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Initié au dessin par sa mère, Georges Ferdinand Bigot se destine à l'art dès son enfance. À douze ans, il est admis à l'[[école des beaux-arts de Paris]] où il apprend le dessin dans les ateliers de [[Jean-Léon Gérôme]] et de [[Carolus-Duran]]. En dehors de l’École, il fait la connaissance de [[Philippe Burty]], collectionneur d'œuvres japonaises, de [[Louis Gonse]], [[Histoire de l'art|historien de l'art]] et spécialiste de l'[[art japonais]], et de [[Félix Buhot]] qui enseigne l'[[eau-forte]] à Bigot.
Initié au dessin par sa mère, Georges Ferdinand Bigot se destine à l'art dès son enfance. À douze ans, il est admis à l'[[école des beaux-arts de Paris]] où il apprend le dessin dans les ateliers de [[Jean-Léon Gérôme]] et de [[Carolus-Duran]]. En dehors de l’École, il fait la connaissance de [[Philippe Burty]], collectionneur d'œuvres japonaises, de [[Louis Gonse]], [[Histoire de l'art|historien de l'art]] et spécialiste de l'[[art japonais]], et de [[Félix Buhot]] qui enseigne l'[[eau-forte]] à Bigot.


Le [[japonisme]], qui influence les milieux artistiques de Paris à cette époque-là, éveille aussi la curiosité de Georges Ferdinand Bigot. Il participe au choix d'illustrations de ''L'art japonais'', ouvrage de [[Louis Gonse]] et visite le pavillon du Japon de l'[[Expositions universelles|Exposition universelle]] à [[Paris]] en [[1878]]. Enfin, afin d'étudier la peinture traditionnelle japonaise, il prépare son départ pour le [[Japon]]. C'est en travaillant comme illustrateur pour les journaux comme ''La Vie moderne'', tout en participant aux illustrations d'un roman d'[[Émile Zola]], ''Nana'', que Bigot paie son voyage pour [[Japon|le pays du soleil levant]]. Il embarque en [[1881]] et arrive le 26 janvier 1882 à [[Yokohama]].
Le [[japonisme]], qui influence les milieux artistiques de Paris à cette époque-là, éveille aussi la curiosité de Georges Ferdinand Bigot. Il participe aux illustrations de ''L'art japonais'', ouvrage de [[Louis Gonse]] et visite le pavillon du Japon de l'[[Expositions universelles|Exposition universelle]] à [[Paris]] en [[1878]]. Enfin, afin d'étudier la peinture traditionnelle japonaise, il prépare son départ pour le [[Japon]]. C'est en travaillant comme illustrateur pour les journaux ''La Vie moderne'' et ''Le Monde parisien'', tout en participant aux illustrations d'un roman d'[[Émile Zola]], ''Nana'', que Bigot paie son voyage pour [[Japon|le pays du soleil levant]]. Il embarque en [[1881]] et arrive l'année suivante à [[Yokohama]].


Au [[Japon]], il suit d'abord des cours de [[Japonais|langue japonaise]] et de peinture traditionnelle, tout en enseignant le dessin et l'aquarelle à l'école militaire. Parallèlement à ces activités, il publie quelques albums de gravure comme {{japonais|''Croquis japonais''|日本素描集}}, O-HA-YO et MA-TA et illustre des journaux et romans japonais<ref name=":0" />. Après l'expiration de son engagement par l'école militaire, il devient professeur de français dans une école fondée par [[Chōmin Nakae]], écrivain et penseur politique qui a traduit ''[[Du contrat social|Du Contrat social]]'' de [[Jean-Jacques Rousseau]]. Il voyage à [[Nikko]], situé au nord de [[Tōkyō|Tokyo]], et à [[Kyushu]], île du Sud du Japon.
Au [[Japon]], il suit d'abord des cours de [[Japonais|langue japonaise]] et de peinture traditionnelle, tout en enseignant le dessin et l'aquarelle à l'école militaire. Parallèlement à ces activités, il publie quelques albums de gravure comme {{japonais|''Croquis japonais''|日本素描集}} et illustre des journaux et romans japonais<ref name=":0" />. Après l'expiration de son engagement par l'école militaire, il devient professeur de français dans une école fondée par [[Chōmin Nakae]], écrivain et penseur politique qui a traduit ''[[Du contrat social|Du Contrat social]]'' de [[Jean-Jacques Rousseau]]. Il voyage à [[Nikko]], situé au nord de [[Tōkyō|Tokyo]], et à [[Kyushu]], île du Sud du Japon.
[[Fichier:Une-Partie-De-Peche-Rus-Jpn-Qing-Dispute-Korea-Feb-15-1887.png|vignette|redresse|gauche|Lutte entre la Russie, la Chine et le Japon pour la Corée : ''Une partie de pêche'', Tôbaé, {{numéro|1}}, 1887.]]
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En [[1887]], Georges Ferdinand Bigot édite le journal satirique ''Tôbaé''<ref>''Tôba'' est un grand moine bouddhiste japonais du {{s-|XI|e}}, auteur de caricatures de haute qualité. ''É'' signifie ''peinture''.</ref> dans lequel il ridiculise les hommes politiques et caricature les excès de l'occidentalisation et la modernisation du Japon. Craignant une arrestation, il publie le journal dans une concession étrangère, le gouvernement de [[Meiji (empereur du Japon)|Meiji]] ayant considéré Georges Ferdinand Bigot comme personne suspecte. En [[1895]], il épouse une Japonaise dont il a un enfant. Portant un kimono et parlant le [[japonais]], Georges Ferdinand Bigot s'assimile à la vie japonaise.
En [[1887]], Georges Ferdinand Bigot édite le journal satirique ''Tôbaé''<ref>''Tôba'' est un grand moine bouddhiste japonais du {{s-|XI|e}}, auteur de caricatures de haute qualité. ''É'' signifie ''peinture''.</ref> dans lequel il ridiculise les hommes politiques et caricature les excès de l'occidentalisation et la modernisation du Japon. Craignant une arrestation, il publie le journal dans une concession étrangère, le gouvernement de [[Meiji (empereur du Japon)|Meiji]] ayant considéré Georges Ferdinand Bigot comme personne suspecte. En [[1895]], il épouse une Japonaise dont il a un enfant. Portant un kimono et parlant le [[japonais]], Georges Ferdinand Bigot s'assimile à la vie japonaise.


Cela ne contrarie pas son enthousiasme créatif : Georges Ferdinand Bigot publie un bon nombre d'albums comme {{japonais|''La Journée d'une geisha à Tokyo''|東京芸者の一日}}, ''Les Aventures du capitaine Goudzougoudzou'', ''Old England in China''. Quand la [[guerre sino-japonaise (1894-1895)|guerre sino-japonaise]] éclate, il se rend en [[Corée]] en tant qu'envoyé spécial de la revue anglaise ''The Graphic''.
Cela ne contrarie pas son enthousiasme créatif : Georges Ferdinand Bigot publie un bon nombre d'albums comme {{japonais|''La Journée d'une geisha à Tokyo''|東京芸者の一日}}, ''Les Aventures du capitaine Goudzougoudzou'', ''Old England in China''. Quand la [[guerre sino-japonaise (1894-1895)|guerre sino-japonaise]] éclate, il se rend en [[Corée]] en tant qu'envoyé spécial de la revue anglaise ''London Graphic''.


Mais la disparition des concessions de [[1899]] décide Georges Ferdinand Bigot à quitter le Japon, où il a séjourné près de dix-huit ans. Ayant divorcé, il revient en France avec son fils, habite et a des ateliers à Paris jusqu'en 1910. Il participe activement à l'élaboration du pavillon japonais de l'exposition universelle de 1900. Il est nommé peintre des colonies le 22 mai 1906. Il se remarie en 1900 avec Marguerite Deprez (petite-nièce par alliance du compositeur Albéric Magnard ) avec qui il a deux filles Yvonne et Jeanne. En 1911 Il s'installe à [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]], où il illustre à nouveau, notamment à l'imagerie d’Épinal au Journal des Voyages, Le Rire, Le petit journal illustré de la jeunesse et au [[Le Petit Parisien|Petit Parisien]]<ref name=":0" />. Il participa à la guerre de 1914/1918 comme brancardier en Normandie. Il s'éteint le 10 octobre [[1927]] à Bièvres où il est enterré et sa tombe est encore régulièrement visitée par des touristes japonais.
Mais la disparition des concessions de [[1899]] décide Georges Ferdinand Bigot à quitter le Japon, où il a séjourné dix-sept ans. Ayant divorcé, il revient en France avec son fils et s'installe à [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]], où il illustre à nouveau, notamment à l'imagerie d’Épinal et au [[Le Petit Parisien|Petit Parisien]]<ref name=":0" />. Il s'y éteint en [[1927]].


== Postérité ==
== Postérité ==
Une sérié télévisée [[biopic]], coproduction franco-japonaise, réalisée par [[Olivier Gérard]] et [[Yuji Murakami]], intitulée {{japonais|''[[Le Kimono rouge]]''|ビゴーを知っていますか|Bigō o shitte imasuka|« connaissez-vous Bigot »}} a été diffusée le {{date|9|octobre|1982}} sur les chaines [[NHK]] et [[Antenne 2]]. On y retrouve [[Yves Beneyton]], [[Kristian Fredric]], [[Katia Tchenko]], [[Yoko Shimada]] et [[Bunta Sugawara]]. La série remporte un [[Emmy Award]] en [[1983]]. Nombre d'ouvrages sur l'histoire du manga le cite comme un des inspirateurs importants de cet art mondialement populaire. Le grand Jiro Taniguchi le cite et le dessine comme référence dans son ouvrage "Au temps de Botchan".
Une série télévisée [[biopic]], coproduction franco-japonaise, réalisée par [[Olivier Gérard]] et [[Yuji Murakami]], intitulée {{japonais|''[[Le Kimono rouge]]''|ビゴーを知っていますか|Bigō o shitte imasuka|« connaissez-vous Bigot »}} a été diffusée le {{date|9|octobre|1982}} sur les chaines [[NHK]] et [[Antenne 2]]. On y retrouve [[Yves Beneyton]], [[Kristian Fredric]], [[Katia Tchenko]], [[Yoko Shimada]] et [[Bunta Sugawara]]. La série remporte un [[Emmy Award]] en [[1983]].


== Expositions ==
== Expositions ==
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=== Liens externes ===
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Dernière version du 16 mars 2024 à 17:28

Georges Ferdinand Bigot
Georges Ferdinand Bigot en 1882.
Naissance
Décès
Période d'activité
Nom de naissance
Georges Ferdinand Bigot
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Mouvement

Georges Ferdinand Bigot, né le à Paris (Seine) dans le 5e arrondissement et mort le à Bièvres (Seine-et-Oise), est un peintre, illustrateur et caricaturiste français.

Peu connu dans son pays natal, c'est au Japon qu'il passe à la postérité[1]. L'œuvre de Georges Ferdinand Bigot est aujourd'hui un des témoignages les plus précieux pour connaître les mœurs à l'ère Meiji. Ses caricatures, reprises chaque année dans les livres de classe, sont familières à bien des Japonais[réf. nécessaire].

Biographie[modifier | modifier le code]

Initié au dessin par sa mère, Georges Ferdinand Bigot se destine à l'art dès son enfance. À douze ans, il est admis à l'école des beaux-arts de Paris où il apprend le dessin dans les ateliers de Jean-Léon Gérôme et de Carolus-Duran. En dehors de l’École, il fait la connaissance de Philippe Burty, collectionneur d'œuvres japonaises, de Louis Gonse, historien de l'art et spécialiste de l'art japonais, et de Félix Buhot qui enseigne l'eau-forte à Bigot.

Le japonisme, qui influence les milieux artistiques de Paris à cette époque-là, éveille aussi la curiosité de Georges Ferdinand Bigot. Il participe aux illustrations de L'art japonais, ouvrage de Louis Gonse et visite le pavillon du Japon de l'Exposition universelle à Paris en 1878. Enfin, afin d'étudier la peinture traditionnelle japonaise, il prépare son départ pour le Japon. C'est en travaillant comme illustrateur pour les journaux La Vie moderne et Le Monde parisien, tout en participant aux illustrations d'un roman d'Émile Zola, Nana, que Bigot paie son voyage pour le pays du soleil levant. Il embarque en 1881 et arrive l'année suivante à Yokohama.

Au Japon, il suit d'abord des cours de langue japonaise et de peinture traditionnelle, tout en enseignant le dessin et l'aquarelle à l'école militaire. Parallèlement à ces activités, il publie quelques albums de gravure comme Croquis japonais (日本素描集?) et illustre des journaux et romans japonais[1]. Après l'expiration de son engagement par l'école militaire, il devient professeur de français dans une école fondée par Chōmin Nakae, écrivain et penseur politique qui a traduit Du Contrat social de Jean-Jacques Rousseau. Il voyage à Nikko, situé au nord de Tokyo, et à Kyushu, île du Sud du Japon.

Lutte entre la Russie, la Chine et le Japon pour la Corée : Une partie de pêche, Tôbaé, no 1, 1887.
Couverture de TÔBAÉ, no 6, 1887.

En 1887, Georges Ferdinand Bigot édite le journal satirique Tôbaé[2] dans lequel il ridiculise les hommes politiques et caricature les excès de l'occidentalisation et la modernisation du Japon. Craignant une arrestation, il publie le journal dans une concession étrangère, le gouvernement de Meiji ayant considéré Georges Ferdinand Bigot comme personne suspecte. En 1895, il épouse une Japonaise dont il a un enfant. Portant un kimono et parlant le japonais, Georges Ferdinand Bigot s'assimile à la vie japonaise.

Cela ne contrarie pas son enthousiasme créatif : Georges Ferdinand Bigot publie un bon nombre d'albums comme La Journée d'une geisha à Tokyo (東京芸者の一日?), Les Aventures du capitaine Goudzougoudzou, Old England in China. Quand la guerre sino-japonaise éclate, il se rend en Corée en tant qu'envoyé spécial de la revue anglaise London Graphic.

Mais la disparition des concessions de 1899 décide Georges Ferdinand Bigot à quitter le Japon, où il a séjourné dix-sept ans. Ayant divorcé, il revient en France avec son fils et s'installe à Bièvres, où il illustre à nouveau, notamment à l'imagerie d’Épinal et au Petit Parisien[1]. Il s'y éteint en 1927.

Postérité[modifier | modifier le code]

Une série télévisée biopic, coproduction franco-japonaise, réalisée par Olivier Gérard et Yuji Murakami, intitulée Le Kimono rouge (ビゴーを知っていますか, Bigō o shitte imasuka?, « connaissez-vous Bigot ») a été diffusée le sur les chaines NHK et Antenne 2. On y retrouve Yves Beneyton, Kristian Fredric, Katia Tchenko, Yoko Shimada et Bunta Sugawara. La série remporte un Emmy Award en 1983.

Expositions[modifier | modifier le code]

  • Mairie du 6e arrondissement, Paris, Georges Bigot: il y a cent ans, un artiste français au Japon, 6-10 octobre 1987.
  • Yokohama, Tokyo, Utsunomiya, Matsuyama, Kobe, Georges Bigot: il y a cent ans, un artiste français au Japon, exposition itinérante, 1987.
  • Galerie Tanakaya, La Passion du Japon: l'archipel vu par les peintres occidentaux à la fin du XIXe siècle, 3 octobre-10 novembre 2000.
  • Maison franco-japonaise, Meiji par Bigot - peintre et caricaturiste, 3-[3]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Paul Herman, Europe-Japon, regards croisés en bande dessinée, Grenoble, Glénat, , 240 p. (ISBN 978-2-7234-6672-1), p13
  2. Tôba est un grand moine bouddhiste japonais du XIe siècle, auteur de caricatures de haute qualité. É signifie peinture.
  3. « Meiji par Bigot - peintre et caricaturiste », sur Maison franco-japonaise (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]