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'''''Gil Blas''''' est un [[quotidien]] de la [[presse écrite]] [[France|française]], fondé par [[Auguste Dumont (journaliste)|Auguste Dumont]] en 1879 et disparu en 1938-1940.
'''''Gil Blas''''' est un [[quotidien]] de la [[presse écrite]] [[France|française]], fondé par [[Auguste Dumont (journaliste)|Auguste Dumont]] et qui a paru de novembre 1879 à mars 1940.


Il a paru du {{date-|19 novembre 1879}} au {{date-|4 août 1914}}, puis épisodiquement du {{date-|20 janvier 1921}} à {{date-|mars 1940}}<ref>[http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344298410/PUBLIC Notice BNF]</ref>. Son supplément [[hebdomadaire]], ''Gil Blas illustré'', fut sans doute à l'origine d'une partie de son succès.
D'abord quotidien jusqu'au {{date-|4 août 1914}}, il paraît épisodiquement du {{date-|20 janvier 1921}} à {{date-|mars 1940}}<ref>[http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344298410/PUBLIC Notice BNF]</ref>. Son supplément [[hebdomadaire]], ''Gil Blas illustré'', fut sans doute à l'origine d'une partie de son succès.


== Histoire du titre ==
== Histoire du titre ==
[[Fichier:Lesage Gil Blas.jpg|gauche|vignette|Alain-René Lesage : ''Histoire de Gil Blas de Santillane'', Librairie de la [[BnF|BNF]], Paris, 1880]]
Né dans les débuts agités de la [[Troisième République (France)|Troisième République]], ''Gil Blas'' emprunte son titre à l'''[[Histoire de Gil Blas de Santillane]]'' (1715), un [[roman picaresque]] d'[[Alain-René Lesage]] mettant en scène un pauvre diable confronté aux différences sociales, livre qui eut un énorme succès en son temps.


dans les débuts agités de la [[Troisième République (France)|Troisième République]], ''Gil Blas'' emprunte son titre à l'''[[Histoire de Gil Blas de Santillane]]'' (1715), un [[roman picaresque]] de [[Alain-René Lesage|Lesage]] mettant en scène un pauvre diable confronté aux différences sociales, livre qui eut un énorme succès en son temps. Son fondateur [[Auguste Dumont (journaliste)|Auguste Dumont]], qui avait accumulé une grande expérience de la presse, annonce dans son programme : {{citation|Il nous a paru simple et logique de prendre son héros pour titre d'un journal qui veut être gai sans trivialité, vrai sans cynisme, frondeur sans méchanceté, humain [...], français par la variété et le goût, vivant...}}. La devise du journal devient « Amuser les gens qui passent, leur plaire aujourd'hui et recommencer le lendemain », une citation de [[Jules Janin]], préfacier de la réédition du roman de Lesage.
Le fondateur du journal, [[Auguste Dumont (journaliste)|Auguste Dumont]], qui avait accumulé une grande expérience de la presse, annonce dans son programme : {{citation|Il nous a paru simple et logique de prendre son héros pour titre d'un journal qui veut être gai sans trivialité, vrai sans cynisme, frondeur sans méchanceté, humain [...], français par la variété et le goût, vivant...}}. La devise du journal devient « Amuser les gens qui passent, leur plaire aujourd'hui et recommencer le lendemain », une citation de [[Jules Janin]], préfacier de la réédition du roman de Lesage.


Le premier numéro sort le {{date-|19 novembre 1879}}<ref>{{Lien web |langue=FR |auteur= |directeur=A. Dumont |titre=Gil Blas |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7518926q |site=Gallica |date=1879-11-19 |consulté le=2020-10-11}}</ref>, sous la direction d'[[Auguste Dumont (journaliste)|Auguste Dumont]]. Le prix de lancement est de 15 centimes pour 4 pages. Le siège parisien est situé 19 [[boulevard des Capucines]]. [[Ernest-Louis-Victor-Jules L'Épine|Quatrelles]] est le premier écrivain à inaugurer une série de romans feuilletons. Après des débuts difficiles, ''Gil Blas'' va trouver son public.
Le premier numéro sort le {{date-|19 novembre 1879}}<ref>{{Lien web |langue=FR |auteur= |directeur=A. Dumont |titre=Gil Blas |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7518926q |site=Gallica |date=1879-11-19 |consulté le=2020-10-11}}</ref>, sous la direction d'Auguste Dumont. Le prix de lancement est de 15 centimes pour 4 pages. Le siège parisien est situé 19 [[boulevard des Capucines]]. [[Ernest-Louis-Victor-Jules L'Épine|Quatrelles]] est le premier écrivain à inaugurer une série de romans feuilletons. Après des débuts difficiles, ''Gil Blas'' va trouver son public.

[[Fichier:Caillebotte - L'homme au Gil Blas, 1880.jpg|vignette|gauche|<center>''L'homme au Gil Blas''<br>[[Gustave Caillebotte]], 1880<br>Collection privée, Vente 2002</center>]]
Le peintre Caillebotte représente en 1880 son ami Richard Gallo assis dans le [[parc Monceau]]. Il tient un exemplaire du quotidien qui défendait souvent les travaux de « l'école naturaliste », notamment ceux d'[[Émile Zola]] tout au long des années 1880<ref>{{Lien web |langue=en |titre=L'Homme au Gil Blas |url=https://www.christies.com/lot/lot-gustave-caillebotte-lhomme-au-gil-blas-3862056/?from=searchresults&intObjectID=3862056&sid=cce98f1c-6f5a-4df9-8525-1d7fc0f89dae |site=Catalogue Christie's |consulté le=21 Juin 2022}}</ref>.


=== ''Gil Blas'', supplément hebdomadaire illustré ===
=== ''Gil Blas'', supplément hebdomadaire illustré ===
[[Fichier:Théophile Alexandre Steinlen - Gil Blas Illustré- At the Water's Edge (A l'Eau) - 2009.497 - Cleveland Museum of Art.jpg|vignette|« A l'eau ! » par [[Théophile Alexandre Steinlen]] dans ''Gil Blas Illustré'' (1896)]]
À la suite de la mort d’Auguste Dumont en {{date-|mai 1885}}, ''Gil Blas'' est repris par l’imprimeur Éloi Dubuisson qui crée le {{date-|30 mai 1891}} un supplément hebdomadaire, titré un mois plus tard, le '''''Gil Blas illustré'''''. Vendu 5 centimes, comportant des illustrations originales en couleurs, il sert de prime aux abonnés. Les ventes commencent alors à décoller, le tirage, qui a débuté à {{nombre|160000}} exemplaires, passent à plus de {{nombre|260000}} en {{date-|juillet 1893}}. Le supplément propose parfois des chansons, entre autres d'[[Aristide Bruant]], [[Léon Xanrof]], [[Marcel Legay]] et [[Yvette Guilbert]], mais aussi des poèmes, dont « Première Soirée » d'[[Arthur Rimbaud]], dans son numéro du dimanche {{date-|29 novembre 1891}}, quelques semaines après sa mort.
À la suite de la mort d’Auguste Dumont en {{date-|mai 1885}}, ''Gil Blas'' est repris par l’imprimeur Éloi Dubuisson qui crée le {{date-|30 mai 1891}} un supplément hebdomadaire, titré un mois plus tard, le '''''Gil Blas illustré'''''. Vendu 5 centimes, comportant des illustrations originales en couleurs, il sert de prime aux abonnés. En 1892, le banquier [[Victor Antoine Desfossés]] en devient l'administrateur principal.

Les ventes commencent alors à décoller, le tirage, qui a débuté à {{nombre|160000}} exemplaires, passent à plus de {{nombre|260000}} en {{date-|juillet 1893}}. Le supplément propose parfois des chansons, entre autres d'[[Aristide Bruant]], [[Léon Xanrof]], [[Marcel Legay]] et [[Yvette Guilbert]], mais aussi des poèmes, dont « Première Soirée » d'[[Arthur Rimbaud]], dans son numéro du dimanche {{date-|29 novembre 1891}}, quelques semaines après sa mort.


Des [[Roman (littérature)|romans]] paraissent régulièrement en [[Roman-feuilleton|feuilleton]]s notamment ''[[Au Bonheur des Dames]]'' (1882-1883), ''[[Germinal (roman)|Germinal]]'' (1884) et ''[[L'Œuvre (Émile Zola)|L'Œuvre]]'' d'[[Émile Zola]], ou ''X... roman impromptu''<ref>Paru dans le ''Gil Blas'' du {{date|4|avril|1895}} au {{date|21|mai|1895}}</ref>, écrit à dix mains, par [[Georges Courteline]], [[Jules Renard]], [[George Auriol]], [[Tristan Bernard]] et [[Pierre Veber]]. En outre, durant cette période, le journal publie beaucoup d'articles et de contes de [[Guy de Maupassant]].
Des [[Roman (littérature)|romans]] paraissent régulièrement en [[Roman-feuilleton|feuilleton]]s notamment ''[[Au Bonheur des Dames]]'' (1882-1883), ''[[Germinal (roman)|Germinal]]'' (1884) et ''[[L'Œuvre (Émile Zola)|L'Œuvre]]'' d'[[Émile Zola]], ou ''[[X... roman impromptu]]''<ref>Paru dans le ''Gil Blas'' du {{date|4|avril|1895}} au {{date|21|mai|1895}}</ref>, écrit à dix mains, par [[Georges Courteline]], [[Jules Renard]], [[George Auriol]], [[Tristan Bernard]] et [[Pierre Veber]]. En outre, durant cette période, le journal publie beaucoup d'articles et de contes de [[Guy de Maupassant]].


En 1896, alors qu'il vit à Paris, [[Albert Langen]] a l'idée de lancer en Allemagne ''[[Simplicissimus (revue)|Simplicissimus]]'' en s'inspirant du ''Gil blas illustré'' sur les conseils de son ami le dessinateur [[Théophile Alexandre Steinlen|Steinlen]].
En 1896, alors qu'il vit à Paris, [[Albert Langen]] a l'idée de lancer en Allemagne ''[[Simplicissimus (revue)|Simplicissimus]]'' en s'inspirant du ''Gil Blas illustré'' sur les conseils de son ami le dessinateur [[Théophile Alexandre Steinlen|Steinlen]].


=== Évolution ===
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* [[Claude Debussy]]
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* [[Charles Desteuque]]
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* [[Georges d'Esparbès]]
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* [[Étienne Grosclaude]] dit Philidor
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* [[Pierre Veber]]
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* [[Villiers de L'Isle-Adam]]
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* [[José Belon]]
* [[José Belon]]
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* [[Alfred Choubrac]]
* [[Alfred Choubrac]]
* [[Léon Choubrac]] dit Hope
* [[Léon Choubrac]] dit Hope
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* [[Louis Legrand (graveur, 1863-1951)|Louis Legrand]]
* [[Louis Legrand (graveur, 1863-1951)|Louis Legrand]]
* [[Tony Minartz]]
* [[Tony Minartz]]
* [[Paul Balluriau]]
* [[Benjamin Rabier]]
* [[Benjamin Rabier]]
* [[Sandy-Hook (peintre)|Sandy-Hook]]
* [[Théophile Alexandre Steinlen|Steinlen]]
* [[Théophile Alexandre Steinlen|Steinlen]]
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=== Aujourd'hui ===
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{{Citation bloc|Le ''Gil Blas'' est dans sa première année de parution mondain, un peu osé, ses confrères ne le connaissent pas assez pour le prendre au sérieux, ce qu'il n'est pas toujours du reste. Il a de bons chroniqueurs dans les potins du « Tout-Paris ».|Camille Moreel|1880 à travers la presse : Dialogues et démocratie, 1997<ref>Éditions L'Harmattan, 1997, {{ISBN|2738466176}}</ref>}}
{{Citation bloc|Le ''Gil Blas'' est dans sa première année de parution mondain, un peu osé, ses confrères ne le connaissent pas assez pour le prendre au sérieux, ce qu'il n'est pas toujours du reste. Il a de bons chroniqueurs dans les potins du « Tout-Paris ».|Camille Moreel|1880 à travers la presse : Dialogues et démocratie, 1997<ref>Éditions L'Harmattan, 1997, {{ISBN|2738466176}}</ref>}}

== Galerie ==
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Fichier:Gil Blas Bonheur des Dames(2).jpeg|Annonce de la parution d'''[[Au Bonheur des Dames]]'' de [[Émile Zola|Zola]], 1882
Fichier:Une du journal Gil Blas du 29 janvier 1884.jpg|[[Une (journalisme)|Une]] du journal, 29 janvier 1884
Fichier:Apunte para la revista Gil Blas illustré, Théophile Alexandre Steinlen.jpg|Illustration par [[Théophile Alexandre Steinlen|Steinlen]], 1895
Fichier:Gil Blas illustré N 21 mai 1898.jpg|Illustration par Steinlen, 1898
Fichier:Gil Blas - Richard O'Monroy.jpg|Illustration par [[Georges Carré]], 1903
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== Notes et références ==
== Notes et références ==

Dernière version du 19 mars 2024 à 23:11

Gil Blas
Image illustrative de l’article Gil Blas
Une du supplément du 8 octobre 1893, une nouvelle de Maupassant illustrée par Steinlen.

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité quotidien
Genre Presse
Fondateur Auguste Dumont
Date de fondation 1879
Date du dernier numéro 1940
Ville d’édition Paris

ISSN 1149-9397

Gil Blas est un quotidien de la presse écrite française, fondé par Auguste Dumont et qui a paru de novembre 1879 à mars 1940.

D'abord quotidien jusqu'au , il paraît épisodiquement du à [1]. Son supplément hebdomadaire, Gil Blas illustré, fut sans doute à l'origine d'une partie de son succès.

Histoire du titre[modifier | modifier le code]

Alain-René Lesage : Histoire de Gil Blas de Santillane, Librairie de la BNF, Paris, 1880

Né dans les débuts agités de la Troisième République, Gil Blas emprunte son titre à l'Histoire de Gil Blas de Santillane (1715), un roman picaresque d'Alain-René Lesage mettant en scène un pauvre diable confronté aux différences sociales, livre qui eut un énorme succès en son temps.

Le fondateur du journal, Auguste Dumont, qui avait accumulé une grande expérience de la presse, annonce dans son programme : « Il nous a paru simple et logique de prendre son héros pour titre d'un journal qui veut être gai sans trivialité, vrai sans cynisme, frondeur sans méchanceté, humain [...], français par la variété et le goût, vivant... ». La devise du journal devient « Amuser les gens qui passent, leur plaire aujourd'hui et recommencer le lendemain », une citation de Jules Janin, préfacier de la réédition du roman de Lesage.

Le premier numéro sort le [2], sous la direction d'Auguste Dumont. Le prix de lancement est de 15 centimes pour 4 pages. Le siège parisien est situé 19 boulevard des Capucines. Quatrelles est le premier écrivain à inaugurer une série de romans feuilletons. Après des débuts difficiles, Gil Blas va trouver son public.

L'homme au Gil Blas
Gustave Caillebotte, 1880
Collection privée, Vente 2002

Le peintre Caillebotte représente en 1880 son ami Richard Gallo assis dans le parc Monceau. Il tient un exemplaire du quotidien qui défendait souvent les travaux de « l'école naturaliste », notamment ceux d'Émile Zola tout au long des années 1880[3].

Gil Blas, supplément hebdomadaire illustré[modifier | modifier le code]

« A l'eau ! » par Théophile Alexandre Steinlen dans Gil Blas Illustré (1896)

À la suite de la mort d’Auguste Dumont en , Gil Blas est repris par l’imprimeur Éloi Dubuisson qui crée le un supplément hebdomadaire, titré un mois plus tard, le Gil Blas illustré. Vendu 5 centimes, comportant des illustrations originales en couleurs, il sert de prime aux abonnés. En 1892, le banquier Victor Antoine Desfossés en devient l'administrateur principal.

Les ventes commencent alors à décoller, le tirage, qui a débuté à 160 000 exemplaires, passent à plus de 260 000 en . Le supplément propose parfois des chansons, entre autres d'Aristide Bruant, Léon Xanrof, Marcel Legay et Yvette Guilbert, mais aussi des poèmes, dont « Première Soirée » d'Arthur Rimbaud, dans son numéro du dimanche , quelques semaines après sa mort.

Des romans paraissent régulièrement en feuilletons notamment Au Bonheur des Dames (1882-1883), Germinal (1884) et L'Œuvre d'Émile Zola, ou X... roman impromptu[4], écrit à dix mains, par Georges Courteline, Jules Renard, George Auriol, Tristan Bernard et Pierre Veber. En outre, durant cette période, le journal publie beaucoup d'articles et de contes de Guy de Maupassant.

En 1896, alors qu'il vit à Paris, Albert Langen a l'idée de lancer en Allemagne Simplicissimus en s'inspirant du Gil Blas illustré sur les conseils de son ami le dessinateur Steinlen.

Évolution[modifier | modifier le code]

Au début des années 1890, le journal est devenu potentiellement très rentable et intéresse des investisseurs venus du monde de la finance, tel l'agent de change Victor Antoine Desfossés. En 1911, avec l'arrivée de Pierre Mortier, le quotidien passe à 6 pages et le prix de vente descend à 10 centimes. Le journal, comme beaucoup d'autres titres, suspend sa parution une première fois le lendemain du , avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Mortier relance le journal le et en reste le patron jusqu'en .

Directeurs successifs[modifier | modifier le code]

Plumes notoires[modifier | modifier le code]

Dessinateurs notoires[modifier | modifier le code]

Regard critique[modifier | modifier le code]

Zola et le Gil Blas[modifier | modifier le code]

« Un journal s'est fondé, le Gil Blas, qui, dans ses débuts, se vendait assez mal. Parfois, je questionnais curieusement les directeurs des feuilles rivales sur les chances de succès du nouveau venu ; et ces directeurs haussaient les épaules avec un sourire de mépris, ils ne craignaient rien, ça ne se vendait pas. Puis, voilà tout d'un coup que j'ai vu le nez des directeurs s'allonger : le Gil Blas se vendait, il avait pris une spécialité de chroniques légères qui lui donnait tout un public spécial, j'entends, si l'on veut, le grand public, les hommes et surtout les dames qui ne détestent pas les aimables polissonneries. De là, en quelques semaines, la grande colère de la presse vertueuse.

Je ne veux nullement défendre le Gil Blas, mais en vérité il me semble que son cas est d'une analyse facile. A coup sûr, il ne s'est pas fondé avec l'intention formelle de corrompre la nation. Il a beaucoup plus simplement tâté son public ; les nouveaux journaux connaissent bien cette période d'hésitation, le succès ne vient pas, on essaye de tout jusqu'à ce que le public morde. Eh bien ! le Gil Blas, ayant risqué dans le tas quelques articles grivois, a senti que le public mordait ; et, dès lors, il n'a pas boudé contre ce succès, il a donné à ses lecteurs la friandise de leur goût. Spéculation ignoble, école de perversion, disent les confrères indignés. Mon Dieu ! je voudrais bien voir un journal qui refuse à ses abonnés ce que ceux-ci lui demandent. (...)

Je me suis donc abonné au Gil Blas, pour me rendre compte. J'y ai lu des articles charmants, par exemple des chroniques de M. Théodore de Banville, d'une grâce lyrique, les nouvelles si fines et si gaies de M. Armand Silvestre, les études colorées de M. Richepin ; voilà trois poètes dont la compagnie est fort honorable. Il est vrai que le reste de la rédaction est moins littéraire. »

— Émile Zola, De la critique : la Littérature obscène, août 1880[6]

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

« Le Gil Blas est dans sa première année de parution mondain, un peu osé, ses confrères ne le connaissent pas assez pour le prendre au sérieux, ce qu'il n'est pas toujours du reste. Il a de bons chroniqueurs dans les potins du « Tout-Paris ». »

— Camille Moreel, 1880 à travers la presse : Dialogues et démocratie, 1997[7]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice BNF
  2. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  3. (en) « L'Homme au Gil Blas », sur Catalogue Christie's (consulté le )
  4. Paru dans le Gil Blas du au
  5. Œuvres de et sur Ludovic de Vaux, Ludovic Baron de Vaux et Étienne-Ludovic Le Grand, Bon de Vaux, sur la base de données bibliographiques en ligne WorldCat.
  6. De la critique : la Littérature obscène - Œuvres complètes, p. 218 sur Gallica
  7. Éditions L'Harmattan, 1997, (ISBN 2738466176)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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