Aller au contenu

« Koto » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Legonin (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
 
(43 versions intermédiaires par 25 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Voir homonymes|Koto (homonymie)}}
{{Voir homonymes|Koto (homonymie)}}
{{homophone|Coteau}}
{{à sourcer|date=septembre 2010}}
[[Fichier:KotoPlayer.jpg|vignette|Masayo Ishigure jouant du ''koto'']]
[[Fichier:Koto_by_Fumie_Hihara_2016.png|vignette|Fumie Hihara jouant du koto.]]
[[Fichier:Joueuse de koto 2.jpg|vignette|Le réglage de l'instrument]]
{{Infobox Liste de fichiers
{{Infobox Liste de fichiers
|titre01 = Enregistrement sur un ''koto'' à 13 cordes
|titre01 = Enregistrement sur un koto à 13 cordes
|fichier01 = Koto performance.ogg
|fichier01 = Koto performance.ogg
|type01 = ogg
|type01 = ogg
Ligne 10 : Ligne 9 :
}}
}}


Le '''''koto''''' (en japonais) est un [[instrument de musique]] [[instrument à cordes cordes]] [[instrument à cordes pincées|pincées]] utilisé en [[musique japonaise traditionnelle]], notamment dans le [[kabuki]] et le [[bunraku]]. Originaire de Chine ([[guzheng|gŭzhēng]]), il fut introduit au Japon entre le {{VIIe siècle|VIIe}} et le {{VIIIe siècle}} et était joué principalement à la Cour impériale ; l'usage s'en est ensuite démocratisé.
Le {{japonais|'''koto'''|ou 箏|}} est un [[instrument à cordes pincées]] utilisé en [[musique japonaise traditionnelle]] et comme instrument d'accompagnement dans les arts traditionnels tels que le [[kabuki]] et le ''[[bunraku]]''. Originaire de [[Chine]] et de [[Corée]], il a été introduit au [[Japon]] vers le {{s-|VIII}}, principalement à la cour impériale. Par la suite son usage s'est démocratisé.

== Histoire ==
Vers le {{s-|VIII}}, les kotos désignent un ensemble d'instruments à cordes importés du continent asiatique ([[Chine]] et [[Corée]]) et apparentés au [[luth]], tel que le ''[[Biwa (instrument)|biwa]]'', à la [[cithare]], comme le ''sō no koto'' ou ''sō''<ref group="l">{{japonais||箏のこと|sō no koto}} ou {{japonais||箏|sō ou koto}}.</ref>, et à la [[harpe]], tel que le ''[[Konghou|kugo]]''<ref name="IwaoIyanagaYoshida_1987_105_106">{{article|langue=fr|auteur1=Iwao Seiichi|auteur2=Iyanaga Teizō|auteur3=Yoshida Shōichirō|et al.=oui|volume=13|url=https://www.persee.fr/doc/dhjap_0000-0000_1987_dic_13_1_917_t1_0105_0000_4|format=pdf|titre=678. Koto|périodique=Dictionnaire historique du Japon|année=1987|passage=105-106|consulté le=3-3-2022}}.</ref>{{,}}<ref name="CdlM_2021_01">{{Lien web|auteur institutionnel=[[Cité de la musique]]|titre=Cithare Koto|année=2021|mois=janvier|url=https://collectionsdumusee.philharmoniedeparis.fr/search.aspx?SC=SCENARIO_1&QUERY=koto#/Detail/(query:(Id:'0_OFFSET_0',Index:1,NBResults:29,PageRange:3,SearchQuery:(ForceSearch:!f,Page:0,PageRange:3,QueryString:koto,ResultSize:10,ScenarioCode:SCENARIO_1,ScenarioDisplayMode:display-standard,SearchLabel:'',SearchTerms:koto,SortField:DateOfInsertion_sort,SortOrder:0,TemplateParams:(Scenario:'',Scope:MUSEE,Size:!n,Source:'',Support:''))))|consulté le=3-3-2022}}.</ref>{{,}}<ref name="Frédéric_1996_654">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=[[Louis Frédéric]]|titre=Le Japon|sous-titre=dictionnaire et civilisation|éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]|lieu=Paris|collection=Bouquins|année=1996|pages totales=1419|passage=654|isbn=9782221067642|isbn2=2221067649|oclc=36327575}}.</ref>. Durant l'[[époque d'Edo]] (1603-1868), le ''sō no koto'', qui s'est imposé parmi les instruments de la [[Gagaku|musique de cour]], devient le seul instrument désigné par le terme « koto » ou ''sō''<ref name="IwaoIyanagaYoshida_1987_105_106" />.


== Facture ==
== Facture ==
Le ''koto'' est une longue [[cithare]] (en forme de [[Dragon chinois|dragon]] tapi), mesurant environ {{unité|1.80|m}} de long et comptant 13 cordes. La caisse est traditionnellement fabriquée en bois de [[paulownia]] évidé, et les hauts chevalets amovibles, en ivoire. Ses cordes sont en fil de [[soie]] que l'on pince avec des grattoirs en [[ivoire]].
Le koto, aussi appelé « harpe japonaise<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=Association touristique de la ville de Kanazawa |titre=Koto Sangen|année=2021|mois=janvier|url=https://fr.visitkanazawa.jp/bestofkanazawa/culture/3|site=fr.visitkanazawa.jp|consulté le=3-3-2022}}.</ref> », est une longue cithare (en forme de [[Dragon chinois|dragon]] tapi<ref>{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Ministère des Affaires étrangères (Japon)|Ministère des Affaires étrangères]]|titre=A Look at the Koto|année=2020|mois=mars|jour=26|url=https://web-japan.org/kidsweb/virtual/koto/koto02.html|site=web-japan.org|consulté le=3-3-2022}}.</ref>), mesurant environ {{unité|1,82 m}} de long et comptant treize cordes<ref name="Frédéric_1996_654" />. La caisse est traditionnellement fabriquée en bois de [[paulownia]] évidé. Les chevalets déplaçables étaient originellement fait d'[[ivoire]]. Ils sont depuis réalisés en matière plastique, bien que certains luthiers utilisent occasionnellement le bois. Ses cordes sont en fil de [[soie]] que l'on pince à l'aide de trois doigts de la main droite (le pouce, l'index et le majeur), prolongés chacun par un onglet ou [[plectre]], en os, en [[ivoire]] ou en bambou<ref name="CdlM_2021_01" />{{,}}<ref name="Frédéric_1996_654" />.
L'accordage ne se fait pas en réglant la tension de la corde, mais en déplaçant les chevalets. Chaque corde donne donc a priori une seule note. A côté de l'accordage traditionnel, de nombreuses configurations alternatives sont possibles; De même, certains instruments sont dotés de plus de cordes (jusqu'à 32) afin d'en augmenter les possibilités<ref name="RK">{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=Rose/Kapuscinski, Ensemble Reigakusha|titre=Koto - la musique de gagaku |année=2020|url=https://gagaku.stanford.edu/fr/strings/koto/|site=gagaku.stanford.edu|consulté le=3-7-2023}}</ref>. Certains instrumentistes déplacent également les chevalets en cours d'exécution.

Il existe également des kotos à plus de treize cordes : dix-sept, vingt et une, vingt-cinq, trente ou encore trente-deux{{note|group="l"|En japonais, le [[Sinogrammes (japonais)|sinogramme]] pour désigner une corde d'instrument de musique est {{japonais||絃|gen}}. Les kotos à plus de treize cordes sont nommés par leur nombre de cordes. Le {{japonais|koto à dix-sept cordes|十七絃箏|jūshichi-gen koto}}, par exemple, est simplement appelé ''jūshichigen''<ref name="Kotobank_77025">{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Asahi Shinbun]]|traduction titre=Koto à dix-sept cordes|titre=十七弦は|année=2021|mois=janvier|url=https://kotobank.jp/word/十七弦-77025|site=[[Kotobank]]|consulté le=4-3-2022}}.</ref>.}}{{,}}<ref name="Wheeler_1999_04_17">{{Lien web|langue=en|auteur=David Wheeler|titre=New version of the old koto makes music for the future|jour=17|mois=avril|année=1999|url=https://www.japantimes.co.jp/culture/1999/04/17/music/new-version-of-the-old-koto-makes-music-for-the-future/|éditeur=[[The Japan Times]]|consulté le=4-3-2022}}.</ref>. Le koto à dix-sept cordes a été créé par Miyagi au début des années 1920<ref name="Kotobank_77025" />{{,}}<ref name="Wheeler_1999_04_17" />. L'instrumentiste Keiko Nosaka et le compositeur {{Lien|langue=en|trad=Minoru Miki|fr=Minoru Miki (compositeur)|texte=Minoru Miki}} ont inventé les variantes à vingt cordes, en 1969, puis à vingt-cinq cordes<ref name="Wheeler_1999_04_17" />.

Miyagi a aussi inventé un koto à {{nobr|80 cordes}}, mais il n'a jamais existé qu'un seul exemplaire de cet instrument et son usage a été abandonné<ref name="Wheeler_1999_04_17" />.


<gallery>
<gallery>
Fichier:Koto MET DP148476.jpg|Koto en bois incrusté de métaux précieux, d’ivoire et d’écaille, avec ses accessoires et sa boîte en bois laqué, {{XVIIe siècle}} ([[Metropolitan Museum of Art|Met]]).
Koto MET DP148476.jpg|Koto en bois incrusté de métaux précieux, d'ivoire et d’écaille, avec ses accessoires et sa boîte en bois laqué, {{s-|XVII}} ([[Metropolitan Museum of Art|Met]]).
Fichier:Koto MET DP148474.jpg|Détail d’une extrémité de l’instrument ci-contre, où les treize cordes sont attachées.
Koto MET DP148474.jpg|Détail d’une extrémité de l’instrument ci-contre, où les treize cordes sont attachées.
Fichier:Koto MET DP148475.jpg|Détail de l’autre extrémité, présentant des dragons de métal sculpté.
Koto MET DP148475.jpg|Détail de l’autre extrémité, présentant des dragons de métal sculpté.
Joueuse de koto 2.jpg|Réglage de l'instrument.
</gallery>
</gallery>


== Jeu ==
== Jeu ==
L'instrumentiste pince la partie des cordes à droite des chevalets. La main gauche est utilisée ou non suivant les styles, permettant de [[bend|manipuler l'autre partie de la corde]] pour augmenter la hauteur de la note<ref name="RK"/> ou donner un vibrato.
Le ''koto'' produit un son lyrique, comparable à celui d'une [[harpe]], ce qui peut expliquer le terme souvent rencontré de « harpe japonaise ».


== Répertoire et interprètes ==
On le retrouve dans des morceaux traditionnels japonais tels que "Sakura" ou "Rokudan".
Un classique du koto est ''[[Sakura sakura]]'', chanson populaire arrangée pour l'instrument au cours de l'[[ère Meiji]] (1868-1912) et devenue une référence pour musicien débutant<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Ronald Nelson|titre=Sakura|éditeur=The International Shakuhachi Society|année=2021|mois=janvier|url=https://www.komuso.com/pieces/pieces.pl?piece=2106|site=komuso.com|consulté le=3-3-2022}}.</ref>.


Parmi les musiciens représentatifs du koto, on distingue les instrumentistes [[Yatsuhashi Kengyō]] (1614-1685)<ref>{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Asahi Shinbun]]|traduction titre=Yatsuhashi Kengyō|titre=八橋検校は|année=2021|mois=janvier|url=https://kotobank.jp/word/八橋検校-143813|site=[[Kotobank]]|consulté le=3-3-2022}}.</ref>, puis [[Michio Miyagi]] (1894-1956)<ref>{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Asahi Shinbun]]|traduction titre=Michio Miyagi|titre=宮城道雄は|année=2021|mois=janvier|url=https://kotobank.jp/word/宮城道雄-139497|site=[[Kotobank]]|consulté le=3-3-2022}}.</ref> et Fumiko Yonekawa, née en 1895 et qui avait, en 1983, {{unité|185000 heures}} de pratique.
Parmi les musiciens représentatifs du ''koto'', on trouve d'abord [[Yatsuhashi Kengyō]] ([[1614]]-[[1685]]) ; puis [[Michio Miyagi]] ([[1894]]-[[1956]], prononcé Miyagui) et Fumiko Yonekawa, née en [[1895]] et qui avait, en 1983, {{formatnum:185000}} heures de pratique. Miyagi a développé le koto au début du {{XXe siècle}}, important ce langage musical en Europe. Son œuvre ''Haru no umi'' (La mer du printemps, pour koto et ''[[shakuhachi]]'') est la plus connue des œuvres jouées au koto. [[Kimio Eto]] est un interprète moderne. La famille Kawai fait aussi partie des joueurs de koto moderne célèbres.


De nos jours, les maîtres de ''koto'' à l'extérieur du Japon ne sont pas nombreux. Parmi ceux et celles qui ont réussi à atteindre ce niveau, on trouve Linda Kako Caplan, représentante au Canada de l'école Chikushi.


== Instruments apparentés ==
Aujourd'hui, on trouve également des ''koto'' avec davantage de cordes :
Il existe plusieurs instruments similaires appartenant à la famille des kotos :
* ''jūshichigen'' (17 cordes) ;
* le ''sō''<ref name="IwaoIyanagaYoshida_1987_105_106" /> ;
* ''nijūgen'' (littéralement 20 cordes, mais composé de 21 cordes en réalité) ;
* le ''[[yamatogoto]]'' ou ''wagon'', instrument à six cordes<ref name="IwaoIyanagaYoshida_1987_105_106" />{{,}}<ref name="Frédéric_1996_654" /> ;
* ''nijūgogen'' (25 cordes) ;
* le ''sumagoto''<ref group="l">{{japonais|''Sumagoto''|須磨琴|}}.</ref>, sorte de cithare à une corde<ref name="Kotobank_65466">{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Asahi Shinbun]]|traduction titre=Koto|titre=ことは|année=2021|mois=janvier|url=https://kotobank.jp/word/こと-65466|site=[[Kotobank]]|consulté le=4-3-2022}}.</ref> ;
* ''sanjūgen'' (30 cordes) ;
* le ''yakumogoto''<ref group="l">{{japonais|''Yakumogoto''|八雲琴}}.</ref>, instrument à deux cordes<ref name="Kotobank_65466" />.
* ''sanjūnigen'' (32 cordes).
En japonais, le mot ''gen'' signifie ''corde'', et les noms des instruments indiquent le nombre de cordes qu'on trouvera sur chaque type de ''koto''.


== Dans la culture ==
Le ''jūshichigen'' a été créé par Miyagi : cet instrument est maintenant populaire. Récemment, le ''nijūgen'' est aussi devenu de plus en plus connu. Il a été créé par Keiko Nosaka et il est utilisé par beaucoup de compositeurs (pas seulement japonais) de [[musique contemporaine]].
* Dans le manga et l'animé ''[[Sounds of Life]]'', l'histoire tourne autour d'un club de koto et des sept étudiants qui s'entraînent afin d'être sélectionnés au concours national.
* Dans le {{14e}} jeu vidéo principal de la série ''[[Touhou Project]]'', le personnage nommé Yatsuhashi Tsukumo est un ''[[tsukumogami]]'' né d'un ancien koto, et il peut en jouer. Ses attaques sont inspirées de concepts tels que [[Anitya|Anicca]].


== Notes et références ==
Il existait aussi le ''hachijūgen'' (80 cordes) créé par Miyagi, mais il n'a jamais existé qu'un seul exemplaire de cet instrument et personne ne le joue aujourd'hui.
=== Notes lexicales bilingues ===
{{Références|groupe=l}}


=== Références ===
{{Autres projets|commons=Category:Koto}}
{{Références}}


== Instruments apparentés ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Koto}}
Il existe plusieurs instruments similaires appartenant à la famille des [[:ja:琴|琴]] (kanji archaïque pour ''kin'' ou ''koto'' en japonais) :
=== Articles connexes ===

* ''[[Biwa]]''
* le ''sou'' (箏、そう en japonais), communément appelé "koto" et le sujet de cette page ;
* [[Instruments de musique du Japon]]
* le ''wagon'' ou [[yamatogoto]] (和琴、わごん ou 大和琴、やまとごと en japonais), un instrument à six ou sept cordes originaire du Japon ;
* [[Musique japonaise traditionnelle]]
* le ''sumagoto'' (須磨琴、すまごと en japonais), sorte de cithare à une corde ;
* également le 'yakumogoto' (八雲琴、やくもごと en japonais), à deux cordes.


== Liens externes ==
=== Liens externes ===
* {{Bases musique}}
* {{en}} [http://www.lindacaplan.com/koto/koto.html Organologie]
* {{en}} [http://www.KotoNoKoto.org/ Ressource générique]


{{Palette|Musique japonaise}}
{{Palette|Musique japonaise}}
Ligne 59 : Ligne 71 :


[[Catégorie:Instrument à cordes pincées]]
[[Catégorie:Instrument à cordes pincées]]
[[Catégorie:Instrument à cordes]]
[[Catégorie:Instrument de la musique japonaise]]
[[Catégorie:Instrument de la musique japonaise]]
[[Catégorie:Cithare]]
[[Catégorie:Cithare]]

Dernière version du 10 avril 2024 à 19:53

Fumie Hihara jouant du koto.

Fichier audio
Enregistrement sur un koto à 13 cordes
noicon
Des difficultés à utiliser ces médias ?
Des difficultés à utiliser ces médias ?
Des difficultés à utiliser ces médias ?

Le koto (琴 ou 箏?) est un instrument à cordes pincées utilisé en musique japonaise traditionnelle et comme instrument d'accompagnement dans les arts traditionnels tels que le kabuki et le bunraku. Originaire de Chine et de Corée, il a été introduit au Japon vers le VIIIe siècle, principalement à la cour impériale. Par la suite son usage s'est démocratisé.

Histoire[modifier | modifier le code]

Vers le VIIIe siècle, les kotos désignent un ensemble d'instruments à cordes importés du continent asiatique (Chine et Corée) et apparentés au luth, tel que le biwa, à la cithare, comme le sō no koto ou [l 1], et à la harpe, tel que le kugo[1],[2],[3]. Durant l'époque d'Edo (1603-1868), le sō no koto, qui s'est imposé parmi les instruments de la musique de cour, devient le seul instrument désigné par le terme « koto » ou [1].

Facture[modifier | modifier le code]

Le koto, aussi appelé « harpe japonaise[4] », est une longue cithare (en forme de dragon tapi[5]), mesurant environ 1,82 m de long et comptant treize cordes[3]. La caisse est traditionnellement fabriquée en bois de paulownia évidé. Les chevalets déplaçables étaient originellement fait d'ivoire. Ils sont depuis réalisés en matière plastique, bien que certains luthiers utilisent occasionnellement le bois. Ses cordes sont en fil de soie que l'on pince à l'aide de trois doigts de la main droite (le pouce, l'index et le majeur), prolongés chacun par un onglet ou plectre, en os, en ivoire ou en bambou[2],[3]. L'accordage ne se fait pas en réglant la tension de la corde, mais en déplaçant les chevalets. Chaque corde donne donc a priori une seule note. A côté de l'accordage traditionnel, de nombreuses configurations alternatives sont possibles; De même, certains instruments sont dotés de plus de cordes (jusqu'à 32) afin d'en augmenter les possibilités[6]. Certains instrumentistes déplacent également les chevalets en cours d'exécution.

Il existe également des kotos à plus de treize cordes : dix-sept, vingt et une, vingt-cinq, trente ou encore trente-deux[l 2],[8]. Le koto à dix-sept cordes a été créé par Miyagi au début des années 1920[7],[8]. L'instrumentiste Keiko Nosaka et le compositeur Minoru Miki (en) ont inventé les variantes à vingt cordes, en 1969, puis à vingt-cinq cordes[8].

Miyagi a aussi inventé un koto à 80 cordes, mais il n'a jamais existé qu'un seul exemplaire de cet instrument et son usage a été abandonné[8].


Jeu[modifier | modifier le code]

L'instrumentiste pince la partie des cordes à droite des chevalets. La main gauche est utilisée ou non suivant les styles, permettant de manipuler l'autre partie de la corde pour augmenter la hauteur de la note[6] ou donner un vibrato.

Répertoire et interprètes[modifier | modifier le code]

Un classique du koto est Sakura sakura, chanson populaire arrangée pour l'instrument au cours de l'ère Meiji (1868-1912) et devenue une référence pour musicien débutant[9].

Parmi les musiciens représentatifs du koto, on distingue les instrumentistes Yatsuhashi Kengyō (1614-1685)[10], puis Michio Miyagi (1894-1956)[11] et Fumiko Yonekawa, née en 1895 et qui avait, en 1983, 185 000 heures de pratique.


Instruments apparentés[modifier | modifier le code]

Il existe plusieurs instruments similaires appartenant à la famille des kotos :

Dans la culture[modifier | modifier le code]

  • Dans le manga et l'animé Sounds of Life, l'histoire tourne autour d'un club de koto et des sept étudiants qui s'entraînent afin d'être sélectionnés au concours national.
  • Dans le 14e jeu vidéo principal de la série Touhou Project, le personnage nommé Yatsuhashi Tsukumo est un tsukumogami né d'un ancien koto, et il peut en jouer. Ses attaques sont inspirées de concepts tels que Anicca.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes lexicales bilingues[modifier | modifier le code]

  1. 箏のこと (sō no koto?) ou (sō ou koto?).
  2. En japonais, le sinogramme pour désigner une corde d'instrument de musique est (gen?). Les kotos à plus de treize cordes sont nommés par leur nombre de cordes. Le koto à dix-sept cordes (十七絃箏, jūshichi-gen koto?), par exemple, est simplement appelé jūshichigen[7].
  3. Sumagoto (須磨琴?).
  4. Yakumogoto (八雲琴?).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Iwao Seiichi, Iyanaga Teizō, Yoshida Shōichirō et al., « 678. Koto », Dictionnaire historique du Japon, vol. 13,‎ , p. 105-106 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. a et b Cité de la musique, « ,SearchTerms:koto,SortField:DateOfInsertion_sort,SortOrder:0,TemplateParams:(Scenario:,Scope:MUSEE,Size:!n,Source:,Support:)))) Cithare Koto », (consulté le ).
  3. a b c et d Louis Frédéric, Le Japon : dictionnaire et civilisation, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1419 p. (ISBN 9782221067642 et 2221067649, OCLC 36327575), p. 654.
  4. Association touristique de la ville de Kanazawa, « Koto Sangen », sur fr.visitkanazawa.jp, (consulté le ).
  5. (en) Ministère des Affaires étrangères, « A Look at the Koto », sur web-japan.org, (consulté le ).
  6. a et b Rose/Kapuscinski, Ensemble Reigakusha, « Koto - la musique de gagaku », sur gagaku.stanford.edu, (consulté le )
  7. a et b (ja) Asahi Shinbun, « 十七弦は » [« Koto à dix-sept cordes »], sur Kotobank,‎ (consulté le ).
  8. a b c et d (en) David Wheeler, « New version of the old koto makes music for the future », The Japan Times, (consulté le ).
  9. (en) Ronald Nelson, « Sakura », sur komuso.com, The International Shakuhachi Society, (consulté le ).
  10. (ja) Asahi Shinbun, « 八橋検校は » [« Yatsuhashi Kengyō »], sur Kotobank,‎ (consulté le ).
  11. (ja) Asahi Shinbun, « 宮城道雄は » [« Michio Miyagi »], sur Kotobank,‎ (consulté le ).
  12. a et b (ja) Asahi Shinbun, « ことは » [« Koto »], sur Kotobank,‎ (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]