouge]] ont été la cible des forces serbes<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://www.icrc.org/eng/resources/documents/misc/57jpjf.htm|titre=Roy W. Gutman }}</ref>.


En 2007, deux anciens officiers de l'armée yougoslave sont condamnés pour le [[massacre de Vukovar]] par le TPIY à [[La Haye]]. {{Lien|langue=en|fr=Veselin Šljivančanin}} est condamné à {{nombre|10|ans}}<ref>{{Article |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse]] |url=http://www.france24.com/en/20090505-un-court-increases-serb-officers-sentence-vukovar-massacre-croatia |titre=UN court increases Serb officer's sentence for Vukovar massacre |périodique=[[France 24]] |éditeur=[[Société de l'audiovisuel extérieur de la France]] |jour=5 |mois=mai |année=2009 |consulté le=20 octobre 2010}}</ref> et [[Mile Mrkšić]] à {{nombre|20|ans}} de prison<ref name="Mrksic sentence">{{lien web |éditeur=BBC |site=BBC News Online |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/8033635.stm |titre=Hague triples Vukovar jail term |date=5 mai 2009 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. Les procureurs déclarent qu'après la prise de Vukovar, la JNA a transféré plusieurs centaines de Croates aux forces serbes. Sur ce nombre, au moins 264 (dont des soldats blessés, des femmes, des enfants et des vieillards) ont été assassinés et enterrés dans des fosses communes près d'Ovčara, dans les faubourgs de Vukovar<ref name="reuters">{{lien web |url=https://www.reuters.com/article/idUSL2579742920070925 |titre=U.N. tribunal to rule in Vukovar massacre case |éditeur=[[Reuters]] |date=25 septembre 2007 |consulté le=11 septembre 2010}}</ref>. Le maire de la ville, {{Lien|langue=en|fr=Slavko Dokmanović}}, est amené devant le tribunal mais se suicide en captivité en 1998 avant le début du procès<ref name="NYT-Dokmanović">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1998/06/30/world/serb-charged-in-massacre-commits-suicide.html |titre=Serb Charged in Massacre Commits Suicide |auteur=Marlise Simons |jour=30 |mois=juin |année=1998 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>.
En 2007, deux anciens officiers de l'armée yougoslave sont condamnés pour le [[massacre de Vukovar]] par le TPIY à [[La Haye]]. {{Lien|langue=en|fr=Veselin Šljivančanin}} est condamné à {{nombre|10|ans}}<ref>{{Article |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse]] |url=http://www.france24.com/en/20090505-un-court-increases-serb-officers-sentence-vukovar-massacre-croatia |titre=UN court increases Serb officer's sentence for Vukovar massacre |périodique=[[France 24]] |éditeur=[[Société de l'audiovisuel extérieur de la France]] |jour=5 |mois=mai |année=2009 |consulté le=20 octobre 2010}}</ref> et [[Mile Mrkšić]] à {{nombre|20|ans}} de prison<ref name="Mrksic sentence">{{lien web |éditeur=BBC |site=BBC News Online |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/8033635.stm |titre=Hague triples Vukovar jail term |date=5 mai 2009 |consulté le=15 décembre 2010}}</ref>. Les procureurs déclarent qu'après la prise de Vukovar, la JNA a transféré plusieurs centaines de Croates aux forces serbes. Sur ce nombre, au moins 264 (dont des soldats blessés, des femmes, des enfants et des vieillards) ont été assassinés et enterrés dans des fosses communes près d'Ovčara, dans les faubourgs de Vukovar<ref name="reuters">{{lien web |url=https://www.reuters.com/article/idUSL2579742920070925 |titre=U.N. tribunal to rule in Vukovar massacre case |éditeur=[[Reuters]] |date=25 septembre 2007 |consulté le=11 septembre 2010}}</ref>. Le maire de la ville, {{Lien|langue=en|fr=Slavko Dokmanović}}, est amené devant le tribunal mais se suicide en captivité en 1998 avant le début du procès<ref name="NYT-Dokmanović">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1998/06/30/world/serb-charged-in-massacre-commits-suicide.html |titre=Serb Charged in Massacre Commits Suicide |auteur=Marlise Simons |jour=30 |mois=juin |année=1998 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>.
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Les généraux Pavle Strugar et Miodrag Jokić sont condamnés à respectivement 7 et {{nombre|8|ans}} de prison pour le bombardement de Dubrovnik<ref>{{lien web |url=https://www.nytimes.com/2005/01/31/world/europe/31iht-serbs.html?_r=1&scp=1&sq=pavle%20strugar%20miodrag%20joki%C4%87%207%20years&st=cse |titre=General guilty in Dubrovnik attack |éditeur=New York Times |date={{1er}} février 2005 |consulté le=11 avril 2011}}</ref>. Le chef d'état-major de l'armée yougoslave, [[Momčilo Perišić]] est condamné à {{nombre|27|ans}} de prison pour ses décisions d'armer, de financer et de soutenir les armées de Krajina et de la république serbe de Bosnie qui se sont livrés à des massacres à [[Sarajevo]], [[Zagreb]] et [[Srebrenica]]<ref name="Perisic Verdict">{{lien web |url=http://www.icty.org/x/cases/perisic/tjug/en/110906_summary.pdf |titre=Summary of the Judgement in the Case of Prosecutor v. Momčilo Perišić |date=6 septembre 2011 |éditeur=International Criminal Tribunal for the former Yugoslavi a |langue=en |consulté le=7 septembre 2011 |lieu=La Haye}}</ref>.
Les généraux Pavle Strugar et Miodrag Jokić sont condamnés à respectivement 7 et {{nombre|8|ans}} de prison pour le bombardement de Dubrovnik<ref>{{lien web |url=https://www.nytimes.com/2005/01/31/world/europe/31iht-serbs.html?_r=1&scp=1&sq=pavle%20strugar%20miodrag%20joki%C4%87%207%20years&st=cse |titre=General guilty in Dubrovnik attack |éditeur=New York Times |date={{1er}} février 2005 |consulté le=11 avril 2011}}</ref>. Le chef d'état-major de l'armée yougoslave, [[Momčilo Perišić]] est condamné à {{nombre|27|ans}} de prison pour ses décisions d'armer, de financer et de soutenir les armées de Krajina et de la république serbe de Bosnie qui se sont livrés à des massacres à [[Sarajevo]], [[Zagreb]] et [[Srebrenica]]<ref name="Perisic Verdict">{{lien web |url=http://www.icty.org/x/cases/perisic/tjug/en/110906_summary.pdf |titre=Summary of the Judgement in the Case of Prosecutor v. Momčilo Perišić |date=6 septembre 2011 |éditeur=International Criminal Tribunal for the former Yugoslavi a |langue=en |consulté le=7 septembre 2011 |lieu=La Haye}}</ref>.


En plus des atrocités commises après la prise de Vukovar, il existe de nombreux documents relatant les crimes perpétrés contre les civils et les [[Prisonnier de guerre|prisonniers de guerre]] par les Serbes et les forces yougoslaves en Croatie. La plupart d'entre eux sont étudiés par le TPIY ou par les [[Pouvoir judiciaire|systèmes judiciaires]] nationaux. Parmi ceux-ci figurent les massacres de [[Borovo (Vukovar-Syrmie)|Borovo]]<ref name="NYTimes-Borovo-5May1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/05/05/world/one-more-dead-as-clashes-continue-in-yugoslavia.html |titre=One More Dead as Clashes Continue in Yugoslavia |auteur=Stephen Engelberg |jour=5 |mois=mai |année=1991 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="WarInBalkans-CraigNation-105">Nation 2004, {{p.|5}}.</ref>, de [[Dalj]]<ref name="BBC-Milosevic-indictment2001">{{lien web |éditeur=BBC |site=BBC News Online |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/354561.stm |titre=Milosevic Indictment: Text |date=29 octobre 2001 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>, de [[Lovas]]<ref name="B92-Lovas"/>{{,}}<ref name="JURIST-Lovas">{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://jurist.law.pitt.edu/paperchase/2007/05/serbia-war-crimes-prosecutor.php|titre=30 mai 2007 }}</ref>, de Široka Kula<ref name="UNHCR-Široka-Kula-Oct13">{{lien brisé|éditeur=[[Immigration and Refugee Board of Canada]] |url=http://www.unhcr.org/refworld/category,COI,IRBC,QUERYRESPONSE,HRV,3ae6acfb9f,0.html |titre=Croatia: Information on abuses carried out between April 1992 and September 1992 by Serbian military and paramilitary forces in Krajina generally and in particular in the places named in Response HRV16050.E |date={{1er}} février 1994 |consulté le=20 décembre 2010}}</ref>, de Baćin<ref name="BBC-Milosevic-indictment2001"/>, de Saborsko<ref name="ICTY-Martić-judgement">{{lien web |éditeur=International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia |url=http://www.icty.org/x/cases/martic/tjug/en/070612_summary_en.pdf |titre=SUMMARY OF JUDGEMENT FOR MILAN MARTIĆ |date=12 juin 2007 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>, de [[Škabrnja]]<ref name="CNN-Škabrnja">{{lien brisé|éditeur=[[Turner Broadcasting System]] |url=http://articles.cnn.com/2001-11-16/world/croatia.extradict_1_war-crimes-war-crimes-bosnian-croat?_s=PM:WORLD |titre=Croatia war-crimes suspect extradited |date=16 novembre 2001 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref> et de [[Voćin]]<ref name="BBC-Milosevic-indictment2001"/>{{,}}<ref name="NYTimes-Voćin-19Dec1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/19/world/villagers-in-croatia-recount-massacre-by-serbian-forces.html |titre=Villagers in Croatia Recount Massacre by Serbian Forces |auteur=Stephen Engelberg |jour=19 |mois=décembre |année=1993 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>.{{triple image |left |ICTY 2006-01-16.jpg |100 |Slobodan_Milošević_facingright.jpg |95 |Accused Mile Mrkšić.jpg |119 |Le TPIY (gauche) condamne plusieurs personnes pour leurs actions durant la guerre. Milošević (milieu) est le premier ancien [[chef d'État]] à comparaitre devant un tribunal international<ref>{{lien web |éditeur=[[BBC News]] |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/1419772.stm |titre=Milosevic scorns UN tribunal |date=3 juillet 2001 |consulté le=4 février 2011}}</ref> mais il meurt avant le verdict. [[Mile Mrkšić]] (droite) écope de 20 ans de prison<ref name="Mrksic sentence"/>.}}
En plus des atrocités commises après la prise de Vukovar, il existe de nombreux documents relatant les crimes perpétrés contre les civils et les [[Prisonnier de guerre|prisonniers de guerre]] par les Serbes et les forces yougoslaves en Croatie. La plupart d'entre eux sont étudiés par le TPIY ou par les [[Pouvoir judiciaire|systèmes judiciaires]] nationaux. Parmi ceux-ci figurent les massacres de [[Borovo (Croatie)|Borovo]]<ref name="NYTimes-Borovo-5May1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/05/05/world/one-more-dead-as-clashes-continue-in-yugoslavia.html |titre=One More Dead as Clashes Continue in Yugoslavia |auteur=Stephen Engelberg |jour=5 |mois=mai |année=1991 |consulté le=11 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="WarInBalkans-CraigNation-105">Nation 2004, {{p.|5}}.</ref>, de [[Dalj]]<ref name="BBC-Milosevic-indictment2001">{{lien web |éditeur=BBC |site=BBC News Online |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/354561.stm |titre=Milosevic Indictment: Text |date=29 octobre 2001 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>, de [[Lovas]]<ref name="B92-Lovas"/>{{,}}<ref name="JURIST-Lovas">{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://jurist.law.pitt.edu/paperchase/2007/05/serbia-war-crimes-prosecutor.php|titre=30 mai 2007 }}</ref>, de Široka Kula<ref name="UNHCR-Široka-Kula-Oct13">{{lien brisé|éditeur=[[Immigration and Refugee Board of Canada]] |url=http://www.unhcr.org/refworld/category,COI,IRBC,QUERYRESPONSE,HRV,3ae6acfb9f,0.html |titre=Croatia: Information on abuses carried out between April 1992 and September 1992 by Serbian military and paramilitary forces in Krajina generally and in particular in the places named in Response HRV16050.E |date={{1er}} février 1994 |consulté le=20 décembre 2010}}</ref>, de Baćin<ref name="BBC-Milosevic-indictment2001"/>, de Saborsko<ref name="ICTY-Martić-judgement">{{lien web |éditeur=International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia |url=http://www.icty.org/x/cases/martic/tjug/en/070612_summary_en.pdf |titre=SUMMARY OF JUDGEMENT FOR MILAN MARTIĆ |date=12 juin 2007 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>, de [[Škabrnja]]<ref name="CNN-Škabrnja">{{lien brisé|éditeur=[[Turner Broadcasting System]] |url=http://articles.cnn.com/2001-11-16/world/croatia.extradict_1_war-crimes-war-crimes-bosnian-croat?_s=PM:WORLD |titre=Croatia war-crimes suspect extradited |date=16 novembre 2001 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref> et de [[Voćin]]<ref name="BBC-Milosevic-indictment2001"/>{{,}}<ref name="NYTimes-Voćin-19Dec1991">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1991/12/19/world/villagers-in-croatia-recount-massacre-by-serbian-forces.html |titre=Villagers in Croatia Recount Massacre by Serbian Forces |auteur=Stephen Engelberg |jour=19 |mois=décembre |année=1993 |consulté le=16 décembre 2010}}</ref>.{{triple image |left |ICTY 2006-01-16.jpg |100 |Slobodan_Milošević_facingright.jpg |95 |Accused Mile Mrkšić.jpg |119 |Le TPIY (gauche) condamne plusieurs personnes pour leurs actions durant la guerre. Milošević (milieu) est le premier ancien [[chef d'État]] à comparaitre devant un tribunal international<ref>{{lien web |éditeur=[[BBC News]] |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/1419772.stm |titre=Milosevic scorns UN tribunal |date=3 juillet 2001 |consulté le=4 février 2011}}</ref> mais il meurt avant le verdict. [[Mile Mrkšić]] (droite) écope de 20 ans de prison<ref name="Mrksic sentence"/>.}}


Il existait de nombreux camps où les civils et les prisonniers de guerre croate étaient internés, dont ceux de Sremska Mitrovica, de Stajićevo et de Begejci en Serbie et celui de Morinj au Monténégro<ref name="camp"/>. L'association des prisonniers de guerre croates dans les camps de concentration serbes est fondée pour aider les victimes des abus serbes. L'armée croate établit également des camps de détention comme celui de Lora à Split<ref name="camp">{{lien brisé|titre=Final report of the United Nations Commission of Experts, established pursuant to security council resolution 780 (1992), Annex VIII-Prison camps; Under the Direction of: M. Cherif Bassiouni; S/1994/674/Add.2 (Vol. IV) |date=27 mai 1994 |consulté le=17 octobre 2010 |url=http://www.ess.uwe.ac.uk/comexpert/ANX/VIII-01.htm#III Annex VIII: Prison camps |éditeur=School of Humanities, Languages and Social Sciences (UWE)}}</ref>.
Il existait de nombreux camps où les civils et les prisonniers de guerre croate étaient internés, dont ceux de Sremska Mitrovica, de Stajićevo et de Begejci en Serbie et celui de Morinj au Monténégro<ref name="camp"/>. L'association des prisonniers de guerre croates dans les camps de concentration serbes est fondée pour aider les victimes des abus serbes. L'armée croate établit également des camps de détention comme celui de Lora à Split<ref name="camp" />.


==== Côté croate ====
==== Côté croate ====
Les forces croates ont commis également de nombreux crimes de guerre comme les massacre de [[Gospić]] et de Sisak en 1991 et 1992<ref>{{lien brisé|url=http://www.unhcr.org/refworld/country,,,,HRV,,4c03a834c,0.html |titre=''Amnesty International Report 2010 - Croatia'' |éditeur=[[Amnesty International]] |date=28 mai 2010 |consulté le=13 janvier 2011}}</ref> et bien d'autres<ref name="NYT-Gospić-massacre">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1992/01/25/world/evidence-in-massacre-points-to-croats.html |titre=Evidence in Massacre Points to Croats |auteur=Chuck Sudetic |jour=25 |mois=janvier |année=1992 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="LATimes-Croatia-warcrimes">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1995-10-03/news/mn-52684_1_serb-civilians |éditeur=[[Associated Press]] |titre=Croatia Admits Serb Civilians Were Killed |jour=3 |mois=octobre |année=1995 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>. Ces derniers sont jugés par des tribunaux croates ou par le TPIY<ref name="BBC_May_2008" />.
Les forces croates ont commis également de nombreux crimes de guerre comme les massacre de [[Gospić]] et de Sisak en 1991 et 1992<ref>{{lien brisé|url=http://www.unhcr.org/refworld/country,,,,HRV,,4c03a834c,0.html |titre=''Amnesty International Report 2010 - Croatia'' |éditeur=[[Amnesty International]] |date=28 mai 2010 |consulté le=13 janvier 2011}}</ref> et bien d'autres<ref name="NYT-Gospić-massacre">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1992/01/25/world/evidence-in-massacre-points-to-croats.html |titre=Evidence in Massacre Points to Croats |auteur=Chuck Sudetic |jour=25 |mois=janvier |année=1992 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="LATimes-Croatia-warcrimes">{{Article |périodique=Los Angeles Times |url=http://articles.latimes.com/1995-10-03/news/mn-52684_1_serb-civilians |éditeur=[[Associated Press]] |titre=Croatia Admits Serb Civilians Were Killed |jour=3 |mois=octobre |année=1995 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>. Ces derniers sont jugés par des tribunaux croates ou par le TPIY<ref name="BBC_May_2008" />.


Un autre crime de guerre, qui devient l'affaire « Pakračka poljana » commis par une unité de police de réserve commandée par {{lien|Tomislav Merčep|lang=en}}, est le meurtre de plusieurs prisonniers, principalement Serbes, près de Pakrac à la fin de l'année 1991 et au début de l'année 1992<ref name="Tportal-Merčep">{{lien web |url=http://daily.tportal.hr/101036/Mercep-suspected-of-murder-or-disappearance-of-43-people.html |titre=Mercep suspected of murder or disappearance of 43 people |date=12 décembre 2010 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. L'affaire est initialement jugée par le TPIY avant d'être transférée à la justice croate<ref name="Nacional-Pakrackapoljana-2006">{{lien web |url=http://www.nacional.hr/en/clanak/26774/suljic-dying-statement-against-mercep-impossible |titre=Suljic dying, statement against Mercep impossible |auteur=Berislav Jelinić |périodique=Nacional |éditeur=NCL Media Grupa d.o.o. |jour=31 |mois=juillet |année=2006 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. Plus d'une décennie plus tard, cinq membres de cette unité mais pas son commandant sont accusés de plusieurs charges criminelles relatives à ces événements et sont condamnés<ref name="JL-Pakrackapoljana-2005">{{Article |url=http://www.jutarnji.hr/pobjeda-pravde/7264 |titre=Pobjeda pravde ("Triumph of justice") |langue=hr |auteur=Davor Butković |périodique=Jutarnji list |éditeur=Europapress Holding |jour=17 |mois=septembre |année=2005 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |url=http://www.vsrh.hr/EasyWeb.asp?pcpid=673 |titre=Presuda i rješenje broj: I Kž 81/06-7 ("Ruling and decision number: I Kž 81/06-7") |langue=hr |éditeur=Cour suprême de Croatie |date=10 mai 2006 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. Merčep est arrêté pour ces crimes en {{date-|décembre 2010}}<ref name="CBC-Merčep">{{lien web |url=http://www.cbc.ca/world/story/2010/12/10/croatia-war-crimes-mercep.html |titre=Croatia detains former official for war crimes |éditeur=[[Canadian Broadcasting Corporation]] |date=10 décembre 2010 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |url=http://www.jutarnji.hr/uhicen-tomislav-mercep-/910346 |titre=Zbog ratnog zločina iz 1991. uhićen Tomislav Merčep! ("Tomislav Merčep arrested for war crimes committed in 1991!") |périodique=Jutarnji list |éditeur=Europapress Holding |jour=10 |mois=décembre |année=2010 |auteur=Slavica Lukić |langue=hr |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. En 2009, [[Branimir Glavaš]], un ancien [[député]] et général croate, est condamné en première instance à dix ans de prison par un tribunal de Zagreb<ref name=":0">{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Crimes de guerre: peine annulée pour erreur de procédure |périodique=RTBF |date=12 janvier 2015 |issn= |lire en ligne=https://www.rtbf.be/info/monde/detail_crimes-de-guerre-peine-annulee-pour-erreur-de-procedure?id=8760978 |pages= }}</ref> pour des crimes de guerre commis à Osijek en 1991{{Note|groupe=alpha|Enlèvement, torture et assassinat d'au moins dix Serbes à Osijek}}{{,}}<ref name="RFERL-Glavaš-2009">{{lien web |url=http://www.rferl.org/content/Bosnia_Arrests_Croatian_Deputy_Convicted_Of_War_Crimes/1730996.html |titre=Bosnia Arrests Croatian Deputy Convicted Of War Crimes |site=[[Radio Free Europe/Radio Liberty]] |éditeur=[[Broadcasting Board of Governors]] |date=13 mai 2009 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. Sa peine est ensuite réduite en {{date-|juillet 2010}} à huit ans par la Cour suprême puis annulée en 2015 par la Cour constitutionnelle croate pour erreur de procédure<ref name=":0" /> .
Un autre crime de guerre, qui devient l'affaire « Pakračka poljana » commis par une unité de police de réserve commandée par {{lien|Tomislav Merčep|lang=en}}, est le meurtre de plusieurs prisonniers, principalement Serbes, près de Pakrac à la fin de l'année 1991 et au début de l'année 1992<ref name="Tportal-Merčep">{{lien web |url=http://daily.tportal.hr/101036/Mercep-suspected-of-murder-or-disappearance-of-43-people.html |titre=Mercep suspected of murder or disappearance of 43 people |date=12 décembre 2010 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. L'affaire est initialement jugée par le TPIY avant d'être transférée à la justice croate<ref name="Nacional-Pakrackapoljana-2006">{{lien web |url=http://www.nacional.hr/en/clanak/26774/suljic-dying-statement-against-mercep-impossible |titre=Suljic dying, statement against Mercep impossible |auteur=Berislav Jelinić |périodique=Nacional |éditeur=NCL Media Grupa d.o.o. |jour=31 |mois=juillet |année=2006 |consulté le=22 janvier 2011|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. Plus d'une décennie plus tard, cinq membres de cette unité mais pas son commandant sont accusés de plusieurs charges criminelles relatives à ces événements et sont condamnés<ref name="JL-Pakrackapoljana-2005">{{Article |url=http://www.jutarnji.hr/pobjeda-pravde/7264 |titre=Pobjeda pravde ("Triumph of justice") |langue=hr |auteur=Davor Butković |périodique=Jutarnji list |éditeur=Europapress Holding |jour=17 |mois=septembre |année=2005 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |url=http://www.vsrh.hr/EasyWeb.asp?pcpid=673 |titre=Presuda i rješenje broj: I Kž 81/06-7 ("Ruling and decision number: I Kž 81/06-7") |langue=hr |éditeur=Cour suprême de Croatie |date=10 mai 2006 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. Merčep est arrêté pour ces crimes en {{date-|décembre 2010}}<ref name="CBC-Merčep">{{lien web |url=http://www.cbc.ca/world/story/2010/12/10/croatia-war-crimes-mercep.html |titre=Croatia detains former official for war crimes |éditeur=[[Canadian Broadcasting Corporation]] |date=10 décembre 2010 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |url=http://www.jutarnji.hr/uhicen-tomislav-mercep-/910346 |titre=Zbog ratnog zločina iz 1991. uhićen Tomislav Merčep! ("Tomislav Merčep arrested for war crimes committed in 1991!") |périodique=Jutarnji list |éditeur=Europapress Holding |jour=10 |mois=décembre |année=2010 |auteur=Slavica Lukić |langue=hr |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. En 2009, [[Branimir Glavaš]], un ancien [[député]] et général croate, est condamné en première instance à dix ans de prison par un tribunal de Zagreb<ref name=":0">{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Crimes de guerre: peine annulée pour erreur de procédure |périodique=RTBF |date=12 janvier 2015 |lire en ligne=https://www.rtbf.be/info/monde/detail_crimes-de-guerre-peine-annulee-pour-erreur-de-procedure?id=8760978 }}</ref> pour des crimes de guerre commis à Osijek en 1991{{Note|groupe="A"|Enlèvement, torture et assassinat d'au moins dix Serbes à Osijek}}{{,}}<ref name="RFERL-Glavaš-2009">{{lien web |url=http://www.rferl.org/content/Bosnia_Arrests_Croatian_Deputy_Convicted_Of_War_Crimes/1730996.html |titre=Bosnia Arrests Croatian Deputy Convicted Of War Crimes |site=[[Radio Free Europe/Radio Liberty]] |éditeur=[[Broadcasting Board of Governors]] |date=13 mai 2009 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. Sa peine est ensuite réduite en {{date-|juillet 2010}} à huit ans par la Cour suprême puis annulée en 2015 par la Cour constitutionnelle croate pour erreur de procédure<ref name=":0" /> .


Le TPIY inculpe les officiers croates Janko Bobetko, Rahim Ademi, Mirko Norac et d'autres pour des crimes commis durant l'opération de la poche de Medak mais ces affaires sont également transmises à des cours croates<ref name="CT/MO/1015e" />. Norac fut reconnu coupable et emprisonné<ref name="BBC_May_2008" />, Ademi fut acquitté<ref name="ICTY-Ademi-Acquittal">{{lien web |url=http://www.icty.org/x/cases/ademi/cis/en/cis_ademi_norac.pdf |titre=Case information sheet: "MEDAK POCKET" (IT-04-78) - ADEMI & NORAC |éditeur=TPIY |consulté le=22 janvier 2011}}</ref> tandis que Bobetko est jugé incapable d'assister à son procès du fait de problèmes de santé<ref name="BBC-Bobetko-2003">{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/2985951.stm |titre=Profile: General Janko Bobetko |éditeur=BBC |site=BBC News Online |date=29 avril 2003 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref name="NYT-Bobetko-30Apr2003">{{Article |url=https://www.nytimes.com/2003/04/30/obituaries/30BOBE.html |éditeur=[[Associated Press]] |titre=Janko Bobetko, 84, a Hero of Croatian Independence, Dies |périodique=The New York Times |jour=30 |mois=avril |année=2003 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. L'acte d'accusation du TPIY contre le général Ante Gotovina cite le meurtre d'au moins 150 civils serbes après la fin de l'opération Tempête<ref>{{Article |url=https://www.independent.co.uk/news/world/europe/croatian-general-accused-of-ethnic-cleansing-against-serbs-goes-on-trial-794474.html |titre=Croatian general accused of ethnic cleansing against Serbs goes on trial |périodique=The Independent |auteur=Vesna Perić Zimonjić |jour=12 |mois=mars |année=2008 |consulté le=13 octobre 2010}}</ref>. Le comité croate des droits de l'homme recense 677 civils serbes tués lors de l'opération<ref>{{Article |url=http://arhiv.slobodnadalmacija.hr/20010915/prilozi.htm |titre=Prohujalo s Olujom |périodique=[[Slobodna Dalmacija]] |auteur=Marina Karlović-Sabolić |éditeur=Europapress Holding |jour=15 |mois=septembre |année=2001 |consulté le=13 octobre 2010}}</ref>. [[Louise Arbour]], procureur au TPIY avance clairement que la légalité et la légitimité de l'opération elle-même n'est pas en cause mais qu'elle a la charge d'enquêter sur les crimes commis durant la campagne<ref>{{lien web |url=http://www.icty.org/sid/7748 |titre=Statement by Justice Louise Arbour, Prosecutor of the ICTY during her visit to Zagreb, Croatia. |éditeur=TPIY |date=20 juillet 1999 |consulté le=19 novembre 2010}}</ref>. La cour rappelle que la légalité de l'opération Tempête ne relève pas de son pouvoir car le TPIY ne s'occupe que des crimes de guerre<ref>{{lien web |url=http://www.sense-agency.com/icty/judges-grant-leave-to-amend-operation-storm-indictment.29.html?cat_id=1&news_id=9335 |titre=Judges Grant Leave to Amend Operation Storm Indictment |éditeur=TPIY |date=21 octobre 2005 |consulté le=19 novembre 2010}}</ref>. En 2011, Gotovina et Markač sont respectivement condamnés à 24 et {{nombre|18|ans}} de prison. Čermak est acquitté pour tous les chefs d'accusation<ref name="gotovina judgement" />. Toutefois, le {{date-|16 novembre 2012}}, la Chambre d’appel du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye a cassé le verdict de première instance et reconnu non coupables les généraux croates Ante Gotovina et Mladen Markač de toutes les charges pesant contre eux. Les juges ont rejeté en appel les chefs d’accusation affirmant que l’opération militaire « Tempête » d'{{date-|août 1995}}, qui visait à restaurer l'intégrité territoriale de la Croatie et dont le général Gotovina avait assuré le commandement opérationnel général, aurait été « une entreprise criminelle commune dont l’objectif visait à chasser définitivement la population serbe ». Ils ont également rejeté la thèse des « attaques illégales à l’artillerie » durant les opérations militaires, dont la légitimité n'a pas été mise en cause par le Tribunal.
Le TPIY inculpe les officiers croates Janko Bobetko, Rahim Ademi, Mirko Norac et d'autres pour des crimes commis durant l'opération de la poche de Medak mais ces affaires sont également transmises à des cours croates<ref name="CT/MO/1015e" />. Norac fut reconnu coupable et emprisonné<ref name="BBC_May_2008" />, Ademi fut acquitté<ref name="ICTY-Ademi-Acquittal">{{lien web |url=http://www.icty.org/x/cases/ademi/cis/en/cis_ademi_norac.pdf |titre=Case information sheet: "MEDAK POCKET" (IT-04-78) - ADEMI & NORAC |éditeur=TPIY |consulté le=22 janvier 2011}}</ref> tandis que Bobetko est jugé incapable d'assister à son procès du fait de problèmes de santé<ref name="BBC-Bobetko-2003">{{lien web |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/2985951.stm |titre=Profile: General Janko Bobetko |éditeur=BBC |site=BBC News Online |date=29 avril 2003 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref name="NYT-Bobetko-30Apr2003">{{Article |url=https://www.nytimes.com/2003/04/30/obituaries/30BOBE.html |éditeur=[[Associated Press]] |titre=Janko Bobetko, 84, a Hero of Croatian Independence, Dies |périodique=The New York Times |jour=30 |mois=avril |année=2003 |consulté le=22 janvier 2011}}</ref>. L'acte d'accusation du TPIY contre le général Ante Gotovina cite le meurtre d'au moins 150 civils serbes après la fin de l'opération Tempête<ref>{{Article |url=https://www.independent.co.uk/news/world/europe/croatian-general-accused-of-ethnic-cleansing-against-serbs-goes-on-trial-794474.html |titre=Croatian general accused of ethnic cleansing against Serbs goes on trial |périodique=The Independent |auteur=Vesna Perić Zimonjić |jour=12 |mois=mars |année=2008 |consulté le=13 octobre 2010}}</ref>. Le comité croate des droits de l'homme recense 677 civils serbes tués lors de l'opération<ref>{{Article |url=http://arhiv.slobodnadalmacija.hr/20010915/prilozi.htm |titre=Prohujalo s Olujom |périodique={{lien|Slobodna Dalmacija}} |auteur=Marina Karlović-Sabolić |éditeur=Europapress Holding |jour=15 |mois=septembre |année=2001 |consulté le=13 octobre 2010}}</ref>. [[Louise Arbour]], procureur au TPIY avance clairement que la légalité et la légitimité de l'opération elle-même n'est pas en cause mais qu'elle a la charge d'enquêter sur les crimes commis durant la campagne<ref>{{lien web |url=http://www.icty.org/sid/7748 |titre=Statement by Justice Louise Arbour, Prosecutor of the ICTY during her visit to Zagreb, Croatia. |éditeur=TPIY |date=20 juillet 1999 |consulté le=19 novembre 2010}}</ref>. La cour rappelle que la légalité de l'opération Tempête ne relève pas de son pouvoir car le TPIY ne s'occupe que des crimes de guerre<ref>{{lien web |url=http://www.sense-agency.com/icty/judges-grant-leave-to-amend-operation-storm-indictment.29.html?cat_id=1&news_id=9335 |titre=Judges Grant Leave to Amend Operation Storm Indictment |éditeur=TPIY |date=21 octobre 2005 |consulté le=19 novembre 2010|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. En 2011, Gotovina et Markač sont respectivement condamnés à 24 et {{nombre|18|ans}} de prison. Čermak est acquitté pour tous les chefs d'accusation<ref name="gotovina judgement" />. Toutefois, le {{date-|16 novembre 2012}}, la Chambre d’appel du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye a cassé le verdict de première instance et reconnu non coupables les généraux croates Ante Gotovina et Mladen Markač de toutes les charges pesant contre eux. Les juges ont rejeté en appel les chefs d’accusation affirmant que l’opération militaire « Tempête » d'{{date-|août 1995}}, qui visait à restaurer l'intégrité territoriale de la Croatie et dont le général Gotovina avait assuré le commandement opérationnel général, aurait été « une entreprise criminelle commune dont l’objectif visait à chasser définitivement la population serbe ». Ils ont également rejeté la thèse des « attaques illégales à l’artillerie » durant les opérations militaires, dont la légitimité n'a pas été mise en cause par le Tribunal.


Amnesty International publie une analyse détaillée à la fin de l'année 2010 sur les difficultés d'obtenir des condamnations pour les crimes de guerre commis dans les Balkans dans les années 1990 et les leçons devant être tirées<ref>{{lien web |url=https://www.amnesty.org/en/library/asset/EUR64/003/2010/en/81544213-9880-4a5e-acea-d5269d0bc8ad/eur640032010en.pdf |titre=Behind A Wall of Silence - Prosecution Of War Crimes In Croatia |éditeur=[[Amnesty International]] |date=30 novembre 2010 |consulté le=15 février 2011}}</ref>.
Amnesty International publie une analyse détaillée à la fin de l'année 2010 sur les difficultés d'obtenir des condamnations pour les crimes de guerre commis dans les Balkans dans les années 1990 et les leçons devant être tirées<ref>{{lien web |url=https://www.amnesty.org/en/library/asset/EUR64/003/2010/en/81544213-9880-4a5e-acea-d5269d0bc8ad/eur640032010en.pdf |titre=Behind A Wall of Silence - Prosecution Of War Crimes In Croatia |éditeur=[[Amnesty International]] |date=30 novembre 2010 |consulté le=15 février 2011|brisé le = 2024-02-25}}</ref>.


== Rôle de la Serbie ==
== Rôle de la Serbie ==
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Ce degré de contrôle est reflété dans les négociations tenues à divers moment entre les autorités croates et la RSK car la direction serbe sous Milošević est régulièrement consultée et prend fréquemment des décisions pour le compte de la RSK<ref name="NYTimes-Jan3-Ceasefire"/>. L'accord d'Erdut qui met fin à la guerre est signé par un ministre de la RSK sur des instructions de Milošević<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95"/>{{,}}<ref name="COE-CroatiaReport-Milanović"/>{{,}}<ref name="ICTY-Milošević-trial-Milanović"/>. L'étendue du contrôle de la Serbie sur la fédération yougoslave et sur la RSK est mise en évidence lors du procès de Milošević au TPIY<ref name="Jović-icty-statement"/>{{,}}<ref name="COE-CroatiaReport-Milanović"/>{{,}}<ref name="ICTY-Milošević-trial-Milanović"/>.
Ce degré de contrôle est reflété dans les négociations tenues à divers moment entre les autorités croates et la RSK car la direction serbe sous Milošević est régulièrement consultée et prend fréquemment des décisions pour le compte de la RSK<ref name="NYTimes-Jan3-Ceasefire"/>. L'accord d'Erdut qui met fin à la guerre est signé par un ministre de la RSK sur des instructions de Milošević<ref name="NYTimes-ErdutAgr-12Nov95"/>{{,}}<ref name="COE-CroatiaReport-Milanović"/>{{,}}<ref name="ICTY-Milošević-trial-Milanović"/>. L'étendue du contrôle de la Serbie sur la fédération yougoslave et sur la RSK est mise en évidence lors du procès de Milošević au TPIY<ref name="Jović-icty-statement"/>{{,}}<ref name="COE-CroatiaReport-Milanović"/>{{,}}<ref name="ICTY-Milošević-trial-Milanović"/>.


Les médias d'État serbes sont utilisés pour pousser au conflit et enflammer la situation<ref name="Vreme-Falsification-Media">{{lien web |titre=Politika Falsifikata ("Policy of Falsification") |langue=sr |url=http://www.vreme.com/arhiva_html/431/8.html |éditeur=NP "VREME" d.o.o. |auteur=Miloš Vasić |date=23 janvier 1999 |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>. Pour cela, les médias falsifient délibérément les informations sur des événements qui n'ont jamais eu lieu ou déforment les informations pour justifier les actions de la RSK ou de la JNA. Ainsi, les médias rapportent que des Serbes ont été tués par la police croate lors des incidents à [[Pakrac]] même si à ce moment de la guerre, il n'y a eu encore aucun mort en Croatie<ref name="PBS-Falsification-Media">{{lien web |titre=How Yugoslavia's Destroyers Harnessed Media |url=https://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/shows/karadzic/bosnia/media.html |éditeur=[[Public Broadcasting Service]] |auteur=Christopher Bennett |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>. De même, ils rejettent les rapports des médias indépendants sur les incendies à Dubrovnik provoqués par l'artillerie de la JNA comme étant une ruse des Croates qui brûlent des pneus dans la ville<ref name="NYTimes-Dubrovnik-Tires">{{Article |titre=Serbian Media Is a One-Man Show |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9A00EFDE133CF933A2575BC0A961958260&sec=&spon=&pagewanted=all#IVC |périodique=The New York Times |auteur=Jane Perlez |date=10 août 1997 |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>.
Les médias d'État serbes sont utilisés pour pousser au conflit et enflammer la situation<ref name="Vreme-Falsification-Media">{{lien web |titre=Politika Falsifikata ("Policy of Falsification") |langue=sr |url=http://www.vreme.com/arhiva_html/431/8.html |éditeur=NP "VREME" d.o.o. |auteur=Miloš Vasić |date=23 janvier 1999 |consulté le=23 janvier 2011|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. Pour cela, les médias falsifient délibérément les informations sur des événements qui n'ont jamais eu lieu ou déforment les informations pour justifier les actions de la RSK ou de la JNA. Ainsi, les médias rapportent que des Serbes ont été tués par la police croate lors des incidents à [[Pakrac]] même si à ce moment de la guerre, il n'y a eu encore aucun mort en Croatie<ref name="PBS-Falsification-Media">{{lien web |titre=How Yugoslavia's Destroyers Harnessed Media |url=https://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/shows/karadzic/bosnia/media.html |éditeur=[[Public Broadcasting Service]] |auteur=Christopher Bennett |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>. De même, ils rejettent les rapports des médias indépendants sur les incendies à Dubrovnik provoqués par l'artillerie de la JNA comme étant une ruse des Croates qui brûlent des pneus dans la ville<ref name="NYTimes-Dubrovnik-Tires">{{Article |titre=Serbian Media Is a One-Man Show |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9A00EFDE133CF933A2575BC0A961958260&sec=&spon=&pagewanted=all#IVC |périodique=The New York Times |auteur=Jane Perlez |date=10 août 1997 |consulté le=23 janvier 2011}}</ref>.


=== Après la guerre ===
=== Après la guerre ===
{{Article connexe|Relations entre la Croatie et la Serbie}}
{{Article connexe|Relations entre la Croatie et la Serbie}}
[[Fichier:Ovcara.jpg|vignette|Le mémorial du massacre d'Ovčara à Vukovar, où le président serbe [[Boris Tadić]] exprima ses « excuses et ses regrets » pour le [[massacre de Vukovar]] en 1991<ref name="BBC-Tadić-Vukovar-2010"/>.]]
[[Fichier:Ovcara.jpg|vignette|Le mémorial du massacre d'Ovčara à Vukovar, où le président serbe [[Boris Tadić]] exprima ses « excuses et ses regrets » pour le [[massacre de Vukovar]] en 1991<ref name="BBC-Tadić-Vukovar-2010"/>.]]
Après la mise en place de l'accord d'Erdut qui met fin aux combats en 1995, les [[relations entre la Croatie et la Serbie]] s'améliorent graduellement. Les deux pays rétablissent des relations diplomatiques en 1996<ref name="NYTimes-Croatia-Serbia-Diplomatic">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1996/08/08/world/serbia-and-croatia-agree-to-diplomatic-relations.html |titre=Serbia and Croatia Agree to Diplomatic Relations |jour=8 |mois=août |année=1996 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Dans une affaire portée devant la [[Cour internationale de justice]], la Croatie présente une plainte contre la république fédérale de Yougoslavie, le {{date-|2 juillet 1999}}, citant l'article IX de la [[convention pour la prévention et la répression du crime de génocide]]<ref name="PreliminaryObjections">{{lien web |url=http://www.icj-cij.org/docket/files/118/14891.pdf |titre=Preliminary Objections (Croatia v. Serbia) |date=18 novembre 2008 |éditeur=[[Cour internationale de justice]] |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>. Avec la transformation de la république fédérale de Yougoslavie en [[Serbie-et-Monténégro]] et la dissolution de ce pays en 2006, la Serbie est considérée comme son successeur légal<ref name="PreliminaryObjections"/>. Le dossier est rédigé pour la Croatie par l'avocat américain David B. Rivkin<ref>{{lien web |url=http://www.icj-cij.org/docket/files/118/7125.pdf |titre=Application Instituting Proceedings (Croatie c. Yugoslavie) |date=2 juillet 2008 |éditeur=[[Cour internationale de justice]] |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>. La Serbie réplique par une plainte pour génocide contre la république de Croatie, le {{date-|4 janvier 2010}}<ref>{{lien brisé|url=http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2010&mm=01&dd=04&nav_id=64226 |titre=Serbia files genocide lawsuit against Croatia |date=4 janvier 2010 |éditeur=B92 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>. Le dossier serbe couvre les disparus, les tués, les réfugiés, les expulsés, toutes les actions militaires, les camps de concentration ainsi que les rapports historiques concernant les persécutions de Serbes commises par l'[[État indépendant de Croatie]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref>{{lien web |url=http://english.blic.rs/News/5785/No-court-trial-would-be-better-for-Zagreb |titre=No court trial would be better for Zagreb |date=4 janvier 2010 |éditeur=Blic |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>.
Après la mise en place de l'accord d'Erdut qui met fin aux combats en 1995, les [[relations entre la Croatie et la Serbie]] s'améliorent graduellement. Les deux pays rétablissent des relations diplomatiques en 1996<ref name="NYTimes-Croatia-Serbia-Diplomatic">{{Article |périodique=The New York Times |url=https://www.nytimes.com/1996/08/08/world/serbia-and-croatia-agree-to-diplomatic-relations.html |titre=Serbia and Croatia Agree to Diplomatic Relations |jour=8 |mois=août |année=1996 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Dans une affaire portée devant la [[Cour internationale de justice]], la Croatie présente une plainte contre la république fédérale de Yougoslavie, le {{date-|2 juillet 1999}}, citant l'article IX de la [[convention pour la prévention et la répression du crime de génocide]]<ref name="PreliminaryObjections">{{lien web |url=http://www.icj-cij.org/docket/files/118/14891.pdf |titre=Preliminary Objections (Croatia v. Serbia) |date=18 novembre 2008 |éditeur=[[Cour internationale de justice]] |consulté le=19 décembre 2010|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. Avec la transformation de la république fédérale de Yougoslavie en [[Serbie-et-Monténégro]] et la dissolution de ce pays en 2006, la Serbie est considérée comme son successeur légal<ref name="PreliminaryObjections"/>. Le dossier est rédigé pour la Croatie par l'avocat américain David B. Rivkin<ref>{{lien web |url=http://www.icj-cij.org/docket/files/118/7125.pdf |titre=Application Instituting Proceedings (Croatie c. Yugoslavie) |date=2 juillet 2008 |éditeur=[[Cour internationale de justice]] |consulté le=19 décembre 2010|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. La Serbie réplique par une plainte pour génocide contre la république de Croatie, le {{date-|4 janvier 2010}}<ref>{{lien brisé|url=http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2010&mm=01&dd=04&nav_id=64226 |titre=Serbia files genocide lawsuit against Croatia |date=4 janvier 2010 |éditeur=B92 |consulté le=19 décembre 2010}}</ref>. Le dossier serbe couvre les disparus, les tués, les réfugiés, les expulsés, toutes les actions militaires, les camps de concentration ainsi que les rapports historiques concernant les persécutions de Serbes commises par l'[[État indépendant de Croatie]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref>{{lien web |url=http://english.blic.rs/News/5785/No-court-trial-would-be-better-for-Zagreb |titre=No court trial would be better for Zagreb |date=4 janvier 2010 |éditeur=Blic |consulté le=19 décembre 2010|brisé le = 2024-02-25}}</ref>.


En 2010, la Croatie et la Serbie améliorent encore leurs relations grâce à un accord visant à résoudre les derniers problèmes posés par les réfugiés<ref name="UNHCR-Croatia-Serbia-Refugees2010">{{lien web |éditeur=Nations unies |url=http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=36873&Cr=UNHCR&Cr1 |titre=UN agency welcomes Serbia-Croatia agreement on refugee, return issues |date=26 novembre 2010|consulté le=18 décembre 2010}}</ref>, à la visite du président croate [[Ivo Josipović]] à Belgrade<ref name="BBC-Josipović-Belgrade-2010">{{lien web |éditeur=BBC News Online |url=https://www.bbc.co.uk/news/world-europe-10679367 |titre=Serbia and Croatia forge ties with talks in Belgrade |date=18 juillet 2010 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref> et à celle du président serbe [[Boris Tadić]] à Zagreb et Vukovar. Durant leur rencontre à Vukovar, le président Tadić évoque ses « excuses et ses regrets » tandis que le président Josipović déclare qu'« aucun des crimes commis à cette époque ne serait impuni ». Ces déclarations sont faites lors d'une visite conjointe au mémorial d'Ovčara à proximité du site du massacre de Vukovar<ref name="BBC-Tadić-Vukovar-2010">{{lien web |éditeur=BBC News Online |url=https://www.bbc.co.uk/news/world-europe-11689153 |titre=Serb leader Tadic apologises for 1991 Vukovar massacre |date=4 novembre 2010 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>.
En 2010, la Croatie et la Serbie améliorent encore leurs relations grâce à un accord visant à résoudre les derniers problèmes posés par les réfugiés<ref name="UNHCR-Croatia-Serbia-Refugees2010">{{lien web |éditeur=Nations unies |url=http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=36873&Cr=UNHCR&Cr1 |titre=UN agency welcomes Serbia-Croatia agreement on refugee, return issues |date=26 novembre 2010|consulté le=18 décembre 2010}}</ref>, à la visite du président croate [[Ivo Josipović]] à Belgrade<ref name="BBC-Josipović-Belgrade-2010">{{lien web |éditeur=BBC News Online |url=https://www.bbc.co.uk/news/world-europe-10679367 |titre=Serbia and Croatia forge ties with talks in Belgrade |date=18 juillet 2010 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref> et à celle du président serbe [[Boris Tadić]] à Zagreb et Vukovar. Durant leur rencontre à Vukovar, le président Tadić évoque ses « excuses et ses regrets » tandis que le président Josipović déclare qu'« aucun des crimes commis à cette époque ne serait impuni ». Ces déclarations sont faites lors d'une visite conjointe au mémorial d'Ovčara à proximité du site du massacre de Vukovar<ref name="BBC-Tadić-Vukovar-2010">{{lien web |éditeur=BBC News Online |url=https://www.bbc.co.uk/news/world-europe-11689153 |titre=Serb leader Tadic apologises for 1991 Vukovar massacre |date=4 novembre 2010 |consulté le=18 décembre 2010}}</ref>.
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* {{lien vidéo |people=Srđa Pavlović |titre=War for Peace |année=2007 |medium=documentaire |url=http://www.yorku.ca/soi/_Vol_5_1/_HTML/Pavlovic.html}} - sur le siège de [[Dubrovnik]]
* {{lien vidéo |people=Srđa Pavlović |titre=War for Peace |année=2007 |medium=documentaire |url=http://www.yorku.ca/soi/_Vol_5_1/_HTML/Pavlovic.html}} - sur le siège de [[Dubrovnik]]
* {{lien vidéo |people=Jakov Sedlar |année=2006 |titre=Hrvatska ljubavi moja ("Croatia, my Love") |langue=hr |url=http://www.adu.hr/index.php?option=com_content&view=article&id=234:mario-kokotovi-izvanredni-profesor&catid=35 |éditeur=Spot Studio |medium=documentaire}} - couvre les relations entre la Croatie et le TPIY
* {{lien vidéo |people=Jakov Sedlar |année=2006 |titre=Hrvatska ljubavi moja ("Croatia, my Love") |langue=hr |url=http://www.adu.hr/index.php?option=com_content&view=article&id=234:mario-kokotovi-izvanredni-profesor&catid=35 |éditeur=Spot Studio |medium=documentaire}} - couvre les relations entre la Croatie et le TPIY
* {{lien vidéo |people=Višnja Starešina |année=2010 |titre=Zaustavljeni glas ("Suspended voice") |langue=hr |url=https://www.imdb.com/title/tt1784739/ |éditeur=Interfilm |medium=documentaire}} - couvre le siège de Vukovar et la mort du journaliste Siniša Glavašević
* {{lien vidéo |people=Višnja Starešina |année=2010 |titre=Zaustavljeni glas ("Suspended voice") |langue=hr |url=https://www.imdb.com/title/tt1784739/ |éditeur=Interfilm |medium=documentaire}} - couvre le siège de Vukovar et la mort du [[journaliste]] Siniša Glavašević
* {{lien vidéo |people=Filip Švarm, [[Veran Matić]] |année=2006 |titre=The Unit |langue=sr |url=http://www.b92.net/specijal/jedinica-eng/index.php |éditeur=[[B92]], [[Vreme]] |medium=documentaire}} - sur les "Bérets Rouges", une unité paramilitaire serbe
* {{lien vidéo |people=Filip Švarm, [[Veran Matić]] |année=2006 |titre=The Unit |langue=sr |url=http://www.b92.net/specijal/jedinica-eng/index.php |éditeur=[[B92]], [[Vreme]] |medium=documentaire}} - sur les "Bérets Rouges", une unité paramilitaire serbe
* {{lien vidéo |people=Danica Vučenić |année=2003 |titre=Glave dole ruke na leđa ("Heads Down, Hands on the Back") |langue=sr |url=http://www.b92.net/video/video.php?nav_category=961&nav_id=469374 |éditeur=[[B92]], ANEM |medium=documentaire}} - sur les camps de prisonniers en Serbie
* {{lien vidéo |people=Danica Vučenić |année=2003 |titre=Glave dole ruke na leđa ("Heads Down, Hands on the Back") |langue=sr |url=http://www.b92.net/video/video.php?nav_category=961&nav_id=469374 |éditeur=[[B92]], ANEM |medium=documentaire}} - sur les camps de prisonniers en Serbie
* {{lien vidéo |people=[[Élie Chouraqui]] |année=2000 |titre=[[Harrison's Flowers]] |url=https://www.imdb.com/title/tt0216799/ |éditeur=[[StudioCanal]], [[France 2]], [[Canal+]] |medium=film de guerre}}
* {{lien vidéo |people=[[Élie Chouraqui]] |année=2000 |titre=Harrison's Flowers |url=https://www.imdb.com/title/tt0216799/ |éditeur=[[StudioCanal]], [[France 2]], [[Canal+]] |medium=film de guerre}}
* {{lien vidéo |people=[[Vinko Brešan]] |titre=[[Comment la guerre a commencé sur mon île]]|année=1996 |medium=comédie noire}}
* {{lien vidéo |people=[[Vinko Brešan]] |titre=[[Comment la guerre a commencé sur mon île]]|année=1996 |medium=comédie noire}}
* {{lien vidéo |année=1994 |people=[[National Broadcasting Company|NBC]] |titre=[[Urgences (série télévisée)|Urgences]] |url=http://www.nbc.com/ER/ |éditeur=ANEM |medium=série télévisée}} - Le personnage du {{Dr}} [[Luka Kovač]], joué par [[Goran Višnjić]], qui apparaît pour la première fois en 1999 perdit son épouse et ses enfants durant la guerre. Ils furent tués lorsqu'un tir d'artillerie toucha leur maison.
* {{lien vidéo |année=1994 |people=[[National Broadcasting Company|NBC]] |titre=Urgences |url=http://www.nbc.com/ER/ |éditeur=ANEM |medium=série télévisée}} - Le personnage du {{Dr}} [[Luka Kovač]], joué par [[Goran Višnjić]], qui apparaît pour la première fois en 1999 perdit son épouse et ses enfants durant la guerre. Ils furent tués lorsqu'un tir d'artillerie toucha leur maison.


== Notes ==
== Notes ==
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* {{Ouvrage |langue=hr |prénom1=Nikica |nom1=Barić |titre=Srpska pobuna u Hrvatskoj : 1990-1995 ("Serb Rebellion in Croatia : 1990-1995") |lieu=Zagreb |éditeur=Golden marketing-Tehnička knjiga |année=2005 |pages totales= |isbn=953-212-249-4 |isbn2=9789532122497 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=gmRbRwAACAAJ}}
* {{Ouvrage |langue=hr |prénom1=Nikica |nom1=Barić |titre=Srpska pobuna u Hrvatskoj : 1990-1995 ("Serb Rebellion in Croatia : 1990-1995") |lieu=Zagreb |éditeur=Golden marketing-Tehnička knjiga |année=2005 |isbn=953-212-249-4 |isbn2=9789532122497 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=gmRbRwAACAAJ}}
* {{Ouvrage |langue=en |co-auteur=Mieczyslaw Boduszynski, Raphael Draschtak, Igor Graovac, Sally Kent, Rüdiger Malli, Srdja Pavlović, Jason Vuić |prénom1=Mile |nom1=Bjelajac |prénom2=Ozren |nom2=Žunec |prénom3=Charles W. |nom3=Ingrao |responsabilité3=éditeur |prénom4=Thomas Allan |nom4=Emmert |responsabilité4=éditeur |titre=Confronting the Yugoslav Controversies |sous-titre=a Scholars' Initiative |éditeur=Purdue University Press |année=2009 |pages totales=444 |format=PDF |isbn=978-1-55753-533-7 |isbn2=1-55753-533-7 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=t0nYdgFrdG8C |titre chapitre=The War in Croatia, 1991-1995 |lire en ligne-doublon=http://www.cla.purdue.edu/academic/history/facstaff/Ingrao/si/Team_7_Full_Text_Report.pdf <!--PARAMETRE 'lire en ligne-doublon' N'EXISTE PAS -->}}
* {{Ouvrage |langue=en |co-auteurs=Mieczyslaw Boduszynski, Raphael Draschtak, Igor Graovac, Sally Kent, Rüdiger Malli, Srdja Pavlović, Jason Vuić |prénom1=Mile |nom1=Bjelajac |prénom2=Ozren |nom2=Žunec |prénom3=Charles W. |nom3=Ingrao |responsabilité3=éditeur |prénom4=Thomas Allan |nom4=Emmert |responsabilité4=éditeur |titre=Confronting the Yugoslav Controversies |sous-titre=a Scholars' Initiative |éditeur=Purdue University Press |année=2009 |pages totales=444 |format=PDF |isbn=978-1-55753-533-7 |isbn2=1-55753-533-7 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=t0nYdgFrdG8C |titre chapitre=The War in Croatia, 1991-1995 }}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Jerry |nom1=Blaskovich |titre=Anatomy of Deceit : An American Physician's First-Hand Encounter with the Realities of the War in Croatia |éditeur=Dunhill Publishing |année=1997 |pages totales=247 |isbn=0-935016-24-4 |isbn2=9780935016246 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=ngkIAAAACAAJ}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Jerry |nom1=Blaskovich |titre=Anatomy of Deceit : An American Physician's First-Hand Encounter with the Realities of the War in Croatia |éditeur=Dunhill Publishing |année=1997 |pages totales=247 |isbn=0-935016-24-4 |isbn2=9780935016246 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=ngkIAAAACAAJ}}
* {{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=https://books.google.hr/books?id=KLa-AAAACAAJ|titre=Croatian Information Centre }}
* {{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=https://books.google.hr/books?id=KLa-AAAACAAJ|titre=Croatian Information Centre }}
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* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Richard C. |nom1=Frucht |titre=Eastern Europe |sous-titre=an introduction to the people, lands, and culture |lieu=Santa Barbara (Calif.) |éditeur=ABC-CLIO |année=2005 |pages totales=928 |isbn=1-57607-800-0 |isbn2=9781576078006 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=lVBB1a0rC70C}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Richard C. |nom1=Frucht |titre=Eastern Europe |sous-titre=an introduction to the people, lands, and culture |lieu=Santa Barbara (Calif.) |éditeur=ABC-CLIO |année=2005 |pages totales=928 |isbn=1-57607-800-0 |isbn2=9781576078006 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=lVBB1a0rC70C}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Ivo |nom1=Goldstein |lien auteur1=Ivo Goldstein |titre=Croatia |sous-titre=A History |éditeur=C. Hurst & Co. Publishers |année=1999 |pages totales=281 |isbn=1-85065-525-1 |isbn2=9781850655251 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=pSxJdE4MYo4C}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Ivo |nom1=Goldstein |lien auteur1=Ivo Goldstein |titre=Croatia |sous-titre=A History |éditeur=C. Hurst & Co. Publishers |année=1999 |pages totales=281 |isbn=1-85065-525-1 |isbn2=9781850655251 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=pSxJdE4MYo4C}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Alan |nom1=Hanson |prénom2=Melanie C. |nom2=Greenberg |responsabilité2=éditeur |prénom3=John H. |nom3=Barton |responsabilité3=éditeur |prénom4=Margaret E. |nom4=McGuinness |responsabilité4=éditeur |titre=Words Over War, Mediation and Arbitration to Prevent Deadly Conflict |éditeur=Rowman & Littlefield |année=2000 |pages totales= |isbn=0-8476-9892-0 |lire en ligne=http://www.wilsoncenter.org/subsites/ccpdc/pubs/words/int.pdf |titre chapitre=Croatian Independence from Yugoslavia, 1991-1992 |lire en ligne-doublon=http://www.wilsoncenter.org/subsites/ccpdc/pubs/words/3.pdf <!--PARAMETRE 'lire en ligne-doublon' N'EXISTE PAS -->}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Alan |nom1=Hanson |prénom2=Melanie C. |nom2=Greenberg |responsabilité2=éditeur |prénom3=John H. |nom3=Barton |responsabilité3=éditeur |prénom4=Margaret E. |nom4=McGuinness |responsabilité4=éditeur |titre=Words Over War, Mediation and Arbitration to Prevent Deadly Conflict |éditeur=Rowman & Littlefield |année=2000 |isbn=0-8476-9892-0 |lire en ligne=http://www.wilsoncenter.org/subsites/ccpdc/pubs/words/int.pdf |titre chapitre=Croatian Independence from Yugoslavia, 1991-1992 }}
* {{Ouvrage |langue=sr |prénom1=Veljko |nom1=Kadijević |lien auteur1=Veljko Kadijević |titre=Moje viđenje raspada : vojska bez države ("My View of Dissolution : an Army Without a State") |lieu=Belgrade |éditeur=Politika |année=1993 |pages totales= |isbn=86-7607-047-4 |isbn2=9788676070473 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=dJJsQgAACAAJ}}
* {{Ouvrage |langue=sr |prénom1=Veljko |nom1=Kadijević |lien auteur1=Veljko Kadijević |titre=Moje viđenje raspada : vojska bez države ("My View of Dissolution : an Army Without a State") |lieu=Belgrade |éditeur=Politika |année=1993 |isbn=86-7607-047-4 |isbn2=9788676070473 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=dJJsQgAACAAJ}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Michael |nom1=Mann |titre=The Dark Side of Democracy |sous-titre=Explaining Ethnic Cleansing |éditeur=Cambridge University Press |année=2005 |pages totales=580 |isbn=0-521-53854-8 |isbn2=9780521538541 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=cGHGPgj1_tIC}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Michael |nom1=Mann |titre=The Dark Side of Democracy |sous-titre=Explaining Ethnic Cleansing |éditeur=Cambridge University Press |année=2005 |pages totales=580 |isbn=0-521-53854-8 |isbn2=9780521538541 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=cGHGPgj1_tIC}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Stjepan |nom1=Mesić |lien auteur1=Stjepan Mesić |titre=The Demise of Yugoslavia |sous-titre=A Political Memoir |éditeur=Central European University Press |année=2004 |pages totales= |isbn=963-9241-81-4 |isbn2=9789639241817 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=mButzsYUurkC}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Stjepan |nom1=Mesić |lien auteur1=Stjepan Mesić |titre=The Demise of Yugoslavia |sous-titre=A Political Memoir |éditeur=Central European University Press |année=2004 |isbn=963-9241-81-4 |isbn2=9789639241817 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=mButzsYUurkC}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Stjepan Gabriel |nom1=Meštrović |titre=Genocide After Emotion |sous-titre=The Postemotional Balkan War |lieu=London/New York |éditeur=Routledge |année=1996 |pages totales=225 |isbn=0-415-12294-5 |isbn2=9780415122948 |lire en ligne=https://books.google.se/books?id=xGShXjNZzEsC}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Stjepan Gabriel |nom1=Meštrović |titre=Genocide After Emotion |sous-titre=The Postemotional Balkan War |lieu=London/New York |éditeur=Routledge |année=1996 |pages totales=225 |isbn=0-415-12294-5 |isbn2=9780415122948 |lire en ligne=https://books.google.se/books?id=xGShXjNZzEsC}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Sabrina P. |nom1=Ramet |titre=The Three Yugoslavias : State-Building and Legitimation, 1918-2005 |éditeur=Indiana University Press |année=2006 |pages totales= |isbn=0-253-34656-8 |isbn2=9780253346568 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=FTw3lEqi2-oC}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Sabrina P. |nom1=Ramet |titre=The Three Yugoslavias : State-Building and Legitimation, 1918-2005 |éditeur=Indiana University Press |année=2006 |isbn=0-253-34656-8 |isbn2=9780253346568 |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=FTw3lEqi2-oC}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Eric |nom1=Wertheim |titre=Naval Institute Guide to Combat Fleets of the World |sous-titre=Their Ships, Aircraft, and Systems |éditeur=Naval Institute Press |année=2007 |pages totales=1058 |isbn=978-1-59114-955-2 |isbn2=1-59114-955-X |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=TJunjRvplU4C}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Eric |nom1=Wertheim |titre=Naval Institute Guide to Combat Fleets of the World |sous-titre=Their Ships, Aircraft, and Systems |éditeur=Naval Institute Press |année=2007 |pages totales=1058 |isbn=978-1-59114-955-2 |isbn2=1-59114-955-X |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=TJunjRvplU4C}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Union de l'Europe occidentale]] |titre=Proceedings-Assembly of Western European Union : Actes officiels-Assemblée de l'Union de l'Europe |éditeur=[[Université de Virginie]] |année=1986 |pages totales= |isbn= |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=aQcVAAAAYAAJ}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Union de l'Europe occidentale]] |titre=Proceedings-Assembly of Western European Union : Actes officiels-Assemblée de l'Union de l'Europe |éditeur=[[Université de Virginie]] |année=1986 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.hr/books?id=aQcVAAAAYAAJ}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==

Dernière version du 18 avril 2024 à 20:29

Guerre de Croatie
Description de cette image, également commentée ci-après
Dans le sens des aiguilles d'une montre en partant du haut : la rue centrale de Dubrovnik, le Stradun lors du siège de la ville ; le château d'eau de Vukovar détruit arborant le drapeau croate ; soldats de l'armée croate se préparant à détruire un char serbe ; le cimetière de la ville de Vukovar ; char T-54 serbe détruit sur la route de Drniš.
Informations générales
Date 17 août 1991 - 12 novembre 1995
(4 ans, 2 mois et 26 jours)[A 1]
Lieu Croatie[A 2]
Casus belli Incident des lacs de Plitvice
Déclaration d'indépendance de la Croatie
Issue

Victoire croate

Changements territoriaux Le gouvernement croate prend le contrôle de la majorité des territoires croates occupés par les rebelles serbes, le reste étant contrôlé par l'ATNUSO[A 3].
Belligérants
République serbe de Krajina République serbe de Krajina[A 4]

Yugoslav People's Army Armée populaire yougoslave (JNA)
(contrôlée par la Drapeau de la Serbie Serbie)[A 5]
(1991-92)

Drapeau de la République serbe de Bosnie République serbe de Bosnie[A 6]
(1992-95)
Drapeau de la Croatie République de Croatie[A 7]
Drapeau de la Bosnie-Herzégovine République de Bosnie-Herzégovine[A 8]
(1995)
Commandants
Drapeau de la Serbie Slobodan Milošević
Milan Babić
Goran Hadžić
Milan Martić
Mile Mrkšić
Yugoslav People's Army Veljko Kadijević
Drapeau de la Serbie Jovica Stanišić
Drapeau de la Serbie Franko Simatović (en)
Radovan Karadžić
Ratko Mladić
Drapeau de la Croatie Franjo Tuđman
Drapeau de la Croatie Gojko Šušak (en)
Drapeau de la Croatie Anton Tus (en)
Drapeau de la Croatie Janko Bobetko (en)
Drapeau de la Croatie Zvonimir Červenko (en)
Drapeau de la Croatie Petar Stipetić (en)
Drapeau de la Croatie Zvonimir Skender
Drapeau de la Bosnie-Herzégovine Atif Dudaković
Pertes
Sources serbes :
  • 7 501[A 9]- 8 039 tués ou disparus[16],[17]
    • 5 603 combattants
      (SVK: 4 324
      JNA: 1 279)
    • 2 344 civils
  • 447 316 déplacés[18]

Sources internationales :

  • 300 000 déplacés[19]
Sources croates :
  • 13 583 tués ou disparus[20]
  • (10 668 morts confirmées, 2 915 disparus)
  • 37 180 blessés ou
  • 12 000+ tués ou disparus[21] ou
  • 15 970 tués ou disparus[15]
    • 8 147 soldats
    • 6 605 civils
    • 1 218 disparus

UNHCR:

  • 247 000 Croates et non-Serbes déplacés[22]
    (en octobre 1993)

Guerres de Yougoslavie

La guerre de Croatie est un élément marquant de la dislocation de la Yougoslavie qui scelle l'effondrement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. Elle s'est déroulée du au . Elle oppose la Croatie, qui a proclamé son indépendance le 25 juin 1991 à l'Armée populaire yougoslave (JNA) y compris la marine militaire yougoslave (JRM) sous le contrôle du gouvernement fédéral de Belgrade. Ce dernier ne contrôlait plus, à ce moment, que la Serbie, le Monténégro et des Serbes de Bosnie-Herzégovine et de Croatie : selon son point de vue, la république socialiste de Croatie avait « fait sécession » tandis que du point de vue croate, il s'agit d'une guerre d'indépendance, également désignée par les expressions guerre patriotique (Domovinski rat) ou agression de la Grande Serbie[23],[21]». Dans les sources serbes, on parle de guerre en Croatie (Rat u Hrvatskoj)[24].

Au début, la guerre oppose des civils : les forces de police croates et des milices serbes vivant dans la république socialiste de Croatie, qui veulent rester au sein de la Yougoslavie. Comme la JNA est de moins en moins communiste et fédérale, et de plus en plus nationaliste serbe, de nombreuses unités de cette dernière assistent les milices serbes combattant en Croatie[25],[26],[27].

Puis la JNA tente de mettre fin à la sécession de la Croatie en envahissant son territoire tandis que la JRM bloque les côtes et mine certains chenaux ou ports[28],[29]. L'échec de ce projet pousse les forces serbes à conquérir en Croatie le maximum de territoires ayant une majorité ou une forte minorité serbe[30],[31],[32],[33] et à y établir la République serbe de Krajina (RSK). Ceci, joint à la fondation d'une entité similaire en Bosnie-Herzégovine, sera interprété par les Croates et les Bosniaques comme une volonté de créer une « Grande Serbie » à leur détriment[34]. En 2007, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) condamnera Milan Martić, un des dirigeants serbes en Croatie, pour ses liens avec Slobodan Milošević en vue de créer un « État serbe unifié »[35]. À la fin de l'année 1991, la majeure partie de la Croatie est touchée par la guerre, avec de nombreuses villes et villages lourdement endommagés par les combats[36] et le reste faisant face à l'afflux de centaines de milliers de réfugiés[37].

En , un cessez-le-feu est conclu puis la Croatie est reconnue par la communauté internationale[38],[39]. Les lignes de front se stabilisent, la Force de protection des Nations Unies (UNPROFOR) est déployée et les combats n'éclateront plus que de façon sporadiques les trois années suivantes. La RSK contrôle alors 13 913 kilomètres carrés, c'est-à-dire un quart de la Croatie[40].

En 1995, la Croatie lance deux offensives majeures, les opérations Éclair et Tempête[3],[41], qui lui permettent de reconquérir les territoires qui ne sont pas sous son contrôle, mettant ainsi fin à la guerre en sa faveur. L'Administration transitoire des Nations unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem occidental (UNTAES) est pacifiquement réintégrée au sein de la Croatie en 1998[4],[5]. Sur les crimes commis par les Croates pendant cette offensive, la cour d'appel du TPIY, le , reconnaîtra non coupables [42] de toutes les charges pesant contre eux les généraux croates Ante Gotovina et Mladen Markač (en), cassant ainsi le verdict de première instance selon lequel ils auraient fait partie d'un groupe militaire et politique croate dont l'objectif aurait été d'expulser les Serbes de Krajina[Lequel ?] hors de Croatie en [43].

Cependant, la plus grande partie de la Croatie est dévastée, avec un quart de son économie détruite, et l'ONU estime les dégâts à environ 37 milliards de dollars[44]. Le nombre de morts est estimé à 20 000 pour les deux camps[45] et il y a eu des réfugiés de chaque côté, les Croates principalement au début de la guerre et les Serbes vers la fin. Depuis lors, la Serbie et la Croatie se sont réconciliées en partie[46],[47], mais les blessures de la guerre persistent.

Contexte[modifier | modifier le code]

Montée des nationalismes en Yougoslavie[modifier | modifier le code]

La guerre en Croatie est le résultat de la montée des nationalismes dans les années 1980 qui mène à la dislocation de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. La crise s'aggrave avec l'effondrement du Bloc de l'Est à la fin de la Guerre froide, symbolisé par la chute du mur de Berlin en 1989. En Yougoslavie, le parti communiste, officiellement appelé ligue des communistes de Yougoslavie perd sa base idéologique[48].

Dans les années 1980, les mouvements sécessionnistes albanais au Kosovo et en Serbie entraînent la répression de la majorité albanaise dans les provinces du sud de la Serbie[49]. Les républiques socialistes de Slovénie et de Croatie, plus prospères, aspirent à une plus large décentralisation et à la démocratisation[50]. La Serbie, dirigée par Slobodan Milošević, reste attachée à la centralisation et au pouvoir d'un parti unique, le parti communiste yougoslave. Milošević met d'ailleurs fin à l'autonomie du Kosovo et de la Voïvodine[49],[51],[52].

Comme la Slovénie et la Croatie tentent d'obtenir une plus large autonomie au sein de la fédération, sous la forme d'une confédération ou d'une indépendance complète, les idées nationalistes commencent à se développer au sein des cercles communistes dirigeants. L'accession au pouvoir de Milošević s'asseoit sur des discours en faveur d'une Yougoslavie unifiée où tous les pouvoirs seraient centralisés à Belgrade[53]. Lors de la commémoration du 600e anniversaire de la bataille de Kosovo Polje le , il avance que si les « batailles et les querelles » actuelles sont pacifiques, la possibilité qu'elles deviennent violentes n'est pas exclue[54]. La situation politique s'aggrave lorsque le futur président du parti radical serbe, Vojislav Šešelj, visite les États-Unis en 1989 et reçoit le titre honorifique de voïvode (duc) des mains de Momčilo Đujić, un chef des Chetniks de la Seconde Guerre mondiale au cours d'une commémoration de la bataille de Kosovo Polje[55]. Des années plus tard, le chef des Serbes de Croatie, Milan Babić, assure que Momčilo Đujić a financièrement soutenu les Serbes de Croatie dans les années 1990[56].

En , la crise redouble d'intensité après l'adoption d'amendements à la constitution serbe, qui permettent au gouvernement serbe de reprendre le contrôle total des provinces autonomes du Kosovo et de Voïvodine. Jusqu'à présent, certaines décisions politiques sont prises au sein de ces provinces et elles disposent du droit de vote à l'élection du Président de la République fédérative socialiste de Yougoslavie (six voix pour les différentes républiques et deux pour les régions autonomes)[57]. La Serbie, gouvernée par Slobodan Milošević obtient trois des huit voix et la quatrième est celle du Monténégro dont le gouvernement a échappé à un coup d'État en [58] mais est tombé en [59]. Une fois acquis le contrôle par la Serbie de quatre des huit votes fédéraux, elle est en mesure de bloquer les décisions n'allant pas dans son sens et rend le système administratif inefficace. Cette situation énerve les autres républiques (Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine et Macédoine) qui appellent à une réforme de la fédération yougoslave[60].

Changements électoraux et constitutionnels[modifier | modifier le code]

L'affaiblissement du régime communiste permet aux divers nationalismes de renforcer leur influence politique y compris au sein de la ligue des communistes de Yougoslavie. En 1989, les partis politiques sont autorisés et beaucoup sont créés dont l'Union démocratique croate (croate : Hrvatska Demokratska Zajednica) (HDZ), menée par Franjo Tuđman, qui deviendra par la suite le premier président de la République de Croatie[61]. Tuđman réalise des visites à l'étranger à la fin des années 1980 pour gagner le soutien de la diaspora croate[62].

En , la ligue des communistes se divise sur la question des républiques autonomes. Au cours du 14e congrès extraordinaire de la ligue des communistes de Yougoslavie, le , les différentes délégations ne peuvent s'accorder sur les principaux problèmes au sein de la fédération. Les délégations croates et slovènes demandent la mise en place d'une fédération plus souple mais cette idée est rejetée par la délégation serbe menée par Milošević. En conséquence, les délégués croates et slovènes quittent le congrès[63],[64].

Les présidents Franjo Tuđman et Milan Kučan instaurent une économie de marché et mettent en place des réformes politiques, en sortant la Croatie et la Slovénie de la Yougoslavie

En , Jovan Rašković (en) fonde le Parti démocrate serbe (SDS) à Knin. Son programme avance que « la division régionale de la Croatie était obsolète » et qu'« elle ne correspondait pas aux intérêts du peuple serbe »[65]. Le parti souhaite un redécoupage des subdivisions pour correspondre à la composition ethnique des zones et revendique le droit des territoires possédant une « composition ethnique spéciale » à devenir autonomes. Ce programme fait écho à la position de Milošević qui veut redessiner les frontières intérieures de la Yougoslavie pour permettre à tous les Serbes de vivre au sein d'un même pays[31]. Les dirigeants les plus influents du SDS sont Milan Babić et Milan Martić qui deviennent des officiels de haut rang au sein de la République serbe de Krajina (RSK). Au cours de son procès, Babić avance qu'il a été la victime de la propagande de Belgrade visant à démontrer que les Serbes de Croatie sont menacés de génocide par la majorité croate[66]. Le , 50 000 Serbes se rassemblent à Petrova Gora pour soutenir Milošević et s'opposer à Tuđman et aux autres Croates[67],[68].

Les premières élections libres en Croatie et en Slovénie sont prévues quelques mois plus tard[69]. Le premier tour des élections en Croatie a lieu le et le second le [70]. Le HDZ base sa campagne sur la question d'une plus grande autonomie pour la Croatie en s'opposant à l'idéologie centraliste yougoslave, alimentant le sentiment au sein de la population croate que seul le « HDZ pouvait protéger la Croatie des aspirations de Slobodan Milošević en vue de créer une Grande Serbie ». Il remporte les élections (suivi par les communistes réformés du Parti social-démocrate de Croatie d'Ivica Račan) et doit mettre en place un nouveau gouvernement croate[70].

L'atmosphère est électrique en 1990, particulièrement dans la période précédant les élections. Le , un match de football est organisé à Zagreb entre le Dinamo Zagreb et l'Étoile rouge de Belgrade. Le match dégénère en émeute entre les supporters et la police[71].

Le , le nouveau parlement croate tient sa première session. Le président Tuđman annonce la rédaction d'une nouvelle constitution (ratifiée à la fin de l'année) et des changements économiques, politiques et sociaux. La minorité serbe s'inquiète pour ses droits dans ce nouvel État à majorité croate[72]. En 1991, elle représente 12,2 % de la population mais est sur-représentée dans les postes administratifs dont la police : 17,7 % sont Serbes. Cette proportion encore plus importante lors des années précédentes a créé le sentiment que les Serbes sont les gardiens du régime communiste[73]. Après l'accession au pouvoir du HDZ, certains Serbes employés dans la police et l'administration sont remplacés par des Croates[74].

D'après le recensement de 1991 en Croatie, le pourcentage de personnes se déclarant serbes est de 12 % contre 78 % se déclarant croates[75]. Le , le parlement de Croatie ratifie la nouvelle constitution qui fait évoluer le statut des Serbes de "composante de la nation" à "minorité nationale"[76]. Cette décision alimente l'extrémisme des Serbes de Croatie car elle semble renier les droits qui leur avaient été accordés par la précédente constitution socialiste[77]. Cependant la constitution définit la Croatie comme l'"État national des Croates et un État des membres d'autres nations et des minorités qui sont ses citoyens : Serbes […] à qui les mêmes droits sont accordés qu'aux citoyens Croates…"[72].

Soulèvement populaire et demande d'autonomie[modifier | modifier le code]

Carte des opérations planifiées par l'Armée populaire yougoslave (JNA) en 1991 telle qu'interprétée par la CIA

Les Serbes de Croatie ne cherchent pas particulièrement l'indépendance avant 1990. Le , une assemblée serbe est établie à Srb (en), au nord de Knin pour représenter cette minorité. L'assemblée déclare la « souveraineté et l'autonomie du peuple serbe en Croatie[72] ». Le , la SAO Krajina est proclamée par les municipalités des régions de Dalmatie du Nord et de Lika dans le Sud-Est de la Croatie. L'article 1 du statut de la SAO Krajina la définissant comme une « forme d'autonomie territoriale au sein de la république de Croatie » où la constitution croate, les lois étatiques et le statut de la SAO Krajina sont conjointement appliquées[72],[78].

À la suite de l'élection de Tuđman et la supposée menace de la nouvelle constitution[76], les nationalistes serbes de la région de Kninska Krajina commencent à mener des opérations militaires contre les représentants du gouvernement croate. Les municipalités serbes locales et le « Conseil national serbe » nouvellement établis contrôlent de plus en plus de territoires qui vont donner naissance au gouvernement de la République serbe de Krajina (RSK)[72].

En , un référendum, non reconnu, concernant la question de la « souveraineté et de l'autonomie » des Serbes en Croatie est soumis dans les régions à majorité serbe près de la frontière de la Bosnie-Herzégovine[79]. Son objectif est de valider l'opposition à des modifications constitutionnelles. Le gouvernement croate tente d'empêcher la tenue du référendum en envoyant la police dans les commissariats des régions serbes pour saisir les armes[Lesquelles ?]. Lors de la Révolution des Rondins, les Serbes des territoires du Sud de la Croatie près de Knin bloquent les routes vers les zones touristiques de Dalmatie[80],[81]. Par la suite, lors du procès de Milan Martić, Milan Babić avance qu'il a été trompé par Martić dans le déclenchement de la « Révolution » et que la totalité de la guerre en Croatie est de la responsabilité de Martić et a été orchestrée par Belgrade[82]. Cette affirmation est confirmée par une interview de Martić publiée en 1991[83]. Babić confirme qu'en , Milošević a pris le contrôle de l'armée populaire yougoslave (JNA)[84]. Le gouvernement croate répond au blocage des routes en envoyant des unités spéciales de police par hélicoptère sur la zone mais celles-ci sont interceptées par des avions de chasse de l'armée de l'air yougoslave et doivent repartir vers Zagreb. Les Serbes abattent des arbres et utilisent des bulldozers pour bloquer les routes et isoler des villes comme Knin ou Benkovac près de la côte Adriatique. Le , le journal serbe Večernje novosti écrit que près de « deux millions de Serbes étaient prêts à se rendre en Croatie pour se battre[80] ».

Immédiatement après le référendum sur l'indépendance de la Slovénie et la proclamation de la nouvelle constitution croate, l'armée populaire yougoslave annonce qu'une nouvelle doctrine de défense serait appliquée à travers le territoire. L'ancienne doctrine en vigueur sous Tito qui prévoyait que chaque république maintiendrait une force de défense territoriale (croate : Teritorijalna obrana) (TO) était remplacée par un système de défense centralisé. Les républiques perdraient leur rôle dans les questions de maintien de l'ordre et leur TO seraient désarmées et placées sous le contrôle du quartier-général de la JNA à Belgrade[85]. Dans le cas de la TO croate, cela ne changeait pas grand-chose car la JNA avait déjà confisqué les armes à la veille des élections parlementaires en [86]. Un ultimatum est lancé pour demander le désarmement et la dissolution de toutes les forces militaires jugées illégales par les autorités yougoslaves. Comme l'ultimatum initial ne précise pas quelles forces sont illégales, les autorités centrales yougoslaves précisent que la demande vise explicitement les forces armées officielles de Croatie[87],[88]. Les autorités croates refusent et l'armée yougoslave retire l'ultimatum six jours après son émission[89],[90].

Forces militaires en présence[modifier | modifier le code]

Serbes[modifier | modifier le code]

La JNA trouve son origine dans les organisations de partisans opposés aux forces de l'Axe durant la guerre de résistance de 1941-1945. Le succès des partisans mène la JNA à baser la plus grande partie de sa stratégie sur la guerre de guérilla vis-à-vis soit de l'OTAN ou du Pacte de Varsovie d'autant plus que le manque de matériel la placerait dans une position difficile dans le cas d'un autre type de guerre. Cette approche mène à la mise en place d'un système de défense territoriale[91].

Sur le papier, la JNA apparaît comme une force puissante avec 2 000 chars et 300 avions à réaction (tous produits localement ou en Union soviétique). Cependant, en 1991, la plupart de ces équipements ont plus de 30 ans et le matériel se compose principalement de chars T-54/55 et d'appareils de type MiG-21[92]. La JNA déploie également environ 300 chars M-84 (une version locale du T-72 soviétique) et un grand nombre d'avions d'attaque au sol tel que les Soko G-4 Super Galeb et les Soko J-22 Orao dont l'armement inclut des missiles guidés AGM-65 Maverick[93]. De même, des équipements rustiques comme les missiles anti-chars AT-5 ou les missiles anti-aériens comme le texte=SA-14 sont disponibles en grand nombre et sont conçus pour détruire des armements bien plus perfectionnés. Avant la guerre, la JNA comptait 169 000 réguliers dont 70 000 officiers. Les combats en Slovénie débouchèrent sur un grand nombre de désertions et l'armée fit appel aux réserves serbes. Environ 100 000 d'entre eux évitent la conscription et les autres se révèlent peu efficaces. La JNA doit donc compter sur les forces paramilitaires[94]. Ces unités paramilitaires comme les Aigles blancs, la Garde serbe, la Dušan Silni et la Garde volontaire serbe qui se distinguent par leurs exactions et les massacres vis-à-vis des Croates et des civils non-Serbes sont de plus en plus utilisées par les forces yougoslaves et serbes[95],[96]. On peut également citer l'emploi de mercenaires, principalement russes, par la RSK[97]. Avec le retrait des forces de la JNA en 1992, les unités sont réorganisées en tant qu'armée de Serbie Krajina mais celle-ci conserve l'organisation de la JNA[8],[98].

En 1991, le corps des officiers de la JNA est dominé par les Serbes et les Monténégrins. Ainsi, 60 % des officiers sont issus de ces deux nationalités même si elles ne représentent que 38 % de la population de la Yougoslavie[73]. En 1991, la JNA reçoit l'ordre de Slobodan Milošević et de Borisav Jović d'« éliminer complètement les Croates et les Slovènes de l'armée »[99].

Croates[modifier | modifier le code]

Lors de la bataille des casernes, les Croates s'emparèrent d'équipements militaire qui leur faisait cruellement défaut.

Les forces militaires croates sont dans un bien plus mauvais état que celles des Serbes. Dans les premiers mois de la guerre, le manque d'unités fait que c'est la police croate qui doit combattre. La garde nationale croate (croate : Zbor narodne garde), la nouvelle force croate est formée le et se transforme progressivement en une armée croate (croate : Hrvatska vojska) à partir de mars/[6]. L'armement manque cruellement et de nombreuses unités n'ont pas d'armes ou seulement des fusils de la Seconde Guerre mondiale. L'armée croate ne dispose que d'une poignée de chars dont des T-34 issus des surplus de l'après-guerre et ses forces aériennes sont dans un état encore plus dramatique car elles ne comptent que quelques biplans An-2 d'épandage agricole qui ont été convertis en bombardiers artisanaux[100]. Cependant, le moral est très élevé car les soldats défendent leur pays et leurs familles et, combattant dans des territoires familiers, ils se révèlent être une force redoutable[101],[102].

En , l'armée croate possède moins de 20 brigades. Après la mobilisation générale d'octobre, la taille de l'armée passe à 60 brigades et 37 bataillons à la fin de l'année[103],[104]. En 1991-1992, la Croatie est également soutenue par 456 soldats étrangers, principalement britanniques (139), français (69) et allemands (55)[105]. La capture des casernes de la JNA entre septembre et décembre permet de résoudre partiellement la pénurie d'équipement, notamment en récupérant la plupart de l'armement confisqué aux forces de défense territoriale en 1990. En 1995, l'équilibre des forces a significativement évolué. Les forces serbes en Croatie et en Bosnie-Herzégovine sont capables d'aligner environ 130 000 hommes tandis que l'armée croate, le conseil de défense croate (croate : Hrvatsko vijeće obrane) et l'armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine peuvent déployer environ 250 000 hommes et 570 chars[106],[107].

Déroulement de la guerre[modifier | modifier le code]

1991 : Début des hostilités[modifier | modifier le code]

Premiers incidents[modifier | modifier le code]

Monument honorant la première victime croate de la guerre, Josip Jović, qui périt lors de l'incident des lacs de Plitvice.

Les tensions inter-ethniques s'accroissent au fur et à mesure que les incidents alimentent les propagandes des deux camps. Les tensions dégénèrent en affrontements armés dans les zones à majorité serbe. Les Serbes mènent une série d'attaques contre les unités de police croates[1],[108] et plus de 20 personnes sont tuées à la fin du mois d'avril. Josip Jović d'Aržano fut le premier policier tué par les forces serbes lors de l'incident des lacs de Plitvice à la fin du mois de [2],[109]. Finalement, entre et , près de 200 attentats à la bombe et poses de mines, ainsi que 89 attaques contre la police croate, sont recensées[27].

En avril, les Serbes de Croatie commencent à former des mouvements de sécession. La question de l'influence du gouvernement serbe de Milošević dans la formation de ce mouvement reste discutée. Puis la république serbe de Krajina est proclamée dans les territoires croates avec une forte population serbe. Le gouvernement croate envoie des unités de police spéciale pour rétablir l'ordre. Le , le président croate Tuđman demande que les forces spéciales de policiers soient renommées Zbor Narodne Garde (Garde nationale) ce qui marque le début d'une force armée spécifique à la Croatie[6]. Les nouvelles unités sont présentées lors d'une parade militaire devant le stade Kranjčevićeva à Zagreb, le [110].

Le , la Constitution de la Yougoslavie prévoit que le croate Stjepan Mesić devienne le représentant de la présidence tournante de Yougoslavie. La Serbie, soutenue par le Kosovo, le Monténégro et la Voïvodine, dont les votes sont contrôlés par les Serbes, bloque cette nomination, laissant la Yougoslavie sans chef d'État et commandant en chef[111],[112]. Un nouveau vote deux jours plus tard échoue également. Ante Marković, premier ministre de Yougoslavie, propose la nomination d'un comité possédant les pouvoirs présidentiels[113]. Cependant, cette proposition est immédiatement rejetée par la Croatie car inconstitutionnelle[114]. La crise est résolue au bout de six semaines avec la nomination du Croate Stipe Mesić. Dans le même temps, l'armée fédérale et les forces de défense territoriales restent sous le contrôle des autorités fédérales de Milošević.

Déclaration d'indépendance[modifier | modifier le code]

Le , les autorités croates organisent un référendum sur l'indépendance avec l'option de rester au sein d'une Yougoslavie avec une plus large autonomie[115],[116]. Les autorités locales serbes appellent à un boycott qui est largement suivi par les Serbes de Croatie. 94 % de votants se prononcent en faveur de l'indépendance[117], la Croatie proclame son indépendance et révoque son appartenance à la Yougoslavie le [11],[118].

93,24 % 6,76 %
Pour Contre

En parallèle, ce même , la déclaration d'indépendance slovène est prononcée, avec un jour d'avance sur les prévisions, afin de prendre de court le pouvoir yougoslave, en faisant front commun avec la Croatie. Cette déclaration est suivie, en juin et , par un court conflit militaire qui se termine rapidement par une conclusion paisible, grâce à l'homogénéité de la population slovène[119],[120].

La Commission européenne presse les autorités croates de mettre en place un moratoire de trois mois sur la décision[121]. La Croatie accepte de geler la déclaration pour trois mois ce qui fait provisoirement baisser la pression[12].

Escalade du conflit[modifier | modifier le code]

En juillet, dans une tentative pour sauver ce qui reste de la Yougoslavie, les forces de la JNA sont impliquées dans des opérations contre les zones à majorité croate. En juillet, les forces de défense territoriales menées par les Serbes commencent à avancer le long de la côte dalmate au cours de l'opération Coast-91[122]. Au début du mois d'août, de larges zones de la Banija avaient été envahies par les forces serbes[123].

Avec le début des opérations militaires en Croatie, les Croates et de nombreux conscrits serbes commencent à déserter massivement de la JNA comme cela s'est passé en Slovénie[124],[122]. Les Albanais et les Macédoniens commencent à chercher des moyens légaux pour quitter la JNA ou pour faire leur service en Macédoine ; ces mouvements accroissent encore l'homogénéité ethnique des troupes de la JNA en Croatie[125].

Un mois après que la Croatie a déclaré son indépendance, l'armée yougoslave et les autres forces serbes contrôlent un peu moins d'un tiers du territoire croate[123], principalement dans les zones à majorité serbe[126],[127]. Les forces yougoslaves et serbes possèdent une supériorité en armement et en équipement. Leur stratégie militaire repose sur de larges bombardements d'artillerie souvent sans prendre en compte la présence de civils. Avec la progression des hostilités, les villes de Dubrovnik, Gospić, Šibenik, Zadar, Karlovac, Sisak, Slavonski Brod, Osijek, Vinkovci et Vukovar sont attaquées par les forces yougoslaves[128],[129],[130],[131]. Les Nations unies imposent un embargo sur les armes ; cependant cela n'affecte pas la JNA qui peut compter sur un large arsenal accumulé pendant la Guerre froide mais pose de gros problèmes à la nouvelle armée croate. Le gouvernement croate commence à importer des armes par contrebande[132],[133].

Destructions dans la rue principale de Dubrovnik (gauche) et carte des tirs d'artillerie dans la ville fortifiée (droite)

En , la ville frontière de Vukovar est attaquée et la bataille de Vukovar commence[134],[135]. La Slavonie orientale est lourdement touchée tout au long de cette période avec la formation de lignes de front autour d'Osijek et de Vinkovci en parallèle à l'encerclement de Vukovar[136].

En septembre, les troupes serbes encerclent complètement la ville de Vukovar. Les troupes croates se retranchent dans la ville et résistent aux assauts des troupes d'élite mécanisées de la JNA[137] et des paramilitaires serbes[95],[138]. La population croate fuit massivement la ville. Les estimations des victimes du siège varient entre 1 798 et 5 000[96]. 22 000 personnes furent expulsés après la prise de la ville[139].

Le , la marine yougoslave reprend son blocus des principaux ports de Croatie. Cette action suit plusieurs mois d'immobilisme des forces de la JNA et coïncide avec la fin de l'opération Coast-91 au cours de laquelle l'armée yougoslave a échoué à prendre le contrôle de la côte pour couper l'accès de la Dalmatie au reste de la Croatie[140]. Le , le président Tuđman fait un discours dans lequel il appelle l'ensemble de la population à se mobiliser contre l'"impérialisme de la Grande Serbie" poursuivi par la JNA et les forces paramilitaires serbes[104]. Le , l'armée de l'air yougoslave attaque les bâtiments gouvernementaux à Zagreb[141],[142]. Le jour suivant, après l'expiration du moratoire de trois mois, le parlement croate coupe ses derniers liens avec la Yougoslavie[13]. Le bombardement des bureaux gouvernementaux et le siège de Dubrovnik qui commence en octobre[143] mènent à la mise en place de sanctions contre la Serbie par l'Union européenne[144],[145]. L'attention des médias internationaux se concentre sur les dommages causés à l'héritage culturel de Dubrovnik et les inquiétudes concernant les populations civiles passent au second plan[146]. Ainsi, le quartier historique classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO est la cible de plus de 650 tirs d'artillerie[147].

Paroxysme du conflit[modifier | modifier le code]

Photos des victimes du massacre de Lovas

En réponse à l'avancée du 5e corps de la JNA à travers la Save vers Pakrac et en direction du nord dans la Slavonie occidentale[148], l'armée croate lance alors une contre-attaque au début de , sa première offensive majeure de la guerre. L'opération Otkos 10 permet à la Croatie de reprendre une zone comprise entre les montagnes Bilogora et Papuk[25],[149]. Après cinq jours d'attaque, l'armée croate a repris environ 270 km2[149].

En octobre et début novembre, la situation pour les Croates de Vukovar devient de plus en plus désespérée[36],[150] et le , la ville tombe aux mains des Serbes après un siège de trois mois[151]. Ces derniers commettent le massacre de Vukovar, à savoir l'assassinat méthodique de 240 blessés de l'hôpital de Vukovar, jetés dans une fosse commune sur la plaine d'Ovčara (parmi eux se trouve un volontaire français, Jean-Michel Nicolier)[152]. Les survivants sont emmenés dans des camps d'internement comme celui d'Ovčara, de Velepromet ou de Sremska Mitrovica[153]. La ville de Vukovar est presque entièrement détruite. Au cours des 87 jours de siège, entre 8 000 et 9 000 obus sont tirés chaque jour sur la ville[154]. Les massacres de Lovas, d'Erdut et de Škabrnja qui ont lieu au même moment ont largement été éclipsés par la chute de Vukovar[155].

Le , le blocus naval des ports de Dalmatie est menacé par des navires civils. L'affrontement culmine lors de la bataille des détroits, lorsque l'artillerie côtière endommage ou coule de nombreux navires yougoslaves[156]. Après la bataille, les opérations navales yougoslaves sont limitées au sud de la mer Adriatique[157]. Les forces croates font de nouvelles avancées dans la seconde moitié de décembre lors de l'opération Orkan 91 qui permet de reprendre environ 1 440 km2, mais un cessez-le-feu durable est sur le point d'être signé[149]. La fin de l'opération marque la fin de six mois d'intenses combats qui ont coûté la vie à près de 10 000 personnes et en ont déplacé plusieurs dizaines de milliers[158].

Le , la Croatie est officiellement reconnue par l'Islande[32] puis par l'Allemagne quatre jours plus tard[38]. Le , la présidence fédérale dominée par les Serbes annonce des plans pour une Yougoslavie réduite qui inclurait les territoires capturés à la Croatie durant la guerre[34]. Dans la seconde moitié de l'année 1991, tous les partis démocratiques croates se rassemblent pour former un gouvernement d'unité nationale avec Franjo Gregurić comme premier ministre.

La Commission d'arbitrage pour la paix en Yougoslavie, également appelée Commission Badinter est mise en place par le Conseil des Ministres de la Communauté économique européenne (CEE) le . Les cinq membres de la commission sont les présidents des cours constitutionnelles de la CEE. La commission établit que la république fédérale de Yougoslavie est en voie de dissolution et que les frontières intérieures des républiques yougoslaves ne peuvent pas être modifiées sans accord des différentes parties[159].

1992 : Cessez-le-feu[modifier | modifier le code]

Un nouveau cessez-le-feu soutenu par l'ONU, le quinzième en moins de six mois, est accepté le et entre en vigueur le jour suivant[8]. Le , le pilote de la JNA, Emir Šišić, abat un hélicoptère de la Communauté européenne en Croatie tuant cinq observateurs[160]. La Croatie est officiellement reconnue par la Communauté européenne le [38]. Même si la JNA commence à se retirer de Croatie et de Krajina, la RSK conserve toujours le contrôle dans les territoires occupés grâce au soutien de la Serbie[98]. À ce moment, la RSK contrôle 13 913 km2[40].

Pour mettre fin à la série de cessez-le-feu non respectés, les Nations unies déploient une force de protection dans les territoires de Croatie contrôlés par les Serbes, la Force de protection des Nations unies (FORPRONU) dans le but de faire respecter les accords[161]. La FORPRONU est officiellement créée par la résolution 743 du Conseil de sécurité de l'ONU le . Les belligérants se replient dans des positions retranchées et la JNA se replie de Croatie vers la Bosnie-Herzégovine où un nouveau conflit se prépare[8]. La Croatie devient membre de l'ONU le après avoir inclus dans sa constitution la protection des droits humains des minorités et des dissidents, condition nécessaire à son adhésion[39]. L'expulsion des populations non-Serbes se poursuit dans les territoires occupés malgré la présence des casques bleus qui jouent un rôle de quasi-complices[162].

Capture d'un canon serbe par des soldats croates lors de l'incident du plateau Miljevci, 21 juin 1992

L'armée yougoslave a fait des milliers de prisonniers durant la guerre en Croatie et ces derniers sont internés dans des camps en Serbie, en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro. Les forces croates ont également fait des prisonniers et les deux camps acceptent plusieurs échanges de prisonniers ; la plupart sont libérés à la fin de l'année 1992. Les prisons serbes incluent le camp de Sremska Mitrovica, de Stajićevo et de Begejci en Serbie, et de Morinj au Monténégro[163]. Le principal camp croate se trouve à Split[163].

Les opérations militaires en Croatie continuent de façon intermittente et sur une plus petite échelle. Les Croates organisent plusieurs actions pour lever le siège de Dubrovnik et d'autres cités croates (Šibenik, Zadar et Gospić). Parmi les affrontements les plus violents figurent l'incident du plateau Miljevci (entre Krka et Drniš) les 21 et [164], l'opération Jaguar sur la colline Križ près de Bibinje et de Zadar, le , et une série d'actions militaires autour de Dubrovnik comme l'opération Tigar entre le 1er et le [165], à Konavle entre le 20 et le , et à Vlaštica entre le 22 et le . Les combats près de Dubrovnik sont suivis par le repli des troupes de la JNA de Konavle au mois d'octobre. La péninsule de la Prevlaka contrôlant l'entrée des bouches de Kotor est démilitarisée et occupée par la FORPRONU tandis que le reste de Konavle est rendu aux autorités croates[166].

1993 : Progrès militaires croates[modifier | modifier le code]

Carte de l'opération de la poche de Medak

Les combats reprirent au début de l'année 1993 lorsque l'armée croate lance l'opération Maslenica dans la région de Zadar, le . L'objectif de l'offensive est de prendre l'aéroport de la ville et le pont de Maslenica[167], le seul lien terrestre entre Zagreb et la ville de Zadar[168]. L'opération se termine le 1er février car elle a rempli ses objectifs[169] mais pour un coût humain assez lourd, 114 Croates et 490 Serbes tués, par rapport à la taille du théâtre d'opération[170].

Alors que l'opération Maslenica est en cours, les forces croates attaquent les positions serbes à environ 130 km à l'est. Elles avancent jusqu'au lac de Peruća et s'emparent du barrage hydroélectrique, le , peu après que les miliciens serbes ont chassé les casques bleus chargés de sa protection[171]. Les forces de l'ONU sont présentes sur le site depuis l'été 1992. Elles ont découvert que les Serbes ont installé entre 35 et 37 t d'explosifs en sept endroits du barrage d'une manière qui empêche le désamorçage ; les charges sont donc laissées en place[171],[172]. Avant de se replier, les Serbes font exploser trois charges représentant 5 t d'explosifs dans le but de détruire le barrage et d'inonder la zone en aval[172],[173]. La catastrophe est empêchée par Mark Nicholas Gray, alors lieutenant des Royal Marines et observateur de l'ONU sur le site. Il outrepasse les ordres et baisse le niveau d'eau dans le réservoir, qui retient 0,54 km3 d'eau, avant que le barrage ne soit détruit. Son action permet de sauver les vies de 20 000 personnes qui auraient pu périr noyées[174].

L'opération de la poche de Medak a lieu dans un saillant au sud de Gospić, les 9 et . L'offensive est menée par l'armée croate afin de faire stopper les tirs d'artillerie serbes dans la région autour de Gospić[175]. L'opération fait reculer l'artillerie serbe mais est entachée par des crimes de guerre. Le TPIY accuse les officiers croates Janko Bobetko (en), Rahim Ademi et Mirko Norac pour des crimes de guerre commis lors de l'offensive[176]. Norac est par la suite reconnu coupable par un tribunal croate[177]. L'opération est arrêtée du fait de la pression internationale et un accord est trouvé dans lequel les troupes croates reviennent à leurs positions antérieures au et le saillant est occupé par les soldats de l'ONU. Les événements qui suivent restent controversés car les autorités canadiennes ont avancé que l'armée croate a affronté de manière intermittente les troupes canadiennes du Princess Patricia's Canadian Light Infantry qui se déployaient dans le saillant[178]. Les témoignages du ministre de la défense croate et des officiers des Nations unies lors du procès Ademi-Norac nient que la bataille ait eu lieu[179],[180],[181],[182].

Le , les autorités croates signent les accords de Daruvar avec les chefs serbes locaux de Slavonie occidentale. L'objectif de cet accord secret est de normaliser la vie des populations civiles vivant près de la ligne de front. Cependant, les autorités de Knin apprennent cela et arrêtent les signataires serbes[183]. En , les Serbes commencent à voter lors d'un référendum sur l'intégration de la Krajina au sein de la République serbe de Bosnie[158]. Milan Martić, agissant en tant que ministre de l'Intérieur de la RSK, déclare dans une lettre adressée, le , à l'assemblée de la république serbe de Bosnie, que cette fusion de « deux États serbes était un prélude à l'établissement d'un État de tous les Serbes ». Le , il avance qu'il « accélérera le processus d'unification et qu'il transmettra le relais à Slobodan Milošević » s'il est élu à la présidence de la RSK[184]. Ces intentions sont contrées par la résolution 871 du Conseil de sécurité des Nations unies en où les Nations unies affirment pour la première fois que les zones protégées des Nations unies (entre autres les zones contrôlées par la RSK) font partie intégrante de la république de Croatie[185].

En 1992 et 1993, environ 225 000 Croates, ainsi que des réfugiés de Bosnie-Herzégovine et de Serbie s'installent en Croatie. Des volontaires croates et des soldats réguliers participent à la Guerre de Bosnie-Herzégovine[186]. La Croatie accepte 280 000 réfugiés bosniaques et elle est la destination initiale de la plupart des réfugiés bosniaques[37]. Cet afflux considérable de réfugiés pèse lourdement sur l'économie et les infrastructures croates. L'ambassadeur américain en Croatie, Peter W. Galbraith, déclare que la situation est équivalente à l'accueil de 30 000 000 de réfugiés par les États-Unis[187].

1994: Érosion du soutien pour la Krajina[modifier | modifier le code]

Carte de la poche de Bihać

En 1992, les Croates et les Bosniaques entament un conflit en Bosnie-Herzégovine tout en combattant contre les Serbes de Bosnie. La guerre oppose initialement le Conseil de défense croate et les troupes de volontaires croates à l'Armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine, mais en 1994, l'armée croate a déployé entre 3 000 et 5 000 hommes sur le terrain[188]. Sous la pression des États-Unis[189], les belligérants acceptent un cessez-le-feu à la fin du mois de [190] qui est suivi d'une rencontre entre les représentants bosniaques, croates et le Secrétaire d'État américain Warren Christopher à Washington, D.C., le [191]. Le , Franjo Tuđman accepte l'accord prévoyant la création d'une Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et une alliance entre le gouvernement bosniaque et les Croates de Bosnie. L'accord prévoit la mise en place d'une confédération souple entre la Croatie et la nouvelle fédération, ce qui permet à la Croatie d'envoyer des troupes en Bosnie-Herzégovine[14],[192]. Cela entraîne le démantèlement de la République d'Herceg-Bosna et réduit le nombre de belligérants en Bosnie de trois à deux[193].

À la fin 1994, l'armée croate intervient à plusieurs reprises en Bosnie : entre le 1er et le dans l'opération Cincar près de Kupres[194], et le lors de l'opération Winter '94 près de Dinara et Livno[195],[196]. Ces opérations sont destinées à soulager la région de Bihać assiégée et à approcher la capitale de RSK, Knin, de trois côtés[106].

Dans le même temps, des négociations sous l'égide des Nations unies entre les gouvernements de la Croatie et de la RSK sont au point mort. Les points de blocage incluent l'ouverture de la partie occupée par les Serbes de l'autoroute entre Zagreb et Slavonski près d'Okučani, et le statut putatif des zones à majorité serbe de Croatie. L'autoroute rouvre à la fin 1994, mais elle est rapidement fermée pour des raisons de sécurité. L'impossibilité de résoudre ces problèmes sera la cause des grandes offensives croates de l'année 1995[197].

Un T-34-85 détruit à Karlovac

La Krajina continue le siège de Bihać avec le soutien de l'Armée de la République serbe de Bosnie[198]. Michael Williams, un membre de la force onusienne déclare que lorsque le village de Vedro Polje à l'ouest de Bihać est tombé aux mains des Serbes de Croatie, cela signifie que le siège entre dans sa phase finale. Il ajoute que ces derniers organisent d'importants tirs d'artillerie contre la ville de Velika Kladuša au nord de l'enclave de Bihać. Les analystes militaires occidentaux avancent que dans l'arsenal anti-aérien serbe entourant la poche de Bihać en territoire croate, il y a des S-75 Dvina dont le niveau de sophistication suggère qu'ils aient été récemment fournis par Belgrade[199]. En réponse à la situation, le Conseil de Sécurité vote la résolution 958 qui autorise les appareils de l'OTAN déployés dans le cadre de l'opération Deny Flight à opérer en Croatie. Le , l'OTAN attaque l'aéroport d'Udbina contrôlé par les Serbes de Croatie et détruit temporairement les pistes. L'OTAN poursuit ses bombardements dans la zone, et le , elle détruit une batterie de missiles anti-aériens près de Dvor[200].

En 1995, l'armée croate a développé une force de combat efficace centrée sur huit brigades d'élite. De même l'armée a été réorganisée autour des vétérans. Cette organisation fait que lors des dernières campagnes, l'armée croate emploie une variante de la blitzkrieg avec les brigades d'élite perçant les lignes ennemies tandis que les autres unités tiennent leurs positions avant d'encercler les unités adverses[103],[106]. Pour renforcer ses forces, la Croatie engagea la société Military Professional Resources Inc. (MPRI) en pour entraîner ses officiers[201]. Débutant en , les activités de la MPRI impliquent quinze conseillers et sont contrôlées par le Département d'État américain qui s'assure qu'elles ne violent pas l'embargo sur les armes[202].

1995 : Offensive croate et fin de la guerre[modifier | modifier le code]

Les tensions s'accroissent au début de l'année 1995 car la Croatie cherche à accroître la pression sur les forces serbes qui occupent de larges portions de son territoire. Dans une lettre de cinq pages rédigée le , Franjo Tuđman déclare formellement au secrétaire général de l'ONU Boutros Boutros-Ghali que la Croatie met un terme à l'accord autorisant le stationnement de la FORPRONU en Croatie effectif jusqu'au . La décision est motivée par le soutien continu de la Serbie aux Serbes de Croatie. La situation est également notifiée à l'Assemblée générale des Nations unies[203].

Carte de l'Opération Tempête

Les efforts de paix internationaux se poursuivent avec la création d'un nouveau plan appelé Z-4 qui est présenté aux autorités de la Krajina et de Croatie. Initialement, les Croates restent muets et les Serbes refusent catégoriquement la proposition[204]. Alors que la date limite du déploiement de la FORPRONU approche, une nouvelle mission de maintien de la paix est proposée avec un mandat étendu pour pouvoir patrouiller le long des frontières internationalement reconnues de la Croatie. Les Serbes s'y opposent également et des chars se déploient de Serbie dans l'est de la Croatie[205]. Un accord est finalement trouvé et la nouvelle mission de l'ONU est approuvée par la résolution 981 du conseil de sécurité de l'ONU le . À la dernière minute, le ministre des Affaires étrangères croate Mate Granić (en) réclame que le terme de Croatie soit ajouté au nom de l'opération. L'expression "Opération des Nations unies pour le rétablissement de la confiance en Croatie" (ONURC) est finalement adoptée[206].

Les violences reprennent au début du mois de . La RSK perd le soutien du gouvernement serbe de Belgrade en partie du fait de la pression internationale. Au même moment, l'opération Éclair de la Croatie permet de reprendre tous les territoires occupés en Slavonie occidentale[41]. En représailles, les forces serbes bombardent Zagreb avec des missiles tuant 7 civils et en blessant 175 autres[207],[208]. L'armée yougoslave répond à l'offensive par une démonstration de force et envoie des chars à la frontière croate pour semble-t-il éviter une attaque de la Slavonie orientale[209].

Pendant les mois qui suivent, les efforts internationaux se concentrent sur les « zones protégées par les Nations unies », peu efficaces, mises en place en Bosnie-Herzégovine et sur la mise en place d'un cessez-le-feu plus durable en Croatie. Les deux questions se rejoignent, en , lorsque plusieurs zones protégées dans l'est de la Bosnie-Herzégovine sont envahies et que celle de Bihać est menacée[210]. En 1994, la Croatie a déjà indiqué qu'elle ne permettrait pas la prise de Bihać[106] et la nouvelle confiance dans la capacité militaire de la Croatie à reprendre les zones occupées poussae les autorités croates à ne plus accepter de cessez-le-feu ; les territoires occupés seraient réintégrés au sein de la Croatie[211]. Ces développements et l'accord de Washington, un cessez-le-feu signé en Bosnie-Herzégovine, mène à une nouvelle rencontre entre les présidents de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, le , lors de laquelle la résolution de Split est adoptée. Dans celle-ci, la Bosnie-Herzégovine invite la Croatie à fournir un soutien militaire, particulièrement dans la zone de Bihać. La Croatie accepte et se prépare à une intervention armée[212],[213].

Entre le 25 et le , l'armée croate et le conseil de défense croate attaquent les territoires tenus par les Serbes au nord du mont Dinara, capturant Bosansko Grahovo et Glamoč durant l'opération Summer '95. Cette offensive ouvre la voie à la reprise des territoires occupés autour de Knin car elle a permis de couper les dernières voies de ravitaillement entre Banja Luka et Knin[214]. Le , la Croatie déclenche l'opération Tempête dont l'objectif est de reprendre la quasi-totalité des territoires occupés de Croatie à l'exception d'une petite bande de terre le long du Danube éloignée du gros des territoires contestés. L'offensive, impliquant 100 000 soldats croates, est la plus importante bataille terrestre en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale[215]. L'opération Tempête remplit ses objectifs et s'achève le [3].

Document émis par le Conseil suprême de la défense de la RSK du 4 août 1995, ordonnant l'évacuation des civils.

De nombreux civils des zones occupées fuient durant l'offensive ou immédiatement après son achèvement, dans ce qui est par la suite décrit selon des termes allant d'expulsion à évacuation planifiée[3]. Les sources serbes de Krajina (documents du QG de la protection civile de RSK publiés par Kovačević[216], Sekulić[217] et Vrcelj[218]) confirment que l'évacuation des Serbes est organisée et a été planifiée à l'avance[219],[220]. Selon Amnesty International, l'opération entraîne le nettoyage ethnique de près de 200 000 Serbes de Croatie, le meurtre et la torture de soldats et de civils serbes, et le pillage des propriétés serbes[19]. D'un autre côté, le TPIY conclut que seuls 20 000 personnes furent déportées[43]. La BBC évoque 200 000 réfugiés serbes[221],[222]. Les réfugiés croates exilés en 1991 sont finalement autorisés à rentrer chez eux. Pour la seule année 1996, environ 85 000 Croates retournent dans l'ancienne Krajina et en Slavonie occidentale selon les estimations du Comité américain sur les réfugiés[223].

Dans les mois qui suivent, il y a encore des attaques intermittentes, principalement des tirs d'artillerie, depuis les territoires tenus par les Serbes de Bosnie contre Dubrovnik et ailleurs[10]. La dernière zone contrôlée par les Serbes en Croatie, la Slavonie orientale, doit faire face à la possibilité d'un affrontement militaire avec la Croatie. Une telle possibilité est plusieurs fois avancée par Franjo Tuđman dans les semaines qui suivent la fin de l'opération Tempête[224]. La menace est renforcée par les mouvements de troupes dans la région à la mi-octobre[225], de même que par la menace antérieure d'une intervention militaire si un accord n'est pas trouvé avant la fin du mois[226]. De nouveaux affrontements sont évités, le , lors de la signature des accords d'Erdut par le ministre de la Défense de la RSK, Milan Milanović[4],[227] après qu'il a reçu des instructions de Belgrade[228],[229]. L'accord prévoit que la dernière zone occupée doit être rétrocédée à la Croatie après une période de transition de deux ans[4]. L'accord prévoit également le retrait de la mission de l'ONURC et son remplacement par une nouvelle force de maintien de la paix pour faire appliquer l'accord. La nouvelle mission appelée Administration transitoire des Nations unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem occidental (ATNUSO) est mise en place par la résolution 1037 de l'ONU du . La période transitoire est par la suite allongée d'un an. Le , le mandat de l'ATNUSO expire et la Croatie reprend le contrôle complet de la région[5]. Alors que l'ATNUSO remplace l'ONURC, la péninsule de Prevlaka, auparavant sous le contrôle de l'ONURC est placée sous l'autorité de la Mission d'Observation des Nations unies à Prevlaka (MONUP). La MONUP est créée par la résolution 1038 du et se termine le [166].

Guerre civile ou guerre d'indépendance ?[modifier | modifier le code]

Mémorial de la Guerre d'indépendance croate à Zagreb

Si le terme appliqué à la guerre directement traduit du croate est Guerre de la Patrie (Domovinski rat)[230], l'expression Guerre d'indépendance croate s'est imposée pour les événements de la guerre en Yougoslavie s'étant déroulés en Croatie[231],[232],[233],[234]. Les expressions Guerre de Croatie ou Guerre serbo-croate sont également apparues avec les changements politiques et militaires[150] et complètent les expressions plus générales comme la Guerre en Yougoslavie[12],[24]. En Croatie, l'appellation officielle est "Guerre de la Patrie", et est la plus utilisée mais l'expression Agression de la Grande Serbie (croate : Velikosrpska agresija) est largement employée par les médias durant le conflit[23].

Deux visions contradictoires du conflit existent selon que l'on considère la guerre comme ayant été civile ou internationale. La vision dominante en Serbie est celle d'une double guerre civile dans la région : une entre les Croates et les Serbes vivant en Croatie et une autre entre la République fédérale de Yougoslavie et la Croatie faisant partie de la fédération[235],[236]. La vision prédominante en Croatie et chez la plupart des experts internationaux, dont le TPIY, est celle d'un conflit international, une guerre d'agression menée par les vestiges de la Yougoslavie et la Serbie contre la Croatie et soutenue par les Serbes de Croatie[235],[237],[238]. Ni la Croatie ni la Yougoslavie n'ont formellement déclaré la guerre à l'autre[239]. À la différence de la position serbe selon laquelle une déclaration de guerre est inutile car il s'agit d'une guerre civile[235], la raison pour laquelle les Croates ne déclarent pas la guerre est que Tuđman croit la Croatie incapable de s'opposer directement à la JNA et espère éviter une guerre générale[240].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Pertes et réfugiés[modifier | modifier le code]

Mémorial de guerre abritant 938 tombes des victimes du siège de Vukovar
L'ancien camp de Stajićevo en Serbie était l'un des lieux d'internement des prisonniers de guerre et des civils croates durant la guerre.

La plupart des sources avancent le nombre de 20 000 morts pour les deux camps[45],[241],[242]. Dražen Živić, chercheur associé à l'Institut des sciences sociales "Ivo Pilar", déclare que les pertes croates sont de 15 970 morts ou disparus dont 8 147 soldats et 6 605 civils[20]. Les chiffres officiels croates de 1996 avancent 12 000 tués et 35 000 blessés[21]. Goldstein parle de 13 583 tués ou disparus[réf. nécessaire]. Environ 2 400 personnes ont été portées disparues durant la guerre[243]. En 2010, la Croatie compte encore 1 997 disparus durant le conflit[244]. En 2009, il y a 52 000 personnes en Croatie handicapés à la suite de leur participation aux combats[245]. Ce chiffre inclut les personnes physiquement handicapées du fait de leurs blessures mais également les personnes dont la santé a été affectée par leur implication dans la guerre comme des victimes de diabète, de maladie cardio-vasculaire et de trouble de stress post-traumatique (SSPT). Dans la plupart des cas, le handicap résulte non pas d'une blessure mais d'une santé détériorée ou d'un SSPT[246]. En 2010, le nombre de SSPT lié à la guerre est de 32 000[247].

Au total, la guerre entraîne 500 000 réfugiés[248]. Entre 196 000[249], 221 000[250] et 247 000 (en 1993)[22] Croates et non-Serbes sont déplacés durant la guerre de la province de Krajina et des territoires frontaliers. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avance en 2006 que 221 000 personnes sont déplacées et 218 000 sont rentrées chez elles[250]. La majorité est déplacée lors des combats initiaux et des offensives de la JNA en 1991 et 1992[162],[251]. Environ 150 000 Croates de la république serbe de Bosnie et de Serbie ont obtenu la citoyenneté croate depuis 1991[252] et la plupart ont été expulsés[253],[254].

L'organisation non gouvernementale Veritas basée à Belgrade liste 6 780 tués et disparus de la république serbe de Krajina dont 4 324 soldats et 2 344 civils. La plupart d'entre eux sont tués ou portés disparus en 1991 (2 442) et en 1995 (2 394). La plupart des morts ont eu lieu dans le nord de la Dalmatie (1 632)[16]. La JNA reconnaît officiellement 1 279 tués au combat durant la guerre. Le nombre véritable est probablement bien plus grand car les pertes sont systématiquement sous-évaluées. Dans un cas, les rapports officiels avancent deux blessés légers après un engagement mais selon l'officier de renseignements de l'unité, les pertes ont été de 50 tués et 150 blessés[255].

Selon les sources serbes, environ 120 000 Serbes sont déplacés en 1991-1993 et 250 000 sont déplacés après l'opération Tempête[18]. Le nombre de Serbes déplacés est de 254 000 en 1993[22], et tomba à 97 000 au début de l'année 1995[249] avant de remonter à 200 000 à la fin de la guerre. La plupart des sources internationales avancent le nombre de 300 000 réfugiés serbes. Selon Amnesty International 300 000 sont déplacés entre 1991 et 1995 et 117 000 sont officiellement enregistrés comme étant rentrés chez eux en 2005[19]. Selon l'OSCE, 300 000 sont déplacés durant le conflit dont 120 000 seraient rentrés chez eux en 2006. Cependant, on considère que ce nombre ne reflète pas le nombre de rapatriés car beaucoup retournent en Serbie, au Monténégro ou en Bosnie-Herzégovine après s'être officiellement enregistrés en Croatie[250]. Selon un rapport de l'UNHCR de 2006, 125 000 sont rentrés en Croatie et 55 000 s'y sont installés de façon permanente[256].

L'association croate des prisonniers dans les camps de concentration serbes est fondée pour aider les victimes des abus pénitentiaires[257]. Les vétérans de guerre croates sont organisés en plusieurs organisations non gouvernementales dont la plus importante est l'association des vétérans de la guerre de la patrie croates[258].

Dommages de guerre et champs de mines[modifier | modifier le code]

Panneau indiquant un champ de mines

Les chiffres officiels sur les dommages de guerre publiés en Croatie en 1996 avancent la destruction de 180 000 habitations, de 25 % de l'économie croate et de 27 milliards de dollars de dégâts[21]. L'Europe Review 2003/04 estime les dommages de la guerre à 37 milliards de dollars répartis entre les infrastructures détruites, les pertes économiques et les coûts liés aux réfugiés tandis que le PIB a baissé de 21 % durant la période[44]. 2 423 sites culturels dont 495 structures sacrées sont détruites ou endommagées[259]. La guerre impose un fardeau économique supplémentaire lié aux dépenses militaires. En 1994, la Croatie est entrée de facto dans une économie de guerre et les dépenses militaires représentent 60 % du budget national[260].

Les dépenses yougoslaves et serbes sont encore plus disproportionnées. Le projet de budget fédéral pour 1992 alloue 81 % des fonds à l'effort de guerre serbe[261]. Comme la Croatie et la Slovénie, les républiques yougoslaves les plus développées représentent une part significative des recettes fédérales, la Yougoslavie commence, à partir de 1992, à imprimer de grandes quantités de monnaie pour financer les opérations gouvernementales. Cela entraîne l'un des pires épisodes d'hyperinflation de l'histoire : entre et , la Yougoslavie, alors composée de la Serbie et du Monténégro, subit une hyperinflation de 5 × 1015 %[262],[263].

De nombreuses cités croates sont bombardées par l'artillerie, les missiles et l'aviation des forces de la JNA et de la RSK. Les villes les plus touchées sont Vukovar, Slavonski Brod (dans les montagnes de Vučjak)[264] et Županja (durant plus de 1 000 jours)[265],[266] Vinkovci, Osijek, Nova Gradiška, Novska, Daruvar, Pakrac, Šibenik, Sisak, Dubrovnik, Zadar, Gospić, Karlovac et Zagreb[36],[267],[268],[269],[270],[271]. Les tirs d'artillerie sur Vukovar sont particulièrement sévères car la ville reçoit près d'un million d'obus[272] mais d'autres villes sont également lourdement visées. Slavonski Brod n'a jamais été directement attaquée par les chars ou l'infanterie, mais la cité et les villages alentour sont touchés par plus de 11 600 obus d'artillerie et 130 bombes aériennes entre 1991 et 1992[273].

Environ 2 millions de mines sont posées dans diverses régions de Croatie durant la guerre. La plupart des champs de mines sont posés sans plan et sans enregistrement de l'emplacement[274]. Une décennie après la guerre, en 2005, il y avait encore environ 250 000 mines enterrées le long de l'ancienne ligne de front et certaines parties des frontières internationales, particulièrement près de Bihać, et autour de certaines anciennes installations de la JNA[275]. En 2007, les zones minées ou supposément minées représentent environ 1 000 km2 soit 2 % du territoire croate[276]. Plus de 1 900 personnes sont tuées ou blessées par des mines en Croatie depuis le début de la guerre dont plus de 500 après la fin du conflit[277]. Entre 1998 et 2005, la Croatie dépense 214 millions de dollars dans divers programmes de déminage[278]. En 2009, tous les champs de mines restants et les zones suspectées de contenir des mines ou des munitions non explosées sont clairement marqués, mais le déminage est lent ; on estime qu'il faudra encore 50 ans pour nettoyer toutes les zones[279].

Crimes de guerre et TPIY[modifier | modifier le code]

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) est établi par la résolution 872 de l'ONU adoptée le . Le tribunal a le pouvoir de juger les personnes accusées de crimes contre le droit international humanitaire, de violation de la convention de Genève et des lois de la guerre, de génocide et de crimes contre l'humanité commis dans les territoires de l'ancienne Yougoslavie depuis le [280]. Les accusés du TPIY vont des simples soldats aux premiers ministres et présidents. Parmi les accusés de haut-rang figurent Slobodan Milošević (président de la République socialiste de Serbie et de la république de Serbie), Milan Babić (président de la RSK), Ratko Mladić (général de la JNA), Ante Gotovina (général de l'armée croate, acquitté en 2012)[281] et Franjo Tuđman (président de la Croatie) décédé en 1999 alors que les procureurs préparent sa mise en accusation[282]. Selon Marko Attila Hoare, un ancien employé du TPIY, une équipe d'enquête travaille sur plusieurs hauts responsables serbes dont Veljko Kadijević, Blagoje Adžić, Borisav Jović, Branko Kostić et Momir Bulatović. Cependant, après l'intervention de Carla Del Ponte, ces travaux sont rejetés et l'accusation se limite à Milošević ainsi la plupart de ces individus ne sont jamais jugés[283].

« Entre 1991 et 1995, Martić tient des positions de ministre de l'intérieur, de la défense et de président de la « Région Autonome de Serbie Krajina » auto-proclamée (SAO Krajina), qui est par la suite renommée « République de Serbie Krajina » (RSK). Il est reconnu coupable d'avoir participé à une entreprise criminelle commune avec Milošević dont l'objectif était de créer un État serbe unifié à travers une campagne systématique de crimes contre les populations non-serbes habitant dans des territoires de Croatie et de Bosnie-Herzégovine devant faire partie de cet État[35]. »

— Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, dans son verdict contre Milan Martić

Vukovar après le siège

Côté serbe[modifier | modifier le code]

En 2011, le TPIY a condamné sept officiels du côté serbo-monténégrin et deux du côté croate.

Milan Martić reçoit la peine la plus lourde avec 35 ans de prison[284]. Babić est condamné à 13 ans. Il exprime ses remords pour son rôle dans la guerre et demande à ses « frères » croates de lui pardonner[285]. Un nombre significatif d'hôpitaux et d'abris marqués du signe de la croix rouge ont été la cible des forces serbes[286].

En 2007, deux anciens officiers de l'armée yougoslave sont condamnés pour le massacre de Vukovar par le TPIY à La Haye. Veselin Šljivančanin (en) est condamné à 10 ans[287] et Mile Mrkšić à 20 ans de prison[288]. Les procureurs déclarent qu'après la prise de Vukovar, la JNA a transféré plusieurs centaines de Croates aux forces serbes. Sur ce nombre, au moins 264 (dont des soldats blessés, des femmes, des enfants et des vieillards) ont été assassinés et enterrés dans des fosses communes près d'Ovčara, dans les faubourgs de Vukovar[289]. Le maire de la ville, Slavko Dokmanović (en), est amené devant le tribunal mais se suicide en captivité en 1998 avant le début du procès[290].

Les généraux Pavle Strugar et Miodrag Jokić sont condamnés à respectivement 7 et 8 ans de prison pour le bombardement de Dubrovnik[291]. Le chef d'état-major de l'armée yougoslave, Momčilo Perišić est condamné à 27 ans de prison pour ses décisions d'armer, de financer et de soutenir les armées de Krajina et de la république serbe de Bosnie qui se sont livrés à des massacres à Sarajevo, Zagreb et Srebrenica[292].

En plus des atrocités commises après la prise de Vukovar, il existe de nombreux documents relatant les crimes perpétrés contre les civils et les prisonniers de guerre par les Serbes et les forces yougoslaves en Croatie. La plupart d'entre eux sont étudiés par le TPIY ou par les systèmes judiciaires nationaux. Parmi ceux-ci figurent les massacres de Borovo[293],[294], de Dalj[295], de Lovas[95],[296], de Široka Kula[297], de Baćin[295], de Saborsko[298], de Škabrnja[155] et de Voćin[295],[299].

Le TPIY (gauche) condamne plusieurs personnes pour leurs actions durant la guerre. Milošević (milieu) est le premier ancien chef d'État à comparaitre devant un tribunal international[300] mais il meurt avant le verdict. Mile Mrkšić (droite) écope de 20 ans de prison[288]. Le TPIY (gauche) condamne plusieurs personnes pour leurs actions durant la guerre. Milošević (milieu) est le premier ancien chef d'État à comparaitre devant un tribunal international[300] mais il meurt avant le verdict. Mile Mrkšić (droite) écope de 20 ans de prison[288]. Le TPIY (gauche) condamne plusieurs personnes pour leurs actions durant la guerre. Milošević (milieu) est le premier ancien chef d'État à comparaitre devant un tribunal international[300] mais il meurt avant le verdict. Mile Mrkšić (droite) écope de 20 ans de prison[288].
Le TPIY (gauche) condamne plusieurs personnes pour leurs actions durant la guerre. Milošević (milieu) est le premier ancien chef d'État à comparaitre devant un tribunal international[300] mais il meurt avant le verdict. Mile Mrkšić (droite) écope de 20 ans de prison[288].


Il existait de nombreux camps où les civils et les prisonniers de guerre croate étaient internés, dont ceux de Sremska Mitrovica, de Stajićevo et de Begejci en Serbie et celui de Morinj au Monténégro[163]. L'association des prisonniers de guerre croates dans les camps de concentration serbes est fondée pour aider les victimes des abus serbes. L'armée croate établit également des camps de détention comme celui de Lora à Split[163].

Côté croate[modifier | modifier le code]

Les forces croates ont commis également de nombreux crimes de guerre comme les massacre de Gospić et de Sisak en 1991 et 1992[301] et bien d'autres[302],[303]. Ces derniers sont jugés par des tribunaux croates ou par le TPIY[177].

Un autre crime de guerre, qui devient l'affaire « Pakračka poljana » commis par une unité de police de réserve commandée par Tomislav Merčep (en), est le meurtre de plusieurs prisonniers, principalement Serbes, près de Pakrac à la fin de l'année 1991 et au début de l'année 1992[304]. L'affaire est initialement jugée par le TPIY avant d'être transférée à la justice croate[305]. Plus d'une décennie plus tard, cinq membres de cette unité mais pas son commandant sont accusés de plusieurs charges criminelles relatives à ces événements et sont condamnés[306],[307]. Merčep est arrêté pour ces crimes en [308],[309]. En 2009, Branimir Glavaš, un ancien député et général croate, est condamné en première instance à dix ans de prison par un tribunal de Zagreb[310] pour des crimes de guerre commis à Osijek en 1991[A 10],[311]. Sa peine est ensuite réduite en à huit ans par la Cour suprême puis annulée en 2015 par la Cour constitutionnelle croate pour erreur de procédure[310] .

Le TPIY inculpe les officiers croates Janko Bobetko, Rahim Ademi, Mirko Norac et d'autres pour des crimes commis durant l'opération de la poche de Medak mais ces affaires sont également transmises à des cours croates[176]. Norac fut reconnu coupable et emprisonné[177], Ademi fut acquitté[312] tandis que Bobetko est jugé incapable d'assister à son procès du fait de problèmes de santé[313],[314]. L'acte d'accusation du TPIY contre le général Ante Gotovina cite le meurtre d'au moins 150 civils serbes après la fin de l'opération Tempête[315]. Le comité croate des droits de l'homme recense 677 civils serbes tués lors de l'opération[316]. Louise Arbour, procureur au TPIY avance clairement que la légalité et la légitimité de l'opération elle-même n'est pas en cause mais qu'elle a la charge d'enquêter sur les crimes commis durant la campagne[317]. La cour rappelle que la légalité de l'opération Tempête ne relève pas de son pouvoir car le TPIY ne s'occupe que des crimes de guerre[318]. En 2011, Gotovina et Markač sont respectivement condamnés à 24 et 18 ans de prison. Čermak est acquitté pour tous les chefs d'accusation[43]. Toutefois, le , la Chambre d’appel du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye a cassé le verdict de première instance et reconnu non coupables les généraux croates Ante Gotovina et Mladen Markač de toutes les charges pesant contre eux. Les juges ont rejeté en appel les chefs d’accusation affirmant que l’opération militaire « Tempête » d', qui visait à restaurer l'intégrité territoriale de la Croatie et dont le général Gotovina avait assuré le commandement opérationnel général, aurait été « une entreprise criminelle commune dont l’objectif visait à chasser définitivement la population serbe ». Ils ont également rejeté la thèse des « attaques illégales à l’artillerie » durant les opérations militaires, dont la légitimité n'a pas été mise en cause par le Tribunal.

Amnesty International publie une analyse détaillée à la fin de l'année 2010 sur les difficultés d'obtenir des condamnations pour les crimes de guerre commis dans les Balkans dans les années 1990 et les leçons devant être tirées[319].

Rôle de la Serbie[modifier | modifier le code]

Durant la guerre[modifier | modifier le code]

Les frontières sont toujours dictées par le fort, jamais par le faible… Nous considérons simplement qu'il est dans l'intérêt de la nation serbe de vivre dans un seul État.
Slobodan Milošević, , à propos de la dislocation de la Yougoslavie[320].
Territoires contrôlés par les forces serbes durant les Guerres de Yougoslavie. Il est clair que Milošević a essayé de créer une Grande Serbie rassemblant tous les Serbes au cours de la dislocation de la Yougoslavie[27],[321],[322],[323].

Si la Serbie et la Croatie ne se déclarent jamais la guerre, la Serbie est directement et indirectement impliquée dans la guerre à travers de nombreuses activités[239]. En premier lieu, elle fournit un soutien matériel à la JNA. À la suite de l'indépendance de plusieurs républiques de la fédération yougoslave, la Serbie fournit le plus gros du financement et des hommes destinés à l'effort de guerre à travers le contrôle serbe de la présidence yougoslave et du ministère fédéral de la défense[99]. Durant la guerre en Slovénie, un grand nombre de soldats croates et slovènes refusent de combattre et désertent de la JNA[124].

La Serbie soutient activement diverses unités paramilitaires serbes combattant en Croatie[95],[96]. Même si aucun combat n'a lieu sur le sol serbe ou monténégrin, l'implication des deux est évidente du fait de la maintenance des camps de prisonniers en Serbie et au Monténégro où de nombreux crimes sont commis[163].

Le procès de Milošević au TPIY révèle de nombreux documents dé-classifiés relatifs à l'implication de la Serbie dans les guerres en Croatie et en Bosnie[127]. Les preuves présentées au tribunal montrent exactement comment la Serbie et la République fédérale de Yougoslavie ont financé la guerre, son soutien en armes et en matériels aux Serbes de Bosnie et de Croatie, et les structures administratives mises en place pour soutenir les armées des Serbes de Croatie et de Bosnie[98]. Il est établi que Belgrade, à travers le gouvernement fédéral, finance plus de 90 % du budget de la Krajina en 1993 ; que le conseil suprême de défense décide de dissimuler l'aide aux républiques serbes de Bosnie et de Krajina au public ; que la banque nationale de Krajina opère comme une branche de la banque nationale de Yougoslavie et qu'en , les républiques de Yougoslavie, de Bosnie et de Krajina utilisent la même monnaie. De nombreux documents démontrent que le service fiscal de Krajina est intégré au sein du système fiscal serbe en et que, le soutien financier à la Krajina et à la république serbe de Bosnie a été à la cause de l'hyperinflation en Yougoslavie[98]. Le procès révèle que la JNA, le ministère de l'intérieur et d'autres entités (dont des groupes civils serbes et la police) arment les civils serbes et les milices de la RSK avant même l'escalade du conflit[98]. En 1993, le département d'État américain rapporte qu'immédiatement après les opérations des poches de Maslenica et de Medak, les autorités serbes ont envoyé un nombre substantiel de « volontaires » dans les territoires croates tenus par les Serbes[22]. Un ancien secrétaire de Željko Ražnatović témoigne à La Haye et confirme que le chef paramilitaire prend ses ordres, et son argent, directement auprès de la police politique contrôlée par Slobodan Milošević[324].

Ce degré de contrôle est reflété dans les négociations tenues à divers moment entre les autorités croates et la RSK car la direction serbe sous Milošević est régulièrement consultée et prend fréquemment des décisions pour le compte de la RSK[8]. L'accord d'Erdut qui met fin à la guerre est signé par un ministre de la RSK sur des instructions de Milošević[4],[228],[229]. L'étendue du contrôle de la Serbie sur la fédération yougoslave et sur la RSK est mise en évidence lors du procès de Milošević au TPIY[99],[228],[229].

Les médias d'État serbes sont utilisés pour pousser au conflit et enflammer la situation[325]. Pour cela, les médias falsifient délibérément les informations sur des événements qui n'ont jamais eu lieu ou déforment les informations pour justifier les actions de la RSK ou de la JNA. Ainsi, les médias rapportent que des Serbes ont été tués par la police croate lors des incidents à Pakrac même si à ce moment de la guerre, il n'y a eu encore aucun mort en Croatie[326]. De même, ils rejettent les rapports des médias indépendants sur les incendies à Dubrovnik provoqués par l'artillerie de la JNA comme étant une ruse des Croates qui brûlent des pneus dans la ville[327].

Après la guerre[modifier | modifier le code]

Le mémorial du massacre d'Ovčara à Vukovar, où le président serbe Boris Tadić exprima ses « excuses et ses regrets » pour le massacre de Vukovar en 1991[328].

Après la mise en place de l'accord d'Erdut qui met fin aux combats en 1995, les relations entre la Croatie et la Serbie s'améliorent graduellement. Les deux pays rétablissent des relations diplomatiques en 1996[329]. Dans une affaire portée devant la Cour internationale de justice, la Croatie présente une plainte contre la république fédérale de Yougoslavie, le , citant l'article IX de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide[330]. Avec la transformation de la république fédérale de Yougoslavie en Serbie-et-Monténégro et la dissolution de ce pays en 2006, la Serbie est considérée comme son successeur légal[330]. Le dossier est rédigé pour la Croatie par l'avocat américain David B. Rivkin[331]. La Serbie réplique par une plainte pour génocide contre la république de Croatie, le [332]. Le dossier serbe couvre les disparus, les tués, les réfugiés, les expulsés, toutes les actions militaires, les camps de concentration ainsi que les rapports historiques concernant les persécutions de Serbes commises par l'État indépendant de Croatie durant la Seconde Guerre mondiale[333].

En 2010, la Croatie et la Serbie améliorent encore leurs relations grâce à un accord visant à résoudre les derniers problèmes posés par les réfugiés[46], à la visite du président croate Ivo Josipović à Belgrade[47] et à celle du président serbe Boris Tadić à Zagreb et Vukovar. Durant leur rencontre à Vukovar, le président Tadić évoque ses « excuses et ses regrets » tandis que le président Josipović déclare qu'« aucun des crimes commis à cette époque ne serait impuni ». Ces déclarations sont faites lors d'une visite conjointe au mémorial d'Ovčara à proximité du site du massacre de Vukovar[328].

Rôle de la communauté internationale[modifier | modifier le code]

La guerre se développe à un moment où l'attention des États-Unis et du monde est tournée vers l'Irak, la Guerre du Golfe en 1991, lors d'une hausse des prix du pétrole et d'un ralentissement économique mondial[334]. Par la suite, il semble que la montée de l'influence des idéologies nationalistes et séparatistes ait été contrebalancée par les politiques de laisser-faire en Europe et en Russie[335]. Cela n'est pas unique aux Balkans car l'Occident refuse également d'intervenir au Rwanda en 1994.

En 1989, la communauté internationale tend à soutenir l'autorité du gouvernement yougoslave. L'ONU impose un embargo sur les armes à toutes les anciennes républiques yougoslaves[336] privant les républiques sécessionnistes de l'armement (qui est principalement contrôlé par les forces serbes[337]).

À la fin de l'année 1991, la reconnaissance officielle des nouveaux États de Slovénie et de Croatie ainsi que le statut de la république fédérale de Yougoslavie sont devenus un problème complexe pour les gouvernements étrangers. À la même période, les autres États nouvellement indépendants tels que la Lituanie, la Lettonie et l'Ukraine reconnaissent l'indépendance de la Slovénie. Dans le même temps, la Croatie et la Slovénie se reconnaissent mutuellement. La première reconnaissance officielle de la Croatie est faite par l'Islande le [32]. Ensuite, entre le 19 et le , d'autres pays européens dont l'Allemagne, la Suède et l'Italie annoncent leur reconnaissance de l'indépendance de la Croatie et de la Slovénie[38]. La Communauté économique européenne dans son ensemble reconnait l'indépendance des deux républiques sécessionnistes le .

Films et documentaires[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il n'y eut jamais de déclaration de guerre officielle. Les premiers affrontements armés furent l'incident de Pakrac le 1er mars 1991[1] et l'incident des lacs de Plitvice le 31 mars 1991 où eurent lieu les premières pertes[2]. La dernière grande opération militaire fut l'opération Tempête qui eut lieu du 4 au 8 août 1995[3]. Formellement les hostilités cessèrent avec les accords d'Erdut complétés par les accords de Dayton en novembre 1995[4].
  2. Il y eut également quelques affrontements en Bosnie-Herzégovine, particulièrement à la fin 1994 et au début 1995.
  3. Trois mois après la défaite militaire de la République serbe de Krajina lors de l'opération Tempête[3], les accords d'Erdut soutenus par l'ONU furent signés entre les autorités serbes et croates le 12 novembre 1995[4]. L'accord prévoyait une période de transition de deux ans, par la suite allongée d'un an au cours duquel les territoires occupés par l'ONU devaient être transférés au gouvernement croate. Les casques bleus se retirèrent en 1998[5].
  4. Initialement, les régions autonomes de Kninska Krajina, de Slavonie occidentale et orientale combattaient séparément contre le gouvernement croate. Le 19 décembre 1991, les régions sont intégrées au sein de la République serbe de Krajina[6].
  5. Après que les anciennes républiques yougoslaves eurent déclaré leur indépendance, le Monténégro et la Serbie formèrent la République fédérale de Yougoslavie le 27 avril 1992. Les unités de la JNA furent démantelées peu après[7]. Les unités de la JNA composées de serbes participèrent aux opérations tout au long de l'année 1991 et jusqu'en mai 1992 aux côtés de la république serbe de Krajina[8].
  6. Entre 1992 et 1994, la république serbe de Bosnie fut parfois impliquée dans les opérations militaires en Croatie, principalement en fournissant du matériel et du ravitaillement. Il y eut également des bombardements aériens à partir de la base aérienne de Mahovljani près de Banja Luka et de manière plus importante des bombardements d'artillerie sur les villes croates de Slavonski Brod, Županja et Dubrovnik[9],[10].
  7. Le 25 juin 1991, le parlement croate proclame l'indépendance de la Croatie à la suite d'un référendum tenu en mai[11]. La décision fut suspendue durant trois mois[12] et devint effective le 8 octobre 1991[13].
  8. La Bosnie-Herzégovine joua un rôle important à la fin de la guerre en 1994-1995. À la suite des accords de Washington, l'armée croate était autorisée à pénétrer en Bosnie-Herzégovine ce qui lui permit de flanquer Knin, la capitale de la république serbe de Krajina[14].
  9. 6 222 tués dans la région de Krajina selon Dražen Živić[15] et 1 279 soldats de l'armée yougoslave selon des documents officiels yougoslaves.
  10. Enlèvement, torture et assassinat d'au moins dix Serbes à Osijek

Références[modifier | modifier le code]

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  2. a et b Chuck Sudetic, « Deadly Clash in a Yugoslav Republic », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d et e Dean E. Murphy, « Croats Declare Victory, End Blitz », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b c d e et f Chris Hedges, « SERBS IN CROATIA RESOLVE KEY ISSUE BY GIVING UP LAND », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a b et c Chris Hedges, « An Ethnic Morass Is Returned to Croatia », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c (en) Eastern Europe and the Commonwealth of Independent States, Londres, Routledge, , 1004 p. (ISBN 1-85743-058-1, lire en ligne), p. 272-278
  7. « Two Republics Transform Selves Into a New, Smaller Yugoslavia », The Los Angeles Times, Associated Press,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a b c d et e Chuck Sudetic, « Yugoslav Factions Agree to U.N. Plan to Halt Civil War », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Peter Maass, « Serb Artillery Hits Refugees - At Least 8 Die As Shells Hit Packed Stadium », The Seattle Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. a et b Raymond Bonner, « Dubrovnik Finds Hint of Deja Vu in Serbian Artillery », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a et b Chuck Sudetic, « 2 YUGOSLAV STATES VOTE INDEPENDENCE TO PRESS DEMANDS », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. a b et c Chuck Sudetic, « Conflict in Yugoslavia; 2 Yugoslav States Agree to Suspend Secession Process », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a et b « Ceremonial session of the Croatian Parliament on the occasion of the Day of Independence of the Republic of Croatia (Zagreb, 7 octobre 2004) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Official web site of the Parliament of Croatia, Parlement de Croatie, (consulté le )
  14. a et b Steven Greenhouse, « Muslims and Bosnian Croats Give Birth to a New Federation », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. a et b Marko Attila Hoare, « Genocide in Bosnia and the failure of international justice »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), université Kingston, (consulté le )
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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]