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La '''féminité''' est l’ensemble des caractères morphologiques, psychologiques et comportementaux spécifiques, ou considérés comme spécifiques aux [[femme|femmes]]. Ils sont liés au [[sexe]] ou au [[Genre (sciences sociales)|genre]], et fortement influencés, voire conditionnés par l’environnement socioculturel<ref>[http://www.cnrtl.fr/lexicographie/féminité Définitions féminité], TLFI (Trésor de la Langue Française Informatisé - dictionnaire en ligne)</ref>. Dans l’usage, la part des caractères socioculturels de la féminité contribue à l’[[identité sexuelle]].
[[Image:William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) - Day (1881).jpg|vignette|La peinture occidentale représente très peu la féminité, préférant associer l’[[image de la femme]] et sa beauté à d’autres idées au travers d’'''[[Allégorie (représentation)#Allégories de Bouguereau|allégories]]''' : ici, le Jour, par le peintre [[William Bouguereau|Bouguereau]]. S’éloignant du sujet par des considérations d’[[esthétisme]], l’association de la maternité avec l’idée de Mère-Patrie se substitue également à la représentation de l’être féminin.]]
[[Image:William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) - Day (1881).jpg|vignette|La peinture occidentale représente très peu la féminité, préférant associer l’[[image de la femme]] et sa beauté à d’autres idées au travers d’'''[[Allégorie (représentation)#Allégories de Bouguereau|allégories]]''' : ici, le Jour, par le peintre [[William Bouguereau|Bouguereau]]. S’éloignant du sujet par des considérations d’[[esthétisme]], l’association de la maternité avec l’idée de Mère-Patrie se substitue également à la représentation de l’être féminin.]]

La '''féminité''' est l’ensemble des caractères morphologiques, psychologiques et comportementaux spécifiques, ou considérés comme spécifiques aux [[femme|femmes]]. Ils sont liés au [[sexe]] ou au [[Genre (sciences sociales)|genre]], et fortement influencés, voire conditionnés par l’environnement socioculturel<ref>[http://www.cnrtl.fr/lexicographie/féminité Définitions féminité], TLFI (Trésor de la Langue Française Informatisé - dictionnaire en ligne).</ref>. Dans l’usage, la part des caractères socioculturels de la féminité contribue à l’[[identité sexuelle]].


On peut aussi la définir comme l'ensemble des comportements, des attitudes, auxquels on attribue le qualificatif de féminin. Si elle prédomine chez les femmes, elle existe aussi chez les hommes. Son lien au sexe est moins évident qu'il n'y parait.
On peut aussi la définir comme l'ensemble des comportements, des attitudes, auxquels on attribue le qualificatif de féminin. Si elle prédomine chez les femmes, elle existe aussi chez les hommes. Son lien au sexe est moins évident qu'il n'y parait.
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Pour les hommes, on parle de [[masculinité]] ou de [[virilité]].
Pour les hommes, on parle de [[masculinité]] ou de [[virilité]].


== Définition ==
== Tentatives de définition ==
On dit de plus qu’il y a une part de féminité dans tous les humains quel que soit le sexe. En outre, les femmes étant toutes différentes, on peut définir la féminité comme associé au genre féminin dans une démarche d'essentialisation des femmes soit les femelles adultes humaines.
On dit de plus qu’il y a une part de féminité dans tous les humains quel que soit le sexe. En outre, les femmes étant toutes différentes, on peut définir la féminité comme associé au genre féminin dans une démarche d'essentialisation des femmes soit les femelles adultes humaines.


La féminité est caractérisée par des des critères définis culturellement, distinct dans la société occidentale moderne du sexe biologique.
La féminité est caractérisée par des critères définis culturellement, distinct dans la société occidentale moderne du sexe biologique.


La féminité est centrale dans le jeu de la [[séduction]], et les hommes ou les femmes selon leurs [[goût]]s confient être attirés par elle (ou la représentation qu’ils ou elles ont d’elle) dans leurs rencontres. Aussi, selon ces rapprochements, d’autres femmes se disent ne pas correspondre à cette perception de la féminité, ou cultiver d’autres aspects.
La féminité est centrale dans le jeu de la [[séduction]], et les hommes ou les femmes selon leurs [[goût]]s confient être attirés par elle (ou la représentation qu’ils ou elles ont d’elle) dans leurs rencontres. Selon certaines représentations culturelles, les traits qui seraient typiquement féminins sont la douceur, la finesse, la grâce, l’inconstance (dans le comportement, les sentiments et les pensées), la vanité de plaire, la superficialité<ref>À la façon d'un libre penseur du {{s|XIX|e}}, [[Arthur Schopenhauer]] a d'ailleurs versé dans cette thématique dans son ''Essai sur les femmes''.</ref>{{référence insuffisante}}.
Selon certaines représentations culturelles, les traits qui seraient typiquement féminins sont l’inconstance (dans le comportement, les sentiments et les pensées), la vanité de plaire, la superficialité<ref>À la façon d'un libre penseur du {{s|XIX|e}}, [[Arthur Schopenhauer]] a d'ailleurs versé dans cette thématique dans son ''Essai sur les femmes''.</ref>{{référence insuffisante}}.


La féminité peut, dans les représentantes courantes et selon la cultures, rassembler un ensemble de traits caractéristiques : pudeur, prudence, douceur, etc., mais avec souvent des qualités contraires : audace, volonté de séduire, cruauté, etc. qui font souvent associer à la féminité l’idée de contradiction.
La féminité peut, dans les représentantes courantes et selon les cultures, rassembler un ensemble de traits caractéristiques : pudeur, prudence, etc., mais avec souvent des qualités contraires : audace, volonté de séduire, cruauté, etc. qui font souvent associer à la féminité l’idée de contradiction.


=== Représentation sociale ===
=== Représentation sociale ===
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Beaucoup d’artistes et de cinéastes hommes traitent le sujet, puisque pouvoir approcher ce qu’est la féminité est souvent rendu au travers d’un mode de représentation. L’article [[Image de la femme#Périodes intermédiaires|Image de la femme ({{s mini-|XIX|e}})]] montre l’intérêt des impressionnistes et des néoclassiques pour le sujet féminin, cette fois au travers de sa féminité, mais il s’agit encore de peintres masculins.
Beaucoup d’artistes et de cinéastes hommes traitent le sujet, puisque pouvoir approcher ce qu’est la féminité est souvent rendu au travers d’un mode de représentation. L’article [[Image de la femme#Périodes intermédiaires|Image de la femme ({{s mini-|XIX|e}})]] montre l’intérêt des impressionnistes et des néoclassiques pour le sujet féminin, cette fois au travers de sa féminité, mais il s’agit encore de peintres masculins.


Dans les [[contes de fées]] qui ont longtemps façonné l’imaginaire des enfants, on ne se demande guère pourquoi la belle-mère ou la sorcière est cruelle.
Dans les [[contes de fées]] qui ont longtemps façonné l’imaginaire des enfants, on ne se demande guère pourquoi la belle-mère ou la sorcière est cruelle.


D’après la thérapeute américaine Maureen Murdock : « Si la psyché d’une femme a reçu sa mère d’une manière négative ou destructrice, elle se sépare de sa nature féminine positive et a beaucoup de difficultés à la récupérer. Beaucoup de femmes ont trouvé chez leur père le côté spontané, nourricier et joyeux de la féminité. La nature de la rupture mère/fille dépend aussi de la manière dont une femme intègre l’archétype de la Mère dans sa psyché, y compris notre Mère la Terre et le point de vue culturel sur la féminité ».
D’après la thérapeute américaine Maureen Murdock : « Si la psyché d’une femme a reçu sa mère d’une manière négative ou destructrice, elle se sépare de sa nature féminine positive et a beaucoup de difficultés à la récupérer. Beaucoup de femmes ont trouvé chez leur père le côté spontané, nourricier et joyeux de la féminité. La nature de la rupture mère/fille dépend aussi de la manière dont une femme intègre l’archétype de la Mère dans sa psyché, y compris notre Mère la Terre et le point de vue culturel sur la féminité ».
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== Dans la culture ==
== Dans la culture ==
=== Stéréotypes publicitaires ===
=== Stéréotypes publicitaires ===

''Grâce, charme, élégance, raffinement, éternelle jeunesse'' (liée à la crainte du vieillissement), ''sophistication'', archétype de la mère de famille, de la femme comme séductrice, etc. sont, entre autres, des thèmes porteurs pour vendre des produits commerciaux permettant à la femme dite libérée, vue sous l’angle de la consommatrice, de révéler sa féminité. La publicité joue également sur les [[tabou]]s liés aux modes (poids et gourmandise, sexualité libre, etc.), ce qui peut être perçu moins comme une libération de la féminité que comme l’acceptation des images reçues même si elles sont inversées.
''Grâce, charme, élégance, raffinement, éternelle jeunesse'' (liée à la crainte du vieillissement), ''sophistication'', archétype de la mère de famille, de la femme comme séductrice, etc. sont, entre autres, des thèmes porteurs pour vendre des produits commerciaux permettant à la femme dite libérée, vue sous l’angle de la consommatrice, de révéler sa féminité. La publicité joue également sur les [[tabou]]s liés aux modes (poids et gourmandise, sexualité libre, etc.), ce qui peut être perçu moins comme une libération de la féminité que comme l’acceptation des images reçues même si elles sont inversées.


== Etude de genre ==
== Étude de genre ==
=== La féminité « hégémonique » ===
=== La féminité « hégémonique » ===
[[Raewyn Connell|R. W. Connell]] a défini en 1987 dans ''Gender and Power : Sexuality, the Person and Sexual Politics'' une {{citation|masculinité hégémonique}} qui est {{cita|la forme culturellement idéalisée}} de la [[masculinité]] à une époque donnée et dans une aire donnée. Bien qu'elle ait été réticente à utiliser cette expression pour la féminité, les femmes ayant toujours été subordonnées à la masculinité hégémonique, et lui ait préféré celle ''emphasized feminity'' (féminité accentuée, mise en avant), cette notion de féminité hégémonique a été reprise par de nombreux sociologues du [[sport]]. Ils la définissent comme {{cita|la forme culturellement idéalisée de la féminité, forme qui participe à la domination des femmes et qui exerce une domination sur les autres formes de féminité.}} Il s'agit d'une représentation [[stéréotype|stéréotypée]] de ce qui serait féminin<ref name="sport">I. Courcy, S. Laberge, C. Erard, C. Louveau, [https://hal-univ-bourgogne.archives-ouvertes.fr/hal-00561100 « Le sport comme espace de construction sociale de la féminité : jugements d'adolescentes et d'adolescents concernant les filles qui pratiquent des sports de tradition masculine  »], Recherches féministes, 2006, 19 (2), {{p.|29-61}}, {{p. }} 34-35</ref>.
[[Raewyn Connell|R. W. Connell]] a défini en 1987 dans ''Gender and Power : Sexuality, the Person and Sexual Politics'' une {{citation|masculinité hégémonique}} qui est {{cita|la forme culturellement idéalisée}} de la [[masculinité]] à une époque donnée et dans une aire donnée. Bien qu'elle ait été réticente à utiliser cette expression pour la féminité, les femmes ayant toujours été subordonnées à la masculinité hégémonique, et lui ait préféré celle ''emphasized feminity'' (féminité accentuée, mise en avant), cette notion de féminité hégémonique a été reprise par de nombreux sociologues du [[sport]]. Ils la définissent comme {{cita|la forme culturellement idéalisée de la féminité, forme qui participe à la domination des femmes et qui exerce une domination sur les autres formes de féminité}}. Il s'agit d'une représentation [[stéréotype|stéréotypée]] de ce qui serait féminin<ref name="sport">I. Courcy, S. Laberge, C. Erard, C. Louveau, [https://hal-univ-bourgogne.archives-ouvertes.fr/hal-00561100 « Le sport comme espace de construction sociale de la féminité : jugements d'adolescentes et d'adolescents concernant les filles qui pratiquent des sports de tradition masculine »], Recherches féministes, 2006, 19 (2), {{p.|29-61}}, {{p. }} 34-35</ref>.


== Critique ==
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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* Maureen Murdock, ''Le Parcours de l’héroïne ou la féminité retrouvée'', Dangles, 1993
* Maureen Murdock, ''Le Parcours de l’héroïne ou la féminité retrouvée'', Dangles, 1993
* Sigmund Freud, ''La Féminité'', préface de Pascale Molinier, Petite Bibliothèque Payot, 2016.
* Sigmund Freud, ''La Féminité'', préface de Pascale Molinier, Petite Bibliothèque Payot, 2016.
* Jeannette Geffriaud Rosso, ''Études sur la féminité au {{sp-|XVII|e|et|XVIII|e|s}}'', Pisa, Libreria Goliardia, 1984.
* Jeannette Geffriaud Rosso, ''Études sur la féminité aux {{s2-|XVII|XVIII}}'', Pisa, Libreria Goliardia, 1984.
* [[Nathalie Heinich]], ''États de femme. L'identité féminine dans la fiction occidentale'', Collection NRF Essais, Gallimard, avril 1996
* [[Nathalie Heinich]], ''États de femme. L'identité féminine dans la fiction occidentale'', Collection NRF Essais, Gallimard, avril 1996
* [[Joan W. Scott]], ''La Citoyenne paradoxale. Les féministes françaises et les droits de l'homme'', Albin Michel, 1998
* [[Joan W. Scott]], ''La Citoyenne paradoxale. Les féministes françaises et les droits de l'homme'', Albin Michel, 1998
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; Revues
; Revues

* Revue ''[[Sciences humaines (revue)|Sciences Humaines]]'' :
* Revue ''[[Sciences humaines (revue)|Sciences Humaines]]'' :
** « L'ère du postféminisme », {{n°|214}}, 2010
** « L'ère du postféminisme », {{n°|214}}, 2010
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=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Anthropologie politique#Différences entre les sexes|Différences entre les sexes en anthropologie politique]] | [[Genre (sciences sociales)#Une donnée sociale|genre sexuel en tant que genre social]]
* [[Anthropologie politique#Différences entre les sexes|Différences entre les sexes en anthropologie politique]] | [[Genre (sciences sociales)#Point de vue en sociologie|genre en sociologie]]
* [[Comparaison biologique entre la femme et l'homme]]
* [[Comparaison biologique entre la femme et l'homme]]
* [[Sexualité féminine]]
* [[Sexualité féminine]]
* [[Transféminisme]]
* [[Transféminisme]]
* figures mythologiques : [[Artémis]], [[Isis]], [[Démeter]], [[Gaïa]], [[Vénus (mythologie)|Vénus]], [[Lilith]]
* Figures mythologiques : [[Artémis]], [[Isis]], [[Démeter]], [[Gaïa]], [[Vénus (mythologie)|Vénus]], [[Lilith]]
* cultures matriarcales : [[Moso]]
* Cultures matriarcales : [[Moso]]


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Version du 14 avril 2024 à 19:02

La peinture occidentale représente très peu la féminité, préférant associer l’image de la femme et sa beauté à d’autres idées au travers d’allégories : ici, le Jour, par le peintre Bouguereau. S’éloignant du sujet par des considérations d’esthétisme, l’association de la maternité avec l’idée de Mère-Patrie se substitue également à la représentation de l’être féminin.

La féminité est l’ensemble des caractères morphologiques, psychologiques et comportementaux spécifiques, ou considérés comme spécifiques aux femmes. Ils sont liés au sexe ou au genre, et fortement influencés, voire conditionnés par l’environnement socioculturel[1]. Dans l’usage, la part des caractères socioculturels de la féminité contribue à l’identité sexuelle.

On peut aussi la définir comme l'ensemble des comportements, des attitudes, auxquels on attribue le qualificatif de féminin. Si elle prédomine chez les femmes, elle existe aussi chez les hommes. Son lien au sexe est moins évident qu'il n'y parait.

Pour les hommes, on parle de masculinité ou de virilité.

Définition

On dit de plus qu’il y a une part de féminité dans tous les humains quel que soit le sexe. En outre, les femmes étant toutes différentes, on peut définir la féminité comme associé au genre féminin dans une démarche d'essentialisation des femmes soit les femelles adultes humaines.

La féminité est caractérisée par des critères définis culturellement, distinct dans la société occidentale moderne du sexe biologique.

La féminité est centrale dans le jeu de la séduction, et les hommes ou les femmes selon leurs goûts confient être attirés par elle (ou la représentation qu’ils ou elles ont d’elle) dans leurs rencontres. Selon certaines représentations culturelles, les traits qui seraient typiquement féminins sont la douceur, la finesse, la grâce, l’inconstance (dans le comportement, les sentiments et les pensées), la vanité de plaire, la superficialité[2][source insuffisante].

La féminité peut, dans les représentantes courantes et selon les cultures, rassembler un ensemble de traits caractéristiques : pudeur, prudence, etc., mais avec souvent des qualités contraires : audace, volonté de séduire, cruauté, etc. qui font souvent associer à la féminité l’idée de contradiction.

Représentation sociale

Pour Sandra Harding, dans The Science Question of Feminism, en 1986[3], la féminité est un symbolisme de genre, qui « renvoie à l'utilisation de métaphores binaires, n'ayant rien à voir avec les différences sexuelles, pour représenter le sexe (par exemple : force/fragilité, violence/douceur) » et dont les stéréotypes sexués sont des représentations. C'est l'un des trois processus concourant à la construction sociale du genre, avec la structuration selon le genre de certaines activités sociales (sexuation), et la construction individuelle de l'identité de genre[4].

Beaucoup d’artistes et de cinéastes hommes traitent le sujet, puisque pouvoir approcher ce qu’est la féminité est souvent rendu au travers d’un mode de représentation. L’article Image de la femme (XIXe) montre l’intérêt des impressionnistes et des néoclassiques pour le sujet féminin, cette fois au travers de sa féminité, mais il s’agit encore de peintres masculins.

Dans les contes de fées qui ont longtemps façonné l’imaginaire des enfants, on ne se demande guère pourquoi la belle-mère ou la sorcière est cruelle.

D’après la thérapeute américaine Maureen Murdock : « Si la psyché d’une femme a reçu sa mère d’une manière négative ou destructrice, elle se sépare de sa nature féminine positive et a beaucoup de difficultés à la récupérer. Beaucoup de femmes ont trouvé chez leur père le côté spontané, nourricier et joyeux de la féminité. La nature de la rupture mère/fille dépend aussi de la manière dont une femme intègre l’archétype de la Mère dans sa psyché, y compris notre Mère la Terre et le point de vue culturel sur la féminité ».

Dans la culture

Stéréotypes publicitaires

Grâce, charme, élégance, raffinement, éternelle jeunesse (liée à la crainte du vieillissement), sophistication, archétype de la mère de famille, de la femme comme séductrice, etc. sont, entre autres, des thèmes porteurs pour vendre des produits commerciaux permettant à la femme dite libérée, vue sous l’angle de la consommatrice, de révéler sa féminité. La publicité joue également sur les tabous liés aux modes (poids et gourmandise, sexualité libre, etc.), ce qui peut être perçu moins comme une libération de la féminité que comme l’acceptation des images reçues même si elles sont inversées.

Étude de genre

La féminité « hégémonique »

R. W. Connell a défini en 1987 dans Gender and Power : Sexuality, the Person and Sexual Politics une « masculinité hégémonique » qui est « la forme culturellement idéalisée » de la masculinité à une époque donnée et dans une aire donnée. Bien qu'elle ait été réticente à utiliser cette expression pour la féminité, les femmes ayant toujours été subordonnées à la masculinité hégémonique, et lui ait préféré celle emphasized feminity (féminité accentuée, mise en avant), cette notion de féminité hégémonique a été reprise par de nombreux sociologues du sport. Ils la définissent comme « la forme culturellement idéalisée de la féminité, forme qui participe à la domination des femmes et qui exerce une domination sur les autres formes de féminité ». Il s'agit d'une représentation stéréotypée de ce qui serait féminin[4].

Critique

Associer certaines qualités ou défauts à la féminité peut relever de préjugés. Les jugements laudateurs concernant les comportements féminins, tels que la tempérance, la patience et la douceur, relèvent néanmoins bel et bien de préjugés ou plus précisément d'une forme de sexisme appelé sexisme ambivalent.

Notes et références

  1. Définitions féminité, TLFI (Trésor de la Langue Française Informatisé - dictionnaire en ligne).
  2. À la façon d'un libre penseur du XIXe siècle, Arthur Schopenhauer a d'ailleurs versé dans cette thématique dans son Essai sur les femmes.
  3. Sandra Harding, The Science Question of Feminism, Ithaca, Cornell University Press, 1986, p. 17-18
  4. a et b I. Courcy, S. Laberge, C. Erard, C. Louveau, « Le sport comme espace de construction sociale de la féminité : jugements d'adolescentes et d'adolescents concernant les filles qui pratiquent des sports de tradition masculine », Recherches féministes, 2006, 19 (2), p. 29-61, p.  34-35

Voir aussi

Bibliographie

  • Élisabeth Badinter, Le Conflit - la femme et la mère, Le livre de Poche, 124p. 2011
  • Maureen Murdock, Le Parcours de l’héroïne ou la féminité retrouvée, Dangles, 1993
  • Sigmund Freud, La Féminité, préface de Pascale Molinier, Petite Bibliothèque Payot, 2016.
  • Jeannette Geffriaud Rosso, Études sur la féminité aux XVIIe et XVIIIe siècles, Pisa, Libreria Goliardia, 1984.
  • Nathalie Heinich, États de femme. L'identité féminine dans la fiction occidentale, Collection NRF Essais, Gallimard, avril 1996
  • Joan W. Scott, La Citoyenne paradoxale. Les féministes françaises et les droits de l'homme, Albin Michel, 1998
  • Maryse Vaillant, Sexy soit-elle, Les Liens qui libèrent, 2012
Revues
  • Revue Sciences Humaines :
    • « L'ère du postféminisme », no 214, 2010
    • « Femmes, combats et débats », HSS, no 4, 2005
    • « Hommes / femmes, quelles différences ? », no 146, 2004
    • « Nouveaux modèles féminins », no 85, 1998
    • « Masculin-féminin », no 42, 1994

Articles connexes

Liens externes