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'''Than Shwe''' (né à [[Kyaukse]] le [[2 février]] [[1933]]) est le plus haut dirigeant de la [[Dictature militaire|junte]] du Myanmar ([[Birmanie]]) de 1992 jusqu'en mars 2011.
'''Than Shwe''' (né à [[Kyaukse]], [[Birmanie]], le {{date|2 février 1933}}) est un officier supérieur et [[homme d'État]] [[Birmanie|birman]], chef de la [[Dictature militaire|junte militaire]] d'{{date-|avril 1992}} à {{date-|mars 2011}}.


== Biographie ==
== Biographie ==
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Il travaille dans le service postal birman, quand, à l'âge de 20 ans, il s'engage dans l'armée, où il reste pendant quelques années dans le département de la guerre psychologique et lutte contre les rebelles [[Karens]].
Il travaille dans le service postal birman, quand, à l'âge de 20 ans, il s'engage dans l'armée, où il reste pendant quelques années dans le département de la guerre psychologique et lutte contre les rebelles [[Karens]].


En [[1960]], il est promu capitaine. Après le coup d'État qui évince le premier ministre [[U Nu]] en [[1962]], il continue à monter en grade: il est lieutenant-colonel en [[1972]], colonel en [[1978]], commandant du district militaire du Sud-Ouest en [[1983]], vice-chef de l'état-major de l'armée, général de brigade et vice-ministre de la défense en [[1985]] et enfin général-major en [[1986]].
En [[1960]], il est promu capitaine. Après le coup d'État qui évince le Premier ministre [[U Nu]] en [[1962]], il continue à monter en grade: il est lieutenant-colonel en [[1972]], colonel en [[1978]], commandant du district militaire du Sud-Ouest en [[1983]], vice-chef de l'état-major de l'armée, général de brigade et vice-ministre de la défense en [[1985]] et enfin général-major en [[1986]].


=== Chef de la junte ===
=== Chef de la junte ===
Il obtient aussi un siège parmi les dirigeants du parti du comité central exécutif. Le [[23 avril]] [[1992]], il succède au général [[Saw Maung]] comme président du [[Conseil d'État pour la Paix et le Développement|Conseil d'État pour la restauration de la loi et de l'ordre]]. Il a gardé la tête de cette institution au moment de son renommage en Conseil d'État pour la paix et le développement en [[1997]]. Il a cumulé cette fonction avec le poste de [[Premiers ministres de Birmanie|Premier ministre]] jusqu'en 2003.
Il obtient aussi un siège parmi les dirigeants du parti du comité central exécutif. Le {{date|23 avril 1992}}, il succède au général [[Saw Maung]] comme président du [[Conseil d'État pour la Paix et le Développement|Conseil d'État pour la restauration de la loi et de l'ordre]]. Il a gardé la tête de cette institution au moment de son renommage en Conseil d'État pour la paix et le développement en [[1997]]. Il a cumulé cette fonction avec le poste de [[Premiers ministres de Birmanie|Premier ministre]] jusqu'en 2003.


Réputé introverti et superstitieux, il apparaît rarement en public. Dirigeant son pays d'une main de fer, hostile à tout dialogue avec l'opposition, il est considéré comme le principal obstacle à la réconciliation nationale et au retour à la démocratie.
Réputé introverti et superstitieux<ref>{{Lien web |titre=Than Shwe, Voodoo and the Number 11 |url=https://www2.irrawaddy.com/opinion_story.php?art_id=14844 |site=www2.irrawaddy.com |consulté le=2022-07-30}}</ref>, il apparaît rarement en public. Dirigeant son pays d'une main de fer, hostile à tout dialogue avec l'opposition, il est considéré comme le principal obstacle à la réconciliation nationale et au retour à la démocratie.


En 2003, il a supervisé la nouvelle arrestation de l'opposante au régime, et prix Nobel de la paix, [[Aung San Suu Kyi]], qui avait été provisoirement remise en liberté. Il serait aussi à l'origine du renvoi et de l'arrestation en 2004 de son successeur au poste de premier ministre, le général [[Khin Nyunt]], partisan modéré de l'ouverture.
En 2003, il a supervisé la nouvelle arrestation de l'opposante au régime, et prix Nobel de la paix, [[Aung San Suu Kyi]], qui avait été provisoirement remise en liberté. Il serait aussi à l'origine du renvoi et de l'arrestation en 2004 de son successeur au poste de premier ministre, le général [[Khin Nyunt]], partisan modéré de l'ouverture.


Un matin de novembre 2005, ministères et armée ont été contraints de déménager. Des milliers de fonctionnaires, prévenus quelques jours plus tôt, n'ont eu d'autre choix que de faire leurs valises et de quitter [[Rangoun]], l'ancienne capitale, pour parcourir 380 kilomètres en direction du nord et rejoindre une ville aux allures de décor de cinéma, bâtie dans le plus grand secret : [[Naypyidaw]]. Cette manifestation d'autorité s'ajoutait à d'autres caractéristiques de la « gouvernance » à la mode birmane : persécution des [[Minorité ethnique|minorités ethniques]], [[travail forcé]], censure de la [[presse écrite|presse]], omniprésence d'agents de renseignement en civil et interdiction des partis d'opposition. Than Shwe venait de pousser la paranoïa un cran plus loin. Échaudé par les révoltes qui agitaient régulièrement Rangoun, comme le soulèvement prodémocratique de 1988, il espérait sans doute protéger la junte en éloignant le Parlement, la présidence et tous les ministères du cœur culturel et intellectuel du pays.
Un matin de {{date-|novembre 2005}}, ministères et armée ont été contraints de déménager. Des milliers de fonctionnaires, prévenus quelques jours plus tôt, n'ont eu d'autre choix que de faire leurs valises et de quitter [[Rangoun]], l'ancienne capitale, pour parcourir 380 kilomètres en direction du nord et rejoindre une ville aux allures de décor de cinéma, bâtie dans le plus grand secret : [[Naypyidaw]]. Cette manifestation d'autorité s'ajoutait à d'autres caractéristiques de la « gouvernance » à la mode birmane : persécution des [[Minorité ethnique|minorités ethniques]], [[Travaux forcés|travail forcé]], censure de la [[presse écrite|presse]], omniprésence d'agents de renseignement en civil et interdiction des partis d'opposition. Than Shwe venait de pousser la paranoïa un cran plus loin. Échaudé par les révoltes qui agitaient régulièrement Rangoun, comme le soulèvement prodémocratique de 1988, il espérait sans doute protéger la junte en éloignant le Parlement, la présidence et tous les ministères du cœur culturel et intellectuel du pays.


Conformément à la feuille de route vers une « démocratie disciplinée » de la junte militaire au pouvoir et d'une Constitution adoptée en 2008, des élections – les premières en vingt-deux ans – sont organisées le 7 novembre 2010 mais dénoncées comme une mascarade. Un Parlement bicaméral et 14 assemblées régionales voient le jour. Puis le 13 novembre 2010, l'assignation à résidence de la figure de proue de l'opposition Aung San Suu Kyi est levée.
Conformément à la feuille de route vers une « démocratie disciplinée » de la junte militaire au pouvoir et d'une Constitution adoptée en 2008, des élections – les premières en vingt-deux ans – sont organisées le {{date-|7 novembre 2010}} mais dénoncées comme une mascarade. Un Parlement bicaméral et 14 assemblées régionales voient le jour. Puis, le {{date-|13 novembre 2010}}, l'assignation à résidence de la figure de proue de l'opposition Aung San Suu Kyi est levée.


Il cède la tête de l'État à [[Thein Sein]] qui devient ainsi le {{8e}} [[Liste des chefs d'État birmans|président de la République]] le 30 mars 2011<ref>[http://rulers.org/2011-03.html Rulers]</ref>. Le même jour la junte militaire est dissoute et le général Than Shwe quitte officiellement la scène politique.
Il cède la tête de l'État à [[Thein Sein]] qui devient ainsi le {{8e}} [[Liste des chefs d'État birmans|président de la République]] le {{date-|30 mars 2011}}<ref>[http://rulers.org/2011-03.html Rulers]</ref>. Le même jour, la junte militaire est dissoute et le général Than Shwe quitte officiellement la scène politique.


=== Vie privée ===
=== Vie privée ===
Lorsqu'il a marié sa fille cadette en 2006, Than Shwe n'a pas lésiné sur les frais de la noce, évalués par les opposants à cinquante millions de dollars... trois fois le budget annuel de la santé.
Lorsqu'il a marié sa fille cadette en 2006, Than Shwe n'a pas lésiné sur les frais de la noce, évalués par les opposants à cinquante millions de dollars (trois fois le budget annuel birman de la santé)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Than Shwe, tyran birman, mégalomane et taciturne |url=https://www.lefigaro.fr/international/2010/11/07/01003-20101107ARTFIG00248-than-shwe-tyran-birman-megalomane-et-taciturne.php |site=Le Figaro |date=2010-11-07 |consulté le=2024-04-12}}</ref>.


== Références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
<references />
{{références|groupe=N}}

=== Références ===
{{Références|colonnes=2}}


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* {{en}} Benedict Rogers, [http://www.silkwormbooks.com/catalog/info/than-shwe/ ''Than Shwe: Unmasking Burma's Tyrant''], mai 2010, 270 p., {{ISBN|978-974-9511-91-6}}
* {{en}} Benedict Rogers, [http://www.silkwormbooks.com/catalog/info/than-shwe/ ''Than Shwe: Unmasking Burma's Tyrant''], {{date-|mai 2010}}, 270 p., {{ISBN|978-974-9511-91-6}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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* [[Présidents de la Birmanie]]
* [[Présidents de la Birmanie]]


=== Lien externe ===
=== Liens externes ===
* {{autorité}}
* [http://www.leparisien.fr/politique/than-shwe-le-dictateur-reclus-10-05-2008-3298491866.php "Than Shwe, le dictateur reclus"], Laure Martin, ''Le Parisien'', 10 mai 2008
* [http://www.leparisien.fr/politique/than-shwe-le-dictateur-reclus-10-05-2008-3298491866.php "Than Shwe, le dictateur reclus"], Laure Martin, ''Le Parisien'', {{date-|10 mai 2008}}


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[[th:ตาน ฉ่วย]]
[[tr:Than Shwe]]
[[vi:Than Shwe]]
[[yo:Than Shwe]]
[[zh:丹瑞]]

Dernière version du 12 avril 2024 à 15:14

Than Shwe
Illustration.
Than Shwe en 2010.
Fonctions
Président du Conseil d'État pour la paix et le développement de l'Union du Myanmar[N 1]

(18 ans, 11 mois et 7 jours)
Vice-président Maung Aye
Premier ministre Lui-même
Khin Nyunt
Soe Win
Thein Sein
Prédécesseur Saw Maung
Successeur Thein Sein
(président de la République)
Premier ministre de l'Union du Myanmar

(11 ans, 4 mois et 2 jours)
Président Lui-même
Prédécesseur Saw Maung
Successeur Khin Nyunt
Biographie
Date de naissance (91 ans)
Lieu de naissance Kyaukse (Birmanie britannique)
Nationalité Birmane
Conjoint Kyaing Kyaing
Enfants 8
Diplômé de Académie militaire Frounze
Profession Facteur
Militaire

Than Shwe Than Shwe
Chefs d'État birmans
Premiers ministres de Birmanie

Than Shwe (né à Kyaukse, Birmanie, le ) est un officier supérieur et homme d'État birman, chef de la junte militaire d' à .

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Il travaille dans le service postal birman, quand, à l'âge de 20 ans, il s'engage dans l'armée, où il reste pendant quelques années dans le département de la guerre psychologique et lutte contre les rebelles Karens.

En 1960, il est promu capitaine. Après le coup d'État qui évince le Premier ministre U Nu en 1962, il continue à monter en grade: il est lieutenant-colonel en 1972, colonel en 1978, commandant du district militaire du Sud-Ouest en 1983, vice-chef de l'état-major de l'armée, général de brigade et vice-ministre de la défense en 1985 et enfin général-major en 1986.

Chef de la junte[modifier | modifier le code]

Il obtient aussi un siège parmi les dirigeants du parti du comité central exécutif. Le , il succède au général Saw Maung comme président du Conseil d'État pour la restauration de la loi et de l'ordre. Il a gardé la tête de cette institution au moment de son renommage en Conseil d'État pour la paix et le développement en 1997. Il a cumulé cette fonction avec le poste de Premier ministre jusqu'en 2003.

Réputé introverti et superstitieux[1], il apparaît rarement en public. Dirigeant son pays d'une main de fer, hostile à tout dialogue avec l'opposition, il est considéré comme le principal obstacle à la réconciliation nationale et au retour à la démocratie.

En 2003, il a supervisé la nouvelle arrestation de l'opposante au régime, et prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, qui avait été provisoirement remise en liberté. Il serait aussi à l'origine du renvoi et de l'arrestation en 2004 de son successeur au poste de premier ministre, le général Khin Nyunt, partisan modéré de l'ouverture.

Un matin de , ministères et armée ont été contraints de déménager. Des milliers de fonctionnaires, prévenus quelques jours plus tôt, n'ont eu d'autre choix que de faire leurs valises et de quitter Rangoun, l'ancienne capitale, pour parcourir 380 kilomètres en direction du nord et rejoindre une ville aux allures de décor de cinéma, bâtie dans le plus grand secret : Naypyidaw. Cette manifestation d'autorité s'ajoutait à d'autres caractéristiques de la « gouvernance » à la mode birmane : persécution des minorités ethniques, travail forcé, censure de la presse, omniprésence d'agents de renseignement en civil et interdiction des partis d'opposition. Than Shwe venait de pousser la paranoïa un cran plus loin. Échaudé par les révoltes qui agitaient régulièrement Rangoun, comme le soulèvement prodémocratique de 1988, il espérait sans doute protéger la junte en éloignant le Parlement, la présidence et tous les ministères du cœur culturel et intellectuel du pays.

Conformément à la feuille de route vers une « démocratie disciplinée » de la junte militaire au pouvoir et d'une Constitution adoptée en 2008, des élections – les premières en vingt-deux ans – sont organisées le mais dénoncées comme une mascarade. Un Parlement bicaméral et 14 assemblées régionales voient le jour. Puis, le , l'assignation à résidence de la figure de proue de l'opposition Aung San Suu Kyi est levée.

Il cède la tête de l'État à Thein Sein qui devient ainsi le 8e président de la République le [2]. Le même jour, la junte militaire est dissoute et le général Than Shwe quitte officiellement la scène politique.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Lorsqu'il a marié sa fille cadette en 2006, Than Shwe n'a pas lésiné sur les frais de la noce, évalués par les opposants à cinquante millions de dollars (trois fois le budget annuel birman de la santé)[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Président du Conseil d'État pour la restauration de la loi et de l'ordre jusqu'au .

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Than Shwe, Voodoo and the Number 11 », sur www2.irrawaddy.com (consulté le )
  2. Rulers
  3. « Than Shwe, tyran birman, mégalomane et taciturne », sur Le Figaro, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]